LITTÉRATURE BIBLIQUE.

PARTIE III, suite.

XVIE SIÈCLE A CONTINUÉ.

CHAPITRE X.

XVIIe SIÈCLE.

Version anglaise autorisée. — Traducteurs. — Jacques Ier. — Gill. — Ainsworth. — Canne. — Amende pour édition erronée. — Archevêque Laud. — Bible de Douay. — Henry Jesse. — Exemples d’ignorance et de superstition. — Version galloise. — Thomas Gouge. — Versions irlandaises et américaines. — Éditions de traductions orientales et américaines. — Érudits orientaux. — Polyglotte anglaise. — Lexique de l’Heptaglott.

La lumière de la vérité divine, qui, au seizième siècle, avait répandu son influence sacrée dans une grande partie de l’Europe et dissipé les ombres de la superstition et de l’ignorance, brilla d’un éclat particulier au dix-septième siècle, et en fit un âge de profonde science et de travaux bibliques. Les langues orientales furent assidûment étudiées, la critique biblique engagea les talents et la plume des savants les plus distingués, et les Saintes Écritures sortirent de la presse dans de nombreuses versions et sous toutes sortes de formes, depuis les petits volumes de Stephens, d’Elzévir et de Bleau, jusqu’aux lourds volumes des Polyglottes de Walton et de Le Jay.

Au début du siècle, les ANGLAIS ont été favorisés par une nouvelle traduction ou une traduction révisée de l’Ancien et du Nouveau Testament, entreprise par ordre royal. À l’avènement de Jacques VI. d’Écosse à la couronne d’Angleterre, sous le titre de Jacques Ier, le 24 mars 1602, il fut supplié par les puritains au sujet des affaires ecclésiastiques ; et ils accédèrent à leurs désirs au point de convoquer une conférence à Hampton-Court entre leurs principaux hommes et plusieurs évêques et doyens. L’époque fixée par la proclamation de Sa Majesté était le jeudi 12 janvier 1603, date de la première conférence. La conférence du deuxième jour a eu lieu le lundi suivant, le 16 janvier. Ce jour-là, le Dr John Rainolds, ou Reynolds, le principal orateur du parti puritain, proposa à Sa Majesté, qui était présent en tant que modérateur de l’assemblée, « qu’il puisse y avoir une nouvelle traduction de la Bible, parce que celles qui étaient permises sous le règne du roi Henri VIII. et Édouard VI. étaient corrompus et n’avaient pas de comptes à rendre à la vérité de l’original. Par exemple, d’abord, Galates iv, 25, le mot grec σνστοιχεί n’est pas bien traduit, comme il l’est maintenant ; ' ne limite ' n’exprimant ni la force de la parole, ni le sens de l’apôtre, ni la situation du lieu. Deuxièmement, Psaume cv, 28 : « Ils n’ont pas obéi à l’être originel, ils n’ont pas été désobéissants. Troisièmement, Psaume cvi, 30 : « Alors Phinéas se leva et pria », l’hébreu dit : Jugement exécuté. À laquelle proposition, dit le docteur Barlow, doyen de Chester, l’un des membres de l’assemblée, il n’y avait, pour le moment, aucune objection, les seules objections étant triviales, et anciennes, et déjà imprimées souvent répondues ; Seule ma lord de Londres [Bancroft] ajouta avec raison que, si l’on suivait l’humeur de chacun, il n’y aurait pas de fin à traduire. Sur quoi Son Altesse [le roi] voulut qu’on s’efforçât de faire une traduction uniforme à cet égard (professant qu’il ne pouvait encore jamais voir une Bible bien traduite en ANGLAIS, mais que c’était le pire de tous les Genevois, et cela serait fait par les meilleurs savants des deux universités, après eux pour être examinés par les évêques et les principaux savants de l’Église, d’eux à présenter au Conseil privé ; et enfin, d’être ratifié par son autorité royale : et ainsi toute cette église sera liée à elle, et à personne d’autre. Malgré tout, il donna sa mise en garde (sur un mot de milord de Londres) « qu’il ne fallait pas ajouter de notes marginales, ayant trouvé dans celles qui sont annexées à la traduction allemande, qu’il avait vues dans une Bible que lui avait donnée une dame anglaise, des notes très partiales, fausses, séditieuses, et sentant trop de vanités dangereuses et traîtresses. Par exemple, dans le premier chapitre de l’Exode, et dans le verset dix-neuf, où la note marginale permet la désobéissance aux rois, et dans 2 Chron. xv, 16, la note accuse Asa d’avoir déposé sa mère seulement, et de ne pas l’avoir tuée, et ainsi conclut ce point, comme tout le reste, par un conseil grave et judicieux.

 Barlow' » (Dr Wm.) Summe and Substance of the Conference, &c. Lond., 1661, in-4°, sans pages.

Le parlement se réunit peu de temps après la conférence de Hampton-court, et avec elle la convocation de la province de Cantorbéry, qui s’assembla le 20 mars 1603 et continua à siéger jusqu’au 9 juillet suivant. Pendant ce temps, les divers canons, etc., qui avaient été faits auparavant, ont été rassemblés, avec l’ajout de quelques nouveaux. La première fut celle qui fut faite dans la convocation de 1571, qui enjoignait : « Si des paroisses n’ont pas encore reçu de la Bible, du plus grand volume, les marguilliers devront, dans un délai convenable, la fournir à la charge de la paroisse. »+

+ Lewis, p. 309

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Cette injonction n’était cependant que temporaire, car en 1604 le roi chargea cinquante-quatre savants des deux universités, et d’autres lieux, de conférer ensemble, afin de faire une nouvelle et plus correcte traduction de la Bible en anglais. Ceux-ci étaient répartis en six classes et devaient se réunir à Westminster, Cambridge et Oxford. Certaines règles furent prescrites par le roi pour la direction des traducteurs, qui, par leur excellence et le bon jugement qu’ils déployaient, faisaient grand honneur aux talents théologiques de Sa Majesté, et prouvaient que son caractère avait été généralement sous-estimé. On peut les voir dans l’Histoire de l’Église de Grande-Bretagne de Fuller, cent, xvii, b. 10 ; Histoire des traductions anglaises de Lewis, ch. v ; « Historical View » de Newcome, p. 98 ; ou le commentaire du Dr A. Clarke, préface générale. Les traducteurs adoptèrent la méthode suivante pour traduire : Une certaine partie de la Bible fut donnée à celui qui savait le plus de langue ; ils se réunirent alors, et l’un lut la traduction, les autres tenant à la main une Bible, soit des langues savantes, soit du français, de l’espagnol, de l’italien, etc. S’ils remarquaient quelque faute, ils parlaient ; Si ce n’est pas le cas, il a continué à lire.

 Fuller, cent, xvii, p. 46, Newcome, p. 114.

Le souci du roi d’obtenir une version aussi correcte que possible, et en même temps de stimuler et de récompenser les savants qui s’occupaient de la traduction, se manifesta par des lettres adressées aux gouverneurs de l’université pour faire avancer l’œuvre, et aux différents prélats, pour patronner ceux des dignes traducteurs qui n’avaient pas de moyens de subsistance suffisants. et les recommanda à l’avancement. Il signifia aussi son plaisir au vice-chancelier de Cambridge, dans une lettre de l’évêque de Londres, qu’il y eût trois ou quatre éminents théologiens de l’université, nommés par le vice-chancelier, avec l’avis des chefs de maison, pour surveiller les traductions, tant en hébreu qu’en grec, et pour mieux observer certaines règles. La liste ci-jointe contient les noms des traducteurs ; les lieux où ils devaient se réunir ; mais comme il n’y en a que quarante-sept mentionnés dans les listes données par Fuller et Lewis, il est probable, ou que sept étaient morts, ou que dans les cinquante-quatre étaient compris les surveillants qui devaient être nommés par les universités.

WESTMINSTER, 10 : c’est-à-dire le Dr Lancelot Andrews, le Dr John Overall,

Dr. Adrian a Saravia, Dr. Richard Clarke, Dr. John Layfield, Dr. Tighe, (mal appelé Leigh,) M. Burleigh, M. King, M.

Thompson, M. Bedwell. — Pentateuque jusqu’à la fin de 2 Rois.

Cambridge, 8. M. Edward Lively, le Dr Richardson, le Dr Chadderton, M. Dillingham, M. Harrison, M. Andrews, M. Spalding, M. Bing. — Le reste des livres historiques et les Hagiographes, à savoir Job, les Psaumes, les Proverbes, les Cantiques, l’Ecclésiaste.

OXFORD, 7. Le Dr Harding, le Dr Reynolds, le Dr Holland, le Dr Kilby, le Dr Miles Smith, M. Brett, M. Fareclowe. — Les quatre grands prophètes, avec les Lamentations, et les douze prophètes mineurs.

CAMBRIDGE, 7. Le Dr Duport, le Dr Branthwaite, le Dr Radcliffe, M. Ward, Eman. M. Downes, M. Boyse, M. Ward, Reg. — La prière de Manassé, et le reste des apocryphes.

OXFORD, 8. Le Dr Thomas Ravis, le Dr George Abbot, le Dr Eedes, le Dr Giles Thompson, M. Savile, le Dr Peryn, le Dr Ravens, M. John Harmar. — Les quatre Évangiles, les Actes des Apôtres et l’Apocalypse.

WESTMINSTER, 7. Dr William Barlow, Dr Hutchinson, Dr Spencer, M. Fenton, M. Rabbett, M. Sanderson, M. Dakins. — Les épîtres de saint Paul et les épîtres catholiques.

La traduction semble avoir été commencée au printemps de 1604, car on dit qu’elle a été retardée par la mort du grand orientaliste, M. Edward Lively, en 1605, dont les travaux actifs avaient matériellement aidé l’œuvre. Quand le tout fut terminé, trois exemplaires furent envoyés à Londres ; un de Cambridge, un second d’Oxford et un troisième de Westminster. Deux de chaque compagnie ont ensuite été sélectionnées pour réviser et peaufiner la traduction ; dont ceux de Cambridge, M. John Boyse et M. Andrew Downes. Ceux-ci, avec leurs compagnons de travail, se réunissaient tous les jours au Stationers' Hall, à Londres. En neuf mois, ils accomplirent leur importante tâche, et pendant ce temps, ils recevaient chaque semaine trente livres sterling de la compagnie des papetiers, alors qu’ils n’avaient rien reçu auparavant. Par la suite, le Dr Bilson, évêque de Winchester, et le Dr Miles Smith, ont de nouveau passé en revue l’ensemble et ont ajouté des arguments aux différents livres ; et celui-ci reçut l’ordre d’écrire la préface. La première édition de cette traduction a été imprimée à Londres par Robert Barker en 1611, in-folio.

 Fuller’s Church History of Britain, cent, xvii, sec. 3, pp. 44-47. Lewis, ch. v, p. 309-324. Newcome, ch. i, sec. 7, pp. 93-112.

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Les plus grands éloges ont été prononcés sur cette version par les critiques les plus compétents ; et « en effet, dit le Dr Geddes, si l’exactitude, la fidélité et l’attention la plus stricte à la lettre du texte sont censées constituer les qualités d’une excellente version, celle-ci, de toutes les versions, doit, en général, être considérée comme la plus excellente. Chaque phrase, chaque mot, chaque syllabe, chaque lettre et chaque point, semblent avoir été pesés avec la plus belle exactitude, et exprimés soit dans le texte, soit dans la marge, avec la plus grande précision.

Des traducteurs de cette version, qui continue d’être la version autorisée, malheureusement aucune notice biographique complète n’a jamais été publiée ; il est donc devenu extrêmement difficile, sinon tout à fait impossible, de retrouver des notices certaines de quelques-uns de ces hommes précieux et savants, auxquels tout pieux Anglais est si profondément redevable. Dans un ouvrage semblable à celui-ci, on ne peut s’attendre à une biographie détaillée, mais les brèves esquisses suivantes de ceux dont l’auteur a pu obtenir un compte rendu seront très probablement acceptables pour le lecteur.

Lancelot Andrews, D.D., est né à Londres en 1555. Sa compétence précoce dans l’érudition lui valut d’être élu à la première des expositions, fondée à Pembroke-Hall, Cambridge, par le Dr Watts, archidiacre de Middlesex. Après avoir passé trois ans à l’université, il rendait visite chaque année à ses parents à Pâques, et s’appliquait ordinairement pendant sa visite à acquérir, avec l’aide d’un maître, la connaissance d’une langue ou d’un art qu’il ignorait auparavant. Par cette attention inlassable à l’étude, il devint l’un des hommes les plus instruits de l’époque où il vivait ; de sorte que Fuller, à sa manière humoristique, dit de lui : « Le monde voulait savoir à quel point cet homme était érudit, si habile dans toutes les langues (surtout orientales), que certains s’imaginent qu’il aurait pu, s’il vivait alors, presque servir d’interprète général à la confusion des langues. » En 1589, il fut choisi maître de Pembroke-Hall, Cambridge, mais démissionna de la maîtrise lorsqu’il fut promu au siège épiscopal de Chichester en 1605. Il fut l’un des membres de la conférence de Hampton-Court et un écrivain considérable, principalement contre les papistes. Dans l’exercice de sa dignité épiscopale, il fut le patron de l’érudition ; dans son caractère privé, généreux et modeste ; et dans ses manières graves et calmes ; « sa gravité, dit Fuller, d’une manière qui étonnait le roi Jacques, qui s’abstenait de cette gaieté et de cette liberté en présence de ce prélat qu’il s’attribuait autrement. Il mourut en 1626, dans la soixante et onzième année de son âge, et fut enterré dans l’église paroissiale Saint-Sauveur de Southwark.

John Overall, D.D., qualifié par Camden d'« homme prodigieux et érudit », naquit en 1559. Il fit ses études à Cambridge ; en 1596, il est nommé professeur de théologie ; et, vers le même temps, il fut élu maître de Catherine-Hall. En 1604, il fut nommé doyen de Saint-Paul de Londres ; en 1614, il fut promu au siège épiscopal de Lichfield et de Coventry ; et en 1618 transféré à Norwich, où il mourut le 12 mai 1619. Dans ses sentiments doctrinaux, il penchait vers l’arminianisme, et s’efforçait d’aplanir les divergences qui s’étaient élevées à ce sujet parmi les théologiens de Hollande. Son ouvrage sur le gouvernement, dans lequel il affirme son institution divine, qui, après avoir reçu la sanction de la convocation, est appelé son « livre de convocation », a été longtemps célébré, et est encore parfois cité. Il fut aussi l’un des rédacteurs du Catéchisme de l’Église, dont on dit universellement qu’il a écrit ce qui concerne les sacrements.

 Chalmers, vol. xxiii, p. 436-439. Justification de Todd de notre traduction autorisée, etc., p. 49. Lond., 1819, 8 vol.

Adrian a Saravia, D.D., d’origine espagnole, était originaire de l’Artois, où il naquit en 1531. Dans ses premières années, il reçut une éducation libérale ; En 1582, il fut invité à devenir professeur de théologie à Leyde, et peu après prédicateur de l’église française de cette ville. Enclin à la forme épiscopale du gouvernement ecclésiastique, il vint en Angleterre en 1587 et se lia d’amitié avec plusieurs éminents prélats et théologiens anglais. Il s’installa d’abord à Jersey, où il enseigna dans une école et prêcha à ses compatriotes exilés. Il fut ensuite nommé maître de la grammar-school libre de Southampton ; et obtint successivement des prébendes dans les églises de Gloucester, de Cantorbéry et de Westminster. Sa connaissance de la langue anglaise devait être considérable, car il fut choisi comme l’un des traducteurs de la Bible anglaise. Il mourut à Cantorbéry en 1613, à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Ses œuvres ont été publiées en 1611, vol. fol.+

Richard Clarke, docteur en théologiemembre du Christ College de Cambridge, était vicaire de la cathédrale et de Monkton, dans l’île de Thanet, et l’un des six prédicateurs de Cantorbéry. Il mourut en 1634 ; et fut remplacé dans ses deux presbytères par Méric Casaubon. Un volume in-folio de ses sermons fut publié après sa mort, en 1637.++

++ Lewis’s Hist, of the Isle of Tenet, dans Kent, pp. 62, 101, 102. Lond., 1736, 4to. Fuller, cent, xvii, p. 45 ; Hist, de Cambridge, p. 92. Justification de Todd, p. 50.

John Layfield, D. D., membre du Trinity College de Cambridge, fut par la suite recteur de St. Clement Danes, Westminster, et l’un des premiers membres du Chelsea College. Comme il était éminemment habile en architecture, on se fiait principalement à son jugement pour traduire les parties de la Bible qui se rapportaient à la structure du tabernacle et du temple. Il mourut dans son presbytère, en 1617.

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Robert Tighe, ou Teigh, D.D., était archidiacre de Middlesex et recteur de All-hallows, Barking. Il naquit à Deeping, dans le Lincolnshire, et fit ses études, en partie à Oxford et en partie à Cambridge. Il meurt en 1616.

Fuller, ubi sup. Athènes de Wood. Oxon., tom. i, p. 422.

M. ----BURLEIGH paraît avoir été ministre de Stretford ou de Stortford ; probablement FRANCIS BURLEIGH, OU BURLEY, D.D., qui devint vicaire de Stortford, ou Bishop’s Stortford, en 1590.+

+ Newcourt’s Repertorium, vol. Ier, p. 896.

M. GEOFFRY King était membre du King’s College de Cambridge, et succéda à M. Spalding comme professeur d’hébreu dans cette université.++

++ Justification de Todd, p. 50.

M. THOMPSON, M. A., de Clare-Hall, Cambridge. Wood mentionne Richard Thompson« un Hollandais, né de parents anglais ». Il était, par certains membres du parti presbytérien, appelé le grand propagateur de l’arminianisme ; et par d’autres accusés d’intempérance ; mais le savant Rich. Mountague (préf., à la « Diatribe sur le premier pan d’hist, des dîmes) dit : « C’était un philosophe des plus admirables » et « il était plus connu en Italie, en France et en Allemagne que chez lui ». Comme ni Fuller ni Wood ne mentionnent d’autres Thompson de Clare-Hall, était-ce là le traducteur ? §

§ Fuller’s Hist, of the Univ, of Camb., p. 37. Athènes de Wood. Oxon., /., p. 152.

M. WILLIAM BEDWELL étudia à Cambridge et devint vicaire de Tottenham High-Cross, près de Londres. Il publia une édition de toutes les épîtres de saint Jean, en arabe, avec une traduction latine, imprimée à l’imprimerie de Raphelengius, 1612, in-4°. Il a également légué de nombreux manuscrits arabes à l’université de Cambridge, avec de nombreuses notes et une source de caractères pour les imprimer. Sa renommée pour l’étude de l’arabe était si grande, que lorsqu’Erpenius résidait en Angleterre, vers l’année 1606, il était redevable à M. Bedwell de beaucoup de directives concernant ses études orientales. Il fut aussi le précepteur dans cette langue du grand orientaliste, le Dr Pocock. Pendant de nombreuses années, il s’occupa de la préparation d’un Lexique arabe, en trois volumes ; et, pour la plus grande perfection de son ouvrage, il fit un voyage en Hollande pour parcourir les papiers de Joseph Scaliger, qui prétendait avoir fait un recueil de vingt mille mots dans cette langue ; mais, comme il tardait à mettre son dessein à exécution, Golius le précéda dans la publication d’un Lexique oriental, et fit échouer son dessein. Huit ou neuf volumes de manuscrits du Lexique arabe de Bedwell ont été prêtés par l’université de Cambridge pour aider à la compilation de l’ouvrage de Castell, « Polyglott Lexique. Son commencement d’un dictionnaire persan et sa traduction arabe des épîtres catholiques de saint Jean se trouvent parmi les manuscrits de l’archevêque Laud conservés à la Bodleian Library d’Oxford. « Une découverte de l’imposture de Mahomet et du Coran », à laquelle était annexé son « Trudgman arabe », une illustration très curieuse de l’étymologie et de l’histoire orientales, a été publié par lui en 1615.

Fuller, p. 45. Justification de Todd, p. 52. Hist. de Dyer, de l’Univ, de Camb., t. II, p. 281. Le Long, édit. Purée, partie ii, tom. t. I, sec. v, p. 136. Athènes de Wood. Oxon., tom. II,' p. 158. Twell’s Life of Pocock, préfixé à ses Œuvres, p. 2.

Edward Livelymembre du Trinity College de Cambridge et professeur d’hébreu, était profondément instruit dans les langues orientales, mais mourut avant l’achèvement de la traduction de la Bible. Il est l’auteur d’une Exposition latine de cinq des prophètes mineurs, et d’un ouvrage sur la chronologie. Il mourut en mai 1605.+

+ Fuller’s Hist, of Camb., p. 125. Justification de Todd, p. 53. Traité de religion et d’apprentissage de Leigh, lib. IV, ch. ix, p. 247. Lond., 1656, fol.

John Richardson, D.D., né à Linton, dans le Cambridgeshire, fit ses études à l’Emanuel College de Cambridge, dont il devint membre, puis D.D. Il fut maître d’abord de Peter-House, puis de Trinity College, à Cambridge, et professeur régius et vice-chancelier de l’université. Il mourut vers le commencement de l’année 1625 (selon Fuller, 1621) et fut enterré dans la chapelle de Trinity College.++

++ Athènes du bois. Oxon., tom. t. I,./., p. 184. Fuller’s Worthies, p. 158.

