IMPOSTURE
SUR LE DIABLE ET LES DÉMONS
par Jean leDuc
- Dédié à William, un frère en Christ du Québec qui m'a motivé à rédiger ce document. -
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TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
Le Nouveau Testament et l'avènement du Prince des Ténèbres
Le sens figuratif de l'Apocalypse
CHAPITRE 3
LA CONTRIBUTION DE L'ÉTYMOLOGIE
CHAPITRE 4
LES ILLUSIONS DE L'ANGÉOLOGIE MYTHIQUE
CHAPITRE 5
L'HOMME CACHÉ QUI RÉSIDE DANS LE CŒUR
CHAPITRE 6
LES FANTASMES DIABOLIQUES DE LA PSYCHOLOGIE
Les Démons comme délires psychotiques
CHAPITRE 7
La Possession comme phénomène de Personnalité Multiple
CHAPITRE 8
ABSURDITÉS DE LA POSSESSION ET DE L'EXORCISME
CHAPITRE 1
On aurait tendance à croire que la technologie du 21ie siècle aurait mit fin aux mythes et anciennes superstitions réservés aux peuples ignorants et crédules, mais on se tromperait grandement. Le Diable et ses hordes de démons seraient-ils de retour pour occasionner toutes sortes de ravages dans notre société dite civilisée ? A en croire la prolifération des exorcistes chez les sectes dites Évangéliques où nous voyons toutes sortes de charlatans pratiquer la délivrance de démons chimériques, l'ange déchu revient en force encore plus que du temps de Jésus et ses disciples. Il ne connaît pas de frontière sociale, pas même de barrière religieuse ou géographique. Les exorcistes schizophrènes paranoïaques sont parés à toute éventualité, nous voyons toutes sortes de séances de délivrance surgir dans les milieux de frénésies extatiques comme chez les Pentecôtistes et les Charismatiques, et les groupes dissidents de la Troisième Vague comme la secte de Michelle d'Astier, nommée aussi la reine des démons, et plusieurs autres qui lui ressemblent comme Claude Payan, Allan Rich, etc. Plusieurs d'eux savent pertinemment que derrière le masque de l'invisible ne se cache pas toujours le visage d'un Satan mythique, mais l'opportunité de l'ignorance des crédules qu'ils utilisent à leurs avantages.
L'histoire du démon se confond avec celle d'un christianisme contrefait. Depuis la chute de l'empire romain, des prétendus chrétiens n'ont cessé de dénoncer la mainmise du Diable sur tous les îlots de la superstition. Le culte des idoles, la magie, la divination, la vénération des arbres et des rivières, sans compter les hérésies de toute nature, sont considérés par la chrétienté apparente comme autant d'attaques d'un Lucifer imaginaire. On retrouve même dans ces délires obsessionnels évangéliques dits charismatiques, une résurgence de croyances superstitieuses sur les incubes et les succubes considérés comme démoniaques. Le mot «incube» vient du latin et désigne «ce qui se couche dessus», ce que certains qui souffrent d'un dérèglement de conscience d'une psychose avancée nomme des «maris de nuit». Tandis que la «succube» ou «femme de nuit» est celle qui se couche dessous. L’incube est regardé par ces insensés comme le démon qui débauche les femmes, la succube débauche les hommes. Nous sommes en plein domaine ici d'imaginations débridées et de maladies mentales.
On clame tout haut que ces choses sont mentionnées dans la Bible et que le chrétien doit y croire, mais la Bible mentionne aussi des dragons à sept têtes et dix cornes et personne à ce jour en a vu aucun volé dans le ciel et n'en verra jamais. Elle mentionne aussi des chevaux volants, mais aucun n'a su passé la bride à une de ces créatures célestes fantasmagoriques. Vrai que la Bible mentionne que Jésus et ses disciples chassaient des démons, mais le mot démon, terme non traduit du Grec «daïmôn», ne détient pas le sens mythique et superstitieux que ces gens lui attribut généralement, ni ceux de «diabolos» et de «Satanas». Depuis l’antiquité jusqu’à la fin du moyen âge, bien que n’en ayant jamais vu, des milliers de pauvres gens croyaient qu’il existait des êtres hybrides du genre taureau ailé ou autres. Le plus célèbre était un grand oiseau ayant un corps de cheval qu’ils appelaient licorne. D'autres y voyaient des chimères, monstre fabuleux composite, de formes diverses, ayant généralement la tête d'un lion, le corps d'une chèvre, la queue d'un dragon et crachant du feu; ou des gargouille monstrueuses qui inspiraient l'épouvante. De nos jours plusieurs évangéliques sont tellement détraqués de la réalité qu'ils croient en l'existence réelle de vampires et de loup-garous, c'est juste s'ils ne voient pas des lutins et des sorcières enfourcher leur balais. Même qu'une certaine névrosée, Michelle d'Astier de la Vigerie, pratique la délivrance d'esprits de sirènes, d'esprits de tortues, d'esprit de girafes, etc, ce qui est le comble de l'absurdité et des gens y croient dur comme fer. On aurait l'impression que tout un Zoo demeure à l'intérieur de l'homme. Bientôt elle se mettra à chasser l'esprit de yerik, l'esprit d'equidius, l'esprit de marteaurau, et l'esprit de thanator, et de toutes les autres créatures de la planète Pandora. Selon cette aliénée mentale qui pratique la zoolâtrie, toutes les créatures mythologiques sont des démons qu'il faut chassés. Peut-être faudrait-il qu’elle commence par se regarder dans un miroir et chasser l’image dégoûtante qu’elle y voit.
L’intelligence de l’homme et sa faculté de raisonnement ayant évolué, à l’heure actuelle plus personnes ne croit en de telles absurdités que l'on réserve à des comptes de fées pour amuser les enfants. Mais la croyance en l'absurde est devenue la mode parmi les évangéliques superstitieux qui sont remplis de préjugés et de présomptions de tous genres. Ces gens crédules, trop paresseux pour s'informer correctement, préfèrent croire en n'importe quoi sauf la vérité, car celle-ci demande de s'enquérir soigneusement et cela est trop de trouble pour eux. Ils refusent la saine instruction et se donnent avec joie aux illusions de leurs imaginations détraquées. Mieux aussi croire aux opinions insensées de tous et chacun et aux stupidités qui sortent de la bouche de leurs pasteurs, après-tout ne sont-ils pas qualifiés académiquement pour les instruire dans toute la vérité des Saintes-Écritures ?
Dans notre monde contemporain qui ne détient plus aucune valeur spirituelle, il est à la mode de nier l’existence d’un personnage appelé Satan ou le Diable et de même s'en moquer. On doit s'en attendre, cela est tout à fait normal pour des gens non chrétiens qui n'ont ni foi en Dieu ni au Diable. Par contre ce qu'on s'attend le moins est de voir des gens dits chrétiens et supposément éclairés du Saint-Esprit, soutenir des notions mythiques et superstitieuses par rapport aux Diable et aux démons sous prétentions qu'elles sont solidement bibliques. Leur ignorance des Saintes-Écritures est alarmante, ils n'ont absolument aucune idée de ce que dit le Texte Sacré dans les originaux Hébreu et Grec sur ce sujet, et présentent leurs folles assomptions comme étant la vérité même qu'il faut croire obligatoirement pour être considéré chrétien. On voit clairement qu'ils se donnent à toutes sortes de suppositions plus insensées l'une que l'autre sur un thème qui les échappe complètement, et le pire est qu'ils ne le réalisent point. En réalité ce qu'ils font est un retour aux vestige d’ignorance des ténèbres du Moyen Age avec ses persécutions et ses inquisitions. Ne vous trompez pas, il existe réellement une mythologie chrétienne qui influence encore grandement les pensées de plusieurs.
Pouvons-nous nous imaginer la profondeur d’une telle supercherie, qui conduit des millions de gens séduits à combattre contre le Christ avec des notions mythologiques et des anciennes superstitions. La réponse «la Bible le dit, et cela suffit» n'est qu'un échappatoire pour éviter sa responsabilité de rechercher exactement ce qui est dit dans un texte sur un sujet donné. Laissez nous vous dire que «non, la Bible ne le dit pas», elle n'affirme en aucune façon vos suppositions mythiques et superstitieuses sur le Diable ou Satan et les démons qui en font des êtres personnels et distinctes, des anges déchus fantaisistes transformés en créatures grotesques pour s'avoir supposément rebellés contre Dieu au début des temps. Que dit la Bible sur ce sujet extrêmement important ? Quelle est la vérité sur cette affaire ? S’il existe réellement des démons et un Satan nommé aussi le Diable – n'avez vous pas besoin de savoir en quoi ils consistent premièrement ? Qui va à la guerre sans savoir qui exactement est l'ennemi ni où il se trouve ? Celui qui agirait ainsi ne serait-il pas le pire des insensés ?
CHAPITRE 2
Nous entrons ici dans le domaine de l’ensemble des mythes du christianisme, récits issus de textes sacrés ayant pour vocation d'expliquer le monde, ou légendes à caractère édifiant et souvent terrifiant. Ces mythes incluent des récits issus de la Bible, mais également d’autres sources; au moyen âge il semble avoir intégré de nombreux mythes celtiques entre autres.
Les chrétiens ont longtemps utilisé le mot «mythe» pour signifier une «contre-vérité»; ils l'employaient en particulier pour désigner les mythes grecs. Tandis que les historiens modernes utilisent le terme «mythe», non dans le sens d'une «histoire fausse», mais plutôt pour désigner une «histoire traditionnelle» ou une «histoire sacrée» intégrée en un symbolisme richement significatif qui détient souvent des relations avec ce que dit les Saintes-Écritures. Ainsi, par exemple, Vulcain se rapporterait à l'histoire de Caïn, et celle de Deucalion, se rapporterait à l'histoire de Noé et du Déluge.
Pour l’historien Mircea Eliade: «Durant les cinquante dernières années au moins, les historiens occidentaux ont approché l’étude du mythe d’un point de vue manifestement différent de, disons le, celui du XIXe siècle. À la différence de leurs prédécesseurs, qui traitaient le mythe selon la signification usuelle du mot, c’est-à-dire, comme une 'fable', une 'invention', une 'fiction', ils l'ont accepté comme il était compris dans les sociétés archaïques, où au contraire, 'mythe' signifiait une 'histoire vraie' et en plus une histoire qui était un bien des plus précieux, car sacrée, exemplaire et importante».
Les mythes chrétiens proviennent en partie de la Bible chrétienne; par exemple ceux concernant la création du Monde sont en grande partie hérités de la mythologie juive et des récits de la Genèse. Ils reprennent également des récits de textes apocryphes, pourtant exclus du canon des différentes Églises: le récit traditionnel de la Nativité fut agrémenté de nombreux éléments dans le protévangile de Jacques et celui du pseudo-Matthieu.
Au Moyen Âge, l'intégration du christianisme à d'autres cultures conduit à la construction de nouveaux mythes. Pour le médiéviste Philippe Walter: «Une mythologie typiquement médiévale s'est bien construite sur les croyances païennes que le christianisme dut assimiler dans le but de les contrôler». Parmi ces mythes on peut citer la quête du Graal, ou des légendes concernant la vie des saints, comme saint Georges et le dragon.
Le livre d'Hénoch, un apocryphe du IIIe siècle avant JC, crée le mythe des anges déchus à partir de la mythologie Persique et Babylonienne. Un ange déchu est, dans les traditions chrétiennes et certaines autres religions, un ange exilé ou banni du Paradis. Au Ve siècle, un mystique chrétien, le Pseudo-Denys, imagine dans le Livre de la Hiérarchie céleste toute une hiérarchie de légions céleste. L'armée des anges est constituée de séraphins, chérubins, anges et archanges tandis que les légions des enfers comptent chacune 6666 démons. Au Moyen âge, les croyances concernant les pouvoirs des démons se multiplient et s'enrichissent d'autres mythes comme par exemple celui des incubes et des succubes. Ces croyances sont décrites dans le Malleus Maleficarum, traité d'un inquisiteur dominicain ou «chien de Dieu», codifié à des fins de chasse aux sorcières.
Dans la personnification du principe du mal, il semble que la notion de division de puissance en une force du bien et une du mal soit relativement récente dans l’histoire des croyances. Dans les cultes plus primitifs, le bien et le mal sont tous deux issus de la même déité, puisque celle-ci était considérée comme contenant tout ce qui existe. La même déité était donc à la fois capable de bien et de mal. Un exemple en est donné par la déesse à tête de lionne de l’Égypte antique Sekhmet qui détruisit l’humanité (sur ordre de Rê), mais était aussi vénérée pour son pouvoir de protection et de guérison. On peut aussi citer Loki, dieu scandinave qui tua vicieusement Balder, mais qui sauva le domaine des dieux Aesirs de la géante Skadi.
Dans les monothéismes primitifs, chaque clan ou tribu possédait son dieu avec tous ces attributs, cause du bien et du mal qui arrive aux hommes. Le polythéisme est considéré, dans cette argumentation, comme un rapprochement des divers clans, chacun possédant sa propre divinité. L’union du dieu mâle et d’un dieu femelle reflète l’union réussie et égalitaire de deux clans. Lorsque qu’au cours du rapprochement de deux clans une divinité en remplace une autre pacifiquement, elle est alors décrite comme ayant été engendrée par l’ancien dieu: elle est le fils ou la fille de ce dieu alors déchu et dont le culte devient secondaire. Enfin, et c’est là que l’origine du principe du mal personnifié pourrait résider, lorsque un clan est belliqueusement conquis, la déité du clan se voit attribuer tous les principes mauvais et était considérée par les conquérants comme la source de tout le mal et, par conséquent, devenait source de peur et de crainte. Un exemple de cette théorie est donné par l’évolution du culte de Seth (Setekh) dans l’Égypte antique au profit de celui d’Horus. Pour les peuples de Basse Égypte, Seth, qui était en réalité Sem fils de Noé, était un dieu bienveillant, rôle occupé par Horus (et Osiris) en Haute Égypte. Lors de l’unification de la haute et de la basse Égypte, Horus et Seth devinrent, dans un premier temps, frères, et furent vénérés comme un dieu, puis, le temps aidant, Seth fut considéré comme inférieur à Horus pour finalement personnifier la source de tout mal, le Satan de l’ancienne Égypte. Seth fut fréquemment représenté comme un serpent noir, un porc noir ou encore par un homme aux cheveux roux (les mots rouges et désert - la basse Égypte où Seth était vénéré est désertique - sont très proches l’un de l’autre en hiéroglyphique égyptien).
Au début, la plupart des religions précédant le christianisme intègrent un ou plusieurs dieux incarnant le mal. Contrairement à la vision chrétienne cependant, ces divinités ont généralement un double visage et parallèlement à leur dimension malveillante, sont l'objet d'un culte pour leurs aspects positifs. Elles ne sont en outre fréquemment la cause que d'une des facettes du mal et de ses manifestations.
L'existence d'une entité représentant la personnification du mal sous tous ses aspects et combinant les fonctions de maître de l'inframonde, destructeur du cosmos et responsable des pires aspects de l'humanité semble être apparue avec le christianisme institutionnalisé du 4e siècle. L'élaboration de cette figure originale emprunte néanmoins aux religions pratiquées au Moyen-Orient et aux influences desquelles les interprètes de la Bible furent soumis.
La religion mésopotamienne est l'une des premières à représenter l'univers comme le champ de bataille de l'affrontement cosmique entre le bien et le mal. L'épopée de Gilgamesh, le plus ancien texte connu, marque déjà la première apparition d'un personnage diabolique dans la figure de Huwawa. Ce géant monstrueux garde la forêt de cèdres dans laquelle Gilgamesh veut couper le bois qui manque à son peuple. Gilgamesh terrasse le monstre mais n'en retire aucune gloire et se voit au contraire puni par Enlil, seigneur du ciel et roi des dieux. Huwawa au-delà de ses aspects terrifiants «son rugissement est comme celui d'une tempête, sa bouche est le feu et son souffle est la mort», représente en effet une force naturelle au caractère sacré.
Zarathoustra est à l'origine d'un bouleversement sans précédent dans la mythologie mésopotamienne puisqu'il remplace tous les dieux existant par deux entités, l'une bénéfique, Ahura Mazda, dieu de la lumière apportant l'ordre, l'autre Ahriman ou Angra Mainyu, présidant aux forces destructrices. Il crée ainsi la première religion dualiste en opposant deux puissances équivalentes et projetant une vision du monde en noir et blanc. Certains disciples de Zarathoustra réintroduiront plusieurs des anciens dieux et suggéreront qu'Ahriman est subordonné à Ahura Mazda. Cette interprétation donne au dieu bienveillant le rôle de juge ultime qui laisse les démons tenter l'humanité et n'intervient qu'en dernier recours pour empêcher la victoire du mal. Cette notion de Jugement Dernier est une des composantes du christianisme. Ahriman est probablement le personnage ayant le plus influencé le Diable chrétien. Véritable incarnation du mal, capable de rivaliser avec le dieu bienveillant, il est assisté par sept démons majeurs. Nous trouvons aussi dans cette mythologie qui se rapproche en plusieurs aspects à celle du Druidisme, le dieu Mithra, fils d'Ahura Mazda, qui détient un grand nombre de caractéristiques avec Jésus et la religion dite chrétienne. Mithra était devenu le dieu principal dans l'empire Romain du temps de l'empereur Constantin au 4e siècle, d'où il subit une métamorphose ingénieuse pour devenir le Jésus du catholicisme.
Anubis, est le seigneur de la nécropole. Le panthéon égyptien fournit deux divinités dont la contribution à ce qui va devenir le Diable est significative. D'une part Anubis, qui guide les âmes vers le royaume des morts et porte des attributs que l'on retrouvera chez le démon chrétien: le caractère mi-homme, mi-bête ou la queue. D'autre part, Seth, dont l'une des formes est un serpent et qui pourrait avoir donné sa couleur rouge à Satan. On peut aussi considérer que cette même forme de Seth a été reprise par le christianisme pour en faire le serpent qui a tenté Ève et l'a conduite vers le péché. Il y a aussi le dieu serpent Apophis qui était la personnification même du mal et du chaos dans la mythologie égyptienne qui pourrait être à l'origine de cette partie du créationnisme.
Le personnage de la religion cananéenne qui influencera le plus le démon chrétien est sans conteste Baal, dieu de la fertilité et fils du dieu El. La vision péjorative et négative que la Bible offre de Baal est probablement le reflet de l'opinion des juifs sur ce dieu d'une religion païenne mais il semble que pour ses adorateurs, Baal ait eu la dimension d'un sauveur dans son combat contre Mot, dieu de la mort et de la stérilité.
Si la Grèce antique est le berceau de la raison, les philosophes grecs ont cependant eu une influence très relative sur la vision anthropomorphique que leurs contemporains, dans toutes les strates de la société, avaient des dieux et expliquaient encore par des travers très humains les vicissitudes de leur existence.
La mythologie grecque a profondément marqué la représentation du démon dans le christianisme médiéval, en particulier à travers Hermès (le messager des dieux est en effet également le dieu des voleurs et celui qui mène les morts dans l'infra-monde) mais surtout son fils, Pan. Celui-ci transmettra en effet au Diable cinq de ses traits de caractère les plus reconnaissables: les sabots, les cornes, le bouc, les pattes velues et l'odeur pestilentielle. Cette odeur fut reprise au sein de la mythologie chrétienne, elle représente chez les Charismatiques modernes les flatulences cervicales de leur conscience détraquée. Ainsi Michelle d'Astier qui dit avoir vu Satan en personne, fut envahit de cette odeur pestilentielle, la cause étant qu'elle avait négligée de se laver pour plusieurs semaines, tellement elle était occupée à chasser des démons imaginaires pour faire grossir son compte de banque. Satan héritera en outre de sa dimension de personnification de l'érotisme. En particulier, sous l'influence d'Augustin d'Hippone et d'autres Pères de l'Église qui voient dans la recherche effrénée de l'érotisme un obstacle à la vie de l'âme, les artistes se tourneront vers Pan comme source d'inspiration pour la représentation d'un démon qui en faisant paraître les séductions terrestres comme des absolus, détourne de la vie spirituelle.
Si la distinction entre le bien et le mal est parfois diffuse, de nombreuses déités présentant deux facettes, l'une bienveillante et l'autre malveillante, Hésiode affirme néanmoins que les mauvaises actions sont punies par les dieux qui confient aux Érinyes la tâche de tourmenter ceux qui vont contre les lois du cosmos. C'est avec Platon qu'apparaît une distinction plus claire entre l'aspiration au monde des idées et la tentation de céder aux besoins matériels (une opposition inspirée notamment par le combat de Zeus et Dionysos contre les Titans).
Les chrétiens ont de plus été inspirés par les images des tombes étrusques qui dépeignaient des scènes d'horreur, des démons et des flammes. La mythologie étrusque, qui est de source Chaldéenne, s'est beaucoup inspirée de la mythologie grecque, et durant les premiers siècles de l'hégémonie chrétienne à Rome, elle a dû survivre en parallèle de religions polythéistes. Il paraît donc naturel que les chrétiens se soient inspirés, consciemment ou non, de ce qu'ils avaient sous les yeux, et surtout de ces dieux étrusques qui représentaient pour eux le paganisme, donc l'incarnation du mal. Le Charun étrusque, démon de la mort, est souvent représenté sur les fresques, les sarcophages, les urnes et les vases étrusques dès le IVe siècle av. J.‑C., comme un monstre ricanant, hirsute, au nez crochu, aux dents de sanglier, pourvu d'un énorme maillet.
Le Dieu des Juifs est d'essence moniste, autant adoré pour sa bonté que redouté pour sa colère; il est omnipotent et ne laisse aucune place à la concurrence. À l'opposé des croyances de leurs voisins, le peuple d'Israël ne cherche pas à imputer à des déités externes les événements qu'il ne peut comprendre mais considère plutôt qu'il est le responsable de son propre destin: tout ce qui survient de mal est la conséquence de ses errances et du non respect de son alliance avec Yahvé qui le punit en conséquence. «Je forme la lumière et je crée les ténèbres, je fais le bonheur et je crée le malheur: c'est moi, le Seigneur, qui fais tout cela.» (Es 45.7). Cette vision, si elle semble correspondre à la mentalité d'un peuple tribal en guerre perpétuelle pour conquérir un territoire, semble moins pertinente après que les Juifs ont vaincu leurs adversaires et commencé à se sédentariser. Les questions d'organisation sociale et de morale émergent alors et les livres des prophètes, rédigés à cette époque, font apparaître une préoccupation particulière pour les questions de bien et de mal. En marge de la théologie officielle, les croyances populaires subsistent et sont évoquées à de nombreuses reprises dans le Deutéronome. Le Judaïsme développe alors la croyance dans l'existence d'un esprit du mal (déjà existante dans d'autres religions), responsable des calamités qui auparavant auraient été considérées comme la justice de Yahweh devant les égarements de son peuple. Le monisme de principe est respecté mais on s'oriente de plus en plus vers un dualisme de facto. Si ces anges (malak Yahweh) ont initialement un rôle neutre et peuvent même apparaître comme la manifestation de Dieu sous une forme visible par l'homme, leur personnalité se dégage peu à peu.
Après l'exil et la réduction en esclavage à Babylone au VIe siècle av. J.‑C., les Juifs s'interrogent sur leur statut de peuple élu. L'incompréhension des Juifs qui peinent à accepter leurs propres péchés comme seule justification des fléaux qui s'abattent sur eux, amène à des développements théologiques dont on retrouve la trace principalement dans le Livre de Job. Ce passage marque en effet la première apparition explicite de Satan.
Littéralement «adversaire» ou quelqu'un qui s'oppose, le personnage apparaît plusieurs fois dans l'Ancien Testament et peut-être traduit de différentes manières en fonction du contexte, mais jamais il désigne un ange déchu ni une créature mythologique grotesque; le Livre de Job est néanmoins la première apparition nominative, explicite (on ne parle plus de "serpent" par exemple) de celui-ci. Il y apparaît comme un tourmenteur avec des fonctions bien déterminées et personnifiée pour l'occasion par Job ou l'auteur du livre, un tourmenteur que Dieu ne laisse agir que dans les limites de ce que Job peut supporter et pour rendre l'évidence de sa fidélité à Dieu. En effet, Satan, soutient à Yahvé que la fidélité de Job n'est que le résultat des bontés qui lui ont été accordées et que si sa foi était mise à l'épreuve, sa loyauté ne durerait pas. Satan se voit donc accorder par Dieu la liberté d'éprouver Job dans le seul but de tester la sincérité de sa foi. En aucune façon il s'agit ici d'un ange déchu, un «Malak», mais de fils de Dieu, ou de «ben elohim», désignation qui était appliqué aux fidèles du peuple, surtout à des dirigeants ou des juges qui administraient la justice. Le contexte du livre nous indique clairement que le rôle de Satan est joué par les amis de Job qui cherchent à l'accuser, car Satan signifie aussi l'accusateur. Ils cherchèrent à accuser Job devant l'assemblée des «fils de Dieu», une assemblée typique de croyants qui se rassemblaient pour rendre un culte à Dieu et dont les dirigeants administraient la loi et la justice parmi le peuple.
