PARTIE II.

DE LA NAISSANCE DU CHRIST À L’INVENTION DE L’IMPRIMERIE.

CHAPITRE II

IVe SIÈCLE.

Opposition au christianisme. — Constantin. — Grégoire l’Illuminateur. — Conciles. — Écrits de Chrysostome illustrant la littérature sacrée. — Julien. — Apol-linarii. — Valentinien. — Valens. — Version gothique. — Codex Argenteus. — François Junius. — Dr Thomas Marshall. — George Stiemhelm. — Eric Benzel. — Edward Lye. — Ulphilas. — Version éthiopienne. — Frumentius. — Juvencus. — Proba Falconia. — Épiphane. — Vulgate.

En l’an 304 ou 305, Diocléien démissionna de l’empire, et Maximien, son collègue, suivit son exemple à contrecœur. Ils furent remplacés par Galère en Orient, et par Constance en Occident. Galère, successeur de Dioclétien, choisit Maximin, son neveu, pour être son César, ou gouverneur subalterne. Maximin hérita de la sauvagerie et des préjugés de son oncle, et fut même son supérieur dans l’art de la persécution : « Le paganisme expirait, et il appartenait au prince des ténèbres de trouver ou de qualifier un agent qui lui disputerait chaque pouce de terrain avec une assiduité persévérante. » Des personnes de qualité remplissaient les plus hautes fonctions de l’idolâtrie, on s’efforçait d’empêcher les chrétiens d’ériger des lieux de culte, ou de suivre leur religion en public ou en privé ; et, poussés par l’exemple du tyran, tous les païens de ses États s’efforçaient d’opérer la ruine des chrétiens, et l’ingéniosité humaine était mise à rude épreuve pour inventer des calomnies à l’appui du royaume des ténèbres. « Enfin, dit Eusèbe, ayant fait certains actes de Pilate contre notre Sauveur, qui étaient pleins de toutes sortes de blasphèmes contre le Christ, ils les firent disperser, par le décret de Maximin, dans toutes les parties de son empire ; ordonnant, par leurs lettres, qu’elles fussent publiées à toutes les personnes en tout lieu, tant dans les villes que dans les campagnes ; et que les maîtres d’école les remettent entre les mains des enfants, pour qu’ils les consignent dans leur mémoire. Cette manière de promouvoir la cause de l’infidélité, en associant des idées fausses et vicieuses aux noms des personnages éminents mentionnés dans les Écritures, a été suivie depuis par les Juifs , dans leur Toldoth Yesu, et par Voltaire et ses associés, dans le Taureau Blanc, et d’autres publications infâmes.

§ Histoire de l’Église de Milner.

§§ Eusèbe, Hist. Eccles., lib. IX. Cap. v.

Par un décret du sénat romain, Constantin, ordinairement appelé le Grandfils de Constantin et natif de Bretagne, fut déclaré premier Augusteou empereur en chef, et Licinius son associé ; ils publièrent, en l’an 313, un édit, en leurs noms communs, en faveur des chrétiens. Licinius persécuta ensuite l’Église du Christ ; Constantin et lui se querellèrent, et une guerre s’engagea bientôt entre les deux princes. Constantin fut victorieux et, en 324 apr. J.-C., il devint seul maître de l’empire. À partir de ce moment, il se déclara converti à la religion de Jésus, et travailla plus que jamais, non seulement à défendre les chrétiens, mais, à sa manière, à répandre le christianisme lui-même.* Nous déplorons cependant que les méthodes qu’il adopta aient plus le goût de la barbarie sauvage d’un guerrier païen que du tempérament doux et persuasif d’un vrai chrétien. Elmacin, ou El-Makin, raconte que, comme on supposait que beaucoup de Juifs avaient professé être chrétiens, tandis qu’ils demeuraient Juifs dans leur cœur, la chair de porc était bouillie et coupée en bouchées, et une portion placée à la porte de chaque église. Tous ceux qui entraient étaient obligés de manger un morceau de chair. Ceux qui étaient juifs dans leur cœur refusèrent ; C’est ainsi qu’ils furent découverts et immédiatement mis à mort.+ Une méthode beaucoup plus sage, et plus conforme à la religion qu’il professait, a été adoptée par lui, lorsqu’il a placé des Bibles dans les églises, à l’usage du peuple. Eusèbe nous apprend qu’il reçut lui-même de l’empereur l’ordre de fournir cinquante Bibles grecques, ou plus probablement seulement les principaux livres, aux frais de l’État, pour différentes églises. Voici une copie de la lettre de Constantin à Eusèbe :

Victor Constantinus Maximus Augustus, à Eusèbe.

« Dans cette ville qui porte notre nom, [Constantinople], avec l’aide de la providence de Dieu notre Sauveur, une grande multitude d’hommes se sont joints à la très sainte Église. » Attendu donc que toutes choses y reçoivent un très grand accroissement, il semble hautement nécessaire qu’il y ait plus d’églises érigées dans cette ville. C’est pourquoi vous recevez très volontiers ce que j’ai décidé to.do. Car il a semblé à propos de signifier à votre prudence que vous ordonneriez cinquante exemplaires des divines Écritures (dont vous savez que la provision et l’usage sont principalement nécessaires à l’instruction de l’Église) pour être écrits sur un parchemin bien préparé, par des transcripteurs artificiels de livres, très habiles dans l’art d’écrire avec exactitude et juste, lesquels (copies) doivent être très lisibles, et facilement transportables, afin qu’ils soient utilisés. De plus, des lettres sont expédiées loin de notre clémence, au rationaliste de la diœcesis, pour qu’il ait soin de fournir toutes les choses nécessaires, afin d’achever lesdites copies. C’est pourquoi ce sera l’œuvre de votre diligence, de veiller à ce que les copies écrites soient immédiatement fournies. Vous êtes également autorisé, par l’autorité de notre lettre, à avoir l’usage de deux voitures publiques, afin de les transporter. Car, par ce moyen, ceux qui sont transcrits fidèlement, peuvent être transmis de la manière la plus commode, même à notre vue ; c’est-à-dire qu’un des diacres de votre église est employé à l’exécution des présentes. Qui, lorsqu’il viendra à nous, sera rendu sensible à notre bonté. Que Dieu vous préserve, cher frère !

* Vie de Constantin d’Eusèbe. Camb. 1682. fol.

+ Hottingen Eccles. Hist., vol. i, t. I, ch. iv, p. 197, 198. 1651, 12mo.

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++ La diœcesis, ou dioccesisétait à l’origine un gouvernement civil, composé de diverses provinces, et le katholikon ou rationaliste, l’un des gouverneurs civils ou officiers. D’où le terme ecclésiastique de diocèsepour la juridiction d’un évêque, et diocésain, appliqué à un évêque par rapport à son clergé.

Cet ordre généreux, car c’était ce qu’on pensait, fut immédiatement exécuté et achevé ; et, selon les mots d’Eusèbe, « l’envoya dans des volumes magnifiquement ornés ».+

+ Vie de Constantin d’Eusèbe, lib. IV, cap. XXXVI.

Ce prince fit une pareille démonstration de libéralité, lorsqu’il transféra le siège de son empire à Byzance ou Constantinople, en l’an 336 ; car, voulant réparer aux chrétiens les torts qu’ils avaient reçus sous le règne de son tyrannique prédécesseur, il ordonna qu’on fît la recherche la plus diligente des livres qui avaient été voués à la destruction ; fit faire des transcriptions des livres qui avaient échappé à la persécution de Diocléien ; y ajoutèrent d’autres, et formèrent avec le tout une précieuse bibliothèque dans la ville de la résidence impériale. À la mort de Constantin, le nombre de livres contenus dans la bibliothèque impériale était de six mille neuf cents, mais à l’époque de Théodose le jeune, il en contenait cent mille. De ce nombre, plus de la moitié furent brûlées au VIIIe siècle par ordre de l’empereur Léon III, afin de détruire tous les monuments qu’on pourrait citer pour prouver son opposition au culte des images. Dans cette bibliothèque fut déposé le seul exemplaire authentique du concile de Nice, qui fut malheureusement consumé, ainsi qu’un magnifique exemplaire des quatre Évangiles, relié dans des plaques d’or, au poids de quinze livres, et enrichi de pierres précieuses, qui avaient été données par le pape Grégoire III. à l’église dédiée à notre Sauveur*.

* Home’s Introduction to Bibliography, vol. I, p. xxiii. Lomeir, De Bibliothecis, cap. VII, sec. 2, p. 131-134.