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Laurence Chadderton, D.D., descendant d’une famille aisée, naquit à Chadderton, dans le Lancashire, en l’an 1537. Ayant renoncé au papisme, il entra au Christ’s College de Cambridge en 1564. Son père, qui était un papiste zélé, était si furieux de le voir devenir protestant, que non seulement il le déshérita, mais, en signe de son grand mécontentement, « lui envoya un coup de poing, avec un gruau dedans, pour aller mendier ». Au bout de trois ans, il fut choisi comme fellow de son collège et en devint l’un des précepteurs. Il obtint un baccalauréat ès arts en 1567, un baccalauréat ès arts en 1571 et un doctorat en théologie en 1584. mais il ne reçut le grade de docteur en théologie qu’en 1613, date à laquelle il fut pressé. Lorsque Sir Walter Mildmay fonda l’Emanuel College, il en fut nommé le premier maître ; et telle était la haute estime dans laquelle il était tenu par sir Walter, que lorsque, par sa grande modestie, il s’opposa à la charge, sir Walter répondit : « Si vous ne voulez pas être le maître, je ne serai pas le fondateur du collège. » Il exerça cette fonction pendant trente-huit ans. Il fut l’un des théologiens puritains nommés par le roi Jacques pour assister à la conférence de Hampton-Court ; et par la suite l’un des traducteurs de la Bible. Ses principes étaient résolument opposés à l’anninianisme, qu’il tenait à empêcher d’être toléré dans son collège. Il céda la maîtrise au Dr Preston en 1622 ; et décédé le 13 novembre, 1640, à l’âge extraordinaire de cent trois ans ! Jusqu’au jour de sa mort, il savait lire sans lunettes. Il observait rigoureusement le sabbat, et, bien que marié depuis cinquante-trois ans, il n’empêchait jamais son serviteur d’aller au culte public pour faire cuire des victuailles : « Je désire autant, dit-il, que mes serviteurs connaissent le Seigneur comme moi-même. » Un jour qu’il rendait visite à ses amis dans le Lancashire, il fut invité à prêcher ; et après avoir prêché pendant deux heures, il s’arrêta et dit : « Je n’abuserai plus de votre patience. » Sur quoi toute l’assemblée s’écria : « Pour l’amour de Dieu, continuez, allez de l’avant ; ״ lorsqu’il a continué beaucoup plus longtemps dans son discours, à la grande satisfaction et à l’admiration de son auditoire.

Brook’s Lives of the Puritains, vol. II, pp. 445-448. Dyer’s Hist, of the Univ, of Cambridge, vol. II, pp. 351-353.

Francis Dillinghamné à Dean, dans le Bedfordshire, était un célèbre érudit grec, membre du Christ’s College de Cambridge. Il fut bénéficiaire à Wilden, dans le Bedfordshire, et on dit aussi qu’il fut pasteur de Dean. Il est mort célibataire et riche.+

+ Fuller, cent, xvii, p. 45 ; Hist, de Cambridge, p. 92.

M. (Thomas) HARRISON était membre de l' et vice-maître du Trinity College de Cambridge. Dyer dit qu’il est l’auteur d’un Lexique Pente-Glotton.++

++ Fuller, cent, xvii, p. 45. ■Histoire de Dyer, t. II, p. 291.

Roger Andrews, D. D., était le frère de Lancelot Andrews, évêque de Winchester. Il était fellow de Pembroke-Hall et maître du Jesus College de Cambridge. Il fut aussi prébendier de Chichester et de Southwell.

§ Fuller, cent xvii, p. 45 ; Hist, de Cambridge, p. 86. Justification de Todd, p.· 56.

Robert Spalding, D. D., était membre du St. John’s College de Cambridge et professeur d’hébreu dans cette université.

||Fuller, cent, xvii, p. 45 ; Hist, de Cambridge, p. 125.

Andrew Bing, ou Byng, D. D., membre du St. Peter’s College de Cambridge ; et professeur d’hébreu dans cette université. En mai 1606, il fut collationné au sous-doyenné d’York ; et en avril 1618, il fut installé archidiacre de Norwich. Son nom est mal imprimé Burge, par Burnet et Wilkins. Il meurt pendant l’interrègne.♦♦

♦♦ Bois.'s Atheu. Oxon,, tom. i,/., p. 165, 193. Justification de Todd, p. 56.

Vol. IL—26

John Harding, D. D., était professeur d’hébreu à l’université d’Oxford, puis président du Magdalen College, et aussi recteur de Halsey, dans l’Oxfordshire.+

+ Athènes du bois. Oxon., tom. t. I,/., p. 152. Justification de Todd, p. 56.

2                       26*

John Rainolds, ou Reynolds, D. D., naquit à Penhoe, près d’Exeter, en 1549, et fit ses études au Corpus Christi College d’Oxford. Il fut d’abord un papiste zélé, et son frère Guillaume un protestant déclaré ; mais, s’engageant dans une dispute, on dit qu’ils se convertirent mutuellement à leurs croyances respectives, Guillaume devenant un papiste invétéré, et Jean un protestant avoué ; ce qui donna lieu à une copie de vers, se terminant par le distique suivant :

Quod genus hoc pugnœ est ? Ubi victus gaudet uterq ;

Et simul alteruter se superàsse dolet.

« Qu’est-ce que c’est que cette guerre ? ? quand ils sont vaincus, tous deux sont heureux,

Et soit d’avoir conquis l’autre, c’est triste.

Cette raison de la différence d’opinion de ces frères s’explique cependant par ailleurs par les théologiens catholiques, qui affirment que la défection de Guillaume du protestantisme provenait de la faiblesse des arguments de l’évêque Jewell en faveur de la religion protestante. Credat Judæus Appella !

En 1562, John entra au Merton College d’Oxford, alors qu’il n’avait que treize ans. Ayant régulièrement obtenu les honneurs habituels de l’université, il fut choisi pour ses grandes capacités de champion protestant dans la célèbre dispute avec le polémiste papiste Hart, qu’il obliga à quitter le domaine. Cette conférence, souscrite par les deux parties, a été publiée par la suite. En 1598, il fut nommé doyen de Lincoln, qu’il échangea, l’année suivante, contre la présidence du Corpus Christi College. En 1603, il fut nommé l’un des théologiens puritains pour assister à la conférence de Hampton-court. Le roi le nomma aussi, à cause de son habileté peu commune en grec et en hébreu, l’un des traducteurs de la Bible ; mais il ne vécut pas assez longtemps pour voir ce grand ouvrage achevé. Il fut saisi de la maladie dont il mourut au milieu de cette laborieuse entreprise ; Pourtant, il continua à apporter son aide jusqu’à la fin. Pendant sa maladie, ses savants coadjuteurs d’Oxford se réunissaient régulièrement chez lui, une fois par semaine, pour comparer et perfectionner leurs notes ; et il passait tout son temps à prier Dieu, ou à entendre les gens lire, ou à conférer avec les traducteurs. Il s’attarda jusqu’au 21 mai 1607, quand, les yeux levés au ciel, il rendit le dernier soupir, dans la soixante-huitième année de son âge. Son humilité, sa science, son désintéressement et sa piété commandaient la vénération de tous ceux qui le connaissaient. « Nommer Rainolds, dit le docteur Crackenthorp, c’est faire l’éloge de la vertu elle-même. » Quant à sa mémoire, le Dr Fuller dit qu’elle « n’était rien de moins que miraculeuse, étant lui-même la table la plus fidèle à la multitude de livres volumineux qu’il avait lus, grâce auxquels il pouvait facilement se tourner vers tous les passages importants de chaque feuille, page, volume, paragraphe, pour ne pas descendre plus bas, vers les lignes et les lettres ». Il est l’auteur de nombreux ouvrages, en défense de l’Église d’Angleterre, et sur d’autres sujets.

Thomas Holland, docteur en théologienaquit à Ludlow, dans le Shropshire, en 1539, et fit ses études à l’Exeter College d’Oxford, où il obtint ses diplômes avec de grands applaudissements. En 1589, il est nommé professeur de théologie ; et, en 1592, il fut élu maître du collège d’Exeter, considéré comme un prodige dans presque tous les genres de littérature. Vers la fin de sa vie, il passa la plupart de son temps à la méditation et à la prière. Il aimait Dieu et désirait ardemment jouir de lui. Voyant l’heure de son départ proche, il s’écria : « Viens, ô viens, Seigneur Jésus, étoile brillante du matin ! Viens, Seigneur Jésus, je désire être dissous et être avec toi. Sa demande fut accordée, et il fut couronné de gloire, d’honneur et d’immortalité, le 17 mars 1612, âgé de soixante-treize ans. Ses restes ont été inhumés dans le chœur de l’église St. Mary’s d’Oxford Son oraison funèbre a été prononcée par le Dr Kilbye.+

Richard Kilbye, D. D., naquit à Radcliffe, dans le Leicestershire ; et fit ses études au Lincoln College d’Oxford, dont il fut élu fellow en 1577. En 1590, il est choisi recteur de son collège. Il fut ensuite nommé prébendier dans l’église cathédrale de Lincoln ; et professeur d’hébreu à l’université d’Oxford. Il mourut en novembre 1620 et fut enterré dans le chœur du collège de l’église All-Saints. Izaak Walton, dans sa Vie du Dr Robert Sanderson, évêque de Lincoln, nous apprend qu’il fut le précepteur de ce grand prélat, et rapporte l’anecdote suivante : Le Dr Kilbye allant en visite dans le Derbyshire, emmena M. Sanderson avec lui. Le dimanche, ils se rendirent avec l’ami du docteur à l’église paroissiale ; le jeune ecclésiastique qui officiait, ne s’attendant pas à un auditeur tel que le Dr Kilbye, perdit une grande partie de l’heure allouée à son sermon pour ses objections contre la traduction tardive de la Bible, et en particulier, montra trois raisons pour lesquelles un certain mot aurait dû être traduit différemment. À la fin de l’office du soir, le prédicateur fut invité chez l’ami du docteur. Après avoir discuté d’autres sujets, le docteur, se référant au sermon, lui dit qu’il « aurait pu prêcher une doctrine plus utile, et ne pas remplir les oreilles de ses auditeurs d’exceptions inutiles contre la traduction tardive ; et quant à ce mot, pour lequel il offrit à cette pauvre congrégation trois raisons pour lesquelles il aurait dû être traduit comme il l’avait dit, lui et d’autres les avaient toutes considérées, et avaient trouvé treize autres raisons considérables pour lesquelles il avait été traduit tel qu’il est maintenant imprimé et l’assuraient que « si son ami » (M. Sanderson) « se montrait coupable d’une telle indiscrétion, il devrait perdre sa faveur. Le jeune Sanderson exprima modestement l’espoir qu’il ne le ferait pas, et le prédicateur déclara ingénument « qu’il ne se justifierait pas de donner une leçon salutaire aux jeunes critiques pour qu’ils soient prudents dans la censure des œuvres d’hommes d’une capacité et d’une érudition connues ; et aux jeunes ministres de ne pas faire de critiques inutiles à leurs auditoires au lieu de la pure parole de Dieu.

 Athènes de Wood. Oxon., tom. i, p. 453, 454. Walton’s Life of Dr. Sanderson, (pas de pages.) Lond., 1678, 8 vol.

Miles Smith, docteur en théologienaquit dans la ville de Hereford, et devint, vers l’année 1568, étudiant au collège de Corpus Christi à Oxford ; De ce collège, il se rendit à Brasen-nose, où il prit les grades en arts, en tant que membre de cette maison. Par la suite, il fut nommé l’un des chapelains ou petits chanoines de Christ Church et, pendant qu’il appartenait à cette fondation royale, il obtint le grade de docteur en théologie. Au bout d’un certain temps, il fut promu chanoine résident de l’église cathédrale de Hereford ; et en 1594 il fut créé D. D. Finalement, ses services dans la traduction de la Bible furent récompensés par une promotion au siège épiscopal de Gloucester, où il fut consacré le 20 septembre 1612. Dès sa jeunesse, il s’appliqua à lire les auteurs classiques dans leur propre langue, et avait aussi parcouru les Pères grecs et latins, et fait des remarques judicieuses dans la marge. Il connaissait bien les gloses et les commentaires rabbiniques ; et il était versé avec précision dans les langues hébraïque, chaldéenne, syriaque et arabe ; Sa profonde connaissance, surtout des langues, était telle qu’on l’appelait « une bibliothèque très ambulante ». Il a écrit la « Préface des traducteurs », préfixée à nos grandes Bibles ; dont l’original serait conservé dans la bibliothèque Bodléienne . Il mourut en 1624 ; et fut enterré dans sa propre cathédrale.

Richard Brett, D. D., naquit à Londres ; et, à un âge convenable, il entra dans la cour des roturières de Hart-Hall, à Oxford, mais fut ensuite élu membre du Lincoln College, et devint éminent comme théologien et linguiste. Vers l’année 1595, il obtint le presbytère de Quainton, près d’Aylesbury, dans le Buckinghamshire ; Vers l’année 1616, il fut nommé l’un des premiers membres du Chelsea College, fondation qui n’a jamais été achevée. Anth. Wood dit : « C’était un personnage célèbre en son temps pour son érudition, ainsi que pour sa piété, habile et versé dans la critique des langues latine, grecque, hébraïque, chaldaïque, arabe et éthiopienne. C’était un pasteur très vigilant, un prédicateur diligent de la parole de Dieu, un bienfaiteur libéral pour les pauvres, un ami fidèle et un bon voisin. Il mourut le 15 avril 1637 et fut inhumé dans le chœur de son église, à Quainton.+

+ Athènes de Wood. Oxon., tom. t. I, p. 607 et 608.

M. --- FARECLOWE OU FAIRCLOUGH, était du New College d’Oxford.

JOHN DUPORT, DOCTEUR EN THÉOLOGIE, naquit à Shepshed, dans le Leicestershire, et fit ses études au Jesus College de Cambridge, dont il devint plus tard le maître. En 1580, il fut institué au presbytère de Harleton, dans le Cambridgeshire ; et était l’un des surveillants de l’université. Il fut par la suite recteur de Bosworth et de Medbourne, dans son comté natal ; en 1583, il fut collationné au presbytère de Fulham, dans le Middlesex ; et en 1585, il obtint le titre de précentorat de Saint-Paul à Londres. Il a été élu quatre fois vice-chancelier de l’université de Cambridge ; et, en 1609, fut fait prébendier d’Ely. Il mourut vers Noël 1617, ou peu après.++

++ Chalmers, vol. XII, p. 502. Newcoart’s Repertorium Ecclesiasticum Parochial Londinense, tom. Ier, p. 101. Lond., 1708, fol.

WILLIAM BRANTHWAITE, D. D., fut d’abord étudiant à Clare-Hall, Cambridge ; et successivement, compagnon d’Emmanuel et maître du collège de Caïus. En 1618-1619, il fut élu vice-chancelier de l’université.

§ Dyer’s Hist, of the Univ, of Cambridge, vol. II, p. 46. Fuller’s Hist, de l’Univ, de Cambridge, p. 162.

JEREMIAH RADCLIFFE, D. D., était l’un des principaux membres du Trinity College de Cambridge.

|| Fuller’s Church Hist of Britain, cent, xvii, p. 46. Justification de Todd, p. 63.

2

Samuel Ward, D. D., naquit d’une bonne famille dans l’évêchéde Durham, à un endroit appelé Bishop’s-Middleham. Il fut d’abord boursier du Christ College de Cambridge ; d’où, à cause de son mérite, il fut élu membre de l’Emanuel, et succéda à la maîtrise du collège de Sydney-Sussex, le 5 janvier 1609. Le 29 avril 1615, il fut installé archidiacre de Taunton et fut alors prébendier de Bath et Wells. Le 11 février 1617, il fut promu à un poste de stalle dans l’église métropolitaine d’York ; En 1620, il était vice-chancelier de l’université ; l’année suivante, il fut nommé professeur de théologie de lady Margaret ; et, en 1624, il fut recteur de Much-Munden, dans le Hertfordshire. Il fut l’un des théologiens envoyés par le roi Jacques Ier au synode de Dort, en 1618. En 1640, il fut nommé membre du comité de religion ; et, à cause de son opposition connue à l’arminianisme, il faisait partie de l’assemblée des théologiens, bien qu’il refusât de siéger parmi eux. Lorsque la rébellion éclata, il subit de sévères persécutions, fut privé de sa maîtrise et de son poste de professeur, et pillé et emprisonné à la fois dans son propre collège et dans celui de St. John’s. On dit qu’il mourut dans une grande misère, le 7 septembre 1643. Il fut inhumé dans la chapelle du Sidney-Sussex College.

 Chalmers, vol. xxxi, p. 127-129.

Andrew Downes était membre du St. John’s College de Cambridge et professeur de grec à King’s College. Il était considéré comme l’un des meilleurs érudits de son temps, et était l’un des savants dont les notes accompagnaient la célèbre édition des Œuvres de Chrysostome par Sir Henry Savile. Il meurt en 1625. À sa mort, plusieurs concurrents se présentèrent pour la chaire de grec, parmi lesquels se trouvait le savant Abraham Wheeloc ; mais la charge fut confiée à M. Robert Creighton, qui avait secondé M. Downes lorsque l’âge et les infirmités le rendaient inapte à tous les travaux d’une situation qu’il occupait depuis quarante ans.+

+ Fuller’s Hist, of the Univ, of Cambridge, pp. 125, 164.

John Boyse, ou Boisnaquit à Nettlestead, dans le Suffolk, le 3 janvier 1560. Son père, William Bois, était rector de West-Stowe, près de St. Edmundsbury, et lui enseigna les premiers rudiments de l’apprentissage, en particulier de l’hébreu. Sa mère, dont il vénérait beaucoup la mémoire, semble aussi avoir été une femme de piété et d’instruction. Au début d’un livre de prières communes, il écrit : « C’était le livre de ma mère ; Le livre de ma bonne mère... Elle avait lu la Bible plus de douze fois, et le Livre des Martyrs deux fois, sans compter d’autres livres, pas quelques-uns. Doué d’une excellente capacité, et sous la direction de tels parents, ses progrès dans les connaissances furent considérables, et avant l’âge de cinq ans, il avait lu toute la Bible, et avant l’âge de six ans, il savait écrire l’hébreu d’une main élégante. À quatorze ans, il fut admis au collège Saint-Jean de Cambridge, où il se distingua par sa connaissance du grec ; et il s’appliquait avec tant de zèle à ses études, qu’on nous dit qu’il allait à la bibliothèque de l’université en été à quatre heures du matin, et qu’il y restait jusqu’à huit heures du soir sans interruption. Ayant attrapé la petite vérole lorsqu’il fut élu fellow, pour conserver son ancienneté, il se fit porter, enveloppé dans des couvertures, pour être admis. En 1583, il entra dans les ordres, étant ordonné diacre le 21 juin ; et prêtre le lendemain, en vertu d’une dispense. Il a été dix ans maître de conférences de grec dans son collège, et lisait tous les jours. Pendant quelques années, il lut volontairement une conférence grecque à quatre heures du matin, dans sa propre chambre, fréquentée par un grand nombre de ses camarades. À la mort de son père, il lui succéda au presbytère de West-Stowe ; mais il s’y résigna lorsque sa mère alla vivre avec son frère. Il épousa la fille de M. Holt, recteur de Boxworth, dans le Cambridgeshire, à qui il succéda dans cette vie. En 1615, le docteur Lancelot Andrews, évêque d’Ely, lui accorda, spontanément, une prébende dans son église. Il mourut en 1643, dans la quatre-vingt-quatrième année de son âge, laissant derrière lui un grand nombre de manuscrits, en particulier une collation du texte des Évangiles et des Actes, dont quelques exemplaires furent imprimés, sous le titre : Veteris interpretis cum Beza aliisque recentioribus Collatio in Quatuor Evangeliis et Apostolorum Actis, autore Johanne Boisio, Eccl. Eliensis Canonico, opus auspiciis rev. Prœsulis Lanceloti, Winton. Episc. cæptum et perfectumLond., 1655, in-12. — Les trois règles qui lui ont été données par le docteur Whitaker lorsqu’il était étudiant méritent l’attention des personnes ayant des habitudes sédentaires : « 1. Toujours étudier debout. 2. Ne jamais étudier dans une fenêtre. 3. Ne jamais se coucher avec les pieds froids.

 Desiderata Curiosa de Peck, t. II, lib. 8, n° 3, p. 36-58. Lond., 1735, fol, Chalmers’s Gen. Biog. Diet., vol. VI, pp. 375-377.

---- Ward, D. D., était membre du King’s College, (dit Peck. Queen’s College, Cambridge (Royaume-Uni) ; prébendier de Chichester ; et recteur de Bishop-Waltham, dans le Hampshire.+

+ Fuller, cent, xvii, p. 46. Desiderata Curiotome de Peck. II, lib. 8, p. 47note, 2

THOMAS RAVIS, DOCTEUR EN THÉOLOGIE, naquit à Maldon, ou Meandon, dans le Surrey, et reçut sa première éducation en tant qu’élève du roi à l’école du collège de Westminster ; d’où il fut envoyé à Ox ford, et devint l’élève de Christ Church en 1575. En 1592, il fut nommé chanoine de la septième stalle, dans l’église de Westminster ; et en 1594 il fut nommé doyen de sa maison. L’année suivante, il obtint le grade de docteur en théologie et fut nommé vice-chancelier deux années de suite. En 1604, il est nommé l’un des traducteurs de la Bible ; et promu, la même année, au siège épiscopal de Gloucester. En 1607, il fut transféré à Londres, mais ne jouit pas longtemps de son avancement, mourant le 14 décembre 1609.

 Athènes de Wood. Oxon., tom. t. I, p. 720.

George Abbot, D. D., était le fils de Maurice Abbot, un ouvrier drapier, de Guildford, dans le Surrey, où il naquit le 29 octobre 1562. Après avoir reçu une éducation préparatoire à la grammar school de sa ville natale, il est entré au Baliol College d’Oxford. En 1585, il entra dans les ordres sacrés et devint un prédicateur populaire à l’université. Après avoir obtenu son doctorat en théologie, il fut élu maître de l’University College, le 6 septembre 1597 ; installé doyen de Winchester, le 6 mars 1599 ; et élu vice-chancelier d’Oxford en 1600 ; honneur qui lui fut conféré de nouveau en 1593, et une troisième fois en 1605. En 1609, il fut promu au siège épiscopal de Lichfield et de Coventry ; l’année suivante, il fut préféré à celui de Londres ; et l’année suivante, il fut promu au siège archiépiscopal de Cantorbéry. Son savoir était universellement respecté ; et ses talents de négociateur d’une tentative d’unir les Églises d’Angleterre et d’Écosse suscitaient l’admiration. C’était un protestant zélé, et il défendait hardiment les droits du sujet et la liberté de conscience. Son intégrité inébranlable dans le maintien des intérêts de la moralité fut fortement marquée, en s’opposant au divorce du favori royal, Robert, comte d’Essex ; et en refusant de sanctionner la déclaration du roi, généralement appelée le « Livre des sports », parce qu’elle autorisait les sports et les passe-temps le jour du Seigneur, et en interdisant qu’elle soit lue dans l’église de Croydon, où il se trouvait au moment de sa publication. Il fonda un hôpital à Guildford, qu’il dota généreusement de £300 par an, pour l’emploi et l’entretien d’un certain nombre d’indigents. Le soir de sa vie fut cependant assombri par l’événement des plus tristes ; car, comme sa santé déclinait, et qu’il visitait le Hampshire, pendant l’été, pour se divertir, il accepta l’invitation de lord Zouch à chasser dans son parc de Branzill, et en tirant une flèche d’arbalète sur un cerf, il tua accidentellement le gardien du parc de ce noble. Cet événement fatal le jeta dans une profonde mélancolie, et il observa toujours un jeûne mensuel le mardi, jour de la semaine où le gardien avait été tué. Il accorda aussi unesomme de £20 à la veuve. Vers la fin de sa vie, les infirmités croissantes de l’archevêque et l’influence croissante du docteur Laud diminuèrent son influence à la cour, de sorte qu’il perdit une grande partie de la faveur royale. Il mourut à Croydon, le 5 août 1633, à l’âge de soixante et onze ans ; et fut enterré dans l’église de la Sainte-Trinité à Guildford. Il laissa plusieurs sommes importantes à des fins charitables ; en plus de dons considérables à l’université d’Oxford. Ses publications portaient principalement, mais pas entièrement, sur la théologie ; son Histoire du massacre de la Valtoline a été imprimée dans le troisième volume des Actes et Monuments de Fox.

