Orge
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L’orge était généralement apprêtée sous
forme de galettes non levées. Ce pain lourd est moins nourrissant
que le pain de seigle ou de blé. Meilleur marché que le blé (2
Rois 7, 1,16; Apoc. 6, 6), l’orge était souvent l’aliment des
pauvres et des gens de la campagne. Comme l’avoine n’était
pas cultivée en Palestine, l’orge servait aussi parfois à
nourrir les chevaux (1 Rois 4, 28).
Cette infériorité de l’orge sur le blé éclaire de nombreux
textes bibliques (2 Rois 4, 42; Jug. 7, 13; Jean 6, 9,13). L’Eternel
était déshonoré par une offrande préparée avec l’orge à la
place du blé (Ezé. 13, 19). Une partie du salaire infamant
donné par Osée à la femme adultère était de l’orge (Osée
3, 2).
La moisson des orges précédait celle des blés (Ex. 9, 31 ;
Ruth 1, 22) et avait lieu en Palestine aux environs de la Pâque.
Le Seigneur multiplia cinq pains d’orge pour nourrir une foule
(Jean 6, 9) avant de déclarer qu’il était lui-même le pain de
vie (Jean 6, 35), nourriture incomparablement supérieure pour nos
âmes à tout ce que les hommes peuvent produire.
Parfaits
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L’adjectif "parfait" (en
grec : teleois, teleioô) a trois significations dans le N.T.,
en rapport avec la vie spirituelle du chrétien:
- 1. Le croyant est rendu parfait par l’œuvre de Christ. Cette
perfection caractérise sa position en Christ (Héb. 10, 14)
reçue par la grâce de Dieu. Le croyant lui-même n’y a
aucunement contribué.
- 2. Comme l’enfant doit croître pour atteindre son
développement complet (la stature adulte), de même le
chrétien doit pratiquement devenir parfait, c’est-à-dire
connaître sa position devant Dieu, la réaliser et vivre en elle (1
Cor. 2, 6; Phil. 3, 15; Héb. 5, 14). Il ne
faut cependant pas entendre par là une vie exempte de péché,
comme l’ont enseigné quelques-uns.
- 3. Lorsque le Seigneur Jésus reviendra pour prendre tous les
croyants auprès de lui, "ce qui est parfait sera venu" (1
Cor. 13, 10). Les croyants seront rendus parfaits, quant à
leur corps, leur âme et leur esprit (Phil. 3, 12). C’est
la gloire à venir.
Plomb
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Le plomb que tient le Seigneur dans la vision d’Amos
est rendu dans différentes versions par "plomb", niveau,
fil à plomb, niveau à plomb. C’est le seul usage de ce mot dans
l’A.T. Plusieurs pensent qu’il pourrait s’agir d’un
instrument composé d’un fil à plomb et d’une équerre
indiquant l’horizontale. Selon cette interprétation, le Seigneur
viendrait vérifier avec sa propre mesure la qualité du travail des
maçons avant de juger définitivement son peuple. Dans ce sens, on
peut voir aussi dans le plomb l’image d’un test dans nos vies
pour déterminer si les prétentions spirituelles ou morales sont
réelles ou non: "Celui qui dit: je le connais, et qui ne garde
pas ses commandements, est menteur, et la vérité n’est pas en
lui (1 Jean 2, 4).
Le "plomb" pourrait être plus simplement un instrument
jadis utilisé pour niveler un mur ou égaliser une paroi. Dans ce
sens le "plomb" ne serait pas un instrument de mesure mais
de jugement. Cette interprétation paraît davantage en accord avec
les deux visions précédentes de jugement, d’autant plus qu’Amos
a compris que la patience de Dieu est arrivée à son terme :
il n’intercède plus.
Poésie
(La) hébraïque
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Le texte de l’A.T. comprend des formes littéraires variées, en
particulier de longs passages poétiques. Environ 30% des versets
sont en poésie pure: la majeure partie des livres prophétiques et
la quasi-totalité des livres dits poétiques (de Job au Cantique
des Cantiques).
