Notre étude nous amène maintenant au point où nous pouvons considérer la vraie nature de la consécration. Nous avons devant les yeux la seconde moitié du chapitre sixième des Romains, du verset 12 à la fin. Dans Romains 6.12-13 nous lisons: « Que le Péché ne règne donc point dans votre corps mortel et n'obéissez pas à ses convoitises. Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant devenus vivants, de morts que vous étiez, et offrez vos membres à Dieu comme des instruments de justice. » Le mot clé dans ce passage est « donnez», et il s'y trouve cinq fois, aux versets 13, 16 et 19 1.
1 Il y a dans ce passage deux verbes grecs, paristaito et paristemi, qui sont traduits par « donner», « offrir» ou « livrer». Dans Romains 12.1, Paristemi est traduit par « offrir». Dans 2 Corinthiens 11.2, Colossiens 1.28 et Luc 2.22, il est rendu par « présenter». Les deux mots grecs ont un sens d'action que rend bien notre mot « présenter» ou « donner ». « Livrer» contient plutôt une idée passive d'abandon, qui a beaucoup déteint sur la pensée évangélique, mais qui n'est pas en harmonie avec le contexte que nous avons ici dans Romains.
Ce mot « donnez» a souvent été considéré comme étant la base de la consécration, mais sans que soit considéré soigneusement son contenu. C'est évidemment ce qu'il signifie, mais non dans l'acceptation commune du sens. Il ne s'agit pas de la consécration au Seigneur de notre « vieil homme », avec ses instincts et ses ressources - notre sagesse naturelle, notre force et d'autres dons, - pour qu'Il l'emploie.
Cela apparaît clairement au verset 13. Remarquons cette phrase: « comme étant devenus vivants, de morts que vous étiez». Paul dit: « Donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant devenus vivants, de morts que vous étiez,» Cela nous définit le point où commence la consécration. Car ce dont il est question ici, ce n'est pas la consécration de quelque chose appartenant à la vieille création, mais seulement de ce qui a passé, à travers la mort, dans la résurrection. Le « donnez» dont il est parlé résulte de la connaissance que j'ai, que mon vieil homme a été crucifié. Savoir, se considérer comme ... se donner à Dieu ; tel est l'ordre divin.
Lorsque je sais réellement que j'ai été crucifié avec Lui, je me reconnais spontanément comme mort (versets 6 et 11), et lorsque je sais que j'ai été ressuscité avec Lui d'entre les morts, je me considère de même comme « vivant pour Dieu en Jésus-Christ» (versets 9 et 11). En effet, les deux aspects de la croix, celui de la mort et celui de la résurrection, doivent être acceptés par la foi. Lorsque je suis arrivé à ce point, je me donne moi-même à Dieu. Dans la résurrection, Il est la source de ma vie - en réalité, Il est ma vie; je ne puis donc que Lui donner tout, car tout est à Lui, et rien à moi. Mais si je ne passe pas par la mort, je n'ai rien à Lui consacrer, et il n'y a rien en moi que Dieu puisse accepter, car Il a condamné à la croix ce qui ne peut pas Lui être consacré, et seule la résurrection a rendu possible la consécration. Me donner à Dieu signifie que, désormais, je considère ma vie entière comme appartenant au Seigneur.
Remarquons que ce don, cette « offrande » concerne les membres de mon corps - ce corps qui, comme nous l'avons vu, est désormais hors d'emploi à l'égard du péché. « Donnez-vous vous-mêmes ... et offrez vos membres», dit Paul j et encore: « livrez vos membres» (Romains 6.13 et 19).
Dieu me demande de considérer désormais tous mes membres, toutes mes facultés, comme Lui appartenant entièrement.
C'est une grande chose de découvrir que je ne m'appartiens plus à moi-même, mais que je suis à Lui. Si les vingt euros que j'ai dans ma poche m'appartiennent, je puis en disposer librement. Mais s'ils appartiennent à quelqu'un qui me les aurait confiés, je ne puis les dépenser pour acheter ce qui me plaît et je veillerai à ne pas les perdre. La véritable vie chrétienne commence lorsque l'on sait cela. Combien d'entre nous savons que, parce que Christ est ressuscité, nous sommes vivants « pour Dieu » et non pour nous-mêmes ? Combien d'entre nous n'osons pas employer notre temps, notre argent ou nos talents pour nous-mêmes, parce que nous avons compris qu'ils sont au Seigneur, et non point à nous-mêmes ? Combien d'entre nous avons un sens si fort d'appartenir à Un Autre, que nous n'osons pas gaspiller dix euros de notre argent, ni une heure de notre temps, ni aucune de nos forces physiques ou mentales?