Au début du IVe siècle, Grégoire, apôtre et évêque d’Arménie, surnommé l’Illuminateur, louable zèle obtint l’approbation du souverain du pays pour d’établir des écoles ou des académies dans chaque ville, et de nommer des médecins et des maîtres d’eux ; et publié dans toutes les villes des invitations à la habitants d’envoyer leurs enfants, afin qu’on leur enseignât la connaissance les Saintes Écritures.+

+ Usserii Hist. Dogmat. de Scripturis, etc., p. 18. La vie de Butler Saints, vol. ix, 30 septembre.

Au cours de ce siècle, divers conciles se sont tenus, qui ont publié des canons illustrant considérablement les opinions et les pratiques de l’époque. Le conseil de Nice, convoquée par Constantin, en l’an 325, ordonna : « Qu’aucun chrétien devrait être sans les Écritures. Le concile d’Antioche, tenu en 341 apr. J.-C., décrété, « Que toute personne entrant dans l’église, et n’y demeurant que pour entendre les les Écritures, et sans s’unir dans les prières, ni prendre part à l’eucharistie, devraient être excommuniés. Le concile de Laodicée, en 367, enjoignit dans son seizième canon, « Que les Évangiles, avec les autres Écritures, doivent être lus le jour du sabbat ; » c’est-à-dire que dans les assemblées publiques, si dans cet âge se déroulaient le jour du sabbatcomme on appelait alors habituellement le samedi, les Écritures devaient être lues dans le même ordre que le jour du Seigneurou dimanche, et ne doit pas être omis d’être lu. Le dix-septième canon du même Le concile ordonne : « Que les psaumes ne soient pas chantés immédiatement après un autre, mais qu’une leçon sera lue après chaque psaume. Et le cinquante-neuvième canon ordonne : « Que Les psaumes composés par des particuliers, ou les livres non canoniques, ne doivent pas être lus dans le mais seulement les livres canoniques de l’Ancien et du Nouveau Testament.++

++ Usserii Hist. Dogmat.'de Scripturis, &c., cap. VII, sec. i, p. 193-195. Johnson’s Clergyman’s Vade Mecum, vol. II, 4e édit., Lond. 1731.

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Les écrits de Chrysostome, l’éloquent patriarche de Constantinople, nous fournissent avec beaucoup d’informations supplémentaires et intéressantes concernant le sacré Écritures, au cours de ce siècle et du commencement du suivant ; surtout dans les églises qui étaient soumises au patriarche grec. De lui nous apprenons que les Écritures, ou des parties d’entre elles, étaient très généralement dispersées parmi le peuple, puisqu’il exhorte à plusieurs reprises même les plus pauvres d’entre eux à l’étude quotidienne des Écritures, de les lire après leurs repas habituels, et dans l’audition de leurs femmes et de leurs enfants ; les assurant que « le serviteur et le Le paysan, la veuve et l’enfant, pourraient les comprendre. Les excuses invoquées par certains pour leur négligence des écrits sacrés, présentent les moines de ce jour-là sous un jour favorable, comme des étudiants de la Parole de Dieu : « Nous n’avons pas renoncé le monde, dirent-ils ; « Nous ne sommes pas des moines ; Nous avons des femmes et des enfants. « Est-ce que les Les Écritures ne doivent donc être lues que par les moines ? répond le digne patriarche, ou Ne vous sont-elles pas encore plus nécessaires, comme l’homme qui est exposé chaque jour à danger et aux blessures, a le plus besoin du médecin ? De la même Nous apprenons qu’il était habituel pour les diacres, pendant la la lecture des leçons dans les églises, souvent pour commander le « silence », et Dirigez l’attention de l’assemblée vers le lecteur, en criant à haute voix : « Assistez-y ! Et que le lecteur, en se levant pour lire les Ecritures, commence par en disant solennellement : « Ainsi parle le Seigneur. » Nous sommes également informés qu’il a été commun, surtout pour les femmes et les enfants, d’avoir les Évangiles accrochés autour de leur cous, et de les porter constamment avec eux ; et que beaucoup de riches, dans leurs bibliothèques, ou leurs études, conservaient de magnifiques exemplaires du sacré écritures, exécutées en les plus beaux caractères, sur le vélin le plus fin.*

*Voir les différentes citations des Œuvres de Chrysostome, dans l’Hist. Dogmat d’Usher. de Scripturis et Sacris Vernaculis, cap. II, p. 33 à 50. Prêter. 1690, in-4°.

Les copies complètes des Écritures étaient, néanmoins, extrêmement rares, et pouvaient rarement l’être obtenu par tout le monde, sauf par les plus riches ; comme la circonstance suivante, qui montre la haute valeur accordée à un seul exemplaire des Évangiles, le prouve suffisamment. Hilarion, le premier instituateur de l’état monastique en Orient, ayant s’embarqua à Paretonium, en Libye, avec un compagnon, pour la Sicile, débarqua à Pachynus, un célèbre promontoire sur le côté oriental de l’île, aujourd’hui appelé Capo di Passaro. À l’atterrissage, il offrit de payer son passage et celui de son compagnon d’Évangile, avec un exemplaire des Évangiles, qu’il avait écrit dans sa jeunesse avec son de sa propre main ; mais le maître, voyant que tout leur fonds consistait dans ce manuscrit, et les vêtements qu’ils portaient sur le dos, refusèrent de l’accepter, et pardonnèrent généreusement la dette.+

+ Butler’s Lives, vol. x, 21 octobre. Le déclin et la chute de Gibbon, vol. VI, ch. xxxvii, p. 246, 8 vol.

Dans l’an 361, Julien, le Apostat, a été avancé à l’empire. Sous le règne de Constantin, il avait agi avec la dissimulation la plus profonde, et jusqu’à présent il profession hypocrite du christianisme pour être ordonné lecteur, dans l’église de Nicomédie ; mais, lors de son avènement à la trône, il se débarrassa de son déguisement et devint le protecteur avoué et actif de le paganisme, et tout l’art que la politique la plus raffinée pouvait suggérer, était pratiqué pour son avancement, et pour la dépression et le renversement de Christianisme. Pour atteindre son but, il s’efforça de rendre les chrétiens ignorant et méprisable ; et, dans cette vue, a interdit aux professeurs chrétiens pour enseigner aux païens l’instruction, « de peur qu’étant pourvus, dit-il, de nos armures, ils nous font la guerre avec nos propres armes. Il ordonna aussi que le les écrits d’auteurs chrétiens doivent être détruits, mais que ceux qui sont Les auteurs doivent être préservés. Son épître à Ecdicius, préfet d’Égypte, concernant la bibliothèque de Georges, de Cappadoce, archevêque arien de Alexandrie, délimite si complètement le caractère de Julien, que je vais le présenter Au lecteur :

* À Ecdicius, Monsieur le Préfet d’Egypte,

« Certains se réjouissent de les chevaux, les uns chez les oiseaux, les autres chez les bêtes sauvages. Moi, depuis mon enfance, j’ai J’ai toujours été enflammé d’un amour passionné pour les livres. Je pense qu’il est absurde de Laissez-les tomber entre les mains de misérables, dont l’or seul ne peut car ils s’efforcent aussi clandestinement de les voler. Vous allez c’est pourquoi je vous obligerai infiniment en recueillant tous les livres de Georges. beaucoup, je le sais, sur des sujets philosophiques et rhétoriques, et beaucoup sur la doctrine des impies Galiléens. Tout cela, je l’aurais détruit ; mais de peur que d’autres Les objets de valeur doivent être détruits avec eux, qu’ils soient tous soigneusement examinés. Le secrétaire de George peut vous aider dans cette dissertation, et s’il agit avec fidélité, il sera récompensé par la liberté ; Dans le cas contraire, il peut être mis à l’ordre du jour torture. Je ne suis pas étranger à cette bibliothèque, car lorsque j’étais en Cappadoce, George m’a prêté plusieurs livres à transcrire, que j’ai ensuite repris lui. ¥

* Georges de La Cappadoce était la rivale d’Athanase. À l’avènement de Julien, il fut traîné enchaîné à la prison publique, et au bout de vingt-quatre jours massacré par une foule furieuse et superstitieuse, qui a forcé l’ouverture de la prison, et après avoir assassiné l’archevêque, il transporta son corps sans vie triompher dans les rues, sur le dos d’un chameau.