D’origine orientale, les poètes antiques d’Israël avaient des
idées bien différentes des nôtres concernant la poésie. En
regardant de plus près leur art poétique, nous serons
impressionnés par sa puissance et sa beauté.
Quelques connaissances de base de la poésie hébraïque aident à
mieux comprendre le message d’une grande partie de la Bible.
Toutefois l’étude de la poésie hébraïque oblige à mettre de
côté les idées occidentales sur la poésie. Comme en ougarit
(autre langue sémitique), la poésie hébraïque se caractérise
généralement par une grande irrégularité de rythme et une
absence d’arrangements réguliers de strophes.
- 1. Le parallélisme
La caractéristique fondamentale de la poésie hébraïque est la
construction en strophes de vers parallèles, qui contiennent une
pensée commune. Ce parallélisme s’exprime sous diverses formes:
- a. Parallélisme par synonymes (pensées voisines) :
Les vers parallèles expriment la même pensée par des mots
équivalents, mais différents.
Exemple : Ps. 19, 7
"La loi de l’Eternel est parfaite,
restaurant l’âme.
"Les témoignages de l’Eternel sont
sûrs rendant sages les sots."
Le parallélisme est évident entre :
- la loi de l’Eternel et les
témoignages de l’Eternel,
- parfaite et sûrs,
- restaurant l’âme et rendant sages
les sots.
- b. Parallélisme par antithèses (pensées opposées) :
Le second vers exprime l’idée opposée à celle exprimée
dans le premier.
Exemple : Prov. 28, 13
"Celui qui cache ses transgressions ne
prospérera point......
"Celui qui les confesse et les abandonne obtiendra
miséricorde."
- c. Parallélisme complémentaire :
La pensée du premier vers est complétée par celle du second.
Exemple : Prov. 4, 18
"Mais le sentier des justes est comme la lumière
resplendissante
"Qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit
établi."
- 2. La structure rythmique
Le rythme est aussi une caractéristique fondamentale de la pensée
hébraïque. Cependant, la métrique en hébreu est bien différente
de notre métrique française, ou de celle du grec ancien.
En hébreu ancien, seul compte le nombre des syllabes accentuées.
Le nombre des syllabes non-accentuées n’a pas d’importance. Une
conséquence majeure de cette règle est la grande liberté d’expression
qu’elle donne au poète.
Une difficulté surgit du fait que la prononciation de l’hébreu
et l’accentuation des mots se sont considérablement modifiées
depuis le deuxième millénaire avant Jésus Christ où les premiers
textes poétiques bibliques ont été composés. On peut toutefois
retrouver quelques jalons solides dans le rythme de cette poésie
hébraïque.
Le mètre (signifie ici l’élément de mesure des vers, selon le
nombre, le rythme et la succession des syllabes accentuées) le plus
commun dans l’A.T. est celui de deux séries de trois syllabes
accentuées (3 + 3). Mais on rencontre aussi des mètres de (3 + 2),
(2 + 2), (4 + 3), (2 + 2 + 2), (3 + 3 + 2), (3 + 3 + 3) et plusieurs
autres encore. Dans un même passage, les changements de rythme
peuvent être fréquents, donnant une grande variété à la poésie
hébraïque.
Il est assez difficile d’attribuer à ces mètres une certaine
unité de sens. Mais il est possible de dire que:
- le mètre (3 + 3) est par exemple caractéristique du livre
doctrinal des Proverbes.
- le mètre (2 + 2) du style lyrique du Cantique des Cantiques
- le mètre (3 + 2) est très émotionnel et exprime très bien une
grande peine, ou une grande joie : il est, par exemple,
utilisé pour les Lamentations de Jérémie.
- 3. Caractéristiques stylistiques
En plus du parallélisme et des structures métriques, d’autres
caractéristiques de style d’importance variée apparaissent. En
voici quelques exemples :
a. L’acrostiche :
Le Ps. 119 est un bon exemple d’acrostiche: tout le psaume est
subdivisé en 22 strophes. Chaque verset de la première strophe
commence par la lettre "aleph", première lettre de l’alphabet
hébraïque. Dans la deuxième strophe, chaque verset commence par
"beth" etc., jusqu’au "taw", vingt-deuxième
et dernière lettre de l’alphabet.