Un frère chinois voyageait un jour en chemin de fer, et il se trouva dans un compartiment en compagnie de trois incroyants qui voulaient jouer aux cartes pour tuer le temps. Comme il leur manquait un quatrième partenaire, ils invitèrent ce frère à se joindre à eux.
- Je regrette de vous décevoir, leur dit-il, mais je ne puis pas prendre part à votre jeu, car je n'ai pas apporté mes propres mains.
- Que voulez-vous dire? demandèrent-ils, déconcertés.
- Ces deux mains ne m'appartiennent pas, leur répondit-il, puis il leur expliqua le changement de propriétaire qui s'était fait en lui. Ce frère considérait les membres de son corps comme appartenant totalement au Seigneur. C'est cela la vraie sainteté.
Paul dit: « Mettez vos membres au service de la justice, votre sanctification » (ou « sainteté ») (Romains 6.19). Faites-en un acte 'bien précis. « Donnez-vous vous-mêmes à Dieu. »
Qu'est-ce que la sainteté? Beaucoup de personnes pensent que nous devenons saints par l'extirpation de ce qui est mauvais en nous. Non, nous devenons saints en étant mis à part pour Dieu. Au temps de l'Ancien Testament, lorsqu'un homme était choisi par Dieu pour être entièrement à Lui, il était publiquement oint d'huile, et il était déclaré « sanctifié". Il était ensuite considéré comme mis à part pour Dieu. De la même manière, des animaux ou des choses matérielles -un agneau, ou l'or du temple - pouvaient être sanctifiés, non pas en arrachant quelque chose de mauvais qui était en eux, mais en les mettant ainsi à part, exclusivement pour le Seigneur. « Sainteté ", dans le sens hébraïque, signifie quelque chose qui a été mis à part, et toute véritable sainteté est sainteté « à l'Éternel » (Exode 28.36). Je me donne entièrement à Christ: voilà la sainteté.
Me donner moi-même à Dieu signifie que je reconnais être entièrement à Lui. Ce don de moi-même est un acte précis, tout aussi précis que le fait de « me considérer comme ... ". Il doit y avoir un jour dans ma vie, où j'ai passé de mes propres mains dans les siennes, et à partir de ce jour, je Lui appartiens, à Lui, et non plus à moi-même. Cela ne signifie pas que je me consacre pour être pasteur ou missionnaire. Il existe, hélas, beaucoup de missionnaires qui ne sont pas vraiment consacrés eux-mêmes à Dieu, dans le sens que nous venons d'exprimer. Ils ont « consacré ", comme ils le disent, quelque chose d'entièrement différent, c'est-à-dire leurs propres facultés naturelles, non crucifiées, pour faire son œuvre ; mais ce n'est pas la véritable consécration. A quoi devons-nous donc nous consacrer? Non pas à l'œuvre chrétienne, mais à la volonté de Dieu, pour être et faire tout ce qu'Il veut.
David avait beaucoup d'hommes puissants. Certains étaient généraux, d'autres sentinelles, selon les tâches que le roi leur assignait. Il nous faut être prêts à être, ou général, ou sentinelle, accomplissant notre part simplement, comme Dieu le veut, et non selon notre propre choix. Si nous sommes chrétiens, Dieu a tracé un chemin pour nous ; une « course », comme l'appelle Paul dans 2 Timothée 4,7.
Ce n'est pas seulement le chemin de Paul, mais celui de chaque chrétien, qui a été clairement tracé par Dieu, et il est d'une importance suprême que chacun de nous, nous connaissions le chemin que Dieu a tracé pour nous, et que nous y marchions. «Seigneur, je me donne à Toi avec ce seul désir de connaître le chemin que Tu as tracé pour moi, et d'y marcher », Voilà le don véritable.
Quelle bénédiction si, à la fin de notre vie, nous pouvons dire avec Paul: « J'ai achevé ma course ! » Mais quelle douleur si, en arrivant au terme de notre vie, nous découvrons que nous avons suivi la mauvaise voie. Nous n'avons qu'une vie à vivre ici-bas, et nous sommes libres d'en faire ce que nous voulons, mais si nous cherchons notre propre satisfaction, notre vie ne glorifiera jamais Dieu. J'entendis un jour un chrétien pieux dire: «Je ne veux rien pour moi-même j je veux que tout soit pour Dieu. » Est-ce que nous désirons quelque chose en dehors de Dieu, ou tous nos désirs sont-ils concentrés sur sa volonté ? Pouvons-nous réellement dire que la volonté de Dieu est « bonne, agréable et parfaite» pour nous? (Romains 12.2).