 Chalmers, vol. i, p. 15-29.

Richard Eedes, D.D., natif du Bedfordshire, naquit vers l’an 1555, à Sewell, dans ce comté. Très jeune, il fut envoyé à l’école de Westminster ; De là, en 1571, il fut élu étudiant à Christ Church d’Oxford. Il fit des études en arts en 1578 ; la même année, il reçut les ordres sacrés ; et devint bientôt un prédicateur célèbre. Ses talents lui valurent des faveurs : en 1584, il fut installé prébendier de Yarminster, dans l’église de Sarum ; en 1586, il fut fait chanoine de Christ Church ; et en 1596 il fut promu au doyenné de Worcester. Il fut également l’un des aumôniers royaux, d’abord de la reine Elizabeth, puis du roi Jacques. Il fut nommé l’un des traducteurs du Nouveau Testament ; mais il mourut à Worcester, le 19 novembre 1604, et fut remplacé dans son doyenné par le docteur James Montague, plus tard évêque de Winchester, que certains ont supposé être devenu l’un des traducteurs.+

+ Miroir biographique, t. II, p. 91. Lond., 1798, 4to.

GILES THOMPSON, OU TOMSON, D.D., est né à Londres ; et en 1571 fut inscrit comme exposant de l’University College. En 1580, il est élu fellow du All-Souls College ; en 1586, il fut l’un des surveillants de l’université et, à peu près à la même époque, lecteur du Magdalen College. Il fut ensuite aumônier de la reine, résident de Hereford, recteur de Pembridge, dans le Herefordshire ; doyen de Windsor ; scribe, ou greffier de l’ordre le plus noueux de la Jarretière ; devint un éminent prédicateur ; et, en 1611, il fut promu au siège épiscopal de Gloucester. Il quitta cette vie en 1612, au grand chagrin de ceux qui connaissaient et honoraient sa piété et son érudition.++

++ L’Athènes de Wood. Sournois., tom. Ier, p. 721.

M., plus tard sir HENRY SAVILE, knt., dont l’érudition et les bienfaits libéraux le plaçaient parmi les personnages les plus éminents du XVIIe siècle, naquit à Bradley, près de Halifax, Yorkshire, le 30 novembre 1549 ; et fit ses études à Oxford, où il fut choisi comme fellow du Merton College. Il fut élu deux fois proctor, en 1575 et 1576. En 1578, il visita le continent et, à son retour, il fut nommé précepteur de la reine Élisabeth en langue grecque. En 1585, il fut nommé directeur du Merton College, qu’il dirigea avec une grande réputation pendant trente-six ans. En 1596, il fut choisi comme prévôt du collège d’Eton, et augmenta la renommée de cette société en la remplissant des hommes les plus savants ; mais il s’attira l’aversion de quelques-uns des érudits par sa préférence pour la diligence, à savoir : « Donnez-moi, disait-il, l’étudiant laborieux. Si je cherchais de l’esprit, j’irais à Newgate ; c’est là qu’il faut faire preuve d’intelligence. Jacques Ier, lors de son avènement à la couronne d’Angleterre, lui témoigna sa grande estime, et l’aurait préféré soit dans l’Église, soit dans l’État, mais il n’accepta que l’honneur de faire chevalier, qu’il reçut à Windsor, le 21 septembre 1604. À la perte de son fils, qui arriva vers cette époque, il consacra toute sa fortune à l’encouragement de l’étude. En 1619, il fonda deux chaires à Oxford, l’une en astronomie, l’autre en géométrie. En plus de donner diverses sommes d’argent pour l’avancement des mathématiques et d’autres sciences, il contribua plusieurs livres rares et manuscrits à la bibliothèque de la Bodleian, ainsi qu’un certain nombre de caractères grecs et de matrices à l’imprimerie d’Oxford. Il publia aussi beaucoup d’ouvrages de valeur à grands frais ; et sa belle édition des Œuvres de Chrysostome, en grec, dont on imprima mille exemplaires en 1613, en huit volumes in-folio, ne lui coûta pas moins de huit mille livres. Il mourut au collège d’Eton, le 19 février 1621-1622, et fut enterré dans la chapelle de cette ville.

John PERIN, OU PERYN, D.D., était du St. John’s College d’Oxford, où il obtint son doctorat en théologie le 9 juillet 1515 ; devint professeur grec de l’université, puis chanoine de Christ Church. Il mourut le 9 mai 1696.+

---CORBEAUX, D.D. Anth. Wood mentionne « John Ravens », qui était probablement la même personne. Il était du Queen’s College d’Oxford ; obtint son diplôme de M. A. le 7 juillet 1595 ; En 1607, il devint sous-doyen de Wells et prébendier de Bishop’s Compton dans cette église.++

2

JOHN HARMAR, D.D., naquit à Newbury, dans le Berkshire, fit ses études grammaticales à l’école de Wykeham et fut admis comme membre perpétuel du New College d’Oxford en 1574. Entré dans les ordres, il est nommé professeur de grec du roi en 1585. Deux ans plus tard, il fut choisi comme l’un des surveillants de l’université. Il fut maître en chef de l’école de Winchester pendant neuf ans ; et directeur du collège pendant dix-sept ans. Au cours de ses voyages sur le continent, il disputa avec quelques-uns des célèbres docteurs du parti catholique à Paris, étant bien instruit dans les pères et les scolastiques. Il publia des traductions latines de quelques-unes des œuvres de Chrysostome ; et fut l’un des principaux de ceux qui s’occupèrent de la traduction anglaise de la Bible. Sa traduction des Sermons de Bèze, un livre rare, fait de lui un excellent écrivain anglais. Il mourut le 11 octobre 1613 et fut enterré dans l’extrémité supérieure du chœur de New College.§

§ Athènes de Wood. Oxon., tom. i, f., p. 390. Justification de Todd, p. 62.

William Barlow, docteur en théologie, descendait d’une famille respectable, de Barlow, dans le Lancashire ; il est devenu fellow du Trinity College de Cambridge ; prébendier de Westminster ; et, en 1603, doyen de Chester. Il fut promu au siège épiscopal de Rochester en 1605 ; d’où il fut transféré à Lincoln en 1608. Il mourut en 1613 et fut enterré dans son palais de Bugden. Il fut employé à rédiger une relation authentique de la fameuse conférence entre les évêques et les puritains à Hampton-Court, à laquelle il avait assisté, et qui fut publiée par la suite : il écrivit aussi une Justification de l’Apologie du roi Jacques pour le serment d’allégeance, en opposition à M. Parsons, le jésuite.

 Chalmers, vol. III, p. 488. Dyer’s Hist, de l’Univ, de Cambridge, vol. ii, , p. 140.

On n’a pas obtenu de notice biographique sur le Dr HUTCHINSON.

Le Dr SPENCER est supposé par Anth. Wood devrait être JOHN SPENSER, OU SPENCER, D.D., originaire du Suffolk, et à l’origine l’un des clercs du Corpus Christi College d’Oxford. Il est élu lecteur grec de son collège en 1578. En 1579, il fut reçu fellow ; l’année suivante, il obtint une maîtrise ès arts et, entrant dans les ordres, devint un célèbre prédicateur et aumônier du roi Jacques Ier. À la mort du docteur Rainolds, il fut élu président de son collège et on dit qu’il fut « vénéré par tous les hommes de bien, pour sa connaissance, son savoir et sa piété ». Il mourut le 3 avril 1614. Il y avait aussi un certain Dr John Spenser élu comme l’un des premiers membres du Chelsea College, qui était probablement le même que le précédent.+

+ Athènes de Wood. Oxon., tom. t. I, p. 393 et 394. Fuller, cent, xvii, p. 52.

Il y avait un CERTAIN ROGER FENTON, D.D., originaire du Lancashire, membre du Pembroke College de Cambridge et ministre de St. Stephen’s, Walbrook, Londres ; mais il n’est pas possible de savoir s’il s’agit du traducteur de la Bible.

 Voir Fuller’s Worthies, « Lancashire », p. 116. Lond., 1662. fol.

MICHAEL RABBET, B.D., était recteur de St. Vedast, Foster-lane, Londres.++

++ Dyer’s Hist, de l’Université de Cambridge, vol. II, p. 291.

Anth. Wood remarque THOMAS SANDERSON, D. D., de Baliol College, Oxford, qui fut installé archidiacre de Rochester en 1606 ; mais ne dit pas s’il a été ou non le traducteur de la Bible.||

|| Athènes de Wood. Oxon., tom. i, p. 169.

WILLIAM DAKINS, B. D., fit ses études à l’école de Westminster ; d’où il fut transféré à Cambridge, où il fut admis au Trinity College le 8 mai 1587 ; choisi subalterne le 3 octobre 1593 ; En 1602, il fut choisi comme professeur grec du Trinity College, un « office annuel ; et en 1604, sur la démission du Dr Gray, il fut choisi pour lui succéder comme professeur de théologie au Gresham College de Londres, sur la recommandation, non seulement du vice-chancelier et de plusieurs chefs du collège de Cambridge, mais de plusieurs membres de la noblesse et du roi Jacques Ier lui-même, qui pensait que c’était une rémunération convenable pour l’un des traducteurs de la Bible. M. Dakins fut également choisi comme doyen junior de Trinity College, le 2 octobre 1606 ; mais mourant au mois de février suivant, n’avait-il pas le bonheur de voir achevée la grande œuvre à laquelle il s’était livré.

§ Ward’s Lives of the Professors of Gresham College, pp. 44-47. Lond , 1740 fol.

Aux esquisses biographiques précédentes des traducteurs de notre actuelle traduction anglaise autorisée de la Bible, on peut ajouter ce qui suit, de l’évêque Bilson, qui a assisté le Dr Miles Smith dans la révision finale de l’ouvrage ; et de John Aglionby et Leonard Hutten, qui semblent avoir été substitués aux docteurs Ravens et Eedes, lorsque leurs places ayant été libérées, celle de ce dernier par la mort.

THOMAS BILSON, D.D., d’origine allemande, d’une famille apparentée au duc de Bavière, était natif de Winchester, où il reçut les rudiments de son éducation à l’école de Wykeham. Après avoir pratiqué les arts, il entra dans les ordres, et devint un prédicateur constant ; et il s’est ainsi distingué par son savoir et ses talents ; qu’il s’éleva au rang de prébendier de Winchester, de marguillier du collège de cette ville, et enfin d’évêque de Worcester, en 1596 ; d’où il fut transféré, l’année suivante, à Winchester. Il s’engagea dans la plupart des disputes théologiques de son temps et, entre autres ouvrages, publia une « Enquête sur la souffrance et la descente aux enfers du Christ », qui suscita de nombreux débats. Il quitta cette vie le 18 juin 1616 et fut enterré à l’abbaye de Westminster.

 Athènes de Wood. Oxon., tome I, p. 403-405.

JOHN AGLIONBY, DOCTEUR EN THÉOLOGIE, descendait d’une famille respectable de Cumberland. En 1583, il entra comme étudiant au Queen’s College d’Oxford, dont il devint par la suite membre, et entra dans les ordres sacrés. Après avoir visité des pays étrangers, il fut, à son retour, nommé aumônier ordinaire de la reine Élisabeth. En 1601, il fut choisi comme directeur du St. Edmund’s Hall d’Oxford ; vers la même époque, il obtint le presbytère d’Islip, et peu après il fut nommé aumônier ordinaire du roi Jacques Ier. On dit qu’il a été profondément lu dans les pères, et dans la théologie de l’école ; un linguiste exact, un prédicateur très poli et érudit, et très accompli dans toutes sortes d’érudition. Il mourut à Islip, le 6 février 1609, âgé de quarante-trois ans. Sa veuve érigea une plaque à sa mémoire dans le chœur de l’église de cet endroit.+

+ Ibid., tom. t. I, p. 354. Justification de Todd, Appendice, n° 6.

LEONARD HUTTEN, D.D., fut élu, à l’école de Westminster, étudiant de Christ Church, à Oxford, en 1574, et s’appliqua avec une diligence inlassable aux diverses branches de l’enseignement académique. Entré dans les ordres sacrés, il devint un prédicateur fréquent ; En 1599, il fut nommé chanoine de Christ Church, alors docteur en théologie, et vicaire de Flower, dans le Northamptonshire. C’était un excellent érudit grec, qui connaissait les pères et les scolastiques, et qui connaissait l’histoire de notre propre nation. Il mourut le 17 mai 1632, âgé de soixante-quinze ans. Sa fille Alice fut mariée au docteur Richard Corbet, successivement évêque d’Oxford et de Norwich.++

++ Athènes de Wood. Oxon., tom. t. I, p. 570.

Certaines des éditions de la Bible du roi Jacques, en particulier les copies in-folio et in-quarto, étaient accompagnées des « Généalogies de l’Écriture » par John Speed, l’historien, qui, bien qu’ayant été élevé à l’origine au métier de tailleur, devint éminent comme antiquaire et historien. Un brevet lui fut accordé par le roi, pour lui assurer, ainsi qu’à ses héritiers, la propriété de cet ouvrage. Il mourut le 28 juillet 1629 et fut enterré dans l’église Saint-Giles, à Crippiegate, à Londres.§

§ Chalmers, vol. xxviii, p. 264.

Un « Abrégé et un résumé de la Bible » se trouve aussi parfois lié aux premières éditions de cette traduction. L’auteur était RICHARD BERNARD, recteur de Batecombe, dans le Somersetshire, le laborieux compilateur du Thesaurus Biblicus, un ouvrage autrefois utilisé comme concordance. Il a également écrit : « L’île de Man ; ou une procédure judiciaire dans le Manshire contre le péché, une œuvre allégorique, à laquelle certains ont supposé que John Bunyan était redevable de certaines des pensées développées dans son " Pilgrim’s Progress « . Il mourut en 1641.

Granger’s Biog. Hist, of England, vol. II, p. 190. Chalmers, vol. V, p. 97, 98.

Le patron royal de la traduction, Jacques Ier, était lui-même à la fois un commentateur des Écritures et un poète. Sa Paraphrase sur la Révélation de l’apôtre saint Jean+, et ses Méditations sur des parties choisies des quinzième et vingtième chapitres, ont été publiées avec ses œuvres par l’évêque Montacute, dont deux passages sont extraits, comme exposant les vues de ce monarque sur les saintes écritures. La première est sa Paraphrase sur l’Apocalypse xxii, 19 : « Et si quelqu’un enlève quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part du livre de vie, et de la sainte cité, et de ces bénédictions qui sont écrites dans ce livre : Car quiconque copie ou traduit ce livre, adultère l’original, ou en l’interprétant, s’écarte sciemment du sens profond de celui-ci, et de l’analogie de la foi, pour suivre l’inuention fantastique de l’homme, ou ses propres opinions préoccupées ; celui qui, dis-je, fait l’un de ces actes, sera maudit comme un contempteur de Dieu et de ses Écritures. — La seconde est tirée d’une Méditation sur certains versets du vingtième chapitre de la Réuelation, et se rapporte à l’explication de l’Écriture au chap. xx, 9 : « Sous la forme du langage, et de la phrase ou de la manière de parler, du feu descendant de hauen ici vsed, et tiré du livre des Rois, où, à la prière d’Elias, par le feu de heauen ont été détruits Achazias ses souldiers : comme la plus grande partie de tous les mots, versets et phrases de ce livre sont pris et empruntés à d’autres parties de l’Écriture, on nous apprend à utiliser uniquement l’Écriture pour l’interprétation de l’Écriture, si nous voulons en être sûrs, et neuer swarue de l’analogie de la foi en exposant, en le voyant, il répète si souvent les phrases qu’il a lui-même, et il les expose ainsi.++

+ Il y a un manuscrit à ce sujet au Marischal College, Aberdeen, en partie écrit par Sa Majesté elle-même.—Dyer’s Hist, of the Univ, of Cambridge ; vol. I, ch. VI, p. 101

++ Les œuvres du Très-Haut et Puissant Prince, Jacques, etc., pp. 72, 80. Lond., 1616, fol.

2

En tant que poète, le roi Jacques a commencé, mais n’a pas vécu assez longtemps pour l’achever, une version métrique des PSAUMES. Ce qu’il en avait écrit fut publié en 1631, avec la permission du roi Charles. On dit qu’il est « remarquable par sa simplicité plate et ses jurons insignifiants », La version du Psaume Ixxiv, 11, peut servir de bref spécimen :

« Pourquoi retires-tu ainsi ta main,

Même ta main droite te retient ?

De ton sein, car. notre bien,

Drawe est de retour de la même manière.

De nombreuses versions poétiques des PSAUMES ont été faites, aussi, par d’autres personnes, dans diverses conditions de la vie, et avec des talents très différents, dans la première partie du XVIIe siècle, dont une liste est donnée par l’évêque Newcome, à la fin de son " Historical View of English Biblical Translations « .

Vers la même époque, M. AMBROSE USHER, frère aîné du pieux et profondément savant archevêque d’Armagh, tenta de traduire en anglais tout l’Ancien Testament et une partie considérable du Nouveau Testament. Ses qualifications pour un tel travail étaient exceptionnellement éminentes, car, bien qu’il soit mort jeune, il était versé dans les langues orientales, en particulier l’hébreu et l’arabe. Le manuscrit de cette version, en trois tomes, in-4°, dédié au roi Jacques Ier, est, dit-on, conservé encore à la bibliothèque de Trinity College, à Dublin.+

+ Lewis, p. 339, 340. Newcome, p. 408.

La version autorisée ayant été imprimée, plusieurs écrivains, tant catholiques que protestants, publièrent des remarques critiques à son sujet, s’efforçant de prouver qu’elle aurait pu être exécutée avec plus de fidélité et de convenance. Les principaux opposants protestants à la traduction étaient le Dr Gell, M. Ainsworth et M. Canne.

Le Dr ROBERT GELL, pasteur de St. Mary Aldermary, à Londres, qui avait été aumônier de l’archevêque Abbot, se plaignit que les traducteurs avaient penché vers le calvinisme ; et insinua que les traducteurs auraient produit une version plus parfaite, si les contraintes qui leur avaient été imposées n’avaient pas été d’amender les anciennes traductions, plutôt que d’en produire une entièrement nouvelle. Beaucoup de ses critiques sont insignifiantes ; et une grande erreur dans ses remarques est d’adopter des vues cabalistiques ou allégoriques des Écritures. Son ouvrage s’intitule « An Essay towards the amendment of the last English translation of the Bible : or, a Proof, by many examples, that the last translation of the Bible into English may be improved ». Londres, 1659 », fol. Il se compose de plusieurs discours ou sermons sur des passages particuliers, dans lesquels se trouvent de nombreuses observations théologiques précieuses : le dernier, ou sermon xx, porte sur 1 Jean i, 8, et justifie la possibilité pour les croyants de vivre sans péché dans cette vie. C’est un travail tout à fait curieux ; et est aujourd’hui devenu rare.

M. HENRY AINSWORTH, un non-conformiste anglais, qui devint ministre d’une église de brownistes (c’est ainsi qu’on les appelait de leur chef) à Amsterdam, était un excellent érudit hébraïque, et publia des traductions du Pentateuque, des Psaumes et du Cantique des Cantiques, avec des annotations. Sa version est tout à fait littérale et mal exprimée ; mais ses notes, ou annotations, en particulier sur le Pentateuque, témoignent d’une connaissance approfondie des écrivains rabbiniques, unie d’une forte compréhension et d’une diligence extraordinaire. Les Psaumes ont été imprimés en 1612, in-4°. ; le Pentateuque en 1621, en deux vol. in-4°, et de nouveau en 1627, in-folio ; et le Cantique des Cantiques en 1623, in-4°. Ils ont été publiés ensemble en 1639, in-folio. Il mourut à l’étranger, vers l’an 1622, non sans soupçon de poison, car sa mort fut subite ; le bruit courait qu’ayant trouvé un diamant de grande valeur, il offrit de le rendre à son propriétaire, un Juif, sans rémunération, s’il voulait lui procurer une conférence avec certains rabbins sur les prophéties concernant le Messie, ce que le Juif promit, mais ne pouvant l’exécuter, il s’arrangea pour le faire empoisonner.

JOHN CANNE était un pasteur baptiste et l’un des chefs des brownistes anglais d’Amsterdam, où il avait été conduit à l’époque de la restauration. Par la suite, il eut une congrégation dans son pays natal, à Bristol. Il publia une édition de la Bible du roi Jacques en 1647, ou plus tôt, et une autre en 1664, in-8°, imprimée à Amsterdam, avec l’omission des Apocryphes, dans laquelle il plaça en marge la collection la plus complète de passages parallèles qui ait jamais été compilée. La meilleure édition de sa Bible est, dit-on, celle d’Édimbourg, 1727, in-8°. Dans la préface, il défendait la traduction la plus littérale possible des Écritures, « car il faut, disait-il, conserver la lettre tout entière, si incommode, si absurde et si dure qu’elle puisse paraître à la raison charnelle des hommes ; parce que 'la folie de Dieu est plus sage que les hommes'. Il a également établi d’autres règles pour la traduction ; et promit une édition fidèle d’une telle traduction, avec des annotations. Mais bien qu’il ait parlé de l’impression qu’il était prêt à être imprimé, il ne semble pas qu’il ait été imprimé.+

2

Entre la publication de la version de Tyndall et la traduction de Jacques Ier, cent soixante-quinze éditions de la Bible et du Nouveau Testament ont été publiées ; mais de la version autorisée actuelle, il est impossible de dire combien ont été imprimées, bien qu’il ne puisse y avoir aucun doute, compte tenu des diverses formes sous lesquelles elle a été diffusée. que quelques millions d’exemplaires en ont circulé dans tout l’Empire britannique.