D’autres exemples d’acrostiches se trouvent dans :
- les psaumes 111 et 112,
- le psaume 145,
- la description de la femme vertueuse (Prov. 31, 10-31),
- les quatre premiers chapitres des Lamentations de Jérémie.
b. Le chiasme :
Il y a chiasme lorsque les mots de deux vers sont placés de
telle manière qu’ils se correspondent selon un ordre inverse.
Exemple : Gen. 9, 6, dont la traduction littérale est :
"Celui qui verse le sang d’un homme
"Par l’homme son sang sera versé.
c. L’assonance et la paronomase (La
paronomase est une figure de style qui rapproche des mots de
consonance semblable, mais de sens différent.)
L’assonance, dans la poésie hébraïque, est la similitude, entre
plusieurs mots, des sons qui les composent. Cette similitude repose
surtout sur les consonnes puisqu’elles sont à la base de l’hébreu
écrit.
Exemple : Gen. 49, 8,16,19.
Dans ces paroles de Jacob, il y a paronomase entre les noms de Juda,
Dan et Gad, tandis que la prophétie sur Gad inclut une assonance,
qui apparaît dans la traduction littérale (v. 19):
"A celui qui fait des incursions, des incursionistes feront des
incursions chez lui,
"Mais il fera des incursions sur les talons de ces
incursionistes."
d. L’allitération
Une allitération est la répétition de la première lettre d’une
série de mots (par exemple "sain et sauf"). Un
exemple se trouve en Es. 1, 18-20.
e. Le refrain
Des exemples de refrain sont donnés dans:
- le psaume 107 (v. 8,15,21,31),
- le psaume 136 (tous les versets),
- le Cantique des cantiques (2, 7 ; 3, 5 ; 8, 4).
- Autres caractéristiques
La poésie hébraïque présente d’autres caractéristiques, d’ordre
lexical ou grammatical, par exemple l’utilisation de mots très
rares ou seulement utilisés en poésie (comme le mot "Jah"
pour "Yahveh"), un emploi plus rare de l’article, etc.
Enfin, n’oublions pas que l’hébreu, comme les autres langues
sémitiques, est très imagé, tout particulièrement dans ses
formes poétiques.
Parfums
(les)
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Les parfums de l’Ecriture sont au nombre de douze.
Les huit premiers, deux groupes de quatre, se trouvent dans la
composition de l’huile de l’onction sainte et de l’encens
composé ; les quatre derniers sont dans le Cantique des
Cantiques.
1. Les parfums du sanctuaire (Ex.
30, 22-38)
Ils représentent les perfections morales vues en Jésus, dans
son humanité sainte et sans péché, dans sa gloire "comme d’un
fils unique de la part du Père", et dans ses souffrances comme
homme de douleurs.
La Myrrhe franche
C’est une résine très amère et d’odeur agréable.
Lorsqu’elle s’écoule librement de l’arbre, elle est nommée
"myrrhe franche". Elle présente les souffrances de l’homme
de douleurs (Es. 53, 3), méprisé des hommes et ressentant
profondément l’indifférence et l’incrédulité des siens
(Cant. 5, 5 ; Marc 14, 50, 66-72). La myrrhe nous
parle aussi de l’amertume de la mort acceptée en pleine
obéissance par le Fils de Dieu (Marc 14, 32-42).
Le Cinnamome aromatique
C’est aussi le cannelier dont le feuillage est toujours
vert ; il répand au loin son parfum. C’est une image de l’humanité
parfaite de Christ, dont le nom est "un parfum répandu"
et qui a la vie en lui-même. Dans un monde corrompu par le péché
et portant le sceau de la mort (Eph. 2, 3), Christ reçut le
parfait témoignage de la satisfaction de son Père:
"Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon
plaisir" (Matt. 3, 17 ; 17, 5).