Alors le Seigneur dit à l'Adversaire: «Soit! Il est en ton pouvoir; respecte seulement sa vie» (Job 2:6). L'essentiel du texte du Livre de Job est constitué par le dialogue avec ses quatre amis au cours duquel Job exprime sa détresse face à une adversité qu'il ne parvient pas à expliquer. Cependant, malgré toutes les épreuves, Job ne renie pas son Dieu: «Sorti nu du ventre de ma mère, nu j'y retournerai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté: Que le nom du Seigneur soit béni» (Job 1:21).
Ce texte est fondamental dans la compréhension du personnage de Satan dans la tradition judéo-chrétienne. Il y est nominativement mis en scène et s'il n'a pas le statut d'égal de Dieu, il a son autonomie car le terme s'applique toujours à l'homme dans son opposition à Dieu et à ses serviteurs. Par la suite, cette autonomie sera reprise et développée mais hors du canon, dans la littérature apocryphe et représente les croyances populaires Babylonienne et non celles du Judaïsme. Le Livre d'Hénoch en particulier décrit la corruption des Saints Vigilants descendus du ciel au nombre de 200 sur le mont Hermon, séduits par les filles de la terre, transposition Babylonienne du récit de la Genèse rédigé lors de la captivité du peuple à Babylone qui dura 70 ans. Cette littérature mythique établit donc un lien entre ce qui est devenu connu comme la légende des anges déchus qui en fut développée, et entre le démon et la sexualité, ainsi qu'avec les femmes qui sera largement repris et amplifié au Moyen Âge, bien que ces passages ne soient pas inclus dans le canon de l'Ancien Testament et ne détiennent aucune autorité sur la foi des fidèles. Les éléments apocalyptiques dans ce genre de littérature ont su capturé l'attention des raconteurs d'histoires et des curieux, et on s'en servait pour amuser les gens. Mais amuser un peuple superstitieux avec de telles histoires ne pouvait faire autrement qu'elles deviennent des vérités dans l'esprit simple des ignorants et des crédules.
Héritier du Judaïsme, le Christianisme reprend l'idée du Diable mais en fait une personne surnaturelle plutôt qu'un adversaire purement humain comme il en est ainsi dans l'Ancien Testament; une personne qui agit, et non seulement au plan moral par la tentation des fidèles, mais qui agit dans le monde et le séduit pour l'amener contre les fidèles de Dieu. La Vérité ne pouvant que provoquer dans la pensée chrétienne, les persécutions ne peuvent s'expliquer que par l'action d'un Démon mythique. L'Empire romain, premier persécuteur est donc naturellement le premier à se voir qualifier de légion du Démon.
Cette vision se généralise progressivement pour s'étendre à toutes les divisions qui apparaissent au sein même de l'Église institutionnalisée: le Diable mythique, le diviseur, est considéré comme à l'origine des disputes et des hérésies. Alors que le canon de la Bible est fixé et que les successeurs des apôtres débattent encore de la nature de l'enseignement du Christ, l'accusation d'hérésie est fréquente et sous-entend une inspiration démoniaque; les errements des autres chrétiens ne pouvant s'expliquer que par l'intervention du «prince des menteurs». Considérer le Diable comme le responsable des divisions entre Chrétiens, comme l'inspirateur des croyances hérétiques et des rites qui en découlent amène peu à peu à accuser les Gnostiques, puis les Bogomils et les Cathares de pratiquer des rites volontairement sataniques. Le Christianisme contrefait moderne reprend cette même pratique néfaste en y ajoutant l'intimidation et la diffamation, et les fidèles s'entre déchire dans une vaine tentative de prouver qu'ils ont raison l'un sur l'autre.
Cependant, le Christianisme considère que si le Diable est souvent à l'œuvre, il ne l'est que par le biais des hommes, car ils ne peuvent le voir en personne puisqu'il est une entité mythique et inexistante: le premier concile de Braga dans son canon, déclare qu'il ne peut être à l'origine des catastrophes naturelles. Le Christianisme refuse également de voir en lui le pendant mauvais de Dieu et s'oppose en cela à la vision dualiste, héritée du Zoroastrisme. Pour ces derniers le Diable occupe une position clef puisqu'il est considéré non seulement comme le maître du monde matériel dans lequel l'humanité se débat (Dieu étant le maître du monde spirituel) mais comme son créateur. Alors que pour le judéo-christianisme, Dieu est créateur du ciel et de la terre: les choses matérielles sont donc bonnes par nature, seul leur usage peut être mauvais. Mais le Christianisme moderne a fait un retour à la vision dualiste du Zoroastrisme pour interdire à ses fidèles des choses que Dieu a déclarée bonnes, et menace ceux qui les utilisent de les exclure de leurs communautés et les condamne malicieusement comme étant des faux chrétiens à cause qu'ils refusent de plier le genoux à leurs délires.
Parler du Diable est une chose familière et commune aux Chrétiens superstitieux des premiers siècles. Sa nature et ses pouvoirs sont définis peu à peu et si les théologiens débattent de ces questions au plan spirituel, la masse des croyants conserve une vision très imagée du Démon qui provient de la mythologie. Le Malin est généralement représenté comme une figure humaine dégénérée, plus que comme un monstre surnaturel. Au plan profane, les contes populaires qui le mettent en scène font de lui un adversaire sans grand pouvoirs et aisément trompé. Ses représentations sont d'ailleurs quasi inexistantes avant le VIe siècle et ne deviennent vraiment courantes et accessibles qu'avec les églises romanes dont la statuaire et les vitraux donnent corps au Démon. A vrai dire, le Démon et ses cohortes infernales sont des inventions du Catholicisme afin de contrôler les crédules par la peur, tactique militaire très bien connue depuis des siècles.
Alors que la chrétienté institutionnalisée cherche à s'étendre au-delà des frontières de l'ancien empire romain et est confrontée à de nombreuses et diverses croyances païennes, les divinités locales sont graduellement assimilées au Diable et on lui attribut ainsi plus de puissance. Plus tard, alors que l'Islam prend de l'ampleur et s'étend jusqu'en Europe, la menace est vue comme inspirée du Démon. Les préparatifs de ces expéditions donnent lieu par ailleurs à des persécutions populaires contre les Juifs (diabolisés par la vindicte populaire car ils refusent de payer l'impôt levé spécialement pour la Croisade) ce qui suscite les protestations du Pape.
Le Nouveau Testament et l'avènement du Prince des Ténèbres
À l'époque de la rédaction du Nouveau Testament, le canon de la Bible n'est pas fixé et la littérature apocryphe est largement répandue. Il n'est donc pas étonnant que l'on retrouve une influence de celle-ci dans les Évangiles et l'on peut considérer que ces écrits constituent une passerelle entre la vision du Diable tel qu'il est présenté dans l'Ancien Testament et celle qui se dessine dans les premiers textes chrétiens. On voit en effet le livre de Jude citer le livre de l'Assomption de Moïse (v.9) et celui d'Énoch (v.14,15). Une autre influence prépondérante est celle de Platon dont la distinction entre le corps (associé à la tentation, au péché et donc au Démon) et l'esprit constitue l'une des caractéristiques distinctives les plus marquantes de la vision du bien et du mal dans les Évangiles.
Mais pour l'apôtre Paul, Satan apparaît justement comme les ministres de la loi, les juifs adversaires de l'humanité au sens de l'Ancien Testament, une approche que l'on retrouve surtout dans ses épîtres: «...vous avez souffert, de la part de ceux de votre propre nation, les mêmes choses qu'eux de la part des Juifs; Qui ont même mis à mort le Seigneur Jésus, et leurs propres prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes; Qui nous empêchent de parler aux Gentils pour qu'ils soient sauvés, comblant ainsi toujours plus la mesure de leurs péchés; mais la colère de Dieu est venue sur eux à l'extrême. Pour nous, frères, ayant été séparés de vous depuis quelque temps, de corps, et non de cœur, nous avons eu d'autant plus d'ardeur et d'empressement de vous revoir. Nous avons donc voulu, une et même deux fois, aller chez vous, au moins moi, Paul; mais la concurrence (Satan) nous en a empêchés.» (1 Thes. 2:14-18) Il est clair dans ces passages que l'apôtre Paul n'utilise pas le mot Satan pour désigner un ange déchu comme l'on retrouve souvent dans la mythologie et le christianisme moderne. Dans le contexte des enseignements de l'apôtre Paul, le mot Satan est toujours utilisé pour désigné la loi et ses ministres, ainsi que tous ceux qui persistent dans la justification par les œuvres, concurrence de la grâce de Dieu et de la justification par la foi.
Les évangiles synoptiques, dont les historiens estiment qu'ils furent écrits plus tardivement, font quant à eux une place prédominante à l'affrontement entre Jésus et le Diable. Des premières confrontations dans le désert jusqu'à la bataille finale sur le mont du Calvaire, ils se présentent comme le récit d'une bataille entre le bien et le mal, placés de ce fait quasiment sur un pied d'égalité. Jésus mène bataille pour le bien en exorcisant les démons, illustrant ainsi une représentation du monde terrestre aux mains de forces démoniaques responsables de tout le mal, sans toutefois faire allusion à un ange déchu, nous indiquant que la source du mal vient d'ailleurs, c'est à dire du cœur de l'homme. C'est probablement dans Jean que ce dualisme est le plus marqué: «Vous avez pour père le Diable (contrariété indulgente), et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge.» (Jean 8:44)
Le sens figuratif de l'Apocalypse
Le livre des révélations, également attribué à l'apôtre Jean expose la vision la plus saisissante du Diable, et on y trouve l'unique récit d'un affrontement cosmique de la Bible (chapitre 12). Le démon y prend l'aspect du monstre le plus effrayant: «Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre.» (Apocalypse 12.3) Le récit se poursuit avec le combat entre le Diable et ses démons d'une part et les anges commandés par Michel d'autre part, combat qui doit être interprété figurativement et représentant la guerre entre la nature humaine déchue et la lumière de la vérité. En fait le mot «dragon» ou «drakon» en Grec signifie simplement un «souverain», un roi d'une nation, celui qui est en charge d'administrer la loi et la justice qui dans ce contexte se rapporte au roi Hérode et aux ministres de la loi de Moïse, et non une créature mythique grotesque. Chose unique dans le Nouveau Testament, concentrant par ailleurs son attention sur l'aspect tentateur du dérèglement et de la duplicité de la nature humaine qui cherche toujours à se justifier par les œuvres de la loi, le monstre de l'apocalypse est responsable des catastrophes naturelles, à l'instar des déités pré-judaïques. La bête est vaincue, enchaînée en enfer pour mille ans: «Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le Diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps. [...]Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre[…] Et le Diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles.» (Apocalypse 20.2-10)
Le livre de l'Apocalypse, il est vrai, détient certains symboles mythologiques, mais il les présente sous un aspect nouveau dont chaque image demande une interprétation figurative. En aucune façon il approuve l'existence réelle de dragons ayant sept têtes et dix cornes ni d'une guerre des anges dans le ciel, mais chaque aspect des images représente des faits historiques dont la majorité se rapporte à la période du ministère de Jésus et ses disciples, et d'autres au développement du christianisme à travers l'histoire. Nous voyons ainsi par exemple dans Apoc. 12:4: «Et sa queue entraînait la troisième partie des étoiles du ciel, et elle les jeta sur la terre; puis le dragon s'arrêta devant la femme qui allait accoucher, afin de dévorer son enfant quand elle l'aurait mis au monde.», que ce passage se rapporte à l'histoire du roi Hérode qui voulait tuer Jésus lors de sa naissance: «Hérode cherchera le petit enfant pour le faire mourir... Alors Hérode, voyant que les mages s'étaient moqués de lui, fut fort en colère; et envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient dans Bethléhem et dans tout son territoire, selon le temps dont il s'était exactement informé auprès des mages.» (Mat. 2:13,16). Tout le livre de l'Apocalypse doit s'interpréter de cette façon figurative si l'on veut obtenir la connaissance réelle de son contenu. Ce livre est la révélation de Jésus-Christ et non la révélation d'anges mythiques qui combattent dans un ciel littéral. Sa compréhension demande non seulement une très bonne connaissance des Saintes-Écritures et de l'histoire du christianisme, mais nous demande surtout une connaissance du Grec et de l'étymologie qui nous donne l'origine du sens des mots. Il est impossible de parvenir à une connaissance juste de ce livre en se basant uniquement sur ses traductions française, anglaise ou autre, que nous avons dans nos différentes versions de la Bible. Il y a même un grand danger d'interpréter son texte littéralement comme plusieurs le font.
Il importe de comprendre que la psychanalyse est l'étude de la science du psyché, terme qui provient du Grec et qui signifie «l'âme», ou encore la «conscience de l'existence de l'être humain». Quoiqu'elle eut un début assez difficile, la science de l'étude de l'âme s'est raffinée pour devenir une aide importante au niveau de la compréhension de la nature humaine déchue. Au début du XXe siècle, Sigmund Freud apporte un nouvel éclairage à la figure du Diable et tente la première approche scientifique des cas de "possession". En étudiant une névrose dite démoniaque au XVIIe siècle, un cas de supposée possession démoniaque en pleine chasse aux sorcières, il suggère que les accusations portées expriment en fait le refoulement des pulsions sexuelles que la morale de l'époque réprouve particulièrement. Freud a dit: «Le Diable n'est pas autre chose que l'incarnation des pulsions anales érotiques refoulées», interprétation assez ambigüe du comportement humain, mais qui détient néanmoins certaines exactitudes. Elle s'inscrit dans le cadre de la théorie qu'il développe selon laquelle les névroses trouvent leur origine dans des désirs sexuels inassouvis.
Selon Freud, le Diable représente en fait une figure patriarcale et incarne la peur et la défiance vis-à-vis du père, tandis que Dieu en représente l'affection et l'influence protectrice: «Il y a là un processus psychique qui nous est bien connu, la décomposition d’une représentation impliquant opposition et ambivalence en deux contraires violemment contrastés (…). Le père serait par conséquent le modèle primitif et individuel aussi bien de Dieu que du Diable». Cette théorie est loin d'être parfaite, toutefois elle détient dans ce cadre naissant de la psychanalyse, des éléments assez importants qui démontrent que la religion est vue comme une création psychique permettant à l'individu d'accepter le monde qui l'entoure ainsi que sa propre condition mortelle. Le Démon est intégré à l'individu comme faisant partie de son inconscient, luttant à son insu contre sa propre volonté. La Bible nous dit en effet qu'il y a deux volontés en l'homme, une volonté charnelle et une volonté de responsabilité (Jean 1:13) Cette théorie de Freud touche ici aux premières lueurs de la réalité concernant le Diable et les démons. En faisant ressortir les déséquilibre de la conscience, on peut ainsi procéder à trouver une manière de l'équilibrer. Mais rectifier pleinement l'équilibre d'une conscience déréglée ne peut se faire sans que l'Esprit de Christ habite réellement le cœur du conseiller ou du docteur. Sans l'Esprit de Christ la solution n'est que temporaire, ils peuvent calmer un esprit troublé mais cela souvent qu'avec l'aide d'un sédatif et les dérèglements ne tardent pas à se manifester de nouveau. La personne déséquilibrée doit aussi recevoir l'Esprit de Christ pour être rétablie, en d'autres mots elle doit être convertie par la puissance de l'Esprit de Dieu, et non par la puissance de sa volonté charnelle. Malheureusement une psychanalyse réellement chrétienne et biblique n'existe pas encore et n'existera probablement jamais, car le christianisme moderne a sombré complètement dans l'apostasie. Il n'y a que très peu de vrais chrétiens dans le monde aujourd'hui. Toutefois on n'a pas à ce demander pourquoi tellement de personnes dites chrétiennes s'opposent avec virulence à la psychanalyse, car elle dévoile la pensée intérieure de ce qu'ils sont ainsi que l'esprit de rébellion qui demeure en eux.
D'un point de vue théologique, le Diable est considéré comme un ange révolté contre Dieu, déchu et précipité en enfer, qui pousse les humains à faire le mal, quoique la Bible ne supporte aucunement une telle notion mythologique. La construction d'une telle doctrine n'est possible que si l'on tire des versets hors de contexte pour prouver un prétexte. Si certaines traditions considèrent que le mal vient aussi de Dieu, et que le Diable n'est qu'un de ses aspects ou de ses agents, la plupart lui donnent une dimension autonome. Dans ce cas, selon certains, Dieu laisse dans une certaine mesure le champ libre au Diable, tout en conservant la possibilité de le l'enchaîner de nouveau, alors que pour les Manichéens la lutte entre ces deux forces ne peut être arbitrée que par l'homme.
La tradition judéo-chrétienne présente le Diable comme la personne du mal, une personne vivante et non un symbole ou un principe. Étant supposément un esprit et donc invisible, on ne décrit pas son corps mais on spécule abondamment de ce qui le caractérise: il est celui qui s'oppose à Dieu pour toujours.
Pour les Judéo-chrétiens, Dieu est Amour, Justice, le Chemin, la Vérité et la Vie. Le Diable est donc appelé le "Séducteur", "le Malin", "le Menteur", car étant opposé à la Vérité, à la Lumière (Dieu) il ne peut attirer à lui que par des manœuvres de tromperies. On l'appelle aussi "l'Homicide", car il s'oppose à la Vie (Jésus); "le Diviseur" car seul l'Amour peut unir: de même que l'ombre est l'absence de lumière, le mal n'est que l'absence de bien. On ne peut construire sur le mensonge et le Diable sera donc vaincu à la fin des temps.
La tradition judéo-chrétienne fait de Satan le mythe d'une créature de Dieu qui a refusé d'entrer dans la Lumière mais a au contraire voulu ériger son existence à part, comme l'égal de Dieu (notion qui détient des parallèles inouïes avec la Chute de l'homme, indiquant que les deux sont possiblement identiques). Ce faisant, il s'est coupé de Dieu c'est-à-dire de tout Amour, Justice, Chemin, Vérité et Vie. Le Diable mythique étant un esprit, son intelligence est très élevée et son péché est donc impardonnable, car il savait ce qu'il faisait contrairement aux humains qui sont trompés, aveuglés par lui, notion artificieuse qui fait de l'homme un être non responsable pour ses péchés. Le Diable disparaît à la fin des temps lors de la venue du Fils de l'homme, lors de la réunion du ciel et de la terre.
D'après les mythes de la religion musulmane ou islamique, le Diable est appelé «Šaytān» (arabe: شيطان) dont le nom propre est Iblis. Lorsqu'Allah (le faux dieu islamique) créa le premier homme nommé «Adam», Il demanda à tous les anges de se prosterner devant lui, mais Iblis (Satan) refusa, prétendant que lui qui a été créé de feu ne se prosternerait pas devant un être créé d'argile. Il s'est donc enflé d'orgueil et c'est ainsi de par son arrogance et le refus d'obéir à dieu qu'il fut maudit. Iblis, dans son orgueil demanda alors à dieu par défiance de lui accorder un délai (le laisser vivre jusqu'à la fin du monde) pour égarer les hommes (qu'il hait) du droit chemin. Allah lui accorda ce délai. De ce mythe est née l'idéologie islamique de dominer le monde entier par le truchement de l'immigration dans les nations démoncratiques. Néanmoins leurs desseins machiavéliques ne réussira pas, car un temps est déterminé pour toutes choses et le leur arrive bientôt à la fin.
Dans la religion islamique, exactement comme dans le christianisme et le judaïsme, la responsabilité de la chute n'est pas attribuée à Ève seule. Il est simplement dit que le Démon les tenta. Quand le mot «satan» est utilisé comme nom propre, il s'agit du chef des démons, Iblis. Iblis fait partie des jinns, créatures de feu qui ont, comme les hommes en islam, le libre-arbitre, ce qui est contraire à la Souveraineté absolue du Dieu Tout-Puissant. Alors que les anges sont des créatures de l'ordre de la lumière, les djinns seraient des créatures de l'ordre du feu antérieures à la création d'Adam.
CHAPITRE 3
LA CONTRIBUTION DE L'ÉTYMOLOGIE
Lire la Bible est bien, mais comprendre ce que nous lisons est encore mieux. La grande majorité de ceux qui se disent chrétiens et qui lisent la Bible en français comprennent son texte à la lumière des significations modernes des mots, puis s'imaginent en mesure de proclamer et défendre les grandes vérités du christianisme. Une telle approche est le comble de la stupidité, ils ne réalisent point que la Bible n'a pas été écrite en français mais qu'elle est une traduction de l'Hébreu pour l'Ancien Testament et du Grec pour le Nouveau Testament. Elle n'est pas un livre normal écrit par un auteur français qui raconte une histoire quelconque, et ne se lit pas comme un livre commun. Aucun ne peut dire avec autorité que «la Bible dit ceci ou la Bible dit cela» s'il n'a pas au moins une base de la connaissance de ces deux langues ou au moins de l'une d'elles. Beaucoup dans une traduction de son Texte Sacré ne reflète en aucune façon le sens réel des mots dans les originaux, et cela occasionne un grand nombre de conflits au niveau de sa compréhension. Mais tout n'est pas sans espoir, heureusement de nos jours nous sommes richement béni de toutes sortes d'outils qui nous aident dans ce domaine: Concordances variées, Glossaires, Atlas, Dictionnaires bibliques, et Lexiques Hébreu et Grec qui nous donnent le sens des mots et toutes leurs nuances ou synonymes. Malheureusement, quoique nous en avons plusieurs en français, les meilleurs outils sont en anglais mais la majorité des chrétiens français sont trop paresseux pour apprendre cette langue, encore moins l'Hébreu ou le Grec. Il ne faut pas trop demander aux français qui se disent chrétiens, surtout il ne faut pas les déranger dans leur piètre confort dans lequel ils se bercent dans leurs illusions de comprendre tout.
Aucune discipline n'est plus utile à l'étude des Saintes-Écritures que l'étymologie. Terme très peu connu de la majorité des gens, l'étymologie nous apporte une grande contribution à notre compréhension des mots Hébreu et Grec des Textes Originaux de la Bible. Un très grand nombre sont des mots composés et l'étymologie est une aide précieuse dans leur décomposition pour nous donner le sens réel qu'ils détiennent. Deux aspects sont reconnus à l'étymologie:
1- L’étymologie normative est une discipline diachronique (deux points de vue différents et complémentaires qui peuvent être adoptés lorsqu'on analyse des faits de langue) de la linguistique, qui étudie l’origine des mots. Elle s’appuie sur des lois de la phonétique historique et sur l’évolution sémantique des termes envisagés. Étymologie est un mot composé savant grec, «etumología», lui-même formé sur les radicaux «étumos» ou «véritable» et de la base «logia» dérivée de logos «parole, discours, raison», qui fournit les noms de disciplines. C'est donc, à l'origine, l'étude de la vraie signification d'un mot. Quand, dans une langue, un même étymon a été hérité et emprunté ultérieurement, les deux mots obtenus sont nommés doublets. On en trouve un grand nombre en français: la plupart des mots français proviennent en effet du latin; certains se sont transmis depuis le latin vulgaire en se modifiant phonétiquement, ce sont les mots hérités; le même étymon a parfois aussi été emprunté postérieurement, dans le vocabulaire savant; les deux mots issus du même seul étymon latin mais ayant suivi deux voies différentes se nomment respectivement doublet populaire et doublet savant. Leurs sens sont la plupart du temps différents, le doublet savant gardant une acception plus proche du sens étymologique. Ainsi le mot latin potionem donne potion dans la langue savante, mais poison dans la langue populaire !
2- L’étymologie populaire désigne les explications dues à des rapprochements spontanés, mais non scientifiques, concernant l'étymologie et le sens étymologique d'un mot. L'étymologie populaire s'appuie avant tout sur des ressemblances formelles fortuites entre le signifiant d'un mot et ceux d'autres mots ou radicaux déjà connus; elle peut laisser ses empreintes dans le lexique d'une langue en modifiant l'orthographe et la prononciation d'un mot ancien mal analysé. D'un point de vue normatif, l'étymologie populaire est une erreur, mais nombre d'«erreurs» — de ce type ou d'un autre — ont été lexicalisées de sorte que certains mots issus d'une étymologie populaire ont maintenant le statut de lexèmes «normaux». D'un point de vue linguistique, l'étymologie populaire est une volonté comme une autre de rationaliser la langue: en adaptant le signifiant d'un terme devenu inanalysable, elle permet de remotiver un mot, même si le signifié réinterprété est étymologiquement incorrect, ce qui lui donne plus de poids dans la mémoire. Il est en effet plus aisé de mémoriser des termes motivés (que l'on peut analyser en morphèmes, comme maisonnette, dans lequel un locuteur lambda est capable de reconnaître maison et -ette, un diminutif). C'est une forme de nivellement analogique: le mot obtenu par étymologie populaire doit être recréé par imitation d'autres signifiants mieux connus. Le plus souvent, le mot modifié est: a) un emprunt à une langue étrangère; b) un mot ancien devenu, à force d'usure phonétique, inanalysable.