¥ Duncombe’s Épîtres de Julien, ép. ix, pp. 17-19.
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L’interdiction de l’érudition humaine décrétée par cet empereur, amena les APOLLINARII, père et fils, d’inventer quelque chose qui pourrait servir de substitut à la perte. Le père, natif d’Alexandrie, était prêtre de l’église de Laodicée, le fils oceupied la place de lecteur. Tous deux étaient professeurs de littérature grecque ; Le Père enseigné la grammaire, la rhétorique du fils ; l’un et l’autre étaient des personnes d’une capacité supérieure ; le Son fils, en particulier, était l’un des plus grands hommes de son temps, par l’érudition, le génie, et les pouvoirs d’argumentation ; et sa réponse à Porphyre est regardée comme la meilleure défense du christianisme contre le paganisme. Pour compenser la perte de la auteurs classiques, dont les chrétiens étaient exclus, par l’édit de la empereur, ils composèrent une grammaire sur le modèle chrétien, tournèrent les livres de Moïse en vers héroïquesparaphrasés les livres historiques, à l’imitation des tragédiens grecs ; et dans les divers ouvrages qu’ils ont composés, ils ont adopté toutes sortes de vers, et les modes d’écriture, employés par les auteurs grecs les plus célèbres. Le traduction des Psaumes en vers grecs, par le jeune Apollinaire est encore mais jusqu’à quel point leurs autres écrits méritaient d’être Il n’est pas possible aujourd’hui de déterminer le rang des classiques, car à la mort de Julien, en 363, la prohibition cessant, les érudits chrétiens retournèrent à leurs anciennes études, et les imitations classiques des Apollinaires sont tombées en désuétude.

* Cavei, Historia Literaria, p. 176, 202. Lond. 1688, fol. Milner’s Hist, of the Church of Christ, vol. II, pp. 126, 248.

Jovien, chrétien avoué, succéda à Julien dans l’empire ; et à la mort de Jovien, ce qui arriva subitement, non sans soupçon de poison, en 364 Valentinien fut promu à la pourpre par les suffrages de l’armée. Trente quelques jours après sa propre élévation, il associa son frère Valens à l’empire. Tous deux étaient chrétiens, mais ont adopté des mesures différentes dans les églises sous leur gouvernement respectif. En Occident, Valentinien adhérait à la foi orthodoxe, tandis qu’en Orient, Valens approuvait les principes ariens et persécutait ceux qui n’étaient pas d’accord avec le credo, il le soutenait. À Édesse, les orthodoxes, chassés des églises, avaient coutume de se rassembler dans un champ. Dans un premier temps, Valens or-dered pour être dispersé ; mais la résolution d’une femme, qui s’empressa comme dans le dessein de souffrir le martyre, ébranla son esprit, et le fit cesser la tentative. Ensuite, il envoya les pasteurs d’Édesse bannissement. Parmi ceux qui furent conduits à Antinoüs, ville de la Thébaïde, en L’Égypte s’appelait Protogène. Désireux de communiquer une connaissance de la vérités de l’Écriture aux habitants, dont la plupart étaient païens, il ouvrit une école, dans laquelle il enseigna aux enfants l’art de en écrivant (ad celeri manu scribendum), puis il leur dicta le Psaumes de David, et passages appropriés du Nouveau Testament, rendant ainsi l’instruction par écrit subordonnée à la multiplication des copies des principales parties des Saintes Écritures, et à la diffusion plus étendue de l’Évangile. D’autre part, Ambroise, l’excellent évêque de Milan, qui mourut vers le l’an 397, « admiré, regretté et regretté par tout le monde chrétien », affirme que les ariens ont corrompu la parole de Dieu, et nous donne, comme exemple, des fraudes qu’ils pratiquaient, l’effacement de Jean IV, 24, de la qu’il dit avoir eu lieu à Milan, au temps de son prédécesseur arien Auxertius.+

Usserii Hist. Dogmat. de Scripturis, etc., p. 30. Milner’s Hist, of the Church, vol. II, p. 161.

+ Ibid., vol. II, p. 236.

Dans le règne de Valens, d’Ulphilas, évêque des Goths, immortalisa son nom par sa traduction gothique, du Grec, de l’ensemble, ou d’une partie considérable des Écritures. Un homme d’une supériorité son génie et ses dons, non seulement il a travaillé avec une assiduité inlassable à transfuser les sublimes doctrines de l’Écriture sainte dans un dialecte barbare, mais inventa et enseigna à ses compatriotes l’usage de lettres plus adaptées à la Les Écritures et un état de civilisation que ceux de l’alphabet runique stérile, auxquels ils avaient été habitués jusque-là. Philostorgius affirme qu’Ulphilas omit le livre des Rois, craignant que l’esprit martial de son nation pourrait être réveillée par la relation des guerres juives ; mais cette circonstance a été contestée par plusieurs savants, qui considèrent Philostorgius indigne de crédit ; Gibbon, cependant, remarque que l’arianisme « de Philostorgius semble lui avoir donné des moyens d’information supérieurs.§

§ Déclin et chute de Gibbon, vol. VI, ch. xxxvii, p. 269, note. Lond. 8vo. 1807. Philostorgii Eccles. Hist., lib. II, cap. v. Genev. 1642. 4to.

De c’est dans cette importante version que les principaux vestiges sont contenus dans le célèbre Codex Argenteus du Livre d’argentmanuscrit conservé à la bibliothèque de l’Université d’Upsal, en Suède. C’est vrai gravé, ou écrit, sur du vélin très fin, mince et lisse, de forme in-quarto, et couleur pourpre, bien que certaines feuilles aient une teinte violet pâle ; et a reçu le prix nom d’Argenteus, de ses lettres d’argent ; mais les trois premières lignes des évangiles de saint Luc et de saint Marc sont impressionnées avec une feuille d’or, comme on trouverait très probablement ceux de saint Matthieu et de saint Jean, s’ils existaient encore. Lorsque le début d’une section, ou d’un capitulaire, a lieu en début de ligne, l’ensemble se distingue par des caractères; mais si au milieu, ou dans toute autre partie, telle partie d’une ligne seulement est ainsi splendidement orné. Le début du Notre Père, et le Les titres des évangélistes sont également enluminés d’or. Malheureusement, cela n’a pas été le cas a subi plusieurs mutilations. Il est supposé avoir été la propriété de Alaric, roi de Thoulouse, dont le royaume et le palais furent pillés et détruits par Chlodovic, (vulgairement appelé Clovis,) en l’an 507 ; ou d’Amalaric, que Childebert vainquit au combat en l’an 531. Pendant de nombreux siècles, ce livre a été conservé dans le monastère de Werden, en Westphalie, où il a été découvert en 1597 par Antoine Marilion, qui en a extrait quelques passages, qui ont été insérés dans un Commentaire sur l’alphabet gothique, publié par Bonaventura Vulcanius. Bientôt par la suite, Arnold Mercator l’observa dans la même bibliothèque, et transcrivit un quelques vers, que Gruter a donnés au monde dans ses Inscriptiones antiques. Lorsque ce district a été ravagé par les triennale, au XVIIe siècle, il a été transmis à Prague, pour sécurité. Par la suite, le comte de Königsmark prit d’assaut cette ville, lorsqu’elle arriva en la possession des Suédois, et enrichit ensuite la bibliothèque de Holme. Après avoir dormi quelque temps dans la bibliothèque de la reine Christine, il disparut, sans que personne pût s’expliquer la perte, et fut de nouveau mis en lumière aux Pays-Bas. Certains ont supposé qu’Isaac Vossius l’a reçu en présent de la reine, d’autres qu’il l’a emporté par furtivité. Cette dernière hypothèse est d’autant plus probable que, lors de la confusion qui s’est Avant l’abdication de Christine, il aurait pillé la bibliothèque royale, et emporta beaucoup de livres rares et de manuscrits. Le souvenir de ces déprédations se perpétue par une curieuse collection appelée Furta Vossianaencore conservée dans la bibliothèque de Leyde, et qu’on suppose avoir été volée par alors qu’il était en Suède. Puffendorf, voyageant à travers la Hollande en 1662, l’a trouvé dans sa possession, et l’acheta pour le comte de la Gardie pour quatre cents (Coxe dit deux cent cinquante livres), qui l’offrit à la bibliothèque royale d’Upsal, où elle se trouve aujourd’hui.*

* L’Évangile gothique de saint Henshall. Matthieu, p. 35, 36, 44-47. Marsh’s Michaelis, vol. ii, partie i, sec. 32, pp. 133, 134. Voyages de Coxe en Pologne, &c., t. IV, b. vii, ch. vi, pp. 173-180.

Cette partie de la version gothique a été imprimée plusieurs fois, d’abord à Dort, en 1665, in-4°, en lettres gothiques, ou telles qu’on les trouve dans le Codex Argenteuspar Francis Junius et Thomas Marshall, qui ont emprunté le manuscrit à Vossius, et accompagné d’un « Glossaire » et d'« Observations ». Toujours en lettres latines par le savant Stiernhelm, en 1671, à Stockholm, accompagné de l’Islandais, le suédois et la Vulgate latine. Mais la meilleure édition publiée jusqu’à présent est celle préparée pour la presse par l’archevêque suédois Benzel, qui était à la tête de l' bibliothécaire à l’Upsal. Cet excellent homme avait consacré des années entières à l’étude de la le Codex Argenteus, mais, après en avoir pris une nouvelle copie, et écrit un Il mourut en 1743, à l’âge de soixante-dix ans, avant la publication de l’ouvrage. Le Cependant, la tâche fut achevée par le révérend Edward Lye, à qui il avait transmis ses collations, ses traductions avant sa mort, qui préfixaient une courte mais précieuse préface, et une grammaire gothique. Il a été imprimé à Oxford en Année 1750.