Le Roseau aromatique
On le recueillait dans les marécages. Bien que toute la
plante soit parfumée, l’aromate était surtout extrait de la
racine qui plongeait "dans la boue profonde" (Ps. 69,
2). Le roseau qui plie sous le vent nous montre Christ participant
en sympathie aux épreuves qui courbent et froissent les
hommes ; il ne brise pas le roseau froissé (Es. 42,
1-3). Remarquons que, pour obtenir le parfum, on devait broyer la
plante : quelle image saisissante des souffrances de
Christ !
La Casse
Fruit d’un grand et bel arbre, elle symbolise la beauté
(Job 42, 14) et la gloire. L’évangéliste dit de
Christ : "nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un
Fils unique de la part du Père" (Jean 1, 14). C’est
le thème du "Cantique du Bien-aimé" : "Tu es
plus beau que les fils des hommes, la grâce est répandue sur tes
lèvres". Ses vêtements aussi sont "myrrhe, aloès et
casse" (Ps. 45, 8), car ses souffrances et sa mort font
partie de sa gloire en résurrection.
Préparés avec un hin d’huile d’olive, ces aromates constituent
"l’huile de l’onction sainte" . Les poids de roseau
aromatique et de cinnamome correspondent respectivement aux poids de
la myrrhe et de la casse, montrant ainsi que les perfections morales
et la douceur de Christ sont à la mesure de ses souffrances et de
sa gloire.
Quatre drogues composent l’encens :
Le Stacte
On trouve parfois, au cœur d’une larme de myrrhe, une
goutte de liqueur qui, desséchée dans une étuve se réduit en
poudre : c’est le stacte. Caché aux regards de l’homme, il
représente les plus profondes souffrances de Christ, celles que
Dieu seul peut sonder. L’angoisse du Seigneur Jésus à
Gethsémané, les terreurs de l’abandon de son Dieu et de sa
colère pendant les trois heures de ténèbres, en sont deux
exemples. Quel parfum est alors monté vers Dieu, quand notre
Sauveur lui disait : "Et toi, tu es saint..." (Ps. 22,
3) !
La Coquille odorante
Elle provient du fond de la mer et doit être broyée pour
livrer son parfum. Elle évoque donc les souffrances de Christ sous
les vagues du jugement de Dieu (Ps. 42, 7 ; Jonas 2,
3-10). Du sein de l’abîme et depuis la profondeur des eaux qui
passaient sur son âme, un parfum incomparable est ainsi monté
jusqu’à Dieu.
Le Galbanum
Cet ingrédient a, par lui-même, une odeur âcre et
désagréable, mais il ajoute de la force aux autres parfums.
Christ, à cause de ses perfections et de ses enseignements sans
flatteries, ne pouvait être "goûté" par les hommes
orgueilleux. Il était pour eux "une odeur de mort pour la
mort" ; mais pour la foi, il est "une odeur de vie
pour la vie" (2 Cor. 2, 15-16).
L’Encens pur
Cet encens auquel étaient associées les trois autres
drogues odoriférantes, brûle avec une flamme blanche et dégage
une fumée abondante ; d’où l’expression "faire fumer
l’encens" . Cette fumée qui s’élevait est aussi une image
de l’intercession de Christ, montant de son cœur vers Dieu (Ps. 141,
2). L’encens pur est nommé à part des trois autres
substances : il est le moyen par lequel leurs parfums montent
vers Dieu. Mais les quatre drogues sont ensemble pilées très fin,
à poids égal, ce qui évoque encore les souffrances de Christ et
nous rappelle que son intercession et sa louange sont basées sur
son dévouement à Dieu et sur son obéissance jusqu’à la mort de
la croix. (Voir aussi Héb. 2, 18).
2. Les aromates du Cantique des Cantiques (3, 13-14)
Ces aromates sont ceux que la "fiancée" réserve pour
son bien-aimé ; mais ce sont aussi des "plants",
placés dans le jardin clos, par celui à qui il appartient. Ils
représentent donc les sentiments d’amour et de reconnaissance
produits dans le cœurs de la bien-aimée par l’amour de celui qui
l’a aimée le premier. Comme toujours dans les relations du
racheté avec son Sauveur, de l’épouse avec l’époux, de l’Assemblée
avec Christ, c’est ce que Lui a donné et formé dans le cœur qui
lui appartient qui peut lui être rendu pour la joie de son propre cœur.