Dans le contexte de notre étude, nous regarderons l'étymologie de quatre mots qui nous concerne, celui de «Satan», celui de «Diable», celui de «Démons», et celui de «Dragon» dans le but d'en obtenir les significations bibliques véritables. Ces mots ne sont pas des traductions, ils ont été adaptés ou translitérés directement dans notre langue sans être traduit, et ne détiennent ainsi aucune significations réelles pour nous sauf celles qui leur fut attribuées par la mythologie et la superstition. En aucune façon ces mots désignent-ils des personnes ou entités surnaturelles distinctes, comme se l'imagine la théologie du christianisme contrefait moderne. Plusieurs vont nous accuser de ne croire ni au Diable ni aux démons, ce qui est entièrement faux. Notre croyance est simplement différente de la leur, car nous préférons croire à ce que la Bible dit sur ces sujets dans les textes originaux Hébreu et Grec, et non aux superstitions et aux mythes que des gens ignorants leurs attribuent à cause de traductions défaillantes. Vous avez l'opportunité pour une fois dans votre vie d'être délivré des chaînes de l'ignorance et de la superstition, profitez en, vous ne pouvez qu'en être richement bénis. Donnez vous la peine de vérifier le sujet à fond. Si vous préférez demeurer avec vos scrupules et vos préjugés, nous ne pouvons rien, vous allez demeurer esclaves de ceux qui vont toujours profiter de vous à cause de votre méconnaissance.
Dérivant d'un verbe hébreu «satân», signifie «adversaire, ennemi, s'opposer, résister», le terme «satan» désigne d'abord, dans l'Ancien Testament, un adversaire, et, plus particulièrement, celui qui exerce devant un tribunal la fonction d'accusateur. Il ne sert jamais pour désigner un être surnaturel, adversaire des hommes et de Dieu. Notons enfin que pour traduire l'hébreu «satân», les Grecs l'ont utilisé en conjonction avec le mot diabolos. Dans le Nouveau Testament, Satan et le Diable sont deux mots synonymes qui détiennent toutefois des caractéristiques propres à chacun d'eux.
Dans l'Ancien Testament, le mot «satan» désigne une personne qui se pose en adversaire de quelqu'un d'autre. Salomon, après avoir fait échec à ceux qui contestaient son accession au trône, déclare: «Maintenant, Yahvé m'a donné la tranquillité alentour: je n'ai ni adversaire (satan) ni contrariété du sort.» (1 Rois 5:4) Le satan désigne plus particulièrement celui qui exerce au tribunal le rôle d'accusateur, ce qu'on nomme aujourd'hui «l'avocat du Diable». Dans un psaume, un homme, faussement accusé, demande à Dieu de punir ceux qui lui ont causé du tort: «Tel soit, de par Yahvé, le salaire de mes accusateurs (mes satans) qui profèrent le mal contre moi. [...] Qu'ils soient vêtus d'infamie, ceux qui m'accusent, enveloppés de leur honte comme d'un manteau! » (Psaume 109:20,29)
Le Manichéisme apporte quelques notions similaires mais les présente sous différents aspects dans lesquelles nous voyons les premières tentatives d'intégrer une mythologie de Satan et d'anges déchus au sein d'une croyance dite chrétienne. Le manichéisme est une religion, aujourd'hui disparue, dont le fondateur fut le perse Mani au IIIe siècle. C'est un syncrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme. Par dérivation et simplification du terme, on qualifie aujourd'hui de manichéenne une pensée ou une action sans nuances, voire simpliste, où le bien et le mal sont clairement définis et séparés. Dans la littérature Manichéenne, Satan est «Sathanaël», terme qui vient de la racine sémitique «stanah» et qui signifie «ennemi, adversaire, opposant». Sa description est toutefois contraire à celle que nous voyons dans l'Ancien Testament. Pour les Manichéens, «Sathanaël était le premier-né de Dieu, plus puissant que le Logos; mais Dieu le précipita, à cause de son orgueil, avec les complices de sa faute, sur la terre invisible. Doué de la vertu créatrice et dominatrice, Sathanaël créa un second ciel. Sathanaël forma alors l'homme d'eau et de terre et chercha à animer son œuvre; mais, comme il n'y put réussir, il pria Dieu de lui inspirer la vie. Dieu ayant exaucé sa prière, l'homme devint l'œuvre de deux créateurs. Dans la suite, (c'est ainsi que les Manichéens expliquent le péché originel), Sathanaël cohabita avec Ève, sous la forme d'un serpent, et elle enfanta Caïn et sa sœur jumelle Calomena. C'est pour ce motif que Dieu enleva à Sathanaël la puissance créatrice, mais non la puissance sur les créatures. Dieu, pour sauver l'humanité déchue, engendra le Logos ou Jésus-Christ, nommé aussi l'archange Michel. Le Logos entra dans le corps de la Vierge Marie par son oreille droite, y puisa un corps apparent, et accomplit tout ce qui est raconté dans les quatre Évangiles. Ses souffrances ne furent qu'apparentes. Après sa résurrection il fit Sathanaël prisonnier et le précipita au fond du Tartare; lui-même remonta au ciel, et c'est par lui que les hommes obtiennent l'assistance nécessaire pour parvenir jusqu'au Père. — Il faut honorer les mauvais esprits; il y en a un dans tous les hommes; il reste dans leur dépouille mortelle jusqu'au jour de la résurrection; il sera condamné alors à souffrir avec les méchants».
En regardant les nuances ou synonymes du mot «Satan», nous voyons que ce terme signifie: «adversaire, adversité, ennemi, contradicteur, contradiction, concurrent, concurrence, rival, rivalité». Ce mot se rapporte à un grand nombre d'applications à travers le texte des Écritures, surtout à l'esprit de la chair qui est en opposition (contraire) à l'Esprit de Dieu et aux Juifs qui s'opposent à l'Évangile avec véhémence dans la persistance à se justifier par les œuvres de la loi (efforts personnels ou justification par le choix). Ne se rapporte aucunement à la fausse notion d'une chute des anges fictives dans laquelle un certain Lucifer fut rejeté du ciel et devint l'ange déchue imaginaire du nom de Satan. Dans le Nouveau Testament ce mot s'applique généralement aux ministres de la loi et à ceux qui se justifient par les œuvres, contrariant la justification par la foi et la grâce de Dieu. Il se rapporte aussi, du fait que «l'œuvre de la loi est écrit dans leurs cœurs» de tous les hommes, à la principauté, l'essence même des mauvais esprits ou raisonnements fallacieux de la nature humaine déchue, l'intellect, la raison, l'intelligence, l'instigateur de la rébellion, l'adversaire invétéré de Dieu et de Christ que nous retrouvons surtout dans les Juifs, ennemis de l'Évangile et de tous les hommes.
Souvent les mots originaux Hébreu ou Grec de la Bible sont laissé non traduit. «Mammon», par exemple, dans Matthieu 6:24, est le mot original araméen qui signifie «richesse». Il n'est pas un nom propre mais un qualificatif. Il n'existe aucun être surnaturel nommé «Mammon», il indique plutôt le caractère qui renferme une abondance de biens, de produits ou de valeurs. Ainsi il serait complètement absurde de dire qu'un être surnaturel nommé Mammon est celui qui tente les gens à posséder des richesses. Une telle interprétation serait un viol de la Parole de Dieu, pourtant c'est bien cela que les gens font avec les mots «Satan, Diable, et démons».
Dans l'Écriture, nous voyons Satan surgir sur la scène où se déroule le drame humain, pour entraver les bonnes relations entre Dieu et les hommes. A.R. Kayayan (Défi et Défaite des Démons) nous dit que «son nom désigne sa fonction: La racine STN veut dire adversaire, opposant, celui qui se met en travers... Dans le Nouveau Testament il est appelé: l'adversaire, le diable, le traître, le malin, le prince des puissances de l'air, le prince des ténèbres, le dieu de ce monde mauvais, Béelzébul, Bélial, le tentateur, le vieux serpent et enfin le dragon... Satan est véritablement le destructeur dans le monde de la nature, dans celui, des activités politiques, dans les sphères de l'esprit et de la réflexion intellectuelle, dans l'exécution de la justice, dans les rapports sociaux. Tout ce qui entre en contact avec lui subit son effet destructeur... Sa présence maléfique est également discernée dans d'autres existences frappées par le malheur physique ou moral». Le malin habite donc dans l'organisme humain comme esprit de sa nature déchue d'où il s'est frayé un chemin de destruction qui ravage le monde entier. A.R. Kayayan ajoute: «Là où la raison humaine s'impose comme critère de toute vérité et de toute réalité, sachons qu'il y a de sûres traces d'une action satanique. L'activité de Satan est une activité principalement intellectuelle, une action entreprise après mûre réflexion spirituelle, le rebours de la religion véritable». Un scribe sage a déjà dit: «Vous désirez voir le Diable ou Satan, vous n'avez qu'à vous regarder dans un miroir. Même que dans sa collectivité depuis le début des temps jusqu'à la fin des temps, la race humaine est le Satan universel».
A maintes reprises la Bible nous indique que le mot «Satan» est un nom commun qui désigne tous les représentants d'un même genre, plutôt que d'un nom propre qui s'applique à un ange mythique issu de la spéculation d'un raisonnement erroné. Dans son sens «d'adversaire», l'Écriture nous indique qu'il est même possible d'employer le mot «Satan» dans un double sens: l'Égypte est l'adversaire (le Satan) d'Israël, tout comme Israël est l'adversaire (le Satan) de l'Égypte; le monde est l'adversaire (le Satan) du Chrétien, tout comme le Chrétien est l'adversaire (le Satan) du monde; la chair est l'adversaire (le Satan) de l'Esprit, tout comme l'Esprit est l'adversaire (le Satan) de la chair.
Le Satan mentionné par l'apôtre Paul dans 2 Cor.11:14, qui «se déguise en ange de lumière», n'est pas un ange mythique qui aurait chuté au début des temps, mais la secte Judéo-chrétienne qui niait la divinité de Jésus-Christ et enseignait le salut par les œuvres, en particulier les œuvres du ritualisme de la loi tout comme dans nos églises modernes avec leur salut par décision personnelle. Selon J.M. Nicole (Historique de l'Église Primitive), «les principaux groupements des Judéo-chrétiens étaient les Nazaréens, assez modérés; les Ébionites, plus virulents; et les Elkesaites, porté aux spéculations. Nous avons amplement d'évidences scripturaires qui nous montrent que la secte Judéo-chrétienne fut le Satan ou l'Adversaire de Paul, et lui causa plusieurs difficultés dans son ministère, comme nous voyons dans 2 Cor. 11:12-26; Gal. 1:6-9; Phil. 3:2,3,18,19; 1 Thes. 2:15-18.» Dans ces derniers passages de 1 Thes. 2:15-18, le Satan ou l'Adversaire qui empêche Paul de se rendre à l'Église des Thessaloniciens, est nul autre que le groupe de Juifs mentionné dans les v.15 et 16 du même chapitre; «qui ont fait mourir le Seigneur Jésus», «qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont les ennemis de tous les hommes, nous empêchant de parler aux païens pour qu'ils soient sauvés».
Nous retrouvons aussi ce double sens du mot «Satan» dans l'Ancien Testament:
«Mais la colère de Dieu s'enflamma, parce qu'il s'en allait; et l'ange de l'Éternel se tint dans le chemin comme un Satan contre lui» (Nom.22:22);
«... et qu'il ne descende point avec nous dans la bataille; de peur qu'il soit un Satan contre nous dans la bataille» (l Sam.29:4);
«Et David dit: Qu'ai-je à faire avec vous, fils de Tseruja? car vous m'êtes aujourd'hui des Satans» (2 Sam. 19:22);
«Et maintenant l'Éternel, mon Dieu, m'a donné du repos tout alentour, et je n'ai point de Satans» (1 Roi 5:4);
«L'Éternel donc suscita un Satan à Salomon, Hadad, Iduméen, qui était de la race royale d'Edom» (1 Roi 11:14);
«Dieu suscita aussi un autre Satan à Salomon; savoir Rézon, fils d'Eljadah» (1 Roi 11:23);
«Rézon donc fut Satan d'Israël tout le temps de Salomon» (1 Roi 11:25);
«... et ceux qui me rendent le mal pour le bien, sont mes Satans, parce que je recherche le bien» (Psm. 38:20);
«Que ceux qui sont les Satans de mon âme, soient honteux et défaits» (Psm. 71:13);
«Au lieu que je les aimais, ils ont été mes Satans; mais moi, je n'ai fait que prier en leur faveur» (Psm. 109:4);
«Telle soit la part de l'Éternel, la récompense de mes Satans, et de ceux qui parlent mal de moi» (Psm. 109:20);
«Que mes Satans soient revêtu de confusion, et couvert de leur honte comme d'un manteau» (Psm. 109:29).
Comme nous venons de voir dans un des passages plus haut, 1 Rois 11:14 nous raconte que «Le Seigneur agitait un adversaire (satan en hébreu) contre Salomon, Hadad l’Édomite». «Dieu agitait un autre adversaire (satan en hébreu)... Rézon... il était un adversaire (satan en hébreu) contre l’Israël.» (1 Rois 11:23,25). Cela ne voulait pas dire que Dieu soulevait une personne surnaturelle ou un ange comme adversaire (ou satan) contre Salomon; au contraire, ce sont des hommes ordinaires que Dieu agitait contre lui. Matthieu 16:22-23 nous fournit un autre exemple. Pierre avait essayé de dissuader Jésus d’aller à Jérusalem afin de ne pas mourir sur la croix. Jésus se tournait et disait à Pierre: «...Arrière de moi, satan (contradicteur)! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes.» Jésus appelait donc Pierre un satan. Il est bien clair que Jésus ne s’adressait pas à un ange ou à un monstre mythologique lorsqu’il exprimait ces paroles, c’était à Pierre qu’il s’adressait. Il indique en plus l'identité de Satan comme étant «les pensées des hommes» qui s'opposent à la vérité. Comme le mot "satan" ne veut dire qu’adversaire, n’importe qui peut être appelé ainsi – par exemple, une bonne personne, ou même Dieu. On pourrait dire ainsi que l'Esprit de Dieu est l'adversaire de l'esprit de la chair, et que l'esprit de la chair est l'adversaire de l'Esprit de Dieu. Essentiellement, il n’y a rien de mal dans le mot lui-même. Les connotations négatives ou vilaines attribuées au mot «satan» viennent en partie de l'imagination fertile de mythomanes, et du fait que notre propre nature pécheresse est notre plus grand adversaire, ou «satan», et aussi à notre habitude d’associer le mot à la mythologie lorsqu'il se rapporte à l'esprit d'opposition en l'homme. Dieu Lui-même peut être notre adversaire, ou un «satan», lorsqu’Il nous éprouve ou essaie de nous ramener dans la bonne voie. Mais le fait que Dieu peut être appelé un «satan» ne veut certainement pas dire qu’Il est Lui-même un pécheur.
Les livres de Samuel et des Chroniques sont des récits parallèles des mêmes incidents, tout comme les 4 récits évangéliques sont des exposés des mêmes événements mais sous des aspects différents. Dans 2 Samuel 24:1 on dit donc ceci: «Le Seigneur... incitait David contre l’Israël» en l’induisant à faire un recensement. Le récit parallèle dans 1 Chroniques 21:1 nous dit que «Satan s’opposait à l’Israël, et provoquait David» à faire le recensement. Dans le premier passage, c’est Dieu qui est le provocateur, dans l’autre, c’est Satan. Il faut donc conclure ici que Dieu agissait en «satan», ou comme adversaire, contre David. Il faisait de même contre Job en lui emmenant des épreuves, de sorte que Job disait à Dieu: «Tu es devenu cruel pour moi; tu t'opposes à moi avec toute la force de ton bras.» (Job 30:21); ce que Job disait vraiment est ceci: «Tu agis comme un satan envers moi». Comme nous avons déjà vu, il est mention aussi dans Job du «satan» qui se présente devant l'Éternel: «Or, il arriva un jour que les fils de Dieu étant venus se présenter devant l'Éternel, Satan vint aussi au milieu d'eux; Et l'Éternel dit à Satan: D'où viens-tu? Et Satan répondit à l'Éternel, et dit: De courir çà et là sur la terre et de m'y promener.» (Job 1:6,7). La notion populaire est que l'expression «fils de Dieu» dans ce passage signifie «les anges» et que ce «satan» serait donc un des «fils de Dieu» qui s'est rebellé contre à Dieu et rejeté du ciel lors d'une supposée guerre angélique. Cette position est insoutenable pour plusieurs raison:
1- Si Satan est un ange déchu rejeté du ciel dans un abîme sans fin dès le début de l'histoire de la race humaine, comment ce fait-il qu'il se retrouverait dans le Jardin d'Éden sous la forme d'un serpent ? et que fait-il dans la présence de Dieu au début du livre de Job ?
2- Dans la langue hébraïque, le terme pour «fils de Dieu» est «ben ah Elohim» et celui pour «ange» est «malak». Nous avons ici deux mots différents qui signifie deux différentes choses. À moins que le rédacteur du livre de Job était un ignorant et ne connaissais pas de quoi il parlait, et cela est impensable, il est évident qu'un «fils de Dieu», un «ben ah Elohim» n'est pas un ange, un «malak», autrement le même terme serait utilisé pour les deux, ce qui n'est pas le cas. En d'autres mots les «fils de Dieu» sont des êtres humains et non des entités mythiques.
En donnant le sens original «d'accusateur» au mot satan dans le premier chapitre de Job, on comprend mieux l'enjeux de l'histoire qui s'y déroule. Que «les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Éternel» nous indique tout simplement une réunion d'enfants de Dieu tout comme nous voyons dans un culte d'adoration. Le peuple Hébreu se réunissait sous Moïse pour adorer l'Éternel tout comme les vrais chrétiens se réunissent souvent dans un même but. Dans les deux cas on y voit parfois des «accusateurs» qui se donnent de tout cœur à fustiger leurs semblables, et c'est exactement ce qui se produisit ici. On y voit que certains étaient jaloux de la position de Job et se plaignirent à Dieu à cause qu'il le protégeait et le bénissait (Job 1:9-11). Certains diront: «Mais on voit que Satan avait la puissance d'amener des malheurs sur Job». Il faut vraiment que les gens apprennent à lire attentivement, le «satan» dans Job n'avait aucunement une telle puissance et ont voit clairement que Dieu lui interdit de «porter la main sur lui» (Job 1:12). Le seul qui détient une telle puissance est Dieu lui-même et non pas un ange déchu mythique qui est le fruit d'une imagination débridée d'un grand nombre.
Dans la théologie mythique du christianisme moderne, le mot Satan est associé aussi aux termes de «Lucifer» et de «Roi de Tyr» avec lesquels ont construit la doctrine de Satan comme étant un ange déchu. Il importe donc de regarder la relation que ces deux expressions détiennent avec une telle théorie anti-scripturaire.
- Lucifer est un nom propre qui signifie «Porteur de lumière» (étymologie latine: Lux «lumière» – Fero, du latin «porter»). À l'origine, c'est l'un des noms que les Romains donnaient à l'«étoile du matin», autrement dit la planète Vénus qui était appelée Vesper lorsqu'elle devient «étoile du soir». C'est aussi un personnage des mythologies romaine et grecque, dieu de lumière et de connaissance.
Le nom Lucifer est utilisé dans la Vulgate latine pour traduire le «porteur de lumière» du Livre d'Ésaïe, un roi de Babylone raillé pour sa volonté de s'élever au-dessus de sa condition d'homme et de dépasser Dieu. Associé à l'orgueil, Lucifer est alors progressivement assimilé par la tradition et la mythologie chrétienne à Satan, présenté dans le Livre d'Hénoch comme un puissant archange déchu à l'origine des temps pour avoir défié Dieu et ayant entraîné les autres anges rebelles dans sa chute.
Comme nous l'avons indiqué, il s'agit du roi de Babylone qui est appelé Lucifer en latin dans le passage d'Ésaïe 14:12 «eôsphoros» ou «porteur de l'aurore». Le contexte de ce passage nous indique clairement qu'il s'agit d'un homme et non d'un ange mythique.
En vain chercherions nous le mot «Lucifer» dans la grande majorité des Bibles modernes, principalement celles de langue française, il n'y est simplement pas contenu. Les seules bibles où apparaît le mot "Lucifer", est dans la version française Ostervald et la Bible de l'Épée, en anglais il y a la célèbre Bible King-James. Dans toutes les autres versions et traductions, ce nom est remplacé inexactement par «astre brillant» ou «étoile du matin». Dans l'Hébreu, le nom «Lucifer» signifie «celui qui brille» ou «l'illuminé», c'est à dire littéralement selon l'original «un initié» ou «un Souverain», et en ce sens il rejoint la signification du mot «serpent» et celle du mot «dragon» dont tous portent la notion de «prétentieux» et «d'orgueilleux», une personne qui brille, qui se surestime par rapport à son intelligence et son pouvoir, et tel fut le roi de Babylone.
La «Concordance Analytique de Robert Young» nous dit que «le mot Lucifer est une traduction de «HELEL» et est employé par le prophète Ésaïe pour désigner le roi de Babylone dans toute sa gloire présomptueuse et ses luxes somptueux». Il va sans dire que le savant biblique, Robert Young, est très bien qualifié pour attribuer la désignation de Lucifer au roi de Babylone et non a un ange mythique qui aurait chuté avant la création de l'homme, comme le font nos théologiens conventionnels et les pasteurs constipés de notre époque. Le fait scripturaire que Lucifer est un homme et non un ange est confirmé d'avantage par le grand exégète Alexandre Hislop (Les Deux Babylones): «La femme de Nimrod, Sémiramis, fut déifié comme "AURORA" dont le sens est "celle qui éveille la lumière"; la déesse de l'Aurore qui fut déclaré la Reine du ciel (Jé.7:18). Nous voyons comment cela s'accorde exactement avec Ésaïe qui parle du roi de Babylone, le représentant officiel de Nimrod: - Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, fils de l'Aurore (Es.14:12; version King James). Aurora fut connue dans son sens mystique comme la femme remplie de lumière; en conséquence, son fils [Nimrod qui-était marié à sa mère] fut regardé comme le grand producteur de la lumière, celui qui devait éclairer le monde, Lucifer, le fils du matin, qui était le prétendu illuminateur des âmes. Le nom de Lucifer, dans Ésaïe, est le nom même d'où vient un des noms de Bacchus, Eleleus. Ce nom vient de Helel qui veut dire rayonner ou produire de la lumière. Or, nous avons la preuve que Lucifer, fils de l'Aurore ou du Matin, était nul autre que Nimrod, le Grand Illuminé ou le Grand Dragon».
Il n'y a aucun doute que la chute de Lucifer mentionnée dans Es.14: 12, est nulle autre que la chute du dernier roi de Babylone, Belschatsar (Dan. 5:1-30), qui était le représentant officiel de Nimrod comme Lucifer. Pour qui a des yeux pour lire, les passages d'Ésaie 13:17 à 14:23, se rapportent clairement à la destruction de l'empire Babylonien, aucune autre interprétation n'est possible: «Et Babylone, l'ornement des royaumes, la fière parure des Chaldéens, sera comme Sodome et Gomore, que Dieu détruisit. Elle ne sera plus jamais habitée, elle ne sera plus jamais peuplée» (Es.13:19,20). Ceci est la clé du contexte qui se rapporte à Lucifer dans Es. 14:12-23. Le livre de Daniel nous affirme positivement que Belschatsar, le dernier roi des Chaldéens, fut tué lorsque Darius le Mède s'empara du royaume Babylonien avec l'aide de Cyrus, roi des Perses (Dan. 5:28-30; 2 Chr. 36:20-23; Esd. 6:1-5). Ceci est supporté par le célèbre exégète, Matthew Henry, qui nous dit dans ses Commentaires: «Les passages d'Ésaïe 14:11,12; se rapportent au roi de Babylone qui brillait (Lucifer) comme l'étoile du matin». Thomas Haweis apporte son accord en nous disant: «Les versets d'Ésaïe 14:4-23 se rapportent à la chute de Babylone». La preuve de ceci est scellé positivement et sans aucun doute dans Es. 14:4: «tu te moqueras ainsi du roi de Babylone», nous indiquant que le nom de "Lucifer" est un titre qualificatif qui désigne un homme et non un ange. Dans Es. 14:13,14; passages qui se réfèrent à la construction de la tour de Babel; nous voyons que le roi de Babylone s'opposa à Dieu en s'exaltant et se glorifiant lui-même comme Souverain Pontife du monde entier, titre païen des Mystères Chaldéens du culte du Soleil qui passa a Darius le Mède pour être transmis de nouveau à Alexandre le Grand qui a conquit le royaume Médo-Perse, et qui trouva sa place finalement dans l’empire Romain et dans la Papauté. Le prophète Daniel confirme la chute du roi de Babylone en ces mots: «Et toi Belschatsar... tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux... Dieu a compté ton règne, et y a mis fin... Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses» (Dan.5: 22,30). Ainsi s'écroule en ruine l'hypothèse de la chute d'un ange imaginaire qui enflamme l'esprit du christianisme contrefait moderne. Comme la Babylone antique fut détruite, ainsi il sera fait à la Babylone Mystérieuse qui repose sur sept montagnes (Ap. 17:3-9; 18:2,21).
