La Mère de l'Enfant

Tout en empruntant d'abord sa gloire au caractère divin attribué à l'enfant qu'elle portait dans les bras, la mère a dans la suite éclipsé le fils. À l'origine, selon toute vraisemblance, il n'y avait pas lieu de diviniser la mère. Il y avait bien une promesse formelle qui amena tout naturellement l'humanité à attendre qu'un jour le fils de Dieu, par une admirable condescendance, apparaîtrait dans ce monde comme fils de l'homme. Mais il n'y avait aucune promesse, pas même une apparence de promesse faite pour inspirer la croyance qu'une femme serait investie d'attributs qui rélèveraient au rang de la divinité. Il est donc tout à fait invraisemblable que le jour où pour la première fois, la mère fut représentée avec l'enfant dans les bras, on ait eu l'intention de lui décerner des honneurs divins. Sans doute elle servait surtout de piédestal pour soutenir son divin fils, et le proposer ainsi à l'adoration de l'humanité ; c'était déjà pour elle assez de gloire, seule d'entre toutes les filles d'Ève, d'avoir donné naissance au rejeton promis, l'unique espérance du monde. C'était évidemment le but. Mais toutes les idolâtries, on le sait, reposent sur ce principe il faut que ce qui s'adresse aux sens fasse la plus puissante impression. Or le fils même dans sa nouvelle incarnation, lorsqu'on croyait que Nemrod était réapparu sous une plus belle forme, était simplement représenté comme un enfant sans aucun éclat particulier, tandis que la mère qui le portait dans ses bras, était représentée au contraire avec tout l'art de la peinture et de la sculpture, et avec cette beauté qui en réalité était bien son privilège. Sémiramis, dit-on, était si belle qu'un jour elle apaisa ses sujets révoltés en se montrant subitement à eux ; on raconte que, en souvenir de l'admiration excitée dans leur esprit par cette apparition, ils lui élevèrent à 112

Babylone une statue, représentant la reine dans l'attitude où elle les avait tant fasciné (1). Cette reine n'était pas seulement analogue par ses charmes à l'Aphrodite de Grèce et à la Vénus de Rome, mais elle était, en réalité, l'original historique de cette déesse que l'antiquité regardait comme la personnification même de tout ce que la femme a de séduisant, et comme la perfection de la beauté féminine. Sanchoniaton nous affirme en effet qu'Aphrodite ou Vénus était identique à Astarté (2), et le nom d'Astarté signifie (3) : "la femme qui fait des tours ou des murs d'enceinte" c'est-à-dire Sémiramis. - La Vénus romaine, on le sait, était la Vénus de Chypre, et on peut démontrer, l'histoire à la main, que la Vénus de Chypre est dérivée de Babylone (voir ch. 4, art. 3). Or, il arriva ce qu'on pouvait prévoir en pareille circonstance. Si l'enfant avait des droits à l'adoration, la mère en avait bien davantage. C'est elle qui devint en conséquence l'objet favori du culte (4). - Pour justifier ce culte, la mère fut divinisée aussi bien que son fils, et on la regarda comme destinée à achever d'écraser la tête du serpent ; car il était facile au besoin de trouver des raisons nombreuses et plausibles pour démontrer que Ninus, ou Nemrod, le grand fils, n'avait fait dans sa vie mortelle que commencer ce travail.

L'Église de Rome prétend que ce n'était pas tellement la postérité de la femme que la femme elle-même qui devait écraser la tête du serpent. Bravant toute règle de grammaire, elle traduit ainsi la parole divine : "Elle t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon." (Genèse III, 15). - Cette croyance était partagée par les anciens Babyloniens, et représentée symboliquement dans leurs temples. Dans l'étage supérieur de la tour de Babel ou temple de Bélus, il y avait, nous dit Diodore de Sicile, trois images des grandes divinités de Babylone ; l'une d'elles était une femme tenant la tête d'un serpent (5). - Chez les Grecs, on retrouve le même symbole. Diane, qui avait à l'origine le même caractère que la grande déesse de Babylone, était représentée tenant à la main un serpent sans tête (6). Avec le temps, et à mesure que les traits de l'histoire de Sémiramis devenaient plus obscurs, en déclara audacieusement que la naissance de son fils était miraculeuse ; aussi fut-elle appelée "Aima Mater (7)", la Vierge Mère.