 Esquisse historique de Thomson et Orme, etc., p. 63.

Depuis la publication de cette version, aucun changement essentiel n’a été apporté à la traduction de la Bible par l’autorité. Il est vrai qu’en 1652-1653, un peu avant la dissolution du long parlement par Oliver Cromwell, un ordre fut pris, le mardi 1 1 janvier, pour qu’un projet de loi soit présenté pour une nouvelle traduction de la Bible à partir des langues originales ; mais comme la chambre ne siégea que deux mois environ, étant congédiée le 20 avril, En 1653, peu ou pas de progrès ont été réalisés dans la conception. Il a cependant été ravivé pendant le protectorat de Cromwell, lorsque des « grands comités » ont été choisis par le parlement à des fins spéciales, dont l’un était pour la « religion ». Ce comité, qui s’est réuni le 16 janvier 1656, « ordonna qu’il soit renvoyé à un sous-comité pour envoyer et conseiller avec le Dr Walton , M. Hughes, M. Castle, M. Clerk, M. Poulk, le Dr Cudworth et tous ceux qu’ils jugeront à propos, et d’examiner les traductions et les impressions de la Bible, et d’offrir leurs opinions à ce sujet à ce comité ; et qu’il soit particulièrement recommandé au lord-commissaire, Whitelocke, de s’occuper de cette affaire.

Ce comité se réunissait fréquemment dans la maison de Whitelocke à Chelsea, et « avait les hommes les plus instruits des langues orientales à consulter dans cette grande affaire, et diverses observations excellentes et savantes de quelques erreurs dans les traductions de la Bible en anglais : ce qui était pourtant convenu comme étant la meilleure de toutes les traductions du monde : On s’y donna beaucoup de peine, mais elle devint vaine par la dissolution du Parlement.+

+ Lewis, p. 354 et 355. Whitelocke’s Memorials of the English Affairs, p. 645.

Lond., 1682, fol.

Vol. IL—27

Mais bien qu’aucune nouvelle traduction anglaise n’ait été faite par ordre royal depuis l’époque de Jacques Ier, plusieurs circonstances se sont produites qui prouvent le soin pris de préserver la version de la corruption ou de l’obsolescence. En 1632, Barker et Lucas, les imprimeurs du roi, imprimèrent une édition de la Bible de mille exemplaires, dans laquelle une grave erreur fut commise en omettant le mot qui n’était pas dans le septième commandement, ce qui fit qu’on le lisait : « Tu commettras l’adultère ». Sa Majesté le roi Charles Ier en ayant été mis au courant par le Dr William Laud, évêque de Londres, l’ordre fut donné de convoquer les imprimeurs dans le haut-commissariat, où, le fait ayant été prouvé, toute l’impression fut appelée et les imprimeurs condamnés à une forte amende. Avec cette amende, ou une partie de celle-ci, on fournissait une source de beaux caractères et de matrices grecques, pour publier les manuscrits qui pourraient être préparés et jugés dignes d’être publiés ; de ce genre étaient le Catena et le Theophylact, édités par Lyndsell. Ce qui suit est une copie de la lettre du roi Charles à l’évêque Laud :

Très révérend Père en Dieu, très fidèle et très bien-aimé conseiller, Nous vous saluons bien. Attendu que Notre serviteur Patrick Young, gardien de Notre bibliothèque, a récemment publié, avec beaucoup de travail et de soin, une épître de Clemens Romanus en grec et en latin, qui n’a jamais été imprimée auparavant, et qu’il l’a fait au profit de l’Église et de Notre grand honneur ; le manuscrit par lequel il l’a imprimé se trouvant dans notre bibliothèque. Et considérant que Nous comprenons en outre que le très révérend père en Dieu, Augustin Lyndsell, maintenant évêque de Peterborough, et Notre dit serviteur Patrick Young, sont résolus à préparer pour l’impression un ou plusieurs exemplaires grecs chaque année, par les manuscrits qui se trouvent soit dans notre bibliothèque, soit dans les bibliothèques de nos universités d’Oxford et de Cambridge, ou ailleurs, s’il y avait des lettres grecques, des matrices et de l’argent prêts pour l’œuvre, dont les peines tendront au grand honneur de nous-mêmes, de cette église et de notre nation : nous avons jugé bon de leur donner ici tout l’encouragement possible. C’est pourquoi je vous demande d’abord que l’amende récemment infligée par nos hauts-commissaires à Robert Barker et Martin Lucas, pour l’impression vile et corrompue de la Bible, soit convertie en l’achat actuel de telles lettres et matrices grecques que vous jugerez propres à ce grand et honorable travail. Et Notre volonté et Notre plaisir supplémentaires est que lesdits Robert Barker et Martin Lucas, Nos clients pour l’impression, ou ceux qui leur succèdent maintenant, ou qui leur succéderont à l’avenir, étant de grands gagnants par ce brevet qu’ils détiennent en Notre nom, imprimeront ou feront imprimer, à leurs propres frais et frais d’encre, de papier et de fabrication, en grec, ou en grec et en latin, un volume de ce genre par an, qu’il soit plus grand ou moins, que le très révérend père susdit, ou notre serviteur Patrick Young, ou tout autre de nos savants sujets, fournira et préparera pour l’impression.

', Donné sous Notre sceau, à Notre palais de Westminster, le 13e jour de janvier, dans la ixème année de Notre règne.

 Selden’s Table-Talk, p. 29. Lond., 1797. Histoire ecclésiastique de Collier vol. II, Collection of Records, Num. ex, p. 111. Cypriantis Anglicus de Heylyn, p. 215. Lond., 1671, fol.

2 27*

• Cette lettre fut suivie d’une autre adressée aux marchands turcs, destinée à promouvoir les intérêts de la littérature orientale aussi bien que grecque ; et est ainsi donné par Collier :

« Fidèles et bien-aimés, Nous vous saluons bien. »

. « Nous avons dernièrement pris en charge Notre princier de la manière de fournir la presse grecque dans notre royaume, afin que ceux de Nos sujets qui sont instruits dans cette langue puissent être en mesure de publier quelques-uns de ces divers manuscrits en grec dont Notre bibliothèque et les bibliothèques de nos universités sont bien fournies. Cette ligne de conduite, si elle est bien suivie (comme nous n’en doutons pas, mais elle le fera), doit nécessairement apporter beaucoup de profit et d’honneur à l’Église et à l’État. En considérant ce qui concerne le Grec, Nous avons aussi pris en considération une grande difficulté, que Nous concevons cependant qu’elle peut être bien maîtrisée, si elle est examinée avec prudence. Il y a beaucoup d’érudition, et cela très juste et nécessaire pour être connu, qui est écrit en arabe ; et il y a un grand défaut dans nos deux universités, très peu de gens consacrent leur temps à l’atteindre, ou à toute autre des langues orientales ; que Nous imputons moins à la faute des étudiants de cette ville, qu’en partie à la grande rareté et au manque de livres arabes et persans, sur lesquels ils pourraient se dépenser, et en partie à leur manque d’occasions et de moyens de se procurer et de se fournir de tels livres. Tandis que nous considérions cela dans notre royauté et que la connaissance de ces langues serait utile et nécessaire pour nos sujets, nous ne pouvions que réfléchir et conseiller sur le moyen de se procurer une meilleure provision de livres arabes et persans, et de nous l’apporter. Après de longues délibérations, nous n’avons pas pu trouver d’autre moyen aussi bon et susceptible de réussir que d’employer vos services qui font le commerce à ce sujet. Et parce que Nous voudrions le faire avec peu ou pas de charge du tout pour vous, Nous avons pensé à cette ligne de conduite, que nous vous prions et vous ordonnons de suivre avec soin et avec effet ; c’est-à-dire que chacun de vos navires, à chaque voyage qu’il fera, rapportera à la maison un livre manuscrit arabe ou persan, qui sera remis immédiatement au maître de la compagnie, et par lui envoyé ou porté au seigneur archevêque de Cantorbéry, pour le moment, qui en disposera comme Nous le jugerons à propos dans Notre sagesse. Et Nous ne doutons pas que vous n’ayez soin en tout temps d’accomplir avec empressement ce service, qui tend tant à Notre propre honneur, à l’avancement des connaissances et au bien de Notre peuple ; la valeur d’un livre n’étant pas une chose considérable. Et toujours pourvu qu’ils apportent d’autres livres que les Alcorans, parce que nous en avons déjà le choix.

« Donné sous Notre sceau, en Notre palais de Westminster, le .... jour de février, dans la neuvième année de Notre règne.

 Collier’s Eccles. Hist., vol. II, p. 761.

En 1638, une autre erreur, moins importante, il est vrai, que celle pour laquelle l’amende fut infligée, mais rendue importante par les disputes entre les indépendants et les épiscopaliens, parut dans l’édition de la Bible imprimée à Cambridge par Buck et Daniel. C’était l’altération du mot nous en vousdans Actes VI, 3. L’erreur a été poursuivie dans plusieurs éditions jusqu’en 1685, date à laquelle elle a été corrigée.♦♦

♦♦ Lewis, p. 340, 341,

En 1677, Hayes, à Cambridge, imprima une Bible, avec de nombreuses références ajoutées à la première édition, et en 1678 une Bible fut également imprimée à Cambridge, avec encore plus de références, grâce au travail du Dr Scattergood, recteur de Wilwick et d’Elverton, dans le Northamptonshire, et l’un des compilateurs des Critici Sacri. Une nouvelle édition de la Bible, in-folio, fut imprimée à Londres en 1701, avec une grande addition de textes parallèles, et un nouvel index chronologique, par le Dr Tenison, archevêque de Cantorbéry, et le Dr Lloyd, évêque de Worcester. À cette édition s’ajoutèrent les tables de mesures, de poids et de pièces de monnaie de l’évêque Cumberland. Les docteurs Tenison et Lloyd ont transmis les parallèles supplémentaires, etc., à l’imprimeur, mais n’ont pas corrigé la presse ; l’édition était donc si pleine d’erreurs typographiques, que, lorsqu’elle parut, le clergé de la chambre basse de la convocation se plaignit contre les imprimeurs, en 1703. Les imprimeurs continuaient d’imprimer la Bible négligemment, avec des caractères défectueux, sur du mauvais papier ; et, une fois imprimés, de les vendre à un prix exorbitant ; Sa Majesté George Ier a émis l’ordre suivant aux patentés, daté de Whitehall, le 24 avril 1724 :

« 1. Que toutes les Bibles imprimées par eux à l’avenir seront imprimées sur du papier aussi bon, au moins, que les spécimens qu’ils ont exposés. »

« 2. Qu’ils remettent immédiatement quatre exemplaires desdits spécimens pour être déposés et conservés dans les bureaux des deux secrétaires, et dans les registres publics de l’archevêque de Cantorbéry et de l’évêque de Londres, afin qu’on puisse y avoir recours. »

« 3. Qu’ils emploieront de tels correcteurs de la presse, et leur accorderont les salaires qui seront approuvés de temps à autre par l’archevêque de Cantorbéry et l’évêque de Londres, pour le moment. »

» 4. Que lesdits brevetés pour l’impression de Bibles, etc., impriment sur la page de titre de chaque livre le prix exact auquel ce livre doit être vendu par eux aux libraires.

La révision la plus complète de la version autorisée de la Bible anglaise, depuis sa traduction sous le règne de Jacques I., a été faite en 1769 par le Dr Benjamin Blayney, recteur de Polshott, dans le Wiltshire, et plus tard professeur d’hébreu à l’université d’Oxford, sous la direction du vice-chancelier et des délégués de cette université. Dans cette édition, 1. La ponctuation a été entièrement revue ; 2. Les zoords imprimés en italique ont été examinés et corrigés par les originaux hébreux et grecs ; 3. Le Les noms propresà l’étymologie desquels il est fait allusion dans le texte, ont été traduits, et inscrits en marge ; 4. Le Les têtes et les titres courants ont été corrigés ; 5. Certaines erreurs matérielles dans la chronologie ont été rectifiées ; et, 6. Les références marginales ont été réexaminées, corrigées, et leur nombre a considérablement augmenté.

Pour en revenir à l’examen de l’état de la littérature biblique en Angleterre, au XVIIe siècle, le patronage accordé par l’archevêque Laud à l’érudition en général, et en particulier aux activités orientales, réclame notre souvenir reconnaissant. Pendant une période d’agitation peu commune, tant dans les affaires de l’Église que dans celles de l’État, l’archevêque s’efforça constamment de promouvoir la culture des langues orientales. Il employa les hommes les plus savants à lui acheter des manuscrits grecs et orientaux, dans les pays étrangers ; il fonda une conférence d’arabe à Oxford, qui commença à être lue le 10 août 1636 par le célèbre docteur Edward Pocock, le premier professeur ; il fit construire une bibliothèque attenante à la Bodléienne, avec d’autres bâtiments élégants ; et, outre beaucoup d’autres dons et legs de valeur, présentés à l’université à plusieurs reprises douze cent soixante-seize mss. en hébreu, syriaque, chaldéen, égyptien, éthiopien, arménien, arabe, persan, turc, russe, chinois, japonais, grec, latin, italien, français, saxon, anglais et irlandais ; une collection inestimable, acquise au prix de grands efforts et à grands frais. Son grand attachement aux livres se manifestait même par les articles de mise en accusation que lui portaient ses ennemis, qui, irrités par ses violents principes de la haute église, l’amenèrent au bloc en 1644-1645 ; car parmi eux se trouvent les suivants :

» Art. 5. Recevant une Bible, avec un crucifix brodé sur la couverture de celle-ci par une dame »

» Art. 6. Un livre d’images papistes, deux missels, des pontificaux et des bréviaires, dont il s’est servi comme érudit.

» Art. 7. Son admirable Livre de dévotion, digéré selon l’ancienne méthode des heures canoniques, etc.

Dans la bibliothèque de St. John’s College, à Oxford, il est encore conservé un Salisbury Primer, ou Missel, imprimé par Pynson, sur vélin ; et un bel exemplaire de l’Aldin Aristophane de 1498 ; tous deux ayant appartenu à l’archevêque.

 Cyprianus Anglicus de Heylin, p. 299, 379. Chalmers, vol. xx, p. 35, 64 Dibdin’s Bibliomania, 2e édit., p. 391.

Vers le même temps, un exemple singulier d’attachement à la parole de Dieu fut montré par un homme pauvre et illettré, mais pieux et excellent, le serviteur de John Bruen, Esq., de Stapleford, dans le Cheshire. Il s’appelait Robert Pasfield, mais on l’appelait le plus souvent Old Robert ; et, quoiqu’il ne sût ni écrire ni lire, il devint puissant dans les Écritures, au moyen d’une curieuse invention, par laquelle il aida sa mémoire. Il encadra une ceinture de cuir, longue et large, qui faisait deux fois le tour. Il le divisa en plusieurs parties, attribuant tous les livres de la Bible, dans leur ordre, à quelques-unes de ces divisions ; puis, pour les chapitres, il apposait des pointes ou des lanières de cuir aux différentes divisions ; et fit des noeuds par cinq ou par dizaines, pour distinguer les chapitres de ce livre ; et par d’autres points, il divisait les chapitres en leurs contenus particuliers, ou versets, selon que l’occasion l’exigeait. Il s’en servit au lieu de la plume et de l’encre pour entendre les sermons, et en fit un si bon usage, qu’en rentrant chez lui, il put répéter le sermon, citer les textes de l’Écriture, etc., à sa grande consolation et au profit des autres. Cette ceinture, M. Bruen la garda après la mort du vieux Robert, l’accrocha dans son cabinet et l’appelait plaisamment « la ceinture de la vérité ».+

+ Brook’s Lives of the Puritains, vol. II, p. 297, note.

2

Il est cependant à regretter que la permission générale qui a été donnée à tous de lire et d’imprimer l’Ancien et le Nouveau Testament pendant la première partie de ce siècle ait malheureusement été rendue cause de discussion et d’inquiétude par les différents partis qui ont répandu leurs opinions particulières dans les notes qu’ils ont jointes aux éditions des Saintes Écritures qu’ils ont publiées. Les notes de la traduction genevoise furent considérées, par les fidèles et les adhérents épiscopaux du gouvernement, comme particulièrement exceptionnelles et dangereuses. Le roi Jacques Ier exprima personnellement sa désapprobation de la version genevoise ; et, sous le règne de Charles Ier, des mesures furent prises pour supprimer toutes les traductions, notes ou autres écrits jugés hostiles à la sûreté de l’Église ou de l’État. En 1637, l’archevêque Laud fit passer dans la chambre étoilée, en date du 1er juillet, un décret par lequel il était ordonné « que les maîtres imprimeurs fussent réduits à un certain nombre ; et que si quelqu’un d’autre exerçait secrètement ou ouvertement le métier d’imprimeur, il serait mis au pilori, ou fouetté dans les rues, et subir tel autre châtiment que le tribunal lui infligerait ; qu’aucun des maîtres imprimeurs n’imprimera aucun livre ou livres de théologie, de droit, de physique, de philosophie ou de poésie, jusqu’à ce que lesdits livres, ainsi que les titres, les épîtres, les préfaces, les tables ou les versets élogieux, aient été légalement autorisés, sous peine de perdre l’exercice de son art, et d’être poursuivis dans la chambre étoilée, etc. ; que nul ne doit relire un livre sans une nouvelle licence ; que tout marchand, libraire, etc., qui importerait un livre ou des livres, en présenterait un catalogue à l’archevêque ou à l’évêque, etc., avant qu’ils fussent livrés, ou exposés à la vente, qui les verrait, avec pouvoir de saisir ceux qui étaient schismatiques ; et qu’aucun marchand, etc., n’imprimera ou ne fera imprimer à l’étranger aucun livre ou livres qui ont été entièrement ou pour la plupart écrits en langue anglaise ni n’importera sciemment de tels livres, sous peine d’être poursuivi devant la chambre étoilée ou la cour de la haute commission. La dernière partie de ce décret a été spécialement conçue pour. empêcher l’importation de la Bible genevoise de Hollande, où elle avait été imprimée avec les notes répréhensibles, et où quelques-unes avaient été saisies par les soins de Boswell, le résident anglais à La Haye, qui avait également reçu la nouvelle impression d’une nouvelle impression destinée à l’Angleterre, mais qui a probablement été empêchée d’être envoyée par le décret maintenant signalé.

 Cyprianus Anglicus de Heylin, p. 341, 342.

Une traduction anglaise de l’Ancien Testament a été publiée à Douay, en France, en 1609-1610, deux vol. in-4°, par le collège anglais des catholiques romains. Le Nouveau Testament de cette traduction avait été imprimé à Reims, d’où le collège avait été enlevé, en 1582 ; et une seconde édition à Anvers, par Daniel Verveliet, en 1600, in-4°. Les traducteurs de l’Ancien et du Nouveau Testament étaient les mêmes ; et les annotations qui accompagnaient la traduction auraient été, sur le Nouveau Testament, par le Dr Bristow, et sur l’Ancien Testament, par le Dr Thomas Worthington, qui, après avoir obtenu le diplôme de B. A. à Oxford vers 1570, alla au collège de Douay, et de là à Reims, mais revenant à Douay, révisé et publié la traduction catholique de l’Ancien Testament.

 Lewis, p. 285 et 286. Dodd’s Church Hist, of England, vol. II, p. 121.

Chez lui, le savant HENRY JESSEY, un pieux non-conformiste, aurait rédigé « An Essay towards an amendment of the last [K. James] traduction de la Bible et aurait travaillé avec l’aide de M. John Row, professeur d’hébreu, à Aberdeen, à AberDeen, en faire une nouvelle traduction plus correcte. L’un de ses biographes remarque, qu’il dit dans son Essai, que le Dr Hill déclara dans une grande assemblée, que l’archevêque Bancroft, qui était un superviseur de la Bible du roi Jacques, « aurait besoin qu’elle parle le langage prélatial ; et à cette fin, il l’a modifié en quatorze endroits et que « le Dr Smith, qui était l’un des traducteurs, s’est plaint à un ministre de ce comté des modifications de l’archevêque ; mais, dit-il, il est si puissant qu’il n’y a pas moyen de le contredire. M. Jessey naquit en 1600 à West Rowton dans le North Riding du Yorkshire, et fit ses études à Cambridge, où il acquit une bonne connaissance de la langue hébraïque et des écrits des rabbins. À la connaissance du grec et de l’hébreu, il ajouta les langues syriaque et chaldéenne ; et était un si grand scripturiste, que quiconque commençait à répéter un passage , il pouvait continuer , mot pour mot, avec le contexte précédent et suivant ; et si quelqu’un s’enquérait d’un endroit quelconque de l’Écriture, il pouvait immédiatement nommer le livre, chapitre et verset ; d’où le nom de « concordance vivante ». S’il a jamais terminé sa traduction de la Bible, il ne semble pas qu’elle ait été imprimée. L’ouvrage le plus important qui ait été publié est son Lexique anglais-grec, imprimé en 1611, in-8°, contenant les dérivations et les diverses significations de tous les mots du Nouveau Testament ; avec un index anglais-grec de tous les mots significatifs du Nouveau Testament ; et un autre de noms propres, avec leurs diverses interprétations en grec et en hébreu. Il saluait souvent ceux qu’il rencontrait en sortant : « En vérité, Dieu est bon ; béni soit son nom ; Restez près de lui. Il mourut le 4 septembre 1663.+

+ Lewis, p. 355. Continuation du récit des ministres expulsés par Calamy, vol. t. I, p. 45 à 51. Lond., 1727, 8 vol.

2

Les objections soulevées contre la version autorisée de la Bible par M. Jessey et d’autres hommes excellents, qui tenaient à ce que la traduction qui circule parmi le peuple soit aussi parfaite que possible, ne peuvent créer aucune surprise dans l’esprit de ceux qui apprécient dûment la difficulté et l’importance d’une transfusion exacte des vérités du volume sacré dans la langue vernaculaire. Au contraire, les sentiments les plus reconnaissants seront excités chez les amis de la Bible anglaise, lorsqu’ils remarqueront que les défauts que le critique candide peut découvrir, si sévères que soient ses examens, sont relativement peu nombreux et généralement insignifiants. Mais les efforts acharnés qui furent faits par le clergé catholique de cette époque, pour interdire la lecture des Écritures par les laïcs, seront considérés par le pieux protestant comme totalement incompatibles avec l’injonction du Sauveur, de « sonder les Écritures », et porteurs des pires maux.