- Le roi de Tyr, selon les notes explicatives sur Ézéchiel 28:1-19 dans la Bible de C.I. Scofield, qui représentent la position générale du christianisme contrefait moderne, il est écrit: «Au v.11-17, la Parole de l'Éternel, par-delà le prince de Tyr, s'adresse indirectement à Satan... par un intermédiaire. L'état de Satan avant sa déchéance est décrit ici; sa chute l'est en Ésaïe 14». L'entête de la section v.11-17 affirme que «Le roi de Tyr représente Satan, l'usurpateur universel».
Nous ne disputons pas le fait que Satan, comme esprit de la nature humaine déchue, agit souvent par l'entremise des souverains terrestres qui usurpent les honneurs dû au Seigneur Jésus-Christ, puisque ce raisonnement subtil et charnel habite dans tous les hommes. Nous soulignons seulement le fait que ce texte d'Ézéchiel n'a aucun rapport avec l'état du Satan mythique comme ange céleste avant sa déchéance; tout comme le texte d'Ésaïe 14, n'a aucun rapport avec sa chute imaginaire, comme nous l'avons déjà montré.
La chose la plus importante à remarquer est que Satan n'est même pas mentionné une seule fois dans Ez.28:1-19. Le Saint Esprit n'aurait sûrement pas manqué de le mentionner s'il serait le personnage principal de ce texte. Pourquoi donc faire dire à la Bible ce qu'elle ne dit pas, à moins d'avoir un motif caché qui est le fruit d'un esprit d'arrogance et de séduction? Selon nos mythomanes habiles, il est impossible que la description du roi de Tyr puisse s'appliquer à un homme, puisque le texte mentionne qu'il fut "un chérubin" dans le jardin d'Éden; car pour eux le mot "chérubin" désigne toujours "un ange", et par conséquent cet ange ne peut être autre que l'ange déchu nommé Satan. Or le mot «Chérubin» signifie simplement «un gardien» et dans ce contexte du livre d'Ézéchiel il s'applique au roi d'une nation comme «gardien» de son peuple. Dans leur raisonnement fallacieux, ils oublient (ou refusent) d'interpréter le texte dans son contexte historique, ce qui a pour résultat d'introniser leurs opinions aberrantes dans la Parole de Dieu. Le texte nous indique clairement que le personnage principal est le roi d'une nation, donc un homme et non un ange. En plus le texte nous indique que ce roi fut "réduit en cendre sur la terre" v-18; et qu'il n'était plus pour "jamais" exister v.19. On ne pourrait dire cela d'un ange, car d'ailleurs nous savons que Satan va être détruit seulement qu'à la fin des temps (Ap. 20:10); tandis que le roi de Tyr trouva sa fin dans un contexte historique passé. En aucune façon le roi de Tyr représente le Satan de la mythologie chrétienne.
Le fait scripturaire que le roi de Tyr était un homme "plein de sagesse", se rapporte à la royauté de Tyr d'où nous voyons un de ses rois remplir parfaitement ces critères: «Le roi Salomon fit venir de Tyr, Hiram ... Hiram était rempli de sagesse, d'intelligence, et de savoir» (1 Rois 7:13,14). Le problème ici est que plusieurs font du "prince de Tyr" (Ez. 28:2) et du "roi de Tyr" (Ez. 28:12) deux différents personnages. Cette approche n'est pas justifié, puisque le Seigneur Jésus lui-même est appelé "Prince" (Ac. 3:15) et "Roi" (Apoc. 14:14), sans qu'il soit pour autant deux personnes différentes.
Toutefois il existe une certaine distinction entre la désignation de "prince" et celle de "roi" dans ce texte d'Ézéchiel. Dans les v.2-10, Dieu s'adresse au prince de Tyr qui est le chef et le dirigeant de la nation, c'est à dire son roi comme individu. Tandis que dans les v.11-19, Il s'adresse à toute la succession royale des rois de Tyr qui se flattait d'être remplie de sagesse et de brillance v.12. Ceci est confirmé par Matthew Henry: «Pour plusieurs la désignation "roi de Tyr" est comprise communément comme signifiant le Prince qui régnait sur Tyr dont le nom fut Ethbaal ou Ithobalus. Ainsi l'expression "roi de Tyr" signifie toute la famille royale qui à partir du présent roi recule aussi loin que Hiram, roi de Tyr». Thomas Haweis élabore d'avantage sur ceci: «Les versets d'Ez. 28:11-19, sont une lamentation sur "le prince de Tyr" qui était plein de sagesse et parfait en beauté, et qui se comparait à Adam dans le Jardin d'Éden. Il fut vêtu de robes royales couvertes de pierres précieuses; et fut très puissant pour garder (Chérubin) son peuple contre ses ennemis». Gleason L. Archer mentionne que «les sanctions contre Tyr et Sidon dans les chapitres 25 à 28 d'Ézéchiel, se sont accomplies à la lettre au cours de l'histoire. Ethbaal, roi de Tyr, maria sa fille Jézabel à Achab, roi d'Israël; et introduisit ainsi sur la sainte montagne 28:14, c'est à dire à Jérusalem où le Temple fut construit, le culte d'adoration de Melkart, le Baal ou dieu soleil des Tyriens; et le culte d'Astarté, la reine du ciel: - "Achab, fils d'Omri, fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui. Et comme si c'eût été pour lui peu de chose de se livrer aux péchés de Jéroboam, fils de Nébath, il prit pour femme Jézabel, fille d'Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterner devant lui. Il éleva un autel à Baal dans la maison de Baal qu'il bâtit à Samarie, et il fit une idole d'Astarté" (1 Roi 16:30-32). - Il est à remarquer que Tyr et Sidon furent les villes capitales du royaume des Phéniciens, fils d'Anak, race de géants; et que le roi de ce royaume avait son siège dans les deux villes. Ainsi le roi de Tyr et le roi des Sidoniens est le même; car il est roi sur tout le royaume des Phéniciens. C'est en effet du mot "Phénicien" que nous avons le mot "Palestine" qui signifie "terre des géants.»
En nous donnant des faits intéressants sur l'origine de Tyr, Alexandre Hislop identifie le dieu Melkart des Tyriens: «Sanchoniathon mentionne qu'Astarté, la reine du ciel, voyageant dans le monde habitable, trouva une étoile qui tombait du ciel; elle la ramassa et la consacra dans l'Île sainte de Tyr. Or, qu'est-ce que cette histoire de la chute d'une étoile, sinon une autre version de la chute de Mulciber (Lucifer) ou de Nimrod tombant de sa propre élévation... Il y avait dans l'île sainte de Tyr, un grand dieu appelé Melkart, qui signifie "roi de la cité fortifié" et qui est nul autre que Nimrod, le dieu soleil ou Baal». Ce fut une coutume infâme chez toutes les nations qui adoraient Baal de déifier leur roi, comme le fut Nimrod; ainsi il est écrit sur Ethbaal, prince et roi de Tyr: «Fils de l'homme, dis au prince de Tyr: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Ton cœur s'est élevé, et tu as dit: Je suis Dieu» (Ez. 28:2). Ce dernier passage nous indique sans l'ombre d'aucun doute que le roi de Tyr n'est pas un ange mythique, mais un homme qui s'élève dans son orgueil à la stature de Dieu. Lire autrement dans ces passages pour en forcer une interprétation qui leur fait dire que le roi de Tyr est une représentation de Satan est un viol sérieux de la Parole de Dieu.
Le fait que le mot "Éden" apparaît dans le livre d'Ézéchiel n'a pas manqué de stimuler l'imagination extravagante des mythomanes. Recherché un Jardin d'Éden littéral où Adam habitait est aussi futile que de rechercher la vrai Église de Christ parmi les organisations ecclésiastiques du christianisme moderne. Ceux qui veulent "un paradis terrestre" matériel marchent dans les voies de Caïn et de Nimrod et sont des enfants de rébellion; tout comme ceux qui fondent des fausses églises.
Le mot "Éden" apparaît sept fois dans le livre d'Ézéchiel: une fois il détient une signification littérale, et six fois une signification figurative. Littéralement, Éden fut une localité au nord de la Mésopotamie d'où Tyr se procurait les riches broderies qu'elle fabriquait (Ez. 27:23,24). Elle est identifié à "Bit-Adani" dans les annales Assyriennes, et fut situé entre l'Euphrate et la rivière Balikh (Wycliffe Bible Encyclopedia, par: Moody Press). Le royaume d'Éden fut incorporé dans l'empire d'Assyrie par Shalmaneser III en l'an 855 avant Christ, et avait pour capital Til-Barsip (Dictionary of the Bible, par: John L. Mc Kenzie). Figurativement, le mot Éden est utilisé par Ézéchiel pour établir une comparaison qui fait ressortir les ressemblances entre les caractéristiques de la vie d'Adam en Éden, avec celles du roi de Tyr (Ez. 28:11-19). Le même principe est utilisé pour comparer le roi d'Assyrie, désigné comme "un cèdre du Liban" (Ez. 31:3) à tous les arbres d'Éden qui étaient au Jardin de Dieu (Ez. 31:8,9), ou pour comparer la fertilité du Jardin d'Éden à une terre qui était dévastée et qui fut rendu fertile de nouveau (Ez. 36:33-36). Or personne n'oserait dire que le roi d'Assyrie était dans le Jardin d'Éden avec Adam et Ève. L'Esprit de Dieu nous indique clairement que le prophète Ézéchiel s'exprime ici dans un style imagé, ceci est irréfutable lorsqu'on considère ce passage clé: «A qui ressembles-tu dans ta grandeur» (Ez. 31:2). Ainsi c'est dans un sens figuratif historique que nous devons comprendre les passages qui s'appliquent au "roi de Tyr" dans Ez. 28:11-19, et non à un ange fictif.
Or il est évident que dans sa présomption, le roi de Tyr se voyait assit sur le trône de Dieu, se disant lui-même Dieu, et comparait la gloire de sa royauté, la puissance de son royaume, et les richesses de ses luxes somptueux, à Éden, le Jardin de Dieu. Intègre dans ses voies au tout début de son existence sous la loi de Noé et ses fils, la royauté de Tyr fut rempli de violence à cause de la grandeur de son commerce et tomba dans le péché (Ez. 27:1-25; 28:1-19). L'utilisation du mot "Chérubin" dans ce contexte qui s'applique au roi de Tyr, et qui signifie un "protecteur" ou "gardien vigilant"; nous indique que les dirigeants d'une nation auront à répondre devant Dieu pour le cheminement spirituel de leur peuple. Ainsi, une autre fois, nous voyons la doctrine de Satan comme ange déchu s'écrouler en poussière sur le roc de la Parole de Dieu.
Les caractéristiques du mot «diabolos», tout en gardant leurs particularités, rejoignent souvent celles du mot Satan car ces deux mots sont des synonymes. Diabolos est un mot composé qui vient de «dia» dont la signification principale est «un travers»; et «ballo» qui signifie «jeter ou laisser tomber une chose sans se préoccuper de l'endroit de la chute; éparpiller, jeter, déborder, insérer, jeter sur ou à travers dans le sens de contredire, séduire, envoyer, diffamer, calomnier, accuser, dénoncer.»
Étymologiquement ce mot désigne essentiellement la «contrariété humaine» ou «adversité de la nature humaine déchue»; en d'autres mots il s'agit de l'opposition de la nature humaine à la lumière de la vérité. Dans sa décomposition, ce terme porte aussi les notions de «concurrence séductrice» et de «contradiction complaisante», expressions qui s'appliquent à la loi de Moïse qui agit en tant que concurrence de la grâce de Dieu, nous indiquant une attitude de rébellion d'une personne qui est obstinée contre la grâce de la délivrance en Christ en persistant à se justifier par les œuvres de la loi qu'aucun ne peut observer parfaitement, ce qui occasionne des dérèglements de conscience par le fait de la condamnation de la loi qui repose sur tous ceux qui la transgresse. Les mots «diable» et «satan» sont employés dans la Bible comme de simples adjectifs ordinaires, décrivant des gens ordinaires et le cœur tortueux de l'homme. Ce fait rend donc impossible leurs descriptions comme étant des êtres surnaturels puissants et méchants en dehors de nous. Ainsi Jésus dit: «Vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence? ...ce qui sort de la bouche vient du cœur; c'est là ce qui souille l'homme. Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les faux témoignages, les blasphèmes. Ce sont ces choses-là qui souillent l'homme» (Mat. 15:16-20).
La chute de l'homme mentionnée dans la Genèse, nous décrit l'esprit de la chair, rusé et enchanté par sa propre personne, provoquant ainsi la rébellion contre l'Esprit de Dieu pour atteindre son indépendance. Ceci correspond au terme "Diable" ou "Diabolos" qui en Grec est un mot composé qui signifie aussi dans ses nuances primaires: "Dia" ou "Division" et "Bolos" ou "provocation". Le terme "Diable" signifie donc «un raisonnement subtil, c'est à dire un esprit de provocation qui divise ou sépare l'homme de l'Esprit de Dieu». Dans ce sens très réel, le Diable est nul autre que la «contrariété humaine», c'est à dire «un raisonnement d'adversité, de déception, d'irritation, et d'opposition» que nous retrouvons de nos jours surtout chez les sectes dites évangéliques.
Les délires extravagants de certains théologiens modernes nous disent que Satan apparut à Jésus sous la forme d'un serpent pour le tenter. Laissant de côté cette position insensée et aberrante, il en advient que la tentation de Jésus ne fut pas essentiellement différente de la stratégie déployée dans le Jardin d'Éden. Or l'Écriture nous informe que Dieu ne peut pas être tenté (Jc. 1:13); ainsi Jésus ayant pris un corps de chair semblable à nous, éprouva la tentation dans sa nature humaine pour lui arracher toute prétention d'autorité, car il vivait dans un état d'humiliation qui se soumettait à l'ordre du Père. Comme nous voyons dans l'Épître aux Hébreux: «Il devait ainsi être tenté comme nous en toutes choses, sauf le péché; car parce qu'il a souffert la tentation, il est puissant aussi pour secourir ceux qui sont tentés» (Heb. 4:15; 2:18). D'après la description du Diable et de Satan que nous avons donné dans cet exposé, il devient évident que la tentation de Jésus consiste d'un échange d'idées entre l'esprit de sa nature humaine et l'Esprit Saint qui est en lui et dont il est la forme visible dans la chair. L'esprit ou raisonnement de sa nature humaine qui, dans son cas, contrairement à nous, était d'un état pur et sans péché, le provoquait en lui proposant des champs d'actions qu'il refusait en se soumettant à l'Esprit de sa nature divine, impossible à l'homme pécheur mais possible à l'homme parfait sans péché. Son refus persista jusqu'à la croix où la volonté de sa chair fut crucifiée et il devint vainqueur de la mort, le dernier ennemi de l'homme qui le tient sous la servitude de la loi. Ainsi la contrariété humaine (le Diable) et son esprit de concurrence (Satan) qui est en tous les hommes, fut crucifié sur la croix, la justification par les œuvres de la loi fut retenue, en d'autres mots «Satan fut attaché et jeté dans l'abîme» (Apoc. 20:1-3).
K.R. Hagenbach, dans son «Histoire des Doctrines», nous dit que Christian Thomasius et Belthasar Bekker (1517 et 1720) combattirent contre les croyances générales du Diable. Bekker disait, tout comme nous, que les passages sur le Diable doivent être compris d'une manière figurative plutôt que littérale. Sa position sur la tentation de Jésus est décrite comme un échange de pensées entre sa nature Divine et sa nature humaine. Dans cet échange Jésus se présentait lui-même les options qu'un homme normal devait faire face pour s'identifier à nous et surmonter l'épreuve pour nous, afin de débuter son ministère par la puissance de l'Esprit de Dieu (Luc 4:14). Il était essentiel que le raisonnement charnel de la nature humaine soit soumis en toutes choses à l’Esprit de Dieu. Cela étant impossible à l’homme pécheur à cause de sa nature déchue, il fallut que Dieu s’incarne dans la chair pour l’accomplir à notre place, et nous savons que Jésus fut fidèle en cela jusqu’à sa mort sur la croix où il triompha du diable pour nous libérer de son emprise.
Dans la mythologie chrétienne les démons sont des anges déchus. Elle présente Satan comme le chef des anges rebelles à Dieu. Vaincus par les anges fidèles conduits par l'Archange Michel, ils sont chassés du Ciel et condamnés à l'Enfer. Ils revienne sur terre cherchant à nuire aux hommes en les portant au mal par la tentation. Cette présentation n'a aucun soutient biblique, sauf dans le langage figuratif de l'Apocalypse qui n'a aucun rapport avec une telle chute des anges, comme nous avons vu. Selon ces superstitions, ces démons, que l'on peut qualifié d'entités imaginaires, peuvent être chassés du corps d'un possédé par un exorcisme, pratique magique adaptée à la religion dite chrétienne, comportant certaines formules ou incantations et certains gestes rituels, destinée à chasser le démon en prononçant le nom de Dieu d'un endroit qu'il occupe et, en particulier, du corps d'un possédé; nommé de nos jours par les sectes dites évangéliques «ministère de délivrance» pour distinguer cette aberration prétendument biblique de celle du catholicisme insidieux.
Le mot démon vient du Hébreu «ombre» dont les synonymes sont: «apparence, chimère, contrariété, doute, illusion, inquiétude, malaise, mélancolie, obscurcissement, préoccupation, prétexte, semblant, sombreur ou pessimiste, et soupçon». Nous sommes tous traversé par des ombres dans nos pensées qui surgissent subitement dans notre conscience et que nous devons rejeter; pensées de violence ou d'immoralité, certaines étant plus virulentes et plus persistantes que d'autres à cause de transgressions commises que nous regrettons amèrement; mais tous peuvent être neutralisé par le sang de Christ qui purifie notre conscience de toutes œuvres mortes pour servir le Dieu vivant (Héb. 9:14), car Christ a payé pour toutes nos transgressions une fois pour toutes et par la foi en son sacrifice parfait sur la croix nous en sommes libéré.
L'étymologie nous indique que dans le Grec, le mot "Daimonia", d'où nous avons le mot «démons» au pluriel, est une construction de "daio" et "monia". Or "daio" signifie: «distribuer, partager (avoir l'esprit partagé), déchirer (déchiré par le malheur), mettre en pièces (dans le sens d'être tourmenté), tuer, immoler». Tandis que «monia» dans ses différentes gradations de «monas, monos, moné» signifie «l'action de s'arrêter dans le sens d'être immobilisé par une condamnation de la loi» dont le jugement ou la punition a pour résultat «d'être isolé, seul, abandonné», ce qu'on pourrait nommer figurativement «la prison de Dieu», c'est à dire «être restreint dans son existence par une décision légale qui engendre un dérèglement de conscience, ce qu'on nomme aussi avoir un esprit troublé». La conscience de l'existence est ce qu'on nomme «l'âme», et puisque l'âme est dans le sang (Gen. 9:4,5), cela signifie qu'un démon est un déséquilibre de la conscience ou perception de notre existence dont la cause primaire est notre indépendance de Dieu. Être possédé d'un démon signifie donc «être obsédé d'une manière de penser ou de raisonner» qui bouleverse ou détraque la perception de notre existence, ce que la psychologie appelle «une névrose». Dans un tel état d'être, les passions de la chair, dont le sens littéral est «le feu dans le sang», sont débridées et occasionnent toutes sortes de ravages.
Le terme "Démons" comporte en soi-même deux éléments inséparables. Premièrement, l'Écriture enseigne que le sang est relié d'une manière intrinsèque avec l'âme qui est la conscience de l'homme ou la perception de son existence (Gen. 9:4,5; Lév. 17:14). En Grec, le mot "âme" est "Psûché", d'où nous avons le mot "Psychique", ce qui nous sert à identifier "le feu dans le sang" comme "l'énergie de l'âme", communément nommée "puissances psychiques", c'est à dire les pouvoirs occultes que le livre d'Énoch nomme: "les impulsions de l'âme, les morsures du serpent, les passions qui viennent à travers la chaleur du midi, sur les fils du serpent nommé Tabaet" (Énoch 69:12). Nous trouvons ici la source des pouvoirs occultes des magiciens de Pharaon (Ex. 7:10-12; 8:7), de l'ascension graduelle du serpent de feu vers le soleil de l'illumination de l'esprit de la chair, de la conscience spirituelle de l'homme. Ce sont les mêmes pouvoirs utilisés, consciemment ou non, par ceux du christianisme contrefait qui guérissent des malades, chassent des démons, parlent en langues, et prophétisent.
Deuxièmement, le mot «âme» en Latin est «anima» d'où nous avons les mots «animer» et «animal» qui se rapporte à la nature humaine, nous indiquant que l'âme est la conscience ou perception de notre existence charnelle dans un corps matériel, et que "le feu dans le sang" correspond "aux passions de l'âme pour la chair" qui la consument, la ravagent, la possèdent, et la salissent par l'obsession ou le consentement de la volonté. Cette définition correspond exactement avec la signification de "Daimonios" qui est: «posséder, inspirer, être insensé, être obsédé, admirable, étonnant, démence, folie envoyé par l'esprit». Nous sommes à la source ici des délires psychotiques des évangéliques extatiques comme les Pentecôtistes et les Charismatiques, et tous leurs groupes dissidents comme ceux de la «troisième vague». Ces puissances d'une «conscience déréglée» ou esprits malsains des principes contraires à l'Esprit de Dieu, sont responsables pour affliger le monde de maladies corporelles et mentales, et de répandre une multitude de faux enseignements qui s'opposent à la vérité biblique, jusqu'à frauder même les dons spirituels de l'Esprit de Dieu (Mat. 7:22,23; 2 Thes. 2:5-12). Dans ce sens le mot «démon» peut se traduire légitimement par «conscience déréglée», ce qui devrait se faire dans toutes les versions de la Bible.
Le Dictionnaire Grec-Français de J. Planche nous donne toutes les significations et nuances des mots qui sont associés à celui de «démon», dont voici les principales que nous donnons (en conjonction avec le Dictionnaire des Synonymes du CRISCO), Dans tous ces mots et toutes leurs significations et nuances, aucun n'a rapport avec des anges déchus transformés en démons, tous sans exception s'applique à l'être humain, même les mots dieu et divinité qui pour les grecs étaient des héros reconnus pour leurs exploits:
Dai = pourquoi donc, comment donc, (motif, raison, considération, esprit, intelligence, jugement, lucidité, pensée, rationnel, rectitude, réfutation, réparation, sens).
Daio = 1- partager, déchirer, mettre en pièces, tuer, immoler - découper, distribuer; 2- flambeau, torche ardente - brûler [dans le sens d'être en feu], allumer, consumer, ravager.
Monas - Monos = être isolé, seul, abandonné.
Moné - Monia = 1- action de s'arrêter ou arrêt, repos, lenteur, séjour, demeure, retard, temporisation 2- solitude, isolement, célibat, seul, solitaire.
daimonao = être hors de soi, être fou, être insensé.
daimonion = avoir l'intelligence partagé entre les dieux et les hommes, faux dieux, idoles.
daimonios = être possédé, être misérable, criminel, fou, insensé - (implique la notion de démence, être transporté, être extatique).
daimon = dieu, divinité, providence, sort, destin, fortune - les mànes ou âmes bienveillantes.
Terme non traduit mais translittéré dont l'étymologie donne différentes significations, le mot «démon» représente généralement un esprit ou raisonnement, une attitude néfaste face à la loi de Dieu ou à sa grâce, une rébellion contre son autorité ou contre l'autorité patriarcale que Dieu a établit. Il désigne un esprit troublé ou raisonnement confus, affolé, orageux et tourmenté, traduit à tort par esprit immonde ou esprit impur, et peut se traduire proprement par «conscience déréglée». Il implique un trouble de conscience causé généralement par un sentiment de culpabilité intense pour avoir brisé la loi. Chez les anciens grecs il signifiait le pouvoir divin attribué à une déité ou divinité, généralement un héro reconnu pour ses exploits. Il implique les caractéristique de l'esprit de la chair qui est en l'homme (le Diable ou Satan) et qui règlent son existence, et il désigne plus proprement les traits ou particularités de la nature humaine déchue. Il est donc juste de dire qu'il y a seulement un seul Diable et plusieurs démons, car le Diable ou «contrariété de la nature humaine» "provoque ou agite" les passions de la chair, ce qui correspond au mot "Démon" qui vient du Grec "Daimon", "Daimonos" et "Daimonios", terme qui signifie proprement «conscience déréglée».
