ANNEXE A

L’autorité objective du texte sacré 

Introduction

Si le Souverain Créateur existe, et s’il a adressé une révélation écrite à notre race, alors rien n’est plus important pour nous que de savoir ce qu’il a dit (en vue de lui obéir, si nous sommes intelligents). Ceci parce qu’une telle révélation aura une autorité objective sur nous (bien que le Créateur nous donne la possibilité de rejeter cette autorité [mais il faut tenir compte des conséquences]). L’ennemi l’a toujours compris mieux que la plupart d’entre nous, et a commencé ses attaques très tôt : « Quoi! Dieu a dit... ? » (Genèse 3 :1). Bien sûr, beaucoup de livres ont été écrits, pour et contre, et je me contenterai ici de les déclarer comme des présupposés que j’apporte à ma tâche : le Souverain Créateur existe, et il a adressé une révélation écrite à notre race.

La discipline de la critique textuelle (quel qu’en soit le texte) est fondée sur l’hypothèse/l’allégation/la déclaration qu’il existe un doute légitime sur la formulation originale précise d’un texte. Personne ne fait de critique textuelle sur la Bible du roi Jacques de 1611 puisque des copies de l’impression originale existent encore. En ce qui concerne la critique textuelle du Nouveau Testament, le point crucial en question est la préservation de son texte. Pour qu’un texte ait une autorité objective, il faut savoir ce que c’est.

Il est souvent supposé par les ignorants et les non-informés – même sur un campus universitaire – que la critique textuelle du Nouveau Testament est soutenue par une foi superstitieuse dans la Bible en tant que livre dicté de manière miraculeuse par Dieu. Ce n’est pas vrai. La critique textuelle n’a jamais existé pour ceux dont le Nouveau Testament est un miracle, un mystère et une autorité. Un Nouveau Testament créé sous ces auspices aurait été transmis sous ces auspices et n’aurait pas eu besoin de critique textuelle. 1

1 E.C. Colwell, Quel est le meilleur Nouveau Testament ? (Chicago : The University of Chicago Press, 1952), p. 8.

C’est ce qu’écrivait Colwell en 1952. En 1948, il se montre encore plus antagoniste. 2 En termes simples, son argument était le suivant : si Dieu avait inspiré le texte du Nouveau Testament, il l’aurait préservé ; Il ne l’a pas conservée, donc Il ne l’a pas inspirée. J’ai tendance à être d’accord avec son inférence logique [si ses faits étaient corrects], mais je propose d’inverser les rôles : il est démontrable que Dieu a préservé le texte du Nouveau Testament, donc Il doit l’avoir inspiré ! Je considère que la préservation du Texte du Nouveau Testament est un argument de poids en faveur de son inspiration, et puisque c’est l’inspiration qui lui donne son autorité, les deux doctrines vont de pair. 3 Bien sûr, l’utilisation que j’ai faite du terme « démontrable » est le signal d’alarme ; quiconque n’a pas lu mes travaux récents pourrait dire que je pose la question.

2 Colwell, « Critique biblique : inférieure et supérieure », Journal of Biblical Literature, LXVII (1948), 10-11.

3 Je considère également que la préservation du texte du Nouveau Testament est un argument fort en faveur de sa canonicité. Pourquoi Dieu n’a-t-il conservé que les 27 livres qui forment ce canon, ni plus, ni moins, ni d’autres ?

L’autorité objective dépend d’un sens vérifiable ; Si un lecteur/auditeur peut donner le sens qu’il veut à un message, toute autorité qu’il finit par avoir pour lui sera relative et subjective (l’approche néo-orthodoxe). En tant que linguiste (docteur), j’affirme que le principe fondamental de la communication est le suivant : tant le locuteur/écrivain que l’auditeur/lecteur doivent respecter les normes de la langue, en particulier celles du code spécifique utilisé. Si l’encodeur enfreint les règles, il trompera le décodeur (délibérément, s’il sait ce qu’il fait). Si le décodeur enfreint les règles, il dénaturera l’encodeur (délibérément, s’il sait ce qu’il fait). Dans un cas comme dans l’autre, la communication est endommagée ; L’étendue des dommages dépendra des circonstances.

À plusieurs reprises, le Seigneur Jésus s’est référé au Saint-Esprit comme étant « l'Esprit de vérité », et Tite 1 :2 affirme que Dieu ne peut pas mentir – c’est une chose qu’Il ne peut pas faire, étant contraire à Son essence ; « il ne se peut renier soi-même » (2 Timothée 2 :13). Il devrait être évident pour tout le monde que le souverain n’appréciera pas d’être traité de menteur. Interpréter le texte sacré d’une manière qui n’est pas fidèle aux règles de l’hébreu et du grec, respectivement, c’est attribuer à l’Auteur l’intention de nous tromper, c’est le traiter de menteur, pas d’intelligent. Mais pour interpréter le Texte, nous devons l’avoir, alors je reviens au sujet de la préservation. J’attire l’attention sur les éléments de preuve suivants, à l’appui de l’expression « démontrable ».