La Mère et l'Enfant, et l'original de l'Enfant

Fig. 5


Avec une pareille théorie, la première personne de la Divinité était mise de côté dans la pratique. Étant le grand Dieu Invisible qui n'intervenait en rien dans les choses de l'humanité, il devait être adoré dans le silence (1), c'est-à-dire qu'en réalité il n'était pas adoré (2) du tout par la multitude. Le même trait est aujourd'hui mis en relief dans l'Inde d'une manière frappante. Quoique Brahma, d'après les livres sacrés, soit la première personne de la triade Hindoue, et que la religion de l'Hindoustani soit désignée par son nom, cependant on ne l'adore jamais (3), et dans l'Inde entière, c'est à peine s'il existe aujourd'hui un seul temple de ceux qu'on élevait autrefois en son honneur (4). Il en est de même en Europe, dans les pays où le système papal s'est le plus complètement développé. Dans l'Italie papale, de l'avis de tous les voyageurs (sauf là où l'Évangile a récemment pénétré) il n'y a presque plus aucune trace d'adoration du Roi Éternel et Invisible, tandis que la mère et l'enfant sont les deux grands objets du culte. Il en était absolument de même dans l'ancienne Babylone. Les Babyloniens dans leur religion populaire adoraient par-dessus tout une mère déesse et son fils, qui était représenté dans les tableaux et par des statues comme un petit enfant dans les bras de sa mère (fig. 5 et 6). De Babylone le culte de la Mère et de l'Enfant se répandit jusqu'au bout du monde. En Égypte, la Mère et l'Enfant étaient adorés sous les noms d'Isis et 'Osiris (5).

Fig. 6


Dans l'Inde, même aujourd'hui, sous les noms d'Isi et d'Iswara (6). En Asie, c'est Cybèle et Deoius (7). Dans la Rome païenne, la Fortune et Jupiter Puer, ou Jupiter l'enfant (8). En Grèce, Gérés la grande Mère avec un nourrisson au sein (9), ou Irène, la déesse de la paix, avec l'enfant Plutus dans les bras (10), et même au Thibet, au Japon, en Chine, les missionnaires Jésuites ont été bien surpris de trouver la contrepartie de la Madone (11) et son enfant adorés aussi dévotement que dans la Rome papale elle-même ; Shing-Moo, la Sainte Mère des Chinois était représentée avec un enfant dans les bras, et entourée d'une gloire, absolument comme si un artiste catholique Romain avait pris soin de la peindre (12).

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