Dans le Grec, le mot dragon ou «drakon», tout comme nous le voyons utilisé dans l'apocalypse sous la désignation de «grand dragon rouge», est un synonyme du mot serpent et porte la notion de «souverain, souveraineté, suprématie», tandis que le mot «rouge» ou «purrhos» porte la signification de «illustre». La révélation de l'Apocalypse qui décrit l'ennemi de nos âmes comme «le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan» (Apoc. 12:9), est d'une importance capitale. Or chaque nom qui désigne l'ennemi a sa signification spéciale qui correspond d'une manière collective avec tous les autres, et reflète les différents aspects d'un même esprit ou raisonnement. Le mot Dragon vient du Grec «Drakon» qui signifie «l'illuminé et le brillant» et ce terme s'applique au Souverain d'une nation. Ce mot vient de «Derko» et signifie: «voir clair, être éclairé, jeter de l'éclat, briller». Il est relié à celui de «serpent», l'ennemi qui tenta Ève dans le Jardin d'Éden. En Grec le mot serpent est «Ophis», et selon J.H. Thayer (Thayer's Greek-English Lexicon), ce mot est relié à «Ophthalmos». D'après le Dictionnaire Grec-Français de J. Planche, «Ophthalmos» signifie: «être considéré, estimé ou admiré»; figurativement ce même mot signifie: «brillant, lumière, flambeau, l'esprit, l'intelligence, le raisonnement», tous des termes qui rejoignent celui de Satan.
Le serpent qui tenta Ève n'est donc pas un ange mythique déchue, mais l'esprit ou l'intelligence, le raisonnement subtil de la nature humaine. Ceci correspond exactement avec la signification de «serpent» en Hébreu qui est «Nachas» et qui signifie: «enchantement, émerveillement, charme, ravissement qui captive le cœur ou la conscience, séduire par des paroles rusées, raisonner d'une manière subtile, admirer, être infatué de sa propre personne». Il n'y a aucun doute que nous retrouvons tous ces éléments dans Gen. 3:16, où nous voyons que le serpent représente l'admiration et l'enchantement de l'esprit de l'homme avec la chair, désignant ainsi l'esprit de la chair qui devint l'esprit adversaire de l'Esprit de Dieu. Ainsi dit l'apôtre Paul: «Or l'affection de la chair est la mort; mais l'affection de l'Esprit est la vie et la paix: parce que l'affection de la chair est inimitié (adversaire) contre Dieu; car elle ne se rend point sujette à la Loi de Dieu; et aussi ne le peut-elle point» (Rom.8:6,7); "Car la chair convoite contre l'Esprit, et l'Esprit contre la chair; et ces choses sont opposées (adversaire) l'une à l'autre; tellement que vous ne faites point les choses que vous voudriez» (Gal.5:17). Nous avons donc trouvé la vraie identité de Satan et l'endroit où il réside. Satan est nul autre que l'esprit de la chair ou «raisonnement subtil de la nature humaine déchue» qui porte l'accusation et la condamnation de la loi de Dieu.
Dans le contexte historique de l'Apocalypse, le dragon est le rival de Christ, «la concurrence» illustre de la loi qui s'oppose à la vérité et à la liberté de la grâce, c'est à dire Satan ou l'esprit de la chair qui est hostile à l'Esprit de Dieu en cherchant à se justifier par les œuvres de la loi. Par l'observance de la loi, l'esprit de la chair se gonfle d'orgueil et de sottes prétentions, et affiche une trop haute opinion de lui-même. L'homme s'élève ainsi comme dieu et se fait dieu en se voulant maître de son propre destin, lorsqu'en réalité personne ne peut observer la loi à la perfection, qu'elle soit de Dieu ou de l'homme. Ceux qui connaissent ce principe, généralement les dirigeants d'une nation ou d'une religion, sont ceux qui nous exploitent à leur fin. Nous voyons ainsi que le terme dragon s'applique au souverain d'une nation et à la souveraineté de sa puissance sur ses sujets (le dragon c'est le roi, le dragon c'est le royaume). L'esprit de la chair règne sur le corps, comme le roi règne sur son royaume, il n'y a aucune différence entre les deux sauf que l'un est interne et l'autre externe. Dans la mythologie, le dragon crache du feu; dans l'histoire, le roi fulmine son autorité. Tel est le dragon tel est la bête.
Dans le contexte historique du grand dragon rouge mentionné dans l'Apocalypse, ce roi est Hérode et sa dynastie. Celui qui comprend ces choses va s'éviter beaucoup de problèmes au niveau de l'interprétation des Écritures, particulièrement au niveau du symbolisme de l'Apocalypse. Que le dragon donna sa force, son trône et un grand pouvoir à la bête (v.2,12,14), signifie que la suprématie ou souveraineté de la loi donna son autorité à l'universalité d'une nouvelle institution religieuse qui représenterait toutes ses aspirations, tout en gardant sa domination.
Le mot «dragon» est un terme versatile qui s'applique à différentes souveraineté de la loi dans les sept têtes ou royaumes mentionnés. Dans le chapitre 12 de l'Apocalypse, on voit que le mot «dragon» se rapporte à la suprématie des autorités en Israël, particulièrement au roi Hérode qui a tenté de tuer l'enfant Jésus à sa naissance (Apoc. 12:4; Mat. 2:13), et des Pharisiens qui ont persécuté le Seigneur Jésus et les premiers disciples. Ceci nous indique aussi que l'ancien Israël est une des sept têtes de la bête de la mer, celle qui a été «comme blessée à mort» (v.3). Tandis que dans l'empire Romain, le dragon ou suprématie de la loi, se rapporte aux empereurs puis aux papes qui succédèrent à leurs trônes jusqu'à nos jours. Ainsi l'empire Romains qui fut détruite en l'an 476, subsiste encore dans la papauté qui en a prit la relève. Aussi, pour éclaircir un point de controverse, spécifions que «les deux témoins» que nous retrouvons dans Apoc. 11:3-12, sont représentatifs de l'Ancienne Alliance de la loi et de la Nouvelle Alliance de la grâce, et conséquemment de tous les chrétiens authentique qui témoignent de la vérité.
La dynastie des rois Hérodes est représentée symboliquement dans les sept têtes du dragon: 1) Hérode Ier, le Grand (-73, -4), roi de Judée. Fils d'Antipater (ministre de Hyrcan II). 2) Hérode Archélaos, ethnarque de Judée, de la Samarie et de l'Idumée. Fils d'Hérode Ier le Grand. 3) Hérode Antipas (-21, 39), tétrarque de Galilée et de Pérée. Fils d'Hérode Ier le Grand, 2ème Époux d'Hérodiade. 4) Hérode Philippe I et II, deux des fils d'Hérode Ier le Grand. 5) Hérode Agrippa Ier (-10, 44), roi de Judée. Neveu d'Hérode Antipas. 6) Hérode de Chalcis (?-48), roi de Chalcis. 7) Hérode Agrippa II (27, 93), fils d'Hérode Agrippa Ier.
L'histoire de la race humaine est parsemée de récits légendaires de Dragons. Dans la mythologie de la Scandinavie (Mythologie, encyclopédie illustrée; Édition Atlas) nous trouvons le récit de Sigurd et le Dragon, d'où nous voyons Fafnir se transformer en Dragon pour mieux défendre son trésor fabuleux. Dans le mythe Allemand de "l'Or des Nibelungen" (Les Grands Énigmes des Trésors Perdus), le héros Siegfried engage un combat à mort contre un Dragon. Dans le mythe de l'Hindouisme (La Mythologie, par: Edith Hamilton), le dieu Krishna dansa sur les nombreuses têtes d'un Dragon jusqu'à celui-ci demande grâce. La mythologie des Grecs nous montre un Dragon gardant les pommes d'or du jardin des Hespérides. Héraclès ou Hercule le tua et en rapporta les fruits merveilleux. Selon un autre mythe Grec, le premier roi d'Attique, qui se nommait Cécrops (nom parenté à Cyclope qui signifie «prêtre du soleil»), fut né d'un Dragon et fut lui-même un demi Dragon, c'est à dire un demi-dieu. Une légende Chinoise dit qu'un Dragon de feu à tête d'homme remplaça le ciel; nous indiquant que le mot "Dragon" se rapporte spécifiquement à un roi, un seigneur, ou un souverain. La mythologie Sumérienne de l'antique Babylone nous dit que Sept esprits se révoltèrent dans le ciel et prirent la forme d'un Dragon. Le Dragon de ces mythes se rapportent à Nimrod, le Rebel, qui fut le premier Grand Souverain sur la terre après le déluge.
Tous ces mythes antiques ont ceci en commun, à savoir que le mot Dragon est une expression figurative qui désigne un souverain qui règne en tyran sur une nation, et qui agit en fonction de gardien de son peuple. Cette interprétation est justifiée par le Dictionnaire Quillet de la Langue Française qui nous dit que le mot Dragon signifie figurativement "un gardien, un surveillant intraitable". Ceci nous porte à traiter l'apparition du Dragon de l'Apocalypse comme contenant des concepts qui méritent une attention sérieuse. Le texte de Ap.12:1-17, doit être interprété figurativement, autrement il faudrait admettre l'existence réelle d'un Dragon qui a sept têtes et dix cornes, ce qui serait un non sens. Par conséquent, la chute du Dragon, qui est identifié à Satan, c'est à dire «la concurrence» doit être interprété de la même manière dans son contexte historique qui, dans ce contexte, se rapporte à la chute de l'autorité de la loi lors de la période du ministère de Jésus et ses disciples, particulièrement au temps que Jérusalem et le temple furent détruits par les armées romaines en l'an 70. La suprématie de la loi comme principe d'opposition à la grâce de Dieu passa donc de la nation d'Israël à l'empire Romain, puis de là à la papauté, pour finalement se retrouver universellement dans le christianisme contrefait de l'arminianisme évangélique moderne comme «marque de la bête».
La Parole de Dieu seule identifie clairement le Dragon comme étant «le serpent ancien, appelé le Diable et Satan» (Ap. 12:9). Par elle nous avons le témoignage véridique que le Dragon n'est pas une pure invention de l'esprit, un mythe auquel on donnerait qu'une valeur imaginaire; mais plutôt l'illustration d'un enseignement contenu sous la forme d'une image qui est basée sur des faits réels et historiques. Si nous retrouvons dans le Parole de Dieu certaines formes d'expressions familières à la mythologie, il en advient qu'elles ne sont pas le produit de l'imagination fertile de quelques mythomanes, mais le fruit d'une révélation divine. Le dicton qui dit "une image vaut mille mots" s'applique sûrement ici, car chaque image qui nous est présentées dans le ch.12 de l'Apocalypse se rapporte à un évènement spécifique dans la vie de Jésus contenue dans les Évangiles, et touche le développement graduel de l'histoire du Christianisme.
Devant la complexité des rapports de la mythologie avec les Saintes Écritures qui nous parlent du Grand Dragon de feu, le grand érudit biblique, Alexandre Hislop (Les Deux Babylones), nous vient en aide. En parlant du Dragon, Hislop nous dit: «Le mot Dragon, suivant les idées auxquelles on l'associe d'ordinaire, est bien fait pour égarer le lecteur en rappelant à son esprit les Dragons fabuleux et ailés de l'antiquité. Quand cette divine description fut donnée (dans l'Apocalypse), l'expression de Dragon n'avait point ce sens-là chez les auteurs sacrés ou profanes. Le Dragon des Grecs, dit Pausanias, n'était pas autre chose qu'un grand serpent... Dans la mythologie du monde primitif, le serpent est universellement le symbole du soleil; comme le soleil était la grande lumière du monde physique, ainsi le serpent était considéré comme la grande lumière du monde spirituel, qui donnait à l'humanité la connaissance du bien et du mal». En d'autres mots «dragon et serpent» sont des termes symboliques qui représentent l'intelligence de l'homme, sa faculté de raisonner charnellement les choses spirituelles, ce qui par nature en déforme le sens pour en produire des contrefaçons.
Dans l'antiquité, le serpent ou le Dragon, fut le symbole du culte d'adoration du Soleil avec son représentant officiel qui était considéré comme Dieu et Messie. Nous le trouvons chez les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Égyptiens, les Syriens, les Romains, et même chez Israël. Dans les Amériques, nous le retrouvons chez les Toltèques, les Mayas, les Aztèques, et les Incas. Les traditions du serpent sont innombrables, les Égyptiens appelaient le serpent du Soleil "Knepti", le serpent royal, qui devint chez les Grecs, "le Basilik". Or ce dernier nom est d'une importance capitale, car il signifie "le roi" ou "le Souverain", celui qui représentait la divinité sur la terre et qui avait le pouvoir de vie et de mort. La relation entre Dragon et Souverain est incontestable et nous indique une et même chose.
Le Dragon a plusieurs visages à travers l'histoire; mais dans le contexte historique de Ap. 12:4, celui qui nous est présenté correspond clairement à la royauté des rois Hérode qui fut précipité de son pouvoir sur Israël. Ceci est attesté par le fait que «le dragon s'arrêta devant la femme qui devait accoucher, afin de dévorer son enfant dès qu'elle l'aurait mis au monde» (Ap. 12:4). Il n'y a aucun doute que ce passage se réfère à la naissance du Seigneur Jésus: «...Lève-toi, et prends le petit enfant et sa mère, et enfuis-toi en Égypte, et demeure là jusques à ce que je te le dise: car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire mourir» (Mat. 2:13). «Alors Hérode, voyant que les sages s'étaient moqués de lui, fut fort en colère, et il envoya tuer tous les enfants qui étaient dans Bethléhem, et dans son territoire, depuis l'âge de deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s'était exactement informé des sages» (Mat. 2:16).
Il est évident, pour ceux qui ont des yeux pour voir, que ceci est le contexte historique dans lequel tout ce texte de l'Apocalypse doit être interprété. Il faut se garder du poison des Millénaristes qui nous disent que ce texte de l'Apocalypse se rapporte à des événements encore à venir, contredisant toutes les règles d'interprétation biblique. Nous trouvons cette interprétation fallacieuse chez ceux qui se nomment audacieusement "Frères Chrétiens" ou Darbystes, chez la majorité des sectes Baptistes, chez les Pentecôtistes et Charismatiques; et chez plusieurs groupes dissidents qui se réclament sans dénominations.
Depuis la déportation à Babylone, aucun roi ne régna sur Israël pour environ cinq cent ans. Mais voici qu'apparaît soudainement un roi inattendu dans une période de l'histoire très peu connue des chrétiens de nos jours, c'est à dire dans cette période silencieuse entre l'Ancien et le Nouveau Testament qui se rapporte aux exploits de Judas Macchabée jusqu'à la fin du règne des Princes Asmonéens (Dan. 11:32-35). La succession des événements historiques prophétisés par Daniel, nous introduit à une des plus remarquable personnalité de l'histoire décrite comme "la petite corne" de l'empire Romain (Dan. 7:8), et "le roi qui fera ce qu'il voudra" (Dan. 11:36). Cette personne mystérieuse semble avoir éviter par inadvertance presque tous les exégètes et les théologiens, dû à l'interprétation futuriste propagée par un grand nombre d'hérétiques. Ce roi despotique qui usurpa le trône de David promis au Seigneur Jésus (Lc. 1:32; Ac. 2:29,30), fut nul autre que Hérode le Grand.
Philip Mauro (The Seventy Weeks and the Great Tribulation) nous informe sur cette période de l'histoire: «Après une période d'environ cinq cent années sans roi, le dernier stage de l'histoire juive fut occupé par un roi d'un caractère dès plus détestable, et dont les œuvres sont dès plus atroces enregistrés dans les annales de l'histoire de la race humaine». Jim Bishop ajoute (The Day Christ Died): «César même disait qu'il fut plus prudent d'être un pourceau d'Hérode que d'être son fils». Alfred Edersheim, dans son œuvre remarquable "La Vie et les Temps de Jésus, le Messie", nous dit que le roi «Hérode jugeait cruellement et despotiquement». Mais la meilleur source d'information que nous avons sur Hérode, se trouve dans "l'Antiquité des Juifs" de Joseph Flavius: «Pour empêcher le peuple d'exprimer son mécontentement, Hérode ne permit pas au habitants de se réunir, de marcher, ou de manger ensemble; et surveillait tout ce qu'ils firent. Ceux qui furent pris, furent conduit à la citadelle Hyrcania, torturés atrocement et mis à mort».
Le lien entre le Dragon du ch.12 de l'Apocalypse et la dynastie des rois Hérode est définitivement confirmé par A.R. Kayayan (Le Dieu Invincible): «Venons-en à l'acharnement du dragon lors de la naissance du Messie, la véritable descendance de la femme, le Promis de Dieu. Il se trouve dans une situation désespérément exposée; dans l'étable de Bethléhem se trouve couché un enfant né miraculeusement d'une mère vierge. Or, elle comme son fiancé Joseph sont tous les deux de descendance davidique. La promesse de Dieu s'est enfin réalisée. Mais, aussitôt, le dragon se dresse là sous les traits de Hérode le Grand, lequel, ayant appris la naissance de cet enfant, cherche à le tuer... La naissance du Christ déclencha la violence meurtrière et désespérée des puissances maléfiques contre l'Élu de Dieu. Hérode chercha à le tuer, mais l'enfant fut mis à l'abri. Alors le tyran sanguinaire se contenta de se venger sur des innocents en faisant massacrer les enfants de la région de Bethléhem».
L'histoire nous montre qu'en l'an 47 avant Jésus-Christ, Jules César nomma Antipate procurateur de Judée. Ce dernier désigna son fils Hérode comme gouverneur de la Galilée. À la suite de l'assassinat de César, le désordre éclata en Judée et Hérode s'enfuit à Rome. Là, en l'an 40 A.J.C., il reçut du Sénat Romain le titre de "roi des Juifs". Israël qui fut une province de Rome à cette époque, fut donné à Hérode comme royaume, pour redevenir une province après sa mort. Ainsi Israël redevint un royaume subtilement et sournoisement par l'autorité d'une puissance hostile à Dieu, fait historique qui n'est pas pleinement réalisé de nos jours. Hérode revint de Rome en l'an 37 A.J.C., et avec l'aide des légions Romaines, il s'empara de Jérusalem, la Cité du Dieu Vivant, tout en empêchant la profanation du Temple et le pillage pour ne point irriter le peuple plus qu'il fallait, il agissait ainsi comme un bon politicien hypocrite. Il était hais et détesté de ses sujets Juifs, mais il était néanmoins accepté par les Grecs et les Romains qui le considérait comme un roi allié et un ami intime de César. Quoiqu'il accrut considérablement la splendeur de Jérusalem par la restauration du Temple, il pliait volontairement le genou à Rome, et n'hésitait pas à offrit des sacrifices au dieu Jupiter, identifié par Hislop comme Nimrod. Selon le Dr. Leonhard Schmitz, dans son "Manuel d'Histoire Ancienne": «Jules César agissait en fonction de Pontifex Maximus, c'est à dire "Souverain Pontife", lorsqu'il fit la célèbre reforme du Calendrier». Ce fut par une étrange coïncidence ou plutôt Dieucidence, que Hérode reçut sa royauté et son royaume du Sénat Romain après l'assassinat de César, au moment même ou Rome était sans Souverain Pontife. Il en advient donc que Hérode, dans ses fonctions royales et ses sacrifices à Jupiter, devint représentant de Nimrod comme Souverain Pontife sur Israël, c'est à dire "le Dragon".
La prophétie de Daniel 11:36, nous dit que: «Ce roi fera donc au gré de ses désirs». Selon W. Stewart McCullough, ceci correspond au fait «qu'après s'être emparé de Jérusalem et littéralement massacré tous les partisans d'Aristobolus II, pour ensuite tuer tous les membres du Sanhédrin, Hérode prit la responsabilité d'établir lui-même des souverains sacrificateurs selon son cœur. Il choisit pour ceci, Ananel, un Juif Babylonien». Ce fut en effet ce même Ananel ou Anne qui s'opposa à Jésus et le livra à Pilate pour être crucifié, et qui par après fit jeter en prison les apôtres Pierre et Jean (Lc. 3:2; Jn. 18:13,24; Ac. 4:6). Daniel nous dit ensuite: «Il s'élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux» (Dan. 11:36). Ceci signifie que Hérode, agissant en tant que représentant de Nimrod ou Lucifer, usurpa le trône de David réservé à Christ en s'y asseyant, s'élevant et se glorifiant lui-même dans le ciel et la Cité de Dieu. Il signifiait ainsi d'une manière subtile qu'il était lui-même le Messie si longtemps attendu par les Juifs. Il est reconnu en effet, que le parti politique des Hérodiens croyait fermement que le roi Hérode était le Messie. Ainsi lorsque Hérode fut assis sur le trône de David, nous pourrions dire que Satan fut assis sur le trône de Dieu et régnait sur Israël, le peuple de Dieu, tout comme le Souverain Pontife de l'Église Catholique prétend être le chef de tous les chrétiens. C'est ainsi que Hérode, comme "la petite corne" eut «une plus grande apparence que les autres» (Dan. 7:20); ce qui correspond au «grand dragon qui apparaît dans le ciel» (Apoc. 12:3). En plaçant le Dragon dans le ciel, l'Apocalypse nous indique qu'il est élevé dans une position exalté. Ceci fut exactement la position de Hérode comme prétendu roi d'Israël et faux Messie, position aspirée par tous les Papes de Rome et nous oserions même dire par tous les pasteurs évangéliques qui sont en réalité que des petits papes.
Sachant que le Dragon correspond à la dynastie des Hérode sous l’empire Romain, qu'en est-il donc de cette guerre des anges mentionnée dans le ch.12 de l'Apocalypse ? Le style imagé du texte dans son contexte historique se rapporte à cette prophétie de Daniel: «Je vis cette corne faire la guerre aux saints et l'emporter sur eux, jusqu'au moment où l'Ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume» (Dan. 7:21,22). Cette guerre angélique représente le combat entre Jésus et ses disciples contre les forces sataniques dans ceux qui dominaient et étaient les autorités en Israël, telle que la dynastie des rois Hérode, le parti des Hérodiens, les Pharisiens et les Sadducéens (Mat. 22:15,16; Mc. 3:6; 12:13). En plus, la Parole nous indique clairement que Hérode Antipas fit couper la tête de Jean Baptiste; Hérode Agrippa I fit maltraiter les membres de l'Église, fit mourir par l'épée Jacques, et fit arrêter Pierre et le jeta en prison. Et finalement, ce fut Hérode Agrippa II qui fit mettre Paul en chaîne et l'envoya à Rome pour comparaître devant César. Pour ce qui concerne la chute du Dragon, elle représente la chute de la dynastie des rois Hérode comme Souverain Pontife sur Israël, laissant ce titre audacieux et blasphématoire aux empereurs de l'Empire Romain puis à la papauté. Ainsi cette «tête fut comme blessée à mort, mais sa plaie mortelle fut guérie» (Ap. 13:3).
N'est-il pas merveilleux de voir comment la Parole de Dieu s'explique Elle-même, et met un frein à l'imagination fertile de ceux qui enseignent une chute des anges préadamite ou future: «Que personne, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course; tandis qu'il s'abandonne à ses visions, il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles» (Col. 2:18).
CHAPITRE 4
LES ILLUSIONS DE L'ANGÉOLOGIE MYTHIQUE
Selon A.R. Kayayan, pasteur, missionnaire et directeur de Perspectives Réformées, «les Israélites voyaient l'univers peuplé de créatures et de puissances invisibles. Les Seirim ou Poilus, désignant les démons à face de bouc; Lilith, démonesse de la nuit; les Tsiyyims ou bêtes féroces; et toutes sortes de superstitions du même espèce». Auguste Rohling (Le Juif Talmudiste) en cite quelques exemples: «Le Vendredi au soir, Dieu créa les démons. Il ne leur donna pas de corps parce qu'ils s'étaient opposés à ce que l'homme reçut un corps. Quelques démons descendent d'Adam qui, chargé de la malédiction de Dieu, refusa d'approcher Ève pour ne pas procréer des enfants de malheur. Deux femmes de démons lui apparurent et conçurent de lui de nouveaux démons. Adam a engendré pendant 130 ans avec Lilith, une femme des démons, que des esprits, des démons et des spectres nocturnes. Lilith fut désobéissante envers Adam, son époux. Pour sa punition, tous les jours, cent de ses enfants meurent. La nuit elle rugit continuellement accompagnée de 480 esprits de malédictions. Les démons dansent entre les cornes d'un bœuf qui sort de l'eau, et au milieu d'une troupe de femme qui reviennent d'un enterrement. A cause des démons, personne ne doit se rendre en des endroits solitaires, ou se trouver seul pendant la croissance et la décroissance de la lune, ni saluer quelqu'un pendant la nuit, car ce pourrait bien être un démon. On doit se laver les mains de bon matin, parce que l'esprit impur s'arrête sur des mains impurs; et beaucoup d'autres folies de ce genre».
Dans l'Angéologie Juive, Ashmedai ou Shamdon est le roi des Démons. Il connaît le futur, fait de la magie, et peut être rendu esclave par le signet de Salomon qui est l'hexagramme communément nommé l'étoile de David que l'on retrouve sur le drapeau de la nation moderne d'Israël. Éliphas Lévi (Histoire de la Magie) considérait le Talmud, la Kabbale, et le Grimoire de magie noire du pape Honorius III, comme les livres fondamentaux de la magie dans lesquels se déchaînent les forces diaboliques de l'envoûtement pour conjurer des Démons et occasionner des apparitions.