Les brèves notices suivantes des rédacteurs du Codex Argenteus peuvent être acceptables pour le lecteur :

Francis Junius, ou Du Jon, fils de François Junius, professeur de théologie à Leyde, et coadjuteur de Tremellius dans la traduction de l’Ancien Testament de l’hébreu, est né à Heidelberg en 1589. Il reçut la première partie de son éducation à Leyde, mais, à la mort de son père en 1602, il orienta ses études vers une préparation à la vie militaire, qu’il avait résolu d’embrasser. Le La fin de la guerre, en 1609, changea ses plans ; Il s’est consacré à littérature, publia quelques-unes des œuvres de son père, puis voyagea en France et l’Angleterre. Pendant trente ans, il résida en Angleterre, dans la famille de Thomas, comte d’Arundel ; et ayant de fréquentes occasions de visiter Oxford, il appliqué avec une assiduité infatigable à l’étude des langues gothique et saxonne, et les différents dialectes qui en dérivent. Lors d’une visite sur le continent, pour obtenir des informations plus précises sur l’ancienne langue saxonne, il a rencontré le manuscrit de la version gothique des Écritures, qu’il a publiée, accompagné des notes du Dr Marshall, il retourna en Angleterre en 1674 ; et mourut en 1677 d’une fièvre à Windsor, à l’âge de quatre-vingt-huit ans. Il a fait un acte de il fit don de tous ses manuscrits et collections à la bibliothèque publique d’Oxford. Le chef l’un d’eux était son Glossarium Gothicum, en cinq langues, contenu en neuf volumes, que l’évêque Fell fit publier transcrit pour la presse. L’Etymologicum Anglicanum a été publié en 1743, in-folio, par Edward Lye, M.A.§

§  Chalmers’s Gen. Biog. Diet., vol. xix, pp. 198, 199. Lempriere’s Univ. Biog.

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Thomas Marshall, D.D., né à Barkby, dans le Leicestershire, vers 1621, était entra au Lincoln College en 1640 ; mais, lorsque les guerres civiles éclatèrent, porta les armes pour la défense du roi Charles ; et fut donc, en 1645, admis B. A. sans payer d’honoraires. Il se rendit ensuite à Rotterdam et devint prédicateur des marchands anglais de cette ville et de Dort. En 1661, il fut fait B.D., et en 1688 élu fellow, sans qu’il le sollicite ni s’en aperçoive. En 1669, il Il commença à faire un doctorat en théologie et, en 1672, il fut élu recteur de son collège. Il a été par la suite nommé aumônier ordinaire de Sa Majesté, et recteur de Bladen ; et dans En 1681, il est installé doyen de Gloucester. Il mourut au Lincoln College en 1685. Il préfixé « Une épître pour le lecteur anglais » à la traduction du Dr Thomas Hyde dans la langue malaise des Quatre Évangiles et des Actes des Apôtres. Oxford, 1677.*

* Chalmers’s Gen. Biog. Diet., vol. xxi, p. 350 et 351.

George Stiernhelm était un noble suédois, originaire de la province de Westmanie. conseiller d’Avar, et président du Collège royal des antiquités de Stockholm. Il prospéra vers 1671.+

+ Le Long, vol. i, Index Auctor.

Eric Benzel, ou Benzelius naquit en 1673, à Upsal, en Suède, où il a commencé et terminé ses études. Après avoir voyagé dans l’Allemagne, l’Angleterre et la France, il retourna à Upsal en 1702 et fut nommé bibliothécaire de l’université, poste qu’il occupa pendant vingt-deux ans. Dans En 1724, il est nommé professeur de théologie ; et successivement créé évêque de Gottenburg et Lindkioping, et archevêque d’Upsal, dont son père avait jouissait auparavant de la dignité. La revue des livres suédois, etc., commencée par En 1720, sous le titre d’Acta Literaria Sueciœ, Benzel et ses associés jetèrent les bases de l’Académie royale de l’Empire. Les sciences à l’Upsal. Il meurt en 1743.++

++ Coxe’s Travels, t. IV, p. 185, note

Edward Lye était un linguiste érudit et antiquaire, né à Totness, dans le Devonshire, en 1704, et instruit sous la direction de son à Hart-Hall (aujourd’hui Hertford College) à Oxford, où il fit ses études M.A. en 1722. Ordonné prêtre, il fut peu après présenté à Houghton-parva, dans le Northamptonshire. Dans cette retraite, il gagna une grande partie de sa connaissance de la langue anglo-saxonne ; et publia l’Etymologicum Anglicanum de Junius. En 1750, il devint membre de la Société des Antiquaires, et à peu près au même moment. Le comte de Northampton offrit le temps au presbytère de Yardley Hastings, où il mourut en 1767. Son grand ouvrage, l’Anglo-Saxon and Gothic Dictionnaire », laissé en manuscrit à sa mort, a été publié, avec deux grammaires, par le révérend Owen Manning en 1772, en deux volumes in-folio.*

* Chalmers, vol. xxi, pp. 9, 10.

Dans 1763 F. A. Knittel publie un autre fragment de la version d’Ulphilas, prise du Codex Carolinus, dans le bibliothèque de Wolfenbüttel. Dans cette bibliothèque, un ancien manuscrit est conservé, écrit en VIIIe ou IXe siècle, des Origines d’Isidore d’Espagne, dont une partie est écrite sur vélin, sur laquelle partie le version d’Ulphilas avait été écrite en caractères gothiques, accompagnée d’un ancienne version latine, dans une colonne parallèle. Par ignorance de sa nature, le les feuilles de vélin avaient été peu à peu arrachées pour servir de couvertures à d’autres livres, mais, ayant été heureusement découvert par Knittel avant que tout fût détruit, il déchiffré avec beaucoup de difficulté le gothique et le latin, et les publia avec des notes savantes et des essais, sous le titre suivant : — Ulphilæ versionem Gothicum nonmtllorum capitum epistolæ Pauli ad Romanos. Cette partie ne contient que les quelques passages suivants : — Rom., xi, 33-36 ; xii, 1-5, 17-21 ; xiii, 1-5 ; xiv, 920 ; XV, 3-13. Ces fragments sont également insérés à l' fin du vol. 2 du Dictionnaire saxon, gothique et latin de Lye.+

+ Marsh’s Michaelis, vol. II, partie i, p. 136. Bibliog. Diet., t. VI, p. 216.

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Ulphilas, ou Wulphilasl’auteur de cette version, était un descendant de certains évêques qui avaient été emmenés captifs par les Goths, dans leurs incursions en Asie pendant le règne de Gallien. Il a prospéré dans la dernière partie du IVe siècle. Plusieurs événements prouvent la haute estime dans laquelle il était universellement tenu ; En particulier, le · diverses et difficiles ambassades dans lesquelles il a été employé, et toujours avec succès. Devenu ambassadeur à Constantin, il fut ordonné le premier évêque des Goths chrétiens par Eusèbe, de Nicomédie. Retourner à sa charge Il se découvrit un saint zèle dans sa sainte fonction, et travailla avec ardeur à la conversion des païens environnants. Ses efforts missionnaires ont été récompensés avec de nombreuses conversions, bien qu’elles soient accompagnées d’un certain degré de danger pour lui-même. On dit aussi qu’il a beaucoup contribué à la civilisation de la barbares sous sa garde.

Son érudition devait être considérable pour l’époque où il vivait. Versé pas seulement dans le gothique et le grec, mais aussi dans le latin, il était encore nécessaire pour posséder une connaissance critique de la formation du langage en général, lui permettre d’inventer des lettres, et de construire de nouveaux mots et de nouvelles phrases expressifs du sens de l’Ecriture sainte, et adapté au génie de la langue dans lequel il a écrit. Ses manières, si l’on en juge par les circonstances, paraissent avoir doux et persuasif, digne et doux, unissant le courtisan et le Évêque chrétien.

Envoyé par Fritigern à la cour de Valens, pour implorer de l’aide contre Athanaric, le souverain des Ostrogoths, il réussit dans son ambassade ; mais malheureusement, Eudoxius, évêque de Constantinople, amena Eudoxius à considérer la dispute comme une Arius comme une simple différence verbale, et de communiquer avec le ariens, dans lesquels il fut suivi par le reste des chrétiens gothiques. À longue durée, après une vie de zèle infatigable pour la cause de la religion, et de patriotes pour le bien-être de son pays, il s’enfonça dans la tombe une bonne vieillesse ; et « la mémoire des justes sera bénie ! »*

* Sacror. Evang. Versio Gothica, Præfat. Benzelii, cap. VIII, p. xxx à xxxv. Oxon. 17-50, 4to. Cavei Hist. Lit. Sæc. IV, p. 182. Histoire de l’Église de Milner, vol. Ü, pp. 168, 240.

