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mitraillette puis à la grenade. Il avait été fini au
couteau, de toute évidence. C’était la même
chose dans la pièce suivante, mais comme
j’allais sortir, j’ai entendu une espèce de soupir.
J’ai regardé partout, retourné tous les corps, et
fini par trouver un petit pied, encore chaud.
C’était une petite fille de dix ans, mutilée par
une grenade, mais encore vivante... Partout
c’était la même vision horrible... Il y avait eu
quatre cents personnes dans ce village,
cinquante environ s‘étaient échappées et étaient
encore en vie. Tous les autres avaient été
délibérément massacrés de sang-froid, car
comme j’ai pu l’observer moi-même, ce gang
était parfaitement discipliné et n‘agissait que sur
ordre.
Après une autre visite à Der Yasin, je retournais
à mon bureau où je reçus la visite de deux
gentlemen en civil, bien habillés, qui
m‘attendaient depuis plus d’une heure. C’étaient
le commandant du détachement de l’Irgun et
son aide. Ils avaient préparé un papier qu’ils