C'est en effet de notre volonté dont il est question ici. Cette volonté forte et dominatrice qui est la mienne doit aller à la Croix, et il faut que je me donne entièrement au Seigneur. Nous ne pouvons pas demander à un tailleur de nous faire un vêtement si nous ne lui donnons pas de tissu, ni à un entrepreneur de nous construire une maison si nous ne lui procurons pas les matériaux nécessaires ; de même, nous ne pouvons pas espérer du Seigneur qu'Il vive Sa vie en nous, si nous ne Lui donnons pas nos vies pour qu'Il y demeure. Sans réserve, sans contestation, il faut nous donner au Seigneur pour qu'Il fasse de nous ce qui Lui plaît. « Donnez-vous vous-mêmes à Dieu. »
Si nous nous donnons sans réserve à Dieu, beaucoup d'ajustements devront se faire dans nos vies: dans notre famille, notre travail, nos relations dans l'Église, nos opinions personnelles. Dieu ne permettra pas que quoi que ce soit de nous-mêmes subsiste. Son doigt touchera, point par point, tout ce qui n'est pas de Lui, et Il nous dira: « Ceci doit disparaître ». Sommes-nous prêts à cela? C'est une folie que de résister à Dieu, et il est toujours sage de se soumettre à Lui. Nous reconnaissons que, plusieurs d'entre nous, nous avons encore des controverses avec le Seigneur. Il veut une chose, tandis que nous en voulons une autre. Il y a des choses que nous n'osons pas sonder, pour lesquelles nous n'osons pas prier, auxquelles nous n'osons pas même penser, de peur de perdre notre paix. Nous pouvons ainsi nous dérober à certains problèmes, mais cela nous fait sortir de la volonté de Dieu. Il est toujours si facile de sortir de sa volonté, mais combien il est précieux de nous remettre entre ses mains, pour qu'Il puisse agir en nous comme Il veut.
Combien il est précieux d'avoir conscience d'appartenir au Seigneur, et de n'être point à nous-mêmes! Il n'y a rien de plus précieux au monde. C'est ce qui nous donne la certitude de sa présence continuelle, et la raison en est claire. Il me faut premièrement avoir la certitude d'appartenir à Dieu, pour avoir ensuite la conscience de sa présence en moi. Lorsque je me serais reconnu comme Lui appartenant, je ne ferai plus rien dans mes propres intérêts, car je suis sa propriété exclusive. « Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes Les esclaves de celui à qui vous obéissez. » (Romains 6.16) Le mot « esclave» est, en effet, bien approprié. Nous le rencontrons à plus d'une reprise dans cette seconde partie de Romains 6.
Quelle est la différence entre un serviteur et un esclave? Un serviteur peut servir un maître, sans que celui-ci ait sur lui le droit de propriété. Si le serviteur aime son maître, il peut le servir, mais s'il ne l'aime pas, il peut lui donner son congé, et chercher un autre maître. Il n'en est pas ainsi pour l'esclave. L'esclave est non seulement le serviteur d'un autre, il en est la propriété. Comment suis-je devenu l'esclave du Seigneur? Lui, de son côté, m'a acheté, et moi, de mon côté, je me suis donné à Lui. En vertu de la rédemption, je suis la propriété de Dieu, mais pour être son esclave, je dois me donner volontairement à Lui, car Il ne m'y contraindra jamais.
Ce qui est à regretter chez beaucoup de chrétiens d'aujourd'hui, c'est qu'ils ont une idée trop restreinte de ce que Dieu demande d'eux. Avec quelle légèreté ils diront: « Seigneur, je suis prêt à tout. » Savons-nous que Dieu nous demande notre vie même? Il y a des rêves caressés, une forte volonté, des relations précieuses, un travail très cher, qui devront être abandonnés; c'est pourquoi, si nous ne voulons pas le faire entièrement, ne nous donnons pas à Dieu. Car Dieu nous prendra au sérieux, alors même que nous ne l'aurions pas fait sérieusement.
Que fit le Seigneur lorsque le garçon de Galilée lui apporta son pain? Il le rompit. Dieu brisera toujours ce qui Lui est offert. Il brise ce qu'Il prend, mais après l'avoir brisé, Il le bénit et l'emploie pour répondre aux besoins des autres. Lorsque vous vous donnez au Seigneur, Il commencera par briser ce que vous Lui avez offert. Tout semble aller mal, et vous protestez et croyez voir des fautes dans les voies de Dieu. Mais en rester là, ce ne serait être qu'un vase brisé, sans aucune utilité pour le monde, parce que vous êtes allé trop loin pour qu'il puisse encore se servir de vous, et sans utilité pour Dieu également, parce que vous n'avez pas été assez loin pour qu'Il puisse se servir de vous. Vous n'êtes plus en accord avec le monde, et vous êtes en contestation avec Dieu. C'est une tragédie pour beaucoup de chrétiens,
Le don de soi-même au Seigneur doit être un acte initial et fondamental. Ensuite, jour après jour, je dois continuer ce don de moi-même, sans trouver injuste la manière dont Il se sert de moi, mais en acceptant avec actions de grâces cela même qui révolte la chair.