On donne le noms de démons, tant en grec qu'en latin, aux bons et aux mauvais anges de la mythologie, mais bien plus communément aux mauvais anges. En français, ce terme est borné aux seuls mauvais esprits. Plusieurs anciens Pères, trompés par le livre apocryphe d'Énoch, auquel ils attribuaient une grande autorité, et par des passages de la Septante (Gen. 6:2), où il est dit que «les enfants de Dieu, voyant les filles des hommes qui étaient belles, prirent parmi elles des femmes, d'où sont sortis les Géants», ont attribué aux anges et aux démons mythiques une existence réelle comme des entités personnels distincts mais invisibles, ce qui donna naissance à la mythologie chrétienne.
Tant qu'aux Juifs, les rabbins sont partagés sur la nature et sur l'origine des démons. Les uns soutiennent qu'ils sont spirituels, Dieu n'ayant pas eu le loisir de leur donner des corps, parce qua le sabbat commença dans le moment qu'il allait leur en former. D'autres prétendent qu'ils sont corporels, distingués entre eux par la différence des sexes, capables de se multiplier par la génération, et sujets à la mort. Quelques-uns enseignent qu'ils sont nés de la conjonction de Samael, prince des démons, avec Ève, avant qu'Adam la connût. Quelques autres leur donnent Adam pour père, et Lilith pour mère. Ils disent qu'Adam, ayant été chassé du paradis, demeura cent trente ans dans l'excommunication; et que, pendant tout ce temps, les anges mâles s'approchaient d'Ève, et engendraient des démons. Adam, de son côté, s'approchait des démons femelles, et engendrait aussi des démons. Ce ne fut qu'après ces cent trente ans de pénitence, qu'Adam commença à avoir des enfants de sa femme, à son image et à sa ressemblance.
Quelques docteurs Juifs enseignent qu'après la création d'Adam, Dieu fit descendre deux anges pour le suivre en tout lieu; l'un était à sa gauche et l'autre à sa droite. Après le péché, l'ange de la gauche engendra d'autres esprits qui peuplèrent l'air, et sont employés à fouetter ou à affliger les hommes. Ils croient de plus que les âmes des damnés se changent pour quelque temps en démons pour aller tourmenter les hommes; qu'ils visitent leurs tombeaux, et vont voir les vers qui rongent leurs propres cadavres, ce qui les remplit de douleur; et qu'après cela ils retournent dans les enfers. Ces démons ont trois avantages qui leur sont communs avec les anges: ils savent l'avenir, ils ont des ailes pour s'élever en l'air, ils volent en un moment du bout du monde à l'autre. Ils ont aussi trois imperfections qui leur sont communes avec les hommes: ils engendrent et se multiplient; ils boivent et mangent, et enfin ils sont sujets à la mort.
Alfred Edersheim (The Life and Times of Jesus the Messiah) fait ressortir un point intéressant lorsqu'il nous dit que «les démons sont des personnifications du mal plutôt que des être personnels». Nous savons d'ailleurs que les démons, selon l'étymologie du mot, se rapporte au "feu dans le sang" ou les passions de la chair d'une conscience déréglée, agitées par l'esprit de l'homme ou le Moi intérieur, les contradictions qui s’opposent avec véhémence à la Parole de Dieu en la manipulant habilement. Ils sont des esprit de travers ou plus précisément des «raisonnements fallacieux» qui s'opposent aux vérités bibliques en bloquant la lumière des principes divins comme des ombres ténébreuses qui interceptent son rayonnement dans nos cœurs. Il est intéressant de noter qu'un des mots Hébreu pour les démons est "Shedim", nom qui signifie "ombres" et qui indique "les ombres qui passent dans nos pensées" pour nous détourner de la vérité ou affecter notre conduite. Une personne qui est obsédée par ces "ombres" (chimères ou imaginations, illusions, inquiétudes) devient possédé d'une manière d'agir ou d'un enseignement qui s'oppose catégoriquement au Seigneur Jésus-Christ, à sa Parole, ou à son peuple, sans nécessairement que cette personne en soit consciente. Une personne qui s'oppose volontairement à Christ est qualifié de "démon" par la Parole de Dieu, tout simplement parce qu'elle devient la représentation officielle des ombres sinistres dans ses pensées qui s'expriment à travers son corps. Ainsi Jésus nous dit-il de Judas Iscariot, celui qui devait le trahir: «Ne vous ai-je pas choisis, vous les douze? et toutefois l'un de vous est un démon» (Jean 6:70,71).
Si nous acceptons qu’il ne puisse y avoir de tel monstre, alors il s’ensuit que les démons, qui sont considérés comme les serviteurs du Diable, n’existent pas non plus. Beaucoup de gens semblent penser que Dieu est celui qui nous donne tout ce qu’il y a de bon dans la vie, tandis que le Diable et ses démons sont responsables pour tout ce qu’il y a de mauvais, et nous enlève même les bonnes choses que Dieu nous donne. La Bible nous enseigne clairement que Dieu est la source de toute puissance, et qu’Il est responsable des bonnes et des mauvaises choses dans la vie:
«Je forme la lumière, et crée l’obscurité; Je fais la paix, et crée le mal; Moi, le Seigneur, fais toutes ces choses» (Ésaïe 45:7).
«Du mal descendait du Seigneur à la porte de Jérusalem» (Michée 1:12).
«Est-ce qu’une trompette va sonner dans la ville, et les gens n’auront pas peur? Y aura-t-il du malheur dans une cité, et le Seigneur n’en sera pas responsable?» (Amos 3:6).
Par conséquent, lorsque nous subissons des épreuves, on devrait accepter qu’elles viennent de Dieu, et non les blâmer sur un Diable ou des démons imaginaires issus d'une théologie mythologique putride qui déforme la vérité, comme nous voyons surtout chez les Évangéliques où nous retrouvons un grand nombre de charlatans, comme Michelle d'Astier et plusieurs autres névrosés de la sorte, qui disent chasser des démons.
CHAPITRE 5
L'HOMME CACHÉ QUI RÉSIDE DANS LE CŒUR
Nous savons maintenant que Satan est l'esprit d'inimitié en l'homme, c'est à dire l'esprit hostile ou adversaire contre l'Esprit de Dieu. En effet, le mot Grec "Satanas" qui signifie "adversaire" est relié à "Satto" qui signifie «charger, harnacher, équiper, armer, accabler, bourrer, combler, fouler». Nous obtenons ainsi le principe que Satan est nul autre que l'esprit de l'homme qui harnache la chair en excitant ou provoquant les passions troublées de sa conscience (les démons), tout comme un cavalier qui harnache (attelle) son cheval après lui avoir passé la bride. Ainsi Satan est nul autre que l'esprit d'adversité ou de concurrence en l'homme.
La Parole de Dieu identifie l'esprit de l'homme ou Satan, comme "le Moi intérieur" qui est nommé "l'homme caché" ou "le vieil homme" qui réside dans le cœur (Eph. 4:21-24; 1 Pi. 3:4). C'est ici la raison pourquoi «le cœur de l'homme est corrompu par-dessus toutes choses, et qu'il est un gouffre profond, un abîme sans fin duquel provient tous les péchés» (Jer. 17:9; Mc. 7:21-23). Ce qu'une personne fait ou dit est le résultat de ce qu'elle est dans le plus profond d'elle même. Il n'y a donc aucun doute que la phase de déception de l'esprit de la chair a des idées fixes qui s'opposent à la vérité d'une manière subtile et raffinée. Jack Ensign Addington (The Hidden Mystery of the Bible) touche ce sujet en disant: «Satan assume des formes variées dans la conscience de l'homme telle que l'orgueil et l'égoïsme. Le Diable est un état de conscience formé par les idées personnelles de l'homme qu'il a de son pouvoir, de l'habileté de répondre à ses besoins sans dépendre de Dieu. Ces pensées sataniques enflent la personnalité de l'homme. Bref, Satan est l'état d'esprit en l'homme qui croit en sa propre suffisance indépendamment de sa source créatrice». Nous pouvons que lever notre chapeau à Jack Ensign, car son explication est très précise et ne demande pas plus d'explications.
En fouillant tout l'Univers, nous ne trouvons nulle part de place pour le Diable. Nous sommes donc bien forcés d'admettre qu'il se trouve là où est l'homme. Il en advient que sans l'homme il n'y a pas de Satan, car le Diable n'a pas de demeure en dehors de l'homme.
Obsolète est ce système manichéen qui oppose dos à dos deux principes irréconciliables, les forces du bien et celles du mal, le blanc et le noir, le Diable et Dieu. Vision naïve. Nul n'est tout blanc ou tout noir. Positive ou négative, l'énergie reste l'énergie. Le temps vient de dépasser l'antagonisme qui nous monte les uns contre les autres, et nous fait voir le mal partout, sauf en nous. La frontière entre les forces du bien et celles du mal, n'est-elle pas à l'intérieur de chacun de nous, là où se joue la guerre de l'ombre et de la lumière. Et cette guerre éternelle est sans doute nécessaire. Nul homme, nulle femme n'est ni ange, ni bête. Qui veut faire l'ange, fait la bête. Qui veut faire la bête, fait la bête. Il ne s'agit pas de choisir son camp, car il n'y a pas de camp. Il y a l'être. Il y a la vie.
Le Satan du christianisme s’est rétréci, éclipsé, avec l’effondrement de la pratique religieuse dans notre siècle moderne. Mais le masque du démon n’a jamais quitté la scène, car le domaine diabolique dépasse largement le domaine de la foi pour se retrouver dans le psyché de l'homme. Le fil noir du Malin est étroitement tissé dans la trame des sociétés occidentales. Satan représente la part nocturne de notre culture. Son image terrifiante a été inventée par les hommes comme une très exacte antithèse des plus grands idéaux. En ce sens, le Diable est partie prenante du processus de civilisation, une façon originale d’envisager le destin de l’humanité, de générer de la vie, de donner de l’espoir, d’inventer des mondes.
Limiter la figure du Diable à une définition, théologique, philosophique ou symbolique du mal serait extrêmement réducteur. Lente création d’un imaginaire collectif, le Diable est un mythe capable de donner du sens à la vie en dépassant les contradictions insolubles et en apaisant nos plus profondes angoisses. Cette construction intellectuelle et sensible a fourni à l’occident une réponse à l’insoutenable mystère du tragique de l’existence.
Emprunté aux religions du Proche-Orient ancien, le mythe cosmique du combat primordial entre les divinités, dont la condition humaine est l’enjeu, a été repris, relu et repeint, réinterprété par l’occident chrétien. Saint Augustin élabore une subtile version selon laquelle Dieu permet le mal pour en tirer le bien. Le Diable est une production complexe de l’imaginaire des hommes.
Satan, le Diable entre en scène au XIIe siècle, le thème du démon semblable à un être humain est concurrencé par des descriptions affolantes, éloignées des conceptions populaires, car il est issu de l’imagination des moines et a envahi les villes et les campagnes. Apparaît alors un double mythe, Lucifer, prince des enfers, du feu, du soufre et chef d’une armée démoniaque, et la bête immonde enroulée dans les entrailles du pêcheur. Puis au XVIe siècle une hantise démoniaque va produire des milliers de bûchers de sorcières.
De plus libéré de la peur de Satan, le griffu, l’être humain est invité avec insistance à se méfier de lui-même et de ses pulsions démoniaques ou morbides au temps du succès de la psychanalyse. Depuis une trentaine d’année le démon se banalise, le Diable s’habille en Prada, publicité, cinéma, rumeurs urbaines le pousse à se nicher dans les sphères de la jouissance. En France, l’humour domine et le Diable est lié aux joies de la vie, le tragique de l’existence est nié, l’angoisse refoulée, devant la progression de l’hédonisme, du culte du moi, du goût du plaisir, l’ancien mécanisme de la culpabilisation a disparu.
L’image du démon à l’ancienne subsiste, demeure le vieux thème de la bête intérieure, puissamment maléfique qu’il faut détruire et contrôler. Le modèle est proposé au reste du monde. Ces deux courants résistent pour susciter de délicieux frissons mêlant plaisir et angoisse. Tout cela reprend l’époque tragique des intolérances religieuses et des bûchers de sorcellerie, reprend aussi les très anciennes croyances populaires à propos du Diable berné et la leçon des lumières de la raison pimentée d’une pointe de freudisme. Au fond ce n’est pas le Diable qui conduit le bal, mais l’individu.
En laissant de côté nos sentiments, ou notre vanité intellectuelle, pouvons-nous prouver – à partir des paroles inspirées de Dieu et de l’expérience acquise de l’homme – que le Diable existe vraiment ? Bien sûr, même en utilisant la Bible comme une référence fiable, cela est anathème pour quelques-uns. Mais si vous, personnellement, avez l’esprit ouvert, vous réaliserez que Satan est l'esprit de la nature humaine déchue qui est en chacun de nous. L’effet des œuvres de Satan et de ses démons est effrayant, nous avons qu'à regarder autour de nous et en nous, les actions de la nature humaine déchue affectent le monde autour de nous plus que vous ne pouvez l’imaginer !
Cette civilisation, cette «ère» – la période de 6000 ans depuis Adam jusqu’à l'apparition finale Jésus-Christ – a été, et est toujours, une société dominée par Satan (la concurrence), le Diable (la contrariété), et par des caractéristiques innombrables de consciences déréglées ou «démons», qui se rebellent contre le Créateur, notre Dieu, le Seigneur Jésus.
Satan est simplement un terme général pour désigner le mal dans la nature humaine, une force invisible qui demeure en l'homme et qui affecte la conscience de son existence. C’est une réalisation spirituelle puissante – un ancien gardien du jardin de la grâce donné par Dieu à l'homme au tout début des temps – qui se rebella contre son Créateur en déclarant son indépendance.
Le Diable ou contrariété de notre nature humaine déchue cherche à tourner à son profit les passions de notre chair – qui sont déjà influencée par la vanité, l’égoïsme, l’avidité, l’envie et la convoitise ! Il existe une influence malfaisante qui, comme l’apôtre Paul le déclare, «agit maintenant dans les fils de la rébellion». En ce qui concerne notre délivrance par le Christ et notre participation aux convoitises de la nature humaine, Paul déclare: «Et vous étiez morts dans vos offenses et dans vos péchés, dans lesquels vous avez marché autrefois, selon la coutume de cette disposition, selon la direction de la puissance de l'attitude, de cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion; parmi lesquels nous vivions tous autrefois, selon les convoitises de notre chair, accomplissant les désirs de la chair et de nos pensées; et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres.» (Éphésiens 2:1-3).
CHAPITRE 6
LES FANTASMES DIABOLIQUES DE LA PSYCHOLOGIE
Certains qui détiennent la sagesse du discernement n’ont pas hésité à se servir des acquis de la psychologie moderne et de la psychanalyse pour identifier les pseudo-manifestations diaboliques à des fantasmes ou illusions de leur nature humaine. Mais le Diable (ou ses expressions mentales) a une histoire , ses figures et ses fonctions changent avec les lieux, les cultures, les époques. Il n'a pas toujours été personnalisé, il n'a pas eu tout le temps des aspects anthropomorphiques ou zoomorphiques. L'univers du monde diabolique est d'une richesse étonnante, témoignant de la variété des peurs humaines dans des contextes différents et de puissance de son imaginaire stimulé par l'ignorance et la crainte.
Bien que la plupart des maladies mentales puissent être congénitales, ou provoquées par un accident ou par une maladie, il est de plus en plus évident que, à mesure que nous approchons de la fin de cet âge, les esprits démoniaques ou dérèglements de conscience de la nature humaine déchue, sont impliqués dans plusieurs comportements horribles et atroces issues de «maladies mentales» par ceux qui déforment la vérité et la grâce de Dieu.
Pratique religieuse, voire magique, très ancienne, l'exorcisme où l'art de chasser le Diable, les démons et autres esprits possesseurs, demeure toujours en usage chez la plupart des peuples de la Terre, toutes cultures confondues. Chez les Grecs, les Romains, les Juifs et les premiers chrétiens, la maladie mentale était souvent considérée comme une possession du corps par une entité maléfique. Dans la mythologie antique, le mot daimon désignait les puissances intermédiaires entre les dieux et les hommes. Selon le christianisme primitif, la faculté de chasser les démons était un don que, de nos jours, nous appellerions un charisme. Dans le vocabulaire chrétien moderne, le démon est un ange déchu, le plus beau de tous les anges, le Diable, Lucifer ou Satan. Dans le Nouveau Testament, Jésus guérissait les malades en chassant de leur corps les démons responsables de leur mal, mais nous savons qu'il s'agissait plutôt d'une puissance par laquelle il redressait les esprits troublés d'une conscience déréglée. Il transmit ce don éphémère à ses disciples comme témoignage de la fondation de son Église. Le christianisme, devenu religion officielle de l'Empire Romain, hiérarchisa l'Église, structura ses dogmes, et donna naissance à un christianisme contrefait qui assimila les mythes de tous les peuples. La démonologie devint un domaine d'étude distinct de sa théologie, ayant ses spécialistes, les démonologues. Des gourous, des adeptes de sectes et mouvements ésotériques, voire des guérisseurs, des voyants et des sorciers, profitant de la réserve de cette parodie ecclésiastique à l'égard du Diable et des démons, se sont librement autoproclamés «exorcistes», s'attribuant un ministère de délivrance qui à toute égard était très rentable. Dès lors, ils exercent à titre vénal et a grand renfort de publicité, l'art très lucratif de chasser les démons, de purifier les maisons ou d'exorciser les malades qui se croient possédés ou bien victimes d'un mauvais sort. Les crédules et les cancres qui demandent que de croire en de telles folies sont par milliers et sont facilement dupés, les chasseurs de démons chimériques en ont des réserves presque inépuisables et sont ainsi assurés d'un style de vie au-dessus de la moyenne.
Les Démons comme délires psychotiques
Nous avons déjà expliqué lorsqu'une personne a des travers, des façons d'agir qui défient et déforment la vérité, ceux-ci sont ce que la Bible nomme des «démons». Ceux-ci se rapportent au désordre de la nature humaine déchue qui se révolte contre la Souveraineté de Dieu, en d'autres mots ils sont des manifestations ou attitudes néfastes du cœur ténébreux de l'homme. Ces désordres, reconnus comme étant de nature psychotique, produisent des délires de tous genres, particulièrement au niveau de croyances religieuses.
Sous la dénomination de folie religieuse on a décrit des faits disparates qu’unissait le lien factice des préoccupations sur les démons. On distinguait une forme expansive ou théomanie et une forme dépressive ou démonomanie suivant que le ciel ou l’enfer intervenaient dans le délire et lui donnaient une apparence glorieuse ou abjecte, euphorique ou mélancolique: les illuminés rentraient dans la première catégorie, les possédés du démon dans la seconde. Les cas de prétendue «folie religieuse» se répartissent aujourd’hui dans les psychoses les plus différentes; nous décrivons uniquement ceux qui relèvent du délire d’interprétation.
Les interprétateurs mystiques ne sont en général que des ambitieux auxquels leurs tendances et leur éducation impriment des traits particuliers. On trouve parmi eux certains thaumaturges, prophètes et messies. Les plus humbles et les moins tarés se contentent d’exalter leurs vertus et de propager leurs concepts d'égarements qu'ils prennent pour la vérité même; les plus orgueilleux et les plus débiles comme Michelle d'Astier de la Vigerie et compagnie, se proclament comme ayant un ministère de délivrance sous l'ordre de Dieu. À l’origine de leur délire n’est souvent qu’une interprétation délirante. Des troubles sensoriels surviennent presque toujours chez ce genre de mystiques qui, parfois, cherche eux-mêmes à les provoquer par de longues prières, des jeûnes prolongés, ou par des techniques de suggestion mentale qui tracent des sillons dans la conscience de gens crédules. L’hallucination, vision divine ou voyance, peut donc résulter de la dépression physique ou d'épuisements, symptôme de déséquilibre psychique évidents chez la sorcière de la Vigerie. D’ailleurs, elle n’est jamais qu’un épisode bref auquel le malade accorde, en raison de ses croyances, une valeur surnaturelle. Les hallucinations de la vue, les plus fréquentes, reproduisent sous un jour éblouissant divers spécimens de l’imagerie religieuse. Souvent, le mystique sent la présence d’un être surnaturel, sans le voir ni l’entendre, d’après les modifications de sa cénesthésie: un frémissement, une chaleur interne lui donnent l’illusion d’un souffle divin. Une illusion de l’odorat (odeur de soufre) peut révéler l’approche du Diable et certains comportements et doctrines seraient les agissements de démons mythiques ou anges déchus chimériques. Ces troubles sensoriels se combinent maintes fois en une scène de durée plus ou moins longue, sorte de «rêve éveillé» auquel est donné le nom d’hallucinations oniriques. Ces sujets, capables d’obéir à une interprétation ou a une hallucination impérative, peuvent devenir dangereux: manipulations, violences, automutilations, meurtres. Tous en effet conforment leurs actes à leurs pensées, leur vie à leur mission divine. Quelques-uns, se croyant persécutés, deviennent rapidement agressifs. D’autres se contentent de se livrer à mille excentricités comme le parler en langues, la prophétie, l'exorcisme, etc.
D'après Pierre-Yves Brandt et Claude-Alexandre Fournier, «Fonctions psychologiques du religieux», «...les expériences néfastes vécues lors des décompensations psychotiques peuvent aussi éloigner du religieux, qui est alors vécu comme dangereux, rendant malade. Ainsi les symptômes psychotiques positifs, la recherche de guérison, la mobilisation de ressources religieuses ou même la réorientation de toute la vie vers le spirituel contribuent à expliquer pourquoi la religion est si importante chez les patients soutirant de psychose chronique. La mobilisation de ressources religieuses peut se faire soit en investissant le cadre de référence hérité de l'enfance, ou en adoptant un nouveau cadre de référence, de nouvelles croyances spirituelles qui peuvent s'accompagner de conversion ou de changement d'affiliation religieuse. Ceci expliquerait en partie les différences d'affiliation religieuse que l'on constate entre cette population et la population générale. La maladie n'affecte pas l'individu seulement aux niveaux personnel, interpersonnel et social, mail aussi au niveau de la religion. Cette dimension devrait donc être incluse dans la définition même de la schizophrénie. La définition de la maladie met en lumière des dysfonctionnements qui peuvent se situer au niveau individuel de la religion (contenu des croyances) comme au niveau collectif (pratiques religieuses en communauté). Le dysfonctionnement au niveau des croyances spirituelles et religieuses s'exprime chez les psychotiques positifs, sous la forme de délires mystiques et d'hallucinations avec un contenu religieux. Différencier les croyances pathologiques des attires croyances est une tache ardue car les croyances se situent sur un continuum. Par exemple, 28% des sujets attribuent un sens spirituel à leur maladie, due au Diable, aux démons, aux esprits malins. aux forces spirituelles néfastes. Pfeifer (1999) a montré que la croyance en une origine maléfique des troubles psychiatriques n'est pas spécifique aux personnes souffrant de psychose, et qu'elle dépend fortement du milieu religieux... Selon Wilson (1998), les contenus des délires mystiques sont habituellement de type «persécution (être persécuté par le diable ou les démons), de type «grandeur» (se prendre pour Dieu. Jésus ou un ange) ou de type «mélancolie (avoir commis un péché impardonnable)...» En psychopathologie, en neurologie et en psychiatrie, le délire est une perturbation globale, parfois aiguë et réversible, parfois chronique du fonctionnement de la pensée. Il représente un symptôme, et en ce sens peut prendre des significations très diverses selon le contexte dans lequel il apparaît, et selon son type. Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la permanence d'idées délirantes. Les idées délirantes sont des idées manifestement en désaccord avec les faits observés et les croyances habituellement partagées dans un contexte culturel donné. Ces idées emportent l'adhésion du patient au moment où le patient délire, mais elles peuvent faire l'objet d'une critique de la part du sujet lorsque les symptômes retombent. Nous obtenons ainsi un bref aperçu des différents types de conflits psychiques sous-jacents dans un discours de possession démoniaque qui contribue à la réflexion sur le rôle du trauma réel dans le début d’une pathologie psychique».
CHAPITRE 7
La possession démoniaque est en vogue de nos jours, encore plus que du temps de Jésus et ses disciples, et elle attire de nombreuses personnes affamées d'un sensationnalisme débridé qui demande pas mieux que d'être reconnue comme l'expérience normative du christianisme face à des désordres d'ordre psychiques et même mythiques qui trahissent le déséquilibre d'une psychose collective. Prenant ici appui sur une ethnographie réalisée parmi des églises dites évangéliques de la région genevoise, on montre comment le combat contre les démons, en vogue dans les milieux charismatiques, constitue une extension des pratiques habituelles d’évangélisation propres à un supposé évangélisme. Dans les deux cas, il s’agit de délivrer des individus ou des collectifs de l’emprise d'un Diable et de démons imaginaires qui se rapportent aux mythes d'anciennes religions à mystères.