Dans certaines parties du royaume, où l’influence du clergé catholique empêchait les membres de leur Église de s’enquérir, l’ignorance la plus grossière et les superstitions les plus dégradantes régnaient. À Eccles, dans le Lancashire, le Credo latin a été répété dans les termes insensés et ridicules suivants :

« Creezum zuum patrum onitentam creatorum ejus anicum Dominum nostrum qui sum sops virgin ! Mariæ : crixus fixus, Ponchi Pilati audubitiers, morti by sonday, father a fernes, scelerest un judicarum fivis a mortibus. Creezum spirituum sanctum ecli Catholi, remissurum, peccaturum, communiorum obliviorum, bitam et turnam again.

Ils avaient aussi l’habitude de répéter certaines rimes doggerel, qu’ils considéraient comme des sorts puissants pour les prémunir contre l’action et l’influence des mauvais esprits ; et qui, lorsqu’elles étaient accompagnées de certains rites incantatoires, ne manquaient pas de leur procurer protection et succès. Deux d’entre eux s’appelaient le Petit-Credo et le Pater-Noster Blanc.

LE PETIT CREDO.

« Petit Credo, puis-je avoir besoin,

Agenouillez-vous devant le genou de nos dames :

Candle light, candles brun,

Notre Dame a prié sa chère Sonne,

Pour que nous puissions tous Que le ciel vienne. Petit Credo, Amen. »

LE PATER-NOSTER BLANC.

« Le Pater-Noster blanc, frère de saint Pierre,

Qu’est-ce que j’ai d’une main ? Feuilles de livres blanches.

Qu’est-ce que j’ai de l’autre main ? Heaven yate keyes ;

Ouvrez les yates du ciel, et les yates de l’enfer :

Et que chaque enfant pleureur se glisse jusqu’à sa propre mère ;

Pater-Noster blanc, Amen. +

Fermer.

+ D’autres copies du Petit Credo et du Pater-Noster blanc, mais très différentes de celles données ci-dessus, se trouvent dans le Décaméron de Dibdin, vol. I, pp. 11, 12, tiré de la marge d’une copie vélin des Horæimprimée par W. de Worde, en 1502.

2

C’était aussi la coutume chez beaucoup de gens de porter de la verveine comme conservateur « contre les explosions ». Lorsqu’ils cueillirent l’herbe à cet effet, ils la traversèrent de la main, puis la bénirent ainsi :

« Que tu sois sanctifiée, Verveine,

Alors que tu grandis sur le sol,

Car sur la montagne du Calvaire

C’est là que tu as été trouvé pour la première fois.

Tu as guéri notre Sauveur Jésus-Christ,

Et ferme sa blessure saignante :"

« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, je te retire de terre. »

Le docteur John White, vicaire d’Eccles, au commencement du XVIIe siècle, déduit d’autres exemples de l’ignorance qui régnait parmi les membres de l’Église de Rome. « Mon Moi, dit-il, a continué plusieurs ans dans une paroisse où il n’y avait pas peu de réfractaires ; et dans tout le nombre, je n’ai pas trouvé dans le temps, bien que j’aie fait l’essai de beaucoup, quelqu’un qui pût dire ou prononcer ces choses en langue anglaise, à moins qu’il ne fût (ce qui était peu le cas) très instruit. Parmi beaucoup d’autres, je me rendis chez une vieille femme, et désirant qu’elle me répétât le Credo, elle le dit en latin fustien, [comme il est dit ci-dessus], et s’efforçant de le lui enseigner en anglais, elle répondit que, voyant que son Credo latin avait servi à son tour jusqu’à cet âge, elle n’en apprendrait plus rien de nouveau. Et quand je lui demandai qui était Jésus-Christ, dont le Credo disait qu’il était né de la Vierge Marie, elle me répondit qu’elle ne pouvait le dire : mais par sa chère dame, c’est certainement quelque bonne chose, sinon elle n’aurait jamais dû être mise dans le Credo ; mais ce que c’est, je ne puis vous le dire, car je n’ai jamais tant appris moi-même. Cette femme m’écouta volontiers, et se réjouit d’entendre l’intelligence de ces choses, et répéta des choses étranges de l’ignorance barbare et de l’irréligion du temps où elle avait été élevée.♦♦

♦♦ Ibid. Défense du Chemin vers la véritable Église, ch. VIII, p. 29.

2

D’autres exemples des conséquences funestes de la rétention des Écritures au peuple pourraient facilement être cités, mais nous laissons de côté les détails désagréables de l’ignorance et de l’erreur, pour remarquer les nobles efforts faits pendant ce siècle, principalement par des individus pieux, pour distribuer des Bibles et des Nouveaux Testaments parmi les habitants du pays de Galles, dans le dialecte vernaculaire de cette principauté.

Vers la fin du siècle précédent, une excellente traduction de la Bible avait été faite dans la langue britannique ou galloise, mais comme elles étaient destinées principalement aux églises, les éditions de la Bible et du Nouveau Testament étaient imprimées en grand format et, par conséquent, trop chères pour être achetées en général. Une édition in-folio similaire a été imprimée en 1620 à Londres, par John Bill. Des modifications considérables ont été apportées à la traduction, probablement pour la rendre plus conforme à la nouvelle version anglaise. Le rédacteur en chef, ou réviseur, était le Dr Richard Parry, évêque de St. Asaph, assisté du Dr John Davies, son aumônier.

Richard Parry, docteur en théologiedont Godwin vante hautement l’érudition et les vertus, naquit à Ruthin, dans le Denbighshire, et devint élève du célèbre Camden, à l’école de Westminster, puis élève de Christ Church, à Oxford. Il fut chancelier de Bangor en 1592 ; et en 1599, promu au doyenné. En 1604, il fut élevé par le roi Jacques Ier au siège épiscopal de Saint-Asaph. Il mourut le 26 septembre 1623 et fut inhumé dans l’église cathédrale.+

+ Godwin, De Præsulibus, tom. t. II, p. 223. Le manuscrit de Hughes.

John Davies, D. D., était également originaire du Denbighshire et fit ses études à l’école de Ruthin. En 1589, il fut admis comme étudiant au Jesus College d’Oxford et devint par la suite membre du Lincoln College, dans la même université. Il fut recteur de Mallwyd, dans le Merionethshire ; et ensuite chanoine de Saint-Asaph, dignité à laquelle il fut promu par Mgr Parry, dont il fut l’aumônier. Il mourut le 15 mai 1644 et fut enterré dans le chœur de Mallwyd, avec l’inscription suivante sur sa pierre tombale, aujourd’hui perdue :

Johannes Davies, S. T. D.

Recteur Ecclesiæ Parochialis de Mallwyd,

Obiit 15 Le Maii

Et sepultus fuit 19. A. D. 1644 in Virtutis

Potuis quam Nominis Memoria.

Les différents ouvrages relatifs aux antiquités cambriennes, qu’il publia ou, après sa mort, par ses amis, prouvent suffisamment l’étendue de son savoir et de ses connaissances en matière d’antiquité. Les principaux d’entre eux sont ses Antiquæ Linguæ Britannicæ, Rudimenta , &c. Lond., 1621, 8 vol. ; et son Dictionarium Latino-Britannicum(commencé à l’origine par Thomas Williams, médecin,) Lond., 1632, in-folio. ++

++ Willis’s Survey of St. Asaph, augmenté par E. Edwards, M. A., vol. i, p. 200. Wrexham, 1801, 8 vol.

Les éditions précédentes étant trop coûteuses pour la plupart des habitants de la principauté, une édition in-octavo ou duodecimo fut imprimée en 1630, sous le patronage, et principalement aux frais, de sir Thomas Middleton, célèbre par d’autres actes de bienfaisance publique, de Chirk-Castle, et de Rowland Heylyn, tous deux aides de Londres. Le Long mentionne une autre édition in-8 en 1638.

 Le Long, ms. de Hughes, t. I, p. 445.

Lors de la convocation du clergé en 1640, sous la direction de l’archevêque Laud, Gryffith, clerc d’un des diocèses gallois, « un homme modéré et sobre », proposa à la chambre « qu’une nouvelle édition soit faite de la Bible de l’Église galloise, l’ancienne étant corrompue en certains endroits, et défectueuse en d’autres, dont il cita plusieurs exemples. La motion fut hautement approuvée par le clergé et les évêques, ces derniers confiant l’œuvre aux soins des quatre évêques gallois ; qui furent malheureusement empêchés d’accomplir leur importante mission par les troubles dans lesquels la nation fut bientôt engagée.+

+ Cyprianus Anglicus de Heylyn, pt. ii, p. 2. 414.

Il y eut cependant une édition de la Bible galloise imprimée en 1654, sous l’inspection du révérend Stephen Hughes, un ecclésiastique non conformiste ; et la vente favorisée à bas prix, par la générosité du grand et bon M. Thomas Gouge et de ses amis.

Stephen Hughes est né à Carmarthen. C’était un ministre de l’Évangile simple, fidèle et laborieux, et un homme d’un esprit bienveillant et public. Dans ses sermons, il insistait sur la nécessité de la repentance et de la foi ; et exhortait les illettrés à apprendre à lire leur propre langue, ce qu’un grand nombre d’entre eux faisaient, beaucoup d’entre eux à quarante et cinquante ans, ou plus. Il s’efforçait aussi quelquefois, dans un discours des plus affectueux, de convaincre les chefs de famille de la nature pécheresse de l’ignorance, de l’utilité, de l’amabilité et de la nécessité de la connaissance ; et excitez-les à instruire leurs enfants et leurs serviteurs ; et un voisin pour instruire un autre. Il publia de nombreux livres religieux en gallois, dont certains à ses frais ; et a ajouté l’alphabet gallois à la plupart d’entre eux, pour aider les gens à lire. Après avoir éprouvé de graves ennuis occasionnés par son non-conformisme, il fut appelé à sa récompense éternelle vers l’an 1687, à l’âge d’environ soixante-cinq ans.++

++ Récit des ministres expulsés de Calamy, vol. ii, , p. 719.

Les efforts extraordinaires et la bienfaisance de M. THOMAS GOUGE, M. A., un autre ministre non conformiste, ont fait aimer sa mémoire aux habitants du pays de Galles, et l’ont placé parmi leurs plus grands bienfaiteurs. Il était le fils du Dr William Gouge, et naquit à Bow, près de Stratford, dans le Middlesex, le 19 septembre 1605. Après avoir terminé ses études à l’école d’Eton et au Queen’s College de Cambridge, il fut présenté à Colsden, près de Croydon, dans le Surrey ; deux ou trois ans plus tard, il se retira à l’église Saint-Sépulcre de Londres, en 1638, d’où il fut expulsé par la suite. Béni par la Providence d’un bon domaine, il le consacra à des œuvres de piété et de charité ; et quand, par divers événements, son revenu fut réduit à £150 par an, il en donna £100 à des œuvres de charité. Lorsqu’il avait entre soixante et soixante-dix ans, il avait l’habitude de voyager dans le pays de Galles et de distribuer des sommes considérables d’argent aux pauvres ministres souffrants. Mais les principaux desseins de ses œuvres de charité étaient de faire apprendre aux enfants pauvres à lire et à écrire, et de les instruire avec soin des principes de la religion ; et de fournir aux personnes d’âge mûr les moyens nécessaires à la connaissance religieuse. Dans le premier but, il établit trois ou quatre cents écoles, dans les principales villes, dans plusieurs desquelles des femmes étaient employées à apprendre à lire aux enfants ; et s’engagea à payer lui-même quelques centaines d’enfants. En vue de ces derniers, il leur procura des Bibles et d’autres livres de piété et de dévotion, dans leur propre langue, et les envoya dans différentes villes, pour les vendre à des prix avantageux. Il s’efforçait aussi d’obtenir des dons et des souscriptions d’autres personnes riches, pour les mêmes desseins bienveillants, dont il publiait de temps en temps des états de dépenses. Calamy a donné ce qui suit, qui est attesté par quelques-uns des personnages les plus éminents de son temps :

« Un compte rendu de ce qui a été fait dans le pays de Galles l’année dernière, depuis le milieu de l’été 1674 ; à la Dame, 1675 ; &c. »

« 1. Dans cinquante et un des principaux chefs-lieux du pays de Galles, huit cent douze enfants pauvres ont été et sont mis à l’école pour apprendre l’anglais, en plus des cinq cents mis à l’école l’année dernière, par la charité d’autres personnes avant le début de cette confiance. »

« 2. Il a été acheté et distribué dans plusieurs familles, trente-deux Bibles galloises, qui étaient tout ce qu’on pouvait avoir dans le pays de Galles ou à Londres. »

« 3. Deux cent quarante Nouveaux Testaments, en gallois, à donner aux pauvres qui savent lire le gallois. »

« 4. Cinq cents devoirs entiers de l’homme, en gallois, à distribuer de la même manière. »

Cette entreprise pieuse et charitable a déjà incité divers de la meilleure espèce galloise à mettre à l’école environ cinq cents des enfants gallois les plus pauvres, à cause d’eux. De sorte qu’environ dix-huit cent cinquante personnes en tout sont déjà mises à l’école, pour apprendre à lire l’anglais. Attesté par nos soins,

John Tillotson, Benj. Whichcot, Simon Ford,

William Durham, Edward Stillingfleet, John Meriton,

Thomas Gouge, Matthew Pool, Thomas Firmin.

Dans les années 1675-1677, M. Gouge se procura un nouveau et bonne impression de la Bible et de la liturgie galloises, au nombre de huit mille ; un millier d’entre eux furent donnés aux pauvres ; et le reste envoyé dans les principales villes du pays de Galles pour être vendu à quatre shillings l’exemplaire, bien relié et fermé ; un prix bien inférieur à leur valeur. Il mourut subitement dans son sommeil, le 29 octobre 1681, à l’âge de soixante-dix-sept ans. L’archevêque Tillotson, qui a prêché son sermon funèbre, l’a ainsi caractérisé : « Tout bien considéré, il n’y a pas eu, depuis les temps primitifs du christianisme, beaucoup parmi les fils des hommes, à qui ce caractère glorieux du Fils de Dieu pourrait être mieux appliqué, qu’il allait de lieu en lieu en faisant le bien : » et, parlant de son édition de la Bible, il l’appelle « un ouvrage de cette charge, qu’il n’est pas probable qu’il ait été fait d’une autre manière ; et pour lesquels, ajoute-t-il, cet âge, et peut-être le prochain, auront de grandes raisons de remercier Dieu en sa faveur.

L’édition ci-dessus de la Bible galloise a été corrigée par le révérend Stephen Hughes, l’éditeur de la Bible imprimée en 1654. Il se préparait à une autre impression au moment de sa mort. Ce pieux dessein fut mis à exécution par le révérend David Jones, ministre expulsé de Llandessilio, dans le Carmarthenshire, qui, après l’épuisement de l’édition de M. Gouge, se donna beaucoup de peine pour en imprimer et en faire circuler un nouveau, dont il distribua dix mille exemplaires. Dans cette publication et dans quelques autres publications d’une nature religieuse, imprimées et distribuées dans le pays de Galles, il fut généreusement aidé par lord Wharton et d’autres personnes de haut rang, ainsi que par les ministres et les citoyens de Londres.+ Un auteur de l’ouvrage de Dealtry, Vindication of the Bible Society (App., p. xlviii) mentionne une petite Bible galloise in-octavo, imprimée par John Bill and Co., imprimeurs du roi, en 1678, qui est probablement l’édition de M. Jones.

+ Hughes’s MS. Calamy’s Account, vol. ii, p. 720

2

En 1690, une édition in-folio de la Bible galloise fut imprimée à Oxford, sous l’inspection du grand et excellent Dr W. Lloyd, évêque de Saint-Asaph, puis de Worcester ; qui assista aussi Mgr Tenison dans l’édition de la Bible anglaise, publiée en 1701 ; et fut l’auteur de nombreux ouvrages savants. Il mourut le 30 août 1717, âgé de quatre-vingt-onze ans.

Par la dispersion de nombreuses copies de ces impressions des Écritures, les habitants de la principauté furent largement favorisés par la possession de la parole de Dieu dans leur propre langue, et placés dans des circonstances beaucoup plus favorables à l’acquisition de la connaissance de la vérité divine, qu’au commencement du siècle, lorsque, selon le biographe de Wroth, ministre non-conformiste du pays de Galles, « les sermons n’étaient que très rarement prêchés dans les églises du pays de Galles ; il n’y avait pas non plus de Bible dans tout le pays, à l’exception de ceux qui se trouvaient dans les églises.+

L’Irlandecomme le pays de Galles, était à la fin du XVIe siècle dépourvue du volume sacré dans la langue maternelle de ses habitants. Vers cette époque, le chancelier Walsh et d’autres théologiens compétents avaient tenté de remédier à ce besoin, mais la mort les avait empêchés de mettre à exécution leur dessein bienveillant. Au début du XVIIe siècle, le projet a été renouvelé par l’archevêque Daniel, qui a traduit le Nouveau Testament du grec en langue irlandaise. Il fut imprimé à Dublin en 1602, en caractères irlandais, in-4°, aux frais de sir William Usher, greffier du conseil et de la province de Connaught, et dédié à Jacques Ier.++

++ Le Long, tom. t. I, p. 446.

William Daniel, ou Donel, D. D., naquit à Kilkenny et fut l’un des premiers boursiers du Trinity College de Dublin. Il fut sacré archevêque de Tuam, dans l’église Saint-Patrick de Dublin, (dont il était trésorier) en août 1609 ; Il fut, au cours de la même année, nommé membre du Conseil privé. Il connaissait bien les langues hébraïque et grecque, dont il traduisit le Nouveau Testament. Il a également traduit la liturgie de l’anglais vers l’irlandais. Il mourut à Tuam, le 11 juillet 1628, et fut enterré dans sa cathédrale.§

§ Commentaire de Ware, des prélats d’Irlande, p. 7. Dub., 1704, fol.

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La Liturgie, ou Livre de la prière commune, traduite par l’archevêque Daniel, a été imprimée à ses frais par J. Frankton, A. D. 1608-1609 : beaucoup d’Irlandais de souche en bénéficièrent grandement et leur conversion à la religion réformée fut considérablement encouragée. En 1623, à la suite d’un rapport sur l’état de l’Irlande présenté à Sa Majesté par certains commissaires qu’il avait nommés, l’ordre suivant fut publié entre autres, daté du 3 février : « Nous ordonnons aussi que le Nouveau Testament et le Livre de la prière commune, traduits en irlandais, soient dorénavant fréquemment utilisés dans les paroisses de l’Irlande ; et que tous les non-résidents qui y résident en gardent et continuent constamment d’en garder un, pour lire l’office en langue irlandaise. En 1634, une assemblée se réunit à Dublin, au cours de laquelle l’importance de communiquer les Écritures et la liturgie aux indigènes, dans leur propre langue, fut l’objet de nombreux débats. Le Dr Bedell, évêque de Kilmore, défendit avec zèle l’opportunité de favoriser les Irlandais avec des traductions en langue vernaculaire, ce à quoi il fut chaudement opposé par le Dr Bramhall. évêque de Derry. Le Dr Bedell, appuyé par l’autorité de l’archevêque Usher, obtint l’adoption de deux canons, favorables à ses vues : le premier, que « là où la plupart des gens étaient irlandais, les marguilliers devaient fournir, à la charge de la paroisse, une Bible et deux livres de prières communes, en langue irlandaise, l’autre, que « lorsque le ministre était un Anglais, On pourrait choisir un commis capable de lire les parties du service qui devraient être désignées pour être lues en irlandais.+

2

Le Dr Bedell, désireux de promouvoir encore plus efficacement l’instruction des gens de son diocèse, résolut d’acquérir la connaissance de la langue irlandaise ; et, quoiqu’il fût avancé en âge lorsqu’il commença sa tentative, il en acquit une connaissance si critique qu’il put non seulement la lire, mais aussi en composer une grammaire. Il fit lire la prière commune en irlandais tous les jours du Seigneur dans sa cathédrale ; et il engagea tout son clergé à établir des écoles dans leurs paroisses, afin que le peuple apprenne à lire et à écrire.

Le Nouveau Testament étant la seule partie des Écritures publiée jusqu’alors en irlandais, à l’exception des passages qui ont été insérés dans le Livre de la prière commune, le vénérable évêque résolut d’obtenir une traduction de l’Ancien Testament dans cette langue. Dans ce but, il s’efforça de trouver quelqu’un dont l’habileté critique dans la langue irlandaise ferait de lui une personne appropriée pour être employée à une œuvre aussi sacrée et aussi importante. Sur les conseils du primat Usher et d’autres personnages éminents, il engagea un M. King, Irlandais de naissance, converti du papisme, alors âgé d’environ soixante-dix ans, que l’évêque jugea digne non seulement d’être employé comme traducteur, mais d’être intronisé à la fonction sacrée ; Il le mit donc dans les ordres, et lui donna un bénéfice dans son diocèse. M. Dennis Sheridan, un autre Irlandais et ecclésiastique, semble avoir également été un assistant dans l’entreprise. L’évêque a personnellement révisé la traduction. Après le dîner ou le souper, il lisait un chapitre et comparait la traduction irlandaise avec le texte anglais, et l’anglais avec le texte hébreu, la version des Septante et la traduction italienne de Diodati, corrigeant l’irlandais partout où il y avait une erreur de traduction. Pour cette révision, il était éminemment qualifié. Il connaissait l’italien d’un point de vue critique, ayant résidé à Venise, et ayant été aidé à l’apprendre par Paul Sarpi, le célèbre auteur de l’Histoire du concile de Trente, avec lequel il avait noué une amitié intime : l’hébreu qu’il avait étudié au même endroit que Rabbi Léon, de qui il avait acquis la prononciation juive.

Le dessein bienveillant du bon évêque de traduire l’Ancien Testament en irlandais rencontra cependant une opposition inattendue, non seulement de la part des catholiques, mais de la part d’une partie du clergé protestant, qui objecta à M. King, comme ignorant et incompétent pour l’œuvre ; et influença tellement le comte de Strafford et l’archevêque de Cantorbéry, qu’un jeune homme hardi, nommé Baily, prétextant une déchéance du bénéfice qui avait été conféré au traducteur, obtint l’ordre d’y entrer sous le large sceau, bien qu’il fût don de l’évêque. Les ennemis de M. King, l’ayant dépossédé de son bénéfice, s’efforcèrent d’approuver leur opposition en calomniant son caractère et en répandant des rapports injurieux à son sujet. Cela amena l’évêque à adresser une lettre ferme et énergique au comte de Strafford, en sa faveur, dans laquelle il dénonçait la mauvaise conduite des adversaires de M. King et le défendait contre les accusations de ses ennemis.