Longtemps avant l'ère chrétienne, on savait au loin que le grand Libérateur naîtrait d'une manière miraculeuse. Pendant des siècles, d'autres disent pendant des milliers d'années, les prêtres Bouddhistes avaient une tradition d'après laquelle une Vierge enfanterait un fils qui bénirait le monde (8). Cette tradition n'avait aucune origine romaine ou chrétienne ; ce qui le prouve, c'est la surprise qu'éprouvèrent et que manifestèrent les missionnaires jésuites lorsque, pour la première fois, ils pénétrèrent dans le Thibet et dans la Chine, et qu'ils y trouvèrent non seulement une mère et un enfant adorés comme dans leur propre patrie, mais encore cette mère adorée sous un caractère entièrement semblable à celui de leur propre madone, "Virgo Deipara", la Vierge mère de Dieu (9), et cela, dans des régions où il n'y avait pas la moindre trace qui révélât que le nom ou l'histoire de notre Seigneur Jésus-Christ fût connue (10). L'antique promesse "la postérité de la femme écrasera la tête du serpent" (Genèse III, 15), suggéra naturellement l'idée d'une naissance miraculeuse. La prêtrise et la présomption naturelle à l'homme travaillèrent à anticiper l'accomplissement de cette promesse, et la reine de Babylone semble avoir la première reçu cet honneur. On lui prodiguait les titres les plus élevés. On l'appelait la reine des cieux (Jérémie XLIV, 17-19, 25) (11). - En Égypte, elle était appelée Athor, c'est-à-dire la demeure de Dieu (12), ce qui signifie qu'en elle habitait toute la plénitude de la divinité. Pour désigner la grande mère déesse, dans un sens panthéiste, comme étant à la fois la toute puissante et infime, la Vierge mère, on avait gravé cette inscription sur l'un de ses temples en Égypte : "Je suis tout ce qui a été, qui est, et qui sera. Nul mortel n'a écarté mon voile. Celui que j'ai enfanté, c'est le soleil (13)." - En Grèce, elle s'appelait Hestia, et chez les Romains Vesta, qui n'est qu'une modification du même nom, et ce nom bien que compris autrement d'ordinaire, signifiait en réalité : l'habitation (14).

Voici comment on invoque dans les Hymnes Orphiques, Hestia ou Vesta, séjour de la Divinité :

Fille vénérable de Saturne, Qui habites dans la flamme éternelle !

C'est en toi que les dieux ont fixé leur demeure, Solide fondement de la race mortelle (15).

Même lorsque Vesta est identifiée au feu, ce même caractère de Vesta, l'habitation, apparaît encore bien clairement. Philolaus, parlant d'un feu au centre de la terre, l'appelle "la Vesta de l'univers, la maison de Jupiter, la mère des dieux (16)”. - À Babylone, le titre de déesse-mère en tant que séjour de Dieu, était Sacca (17), ou sous la forme emphatique, Sacta, c'est-à-dire le tabernacle. -Aujourd'hui les grandes déesses de l'Inde, comme ayant tout le pouvoir du Dieu qu'elles représentent, sont appelées de ce nom ”Sacti” ou ”le Tabernacle (18)”. -Or comme elle est le tabernacle ou le temple de Dieu, tout pouvoir, toute grâce, toute bonté se trouvait en elle. Elle personnifiait toute qualité de douceur et de clémence ; et quand la mort eut terminé sa carrière, tandis qu'on la disait divinisée et changée en pigeon (19) pour marquer la céleste douceur de sa nature, elle fut appelée du nom de luné (20) ou la colombe, ou sans article Junon : c'était le nom de la reine des cieux à Rome, ce qui avait la même signification. Les Babyloniens l'adoraient sous la forme d'une colombe aussi bien que sous sa forme ordinaire. La colombe, symbole de la reine divinisée, est ordinairement représentée avec une branche d'olivier qu'elle tient dans son bec (fig. 25) ; sous sa forme lumineuse elle porte à la main la même branche(21) ; et c'est de là sans doute qu'elle a tiré son nom, car Z'emir-ramit veut dire celle qui porte le rameau (22). Cette manière de représenter ainsi la déesse fait sans aucun doute allusion à l'histoire du déluge ; mais ce symbole rappelle encore autre chose. Un rameau, comme nous l'avons déjà montré, était le symbole du fils divinisé, et, en représentant la mère sous la forme d'une colombe, que voulait-on, sinon l'identifier à l'Esprit de toute grâce, qui flottait sur l'abîme comme une colombe, au moment de la création ?

