Page 142 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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plaignait, à juste titre, en Angleterre, du manque d'ouvrages et de bons
ouvrages sur ce sujet, on peut se plaindre, en France, avec non moins de
raison, de la pénurie qui y règne sous ce rapport. Depuis un certain nombre
d'années cependant quelques ouvrages ont paru qui encourageront et
faciliteront l'étude de la prophétie: en anglais, Newton, Elliott, Keith, etc.; en
français,
Gaussen,
Digby,
Darby,
Newton,
etc.
Pour qu'une prophétie puisse être considérée comme une preuve de la divinité
des Ecritures, il faut:
que les événements prédits échappent à tout calcul humain;
que la prophétie ait été connue et répandue avant l'évènement;
que la prédiction se soit accomplie naturellement, et sans aucune
intervention tendant à faire concorder le fait avec la prophétie.
En effet, si la prudence humaine a pu suffire pour prévoir le fait, il n'y a plus
prophétie, mais simple sagacité. Si la chose prévue n'a pas été prédite, il n'y a
plus de preuve; si enfin la prophétie a poussé quelques personnes à en
provoquer l'accomplissement d'une manière extérieure, cet accomplissement ne
prouve rien, puisqu'il est le résultat d'efforts intéressés, d'une complicité
humaine. Or, il y a dans la Bible quelques prophéties qui ne remplissent pas
toutes ces conditions. Dans ce cas, malgré leur importance et leur autorité, et
quoiqu'elles doivent être étudiées à d'autres points de vue, elles ne sauraient
être considérées comme des preuves décisives en faveur de l'autorité divine des
Ecritures.
Néanmoins, et malgré cette réserve, la preuve prophétique ressort de la Bible
tout entière; chaque dispensation a eu ses prophéties particulières.
Immédiatement après la chute, nous avons la promesse d'un Sauveur; aux
jours d'Enoch, des prédictions relatives à un jugement à venir; aux jours de
Noé, l'annonce du déluge. Après le déluge, la prophétie annonce une nouvelle
ère et de nouvelles conditions de bénédictions temporelles rattachées à un
nouveau signe, et promet la continuation régulière des saisons jusqu'à la fin
des temps. En Abraham, elle fonde la double alliance de Canaan et de
l'Evangile, promettant à sa postérité une contrée dans laquelle il ne possédait