31
congruisme
; en 1613 elle fut adoptée comme la
doctrine de l'Ordre, par un décret du général
Aquaviva. On distingue entre la grâce «congrua»
et la grâce «incongrua». La première est calculée
sur les différentes dispositions et situations de
l'homme;
elle entre en scène, lorsque le cœur
de l'homme est prêt à la recevoir, et agit avec
une force irrésistible. Bien plus, cette
disposition de l'homme est elle-même un
effet de la grâce
. La seconde est la grâce
générale qui exerce toujours son influence de la
même manière; elle n'a pas recours à des effets
extraordinaires pour disposer l'homme à la
justification; mais,
si l'homme l'accepte, elle
suffit à le régénérer
. Dieu n'accorde pas la
première, quoiqu'il possède la
scientia media
, en
considération des actes et des intentions de
l'homme; il l'accorde par pure miséricorde, en
considération des mérites du Christ.
Par de tels
jeux de mots sophistiqués, ils séduisirent des
foules innombrables et pavèrent le chemin de
l'enfer de bonnes intentions
.