L’opposition que Mgr Bedell éprouva ainsi au sujet de sa traduction de l’Ancien Testament en langue irlandaise, ne l’empêcha pas de l’achever, bien qu’elle paraisse avoir empêché son impression de son vivant. Le manuscrit fut achevé en 1640 et remis entre les mains de M. Dennis Sheridan, l’un des traducteurs, qui le communiqua ensuite au Dr Henry Jones, évêque de Meath, qui le confia au Dr Andrew Sall, qui avait été autrefois jésuite et professeur de théologie dans plusieurs universités catholiques étrangères, mais ayant publiquement embrassé la religion réformée. par la suite, il obtint des faveurs en Angleterre et en Irlande.

 Burnett, Vie de l’évêque Bedell, pp. 117-136. Lond., 1692, 8 vol. Boyle’s Life by Birch, App., Works, vol. i, pp. clxxxii, clxxxiii.

2                       28*

L’excellent WILLIAM BEDELL, D. D., naquit à Black Notley, dans l’Essex, en l’an 1570. Il a étudié à l’Emanuel College de Cambridge, sous la direction du Dr Chaderton ; fut élu fellow du collège en 1593 ; et obtint son diplôme de B. D. en 1599. De l’université, il s’installa à St. Edmundsbury, dans le Suffolk ; En 1604, il se rendit à Venise, en qualité d’aumônier de l’ambassadeur, Sir Henry Wotton. Après un séjour de huit ans, il retourna à ses anciens travaux ministériels dans le Suffolk, d’où, vers 1615, il se retira pour vivre à Horingsheath, où il avait été présenté par Sir Thomas Jermyn, et où, sans le désir d’être plus favorisé, il s’appliqua à ses devoirs paroissiaux avec une assiduité singulière et une piété exemplaire. En 1627, il fut élu à l’unanimité à la prévôté du Trinity College de Dublin, qu’il accepta à contrecœur sur l’ordre du roi, invoquant sa propre insuffisance et les besoins suffisants dont il jouissait déjà, sa subsistance lui rapportant plus de £100 par an. Deux ans plus tard, il fut élevé aux sièges épiscopaux unis de Kilmore et d’Ardagh ; mais désireux d’imposer par son exemple la renonciation de son clergé à la pluralité, il résigna Ardagh au docteur Richardson. Dans la haute position où il était placé, il se conduisait avec la bienséance que son caractère privé lui avait donné lieu d’espérer. À l’égard de son clergé, il se conduisit avec modération et fermeté, condamnant les pluralités, prescrivant la résidence et se conciliant leurs affections. Vis-à-vis des habitants de son diocèse, dont beaucoup étaient papistes, il se conduisit avec prudence et douceur ; encourageait l’instruction des ignorants ; et ont favorisé la circulation des Écritures et de la liturgie, dans leur langue maternelle. Cette procédure de conciliation gagna le cœur de beaucoup de catholiques et, lors de la rébellion de 1641, son palais dans le comté de Cavan fut la seule habitation d’un Anglais qui resta intacte. À cette époque malheureuse, un grand nombre de protestants s’enfuirent vers l’évêque pour se protéger de la rage brutale des rebelles. Le parti rebelle insista pour qu’on les lui rendît, ce que le prélat bienveillant refusant, le respect et l’affection qu’ils prétendaient avoir pour lui furent sacrifiés à la résolution de s’emparer de ceux qui s’étaient réfugiés sous son toit, et lui et sa famille furent envoyés prisonniers au château de Lochwater. Il fut ensuite transféré dans la maison de M. Dennis Sheridan, probablement le traducteur des Écritures irlandaises, un pasteur protestant, qui s’était converti du papisme, mais à qui l’on témoignait du respect parce qu’il descendait d’une famille de haut rang. Les épreuves qu’il avait endurées hâtèrent sa mort, et il expira chez M. Sheridan, le 7 février 1641-1642. Il fut enterré dans le cimetière de l’église de Kilmore, deux jours après sa mort, et sa dépouille fut transportée au lieu de l’inhumation par les forces rebelles avec des honneurs inhabituels. Ses manuscrits, dont il y avait une grande malle, tombèrent entre les mains des Irlandais. Parmi les livres qu’ils emportèrent, il y avait sa précieuse Bible hébraïque, qui se trouve maintenant dans la bibliothèque de l’Emanuel College de Cambridge, et qui fut heureusement préservée de la destruction par un Irlandais qui avait été converti du papisme par l’évêque, qui alla parmi ses compatriotes et la récupéra, ainsi que quelques autres livres, qu’il rendit au Dr Bedell.+

 Cette Bible, qui est en trois volumes in-folio, aurait été présentée à l’Emanuel College par l’évêque. Il a deux colonnes dans une page ; L’initiale lettres grandes, et décorées ; une enluminure autour de la première page de chaque volume; quelques lettres dorées. Il a les points de voyelle, et le Masora. Il s’agissait d’une acheté du chef de la synagogue de Venise. Sir Henry Wotton lui a donné son poids en argent. — Oyer’s Hist, of the Univ, de Cambridge, pp. 375 et 376.

+ Burnett’s Life of Bishop Bedell, passim.

Les troubles en Irlande mirent un terme à tous les efforts relatifs à la publication de la Bible irlandaise ; et les caractères qui avaient servi à l’impression du Nouveau Testament et d’autres livres, après être passés par plusieurs mains, furent achetés par les Jésuites, et transportés à Douay, dans le but exprès de répandre leurs propres principes en Irlande, par l’intermédiaire de la langue vernaculaire.++

++ Mémoires d’Anderson, p. 21.

À partir de l’année 1172, lorsque Henri II. entreprit une expédition en personne contre l’Irlande, et, après avoir réussi, en partagea une partie considérable entre ceux qui l’avaient accompagné, une inimitié perpétuelle régnait entre les habitants irlandais et anglais. Pour bannir ces animosités, ainsi que pour empêcher les sélecteurs anglais d’adopter les mœurs et les préjugés des indigènes, on essaya de rendre la langue anglaise universelle, en promulguant des lois sévères contre l’usage de la langue irlandaise par les Anglais. D’après les statuts faits à Kilkenny, par Lionel, duc de Clarence, lord-lieutenant d’Irlande, sous le règne d’Édouard III., « les alliances par le mariage, l’éducation des enfants et les commérages avec les Irlandais sont de la haute trahison : et si un Anglais se servait de la langue irlandaise, du nom irlandais ou de vêtements irlandais, ses terres devaient être saisies, et s’il n’avait pas de terres, il devait subir la prison. » Mais ces actes, et d’autres semblables d’une politique rigoureuse, ne firent qu’augmenter la violence du sentiment de parti, qui finit par occasionner, en 1641, une révolte de la nature la plus terrible, produisant les actes les plus cruels et les plus blasphématoires que la fureur infernale pût concevoir. D’octobre 1641, date à laquelle elle commença, à septembre 1643, date à laquelle elle fut supprimée, on calcula que trois cent mille Anglais et Protestants avaient été massacrés par les rebelles, ou chassés de leurs habitations, sans compter ceux qui étaient tombés dans la bataille. Le volume sacré a été traité avec toutes les indignités, et beaucoup de Bibles ont été mises en pièces ou brûlées.

Parmi les dépositions sous serment devant les magistrats, à l’époque de la rébellion, nous trouvons les suivantes :

« Edward Deane, d’Ocram, dans le comté de Wicklow, dépose que... lesdits rebelles brûlèrent deux Bibles protestantes, puis dirent que c’était le feu de l’enfer qui brûlait. "

« Joh. Kerdiffe, greffier du comté de Tyrone, dépose entre autresque le frère Malone, de Skerries, a pris les Bibles des pauvres hommes, qu’il a trouvées dans le bateau, et les a coupées en morceaux, et les a jetées au feu, avec ces mots : « Qu’il traiterait de la même manière toutes les Bibles protestantes et puritaines. » "

« Edwarde Slacke, de Gusteen, dans le comté de Fermanagh, greffier, dépose que les rebelles ont pris sa Bible, l’ont ouverte, et l’ont mise à découvert dans une flaque d’eau, ont sauté et l’ont piétinée en disant : « Une peste sur elle, cette Bible a engendré toute la querelle ; » et il espérait que dans quelques semaines toutes les Bibles d’Irlande seraient utilisées telles quelles. ou pire, et qu’il n’en reste plus personne dans le royaume.

 La rébellion irlandaise de Sir John Temple, p. 3-6, 108, 109. Lond., 1646, 4to.

Quelques années après la répression de la rébellion, l’honorable ROBERT BOYLE, avec sa piété et sa générosité caractéristiques, forma le dessein de réimprimer le Nouveau Testament irlandais, dont il parle ainsi dans une lettre à M. Kirkwood : « Je me suis procuré, avec beaucoup de peine, une version du Nouveau Testament ; et trouvant qu’il était épuisé depuis plusieurs années, les exemplaires ayant, comme on m’a dit été achetés de temps en temps par quelques ecclésiastiques romainsje fis fondre une fontaine de lettres irlandaises, et le livre fut réimprimé ici [à Londres] ; dont j’ai envoyé quelques centaines, prêts à être liés, pour être distribués gratuitement à ceux à qui ils seraient jugés les plus susceptibles de faire du bien. Cette édition a été imprimée à Londres en 1681, in-4°, en caractères irlandais ; et la presse corrigée par un certain M. Reily, une personne bien versé dans la langue irlandaise, bien que né en France.♦♦ Une excellente préface a été préfixée, écrite soit par M. Boyle, soit par un de ses amis : elle est copiée dans l’appendice de la Vie de l’honorable Robert Boyle, par Birch, n° 11, Œuvres, vol. i, Londres, 1772, in-4°.

♦♦ Boyle’s Life by Birch, App., Works, vol. i, pp. clxxiii, cxcviii.

L’impression du Nouveau Testament en irlandais fut bientôt suivie par la publication de l’Ancien, sous le patronage de la même personne bienveillante. À cette fin, la traduction de l’évêque Bedell a été placée par le Dr Henry Jones, évêque de Meath, entre les mains du Dr Sall, qui en a commencé la révision, mais sa mort, survenue le 5 avril 1682, l’a empêché de l’achever. Avant sa mort, il avait confié le manuscrit au Dr Anthony Dopping, évêque de Meath, de qui le Dr Narcissus Marsh, prévôt de Trinity College, et plus tard lord primat d’Irlande, l’ayant reçu, il se chargea de la révision et de la transcription de la version ; ce qui était d’autant plus nécessaire qu’à l’époque où le manuscrit passa entre les mains du Dr Sall, c’était « un tas confus, pitoyablement défiguré et brisé ». M. Higgins, un ecclésiastique irlandais, et M. Reily, qui corrigeait la presse pour le Nouveau Testament, étaient également occupés à corriger la traduction ; la transcription du manuscrit a été révisée par un certain M. Mullan, bachelier en physique, du Trinity College de Dublin. Le curieux récit suivant des frais de transcription est donné par le Dr Narcissus Marsh, dans une lettre à M. Boyle, datée du 24 août 1685 :

« 'Payé pour transcription 719 1/2 feuilles .

Pour les stylos, l’encre, et papier, (dont 18 cahiers

étaient de 8 d. par quice, le reste de 6 d.) . . . .

Pour la traduction 17 Psaumes qui manquaient.

À M. Mullan, pour la révision de la transcription . .

À la coutume pour le Testament irlandais. . .

 

 

£ 35 19 6

 

018 0

3 0 0

410 0

09 2

_______

£44 16 8

M. Mullan reçut par la suite 2 £ 7 shillings 6 pence de plus. Ces dépenses comprenaient la transcription des apocryphes (environ 157 feuillets) qui n’ont pas été imprimés.

La Bible entière ayant été transcrite et corrigée, elle fut mise sous presse, et une édition de cinq cents exemplaires en caractères irlandais fut publiée, imprimée à Londres, en deux volumes in-4°. M. Boyle, avec une munificence princière, contribua à hauteur de £700 à défrayer les frais des impressions du Nouveau Testament et de la Bible, afin qu’elles fussent librement distribuées à ses compatriotes et à d’autres.

 Boyle’s Life, &c., ut sup., Works, vols, i et vi, pp. 591-610.

De nombreuses copies furent immédiatement transmises à l’Irlande ; et plus de deux cents furent envoyés de Londres dans les Highlands d’Ecosse, à l’usage de ceux qui étaient accoutumés à la langue gaélique, qui, étant un dialecte du celtique, aussi bien que de l’erse ou de l’irlandais, leur rendait intelligible la Bible irlandaise ; Ceux-ci étaient donnés principalement aux ministres, un étant destiné à chaque paroisse. On dit que certaines de ces Bibles « sont restées dans les paroisses des Highlands jusqu’à nos jours ».+

+ Mémorial d’Anderson, p. 23. Esquisse historique de Thomson et Orme, p. 67, 68.

L’édition de la Bible par M. Boyle étant en caractères irlandais, qui n’était pas assez connue dans les Highlands pour la rendre parfaitement facile, même à ceux qui en comprenaient la langue, on proposa de la réimprimer en caractères romains, pour la satisfaction plus générale des lecteurs. Dans la promotion de ce projet, le révérend James Kirkwood, d’Astwick, a été particulièrement actif. Il obtint de M. Boyle une promesse de £100 ; et, en faisant circuler des propositions pour l’impression d’une édition de trois mille exemplaires, et en sollicitant personnellement des souscriptions, il put se procurer une épreuve de trois mille Bibles et de mille Nouveaux Testaments, imprimés à Londres, par Robert Everingham, en 1690, in-8°. Pour faire taire les objections formulées par certaines personnes contre l’impression de la Bible en langue irlandaise ou gaélique, un document précieux a été écrit, intitulé « Réponse à l’objection contre l’impression de la Bible en irlandais qui est donnée en détail par Birch, dans l’appendice de la vie de l’honorable Robert Boyle », n° 3, pp. cxci-cxciii. La traduction de l’irlandais en caractères romains a été faite par M. Robert Kirk, qui a également supervisé l’impression de cette édition.++

++ Boyle’s Life, ut sup. Thomson et Orme, ut sup.

2

M. R. OBERT KIRK était ministre d’Aberfoyle, à Monteith, dans les Highlands d’Écosse, « un homme instruit, pieux et zélé ». Il rédigea une grammaire irlandaise ou gaélique, un vocabulaire et un recueil de proverbes ; et a traduit un certain nombre de tracts religieux dans le même dialecte. On dit qu’il a publié une version irlandaise ou gaélique des Psaumes. Il est également l’auteur d’un " Essai sur la superstition des fées et la seconde vue « , sous le nom d’emprunt de " Theophilus Insulanus réimprimé par Longman and Co. Pour corriger la presse, pendant l’impression de la Bible irlandaise destinée aux Highlands, il fut appelé à Londres, où il resta jusqu’à ce qu’elle fût terminée, étant considéré par ses contemporains comme éminemment qualifié pour l’ouvrage, tant par sa piété que par sa connaissance des dialectes celtiques.

♦ Boyle’s Life, ut sup. Brydge’s Restitute, n° xix, « Annonces littéraires. » +

Les Saintes Écritures, dont nous avons déjà remarqué qu’elles avaient été traduites en langues galloise et irlandaise, ont été traduites aussi au début de ce siècle en MANKS, un autre dialecte de l’Église. Celtique, parlé dans l’île de Man. Ce grand travail a été accompli par le Dr John Philips, évêque de Sodor et de Man, qui, étant venu résider dans l’île, s’appliqua diligemment à la langue des habitants, dont beaucoup étaient mais connaissant partiellement les Anglais. Originaire du nord du Pays de Galles, il était grandement aidé dans l’acquisition de la langue manks par sa connaissance du gallois, avec lequel il a trouvé qu’il avait des affinités considérables. Son désir de propager la l’Évangile parmi les insulaires l’a incité à s’engager dans la traduction de la Bible, qu’il a employé pendant vingt-neuf ans. Son principal assistant était Sir Hugh Cavoll+ministre de l’Évangile, vicaire de Kirk-Michael. Outre la Bible, l’évêque a également traduit le Livre de la prière commune en langue manks ; mais sa mort empêchant l’impression de la Bible et de la liturgie, le clergé continua à les traduire de l’anglais en manks, au moment de célébrer les offices publics.++

+Challoner, à un endroit, p. 8, l’appelle Sir Hugh Cannell, probablement une erreur de la imprimante.

++ Description de l’île de Man par Challoner, ch. ii, p. 4. Lond., 1656, in-folio ; rattaché à King’s Vale-Royall d’Angleterre. Récit de Sacheverell sur l’île de Man, p. 7, 8. Lond., 8vo.

JOHN PHILIPS, D.D., était originaire du nord du Pays de Galles. Il fut recteur de Hawarden, dans le comté de Flint ; archidiacre de Cleveland et de Man ; et recteur de Slingsby et Thorp, dans le comté d’York. Il fut nommé à l’évêché de Sodor et de Man par le roi, le 29 janvier 1604. et consacrée le 10 février. Après avoir acquis la connaissance de la langue de l’île, il y prêchait habituellement. Fuller dit de lui qu’il était un « prélat singulièrement instruit, hospitalier, douloureux et pieux ». Il mourut le 7 août 1633 ; et on suppose qu’il a été enterré à St. Germans à Peel.§

§ Willis’s Survey of the Cathedrals, vol. I, p. 368. Lond., 1727, 4to. Fuller’s Worthies, Prine, du Pays de Galles, pp. 11,12. Lond., 1662, in-folio.

La même piété et le même zèle qui avaient animé l’esprit de ces hommes excellents qui traduisirent ou firent traduire les Écritures dans les langues vernaculaires de l’Angleterre et de ses dépendances immédiates, étendirent la générosité britannique à d’autres pays. et employèrent les travaux des savants et les richesses des charitables à transmettre aux nations étrangères les bénédictions de l’Évangile dont elles jouissaient elles-mêmes. Des éditions de toute la Bible, ou du Nouveau Testament, ont été imprimées dans les langues persane, turque, malaise et indo-américaine, et la plupart des exemplaires se sont dispersés dans les pays où ces langues étaient parlées.

En 1657, les Quatre Évangiles en PERSAN, avec une traduction latine, furent imprimés à Londres, in-folio. Le principal éditeur de cette partie du Nouveau Testament fut M. Abraham Wheeloc, premier professeur de langues arabe et saxonne à l’université de Cambridge, qui mourut pendant l’impression des Évangiles ; ils ont cependant été complétés par M. Pierson. L’impression de ces Évangiles faisait partie d’un projet missionnaire, destiné à être commencé par l’introduction de cet ouvrage en Perse. La dépense a été supportée par Sir Thomas Adams, lord-maire de Londres, fondateur de la conférence arabe.

Twell’s Life of Pocock, préfixé à ses Œuvres, p. 50. Clément, Biblioth. Curi euse, tom. VIII, p. 133 et 134.

ABRAHAM. WHEELOC, B.D., est né à Loppington, dans le Shropshire ; Il fit ses études à Cambridge, où il fut nommé l’un des prédicateurs de l’université en 1623. L’année précédente, il avait été nommé ministre de l’église Saint-Sépulcre, qu’il occupa jusqu’en 1642. Vers l’époque de sa nomination à Saint-Sépulcre, il lut la conférence en arabe pour M. Adams (plus tard Sir Thomas), pour laquelle il reçut 40 £ par an. Il lut aussi la conférence saxonne pour sir Henry Spelman, pour laquelle il reçut une allocation annuelle, non pas fixe, mais volontaire, en plus de laquelle sir Henry lui donna le presbytère de Middleton, dans le Norfolk. La multiplicité et la sévérité de ses engagements littéraires abrégèrent probablement sa vie, car il mourut à Londres, alors qu’il imprimait ses Évangiles persans, en septembre 1653, vers l’âge de soixante ans. Il publia en 1644, in-folio , les Historiæ Ecclesiasticæ de Bède, etc., et avec lui Lambardi Archaionomia, sive de priscis Anglorum legibus, avec une savante préface.+

+ Chalmers, vol. xxxi, p. 355, 356. Athènes de Wood. Oxon., tom. t. II, p. 973.

2

La traduction du Nouveau Testament en turc semble avoir été suggérée pour la première fois au traducteur, M. William Seaman, par Sir Cyril Wiche, et avoir été achevée sous le patronage de l’honorable Robert Boyle ; qui se proposa de l’imprimer à ses frais, mais abandonna cet honneur à la compagnie du Levant ou de la Turquie. à leur demande, bien qu’il ait largement contribué à sa publication. Cette édition du Nouveau Testament turc a été imprimée à Oxford par H. Hall, imprimeur de l’université, 1666, in-4°.

 Le Long, édit. Masch, t. II, t. I, sec. 8, p. 167. Œuvres de Boyle, par Birch, ■01״. VI, p. 158.

M. William Seaman, quelquefois confondu avec le docteur Lazarus SEAMAN, était un non-conformiste modéré, qui avait été aumônier d’un ambassadeur anglais à la Porte. Il était l’ami et le correspondant du savant orientaliste, le Dr Edward Pocock, qu’il consulta au sujet de sa traduction du Nouveau Testament en turc, après lui avoir été recommandé par l’honorable Robert Boyle, qui patronna l’ouvrage et contribua à hauteur de £60 aux frais d’impression. À la demande du même honorable monsieur, il traduisit aussi le Catéchisme en turc. Dès l’année 1632 environ, il avait traduit en langue turque un ouvrage de l’anticonformiste John Ball, intitulé « Un court traité, contenant tous les principaux motifs de la religion chrétienne », dans lequel il s’intitule « Testament ». Matelot, voyageur anglais.+

Vie de Pocock de Twell, p. 57, 64, 65. Athènes de Wood. Oxon., tom. t. I, p. 637.