Dans les sculptures de Ninive, en effet, nous l'avons vu, les ailes et la queue de la colombe représentaient la 3e personne de la Trinité Assyrienne. Pour confirmer ce point, remarquons que la Junon Assyrienne ou la Vierge Vénus, comme on l'appelait, était identifiée à l'air. ”Les Assyriens, et quelques Africains, dit Julius Firmicus, donnent à l'air la suprématie sur les éléments, car ils ont consacré ce même élément sous le nom de Junon, ou de la Vierge Vénus (23).”

Pourquoi l'air était-il ainsi identifié à Junon, dont le symbole était celui de la 3e personne de la Trinité Assyrienne ? Parce que en Chaldée, le même mot qui signifie air signifie aussi Saint-Esprit ! C'est ce que confirme un passage de Proclus, d'après lequel "Junon produit la génération des âmes (24)". - D'où pourrait venir l'âme, l'esprit de l'homme, sinon de l'Esprit de Dieu ? Ce qui fait ressortir encore ce caractère de Junon comme incarnation de l'Esprit de Dieu, la source de la vie, et aussi comme déesse de l'air, c'est cette invocation qu'on lui fait dans les Hymnes Orphiques :

Fig. 25 — Le rameau que tient Cybèle n 'est qu 'un rameau de convention ;


mais dans la figure de Layard c 'est distinctement un rameau d'olivier.


Ô royale Junon, à l'air majestueux, à la forme aérienne

Et divine, reine bénie de Jupiter, qui trônes

Dans l'air azuré, la race humaine est ton souci constant.

C'est toi seule qui souffles la brise rafraîchissante, Qui entretiens la vie, et que toute vie désire.

Mère des pluies et des vents,

C'est toi seule qui produis toute chose, c'est de toi que vient la vie mortelle,

Tous les êtres témoignent de ta nature divine, seule tu as le pouvoir universel !

À toi la mer tumultueuse, les tempêtes bruyantes, les fleuves mugissants (25).

Ainsi la reine divinisée, considérée à tous égards comme une véritable femme, était adorée en même temps comme l'incarnation du Saint-Esprit, l'Esprit de paix et d'amour. Il y avait dans le temple d'Hiérapolis en Syrie une magnifique statue de la déesse Junon que la multitude venait adorer de toutes parts. La statue de la déesse était richement ornée, sur sa tête était une colombe dorée, et on l'appelait d'un nom particulier à ce pays "Seméion". - Que veut dire ce mot ? Il signifie évidemment l'habitation (26) ; et la colombe dorée montre clairement que l'Esprit de Dieu était censé demeurer dans cette déesse. Faut-il donc s'étonner qu'elle fût partout adorée avec enthousiasme, puisqu'on lui attribuait une si haute dignité, qu'on lui donnait un si séduisant caractère, et que surtout ses images la présentaient aux regards humains comme Vénus Uranie, la céleste Vénus reine de la beauté, qui assurait le salut à ses adorateurs, tout en leur permettant de donner libre carrière à leurs mauvaises passions, et à leurs appétits sensuels et dépravés ! Sous le nom de "mère des dieux", la déesse reine de Babylone devint un objet d'adoration presque universelle. "La mère des dieux, nous dit Clericus, était adorée par les Perses, les Syriens, et tous les rois d'Europe et d'Asie, avec les marques de la plus profonde vénération." Tacite dit que cette déesse était adorée au milieu de la Germanie, et César reconnut, en envahissant la Grande-Bretagne, que les prêtres de cette même déesse, connus sous le nom de Druides, y étaient venus avant lui (27).