La version éthiopienne est également généralement supposé avoir été fait au cours de ce siècle. Chrysostome, qui vécut Vers la fin de cet âge, dans sa première homélie sur l’Évangile de Jean, il dit : Les Syriens, les Égyptiens, les Indiens, les Perses, les Éthiopiens et un autre multitude d’autres nations, ayant traduit cet Évangile dans leur propre les barbares ont appris à être philosophes.+

+ Michaelis de Marsh, vol. ii, pt. ii, p. 611. <>. Waltoni Proleg. xv.

L’ancienne capitale de l’Ethiopie, ou l’Abyssinie, c’était Saba ; et la reine que la sagesse de Salomon attiré par la Palestine était le souverain de ce pays. La langue éthiopienne, dans lequel les traductions des saintes écritures ont été faites, et qui a été dénommé Gheez, est la langue ancienne et savante de l’Abyssinie, et non la langue actuellement en usage. La langue à laquelle il ressemble le plus est l’arabe, mais il en diffère. et toutes les langues apparentées de l’Orient, en s’écrivant de la gauche vers la main droite, et exprimant les voyelles par des caractères déterminés, et non par des aiguillage.++ Ce qui suit est la déclaration de M. Bruce, le célèbre voyageur, sur le Écritures éthiopiennes, telles qu’elles existent en Abyssinie : « Les Abys-Siniens ont la Les Écritures entières, comme nous en avons, et comptent le même nombre de livres ; mais ils n’ont pas diviser d’une autre manière, au moins en mains privées ; peu d’entre eux, de l’extrême pauvreté, de pouvoir acheter l’ensemble, soit de l’histoire, soit livres prophétiques de l’Ancien Testament. On peut dire la même chose du Nouveau ; pour Les exemplaires qui en contiennent l’intégralité sont très rares. En effet, nulle part, si ce n’est dans Églises, voyez-vous plus que les Évangiles, ou les Actes des Apôtres, la possession d’une personne, et il ne faut pas que ce soit un homme ordinaire qui possède même ceux-ci. Beaucoup de livres de l’Ancien Testament sont oubliés : de sorte qu’il en est de même peine de s’en procurer même dans les églises, dans le but de les copier, Consultez de vieux documents depuis longtemps couverts d’ordures. *

++ Horæ Biblicæ de Butler, t. I, p. 172.

* Owen’s History of the British and Société biblique étrangère, vol. II, p. 362. Le récit de la vie et de la vie de Murray Écrits de James Bruce, Esq. Append., p. 297 Edinb., 1808, 4to.

M. Bruce, à son retour d’Abyssinie, en 1773, amena un certain nombre d’Ethiopies Parmi lesquels se trouvaient les suivants, d’après son biographe, qui se trouvent dans le à Kinnaird, la résidence familiale.

La version éthiopienne des Psaumesavec le Cantique des Cantiques, a été imprimée à Rome dès 1513. Les Psaumes furent réimprimés en 1515 à Cologne, et de nouveau avec le Cantique des Cantiques dans le Polyglotte de Londres. Le célèbre L’érudit éthiopien Ludolf publia deux éditions à Francfort en 1701. Celui a été accompagné d’une traduction latine, à l’intention des Européens ; · le. l’autre était uniquement Ethiopie, étant destiné à l’usage des indigènes, et était envoyé par les Hollandais à cet effet en Abyssinie. Les seules parties de l' livres historiques de l’Ancien Testament qui ont été imprimés sont les quatre premiers chapitres de la Genèse et du livre de Ruth, le premier à plusieurs reprises ; le second par J. G. Nisselius, en 1660. Des prophètes seuls Joël, Jonas, Sophonie et Malachie existent sous forme imprimée, de dates différentes et par des éditeurs différents. Le Nouveau Testament a été imprimé en Ethiopie à Rome, en 1548, sous la direction de trois Ethiopiens, qui s’appelaient Tesfa-Sion, Tensea-Waldahd Zaslasket qui étaient tous fils de Tecla Haimanot, du monastère romain du Mont Le Liban. Ils prirent les noms latins de Petrus, Paulus et Bernardinus. Cette édition a ensuite été réimprimée dans le London Polyglot, avec un traduction de Dudley Loftus. Il a été réimprimé depuis, avec une Traduction latine par le professeur Bode, à Brunswick, en 1752-1755, en deux volumes in-quarto. Les épîtres de saint Jacques, de saint Jean et de saint Jude ont été imprimées à Leyde, en 1654, accompagnées d’une traduction arabe par Théod. Petraeus.* L’ancienne version d’Ethiopie est généralement censée avoir été faite par Frumen-tius, qui le premier prêcha le christianisme en Ethiopie, dans le IVe siècle.

*Le Long. Bib. Sacra, éd. Masch, vol. i, Partie II, Sec. 6, p. 145-157. His* of Translations de Marsh, p. 95, 96. Marsh’s Michaelis, vol. II, t. I, ch. vii, sec. 17, et t. ii, p. 612.

Frumentius, l’apôtre d’Ethiope, appelé Fremonat par les Abyssins, était neveu de Métrope, philosophe de Tyr. Mérope, entreprenant un voyage vers Inde, emmenait avec lui deux de ses neveux, Frumentius et Edesius, avec qui l’éducation qu’on lui a confiée. Au cours du voyage de retour, le navire touché dans un certain port de la mer Rouge, pour prendre des provisions et de l’eau douce. Les barbares de ce pays, qui avaient rompu peu de temps auparavant leur alliance avec les Romains, s’emparèrent du vaisseau et assassinèrent tous les passagers et l’équipage, à l’exception de les deux jeunes gens, qui étudiaient leurs leçons sous un arbre à quelque distance. Leur innocence et leur jeune âge poussèrent les barbares à la compassion ; leur vie furent épargnés, et ayant été présentés au roi, qui résidait à Axoum, alors les capitale de l’Ethiopie, mais maintenant un méchant village, appelé Accum, il fut si charmé de leur esprit et de leur vivacité, qu’il ne se contenta pas de prendre un soin particulier de leur éducation, mais en peu de temps les a pris à son service, faisant d’Édésius son échanson, et de Frumentius, qui était l’aîné, son trésorier secrétaire d’État, en lui confiant tous les écrits publics et Comptes. Ils s’acquittèrent de ces fonctions avec intégrité et honneur, et la satisfaction de leur royal patron, qu’à son lit de mort il les a remerciés pour leurs services, et leur a donné leur liberté. Après sa mort, la reine, qui fut laissée régente pour son fils aîné, les pria de continuer à la cour, l’aider dans l’éducation de son fils, et le gouvernement de l’État. Le la direction principale des affaires fut confiée à Frumentius, qui, par son La fidélité et l’habileté furent le plus grand soutien et le plus grand réconfort pour la reine. Mais l’esprit pieux de Frumentius n’était pas aussi absorbé par l’attention aux négliger la promotion du christianisme ; à cette fin, il engagea plusieurs marchands chrétiens, qui y trafiquaient, à s’établir dans le pays ; et leur procura de grands privilèges, et toutes les commodités pour leur le culte religieux ; et, par sa propre ferveur et son exemple, il recommanda fortement la vraie religion aux Ethiopiens. Quand le jeune roi, qui s’appelait Aïzan, arriva et prit les rênes du gouvernement dans ses propres mains, les frères démissionnèrent de leurs fonctions ; mais, bien qu’on le priât de rester, Édésius retourna à Tyr. et Frumentius à Alexandrie. À son arrivée à Alexandrie, Frumen-tius raconta : au patriarche Athanase toute son histoire, et le pria instamment de envoyer des missionnaires en Ethiopie, ne doutant pas que leurs travaux ne soient la conversion de cette nation au christianisme. Athanase convoqué son clergé ensemble, et, sur leur avis unanime, ordonna Frumentius lui-même évêque des Éthiopiens. Revêtu du caractère sacré, Frumentius s’en retourna à Axoum, où il s’était déjà distingué par son intrépidité et sa capacité, et avait gagné l’estime et la vénération du peuple, par l’administration de par les préoccupations séculières du gouvernement, et par l’éducation de leur souverain. Éminemment couronné de succès dans ses travaux missionnaires, il a été capable de compter les souverain, et son frère Sazan, qu’il avait associé dans le thïone, parmi les convertis à la foi chrétienne ; des églises étaient partout érigées ; et à Le christianisme devint la religion avouée de la nation. Constantins, le l’empereur romain, s’efforça de les amener à adopter les principes de la Arius, et s’efforça d’obtenir la déposition de Frumen-tius, mais en vain ; pour l' difficulté d’accès à cette région, qui s’est depuis avérée préjudiciable à la l’avancement des connaissances parmi ses habitants, était à l’époque une heureuse conservateur de l’Église naissante, et a mis le pays hors de la portée de la son fanatisme impérial. L’époque de la mort de Frumentius n’est pas exactement constaté : les Latins le commémorent le 27 octobre ; les Grecs sur le 30 novembre ; mais de l’année nous sommes tout à fait ignorants. Le Les Abyssins l’honorent encore comme l’apôtre des Axumites, et placent les deux rois, Aizan et Sazan, ou Abreha et Atzbeha, parmi leurs saints.