En mars 1676-1677, M. Boyle, qui avait été pendant de nombreuses années directeur de la Compagnie des Indes orientales, et qui avait grandement contribué à l’obtention de la charte de la compagnie, étant empêché par sa mauvaise santé d’assister au comité de la compagnie, leur adressa une lettre afin de leur recommander la propagation de l’Évangile parmi les indigènes des pays où leurs relations commerciales leur en offraient l’occasion. Elle fut suivie d’une édition de cinq cents exemplaires des Quatre Évangiles et des Actes des Apôtres, en langue malaise, imprimée à ses frais à Oxford, 1677, in-4°, sous la direction de M. Thomas Hyde, conservateur de la bibliothèque bodléienne. Une préface a été précédée à cet ouvrage par le Dr Thomas Marshall, recteur du Lincoln College d’Oxford, et plus tard doyen de Gloucester ; avec une dédicace de M. Hyde, « À l’honorable Robert Boyle, Esq., l’un des directeurs de la Compagnie des Indes orientales pour le commerce, et gouverneur de la corporation pour la propagation de l’Évangile et la conversion des indigènes américains de la Nouvelle-Angleterre. » Cette édition ayant été envoyée aux Indes orientales, une seconde fut publiée en 1704, in-4°, à Oxford, sous la direction de M. Thomas Bowrey. Comme ces deux éditions étaient imprimées en lettres romaines, Bowrey ajouta un spécimen du caractère malais, qu’il avait obtenu du docteur Hyde.++

++Greg. Sharpe, Syntagma Dissertationum a T. Hyde, tom. i, Prolég., p. xviii. Oxon., 1767, in-4°. Boyle’s Life, par Birch, Œuvres, vol. i, pp. cviii, cix.

THOMAS HYDE, D.D., le très savant éditeur des Évangiles malais et des Actes des Apôtres, était le fils d’un ecclésiastique, et naquit à Billingsley, près de Bridgenorth, dans le Shropshire, le 29 juin 1636. Il commença l’étude des langues orientales sous la direction de son père, et ayant été envoyé à l’âge de seize ans au King’s College de Cambridge, il fut initié à l’amitié et à l’aide de M. Abraham Wheeloc, professeur d’arabe. Le professeur le recommanda à l’évêque Walton pour l’aider à rédiger la Bible polyglotte à laquelle il s’occupait alors. Il rendit à cet ouvrage des services considérables, car, outre qu’il assista à sa correction, il transcrivit le Pentateuque, traduit en persan par Moïse Jacob Tusius, et imprimé par les Juifs de Constantinople, d’après les caractères hébreux dans lesquels il avait été imprimé, en lettres persanes appropriées, ce que l’archevêque Usher jugea impossible à faire, même par un Persan de souche : il en a également ajouté une version latine. La Bible polyglotte étant terminée, il se rendit à Oxford en 1658, où il fut bientôt nommé lecteur d’hébreu ; et l’année suivante, sur la recommandation de Richard Cromwell, alors chancelier de l’université, il fut admis au grade de M. A. En peu de temps, il fut nommé sous-gardien de la bibliothèque Bodléienne et, en 1665, il fut élu à l’unanimité au poste de conservateur en chef de la bibliothèque. Sa connaissance extraordinaire des langues orientales lui valut une promotion considérable : en 1666, il fut collationné à une prébende dans l’église de Salisbury ; en 1678, il fut nommé archidiacre de Gloucester ; en 1682, il obtint le grade de docteur en théologie ; en 1691, il est élu professeur d’arabe ; En 1697, il fut nommé professeur d’hébreu et chanoine de Christ Church. En avril 1701, il démissionna de la charge de protobibliothecarius, ou conservateur en chef de la bibliothèque bodléienne, à cause de son âge et de ses infirmités ; Il mourut le 18 février 1703, âgé de soixante-sept ans, et fut enterré dans l’église de Hambourg, près d’Oxford. Son ouvrage sur la religion des anciens Perses (Historia Religionis Veterum Persarum), Oxford, 1700, in-4°, restera un monument de sa diverses et profonde érudition. Plusieurs de ses petits ouvrages ont été rassemblés et réédités par le docteur Gregory Sharpe, maître du Temple, sous le titre de Syntagma Dissertationum et Opuscula1767, deux vol. in-4°, accompagnés d’une vie de l’auteur. Une liste d’autres travaux projetés par le Dr Hyde, mais non achevés, est donnée par Wood (Athen. Oxonienses, tom. II, p. 975) et Chalmers, (Gen. Biog. Diet., vol. xviii, p. 407.)

Syntag. Désinsérer. Prolog., pass.

Thomas Bowreyle correcteur de la seconde édition des Évangiles malais, etc., imprimée à Oxford, fut l’auteur d’une grammaire et d’un dictionnaire de la langue malaise, publiés à Londres, 1701, in-4°. Dans ce travail, il bénéficiait de l’aide des docteurs Marshall et Hyde, « qui, dit le docteur Leyden, étaient tous deux très compétents dans la langue ». Il avait passé dix-neuf ans dans les îles orientales à s’occuper de commerce, et il accompagnait son édition des Évangiles malais et des Actes des Apôtres, imprimée aux frais de la Compagnie de l’Inde orientale, d’une carte des îles malaises.

 Synt. Dias. Prolég., p. xviii. Recherches asiatiques, t. X, p. 185. Lond., 1811, 8 vol.

Ces efforts bienveillants pour envoyer les Écritures en Orient s’accompagnaient de tentatives correspondantes pour les rendre accessibles aux Indiens de l’Ouest. En 1661, une société avait été formée pour « la propagation de l’Évangile parmi les indigènes païens de la Nouvelle-Angleterre et des parties adjacentes de l’Amérique », et constituée en compagnie par Charles II, dont Sa Majesté avait nommé l’honorable Robert Boyle le premier gouverneur. L’attention de M. Boyle se porta donc sur l’état moral des nations de l’Amérique ; et son ardent désir d’étendre la connaissance des vérités de la révélation aux païens non éclairés l’amena à contribuer £300 à la propagation du christianisme et à la traduction, à l’impression et à la diffusion des écrits sacrés parmi eux dans leurs dialectes vernaculaires. Le traducteur, dont il encouragea si généreusement l’entreprise, était le pieux et zélé John Eliot, missionnaire auprès des Indiens de la Nouvelle-Angleterre. Cet excellent ministre résolut de se consacrer à la conversion des indigènes sauvages et ignorants de l’Amérique septentrionale, résolu à acquérir leur langue, qu’il vainquit, malgré ses difficultés et le manque de tous les secours grammaticaux. En 1646, notre laborieux missionnaire commença à prêcher l’Évangile aux Indiens ; et, en vue de s’acquitter plus efficacement de son ministère, il entreprit la traduction de la Bible dans la langue des Indiens. Le Nouveau Testament étant achevé, fut imprimé à Cambridge, dans la Nouvelle-Angleterre, en 1661, in-4°, et dédié à Charles II. Il fut suivi par l’Ancien Testament, qui fut imprimé au même endroit en 1664, in-4°. Le Dr Cotton Mather déclare, comme deux faits curieux , que ce fut la première Bible jamais imprimée en Amérique, et que toute la traduction fut écrite avec une seule plume. La langue dans laquelle la Bible a été imprimée était un dialecte du Mohegan.+

+ Mather’s History of New-England, b. III, partie III, p. 193 et 196. Lond., 1792, fol. Boyle’s Life, par Birch, Works, vol. i, p. cxxxix.

Le digne traducteur, le révérend JOHN ELIOT, naquit en Angleterre en 1604 et fit ses études à Cambridge. À sa sortie de l’université, il devint l’assistant du célèbre puritain, M. Thomas Hooker, dans son école de Chelmsford. « C’est en ce lieu que j’ai été appelé, dit-il, par les richesses infinies de la miséricorde de Dieu, en Jésus-Christ, à ma pauvre âme. Car ici le Seigneur a dit à mon âme morte : « Vis ! » et par la grâce du Christ je vis, et je vivrai éternellement. Quand je suis arrivé dans cette famille bénie, j’ai vu, et jamais auparavant, la puissance de la piété dans sa vigueur et son efficacité vives.

Ayant résolu d’entrer dans le ministère, il émigra en Amérique en 1631, où il se joignit à l’église de M. Wilson, à Boston, dans la Nouvelle-Angleterre ; l’année suivante, il s’installa à Roxbury et fut choisi comme pasteur des Indépendants de cet endroit, dont plusieurs membres avaient été ses amis intimes en Angleterre avant son émigration. L’année même où il s’installa à Roxbury, il épousa une pieuse dame à laquelle il avait été fiancé avant de quitter son pays natal. « Dieu a fait d’elle une bénédiction, dit le Dr Mather, non seulement pour sa famille, mais aussi pour son voisinage. » Elle eut six enfants, cinq fils et une fille, tous éminents par leur piété ; et tous les fils qui vivaient jusqu’à l’état d’homme étaient très respectés comme ministres de l’Évangile. En tant que ministre, M. Eliot était zélé, fidèle, affectueux et laborieux ; sa prédication était claire et puissante ; et toute sa conduite était un exemple des doctrines qu’il prêchait. Se considérant comme « débiteur à la fois des Grecs et des Barbares, des sages et des imprudents », il désirait ardemment prêcher aux Indiens « les richesses insondables du Christ » et entreprit ses travaux missionnaires sous la sanction de la cour générale de la colonie du Massachusetts. Ses efforts infatigables pour cette grande cause et le succès dont il fut favorisé par le grand chef de l’Église lui valurent d’être estimé et vénéré comme « l’apôtre des Indiens ». Il vécut jusqu’à un âge avancé, et mourut comme il avait vécu, dans le triomphe de la foi, en 1690, dans sa quatre-vingt-sixième année.+

+ Mather’s Hist, of New-England, t. III, p. 173-206. Brook’s Lives of the Puritains, vol. III, pp. 484-490.

2

Une seconde édition de la traduction de la Bible en langue indienne par M. Eliot a été publiée en 1685, in-4°, et semble avoir été celle à laquelle l’honorable Robert Boyle, comme nous l’avons déjà remarqué, a si largement contribué. La Société de la propagation de l’Évangile de la Nouvelle-Angleterre a transmis au traducteur les sommes supplémentaires nécessaires pour défrayer les frais de la réimpression. M. Eliot a été aidé dans la correction de cette édition par M. John Cotton, pasteur de l’église anglaise de Plymouth, dans la Nouvelle-Angleterre, à qui le soin en a été principalement confié. Cet excellent et zélé ministei était le fils de M. John Cotton, célèbre pasteur puritain, qui avait émigré en Amérique et s’était établi à Boston. Pour se mettre en état de prêcher l’Évangile aux Indiens, il engagea l’un d’entre eux, à raison de douze pence par jour, pendant cinquante jours, pour lui enseigner la langue ; mais son précepteur frip, ayant reçu toute la somme, s’enfuit avant vingt jours, le laissant seul apprendre la langue, qu’il fit, par une patience invincible, pour la prêcher aux indigènes ; ce qu’il avait l’habitude de faire cinq fois par semaine, à Mashippaug ou Mashpee, ville indienne située à une cinquantaine de milles de Boston. Il fut par la suite pasteur de l’église de New-Plymouth.§||

 Le lecteur trouvera peut-être quelques-uns des postes des dépenses d’impression de la Bible en langue indienne dans l’Histoire de la propagation de l’Évangile de Brown parmi les païens », vol. I, p. 69.

§ Histoire de la Nouvelle-Angleterre de Mather, t. III, p. 194, 200 ; B. VI, p. 61. Boyle’s Life, par Birch, Œuvres, vol. i, Append, v.

|| On dit aussi que la Bible entière a été traduite en langue brésilienne, par un ministre anglais, qui accompagna les Hollandais à Recife, dans l’Amérique du Sud, lorsqu’ils l’obtinrent des Portugais. Cette version n’a jamais été imprimée.— Le Longt. I, p. 448. Paris, 1723, in-folio.

Les preuves de piété et de libéralité britanniques fournies par les traductions que nous avons mentionnées, bien qu’extrêmement honorables pour les individus qui les ont promues, ont été largement dépassées en grandeur et en dépenses par ce prodigieux monument d’érudition et de munificence, la Bible polyglotte, éditée par l’évêque Walton ; et son appendice, le lexique Heptaglott, compilé par le Dr Castell.

Le Dr Brian Walton, « le premier promoteur, le compilateur en chef et l’unique éditeur de la Bible polyglotte », ayant perdu à l’époque de la république tous ses privilèges pour son adhésion au parti royal, s’occupa pendant quelques années de recueillir et d’arranger des matériaux pour ce grand ouvrage. Son dessein rencontra l’approbation et la sanction de l’archevêque Usher, et de la plupart des évêques anglais alors vivants ; et ayant obtenu des souscriptions privées pour la somme de £4000, il publia ses propositions pour la publication, avec une lettre imprimée signée par lui-même, l’archevêque Usher et quatre autres personnages littéraires distingués, datée de Londres, le 1er mars 1652-3. C’est le premier ouvrage jamais imprimé en Angleterre par souscription. Les propositions étaient les suivantes : chaque abonné de £10 recevrait un exemplaire, et de £50 six exemplaires ; et reçut un tel encouragement, qu’en deux mois environ les souscriptions s’élevèrent à 9 000 livres sterling, et obtinrent l’approbation du souverain exilé et du protecteur. Lloyd, dans ses Mémoires, etc., nous assure que « le brouillon [de la Bible polyglotte] était, par Sir George Ratcliffe, [...] Il montra le roi à l’étrangerqui, l’encourageant d’une contenance digne d’un prince, mit le Dr [Walton] avec l’évêque de Londres, le congé et la licence du Dr Juxon, et tous les consentements des autres évêques alors vivants,  une fois qu’il l’aurait terminé.+ Le protecteur, Oliver Cromwell, et le conseil d’État, ont encouragé l’entreprise, en permettant l’importation du papier en franchise de droits ; et, comme il y a lieu de le croire, en contribuant 1000 £, sur les deniers publics, pour commencer les travaux. Les hommes les plus savants de la nation prêtèrent leur concours ; et les nobles possédant des manuscrits rares et précieux en permirent de s’en servir, afin de rendre la Polyglotte plus complète. Un écrivain contemporain énumère ainsi la majeure partie de ceux dont les talents et l’influence ont été employés. « À côté de ceux qui vivent maintenant, comme les très révérends pères en Dieu, Gilbert Shelden, lord archevêque de Cantorbéry ; Richard Sterne, lord archevêque d’York ; le Dr Merrick Casaubon, qui leur procura un Targum Hierosolymitanum ; Le Dr Pocock, qui a prêté un psautier éthiopien, et a été d’une grande aide dans la version arabe. Le grand érudit et linguiste, M. Thomas++ Thornedyke ; Sir Thomas Cotton, qui leur offrit de nombreux manuscrits et raretés ; Dr Thomas§ Greaves ; Alexander Hughes, [Huisse,] prébende de Wells, très utile au sujet de la LXX. et la Vulgate latine ; Dr. Bruno Ryves, alors doyen de Chichester et séquestré, aujourd’hui doyen de Windsor ; Charles Ludovick, prince électeur ; Sir Thomas Wendy ; le vieux M. Dudley Loftus, de Dublin, aussi célèbre par son érudition qu’illustre par son ancienne extraction, envoyant un Nouveau Testament éthiopien ; le très honorable les comtes de Bedford, de Rutland, de Strafford et de Westmoreland ; Sir Anthony Chester ; Sir Norton Knatchbull ; M. Barlow, du Queen’s College, à Oxford ; Sir William Farmer, d’East Measton, dans le Northamptonshire ; Sir Francis Burdet ; M. Ashburnham ; les honorables lords Petre et Capel, depuis comte d’Essex, et les grands patrons de l’érudition, Baptist, lord vicomte Cambden, et le bon lord Maynard, héritier de toutes les vertus de son père, surtout de ses respects♦♦ envers lui.le gain et la vertu ; M. Thomas Smith, fellow du Christ College, à Cambridge, et bibliothécaire ; M. Samuel Clarke, de Merton College, à Oxford, écuyer bedeau, architypographus, de cette université ; M. Thomas Hyde, bibliothécaire ; M. Richard Drake, de Pembroke Hall ; et pour conclure par celui qui est tout, comme oubliant et corrigeant tout, le Dr Edmund Castell, qui parle maintenant d’un ouvrage le plus en usage et en renommée de celui dans lequel (en référence à la version Samaritaine, Syriaque, Arabe et Æthiopick) il a eu une main principale, je veux dire un Dictionnaire Polyglotte. Je dis, outre ces excellents personnages qui vivent aujourd’hui, et d’autres qui sont déjà morts, comme le doyen Fuller, le docteur Hammond, l’évêque Brownrig, M. Patrick Young ; un homme qui mérite bien d’être instruit en critique et en histoire, le bibliothécaire de feu Sa Majesté, Sir John Hele, qui a beaucoup fait et souffert pour Sa Majesté dans le Devonshire et le Wiltshire, étant forcé de transformer ses terres en argent, de composer avec le parlement, comme ils l’appelaient ; le comte de Lindsey ; M. Samuel Baker, Ph. D. A côté de tout cela, il y avait des assistants à l’œuvre, ces loyalistes, M. Abraham Wheeloc ; Le docteur Gérard Langbaine, né à Kirke-Banton, dans le Northumberland, érudit, fellow et prévôt du Queen’s College, à Oxford, homme de bien, parce qu’ami intime de l’archevêque Usher, et grand érudit, parce qu’il était l’un des administrateurs de M. Selden, il mourut en 1657 ; M. John Selden.|| L’évêque Walton, dans sa préface à la Polyglotte, reconnaît également ses obligations envers le Dr Robert Sanderson, professeur de théologie à Oxford, et plus tard évêque de Lincoln, le Dr Samuel Baker, prébendier de Cantorbéry, le Dr Henry Fearne, membre du Trinity College de Cambridge et ancien aumônier de Charles Ier, et M. John+++ Johnson, du Temple, pour leur aide littéraire ; et à Thomas Lord Fairfax ; Sir John Sadler, knt. ; W. Lenthall, custos rotulorum ; Sir William Courteney, bart. ; Sir William Farmer, bart. ; et le Dr Wall, pour leur libéralité et leur gentillesse. À ceux-ci, on peut ajouter M. Vicaires, nommé dans les propositions comme l’un des correcteurs de la presse ; M. Lightfoot ; et le savant étranger Louis de Dieu.§§

C’est ce que remarque le Dr Walton, dans la dédicace à Charles Il, préfixée à quelques exemplaires de la Bible polyglotte.

+ Lloyd’s Mémoires of the Lives, &c., de ceux qui ont souffert pour la religion protestante, &c., p. 514. Lond., 1668, fol.

++ Il s’agit probablement d’une erreur de la part d’Herbert Thorndike, qui était le second du Dr Walton dans ce travail.

§ L’exemplaire républicain du Polyglott l’appelle Thomas, mais l’exemplaire loyal a changé le nom en John Greaves.

♦♦ Qui fonda un professeur de logique, placé à Cambridge, avec un salaire de 40 £ par an.

|| Lloyd’s Mémoires, pp. 516, 518.

+++ Dans la copie républicaine, il s’appelle Richard, Johnson.

§§ Bib. Polyglotte. PréfTwell’s Life of Dr. Ed. Pocock, préfixé à ses Œuvres, vol. I, p. 48. Compte-rendu succinct de Clarke sur les Bibles polyglottes, p. 12. Liverpool, 1802,8vo.

Le premier volume de ce grand ouvrage sortit des presses en 1654, in-folio ; et la sixième, ou dernière, en 1657 ; « Et c’est ainsi qu’en quatre ans environ fut achevée la Bible polyglotte anglaise, la gloire de cet âge, de l’Église et de la nation anglaises. »

Neuf langues sont utilisées dans cette Bible polyglotte : l’hébreu, le chaïde, le samaritain, le grec, le syriaque, l’arabe, l’éthiopien, le persan et le latin ; pourtant il n’y a pas un seul livre dans toute la Bible imprimé en autant ; le Pentateuque est en huit langues ; les Psaumes en sept ; les livres de Josué, des Juges, de Ruth, les quatre livres des Rois et des Chroniques, et les quatre Évangiles, en six ;le livre d’Esther, et le reste du Nouveau Testament, en cinq ;le reste de l’Ancien Testament, et les livres apocryphes de Tobie, de la Sagesse, de l’Ecclésiastique, de Baruch, et le fragment du livre de Daniel, en quatre ; les livres de Judith, et le premier et le second des Maccabées, en trois ; et le fragment du livre d’Esther, en deux ; mais il convient d’observer que le L’éthiopien, la seule des neuf langues qui n’est pas utilisée dans le Pentateuque, est utilisée dans les Psaumes et le Nouveau Testament. Le premier volume est enrichi de préfaces, de prolégomènes, de traités de poids et mesures, de cartes géographiques et de tables chronologiques ; et orné d’un beau portrait de l’évêque Walton, et de plusieurs planches illustrant des sujets bibliques, tels que l’architecture, la numismatologie, les robes sacerdotales, les instruments de musique, etc. ; le sixième volume, ou dernier, contient diverses lectures, des remarques critiques sur toutes les versions précédentes, et une explication de tous les noms propres, tant hébreux que grecs, dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Les prolégomènes furent réimprimés à Zurich, en 1673, in-folio, par Heidegger, avec le recueil des proverbes hébreux de Drusius ; et à Leipsic, en 1777, in-8°, avec une préface du Dr Jo. Aug. Dathe, professeur d’hébreu, contenant beaucoup de savantes remarques sur les différents sujets traités dans l’ouvrage. Il est également digne de remarque que dans la première série de traités, formant l’appareil critique des Polyglottes, il y a un exemple curieux de la correction de l’ouvrage par l’éditeur ; c’est dans un traité anonyme, intitulé Explicatio Idiotismorum, etc., où l’auteur demande de quelle manière le sens de l’Écriture doit être déterminé ; à laquelle il donne cinq réponses ; parmi ceux-ci, le quatrième et le cinquième sont rédigés en des termes qui prouvent que l’auteur a été catholique romain ; par-dessus celles-ci, l’éditeur a collé d’autres réponses imprimées, exprimées dans la langue d’un protestant de l’Église d’Angleterre, et si bien ajustées, qu’elles ne peuvent être découvertes qu’après un examen minutieux.

 Classical Journal, n° 4, décembre 1810, p. 924-928. L’auteur du présent article a examiné sa propre copie, qui est l’une des plus fidèles, et l’a trouvée corrigée de la même manière.