Hérodote, d'après des informations particulières, déclare qu'en Égypte cette reine des cieux était la plus grande des divinités et celle qu'on adorait le plus (28). -Partout où son culte fut introduit, il exerça une fascination vraiment inouïe. Il faut en vérité que les nations "aient été rendues folles" par le vin de son impudicité. Les Juifs, en particulier, furent tellement enivrés par son breuvage aux jours de Jérémie, tellement ensorcelés par son culte idolâtre, que même après la ruine de Jérusalem, lorsque le pays fut ravagé à cause même de cette idolâtrie, ils ne purent se résoudre à l'abandonner. Pendant leur exil en Égypte, au lieu d'être témoins de Dieu contre le paganisme qui les entourait, ils étaient aussi passionnés pour cette forme d'idolâtrie que les Égyptiens eux-mêmes. Jérémie fut envoyé de Dieu pour dénoncer sa colère s'ils continuaient à adorer la reine des cieux, mais ses avertissements furent inutiles : "Alors, dit le prophète, tous ceux qui savaient que leurs femmes faisaient des encensements à d'autres dieux, et toutes les femmes qui étaient là en grand nombre, et tout le peuple qui demeurait dans le pays d'Égypte, à Patros, répondirent à Jérémie et lui dirent : Nous ne t'obéirons en rien de ce que tu nous as dit au nom de l'Éternel, mais nous voulons agir comme l'a déclaré notre bouche, offrir de l'encens à la reine des cieux et lui faire des libations comme nous l'avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos chefs, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem. Alors nous avions du pain pour nous rassasier, nous étions heureux et nous n'éprouvions point de malheur." (Jérémie XLIV, 15-17). - Ainsi les Juifs, le peuple particulier de Dieu, rivalisaient avec les Égyptiens dans leurs dévotions à la reine des cieux.

Le culte de la déesse mère avec l'enfant dans ses bras fleurit en Égypte jusqu'à l'apparition du christianisme. Si l'Évangile était venu avec puissance dans la masse du peuple, il aurait renversé le culte de cette déesse. Dans la grande majorité il ne pénétra que nominalement. Aussi, loin d'être mise de côté, la déesse Babylonienne, en beaucoup de cas ne fit que changer de nom. Elle fut appelée la vierge Marie, et fut adorée avec son fils, par ceux qui professaient le christianisme, avec les mêmes sentiments idolâtres qu'elle l'était auparavant par les païens déclarés. Aussi, lorsque en 325 après J.-C. lorsque le concile de Nicée dut condamner l'hérésie d'Arius, qui niait la divinité de Jésus-Christ, cette doctrine fut bien condamnée, mais ce ne fut pas sans l'aide d'hommes qui indiquaient nettement leur désir de mettre la créature au rang du Créateur, la vierge Mère à côté de son fils. Au concile de Nicée, dit l'auteur de "Nemrod", le parti des "Melchites", c'est-à-dire les représentants de la soi-disant chrétienté en Égypte, affirmaient "qu'il y a trois personnes dans la Trinité, le Père, la Vierge Marie et le Messie leur fils (29)". - Citant ce fait incroyable énoncé au Concile de Nicée, le père Newman parle avec triomphe de ces discussions, qui d'après lui, tendaient à la glorification de Marie : "Ainsi, dit-il, la controverse a soulevé une question qu'elle n'a point résolue. Elle a ouvert de nouveaux horizons, si l'on peut ainsi parler, dans les royaumes de la lumière, auxquels l'Église n'a pas encore désigné ses habitants. Ainsi il y avait une merveille dans les cieux ; un trône bien au-dessus des puissances créées, intermédiaire, intercesseur, un titre modèle, une couronne brillante comme l'étoile du matin, une gloire issue du trône éternel, des vêtements purs comme le ciel, et par dessus tout un sceptre ! Et quel était l'héritier prédestiné à tant de majesté ? Qui était cette sagesse, et quel était son nom, le nom de la mère du pur amour, de la crainte, de la sainte espérance, exaltée comme un palmier d'Engaddi, ou un rosier de Jéricho, créée dès le commencement du monde dans les conseils de Dieu, et qui avait son pouvoir à Jérusalem ? La vision se trouve dans l'Apocalypse : c'est la femme vêtue du soleil, ayant la lune à ses pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles (30)." (Apocalypse XII, 1). "Les sectateurs de Marie, ajoute-t-il, ne s'éloignent pas de la vraie foi, à moins que les blasphémateurs de son fils ne soient dans le vrai. L'Église de Rome n'est idolâtre, que si l'Arianisme est orthodoxe (31)." - Ceci est tout simplement la poésie du blasphème ! - Il y a là aussi un argument ; mais quelle en est la valeur ? La voici : si on admet que le Christ soit vraiment Dieu, et qu'il mérite des honneurs divins, sa mère qui lui a donné son humanité, doit en recevoir aussi ; elle doit être élevée bien au-dessus de toutes les créatures, et adorée comme participant à la Divinité. La divinité du Christ subsiste ou disparaît avec celle de sa mère. - Telle est la papauté au XIXe siècle ; que dis-je ! Telle est la papauté en Angleterre.