L’efficacité rituelle du charismatisme tient au fait qu’il use de la louange comme d’une arme spirituelle afin de manipuler et influencer les gens, ce qui lui permet dans sa folie d’exorciser des territoires et des institutions, ou encore de délivrer leurs membres des péchés de leurs ancêtres. Dès lors, la démonologie ordinaire de l’évangélisme est susceptible de donner lieu à une théologie politique appelant à des formes particulières d’investissement des symboles et de l’imaginaire nationaux. L'exorcisme est ainsi devenu le nouveau mode populaire parmi des groupes de retardés qui s'imaginent avoir la puissance de chasser des mauvais esprits de personnes instables et superstitieuses. En fait, ne pas croire au Diable et aux démons comme des entités distinctes de l'homme, est considéré comme un blasphème et un sérieux affronts aux croyances groupales illusoires de ces sectes manipulatrices qui s'imagine détenir le monopole de la vérité, tout en proclamant le contraire afin de mieux séduire ses victimes.
Dans nombre de traditions associées aux démons mythiques, ces derniers auraient la capacité de prendre possession des humains pour les faire agir à leur guise, ou pour s’exprimer par leur bouche. La notion de possession se retrouve ainsi dans le judaïsme comme dans le christianisme et l’islam. La possession démoniaque, quelle que soit la religion considérée, présente plusieurs traits communs. Elle se traduit généralement par des crises comprenant notamment des convulsions incontrôlables secouant le corps des possédés alternant avec des phases «asymptomatiques» au cours desquelles les possédés retrouvent à la fois leur piété et leur personnalité normale. Ces crises sont identifiées positivement par la médecine moderne comme des crises d’épilepsie, des manifestations psychotiques, ou encore «des symptômes dissociatifs sévères» de multiples personnalités.
Un autre point commun aux cas de possession, est que les démons s’expriment par la bouche des possédés, de laquelle sort une voix qui ne semble pas être la leur mais qui provient de leur démence hallucinatoire, hurlent des insultes et des obscénités, blasphèment, etc. De surcroît, nombre de possédés se trouvent capables de comprendre et de parler diverses langues étrangères, dont ils n’avaient auparavant aucune connaissance. Cela est significatif au niveau du parler en langues chez les sectes dites Évangéliques à tendances extatiques. Ces derniers reçoivent un baptême des esprits qu'ils qualifient dans leurs délires psychotiques de Baptême du Saint-Esprit et se mettent à parler en des langues insensées, à interpréter ce charabia, à prophétiser des pressentiments axiomatiques ou a rire à grand éclats souvent en se roulant par terre. Enfin, les possédés font souvent montre d’une force physique extraordinaire, qui dépasse largement leurs capacités habituelles, tout comme nous voyons des gens agir en cas de danger qui reçoivent une surdose d'adrénaline.
Bien que plus proches des farfadets que des démons, les djinns ont eux aussi la capacité de prendre possession des humains. Selon le judaïsme, le christianisme et l’islam, le seul moyen de chasser un démon ayant pris possession d’un humain est l’exorcisme, pratiqué par un ministre de Dieu (rabbin, prêtre, pasteur, imam) au nom de celui-ci. Dans les milieux dit évangéliques, l'exorcisme est souvent pratiqué par de simples croyants imprégnés des extravagances de la secte, ou par des charlatans qui exploitent la misère des gens afin de s'enrichir, et nombreux sont ces derniers.
Les signes affectifs sont moins évidents, moins connus et moins classiques que les signes physiques et intellectuels. Ce sont eux qui sont à la base des névroses et des psychoses de la possession démoniaque. Esquirol, dans son étude sur la démonomanie parue en 1814, à montré que la possession évolue par accès. Cette ancienne observation permet de dégager de l'ensemble des faits de deux obsessions fondamentales chez les possédés. C'est en premier lieu l'obsession de solitude morale liée à l'obsession d'infériorité fréquente chez les vieilles filles, chez les veuves, chez les gens qui vivent en marge de la vie et n'ont ni famille ni foyer, chez certains religieux et religieuses mal adaptés au cloître où ils sont entrés, non par vocation, mais par déception.
Tous ces êtres isolés moralement fournissent un contingent relativement important à la possession diabolique. Les obsessions de solitude et d'infériorité prédisposent à la possession. Les obsessions de culpabilité déterminent celle-ci. Le sentiment obsédant d'être coupable d'une faute et de devoir le subir en châtiment peut exister en dehors de toute faute connue par l'intelligence. Il exprime une souffrance profonde de l'inconscient. Le possédé du pays des Gadaréniens dans l'Évangile de Luc 8:27-36, quoique l'Évangile de Matthieu 8:28-32 nous indique qu'ils étaient deux, en est l'exemple typique. Ces récits se comprennent mieux lorsque nous considérons que l'élevage de pourceaux était interdit en Israël, car cet animal était considéré comme une chose abominable selon la loi mosaïque (Deutéronome 14:1-8). Cet homme, ou plutôt ces deux hommes, étaient fortement tourmenté par l'obsession d'un sentiment de culpabilité pour avoir brisé la loi, ce qui les rendait très violent vers ceux qui les accusaient. Leur rage est décrite d'une manière figurative comme «une légion» de soldats romains. Jésus leur permit de se défouler parmi le troupeau de pourceaux maudit qui s'affola et tous périrent noyer dans la mer. Il n'est aucunement question ici d'un transfert d'esprits de ces hommes troublés dans des animaux, mais d'un défoulement purificateur qui rectifia et soulagea leurs pensées troublées afin qu'ils recouvrent leur bon sens. En d'autres mots ils se reconnurent coupables devant Jésus et rejetèrent leur péché, ce fut un genre de repentance à salut.
Dans la maladie mentale que l'on nomme la possession, le sentiment de culpabilité peut être intense au point d'envahir tout le psychisme. Il est à la base des scrupules banaux, des peurs des enfants, du trac et de mille états qui apparaissent comme des incidents de la vie psychologique ordinaire. Le dogme du péché originel exprime l'universalité du sentiment de culpabilité considéré du point de vue religieux. Il faut observer que le sentiment de culpabilité quand il est prolongé trop longtemps et entretenu avec une certaine complaisance peut devenir dangereux, comme nous avons vu plus haut avec les Gadaréniens. Le Seigneur Jésus-Christ dit au pécheur qu'il absout: «allez en paix» ou «allez et ne péchez plus»; il ne s'attarde pas à de longues formules pour montrer dans le détail l'horreur du péché et, il relève le pécheur pour lui montrer le chemin de la vie; nous devons retenir son enseignement. En effet le sentiment de culpabilité devenu obsédant prépare les rechutes des fautes. On peut considérer qu'à ce moment il devient un élément de la tentation en ramenant sans cesse à la pensée l'esprit de la faute commise, en l'épuisant et en diminuant sa résistance.
L'orgueil, péché du Diable, n'a qu'une importance secondaire chez les supposés possédés, par exemple quand ils justifient les obsessions de culpabilité, et cela se voit souvent parmi des personnes de renom qui se donnent un ministère de délivrance qui sont eux-mêmes possédés de délires psychotiques. Dans le domaine moral, les aspects du Diable interne de la nature humaine déchue sont plus particuliers aux psychopathes qui souffrent du délire de possession. Le tentateur subtil, l'esprit de la chair, qui multiplie les ruses et les habiletés de sa dialectique pour séduire un Faust, diffère du diable des possédés classiques imaginaires autant que le Lucifer mythique orgueilleux qui entreprend avec ses démons la lutte contre Dieu. Les diables des possédés sont plus familiers et plus vulgaires. Ils restent à la mesure de l'homme. Comme tels, ces diables apparaissent non pas comme des hôtes nouveaux, mais comme des hôtes anciens qui se sont enhardis jusqu'à occuper toute la maison du corps humain. Ils ont gardé le mensonge et l'orgueil, l'habileté à s'insinuer, la malignité et l'agressivité du diable classique mythique, mais ils sont plus étroitement mêlés à la personnalité de leur hôte. Il arrive souvent qu'au cours des impulsions par contraste, ils s'attaquent à des objets ou à des personnes qui ont joué un rôle à un moment donné dans la formation des complexes personnels. Ces impulsions apparaissent alors comme tentatives de libération des conflits résultant de ces complexes.
En psychiatrie, la possession n'est pas envisagée comme un phénomène religieux, quoique le patient en détient généralement un certain formatage, mais comme une forme de délire psychotique au cours duquel le malade se croit habité par un être surnaturel qui parle par sa bouche, mobilise sa langue malgré lui et dirige ses mouvements (Henri Aubin, Manuel alphabétique de psychiatrie). Cette forme de délire se retrouve dans différentes affections organiques (encéphalites, intoxication), ou non organiques: mélancolie, schizophrénie. Il semble se produire comme moyen d'expression occasionnel d'un désarroi organique ou culturel comme nous voyons surtout en Afrique où des délires mythiques et superstitieux de toutes sortes sont manifestes, et peut aussi révéler des phénomènes d'acculturation lors d'une émigration.
On définit le trouble «personnalité multiple» par la coexistence, chez un même individu de deux ou plusieurs états de personnalités distincts qu'ils aient une mémoire propre, des modalités comportementales spécifiques et leurs propres styles de relation sociale, ou qu'ils partagent une partie de ces différents items. Les deux esprits se combattent dans un même champ qui est le corps, et l'âme est comme partagée; selon une partie de soi, elle est le sujet des impressions diaboliques, et, selon l'autre, des mouvements qui lui sont propres et que Dieu lui donne. Ce type de trouble commence à s'installer dès l'enfance mais n'est, le plus souvent, remarqué par les cliniciens que beaucoup plus tard; il s'agit presque toujours de filles ou de femmes (60 à 90 %), car elles sont plus susceptibles à ce genre de déséquilibre du psyché. Le passage d'une personnalité à une autre est généralement brusque (quelques minutes). La transition est sous la dépendance du contexte relationnel. Les transitions peuvent survenir également lorsqu'il y a conflit entre les différentes personnalités ou lorsque ces dernières ont mis au point un plan commun. Les personnalités peuvent être diamétralement opposées dans leurs caractéristiques et différer même quant aux tests psychologiques et physiologiques: elles peuvent nécessiter par exemple des verres correcteurs différents, répondre de manière différente au même traitement et avoir des QI différents. On décrit l'existence de complications éventuelles, telles que suicide, automutilation, agression, viol, toxicomanie, etc. La schizophrénie peut aboutir elle aussi au sentiment d'être possédé. Dans ce cas l'entourage discerne plus facilement qu'il s'agit d'un trouble de la personnalité et non d'un phénomène mystique.
Une autre croyance relative aux démons est le pacte démoniaque: en échange de la damnation éternelle de son âme, offerte au diable, un humain reçoit des pouvoirs particuliers, souvent la puissance et l’argent. Selon la Bible cette pratique est complètement insensée puisque tous sont perdus, leur âme est déjà condamné à la damnation éternelle; seulement les élus seront sauvé. Si les exemples de culte démoniaque sont légion dans l’histoire des religions, les relations de pactes démoniaques sont moins nombreuses. Dans la tradition chrétienne, la plus célèbre est celle, qui connaît son âge d’or aux 12e et 13e siècle, de Théophile, diacre, au vie siècle, d’une église de Cilicie (actuelle Turquie): démis de ses fonctions par un évêque jaloux de ses compétences, celui-ci pactise avec Satan lui-même, qui lui offre la richesse. Cependant, Théophile ne tarde pas à se repentir amèrement et à s’adresser à Marie, qui détruit le pacte qu’elle a arraché au diable et rétablit le diacre dans ses fonctions. Le catholicisme est plein de ce genre de superstitions insensées. La croyance en l’acharnement du diable à faire signer aux justes un pacte destiné à entrer en possession de leurs âmes au moment de leur mort a donné naissance au mythe de Faust — savant qui, lui, accepte la damnation (avant toutefois de se repentir) en échange de l’accès à la connaissance —, apparu au 16e siècle, ainsi que l’expression «vendre son âme au diable».
En général, l'exorcisme est un rituel religieux destiné à expulser une entité psychique maléfique qui se serait emparée d'un être animé (humain ou animal). Cette pratique est probablement universelle, elle est largement attestée sur le continent eurasien: chamanisme, taoïsme, hindouisme, bouddhisme, ainsi que les monothéismes (islam, judaïsme, christianisme). A l’origine du comportement de l’Église institutionnalisée, il y a l’exemple et le commandement du Christ: «Guérissez les malades et chassez les démons.» L’exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque et cela par l’autorité spirituelle que Jésus aurait confié à son Église ou à certains individuels. L'entité la plus connue censée provoquer la possession est la force que les chrétiens nomme Satan ou le Diable que nous avons identifié positivement comme étant la nature humaine déchue en chacun de nous.
Le terme «exorcisme» vient du nom grec «exorkistes». Il est généralement attribué à une personne qui supposément chasse les démons ou esprits du mal. La forme verbale «exorkizo» signifie «mettre quelqu’un sous serment», «adjurer» «obliger une personne à faire une promesse, à demeurer fidèle à sa parole, son engagement, sa foi»: «Alors le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l'as dit; et même je vous le déclare: Dès maintenant vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.» (Matthieu 26.63,64). Malheureusement, avec le temps, ce terme fut employé dans un contexte qui ne lui appartient pas, et il en est venu à exprimer l’idée d’obliger quelqu’un à faire quelque chose en invoquant une puissance surnaturelle «exorciser», ce qui convient très bien à un grand nombre de détraqués et fanatiques religieux prétendument chrétiens, de sorciers et de sorcières évangéliques modernes qui recherchent une gloire personnelle en chassant des démons imaginaires de personnes qui souffrent de psychose. Toutes les évidences indiquent qu'il n'y a aucune différences entre les pratiques des sorciers et sorcières et celles de ceux qui pratiquent l'exorcisme. Ces extracteurs de chimères mythiques sont généralement des névrosés dangereux qui subissent eux-mêmes les délires de leur psyché déséquilibré par des traumatismes obsessionnels, ou des charlatans extorqueurs qui manipulent les gens pour s'enrichir sur le dos des crédules et des pauvres qui sont susceptibles à de telles aberrations à cause du formatage religieux qu'ils ont reçu dans leur vie.
Il est à remarquer que le synonyme primaire du mot «adjurer» est «apostasier» et cela est très significatif dans le fait que les sectes dites Évangéliques sont tous infectées de l'apostasie de l'Arminianisme ou «doctrine du libre-choix» qui valorise les efforts des individuels dans le salut. Dans le Nouveau Testament, le verbe n’est jamais utilisé pour se référer à l’exorcisme, et le nom s’applique seulement une fois à des exorcistes juifs: «Alors quelques-uns des exorcistes juifs, qui couraient de lieu en lieu, essayèrent d'invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits troublés, en disant: Nous vous conjurons (implorer, demander) par Jésus, que Paul prêche. Ceux qui faisaient cela, étaient sept fils de Scévas, Juif, l'un des principaux sacrificateurs. Mais l'esprit impétueux leur répondit: Je connais Jésus, et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous? Et l'homme qui était possédé (stimulé) de cet esprit impétueux, se jeta sur eux, et s'en étant rendu maître, les maltraita tellement, qu'ils s'enfuirent de la maison nus et blessés.» (Actes 19.13-16). Le contexte immédiat nous indique que l'homme en question était troublé en voyant les miracles de l'apôtre Paul (v.11,12) et qu'il fut rempli de colère lorsque des prétentieux imbéciles insistaient que se questionner sur cela était signe de la présence d'un esprit qu'ils s'imaginaient être un démon. Il leur administra ainsi une bonne raclée qu'ils n'oublièrent point si aisément pour l'avoir offensé et insulté publiquement, ce qui devrait arrivé plus souvent avec les exorciseurs évangéliques afin de les mettre à leur place.
Le Nouveau Testament utilise le verbe «chasser» (ekballo) les démons plutôt que «exorciser». Pourquoi? Sans doute parce que l’exorcisme s’associait avec la magie, l’accomplissement de certains rituels hautement symboliques, et l’utilisation de formules religieuses léthargiques spécifiques pour transférer des suggestions envoûtantes afin de manipuler les victimes. Ce n’est pas ce que nous trouvons dans le Nouveau Testament. Ce qui signifie que l'exorcisme n'est pas un don ou une pratique biblique enseignée par Jésus à ses disciples, comme le prétendent plusieurs qui se donnent à toutes sortes d'égarements, il est plutôt une déformation de la vérité et un viol de la Parole de Dieu.
On peut parfois assimiler la possession et l'exorcisme qui s'y oppose à un facteur univoque collectif, tel l'hystérie, la culpabilité, la contestation, l'injonction paradoxale; il est clair que la possession se présente comme un état dissociatif tel qu'il est décrit dans les psychoses schizophréniques; mais il se manifeste aussi dans une vague de psychose comme une contagion collective, toutefois elle n'est jamais dissociée du contexte culturel et religieux dans lequel elle apparaît. Ainsi l'histoire des “possédées de Loudun” ne peut être rapportée à une schizophrénie présentée par toutes les religieuses d'un même couvent; il en est de même des cas de possession présentée au sein même du territoire africain à comparer aux bouffées délirantes présentées par des africains transplantés en Europe par exemple, et subissant les effets pathogènes de l'acculturation.
Il y a toutefois un déferlement commun sur un ensemble de gens qui sont envoûtés d'une décharge psychique générale qui les envahit tous, comme nous voyons dans certains groupes dit chrétiens comme le Vignoble, ou manipulé par des professionnels en mesmérisme suggestif comme des prédicateurs de la trempe de Benny Hinn qui charme des foules entières. Mis à part sa signification théologique (ou culturelle) particulière, ainsi que les éventuels phénomènes parapsychologiques qui pourraient lui être associés, la crise de possession ne se distingue pas d'une crise d'hystérie au sens de Charcot ou des phénomènes de spasmophilie, de transe, voire des états de rebirth (nouvelle naissance) provoqués dans certaines thérapeutiques. La possession est une forme de trouble psychopathologique ou de mécanisme psychophysiologique dont les conséquences pourraient même être très dangereuses si les personnes dites possédées sont soumise à des exorcismes de la part d'évangéliques névrosés. Déjà plusieurs personnes sont mortes à cause de telles aberrations pratiquées même sur des jeunes enfants innocents.
Parmi ces déséquilibrés évangéliques, nous retrouvons une névrosée du nom de Michelle d'Astier, surnommée aussi «la sorcière de la Vigerie» et «la reine des démons», du fait qu'elle résume parfaitement les extravagances de ces milieux de démences obsessionnelles. Un frère en Christ, rempli d'une grande sagesse, déclara actuellement concernant cette réprouvée: «Avec Michelle d'Astier et ses acolytes, nous assistons à des sacrifices humains d'enfants à la moderne.» Le viol de consciences innocentes est d'actualité régulière parmi ces gens détraqués de la réalité qui exorcisent des nourrissons, souvent sans le consentement même de leurs parents. Le témoignage honteux d'une psychopathe cinglée, Laurence Vannypen, associée à Michelle d'Astier, nous indique comment dangereux sont ces gens, surtout avec des enfants: «En 2002, j’acceptais d’accueillir un bébé de 8 mois, Etienne, dans le cadre de ma profession. L’enfant paraissait peu éveillé, mais je ne m’en inquiétais pas: tous les enfants ne sont pas vifs et précoces. Etienne avait souvent le regard hagard, réagissait lentement aux interpellations et un air idiot était régulièrement son expression de visage... Il présenta rapidement un très net retard psychomoteur qui s’accentuait avec l’âge. Le plus troublant chez Etienne, était son incapacité à se servir de ses mains, qui étaient constamment maintenues vers le haut, les doigts rigides, collés les uns aux autres sans jamais former la pince entre le pouce et l’index, le pouce restant irrémédiablement collé à l’index. A l’inverse des enfants de son âge, Etienne n’avait jamais cherché à attraper son biberon ou à appréhender quoi que ce soit pour le porter à la bouche à cause du handicap que présentaient ses mains. Le plus difficile à gérer était le moment du changement de couche. Etienne était constamment en érection (il s'agit bien d'un bébé de huit mois), ce qui engendrait automatiquement un sentiment d’impureté que je ne pouvais pas encore définir... Petit à petit, les manifestations démoniaques s’accentuèrent, cris de bête sauvage, paniques intempestives, masturbation ou tentative de masturbation alors qu’il ne tenait pas son biberon !. J’avais beau essayer me rappeler tous les «faux» enseignements inculqués dans mon assemblée concernant la démonologie, je ne pouvais plus nier que cet enfant était fortement squatté. Tout au début, je n’avais pas saisi que j’avais, par délégation professionnelle, toute autorité pour prier pour la délivrance d’Etienne. Aussi, je me contentais, après que sa mère me l’ait confié et qu’elle soit partie au travail, de lier les démons en leur ordonnant de ne pas se manifester tant qu’Etienne était chez moi. Le résultat était efficace: l’enfant était calme et il y avait peu ou plus de manifestations démoniaques. Alors que la sœur et moi étions tranquillement installées au salon pour boire notre café, Etienne se jeta complètement paniqué dans le rideau en poussant un cri semblable au brame du cerf . Je plaçais mes yeux dans les yeux d’Etienne, mon nez sur son nez, et entre les dents, je dis aux démons à voix basse, inaudible pour la sœur, à peu près ceci : «Tenez-vous tranquilles au Nom de Jésus !»
Et quoi ? Bientôt ils diront qu'un nourrisson était possédé car il manifestait clairement qu'il voulait une relation sexuelle avec l’évangélique exorciste qui l’avait en charge ? Comment peut-on apporter un tel crédit à quelqu'un qui visiblement est déséquilibré et prête des intentions, des comportements qu'elle imagine, à un nourrisson !!!! Cela est extrêmement grave !!! D’autant plus qu’il est évident que des évangéliques côtoyaient cette personne, et, étant au courant de telles pratiques odieuses n’ont rien dit ! La nourrice exorciste, Laurence Vannypen, témoigne également d’un événement particulier au cours duquel une petite fille de 18 mois, qui lui avait été confiée, jouait avec un poisson mécanique dans un jeu de mimétisme, tandis que la psychopathe y vit là un signe de possession démoniaque: «Julie avait environ dix-huit mois quand elle prit dans ma caisse à jouets un poisson articulé dont la queue frétille quand on tire sur une ficelle. Le jouet en lui-même n’a rien de démoniaque. Toutefois, le frétillement de la queue provoqua une réaction de l’esprit de sirène que Julie avait reçu «en héritage». Elle fut projeté au sol et son corps ondula d’une telle façon, qu’elle traversa la pièce en un temps record, comme un dauphin l’aurait fait dans l’eau. Je lui «sautais dessus» , imposant les mains sur son corps, en priant en langues de combat, ce qui arrêta immédiatement le déplacement sur le sol et les ondulations. L’esprit méchant sortit d’elle, et Julie secoua la tête comme pour «revenir à elle». Elle me regarda, soulagée, apaisée, me fit un large sourire et reprit ses activités ludiques comme si de rien n’était.»
Ceci est le genre de saloperies écœurantes que nous retrouvons sur le Blog de Michelle d'Astier de la Vigerie et sur celui de Paul & Barnabas. Il n'y a aucun doute que ces gens sont une menace réelle pour les enfants et pour la société en générale. Ils doivent être rapporté aux autorités afin d'être incarcéré pour le bien être du publique. Ce genre d'ordure ne peut être toléré par personne, chrétien ou non. Mieux qu'il leur soit fait comme le Seigneur Jésus dit: «En vérité je vous dis, que si vous n'êtes changés, et si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux. C'est pourquoi quiconque deviendra humble, comme est ce petit enfant, celui-là est le plus grand au Royaume des cieux. Et quiconque reçoit un tel petit enfant en mon Nom, il me reçoit. Mais quiconque scandalise un de ces petits qui croient en moi, il lui vaudrait mieux qu'on lui pendît une meule d'âne au cou, et qu'on le jetât au fond de la mer.» (Matthieu 18:3-6).
La Possession comme phénomène de Personnalité Multiple
La possession démoniaque est en réalité un état de dédoublement de la personnalité dans la nature humaine, le Satan réel de chaque individuel, et il y a souvent associé un délire de possession corporelle, par des entités mythiques comme des démons, ou des animaux (dans les syndromes mélancoliques, dépressions psychotiques et dans les délires hypochondriaques). Le thème correspond au sentiment d'indignité dans la personne qui s'obstine à vouloir se valoriser, aux idées sacrilèges et fausses doctrines qui surviennent dans l'esprit des personnalités très soucieuses de moralité et de spiritualité, d'ordre et de scrupules. Il peut s'y associer des hallucinations visuelles et auditives, des conduites agitées, angoissées et un désarroi très intense, ou bien une anxiété très forte entraînant des troubles ou déséquilibre du comportement, des faits d'agressivité, parfois violente, conduisant même au désir de meurtre ou de suicide. Il faut de toute façon toujours prendre en compte la souffrance parfois très intense de ces personnes.