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L’ancienne traduction des Écritures éthiopiennes étant devenue presque désuète, dans la langue ancienne et savante du pays, des tentatives ont été faites dans les temps plus modernes, pour traduire le volume sacré en amhariqueou dialecte vulgaire de l’Abyssinie ; particulièrement sous la direction de M. Asselin, le chargé d’affaires français au Grand Caire, qui, dans une communication au British and Foreign Bible Society en 1814, déclare que l’amharique, tel qu’il est parlé, à Gondar, est le dialecte le plus répandu dans les parties orientales de l’Afrique, qui bordent sur l’équateur ; et que c’est par ce dialecte que se font tous les rapports sexuels entre les indigènes de l’Abyssinie et les Arabes et les nègres de l’Abyssinie, l’intérieur ; et conclut en informant la société qu’il a transmis à l’Angleterre à la Genèse et à l’Exode dans ce dialecte. Le baron Silvester de Sacy, de Paris, dans un rapport présenté à l’Institut royal de France, sur les travaux de M. Asselin, informations intéressantes sur le dialecte amharique : » « langue, dit-il, que nous appelons communément éthiopienneet que les Abyssins appellent Lisana Gheezc’est-à-dire langue du royaume, est celle de la province de Tigre. à laquelle appartenait la célèbre ville d’Axoum. C’était la langue commune des L’Abyssinie, jusqu’à l’époque où Axoum cessa d’être la résidence royale, et quand l’autorité passa entre les mains des princes qui parlaient Dialecte amharique. Le gheez cependant, continuait d’être le seul dialecte utilisé dans le culte public et dans tous les actes du gouvernement ; le seul dialecte, en court, utilisé à l’écrit. C’est ainsi que les Égyptiens l’appellent la langue des livrestandis que l’amharique, comme étant celui de la famille régnante, est appelé la langue royale. Avec l’aide de l’Amharique, on peut parcourir toutes les provinces de l’Île-du-Prince-Édouard. Abyssinie, nonobstant les idiomes différents qu’ils emploient respectivement. Avant M. Asselin, les missionnaires des Jésuites, qui ont résidé longtemps l’Abyssinie, y avait traduit différentes parties des Saintes Écritures en la langue amharique. Aucune de ces productions n’est parvenue jusqu’à l’Europe ; Ce n’est pas non plus le cas en quoi ils consistent, ou ce qu’ils sont devenus. En conséquence de ces et d’autres communications à la Société biblique britannique et étrangère, sous-comité fut nommé, dont les savants et célèbres voyageurs, Le vicomte Valentia et Henry Salt, écuyer, furent membres constitués, pour le d’examiner les meilleurs moyens de fournir aux Abyssins le Saintes Écritures.*

Si l’on revient au IVe siècleon trouve un ouvrage de cette époque, intitulé Historia Evangelica, en quatre livres, écrit en bons vers hexamètres. C’est à proprement parler l’histoire de notre Seigneur, tel qu’il est rapporté dans les quatre évangélistes, et exprimé, aussi près que possible, selon les mots des écrivains sacrés eux-mêmes ; et on dit qu’il a a été la première tentative de livrer l’histoire évangélique en vers. L’auteur, Caius Vettius Aquilinus Juvencus, était un prêtre chrétien et un poète. né d’une famille noble espagnole. Il florissait vers l’an 330 et était l’auteur de plusieurs autres œuvres poétiques. L’Historia Evangelica a été imprimée plusieurs fois, et se trouve dans la Bibliotheca Patrumt. IV, p. 55.

- ↑ Cavei Hist. Lit. Sæc. iv, p. 150, 207. Clarke’s Succession of Sacred Literature, vol. i. Turner’s History of the Anglo-Saxons, t. II, p. 334. Lond. 1807, in-4°.

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On peut aussi remarquer le Cento Virgilianus de Proba Falconia, comme un exemple de la manière singula !״ dans que quelques-uns des chrétiens de ce siècle ont pressé les poètes païens dans la service du christianisme. C’est un poème d’une certaine longueur, dont les sujets sont l’histoire de la création, du déluge et du Christ, et sont racontées dans centos de Virgile. Plus de sept cents lignes sont si curieusement choisies dans les œuvres du barde de Mantoue, et placé de telle sorte qu’à l’aide de titres à la les principaux événements de ces histoires de l’Écriture sont décrit dans ses mots.

Proba Falconia était la femme d’un noble Romain, et se distinguait éminemment par piété et bienveillance. Les personnages les plus célèbres de son époque l’appréciaient amitié, et l’honorèrent dans leurs œuvres. Après la prise de Rome par Alaric, en 410, elle s’enfuit, ayant perdu son mari, avec sa fille Julianaj et sa petite-fille Démétria, en Afrique, où elle trouva un asile, et vivait sur le naufrage de sa fortune, honorée de l’estime des grands Augustin. La date de sa mort est incertaine.

Epiphane, un père de la chrétienté Church, comme on l’a appelé, est un autre auteur qui réclame notre estime. Il a été né en Palestine, vers 310 apr. J.-C. « Pour se qualifier pour l’étude de la Saintes Écritures, il apprit dans sa jeunesse l’hébreu, l’égyptien, le syriaque, les langues grecque et latine. Vers l’an 367, il fut élu évêque de Salamine, alors appelée Constantia, à Chypre. Son œuvre principale parut en 374, sous le titre de Panarium, ou « Boîte d’antidotes contre toutes les hérésies », dans lequel il donne l’histoire de vingt hérésies avant le Christ, et de quatre-vingts depuis la promulgation de la évangile. Un commentaire sur les Cantiques a été découvert parmi les manuscrits de la Vatican Vatican, par Monseigneur Foggini, préfet de la bibliothèque, qui a publié un édition exacte à Rome, en 1750, avec une savante préface. Les œuvres de Épiphane prouve qu’il était un homme d’une grande érudition, mais crédule et superstitieux; mais ses écrits sont rendus précieux par ses nombreuses citations d’écrivains profanes et ecclésiastiques, connus seulement par les fragments qu’il a été préservée. Dans son livre contre les hérésies, il dit que l’Évangile de saint S. Jean, et les Actes des Apôtres, traduits en hébreu, ont été conservés dans le trésor des Juifs à Tibériade. Il meurt en 403. alors qu’il revenait de De Constantinople à Salamine.*

* Butler’s Lives, vol. V. May. Le Long, Biblioth. Sacr., tom. t. I, p. 63.

VolI.—9

Mais le plus éminent bibliste du IVe siècle était Jérôme, dont la révision de la version latine de la Bible constitue la principale différence entre la Vulgate et l’ancien italique. Ce moine renommé naquit à Stridon, aujourd’hui Sdrigni, petite ville située sur les confins de la Pannonie, de la Dalmatie et de l’Italie, près d’Aquilée, vers l’an 331. Son père, Eusèbe, qui était chrétien, l’envoya achever ses études à Rome. C’est dans cette ville qu’il perfectionna sa connaissance des langues latine et grecque, son dialecte natal étant l’illyrique ; lire les meilleurs auteurs dans les deux langues ; et fit de tels progrès dans l’art oratoire, qu’il a plaidé quelque temps à la barre. Alors qu’il était étudiant à Rome, il a utilisé dimanche pour visiter, avec ses condisciples, les catacombes ou les cerne-teries de la martyrs : « Quand j’étais enfant, dit-il, j’étudiais les arts libéraux à Rome, et j’étais avaient l’habitude de faire un tour pour visiter les tombeaux des apôtres et des martyrs, avec d’autres du même âge et des mêmes inclinations, et souvent de descendre dans les grottes qui sont profondément enfoncés dans la terre, et avoir pour murs de chaque côté les corps de ceux qui qui y sont enterrés.

