Dictionnaire de la Bible J.-A. Bost 1849-E
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EAU.
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L'eau a dans l'Écriture diverses acceptions figurées. Elle se prend d'abord pour toute espèce de boisson en
général, Deutéronome 23:4; 1 Samuel 25:11; 1 Rois 13:18. Elle indique la famille, ascendante ou
descendante, les ancêtres ou la postérité, Ésaïe 48:1 (cf. Psaumes 68:26), Nombres 24:7; Proverbes 5:15-16:
ce dernier verset doit se traduire par le futur; le bonheur d'une femme fidèle y est représenté sous l'image
d'une fontaine abondante dont les eaux se répandent richement au dehors et dans les rues. Ailleurs, les
eaux marquent des peuples nombreux, Apocalypse 17:15. Elles signifient aussi des malheurs,
Lamentations 3:54; Psaumes 69:1; 124:4-5, ou les larmes, Psaumes 119:136; Jérémie 9:1, et la sueur,
Ézéchiel 21:12; 7:17. Dieu compare son culte à des eaux vives, Jérémie 2:13; Jean 4:10, et le culte des idoles,
comme celui des femmes débauchées, à des eaux dérobées et étrangères, Proverbes 9:17.
— Dans le passage Jérémie 15:1,18, les «eaux qui trompent» sont une allusion au phénomène du mirage,
alors que le voyageur altéré croit voir dans le lointain un lac au milieu des sables, et hâte sa marche sans
pouvoir approcher de cette eau qui n'en est pas une; des eaux plus fidèles sont mentionnées Ésaïe 33:16,
et pour le chrétien ce sont les mêmes que celles de Jean 4:10.
Il est parlé fréquemment des eaux supérieures et des eaux inférieures, de celles d'en haut et de celles d'en
bas, des eaux de l'abîme, du grand abîme, etc., Genèse 1:6-7; 7:11; Exode 15:5; Deutéronome 8:7; 33:13;
Ésaïe 51:10. C'est à l'époque de la création que les eaux de la terre et celles du ciel furent séparées; au
moment du déluge elles se réunirent pour noyer et détruire l'ancien monde;
— Voir: ces deux articles.
Les eaux de la contestation de Kadès sont le nom historique d'un lieu qui fut pour Aaron et Moïse une
occasion de chute; ce nom fut donné à l'endroit pour perpétuer le souvenir du péché de ces deux grands
hommes de Dieu. Elles s'appellent en hébreu Mé-Méribah-Kadès, Deutéronome 32:51, et sont
diversement traduites dans nos versions;
— Voir: Méribah, Mara, Mérom, etc.
On trouve au chapitre cinquième des Nombres, versets 12-31, l'institution des eaux amères ou eaux de
jalousie, destinées à faire reconnaître au mari soupçonneux la faute ou l'innocence de sa femme (— Voir:
Adultère). Cette épreuve était une espèce de jugement de Dieu, mais différait des épreuves du moyen âge
en ce que par sa nature elle était inoffensive et qu'il fallait un miracle pour punir, tandis que ces dernières
étaient toujours dangereuses par elles-mêmes et que le miracle était nécessaire pour sauver; la loi divine,
comme toujours, était davantage protectrice, l'épreuve des hommes était plus cruelle.
— L'intervention constante de l'Éternel était dans cette épreuve, plus peut-être que dans toutes les autres,
une nécessité, parce que si la femme coupable ne succombait point, elle et son complice pouvaient dès ce
moment regarder tout le système de Moïse comme une dérision, et tourner sans crainte en ridicule toutes
les superstitions d'une religion faussement ainsi nommée, impuissante à découvrir le mal, impuissante à
se faire obéir: tout tombait à la première épreuve manquée. La longueur de ces opérations était d'ailleurs
destinée à obtenir des aveux, et nous ne voyons nulle part d'exemple où l'épreuve ait été exécutée (—
Voir: Cellérier, Législ. mos. H).
— Quant à l'eau de séparation,
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