Je suis au Seigneur, et je ne me considère plus comme étant à moi-même, mais je reconnais en toutes choses son droit de propriété et son autorité. C'est l'attitude que Dieu demande, et la maintenir, c'est la vraie consécration. Je ne me consacre pas pour être un missionnaire ou un prédicateur ; je me consacre à Dieu, pour faire sa volonté, là où je me trouve, que ce soit à l'école, à l'atelier, au bureau ou à la cuisine, acceptant tout ce qu'Il me confie comme étant le meilleur, car tout est bon pour ceux qui sont entièrement à Lui.
Puissions-nous toujours avoir cette conscience vivante que nous ne sommes point à nous-mêmes.
LE DESSEIN ETERNEL
Nous avons montré que, pour vivre la vie chrétienne normale, nous avons besoin de révélation, de foi et de consécration. Mais si nous ne voyons pas le but que Dieu s'est fixé, nous ne comprendrons jamais clairement pourquoi ces expériences sont nécessaires pour nous amener à ce but. Donc, avant de considérer plus profondément la question de l'expérience intérieure, fixons premièrement notre attention sur le grand but divin qui est devant nous.
Quel est le dessein de Dieu dans la création? Et quel est son des- sein dans la rédemption? Il peut être résumé en deux phrases, tirées de chacune de nos deux parties des Romains : « la gloire de Dieu» (Romains 3. 23), et « la gloire des enfants de Dieu» (Romains 8.21) .
Nous lisons, dans Romains 3. 23 : « Tous ont Péché et sont privés de la gloire de Dieu.» Le dessein de Dieu pour l'homme était la gloire, mais le péché a entravé ce dessein et a empêché l'homme d'arriver à la gloire de Dieu. Lorsque que nous pensons au péché, nous pensons instinctivement au jugement qu'il entraîne; nous l'associons invariablement à la condamnation et à l'enfer. La pensée de l'homme est toujours tournée sur le châtiment qu'il devra subir s'il pèche, mais la pensée de Dieu est toujours occupée par la gloire que l'homme perdra, s'il pèche. Le résultat du péché, c'est que nous sommes privés de la gloire de Dieu; le résultat de la rédemption, c'est que nous sommes de nouveau sur le chemin de la gloire. Le but de Dieu dans la rédemption, c'est la gloire, la gloire, la gloire.
Cette méditation nous amène au chapitre 8 des Romains, où ce sujet est développé dans les versets 16 à 18 et dans les versets 29 et 30. Paul dit:
Nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec Lui. afin que nous soyons aussi glorifiés avec Lui. En effet, j'estime qu'il n'y a aucune proportion entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui doit être manifestée en nous ... Ceux qu'II a connus d'avance, Il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, afin que Celui-ci soit le premier-né de plusieurs frères. Et ceux qu'II a prédestinés, Il les a aussi appelés; ceux qu'II a appelés, Il les a aussi justifiés, et ceux qu'II a justifiés, Il les a aussi glorifiés. (Romains 8.16-18, 29-30).
Quel était le but de Dieu? C'était que son Fils Jésus-Christ soit le premier-né de plusieurs frères, tous devant être rendus conformes à son image. Comment Dieu réalisa-t- Il ce but? « Ceux qu'Il a justifiés, Il les a aussi glorifiés ». Le dessein de Dieu, dans la création et la rédemption, était donc de faire de Christ le Fils premier-né de beau- coup de fils glorifiés, Peut-être à première vue cela ne signifie-t-il pas grand-chose pour plusieurs d'entre nous, mais arrêtons-nous pour y réfléchir plus attentivement.
Il nous est dit, dans Jean 1.14, que le Seigneur Jésus était le Fils unique de Dieu: « La Parole a été faite chair; elle a habité parmi nous ... et nous avons contemplé sa gloire, une gloire telle que celle du Fils unique venu d'auprès du Père.» Le fait qu'Il était le Fils unique de Dieu signifie que Dieu n'avait pas d'autre fils que Lui seul. Il était auprès du Père de toute éternité. Mais, nous est-il dit, Dieu n'était pas satisfait que Christ demeurât le Fils unique: Il désirait aussi qu'Il fût son premier-né. Comment un Fils unique peut-Il devenir un premier-né ? La réponse est simple : il faut que le Père ait d'autres enfants. Si vous avez un seul fils, il est le fils unique, mais si vous avez d'autres enfants par la suite, le fils unique deviendra le premier-né.