Pendant son séjour à Rome, ce fut le plus grand plaisir de Jérôme de recueillir un bonne bibliothèque, et se familiarise avec tous les meilleurs auteurs de différents Traduction; et telle était sa soif de connaissance, qu’en la poursuivant, il ne oubliait rarement de prendre ses repas habituels. Cicéron et Plaute étaient ses chefs délice. Il acheta un grand nombre de livres, en copia plusieurs, et s’en procura beaucoup à être transcrit par ses amis. Arrivés à l’état de l’homme, et désirant Améliorant ses études, il résolut de voyager. Accompagné de son ami Bonosus, il fit un tour dans la Gaule, où les Romains avaient érigé plusieurs écoles célèbres, surtout à Marseille, Toulouse, Bourdeaux, Autun, Lyon, et Trèves, examinant les bibliothèques et recueillant des informations de tous les côtés.

À Trèves, il a copié le livre de saint Hilaire sur les synodes et ses Commentaires sur les Psaumes et pendant qu’il était dans cette ville, il a fait l’expérience de ce qu’il considérait comme une conversion à Dieu » et résolut de faire profession de moine, ce qui, à son époque, ■signifiait surtout la vie d’un chrétien privé, reclus, sans entraves par certaines règles ou vœux.

Ayant recueilli tout ce qu’il put trouver en Gaule pour augmenter sa littérature trésor, il se rendit à Aquilée, où, à cette époque, florissaient beaucoup d’éminents et des hommes instruits. Avec beaucoup d’entre eux, Jérôme contracta une si grande intimité que leurs noms apparaissent souvent dans ses écrits ; Cromatius, premier prêtre, et ensuite évêque de cette ville, et à qui il dédia plusieurs de ses ouvrages, était l’un d’eux ; Toranius Ruffinus, célèbre surtout pour son amitié, et par la suite, pour ses controverses avec Jérôme, fut aussi moine d’Aquilée. Le monastère de cette ville fut le premier dans lequel Jérôme se retira ; mais par la suite, il se retira dans le désert inhospitalier de Chaicis, en Syrie, où il consacra lui-même à la lecture et à l’étude, avec une immense industrie. C’est dans cette retraite qu’il commença à apprendre la langue hébraïque : écrivant au moine Rusticus, il dit : « Je suis devenu l’élève d’un moine qui avait été Tew, pour apprendre de lui le Alphabet hébraïque ; et après que j’eus étudié avec le plus grand soin les règles judicieuses de Quintilien, l’élégance abondante et fluide de Cicéron, le style grave de Fronto, et la douceur de Pline, je m’habituais à des paroles sifflantes et essoufflées. Que de travail cela m’a coûté, que de difficultés j’ai traversées, combien de fois j’ai désespéré et je m’arrêtai, et comment je recommençai à apprendre, à la fois moi qui sentais le fardeau et ceux qui vivaient avec moi. Et je rends grâces à notre Seigneur de ce que j’ai maintenant cueillez des fruits sucrés de la graine amère de ces études.

À mais fatigué de l’opposition des moines du parti de Mélèce, qui l’a persécuté, parce qu’en parlant de la nature divine, il a employé le mot hypostase ; et, affligé d’une santé infirme, il quitta le désert, après après y avoir passé quatre ans, et il se rendit à Antioche. C’est là qu’il a été ordonné prêtre presbytre de l’Église, mais n’ira jamais plus loin dans les dignité. Peu de temps après son ordination, il se rendit en Palestine et visita la principaux lieux saints situés dans différentes parties de ce pays, mais Bethléem est sa résidence la plus habituelle. Il eut recours aux Juifs les plus compétents médecins, pour s’informer de tous les détails relatifs à tous les remarquables lieux mentionnés dans l’histoire sacrée ; et n’a négligé aucun moyen de se perfectionner lui-même dans la connaissance de la langue hébraïque. À cette fin, il s’adressa à lui-même au plus habile d’entre les Juifs ; l’un de ses maîtres en particulier, par les instructions duquel il s’est considérablement amélioré, parlait l’hébreu avec tant de la grâce, le vrai accent et la justesse de l’expression, qu’il a passé parmi les Des médecins juifs pour un vrai Chaldéen.

Vers l’an 380, Jérôme se rendit à Constantinople, pour étudier les Écritures sous la direction de Grégoire de Nazianze, qui était alors évêque de cette ville ; mais au départ de Grégoire Constantinople en 381, il retourna en Palestine, d’où il fut bientôt ensuite appelé à Rome, où il fut retenu par le pape Damase comme son secrétaire, et employé par lui à écrire ses lettres, à répondre aux consultations des évêques, et dans d’autres affaires importantes de l’Église.

Jérôme gagna bientôt à Rome l’estime universelle pour sa piété, son érudition et son savoir-faire. éloquence; et beaucoup parmi la noblesse, le clergé et les moines, cherchaient à être instruits par lui dans les Saintes Écritures. Les illustres Paula, Marcella et d’autres dames opulentes et pieuses, profitèrent aussi de ses instructions, et devinrent maîtrisant l’hébreu. Marcella, Paula, Blesilla, Eustochium, nous dit-il, lire et réciter avec la même aisance le Psautier en hébreu, en grec et en latin Langues. L’une de ses lettres les plus utiles est celle adressée à Laeta, épouse de Toxotius, fils de Paula, contenant des règles pour l’éducation de son enfant Fille. Quelques phrases peuvent inciter le lecteur à examiner l’épître, lui-même. « Qu’on l’élève, dit-il, comme Samuel était dans le temple, et que le Baptiste dans le désert ; dans l’ignorance la plus totale de la vanité et du vice. Laissez-la n’entendez jamais, n’apprenez ou ne parlez jamais de quoi que ce soit d’autre que ce qui peut conduire à la crainte de Dieu. Qu’elle n’entende jamais de mauvaises paroles ; mais dès qu’elle pourra parler, qu’elle apprenne certaines parties des Psaumes. Qu’elle ait un alphabet de petites lettres, fait de boîte ou ivoire, les noms de tous ceux qu’elle doit savoir, afin qu’elle puisse jouer avec eux, et que l’apprentissage peut être une diversion. Quand elle sera un peu plus âgée, laissez-la se former chaque lettre en cire avec son doigt, guidée par la main d’un autre : alors qu’elle soit invitée, par des prix et des présents adaptés à son âge, à joindre des syllabes entre elles, et d’écrire les noms des patriarches d’Adam. Qu’elle ait des compagnons d’apprendre avec elle, afin qu’elle soit stimulée par l’émulation et par l’écoute de leurs louanges. Elle ne doit pas être grondée ou battue, si elle est plus lente ; mais pour être encouragée, afin qu’elle se réjouisse de se surpasser, et qu’elle soit désolée de se voir elle-même dépassé, et derrière les autres ; n’enviant pas leurs pro-grets, mais se réjouissant de et l’admirant, tandis qu’elle lui reproche son propre retard. Un grand soin est de qu’elle ne conçoit aucune aversion pour les études, de peur qu’elles ne subsistent dans les années plus mûres. Il faut lui trouver un maître, qui soit un homme de vertu et de vertu. apprentissage; et un grand érudit ne croira pas au-dessous de lui d’enseigner la première éléments de lettres, comme Aristote l’a fait pour Alexandre le Grand. Il ne s’agit pas de sans lequel rien de grand ne peut être acquis. Il est nécessaire de veiller à ce que Elle n’apprendra jamais ce qu’elle aura ensuite à désapprendre. L’éloquence de l' Gracchi tirait sa perfection de l’élégance et de la pureté du langage de la mère ; Alexandre, le conquérant du monde, n’a jamais pu corriger les fautes de son la démarche et les manières, qu’il avait apprises dans son enfance de son maître Léonidas.

Après la mort de Damase, survenue en décembre 384, Jérôme retourna en Palestine et se retira à Bethléem, où Paula construisit un monastère pour lui, et où elle fonda aussi un couvent, dont elle était la gouvernante. Obligé d’agrandir son monastère, il vendit un domaine à cet effet, qu’il avait encore en Dalmatie ; et non seulement agrandit le monastère, mais aussi il érigea un hôpital, dans lequel il recevait des étrangers ; et quand beaucoup se sont enfuis Bethléem, lors du pillage de Rome par Alaric le Goth, en 410, il et leur apporta tout le secours et le réconfort possibles. À cet égard, retraite, il continua à poursuivre ses études avec une assiduité inlassable, et bien qu’il considéré comme un maître de l’hébreu, il s’adressa de nouveau à un célèbre rabbin juif, appelé Bar-Ananias, qui, pour une somme d’argent, vint lui apprendre pendant la nuit, que il ne pouvait pas offenser ses frères les Juifs ; et, avec un travail infatigable, il Il acquit aussi le Chaldéen et le Syriaque. Vers la fin de la vie, les études de Jérôme fut interrompu par une incursion de barbares, qui pénétrèrent à travers de l’Égypte à la Palestine ; et quelque temps après par la violence et les ravages de les Pélagiens, qui, après le concile de Diospolis, en 416, s’appuyant sur les protection de Jean de Jérusalem, envoyée l’année suivante une troupe de séditieux brigands à Bethléem, qui mirent le feu à tous les monastères, et les réduisirent à Jérôme lui-même s’échappa difficilement, et fut obligé de se retirer dans un château fort. Après l’orage, il reprit ses travaux, et les continua jusqu’à ce qu’il près de sa mort, causée par une fièvre, le 30 septembre de l’an J.-C. 420, dans la quatre-vingt-dixième ou quatre-vingt-onzième année de son âge.