Nous trouvons trois aromates nouveaux : le henné et le nard,
le nard et le safran ; puis deux des composants de l’huile de
l’onction sainte et enfin la myrrhe, le Saint Esprit nous
rappelant ainsi que Christ est dans le sanctuaire. Le quatrième
aromate, l’aloès, est nommé ensuite.
Le Henné
Le Henné est une fleur blanche qui se présente en grappes
odorantes. Les fleurs sont une image de la gloire et de la puissance
de la résurrection. Ainsi, le Bien-aimé trouve son plaisir en sa
fiancée, car il l’a rachetée de sa condition ancienne (je suis
noire) elle est alors "agréable" dans le bien-aimé.
Le Nard
C’est un parfum de grand prix. Le Seigneur Jésus en a
fixé la valeur : c’est l’expression d’un amour vrai, qui
tient la première place dans le cœur de l’adorateur (Jean 12,
3-8). C’est le parfum du culte, comme le montre l’acte de Marie
de Béthanie ; il évoque la mort du Seigneur sur la croix. N’est-il
pas surtout le parfum de la Cène du Seigneur, par laquelle les
rachetés annoncent sa mort (1 Cor. 11, 26) ?
Le Safran
De même que le henné est associé au nard, le nard est
maintenant associé au safran, dont la couleur d’un jaune
éclatant parle de Christ glorifié. La gloire de Christ ressuscité
est ainsi liée au souvenir de ses souffrances à la croix.
Soulignons que le témoignage rendu par l’Eglise à la mort du
Seigneur est compris entre sa résurrection, (le henné) et le
moment où les siens le verront face à face dans la gloire
(safran).
L’Aloès
C’est le parfum symbolique de la mort du Seigneur. Il est
associé avec la myrrhe, dans l’onction du corps de Jésus (Jean 19,
39) et nous rappelle qu’il dut souffrir "beaucoup" et
être mis à mort. Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait prédit
par la bouche de tous les prophètes, savoir que son Christ devait
souffrir (Act. 3, 18).
Comme Israël lorsqu’il sera bientôt planté auprès des fleuves
(Nom. 24, 6), l’Eglise déjà répand autour d’elle le
parfum de la mort du Seigneur. Mais nous pensons aussi à la parole
de l’apôtre Pierre : "Dieu l’a ressuscité, ayant
délié les douleurs de la mort, puisqu’il n’était pas possible
qu’il fût retenu par elle" (Act. 2, 14). L’aloès
est essentiellement le parfum des "douleurs de la mort".
Paroles
(Les sept) de Christ sur la croix
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1. La suite des sept paroles
- 1. "Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils
font" (Luc 23, 34).
- 2. "En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec
moi dans le paradis" (Luc 23, 43).
- 3. "Jésus... dit à sa mère : Femme, voilà ton fils.
Puis au disciple : Voilà ta mère" (Jean 19, 26).
- 4. "Eli, Eli, lama sabachthani ? c’est-à-dire :
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?" (Matt.
27, 46).
- "Eloi, Eloi, lama sabachthani ? ce qui, interprété,
est : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ?" (Marc 15, 34).
- 5. "J’ai soif" (Jean 19, 28).
- 6. "C’est accompli" (Jean 19, 30).
- 7. "Père ! entre tes mains je remets mon esprit"
(Luc 23, 46).
2. Le caractère des sept paroles
La première et la dernière parole sont deux prières,
adressées par Jésus à son Père, l’une avant les heures de l’expiation,
l’autre après celle-ci.
La quatrième parole, la parole centrale, est la seule qui soit
répétée deux fois dans les évangiles, déjà annoncée
prophétiquement par David dans le psaume de l’expiation, qui
présente Christ comme sacrifice pour le péché (Ps. 22, 1).
C’est le cri d’angoisse de Celui qui était abandonné, à la
fin des heures de ténèbres.
