Page 1036 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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Dictionnaire de la Bible J.-A. Bost 1849-S
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SABBATS (shabbat et shabbathon),
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le septième jour de la semaine hébraïque; il commençait le vendredi soir et finissait le samedi soir,
Lévitique 23:32. Les Juifs étaient obligés de le consacrer à Dieu par le repos et la sanctification, de même
que leurs esclaves et tous les étrangers qui habitaient dans le pays; le bétail même était compris dans la
loi du repos, Exode 20:10; 31:13; 34:21; 35:2; Deutéronome 5:14; cf. Jérémie 17:24, etc. Deux agneaux d'un
an, sans tare, devaient être offerts dans le temple avec les offrandes non sanglantes qui accompagnaient
toujours cet holocauste, Nombres 28:9; cf. 2 Chroniques 31:3; Néhémie 10:33. C'était un jour de repos et
un jour de joie, Ésaïe 58:13; cf. Osée 2:11. Les pains de proposition étaient renouvelés, Lévitique 24:5; 1
Chroniques 9:32, et les tours de semaine commençaient pour les prêtres avec les jours du sabbat, 2 Rois
11:5,7,9; 2 Chroniques 23:4; Les travaux relatifs au culte, n'étaient naturellement pas comptés comme une
profanation du saint jour, Matthieu 12:5; La peine de mort, notamment la lapidation, était prononcée
contre ceux qui contrevenaient à cette loi divine, Exode 31:14; 35:2; Nombres 15:32; Les Juifs cependant se
relâchèrent souvent à cet égard, et les prophètes font entendre des plaintes amères sur l'oubli et le mépris
dans lequel était tombé le jour du repos, Ésaïe 56:2; 58:13; Ézéchiel 20,16; 22:8; Lamentations 2:6; Néhémie
13:15; ce n'est que depuis l'exil que le sabbat fut observé en Israël avec un scrupuleux respect; on chercha
même à compenser par de rigoureuses minuties les négligences du temps passé, et l'on fit un sabbat
judaïque du jour qui devait être un sabbat divin. On voulut préciser les choses que le législateur avait
désignées sous le nom de travail alors que le législateur n'avait pas cru devoir le faire, laissant à l'opinion
publique et à la conscience individuelle le soin de déterminer ce qui constitue un travail, et de résoudre
les cas douteux. Une seule chose était positivement défendue dans la loi, c'était de faire du feu dans les
maisons pour cuire les aliments, Exode 16:23; 35:3, de sorte qu'il fallait cuire et préparer d'avance la
nourriture du sabbat. La sagesse humaine voulut aller plus loin que ce qui était écrit, et l'on vit surgir une
véritable casuistique à propos du quatrième commandement. La défense de vendre et d'acheter, même
des aliments, allait sans dire, Néhémie 10:31; 13:15-16, et si Néhémie, 13:19, fit fermer les portes de
Jérusalem pour empêcher le commerce avec les Tyriens, ce ne fut ni un nouveau commandement, ni un
raffinement de l'ancien, mais une simple mesure de police tendant à l'exécution de la loi. Que l'on
s'interdît de voyager le jour du sabbat (— Voir: Chemin), c'était encore conforme à l'esprit de la loi, Exode
16:29; cf. Actes 1:12; Matthieu 24:20. Mais l'on a de la peine à distinguer entre le fanatisme et la foi dans le
courage avec lequel des armées juives se laissèrent massacrer le jour du sabbat sans se croire permis de
recourir à la défense, 1 Maccabées 2:32; sq. cf. 2 Maccabées 5:25; 6:11, etc. Comprenant le facile avantage
que l'ennemi devait trouver dans cette attitude passive, les chefs ne voulurent observer le sabbat qu'en ne
prenant pas l'offensive, mais ils se réservaient le droit de se défendre au besoin, 1 Maccabées 2:40; sq.
9:34,43, etc.; cependant, vers la fin ils se montrèrent, même à cet égard, moins scrupuleux (Flavius
Josèphe, Guerre des Juifs 2, 19, 2). Et qui peut dire que cela leur ait porté bonheur?
Le Nouveau Testament nous montre par plusieurs exemples, jusqu'à quel point les pharisiens avaient
poussé la fatuité et le microscopisme. Cueillir des épis en se promenant, guérir un malade, même par une
simple parole, et pour le malade, charger son petit lit après sa guérison et s'en aller, étaient pour les
pharisiens et leurs adhérents autant de profanations du saint jour, tandis que l'on ne se faisait aucun
scrupule, en cas de besoin pressant, de vaquer à des occupations domestiques parfaitement contraires à la
lettre et à l'esprit de la loi, Matthieu 12:11; Luc 14:5. Un traité spécial de la Mishna sur le sabbat, compte
trente-neuf occupations défendues, plus leurs subdivisons; d'autres écrits vont plus loin encore dans leurs
subtilités; les secours médicaux ne doivent être administrés que là où il y aurait péril pour la vie à
renvoyer au jour suivant; pour une jambe cassée il faut remettre au lendemain, on peut attendre, etc.
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