Le dessein de Dieu, dans la création et la rédemption, c'était d'avoir de nombreux enfants. Il nous désirait, nous, et ne pouvait être satisfait sans nous. Il y a quelque temps, je fis une visite à M. George Cutting, l'auteur d'une brochure bien connue: « Sécurité, Certitude et joie». Lorsque je fus introduit en la présence de ce saint homme, âgé de quatre-vingt-treize ans, il prit ma main dans la sienne, et me dit de son ton tranquille et ferme: « Frère, le savez- vous? Je ne puis pas me passer de Lui. Et le savez-vous? Il ne peut pas se passer de moi. » Bien que je sois resté auprès de lui durant plus d'une heure, son grand âge et sa faiblesse physique rendaient impossible une conversation suivie. Mais le souvenir que m'a laissé cet entretien, c'est la répétition fréquente de ces deux affirmations: « Frère, le savez-vous? Je ne puis me passer de Lui. Et le savez-vous? Il ne peut se passer de moi. »
En lisant l'histoire du fils prodigue, la plupart des lecteurs sont impressionnés par toutes les difficultés qu'il rencontra; ils concentrent leur pensée sur les moments pénibles qu'il eut à traverser. Mais ce n'est pas le but de la parabole. « Mon fils ... était perdu, et il est retrouvé» : voilà le cœur du récit. Ce qui importe, ce n'est pas ce que le fils a souffert, mais plutôt ce que le père a perdu, C'est Lui qui souffre; c'est Lui qui perd. Une brebis est perdue: qui en supporte la perte? Le berger. Une pièce d'argent est perdue: qui en supporte la perte? La femme. Un fils est perdu: qui en supporte la perte? Le Père. Voilà la leçon du chapitre 15 de Luc.
Le Seigneur Jésus était le Fils unique, et en tant qu'unique, Il n'avait pas de frères. Mais le Père envoya le Fils, afin que l'Unique devienne le Premier-né, et que le Fils bien-aimé ait beaucoup de frères. Nous avons là toute l'histoire de l'Incarnation et de la croix ; et là nous trouvons enfin l'accomplissement du dessein de Dieu, qui est « d'amener beaucoup de fils à la gloire» (Hébreux 2.10).
Dans Romains 8.29, nous lisons: « beaucoup de frères» ; dans Hébreux 2.10: « beaucoup de fils ». Du point de vue du Seigneur Jésus, ce sont des « frères » ; du point de vue de Dieu, ce sont des « fils ». Les deux termes, d'après leur contexte, suggèrent l'idée de maturité. Dieu cherche des fils dont la croissance soit complète ; mais il ne s'arrête pas encore là. Il ne veut pas que ses fils vivent dans un grenier, un garage ou un champ; Il les veut dans sa maison; Il veut qu'ils partagent sa gloire. C'est là l'explication de Romains 8.30 : « Ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. »
L'état de fils -la pleine expression de son Fils -c'est la pensée de Dieu pour beaucoup de fils. Comment pouvait-Il réaliser cela ? En les justifiant et en les glorifiant. Dans toutes ses actions à leur égard, Dieu a toujours ce but en vue. Il veut avoir des fils, et avoir ces fils mûrs et responsables, avec Lui dans sa gloire. Il a fait tout ce qui était nécessaire pour que le Ciel soit rempli de fils glorifiés. Tel était son dessein dans la rédemption.
Comment le Fils unique de Dieu pouvait-Il devenir son Fils premier-né ? Cela nous est expliqué dans Jean 12.24 : « En vérité, en vérité, je vous le déclare, si le grain de froment ne meurt après être tombé dans la terre, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits.» Qui était ce grain de blé? C'était le Seigneur Jésus. Dans tout l'univers, Dieu ne possédait qu'un seul « grain de blé» ; Il n'en avait pas un second. Dieu mit cet unique grain de blé dans la terre; il mourut; et dans la résurrection, le grain unique devint le grain premier-né, car de ce seul grain sont nés beaucoup d'autres grains.
En ce qui concerne sa divinité, le Seigneur Jésus reste seul, « le Fils unique de Dieu». Pourtant, dans un autre sens, depuis la résurrection et durant toute l'éternité, Il est aussi le premier-né, et sa vie, à partir de ce moment, se trouve dans beaucoup de frères. Car, nous qui sommes nés de l'Esprit, nous sommes devenus par là « participants de la nature divine » (2 Pierre 1.4), non pas, cependant, par nous-mêmes, mais seulement par notre dépendance de Dieu et en vertu de notre position « en Christ». Nous avons « reçu l'Esprit d'adoption par lequel nous crions : Abba, c'est-à-dire: Père! L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8.15-16). C'est par l'Incarnation et la croix que le Seigneur Jésus a rendu ceci possible. Là, le cœur de Dieu, son cœur de Père a été satisfait, car par l'obéissance de son Fils jusqu'à la mort, le Père a acquis ses nombreux fils.