Les deuxième et troisième paroles sont adressées à deux
créatures humaines, avant l’expiation. Au brigand repentant, le
Sauveur promet une place avec lui ce même jour dans le lieu des
délices éternelles. La troisième parole établit un lien divin
entre Marie, la mère de Jésus, et Jean, le disciple que Jésus
aimait, tout en exprimant l’effusion des affections humaines du
Fils de Dieu envers ceux qui avaient été proches de lui pendant sa
vie sur la terre.
Les cinquième et sixième paroles sont deux déclarations
prononcées par le Seigneur après les heures de l’expiation. L’une
constate l’accomplissement d’une parole prophétique (Ps. 69,
21) ; l’autre est le sceau divin de l’œuvre achevée (Jean
17, 4), dont les conséquences s’étendent jusque dans l’état
éternel (Apoc. 21, 5).
3. La portée morale des paroles du Seigneur pour le chrétien
Christ est le Sauveur, notre substitut sous la colère de Dieu
pendant les heures de ténèbres. Il est, au contraire, notre
modèle avant et après celles-ci.
Ses trois premières paroles expriment les œuvres de la vie divine.
La quatrième parole est l’expression de la douleur absolue.
Les trois dernières paroles présentent la nature et les
caractères de la vie divine, qui est Christ lui-même (1 Jean 5,
11-12).
Pour le chrétien, les fruits de la grâce découlent de la mort du
Sauveur.
La première parole nous parle de l’esprit de pardon et de support
mutuel dans l’amour (Col. 3, 12-13).
La deuxième montre le service précieux de l’évangéliste qui
présente aux hommes le chemin du salut par la foi pour la
bénédiction éternelle.
La troisième parole montre comment la mort de Christ établit un
lien divin des affections renouvelées entre les rachetés, membres
du corps de Christ. Un bel exemple en est donné dans les sentiments
de l’apôtre Paul à l’égard d’Onésime.
Les trois dernières paroles, en présentant les caractères de la
vie divine en Christ, montrent les résultats de son œuvre :
Rocher frappé, il donne la vie et rafraîchit l’âme assoiffée
avec les eaux de la vie (Apoc. 22, 17).
Le repos de son œuvre parfaite est, par grâce aussi, celui que
nous goûtons après le labeur accompli.
Enfin, la dépendance suprême de Celui qui remet son esprit entre
les mains de Son Père demeure le modèle parfait pour tous ses
rachetés.
4. L‘exemple d’Etienne, martyr
La grâce a été accordée à Etienne, le premier martyr
chrétien, de refléter d’une manière touchante les caractères
de son Sauveur. Ses deux dernières paroles ont été :
"Seigneur Jésus, reçois mon esprit", et :
"Seigneur, ne leur impute point ce péché" (Act. 7,
59-60),
présentant une similitude remarquable avec les paroles du Sauveur.
Tel était le résultat de sa contemplation du Seigneur de gloire
qui avait transformé son visage comme celui d’un ange (Act. 6,
15 ; 7, 55).
Toutefois, quelle différence entre le Sauveur et son précieux
témoin. Sur la croix, le Sauveur s’était adressé à son Père.
Etienne, lui, s’adresse à Christ comme Seigneur. En outre, les
deux prières d’Etienne sont inversées par rapport à celles du
Seigneur. Pour Christ, qui est la plénitude de la vie éternelle,
les œuvres de la vie peuvent s’exprimer (dans les trois premières
paroles), avant que soient présentés la nature et les caractères
de cette vie (dans les trois dernières paroles). Mais, pour le
racheté, les œuvres de la vie sont une conséquence du don de la
vie divine ; elles découlent de la mort du Sauveur.
Périodes
(Les trois) de l’histoire d’Israël
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Les quinze siècles qui séparent Moïse de la première venue de
Christ sur la terre sont partagés par la Parole en trois grandes
périodes, de durées à peu près égales. Chacune d’elles, d’environ
soixante-dix semaines d’années (soit 490 ans), présente des
offres spéciales de bénédiction au peuple et s’achève sur la
ruine du témoignage qui lui avait été confié.