2

Sur la restauration de Charles II. au trône, le docteur Walton présenta l’ouvrage à Sa Majesté, et oblitéra les deux derniers feuillets de la préface, dans lesquels il avait reconnu la générosité du protecteur et du conseil, en termes magnifiques, dont il remplaça la place par trois autres feuillets, dont le langage était considérablement modifié et adapté aux vues du parti royal ; et à certains exemplaires précédait une dédicace au roi. D’après ces circonstances, les exemplaires qui ont les feuilles originales sont appelés les républicains ; ceux qui ont les feuilles substituées sont appelés les copies loyales ; mais comme on a trouvé quelques différences dans les copies loyales, il doit y avoir eu deux copies de celles-ci.

Un septième volume des Polyglott a été préparé pour l’impression par le Dr Samuel Clarke, y compris le Targoum de Rabbi Joseph, sur les Chroniques, et plusieurs versions arabes et autres d’autres parties des Saintes Écritures, mais a été empêché d’être imprimé par la mort de l’évêque Walton. On dit qu’il est toujours conservé dans la bibliothèque Bodléienne.

Presque aussitôt que le Polyglott a été publié, il a rencontré une forte opposition. Le Dr John Owen, vice-chancelier de l’université d’Oxford pendant le protectorat d’Oliver Cromwell, était l’un de ses principaux opposants. En 1559, il publia un petit traité sur l’original divin des Écritures, auquel il joignit des Considérations sur les Prolégomènes, etc., de la Bible polyglotte, et un traité latin contre les Quakers. Le titre de l’ouvrage est : « De l’Autorité Originelle Divine, de la Lumière et de la Puissance des Écritures. Avec une réponse à cette question, comment savons-nous que les Écritures sont la Parole de Dieu ? Aussi, Une justification de la pureté et de l’intégrité des textes hébreux et grecs de l’Ancien et du Nouveau Testament ; dans quelques Considérations sur les Prolégomènes et Appendice à la BIBLIA POLYGLOTTA tardive. D’où l’on peut citer quelques Exercices sur la Nature et la Perfection de l’Écriture, le Droit d’Interprétation, la Lumière Intérieure, la Révélation, etc. Par John Owen, D. D. 'Ερευνάτε τάς γραφάς. Joh. v, 39. Oxford, imprimé par Henry Hall, imprimeur de l’Université, pour Tho. Robinson, 1659. La dédicace aux « Prébendes du Christ-Church College » et le traité latin sont datés de 1658.

Dans les Considérations, l’auteur s’efforce d’établir les propositions suivantes : 1° Que les voyelles hébraïques ne sont pas une invention rabbinique moderne ; 2. Que le Keri et le Ketib, ou corrections marginales juives, n’affectent pas la pureté du texte ; 3. Que les originaux ne doivent pas être corrigés d’après les traductions ; 4. Que les corrections conjecturales ne sont pas permises ; et 5. Qu’une grande partie des diverses lectures rassemblées dans l’appendice de la Polyglotte sont insignifiantes, irrélatives ou souvent répétées.

Une réponse capable, mais sévère, aux Considérations, a été publiée par le Dr Walton, sous le titre : « The Considerator considered », Lond., 1659, 18 mo. ; dans lequel il examine les propositions précédentes, et avec beaucoup d’érudition expose leur sophisme, et justifie les prolégomènes et diverses lectures des accusations portées contre elles par son adversaire, de détruire toute confiance dans l’intégrité des textes originaux ; et présente les grands avantages que l’on peut tirer des versions et des compilations polyglottes.

Avant l’apparition du Polyglotte, le Dr Walton a publié une courte introduction aux langues orientales dans laquelle il a conçu l’impression de la Bible, intitulée " Introductio ad lectionem Linguarum Onentalium, Hebraicæ, Chaldaicæ, Samaritanæ, Syriacæ, Arabicæ, Persicæ, Æthiopicœ, Armeniœ, Coptæ, &c. Lond., 1654. Une seconde édition, considérablement améliorée, parut en 1655, in-18. Ce petit tract utile, qui est bien écrit, ne contient pas les grammaires des langues, mais seulement les différents alphabets, et des instructions sur la façon de les lire, avec des exemples et des références aux grammaires et aux lexiques les plus utiles. Il contient une précieuse préface de quatre-vingt-seize pages et huit fac-similés de monnaies samaritaines et hébraïques.

L’éditeur de la Bible polyglotte, BRIAN WALTON, D.D., est né à Cleveland, dans le Yorkshire, en 1600. Il fut admis sizar du Magdalen College de Cambridge, mais en 1616 il se retira à Peter-House, où il obtint le diplôme de M. A. en 1623. Vers cette époque, ou avant, il enseigna dans une école et servit comme vicaire dans le Suffolk, d’où il partit pour Londres, et fut pendant quelque temps l’assistant ou le vicaire de M. Stock, recteur de All-hallows, à Breadstreet ; après la mort de laquelle il devint recteur de Saint-Martin’s Orgar, de Sandon, dans l’Essex, et de Saint-Gilles-in-the-Fields, qu’il quitta bientôt. En 1639, il commença son doctorat en théologie, où il fut prébendier de Saint-Paul et aumônier du roi. Sous l’ascendant du parti républicain, il fut dépossédé de tous ses privilèges, et se retira à Oxford pour se mettre en sûreté. Pendant qu’il y résidait, il forma le noble projet de publier la Bible polyglotte ; et sur le déclin de la cause du roi, il se retira dans la maison du docteur William Fuller, son beau-père, à Londres, où, bien que souvent dérangé, il l’acheva. Après la restauration, il fut nommé aumônier ordinaire de Charles II et promu à l’évêché de Chester. En septembre 1661, il alla prendre possession de son siège épiscopal et fut reçu avec des honneurs et des acclamations extraordinaires. Mais cet honneur fut de courte durée ; car, de retour à Londres, il y mourut le 29 novembre de la même année (1661), et fut enterré dans la cathédrale Saint-Paul, où un monument, avec une inscription latine, dont une traduction est donnée par Anthe. Bois, a été érigé à sa mémoire ; il ne reste plus aujourd’hui qu’une pierre brisée, avec quelques mots de l’inscription, dans le caveau de Sainte-Foi, sous Saint-Paul. Le Dr Walton s’est marié deux fois ; sa seconde femme était la fille du célèbre docteur W. Fuller, vicaire de St. Giles, Cripplegate.

 Chalmers, vol. xxxi, p. 80-84. Athènes de Wood. Oxon., tom. t. II, p. 47.

La publication de la Bible polyglotte fut suivie de celle du LEXICON HEPTAGLOTTON, par le Dr Castell. Cet ouvrage, qui contenait un lexique commun de l’hébreu, du chaldéen, du syriaque, du samaritain, L’éthiopien et l’arabe, ainsi qu’un lexique séparé du persan, avec de brèves grammaires de ces langues, « est probablement, dit le Dr A. Clarke, le plus grand et le plus parfait du genre jamais accompli par l’industrie et l’érudition humaines. » Le Dr Castell dépensa à la fois sa fortune et sa vie dans cette immense entreprise. Il travailla à ce travail pendant dix-sept ans, de seize à dix-huit heures par jour, pendant lesquels il entretint dans sa propre maison, à ses frais, sept Anglais et sept étrangers, comme écrivains, qui moururent tous avant que l’ouvrage fût achevé ; Malheureusement, leurs noms n’ont pas été conservés. Il dépensa £12 000 de ses propres biens pour l’œuvre, et fut obligé d’emprunter £1800 de plus ; qu’étant ne pouvant rembourser, il fut forcé de s’adresser au roi Charles II, « pour qu’une prison ne fût pas la récompense de tant de travaux et de tant de dépenses ! » Le roi adressa, en 1660, une lettre à tous les archevêques, évêques, ducs, seigneurs et nobles du royaume, recommandant l’ouvrage, et sollicitant instamment une assistance pécuniaire en faveur de son auteur affligé ; elle fut suivie, trois ans après, d’une autre de l’archevêque de Cantorbéry, adressée au clergé ; et ensuite par un autre, de vingt-neuf prélats anglais et irlandais, suppliant instamment le public de ne pas permettre à ce grand homme de sombrer dans les embarras occasionnés par une œuvre entreprise pour l’honneur de Dieu, et la promotion de la religion et de l’instruction ; mais la nation était tellement appauvrie par les guerres civiles, qu’on lui accorda un secours très incompétent ; et bien qu’il obtînt quelques secours pécuniaires et certains avantages ecclésiastiques, cependant, dans sa dédicace du Lexique au roi, il se plaint qu'« il avait dépensé tout ce qu’il avait hérité de ses parents, et tout ce qu’il avait acquis dans sa vie passée ; qu’après avoir beaucoup souffert des effets de la guerre civile et de la peste, il avait, dans l’incendie de Londres, perdu toute sa bibliothèque et tous ses effets domestiques, avec trois cents exemplaires de son Lexicon ; et qu’à ces malheurs s’ajoutaient divers accidents privés ; (membrorum confractiones, luxationes, contutiones ;) et, à force d’étudier sans cesse, un aveuglement presque total.

Anecdotes littéraires du XVIIIe siècle de Nichols, vol. IV, pp. 30-33. Lond., 1812, 8 vol. Succinct Account of Polyglott Bibles de Clarke, pp. 32, 34.

Le Lexicon fut imprimé à Londres, par Thomas Roycroft, en 1669, en deux vol. in-folio, et livré aux souscripteurs au prix de quarante shillings le volume, en feuilles. Il est probable que le papier avait été importé en franchise de droits, ainsi que celui du Polyglotte, une pétition ayant été rédigée et présentée à Cromwell, qui avait accordé la même faveur pour les Critici Sacri de Bee, un immense recueil des ouvrages des critiques bibliques, en neuf vol. in-folio.+

+ Récit succinct de Clarke, p. 34, 43, 44. Les Critici Sacriou Recueil de commentaires et de traités des critiques anglais et étrangers les plus éminents, qui a été formé sous la direction de l’évêque Pearson, de John Pearson, d’Anthony Scattergood et de Francis Gouldman, et imprimé à Londres en 1660 par Cornelius Bee, a été conçu comme un compagnon de la Bible polyglotte. Il a été réédité chez Amsterdam, avec des additions, en douze vol. in-folio, en 1698. Deux volumes, intitulés Thesauri Dissertationum Elegantiorumetc., ont été imprimés en supplément de cet ouvrage, à Frank-fort-on-the-Maine, en 1701-1702. Pour une liste des principaux critiques dont les œuvres sont contenues dans les Critici Sacrivoir Dr. A. Clarke’s Commentary, Gen. Pref., p. 11.

Plusieurs savants prêtèrent assistance au docteur Castell, outre ceux qu’il employait régulièrement dans sa propre maison. Le docteur Murray lui prêta de l’aide en arabe ; Dr (plus tard évêque) Beveridge, en syriaque ; et le Dr Wansleb dans le Éthiopique; mais il était particulièrement redevable à la profonde érudition et à la bonté générale du Dr Lightfoot, qui a si grandement contribué à la perfection de l’ouvrage, que le Dr Castell a pensé que son nom devait occuper une place distinguée dans la page de titre. Le Lexique persan est l’œuvre conjointe du Dr Castell et de Golius, qui a contribué à une grande collection in-folio, fruit d’un travail de vingt ans, recueilli sur plus de trois cents auteurs persans.

La vente de ce grand ouvrage, malgré le patronage qu’il reçut, fut excessivement lourde, de sorte qu’au moment de la mort de l’auteur, de nombreux exemplaires étaient encore sous la main. On suppose qu’environ cinq cents n’ont pas été vendus. Ceux-ci ont été placés par Mme Crisp, nièce et exécutrice testamentaire du Dr Castell, dans une chambre de la maison d’un de ses locataires à Martin, dans le Surrey, où ils sont restés pendant de nombreuses années à la merci des rats, qui ont fait de tels ravages parmi eux, que, lorsqu’ils sont entrés en possession des exécuteurs testamentaires de la dame, à peine un volume complet a pu être formé à partir du reste. et tout le lot de chiffons savants ne se vendait que sept livres !

 Anecdotes littéraires de Nichols, vol. IV, p. 27.

Les brèves notices suivantes sur le Dr Castell et ses deux grands coadjuteurs, le Dr Lightfoot et le professeur Golius, ne seront peut-être pas sans intérêt pour le lecteur :

EDMUND CASTELL, D.D., est né en 1606, à East-Hartley, dans le Cambridgeshire. Après avoir suivi un cours d’éducation grammaticale, il devint membre, en 1621, de l’Emanuel College de Cambridge, collège qu’il poursuivit pendant de nombreuses années, mais il alla ensuite au St. John’s College, pour la commodité de la bibliothèque. Il obtint en temps voulu les divers grades de bachelier et de maître ès arts, de bachelier et de docteur en théologie ; et a également été élu membre de la Royal Society. Son assiduité infatigable ayant nui à sa santé, et les dépenses occasionnées par son grand travail ayant ruiné sa fortune et l’ayant entraîné dans des difficultés pécuniaires, il fut réduit à une grande détresse ; quand la faveur royale commença à lui sourire, il fut, en 1666, nommé aumônier du roi et professeur d’arabe à Cambridge ; et en 1668 il obtint une prébende de Cantorbéry. En 1669, il publia son Lexicon Heptaglottonmais cette publication ne lui procura aucune compensation pour son travail et ses dépenses considérables, la plupart des exemplaires restant invendus. Il reçut, il est vraiquelques avantages supplémentaires, mais ils ne suffisaient pas à le dédommager de ses grandes pertes. Le petit presbytère de Hatfield-Peverell, dans l’Essex, lui fut donné, et il fut ensuite présenté au presbytère de Wodeham-Walter, dans le même comté ; qu’il a par la suite démissionnés. Sa dernière promotion, qui eut lieu vers la fin de sa vie, fut le presbytère de Higham-Gobion, dans le Bedfordshire. En 1685, il eut de très sérieuses difficultés avec le docteur Thomas Barlow, alors évêque de Lincoln, au sujet d’un vicaire qu’il avait autorisé par inadvertance à prêcher pour lui sans avoir été régulièrement ordonné ; difficulté dont il fut tiré par l’aimable intervention du docteur Henry Compton, évêque de Londres, à qui il légua par la suite une partie de sa bibliothèque. Les lettres qu’il adressa à l’évêque, ainsi que d’autres adressées par lui à différentes personnes, sont copiées par Nichols, dans ses précieuses Anecdotes littéraires du XVIIIe siècle, vol. IV, p. 696.

Le docteur Castell mourut à Higham-Gobion en 1685, âgé d’environ soixante-dix-neuf ans, et fut enterré dans l’église. La plus grande partie de ses manuscrits orientaux fut léguée par lui à l’université de Cambridge, à condition que son nom fût inscrit sur chaque exemplaire de la collection.

 Voir Nichols’s Literary Anecdotes, &c., vol. iv, pp. 23-33, 693-700, où le lecteur trouvera beaucoup d’informations intéressantes relatives au Dr Castell, &c. Twell’s Life of Pocock, préfixé à ses Œuvres, vol. I, p. 50.

John Lightfoot, D.D., fils de Thomas Lightfoot, vicaire d’Uttoxeter, naquit à Stoke-upon-Trent, dans le Staffordshire. En 1617, il entra au Christ’s College de Cambridge, où il devint célèbre comme orateur et érudit. Dès qu’il eut obtenu le diplôme de bachelier ès arts, il quitta l’université et, au bout d’un an ou deux, entra dans les ordres, et devint vicaire de Norton-under-Hales, dans le Shropshire, et aumônier domestique de Sir Rowland Cotton+de Bellaport, qui, étant un érudit hébraïque considérable, éveilla chez son aumônier un tel désir d’étude orientale qu’il finit par le placer au premier rang des critiques bibliques. En 1628, il devint propriétaire de la vie de Stone et épousa la fille de William Crompton, Esq., mais, pour être près de la bibliothèque du Sion College, à Londres, il changea de résidence pour Hornsey et, en 1629, il publia « Erubbim, or Miscellanies, Christian and Judaical ». En 1631, son protecteur, sir Rowland Cotton, le présenta au presbytère d’Ashley, dans le Staffordshire, où, se croyant installé pour la vie, il construisit un cabinet dans le jardin, et se consacra avec une diligence infatigable aux études sacrées, jusqu’au grand changement dans les affaires publiques, où il fut élu membre de l’assemblée des théologiens. À la suite de cette nomination, il céda le presbytère à son frère cadet et se rendit à Londres en 1642 ; et, dans les réunions de l’Assemblée, il se distingua comme un orateur capable, viril et indépendant. Il fut bientôt choisi ministre de Saint-Barthélemy, derrière le Royal Exchange ; et, en 1643, il fut nommé maître de Catherine-Hall, à Cambridge, et présenté aux habitants de Much-Munden, dans le Hertfordshire. Il obtint son diplôme de docteur en théologie en 1652 ; et, en 1653, il fut nommé vice-chancelier de Cambridge, charge qu’il exerça avec une diligence et une fidélité exemplaires ; et telle était l’opinion que tous les partis avaient de son érudition et de son tempérament pacifique, que, bien qu’il offrît, à la Restauration, de démissionner de sa charge, l’archevêque Sheldon, qui lui était personnellement inconnu, lui procura une confirmation de la couronne à la fois de sa place et de sa vie. En 1661, il fut nommé l’un des assistants de la conférence la liturgie, mais n’y a assisté qu’une ou deux fois. Il apporta une aide importante au Dr Walton dans la publication de la Bible polyglotte ; corrigea le Samaritain, procura des souscriptions pour l’ouvrage, emprunta à Walton quelques manuscrits syriaques (un des Prophètes et un lexique syriaque) à l’université d’Oxford, et lui envoya les observations chorographiques qui sont insérées dans les prolégomènes, p. 51.

+ Ancien élève du célèbre Hugh Broughton.

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Il mourut à Ely le 6 décembre 1675 et fut enterré à Great-Munden, dans le Hertfordshire. C’était « un homme, dit le Dr A. Clarke, qui, pour l’amabilité de son caractère, la pureté de ses manières, l’étendue et la profondeur de ses connaissances littéraires, n’avait, même à cette époque de profonde érudition, aucun supérieur, et depuis pas d’égal. » Ses œuvres ont d’abord été publiées en deux volumes, in-folio, par ----Bright, Lond., 1684 ; encore, à Rotterdam en 1686, dont les grands exemplaires en papier étaient extrêmement superbes ; et une troisième fois, avec un volume supplémentaire, par J. Leusden, Franecq., 1699, trois vol., in-folio. Dans les éditions étrangères, les parties anglaises sont traduites en latin. En 1700, M. Strype publia quelques œuvres posthumes de cet auteur dans un volume in-octavo, intitulé « Quelques restes authentiques du défunt pieux et savant Dr John Lightfoot. »

 Vie préfixée aux Œuvres, t. I, passim. Lond., 1684, fol. Chalmers, vol. xx, pp, 248-254. Lempriere, in ■nom. Succinct Account de Clarke, p. 12, 32 ; et Bib. Diet., t. IV, p. 268.

James Goliusprofesseur d’arabe à Leyde, naquit à La Haye en 1596. Après avoir terminé ses études, il visita la France et enseigna la langue grecque à La Rochelle. Par la suite, sur les conseils d’Erpenius, il accompagna l’ambassadeur hollandais à la cour de Maroc en 1622 ; et, pendant son séjour dans ce pays, « non seulement il perfectionna sa connaissance de l’arabe, mais il acquit aussi une connaissance intime des coutumes et de l’érudition des habitants. À son retour en Hollande, il apporta avec lui une collection très précieuse de livres et de manuscrits, qu’il communiqua à Erpenius, à qui il succéda comme professeur d’arabe à Leyde en 1624. Cependant, désireux d’approfondir ses connaissances sur les antiquités, les langues et les mœurs orientales, il demanda et obtint la permission de voyager en Orient. Il y retourna en 1629, chargé de curieux manuscrits, qui ont depuis été considérés comme les plus riches trésors de la bibliothèque universitaire de Leyde. En 1653, il imprima son précieux Lexique arabe, in-folio ; il publia aussi une nouvelle édition de la Grammaire arabe d’Erpenius, avec des notes, etc. Ses travaux savants furent rendus encore plus précieux par son zèle à promouvoir la religion. Il avait été témoin oculaire de l’état misérable du christianisme dans les pays mahométans, et, avec une véritable compassion, il résolut de faire valoir son habileté dans leur langue qui leur est utile. C’est dans cette louable vue qu’il se procura une édition du Nouveau Testament dans la langue originale, avec une traduction en grec vulgaire par un archimandrite, qu’il obtint des États qu’elle présentât à l’Église grecque, gémissant sous la tyrannie mahométane ; et comme certains de ces chrétiens se servent de la langue arabe dans le service divin, il obtint une traduction arabe de la Confession des protestants réformés, avec le Catéchisme et la liturgie, dispersés parmi eux. À cet effet, il employa un Arménien, qui comprenait l’arabe vulgaire, ainsi que les expressions consacrées à la religion, qu’il retint deux ans et demi dans sa maison, et lui promit aussi la même pension que les États avaient accordée à l’archimandrite qui traduisit le Nouveau Testament en grec vulgaire ; Il le fit sans savoir si les États seraient à la charge ou non, mais quand la question leur fut proposée à la fin de l’ouvrage, non seulement ils acceptèrent la proposition, mais, avec une noble libéralité, ils se firent un beau présent. Tandis qu’il s’efforçait ainsi de promouvoir la religion à l’étranger, ses occupations à l’intérieur augmentaient sur lui ; pendant son absence, les conservateurs de l’université lui avaient conféré la chaire de mathématiques, en plus de la chaire d’arabe ; il fut aussi nommé interprète ordinaire aux États-Unis pour l’arabe, le turc, le persan et d’autres langues orientales ; pour lequel il avait une pension annuelle, et un présent d’une chaîne d’or avec une très belle médaille, qu’il portait comme un insigne de sa charge. Il mourut le 28 septembre 1667, aussi respecté pour sa vertu et sa piété que pour ses talents et son érudition. Sa femme lui survécut, avec deux fils, qui devinrent des hommes considérables en Hollande.

 Chalmers, vol. xvi, p. 82-86.

Beaucoup d’autres savants liés à la littérature biblique d’Angleterre florissaient à cette époque ; Plusieurs d’entre eux ont été cités, mais dont un récit biographique dépasserait trop les limites que nous nous sommes prescrites dans le présent ouvrage, bien que leurs grands talents et leurs connaissances multiples rendent désirable qu’un érudit compétent entreprenne l’histoire littéraire du XVIIe siècle.