Le premier et le vingtième chapitre de Jean sont très précieux à cet égard. Au commencement de son Évangile, Jean nous parle de Jésus comme du « Fils unique venu d'auprès du Père» (jean 1.14). A la fin de son Évangile, Jean nous rappelle comment, après que le Seigneur Jésus fut mort et ressuscité, Il dit à Marie-Madeleine: « Va vers mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu» (jean 20.17). Jusque-là, dans cet Évangile, le Seigneur avait souvent dit: « le Père» ou« mon Père». Maintenant, après sa résurrection, Il ajoute, « ••• et votre Père », C'est le Fils aîné, le premier-né, qui parle. Par sa mort et sa résurrection, beaucoup de frères ont été amenés dans la famille de Dieu; c'est pourquoi, dans ce même verset, Il les appelle de ce nom même « mes frères ». « Il n'a pas honte de les appeler frères» (Hébreux 2.11).
Dieu avait planté un grand nombre d'arbres dans le jardin d'Eden, mais « au milieu du jardin» - c'est-à-dire dans un endroit bien en évidence - Il avait planté deux arbres: l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Adam avait été créé innocent; il n'avait pas la connaissance du bien et du mal. Imaginons un homme adulte, d'une trentaine d'années par exemple, qui n'aurait aucune notion du bien et du mal, ni aucune faculté pour les discerner!
Ne dirions-nous pas d'un tel homme qu'il n'est pas développé?
Eh bien, c'est exactement ce qu'était Adam. Et Dieu le fit entrer dans le jardin, et lui dit en substance: « Le jardin est rempli d'arbres, rempli de fruits, et tu peux manger librement du fruit de chaque arbre. Mais au milieu même du jardin, il y a un arbre appelé" l'arbre de la connaissance du bien et du mal"; tu n'en mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. Cependant, souviens-toi que le nom de l'autre arbre, tout près, est Vie. »
Quelle est donc la signification de ces deux arbres? Adam avait été, pour ainsi dire, créé moralement neutre: ni pécheur, ni saint, mais innocent. Et Dieu mit devant lui ces deux arbres, afin qu'il puisse exercer un libre choix. Il pouvait choisir l'arbre de vie, ou bien il pouvait choisir l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Or, la connaissance du bien et du mal, bien que défendue à Adam, n'est pas mauvaise en soi. Sans elle, Adam était en un sens limité, parce que, en lui-même, il était incapable de décider de la conséquence morale de ses actes. Le discernement du bien et du mal ne résidait pas en lui, mais en Dieu seul, et la seule ligne à suivre pour Adam, lorsqu'il était en présence d'un problème, c'était de s'en référer à l'Éternel Dieu.
Tant qu'il est dans le jardin, Adam représente une vie totale- ment dépendante de Dieu. Ces deux arbres symbolisent donc deux principes profonds; ils représentent deux ordres de vie: le divin et l'humain. « L'arbre de vie », c'est Dieu Lui-même, car Dieu est la vie. Il est la forme la plus élevée de la vie, et Il est aussi la source et le but de la vie. Et le fruit ? Qui est-ce ? C'est notre Seigneur Jésus-Christ. L'on ne peut pas manger l'arbre, mais on peut en manger le fruit. Personne ne peut recevoir Dieu, en tant que Tel, mais nous pouvons recevoir le Seigneur Jésus. Le fruit est la partie comestible, la partie de l'arbre qui peut être reçue. Puis-je donc le dire avec respect ? Le Seigneur Jésus est véritablement Dieu sous une forme qui peut être reçue. En Christ, nous pouvons recevoir Dieu.
Si Adam avait pris de l'arbre de vie, il aurait eu part à la vie de Dieu et serait ainsi devenu un « fils» de Dieu, parce qu'il aurait eu en lui une vie venant de Dieu. Il y aurait eu alors la vie de Dieu en union avec l'homme : une race d'hommes ayant en eux la vie de Dieu, et vivant dans une dépendance continuelle de Dieu pour maintenir cette vie. Mais si, se tournant de l'autre côté, Adam prenait du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il développerait sa propre humanité, dans les lignes naturelles, et en dehors de Dieu. Il atteindrait un sommet de connaissance; il se suffirait à lui-même; il aurait le pouvoir en lui-même d'exercer un jugement indépendant, mais il ne posséderait pas la vie de Dieu.
Telle était l'alternative placée devant lui. En choisissant le chemin de l'Esprit, le chemin de l'obéissance, il pouvait devenir un « fils » de Dieu, vivant en dépendance de Dieu pour avoir continuellement cette vie; ou bien, suivant le cours naturel, il pouvait arriver par lui-même à un certain degré et devenir un être indépendant, jugeant et agissant en dehors de Dieu. L'histoire de l'humanité est le résultat du choix que fit Adam.