1. De la sortie d’Egypte à l’établissement
de la royauté avec Salomon :
Selon le témoignage de l’Ecriture, la durée de cette période s’établit
comme suit :
de la sortie d’Egypte à la
fondation du temple (1 Rois 6, 1)
construction du temple (1 Rois 6, 38)
temps probable de l’aménagement du temple
|
480
7
3
490 |
La durée historique exacte de ces mêmes
événements ne nous est pas connue avec précision. Peut-être
est-elle différente de la durée ci-dessus. En tout état de cause,
la Parole (le seul guide sûr) souligne sept périodes pendant
lesquelles le peuple de Dieu a été asservi à ses ennemis par
suite de son infidélité (pendant le temps des juges).
1
2
3
4
5
6
7
|
Cushan-Rishhathaïm
(Jug. 3,
8)
Eglon, roi de Moab (Jug. 3, 14)
Jabin, roi de Canaan (Jug. 4, 3)
Madian (Jug. 6, 1)
Philistins et fils d’Ammon (Jug. 10, 8)
Philistins (Jug. 13, 1)
Philistins (1 Sam. 7, 2)
|
8
18
20
7
18
40
20
131 |
A l’issue de cette phase, l’infidélité d’Israël
avait entraîné la perte de l’arche et le jugement de :
"I-Cabod, disant : La gloire s’en est allée d’Israël"
(1 Sam. 4, 21). Dieu répond alors en grâce en donnant à
son peuple comme roi David et Salomon, tous deux précieux types de
Christ.
2. De Salomon à la
transportation de Babylone :
Cette deuxième période est celle de la royauté en Israël. L’infidélité
de Salomon à la fin de son règne a entraîné le schisme entre
Juda (les deux tribus de Juda et Benjamin) et Israël (les dix
autres tribus). La continuité de l’histoire du peuple (et des
voies de Dieu à son égard) est tracée par celle des vingt rois de
Juda.
Le recouvrement du règne de certains rois ne permet pas de
déterminer exactement la durée de cette période. Elle se termine
par la transportation de Juda à Babylone, pendant soixante-dix ans.
Le pays se repose alors de ses sabbats (2 Chr. 36, 21).
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
|
Roboam
Abija
Asa
Josaphat
Joram
Achazia
Athalie
Joas
Amatsia
Ozias
|
17
3
41
25
8
1
6
-
29
52 |
|
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
|
Jotham
Achaz
Ezéchias
Manassé
Amon
Josias
Joakhaz
Jéhoïakim
Jéhoïakin
Sédécias
|
16
16
29
55
2
31
-
11
-
11
393 |
|
Les meilleurs éléments connus à ce jour
permettent de situer la transportation entre les dates de (-605) et
(-536). La fin du règne de Sédécias serait en (-586).
3. Du retour de Babylone à l’instauration
du règne spirituel de Christ :
L’Ecriture ne donne que très peu de détails sur cette troisième
phase, sauf pour souligner la continuité du chemin de la foi dans
les témoins de Christ (Héb. 11, 35–38). Les jalons de l’histoire
des nations pendant cette période se trouvent dans le livre de
Daniel, en particulier pendant la période des Macchabées (Dan. 11,
3–35). Quatre cents ans de silence s’écoulent entre la voix du
dernier messager de l’Eternel, Malachie, et la venue de Christ sur
la terre.
La parole prophétique compte le temps en semaines d’années (de
sept ans). Cette troisième période dure soixante-dix semaines
(Dan. 9, 24), qui se décomposent comme suit :
- Reconstruction de
Jérusalem : (Néh. 1, 1)
- Baptême de Christ: fin de la
69ie semaine et début de la 70ie semaine. Christ fut
retranché au milieu de cette dernière semaine après un
ministère de trois ans et demi.
- Jusqu’à Christ et à sa mort (le Messie est
retranché) :
(Dan. 9, 25-26)
- Jugements de la fin de la nation d'Israel qui fut détruite
par l'armée romaine en l'an 70.
Total : 70 semaines, soit
|
7
62
1
490 |
4. Les trois périodes et
Christ :
Les trois phases précédentes sont signalées dans la généalogie
de Christ, le Messie d’Israël.
