Lorsque Linacer, médecin distingué et catholique bigot du règne d'Henri VIII, tomba pour la première fois sur le Nouveau Testament, après l'avoir lu il le rejeta avec impatience et poussant un gros juron, s'écria : "Ou ce livre n'est pas vrai, ou nous ne sommes pas chrétiens." Il vit tout de suite que le système de Rome et le système du Nouveau Testament sont directement opposés : celui qui les compare avec impartialité ne peut arriver à une autre conclusion. En passant de la Bible au bréviaire, on semble passer de la lumière aux ténèbres. Tandis que l'un proclame : "Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts, paix sur la terre et bienveillance envers les hommes", l'autre enseigne ce qui est déshonorant pour le Très-haut et pernicieux pour le bien-être moral et spirituel de l'humanité. Comment des doctrines et des pratiques si funestes ont-elles été embrassées, adoptées par la papauté ? La Bible est-elle si obscure ou équivoque que les hommes aient pu supposer qu'elle leur demandait de croire et de pratiquer le contraire de ce qu'elle disait ? Non, la doctrine et la discipline de la papauté n'ont jamais été empruntées à la Bible. Ce qui le prouve c'est que partout où elle le peut, elle anathématise la lecture de la Bible, condamne aux flammes ce don de l'amour céleste ou le ferme sous clef. Mais on peut l'établir encore plus catégoriquement en examinant les principales colonnes de l'édifice papal empruntées à Babylone. Que le lecteur en examine maintenant les preuves.
Article 1
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