Adam choisit l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et se mit ainsi sur la base de l'indépendance. En faisant cela, il devint (ce que l'homme est désormais à ses propres yeux) un homme «pleine- ment évolué »; Il pouvait disposer de son intelligence; il pouvait lui-même prendre ses décisions; il pouvait marcher ou s'arrêter. A partir de ce moment, son « intelligence s'ouvrit» (Genèse 3.6). Mais la conséquence de son acte fut pour lui la mort plutôt que la vie, parce que ce choix signifiait une complicité avec Satan et le plaçait ainsi sous le jugement de Dieu. C'est pourquoi l'accès à l'arbre de vie lui fut ensuite interdit.
Deux ordres de vie avaient été proposés à Adam: celui de la vie divine, dans la dépendance de Dieu, et celui de la vie humaine, avec ses ressources « indépendantes ». Le choix que fit Adam de ce dernier fut péché, parce qu'il s'allia par là avec Satan pour entraver le dessein éternel de Dieu. C'est ce qu'il fit, en choisissant de développer son humanité -pour devenir peut-être un homme très bien, même un homme « parfait» à son point de vue - mais en dehors de Dieu. La fin devait être la mort, parce qu'il n'avait pas en lui la vie divine, nécessaire à la réalisation du dessein de Dieu dans son existence, et parce qu'il avait préféré devenir, par « l'indépendance », un agent de l'Ennemi. C'est ainsi que, en Adam, nous sommes tous devenus pécheurs, dominés comme lui par Satan, sujets comme lui à la loi du péché et de la mort, et méritant comme lui la colère de Dieu.
Nous voyons ainsi le divin pourquoi de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus. Nous voyons aussi la raison divine de la vraie consécration, de la nécessité de nous « considérer comme morts pour le péché, mais comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ », et de nous « donner à Dieu », comme devenus vivants de morts que nous étions », Nous devons tous aller à la Croix, parce que ce qui est en nous par nature est une vie attachée au « moi», soumise à la loi du péché. Adam a choisi une vie personnelle au lieu d'une vie divine j aussi Dieu dut-Il rassembler tout ce qui était en Adam et le mettre de côté. Notre « vieil homme » a été crucifié. Dieu nous a tous mis en Christ, et L'a crucifié, en tant que der- nier Adam, et tout ce qui est d'Adam a ainsi disparu.
Alors, Christ ressuscita sous une forme nouvelle; avec un corps, mais « en Esprit », et non plus « dans la chair». « Le dernier Adam est esprit vivifiant» (1 Corinthiens 15.45). Le Seigneur Jésus a mainte- nant un corps ressuscité, un corps spirituel, un corps glorieux et, puisqu'Il n'est plus dans la chair, Il peut être reçu par tous. « Celui qui me mange vivra par moi ", dit Jésus (jean 6.57). Les Juifs s'indignaient à la pensée de manger sa chair et de boire son sang, mais ils ne pouvaient évidemment pas Le recevoir alors, puisqu'Il était encore dans la chair. Maintenant qu'Il est dans l'Esprit, chacun de nous peut Le recevoir; et c'est en recevant sa vie de résurrection que nous devenons enfants de Dieu. « A tous ceux qui l'ont reçu, Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à tous ceux ... qui sont nés de Dieu" (jean 1.12-13).
Dieu n'est pas à l'œuvre pour réformer notre vie. Sa pensée n'est pas de l'amener à un certain degré de perfectionnement, car elle est sur un plan entièrement faux. Sur ce plan, Dieu ne peut plus amener l'homme à la gloire. Il doit avoir un homme nouveau, né de nouveau, né de Dieu. La régénération et la justification vont de pair.
Il y a différents plans de vie. La vie humaine se trouve entre la vie des animaux inférieurs et la vie de Dieu. Il est impossible de franchir l'abîme qui nous sépare du plan supérieur ou du plan inférieur; et la distance qui nous sépare de la vie de Dieu est infiniment plus grande que celle qui nous sépare de la vie des animaux inférieurs.
Je rendis visite un jour à un dirigeant d'église, retenu dans son lit par la maladie, et que j'appellerai ici « M. Wong » (bien que ce ne soit pas son vrai nom). C'était un homme très cultivé, docteur en philosophie, et estimé dans toute la Chine pour ses principes de morale élevée; il avait été longtemps engagé dans une œuvre chrétienne. Mais il ne croyait pas à la nécessité de la régénération; il annonçait uniquement un évangile social.
Lorsque j'entrai chez M. Wong, son chien favori était couché auprès de son lit. Après lui avoir parlé des choses de Dieu et de la nature de son œuvre en nous, je montrai le chien et lui demandai son nom, Il me dit qu'il s'appelait Fido.
« Fido est-ce son nom ou son prénom? continuai-je. -
C'est son nom tout court, répondit-il.