- a. Abraham à David,
- b. David à la transportation,
- c. Depuis la transportation de Babylone jusqu’au Christ.
Pour que chaque période comprenne 14 générations, l’Esprit de
Dieu omet à dessein plusieurs rois, notamment le fils d’Athalie.
Esdras aussi, lorsqu’il donne son inscription généalogique ( Esd.
7, 1–5) ne mentionne pas sept noms dans la chaîne continue
de ses ascendants.
Promesses
(Les)
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Après qu’il a obéi à l’appel de Dieu, Abraham reçoit des
promesses de la part de Dieu : il aura une postérité
nombreuse (Israël) qui possédera le pays de Canaan, puis toutes
les nations de la terre seront bénies en lui. Après l’offrande
de son fils Isaac, la promesse de la bénédiction des nations est
confirmée à sa semence, qui est Christ (Gal. 3, 16). Les
promesses sont sans condition. Elles s’accompliront pour Israël
aux derniers jours, mais les chrétiens jouissent déjà de leurs
effets.
Parmi les nombreuses promesses de Dieu, on peut citer par
exemple :
- "la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise
avant les temps des siècles" (Tite 1, 2),
- la venue de l’Esprit Saint : "Le Consolateur, l’Esprit
Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera"
(Jean 14, 26),
- le retour du Seigneur : "Je reviendrai et je vous
prendrai auprès de moi" (Jean 14, 3), "Le Seigneur
lui-même... descendra du ciel" (1 Thes. 4, 16).
Propitiation
(Propitiatoire)
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Fréquemment employés dans l’Ancien
Testament, ces mots dérivent en hébreu d’un verbe qui signifie
couvrir. Le propitiatoire désigne le couvercle d’or qui fermait l’arche
de l’alliance, dans le tabernacle dressé par Moïse selon les
prescriptions divines.
C’est par le sang des sacrifices aspergé sur le propitiatoire,
une fois par an au jour des propitiations (Lév. 16 et 23,
27), que les péchés d’Israël étaient couverts, que
propitiation était faite pour leurs péchés.
Cela annonçait le sacrifice de Christ que Dieu a envoyé "pour
être la propitiation pour nos péchés" (1 Jean 4, 10),
et qu’il a "présenté pour propitiatoire, par la foi en son
sang" (Rom. 3, 25).
Propitiation
et Substitution
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Le péché de l’homme avait gravement offensé Dieu. Le
sacrifice de Christ à la croix l’a entièrement satisfait et lui
permet d’être favorable – propice – à celui qui croit. C’est
la propitiation, l’œuvre qui a été faite entre Dieu, le Dieu
saint et Christ, la victime parfaite (Rom. 3, 24-25). Dans ce
sens, la portée de la propitiation est immense et s’étend au
monde entier (Rom. 3, 22a ; 1 Jean 2, 2). Mais le
bénéfice ne s’applique qu’à ceux qui croient Dieu (Rom. 3,
22b).
Le mal doit recevoir sa juste rétribution : Christ l’a
supportée sur la croix. Il a porté les péchés de tous ceux qui
croient, il en a fait l’expiation. Bien que ce mot ne se trouve
pas dans le N.T., de nombreux passages en attestent la réalité
pour le croyant. C’est le côté de l’œuvre de la croix vu
entre Christ et le croyant.
Si le terme substitution – le fait que Christ a pris la place du
croyant sous le jugement de Dieu pendant les trois heures de ténèbres
de la croix – ne se trouve pas dans l’Ecriture, la notion est
clairement exprimée dans la Parole soit dans l'A.T. (Lév. 16,
20-22), soit dans le N.T. (Héb. 9, 28). Les croyants, et eux
seuls, "les plusieurs" (ou mieux : "un grand
nombre") peuvent s’attribuer par la foi cette vérité.
Publicain
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Collecteur juif d’impôts opérant pour le
compte de l’occupant romain. Soupçonnés de s’enrichir aux
dépens du peuple et souvent considérés comme traîtres, les
publicains étaient méprisés et assimilés dans l’opinion aux
pécheurs notoires qui ne tenaient pas compte de la loi de Moïse.
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