Page 674 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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Dictionnaire de la Bible J.-A. Bost 1849-L
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L
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LABAN,
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Genèse 25:20; 24:29 (1856 avant J.-C.), riche propriétaire de troupeaux dans les plaines de la Mésopotamie,
fils de Béthuel, petit-fils de Nacor le frère d'Abraham, et ainsi petit-neveu de ce patriarche. Il consentit
avec empressement au mariage de sa sœur Rébecca avec le fils unique du riche Abraham, avec Isaac,
cousin germain de son père Béthuel. Plus tard, c'est chez lui que le fils de sa sœur, Jacob, vient chercher
un asile contre la colère d'Ésaü qu'il redoute. Ces deux hommes rusés se font pendant une vingtaine
d'années une sourde guerre, qui préluda de la part de Laban, par la substitution de Léa à Rachel dans le
mariage de Jacob, Genèse 29. Le missionnaire Hartley, dans son voyage en Grèce, rapporte un exemple
analogue d'un jeune Arménien à qui l'on donna, grâce au voile nuptial qui couvre presque entièrement la
personne, une sœur aînée au lieu de la cadette qu'il avait demandée en mariage, et des faits de ce genre
ne sont pas précisément rares en Orient.
Après que Jacob eut gagné ses deux femmes par quatorze années de travail, Laban s'arrangea avec lui de
manière à ce que l'un et l'autre trouvassent leur avantage à cet accord mutuel; mais Jacob, par des
subterfuges dont nous avons parlé à cet article, s'enrichissait chaque année au détriment de son beau-
père, ce qui mécontenta bientôt et les fils de Laban et Laban lui-même. Les rapports des deux familles
s'aigrissaient et s'envenimaient; la confiance avait disparu, l'amitié avec elle, et dans cet état de rivalité
jalouse et de tension continuelle, Jacob Unit par comprendre qu'il devait partir. Il profite, pour l'exécution
de son dessein, d'une absence de Laban, et celui-ci, à son retour, ne trouve plus ni son gendre, ni ses filles,
ni ses petits-fils; aussitôt il assemble ses parents et ses serviteurs, et plein de colère, se met à la poursuite
des fugitifs. Mais en chemin une vision l'arrête: Dieu lui défend de nuire à Jacob qu'il protège, et lorsque,
près des montagnes de Galaad, les deux familles se rencontrent, la colère de Laban est apaisée; il reproche
seulement au patriarche son départ précipité et l'enlèvement de ses dieux, et finit par lui proposer une
solennelle alliance d'amitié. Un simple monument de pierres fut élevé en souvenir de cette journée qui se
termina par un sacrifice et un festin offert par Jacob. Laban jura l'alliance par les dieux d'Abraham, de
Nacor et de Taré, Jacob par le Dieu redoutable que craignait Isaac son père, et les deux familles se
séparèrent; Laban partit de grand matin et s'en retourna en son pays. Son histoire s'arrête-là.
Quelle était sa religion? Il reconnaissait l'Éternel (24:50; 30:27) et jurait par les dieux de Nacor, 31:53,
même il rendait un culte à des théraphims. C'était un commencement de paganisme et d'idolâtrie.
Toujours membre de la grande famille des patriarches, et descendant d'Héber, il n'était cependant pas
descendant d'Abraham; sa foi s'était obscurcie, ou plutôt sa foi était morte, et il n'avait conservé que le
nom du vrai Dieu,
tout comme un grand nombre de chrétiens de nos jours ont conservés le nom de Christ
.
Homme de la terre, il lui fallait un dieu de terre pour représenter le céleste qu'il ne pouvait voir; et bientôt
le dieu de terre était devenu son dieu unique, il l'avait multiplié pour suppléer par le nombre à
l'insignifiance. Le paganisme, chez Laban comme chez tous ceux qui ont connu la vérité et qui en ont
renié la force, a toujours commencé par le cœur; et quand on jette les yeux sur ce qu'on appelle
maintenant la chrétienté, on ne trouvera que trop de chrétiens, ou plutôt de païens comme Laban, qui ont
leurs dieux et leurs déesses, à côté du grand Dieu de la Loi et de l'Évangile. La doctrine des images et le
culte des saints sont, dans l'église romaine, un acheminement bien clair vers cette foi double et bâtarde
qui veut allier Dieu et le monde, la religion et l'idolâtrie, le christianisme et le paganisme; et, sans qu'on
s'en doute, la religion de Laban a pour partisans tous ceux dont les œuvres ne correspondent pas à la
profession qu'ils font d'être chrétiens; Dieu est dans leur bouche, mais ils cherchent les idoles du monde,
et, comme Laban, ils ne les trouveront point.
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