Selon Jean-Pierre Lentin, «Le Mystères des Personnalités Multiples», celle-ci est décrite comme étant «...plusieurs “moi” qui partagent un même corps, chacun prenant le contrôle à tour de rôle, de façon plus ou moins volontaire ou chaotique, selon les cas. Un Multiple peut être composé de deux personnalités (c’est évidemment le minimum requis) ou de plusieurs dizaines - la moyenne se situant à onze. Chaque personnalité ou “alter” possède ses propres souvenirs et ne les partage pas: pour la personnalité d’origine, les moments où un alter se manifeste correspondent généralement à des périodes d’amnésie. L’origine du syndrome, dans au moins 80 % des cas traités par la psychiatrie, réside dans des traumatismes de l’enfance - des agressions physiques, sexuelles ou émotionnelles, le plus souvent répétées, qui provoquent chez l’enfant un éclatement de la personnalité comme structure de défense, pour pouvoir supporter l’insupportable. Dans la foulée, on estime que 25 % des enfants victimes d’agressions développeront des personnalités multiples. Cela dit, il reste une minorité de Multiples sans traumatismes infantiles, et le pourcentage est sans doute plus important qu’on ne croit, car un certain nombre de Multiples bien intégrés se contentent de dissimuler leur état et ne consultent jamais un psychiatre. Il y aurait donc, peut-être, une composante génétique dans la Multiplicité».
Dans notre société occidentale, industrialisée, on constate l'accroissement de l'émergence des phénomènes étranges et irrationnels. Diverses études sociologiques constatent l'accentuation des phénomènes de possession de divers types. Sur le plan thérapeutique, on ne peut éviter l'usage des concepts de dissociation et de personnalité multiple. Le dédoublement de la personnalité est une dissociation de l'identité. Le démon qui tourmente quelqu'un représente en réalité une partie de la personnalité qui s'est clivée et autonomisée en une autre personnalité. La possession démoniaque est identifié hors de tout doute comme étant une dissociation de l'identité, et non comme la pénétration d'entités externes imaginaires que nous retrouvons généralement dans le formatage religieux de chaque personne. En outre, pour que quelqu'un entre en transe et en état de possession, il lui faut mobiliser une capacité dissociative lui permettant de laisser une autre personnalité émerger en lui le temps de la danse infernale de possession.
Au niveau de la croyance religieuse, particulièrement dans les désordres et frénésies de groupes extatiques qui se disent chrétiens, les choses se compliquent quoiqu'elles finissent tous dans un même cadre du désordre de personnalité multiple. Dans ce genre de groupes, la voyante ou sorcière évangélique, celle qui se donne le ministère de délivrance des entités mythiques nommés des démons, car ce sont généralement des femmes névrosées dans ce milieu quoiqu'il s'y trouve aussi plusieurs hommes, est celle qui fait monter les différentes personnalités dans les victimes ensorcelées qui sont sous le charme de leurs illusions doctrinales. La possibilité de cela se produit du fait qu'elle-même est possédée et que l'esprit en l'un reconnait l'esprit en l'autre. L'exorciste lui-même a besoin d'être exorcisée de ses propres démons. Elle est supposée hériter de son savoir-faire, quoique plusieurs disent dans leurs illusions l'avoir reçu un don directement de Dieu, mais en réalité sa vocation ou appel à ce ministère chimérique lui vient souvent de sa «maladie initiatique» qui provient de ses délires psychotiques. Elle comporte des fugues dissociatives d'arrogances, de mépris, de condescendance, qui la dirige dans toutes ses voies, ainsi que des troubles liés à des cauchemars etc. Pour traiter les cas de personnalités multiples, la thérapie occidentale tente de synthétiser la personnalité, mais dans d'autres endroits, ils apprennent plutôt à gérer la dissociation sans l'éliminer.
Certains psychiatres se sont regroupés en association sous la dénomination de: Multiple Personnality Disease (MPD). Les personnes atteintes présente des symptômes de personnalités dissociées. Ils sont même très inquiets pour la santé de ces personnes, car cette affection est très grave. Ils les reconnaissent à leurs changements radicaux de comportements, à des amnésies pouvant durer presque un an, à des maladies différentes selon la personnalité affichée pour un même corps, et à une allergie variable au même produit. Autant les personnes borderline elles-mêmes que leurs proches ont très souvent une fausse conception d’un trouble de la personnalité, accentuant inutilement la peur et le découragement. Ainsi, le trouble de la personnalité, particulièrement borderline, est souvent associé à la folie (genre schizophrénie), à la personnalité multiple (qui est plutôt un trouble dissociatif sévère), à la psychopathie, à la délinquance, voire à la «possession diabolique» imaginaire dans le cadre du formatage religieux, ou encore tout simplement à de la mauvaise volonté et de la méchanceté. Il est donc important d’expliquer, le plus simplement possible, que la personnalité d’un individu regroupe l’ensemble de ses façons de penser, de réagir émotivement et de se comporter dans ses relations interpersonnelles et vis-à-vis du défi de la vie.
En partie innés, avec des degrés de vulnérabilité variables (prédispositions génétiques et biologiques), ces traits de personnalité vont se développer et se structurer selon les expériences psychosociales vécues dès la naissance. Ainsi, plus un individu est fragile et vulnérable et vit des expériences psychosociales traumatisantes et néfastes, plus ses traits de personnalité risquent de devenir excessifs et rigides, développant ce qu’on appelle un trouble de la personnalité pouvant nuire à ses relations interpersonnelles et à sa capacité d’adaptation aux situations de la vie. On peut donc situer l’individu sur un continuum entre le fonctionnement optimal et le trouble de la personnalité. L’objectif poursuivi sera toujours de permettre à l’individu d’utiliser de la façon la plus optimale possible les éléments positifs de sa personnalité, quelle qu’elle soit. Ainsi, avoir une personnalité borderline n’est pas une pathologie en soi. Au contraire, au degré optimal de fonctionnement, la personnalité borderline peut manifester les caractéristiques suivantes: sensibilité, intuition, perspicacité, introspection, honnêteté, authenticité, passion, créativité, sens artistique, conscience sociale, sens de la justice, humour, énergie, compassion, spontanéité, curiosité, ouverture d’esprit, joie de vivre. Il est donc important de reconnaître ce potentiel et de le transmettre autant à la personne elle-même qu’à son entourage.
CHAPITRE 8
ABSURDITÉS DE LA POSSESSION DÉMONIAQUE ET DE L'EXORCISME
Quoique les points présentés dans ce chapitre sont absurdes lorsque regardé au niveau traditionnel, ils détiennent néanmoins certaines valeurs lorsque compris selon la vérité de la source réelle du phénomène. Selon le point de vue traditionnel et évangélique, la possession démoniaque peut durer pendant de relativement courtes périodes pour n'importe quel individu. Le reste du temps, la victime de possession démoniaque peut sembler normale selon les critères sociaux. Ce n'est que lorsqu'un supposé démon impose sa volonté que sa présence peut être détectée dans le comportement de la victime. Le comportement des prétendues victimes de possession démoniaque à court-terme est caractérisé par quatre symptômes fondamentaux. Ces symptômes peuvent apparaître seuls ou en groupes, pour quelques secondes et à des degrés divers d'intensité. Bien que le démon (ou les démons) ne puisse supposément jamais se manifester ouvertement en faisant parler la victime d'une voix grossière, gutturale ou agir de manière antisociale, une étude du comportement passé d'une telle personne va révéler la présence de la violence, la luxure, la cupidité et/ou un pouvoir anormal de persuasion.
L'exorcisme (chasser ou expulser les démons), est un rite religieux issu de la magie servant à supposément chasser Satan ou d'autres esprits de même nature d'un être humain, d'un lieu ou d'une chose. Dans des temps reculés, beaucoup de cultures possédaient de tels rites. De nos jours, le christianisme contrefait continue de tenir pour réelles les possessions diaboliques, et ses ministres peuvent pratiquer l'exorcisme sur des personnes mentalement détraquées qui s'imaginent être possédées. Plusieurs utilisent des incantations et prières diverses, de la musique rythmée, ou des symboles chrétiens comme la croix et la Bible.
La plupart des sectes protestantes croient aux possessions et à l'exorcisme. Selon Michael Cuneo, sociologue à l'Université Fordham: «Une estimation prudente permet d'affirmer qu'il y a cinq à six cents ministères Évangéliques pratiquant l'exorcisme de nos jours, et qu'on pourrait facilement doubler, voire tripler ce chiffre». D'après le révérend Brian Connor, de Caroline du Sud, «la lutte contre le mal dans sa forme animée est le mandat le plus négligé de tous ceux qui nous ont été conférés par la Bible». Connor est passé à l'émission Dateline, de la NBC, qui traitait de l'exorcisme (13 novembre 2001). On le voyait, aidé de quelques amis, consacrer toute une journée à tenter d'extirper les démons du corps d'un quinquagénaire qui avait souffert, dans le passé, de dépression et de confusion. Les exorcistes Évangéliques brandissaient des bibles, dont ils lisaient occasionnellement des passages, ainsi que des croix. Pressant le malheureux de toutes parts, ils récitaient des prières des heures d'affilée en sommant les démons de partir. Le sujet hurlait parfois comme une bête et faisait la grimace à ses bienfaiteurs. C'était du plus bel effet dramatique, et la catharsis finit par être assez intense pour que le possédé vomisse un coup. Connor a immédiatement déclaré que c'était Satan qui quittait le corps du pauvre homme, et que tous les démons avaient été chassés. Un suivi effectué deux mois plus tard a cependant montré que le groupe avait dû répéter l'exercice à six autres reprises. Maintenant, sans aucun doute, les démons étaient partis. Quant au sujet lui-même, il disait aller bien et se sentir comme un homme nouveau. Après avoir visionné l'émission, Michael Cuneo a conclu que le groupe suggérait à son sujet comment il devait se comporter. Il a dit n'avoir vu aucune preuve de possession démoniaque ni d'exorcisme quelconque. On a montré la même bande à un psychiatre, qui s'est déclaré incapable d'évaluer ce qu'il avait vu en tant que spécialiste. Il lui semblait toutefois, à titre de croyant, qu'il y avait là quelque chose de bien réel en rapport avec une possession démoniaque. Sur quoi fondait-il cette conclusion? «Sur la foi», NON, sur la croyance religieuse d'un endoctrinement particulier. Cet homme était membre du comité de l'American Psychiatric Association sur la religion et la psychiatrie. Le comportement des exorcistes était au moins aussi intéressant que celui du possédé. Croire en l'existence de démons est une chose, mais penser qu'on a la capacité de faire appel à un être surnaturel omniscient et omnipotent pour qu'il chasse des démons par votre intermédiaire demande des preuves, surtout lorsque nous savons que les démons sont le fruit de l'imagination de plusieurs siècles. Autant les exorcistes que l'exorcisé se sont mis le doigt dans l'œil. De toute évidence, les premiers tiraient une grande fierté de leur réussite, et se réjouissaient de leur victoire sur Satan. Le sujet, lui, entouré, dorloté et aimé, a finalement été félicité, récompensé par l'approbation de ses bienfaiteurs lorsqu'il s'est débarrassé du Malin en se proclamant serviteur de Jésus. Rien de ce qui s'est passé là n'est bien compliqué. Le groupe a convaincu le sujet qu'il était possédé. On lui a indiqué comment il devait se comporter, et tout le monde s'est congratulé quand le démon a quitté sa victime. Pour expliquer comment tout le groupe en est venu à croire qu'il pouvait exorciser des démons, il faut recourir aux concepts d'aveuglement et de renforcement collectif. Les exorcistes aiment clairement leur travail, et ils tirent une satisfaction évidente de l'aide qu'ils procurent d'une façon aussi spectaculaire. Je suis persuadé que bien des pseudos chrétiens Évangéliques se demandent, après avoir vu l'émission, comment ils pourraient devenir des aides exorcistes».
La plupart sinon tous les cas présumés de possession chez l'être humain semblent impliquer des victimes de troubles physiologiques au cerveau, allant de l'épilepsie à la schizophrénie et au syndrome de Gilles de La Tourette, ou alors des gens dont le cerveau est plus ou moins sain, mais qui ont eu l'infortune de se laisser convaincre d'assumer un rôle aux conséquences franchement déplaisantes. D'une façon ou d'une autre, le comportement des possédés ressemble énormément à celui qui résulte d'affections électrochimiques et neurochimiques du cerveau, ou encore d'autres problèmes physiques ou émotionnels. La thérapie par éviction d'entités est le pendant séculaire de l'exorcisme. Certaines personnes se spécialisent dans la découverte et l'éviction d'entités, sources de tous les maux de leurs patients. Nombreux sont ceux, toutefois, qui rejettent l'idée que la possession démoniaque ne soit qu'un mythe, surtout s'ils ont vu ou lu des choses comme les films de «L'Exorciste ou The Amityville Horror», ou qui ont assisté à des séances de délivrances. Il leur semble, en effet, impossible qu'on puisse imaginer de telles histoires. Pourtant ne faut-il pas davantage d'imagination pour accorder autant de crédit à de la fiction ?
Bien des gens craignent de se retrouver victimes de possessions, mais il faudrait peut-être se méfier des exorcistes Évangéliques mêmes, car il est évident qu'ils sont eux-mêmes les démons qu'ils prétendent chasser. Des exorcismes ont entraîné des tragédies bien réelles, y compris plusieurs décès. Des ministres Pentecôtistes de San Francisco ont battu une femme à mort en 1995 en tentant de chasser les démons qui l'habitaient. En 1997, une Coréenne de foi chrétienne s'est fait piétiner à mort à Glendale, en Californie. À New York, dans le Bronx, une jeune fille de cinq ans est morte après qu'on l'a forcée à boire un mélange d'ammoniaque et de vinaigre, avant de lui fermer la bouche avec du ruban adhésif. En 1998, une femme de Sayville, dans l'état de New York, a étouffé sa fille de 17 ans en cherchant à détruire le démon qui s'était emparé d'elle. En 2001, une femme de 37 ans, Joanna Lee, est morte étranglée au cours d'un exorcisme mené par Luke Lee, ministre d'une église Coréenne Évangélique œuvrant en Nouvelle-Zélande. On a déclaré le ministre coupable d'homicide involontaire.
Lors d'une émission de MSNBC portant sur les exorcistes, et dans laquelle on montrait les missionnaires évangélistes Tom Brown et Bob Larson, on prévenait les spectateurs de ne pas tenter d'imiter les «professionnels», sous peine de risquer l'emprisonnement pour des gâchis semblables. Le petit jeu des deux évangélistes consiste à rassembler des gens souffrant de troubles évidents et de chercher les démons qui en sont la cause, afin de pouvoir ensuite les exorciser. Pour autant que l'on sache, Brown et Larson n'ont jamais tué personne, mais l'émission ne permettait pas de déterminer s'ils aidaient véritablement leurs sujets, ou, au contraire, s'ils leur nuisaient, les «journalistes» n'ayant effectué ni vérification préalable ni suivi à propos des soi-disant possédés. Le seul accessoire des exorcistes était une Bible, qu'ils tenaient d'une main en sermonnant le diable sur un ton grandiloquent, digne des plus belles heures de Jerry Springer ou de Jenny Jones. Les possédés auraient pu être des malades mentaux, des comédiens, des comédiens malades mentaux, des drogués, des drogués malades mentaux, ou des victimes du démon, comme le proclamaient nos deux compères. Tous les sujets semblaient avoir vu le film de «L'Exorciste» ou l'un de ses nombreux clones. Tous jouaient le rôle du démon à la voix rauque qui semblait parler des profondeurs infernales, comme dans le film. Les similitudes dans le discours et le comportement des possédés ont amené certains psychologues comme Nicholas Spanos à conclure que les exorcistes comme leurs sujets assumaient des rôles appris. Il est fort décevant qu'on n'ait pas cherché à obtenir d'autres opinions que celles des exorcistes et des possédés lors de cette émission. Des journalistes sérieux auraient dû demander leur avis à des tiers. En vertu de quoi devrions-nous croire sur parole des parties intéressées comme Brown et Larson, quand ils racontent que leurs sujets étaient véritablement possédés, et qu'ils ont expulsé Satan de leurs corps ? Les deux exorcistes peuvent très bien être victimes d'aveuglement, et coupables du préjugé de confirmation. Même si leurs intentions auraient été bonnes, ce qui est peu probable puisqu'ils cherchaient la gloire personnelle, ils sont définitivement dans l'erreur, et nuisent à ceux qu'ils exorcisent, à qui il faudrait des soins psychiatriques. Que les Évangéliques Pentecôtistes et Charismatiques et leurs groupes extatiques dissidents sont de vrais démons, est hors de tout doute. L'Apocalypse les décrit comme étant «des sauterelles qui sortent du puits de l'abîme» (Apoc. 9:1-21). Que tous les chrétiens authentiques s'en méfient et sortent de ces milieux diaboliques.
Il y a plus de trois cents ans, le théologien néerlandais Balthasar Bekker (1691) formula sa fameuse critique de l’image traditionnelle du Diable: il s’agissait pour lui d’une superstition «païenne», indéfendable pour tout croyant protestant sensé, et il avait pleinement raison. Dans notre monde contemporain globalisé, Satan figure toujours dans des contextes multiples, et pourtant reliés, comprenant à la fois la culture populaire et la publicité, les films d’horreur et la musique heavy metal, les livres d’art et de photos et les expositions sur le Diable et le Mal, les imaginations et les allégations de satanisme, les rituels exorcistes des chrétiens catholiques et orthodoxes. À tout cela s’ajoute la préoccupation des Églises dites Évangéliques Pentecôtistes et Charismatiques, de mener une prétendue guerre contre un Satan imaginaire issu d'une théologie mythique. Comme le suggère Charles Stewart «les sociétés ont créé une panoplie de figures surnaturelles dont elles ont ensuite perdu le contrôle et elles sont tombées sous la coupe des produits de leur propre imagination». En ceci, le christianisme missionnaire est le principal vecteur de l’image du Diable à travers le monde.
Cette attention prêtée au Diable a été considérablement renforcée par l’intérêt actuel pour la popularité phénoménale du christianisme Charismatique troisième vague (incluant les Églises pentecôtistes, les Baptistes charismatiques, et le mouvement charismatique catholique, qui mettent tous fortement l’accent sur l’Esprit-Saint, lorsqu'en réalité ce qu'ils ont besoin est d'un esprit sain dans un corps sain). Dans les pseudos églises de ce type, on porte une grande attention au combat spirituel entre l’Esprit-Saint et Satan, qui se trouve à la tête des «forces des ténèbres». Pour ce qui est des Tsiganes charismatiques, ils luttent contre – et, ce faisant, d’une certaine manière, mettent en avant – le Diable par des chants visant à «écraser sa tête avec le pouvoir de Dieu», lorsque le Diable est leur dieu réel. Alors que de tels chants sont centraux pour l’identité de ces Tsiganes en tant que chrétiens charismatiques – et se situent donc à la racine de leur manière de se distinguer du «monde» –, le caractère central de la musique dans l’identité tsigane en général est aussi source d’ambivalence, notamment pour les musiciens talentueux, qui peuvent, volontairement ou non, se laisser entraîner à jouer «la musique du Diable». Pour les Tsiganes charismatiques étudiés par Ruy Llera Blanes, «la musique n’est pas seulement une force à mobiliser contre le Diable, elle est aussi une force qu’il peut s’approprier et utiliser». De ce point de vue, les chants peuvent servir à étendre son pouvoir sur le monde. Ils s’intéressent au combat cherchant à exorciser non seulement de simples individus, mais aussi des territoires entiers. Mobilisant une armée spirituelle de gens mentalement détraqués dans la lutte contre un Diable mythique, ces charismatiques considèrent l’expulsion des démons comme un préalable nécessaire à la christianisation de l’espace.
L’engagement charismatique dans le combat spirituel entraîne une remarquable obsession pour la lutte contre le Diable par toutes sortes de moyens. Ce qui est ici particulièrement frappant, c’est l’évocation constante du Diable comme une force incroyablement dangereuse, virtuellement impossible à contenir. Ceux qui se sentent «emplis» du pouvoir divin ne peuvent guère se reposer non plus, car on tient Satan comme particulièrement désireux de séduire et de distraire les chrétiens ardents qui sont en réalité que des imposteurs. La revendication des églises pentecôtistes-charismatiques concernant le pouvoir d’appeler l’Esprit-Saint à descendre bénir et protéger les gens a néanmoins un revers, c’est le besoin constant d’invoquer le sens du danger et de la destruction imminente. Tout autant qu’ils cherchent à combattre Satan, ils ont aussi besoin de lui afin de revendiquer du pouvoir. Ce qui implique une assez captivante combinaison entre un rejet du Mal au nom de la moralité et une fascination voyeuriste pour tout ce qui est interdit. Cette logique de transgression, avec ses possibilités de plaisirs lubriques et ses regards voyeuristes dans le royaume des ténèbres, est très accentuée dans des cadres comme celui du mouvement charismatique, qui est devenu la forme d'un faux christianisme le plus répandu dans le monde. En ce sens, les rencontres avec le Diable et les démons, ressenties comme tout à la fois effrayantes et fascinantes, procurent des expériences de jouissance.
Certains ont dénoncés à plusieurs reprises la responsabilité du Malin dans les troubles de toutes sortes que connaît le monde. Certes, la Malédiction est avant tout une entreprise commerciale. Son but est de faire des dollars, non de dénoncer le retour en force de Satan.
Notre vie chrétienne ne devrait pas être peuplée de luttes constantes ou de recherche à comprendre le «fonctionnement» des légions démoniaques imaginaires des Évangéliques mentalement détraqués et imbus de superstitions. Dieu est au-dessus des conflits réels ou imaginaires. Mettre de l'emphase sur les relations avec des démons traditionnels issus d'une théologie mythique, devient un terrain propice à créer une sorte de psychose collective ou développer la fixation pouvant aller jusqu'à la compulsion (vouloir continuellement nettoyer son environnement spirituel). La Parole de Dieu nous dit de prendre garde et de faire preuve de discernement, et ce dans la perspective de l'amour ou charité de Dieu tel que Paul nous l'explique si bien dans l'épître aux Corinthiens (1Cor. 13).
L'accompagnement de personnes souffrant de problèmes psychiques ou spirituels demande une certaine disposition d'esprit, une compassion qui engendre la confiance en Christ et un désir réel d'aide dans des circonstances particulières souvent difficile et même incompréhensibles. Une connaissance des maladies mentales et de leur évolution permet de mieux comprendre la souffrance de l'autre et de l'entourer de la douceur et de la compassion de Christ. Parfois une expertise médicale peut être nécessaire, particulièrement lorsqu'une personne se croit ou qu'on croit possédée, afin d'identifier la source de certains symptômes physiques et / ou psychiques apparents. La prière, un des éléments important à ne pas négliger, peut encourager l'être souffrant, l'aidant à se sécuriser au fur à mesure qu'elle entre en relation avec le Seigneur Jésus-Christ par la foi qu'elle reçoit du don de grâce: «Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous ou de votre choix, c'est le don de Dieu; Ce n'est point par les œuvres méritoires, afin que personne ne se glorifie.» (Éph. 2:8,9)
Il y a un passage important dans l'Évangile de Luc qui nous indique avec précision comment Jésus chassa un démon du fils d'un homme, qui en avait fait auparavant la requête à ses disciples qui ne purent le chasser. Toutefois, il est écrit que Jésus «reprit fortement l'esprit immonde, et guérit l'enfant» et non «il chassa le démon de l'enfant». Dans le Grec original, l'expression «esprit immonde» porte la notion de «esprit troublé» et cela est beaucoup plus précis pour nous indiquer qu'il s'agit ici d'un déséquilibre psychique et non d'un démon mythique. Le mot «chasser» porte aussi la notion de «redresser». En plus, l'expression «reprit fortement» peut se traduire aussi selon le Grec original «attiré de l'estime» et cela est l'indice le plus important pour nous indiquer la procédure que Jésus utilisa pour chasser des démons: «Amène ici ton fils. Et comme il approchait, sa conscience déréglée le terrassa, et l'agita violemment; mais Jésus attira l'estime de l'esprit troublé, et apaisa l'enfant, et le rendit à son père.» (Luc 9:42). Dans le contexte de ce passage, «attirer de l'estime» signifie «occasionner une appréciation, amener une attitude favorable, appeler à la grâce» et cela demande de la douceur et de la compassion de celui qui occasionne une telle appréciation ou une telle grâce dans une personne dérangée psychiquement et physiquement. En d'autres mots, c'est en amenant avec douceur et compassion une personne à l'appréciation de la grâce en Jésus-Christ qu'elle est délivrée de ses tourments, car nous sommes sauvé «par la grâce, par le moyen de la foi», et non par la séduction du charme des mots auxquels on donnerait quelque autorité sous prétexte que Jésus aurait donné la permission d'utiliser son nom pour chasser des démons.
Que Jésus chassa des démons, dans le sens général superstitieux et mythique que les gens attribuent à ce terme, est complètement faux. Jésus n'a jamais chassé aucun démon de ce genre, il redressa plutôt des consciences déréglées par des obsessions de culpabilité pour avoir brisé la loi de Dieu, et il fit cela avec douceur et compassion.
«Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons; A Lui soit la gloire de l'appel à renaître en Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles! Amen.» (Éphésiens 3:20,21)
A Christ seul soit la Gloire