* Butler’s Lives, vol. ix, 30 septembre, pp. 369-412. Milner’s Hist, de l’Église de Christ, vol. II, pp. 470-472. Hody, De Bibliorem Text. Orig., lib. III, ch. ii, p. 350, 359 et 360.

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Jérôme était un homme d’un esprit très vigoureux, mais d’un esprit hautain et enclin à à la superstition ; C’est pourquoi ses nombreux écrits controversés sont trop souvent aigri par une sévérité sarcastique, indigne d’un caractère si généralement excellent ; et beaucoup de ses traités théologiques sont mêlés de superstitieux sentiments qui prévalaient à cette époque. Mais en tant que critique et traducteur de la Bible, son la renommée est assurée, et après l’écoulement de quatorze cents ans demeure son éclat n’a pas diminué. Les révisions et la traduction du latin Les Écritures constituent ses travaux les plus importants. Il est probable qu’il ait été d’abord amené à examiner l’exactitude de l’ancienne version latine, ou italiqueet à la collationner avec la Septante, dont elle était une traduction, par le désir de faire taire les chicanes des Juifs, qui s’opposaient constamment à les chrétiens que leurs traductions étaient inexactes ; à laquelle il a été ajouté poussé par l’importunité de plusieurs de ses amis, et particulièrement du pape Damase, qui lui confia aussi la mission d’entreprendre une révision critique de le Nouveau Testament. Au début, il ne remarqua que les variations de certains livres de l’Ancien Testament, en particulier les Psaumes, du grec et de l’hébreu, obélus et astérisques, à l’exemple d’Origène ; mais à la longue, convaincue de l’insuffisance de l’ancienne version latine, même avec toutes ses propres corrections et améliorations ; et ayant aussi perdu la plus grande partie des manuscrits qui contenait la révision de l’Ancien Testament, par la trahison d’un personne à qui ils avaient été confiés, et qui les cachait ou les détruisait Il se mit sérieusement à en faire un nouveau à partir des meilleures copies hébraïques qu’il pourrait se procurer. C’est ce qu’il accomplit à différents intervalles, et plutôt par des départs qu’un travail continu, dans l’espace de quinze ans, au milieu de nombreuses contradictions, reproches et invectives amères. Les quatre livres des Rois ont été publié pour la première fois en l’an 391 ; peu de temps après suivirent les Prophètes, puis les les livres de Salomon, de Job, des Psaumes, d’Esdras, de Néhémie, des Chroniques, et enfin l’Octateuque, c’est-à-dire les cinq livres de Moïse, de Josué, de Juges et de Ruth, vers l’an 405. Ses qualifications pour le travail et les avantages particuliers qu’il lui présentait qu’il possédait comme traducteur des Saintes Écritures, sont ainsi décrites par un critique tardif : « Son érudition, sacrée ou profane, n’était pas moins étendue que celle d’Origène ; Son jugement et son goût étaient plus justes et plus exquis. Il avait une parfaite connaissance des langues grecque et latine, et était suffisamment versé en hébreu. Il avait des copies correctes de l’Hexapla, si ce n’est l’autographe lui-même devant lui. Il n’était pas très éloigné d’une école célèbre (Tibériade) de rabbins juifs, qu’il pouvait consulter selon l’occasion. Il avait traversé le et il a vu de ses propres yeux les principaux lieux mentionné dans l’histoire sacrée. Il connaissait les mœurs et les coutumes de l’ensemble du pays. Il en connaissait les plantes, les animaux et les autres productions. Avec tous ces avantages, et ses talents supérieurs ; Il était impossible qu’il ne le fît pas réussir.

* Prospectus de Geddes d’une nouvelle Traduction de la Sainte Bible, pp. 46, 41 Glasgow, 1786, 4to.

La révision critique de la Nouvelle Testament qu’il acheva en l’an 392, ou quelques années plus tôt ; Les quatre Les Évangiles ayant été publiés avant la mort de Damase. Cette révision de la Le Nouveau Testament, avec la traduction de l’Ancien par Jérôme, constitue le travail de base de la la Vulgate actuelle, en ce qui concerne aux livres canoniques, sauf que les Psaumes de la version italique ont été conservé, et plusieurs corrections introduites dans d’autres parties de l’Aquila, Théodotion, et Symmaque, ainsi que de l’italique. Jérôme a aussi traduit les livres de Judith et Tobie de Chaldée, qui font partie de la Vulgate copie des Apocryphes. Sa révision des Psaumes est parfois utilisée dans le de l’Église catholique romaine, et a reçu le nom de Psautier.

Il a été justement observé, « que la version de Jérôme a eu le destin de beaucoup œuvres considérables de génie. Il y avait un advo-. particulièrement parmi les vraiment savant ; et des ennemis violents, en particulier parmi les ignorants. Lucinius Bceticus, noble Espagnol, et très attaché aux Écritures, envoya six sténographes ou copistes d’Espagne à Bethléem, en 394, pour prendre, des copies de sa version et de ses autres œuvres. Sophronius, à la demande duquel Jérôme avait traduit certaines parties des Écritures hébraïques en latin, en a retraduit une partie de sa version en grec ; et Augustin, qui s’opposa d’abord violemment à la traduction de l’hébreu, l’approuva si hautement par la suite, qu’il en a extrait les passages qui composaient son Speculum ou « Miroir », ouvrage qui contenait une sélection des parties les plus choisies de l’Écriture, conçue pour ceux qui étaient trop pauvres pour acheter, ou trop occupés pour lire tous les écrits sacrés. Encore Près de deux cents ans s’écoulèrent avant que cette traduction ne reçoive la sanction de l’Église, beaucoup de contemporains de Jérôme au sujet d’une traduction de l’hébreu comme une innovation dangereuse : car, si étrange que cela puisse paraître, le La version des Septante était plus respectée dans l’Église latine que la version hébraïque Langue source. À l’époque, l’histoire aujourd’hui explosée de soixante-douze interprètes, tous par inspiration divine, tous traduisant indépendamment, mais chacun d’entre eux produisant la même traduction, croyait fermement au latin aussi bien qu’à la l’Église grecque ; et cette croyance, unie à la haine des Juifs et à une l’ignorance de l’hébreu, donnait à la version des Septante un rang plus élevé que celui de la l’original lui-même. À la fin du VIe siècle, le pape Grégoire le Grand donna à la traduction de Jérôme la sanction de l’autorité pontificale, en reconnaissant qu’il la considérait comme supérieure à toutes les autres versions latines, et c’est pourquoi il s’en servit lui-même ; et peu de temps après, Isidore de Séville que toutes les églises s’en servaient. Au XVIe siècle, la Vulgate a été déclarée authentique par le concile papiste de Trente ; et continue d’être le seul organisme public autorisé version romaine. l’Église catholique. La plupart des premières traductions européennes ont été faites à partir d’elle.

Jérôme était un écrivain rapide et volumineux. La traduction de Tobie était terminée en une journée ; et les trois livres de Salomon, il les appelle « l’œuvre de trois jours ». Et en plus de ses révisions et traductions des Écritures, il en était l’auteur des Commentaires sur les Prophètes, l’Ecclésiaste, Matthieu et les Épîtres de Paul aux Galates et aux Éphésiens, à Tite et à Philémon ; d’une histoire de Ecrivains ecclésiastiques ; de divers traités sur différents sujets, et d’un nombre d’épîtres élégantes et utiles.* L’editio princepsou première édition imprimée de ses œuvres, a été éditée par Érasme, et imprimée par Frobenius, à Bâle, en cinq volumes in-folio, 1516. L’édition de D. Vallarsius, imprimé à Vérone en onze volumes, 1734-42, est généralement considéré comme le meilleur. Le version authentique de Jérôme, d’après un beau manuscrit conservé à Paris, a été publiée en 1693, par H. Martianay et D. Pouget, et forme le premier volume de la Édition bénédictine de ses œuvres, en cinq vol., in-folio.+

* Sur les révisions, les traductions, etc., de Jérôme, l’auteur a principalement con■ convenait à Hody, De Bibl. Text. Orig., t. II, cap. ii, iii, iv. ; Fabricy, Titres Primitifs, t. I, p. 233-237, et t. II, p. 92-124 ; Calmet, Dissertation sur la Vulgate ; Marsh’s Lectures, lec. 4.

+ Bibliog. Diet., vol. iv.