-Voulez-vous dire que c'est son prénom? Puis-je l'appeler Fido Wong ? insistai-je.
- Certainement pas ! s'écria-t-il.
- Mais il vit dans votre famille, ajoutai-je encore. Pourquoi ne l'appelez-vous pas Fido Wong ? Puis, en désignant ses deux filles, je lui demandai: " Vos filles ne sont-elles pas Mesdemoiselles Wong ? " -Oui!
- Alors, pourquoi ne puis-je pas appeler votre chien Monsieur Wong ? Le docteur éclata de rire, et je continuai. Voyez-vous où je veux en venir? Vos filles sont nées dans votre famille, et elles portent votre nom, parce que vous leur avez communiqué votre vie. Votre chien peut être un chien intelligent, bien dressé, remarquable à tous points de vue; mais la question n'est pas "Est-ce un bon ou un mauvais chien? " Simplement: " Est-ce un chien? " Il n'a pas besoin d'être méchant pour ne pouvoir être un membre de votre famille; il suffit qu'il soit un chien. Le même principe s'applique au problème de votre relation avec Dieu, La chose importante, ce n'est pas que vous soyez un homme plus ou moins bon, plus ou moins mauvais, mais simplement : " Etes-vous un homme? " Si votre vie se trouve sur un plan inférieur à celui de la vie de Dieu, vous ne pouvez pas appartenir à la famille de Dieu. Durant toute votre vie, votre but a été, de transformer par la prédication, des hommes mauvais en hommes bons; mais les hommes, comme tels, qu'ils soient bons ou mauvais, ne peuvent avoir avec Dieu aucune relation vitale. Notre seule espérance, à nous hommes, c'est de recevoir le Fils de Dieu, et quand nous Le recevons, c'est sa vie en nous qui fait de nous des fils de Dieu. »
Le docteur vit la vérité et devint ce jour-là un membre de la famille de Dieu, en recevant le Fils de Dieu dans son cœur.
Ce que nous possédons aujourd'hui en Christ est plus que ce qu'Adam a perdu. Adam était seulement un homme évolué. Il resta sur ce plan, et ne posséda jamais la vie de Dieu. Mais nous qui recevons le Fils de Dieu, nous recevons non seulement le pardon des péchés, mais aussi la vie divine, représentée dans le jardin par l'arbre de vie. Nous recevons, par la nouvelle naissance, quelque chose qu'Adam n'a jamais possédé; nous avons ce qui lui manquait.
Dieu veut des fils qui seront cohéritiers avec Christ dans la gloire. C'est le but. Mais comment pourra-t-Il l'atteindre? Prenons maintenant Hébreux 2.10-11 : « Il convenait que Celui pour qui et par qui sont toutes choses, voulant amener beaucoup de fils à la gloire, élevât à la perfection, par les souffrances, l'auteur de leur salut. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus du même Père. C'est pourquoi il ne dédaigne pas de donner à ceux-ci le nom de frères. »
Nous avons ici deux parties en présence, c'est-à-dire « beaucoup de fils» et « l'auteur de leur salut ", ou bien, en d'autres termes: « Celui qui sanctifie» et « ceux qui sont sanctifiés », Mais il est dit de ces deux parties: « qu'ils sont tous issus d'un seul ». Le Seigneur Jésus, comme homme, tirait sa vie de Dieu et, dans un sens différent mais non moins réel, nous tirons notre vie nouvelle de Dieu. Il a été « conçu ... de l'Esprit Saint» (Matthieu 1.20), et nous sommes « nés de l'Esprit », « nés de Dieu» (jean 3.5; 1.13).
Ainsi, dit Dieu, nous sommes issus d'Un seul. La préposition « de », en grec, a précisément le sens de « issus de », Le Fils premier-né et les nombreux autres fils sont tous (bien que dans des sens différents) « issus» de la seule Source de vie. Réalisons-nous que nous avons, aujourd'hui, la même vie que celle que Dieu possède? La vie qu'Il a dans les cieux est la vie qu'Il nous a donnée ici-bas, sur cette terre. C'est le précieux « don de Dieu» (Romains 6.23), C'est pour cette raison que nous pouvons vivre une vie de sainteté. Ce n'est pas notre propre vie qui a été changée, mais la vie de Dieu qui nous a été donnée.
Avons-nous remarqué que, dans cette méditation du dessein éternel, toute la question du péché finit par disparaître? Il n'a plus de place. Le péché est entré avec Adam, et même lorsqu'il a été effacé, comme il doit l'être, nous ne sommes que ramenés au point où était Adam. Mais, en nous liant de nouveau au dessein de Dieu, et en nous rendant pour ainsi dire l'accès à l'arbre de vie, la rédemption nous a donné bien au-delà de ce qu'Adam avait possédé. Elle nous a rendus participants de la vie de Dieu Lui-même.