On savait déjà que la papauté à l'étranger était audacieuse, éhontée dans ses blasphèmes, qu'à Lisbonne on pouvait voir une église à l'entrée de laquelle était gravée cette inscription : "À la déesse Vierge de Lorette, des Italiens dévoués à sa divinité ont consacré cette église (32)." - Mais avait-on jamais entendu un pareil langage dans la Grande-Bretagne ? Et cependant, ceci est exactement la 125 reproduction de la doctrine de l'ancienne Babylone à l'égard de la grande déesse. La Madone de Rome est donc exactement la Madone de Babylone. La reine du ciel d'un de ces systèmes est la même que la reine du ciel dans l'autre. La déesse adorée à Babylone et en Égypte comme le Tabernacle ou la demeure de Dieu, est identique à celle qui sous le nom de Marie est appelée par Rome "la Maison consacrée à Dieu, le mystérieux séjour (33), la demeure de Dieu (34), le Tabernacle du Saint-Esprit (35), le temple de la Trinité (36)". - On cherchera peut-être à justifier ce langage en disant que l'Écriture fait de chaque fidèle un temple du Saint-Esprit, et qu'il ne peut y avoir par conséquent aucun mal à parler de la Vierge Marie, qui était sans contredit une sainte, sous ce nom ou tout autre analogue ! Il est vrai que Paul dit : "Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?" (I Corinthiens III, 16). Ce n'est pas seulement une vérité, mais c'est une grande vérité une vérité bénie ; une vérité qui redouble toutes les joies, et ôte aux soucis leur aiguillon, lorsque le vrai chrétien fait plus ou moins l'expérience de ces paroles du même apôtre (II Corinthiens VI, 16) : "Vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit : j'habiterai au milieu d'eux, et j'y marcherai : je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple." - Il faut aussi admettre, et nous le faisons bien volontiers, que ce langage implique l'habitation de toutes les personnes de la glorieuse Divinité, car le Seigneur Jésus a dit, "si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui" (Jean XIV, 23). Mais en admettant tout cela, on reconnaîtra, après examen, que les idées romaines et les idées scripturaires exprimées par ces paroles, bien que semblables en apparence, sont essentiellement différentes. Lorsqu'il est dit que le croyant est le temple de Dieu, ou le temple du Saint-Esprit, cela signifie que "Christ habite dans nos coeurs par la foi" (Éphésiens III, 17). Mais lorsque Rome dit que Marie est le Temple ou le Tabernacle de Dieu, cela veut dire, au vrai sens païen de ce mot, que l'union entre elle et la Divinité est analogue à l'union hypostatique entre la nature humaine et la nature divine du Christ. La nature humaine du Christ est le "tabernacle de Dieu", c'est-à-dire que la nature divine a voilé sa gloire en prenant notre nature, de telle manière que nous pouvons nous approcher sans crainte du Dieu saint. C'est à cette glorieuse vérité que Jean fait allusion, quand il dit : "la parole a été faite chair et a habité,

(littéralement : a établi son tabernacle) parmi nous pleine de grâce et de vérité et nous avons vu sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père" (Jean I, 14). - C'est dans ce sens que Christ, l'homme Dieu, est le seul "tabernacle de Dieu". Or, c'est précisément dans ce sens que Rome appelle Marie le "tabernacle de Dieu" ou celui du "Saint-Esprit". Voici comment parle l'auteur d'un ouvrage papiste consacré à l'exaltation de la Vierge, et où il décerne à Marie tous les titres et les prérogatives du Christ : "Voici, le tabernacle de Dieu, la demeure de Dieu, l'habitation, la cité de Dieu est avec les hommes, dans les hommes et pour les hommes, pour leur salut, leur exaltation et leur glorification éternelle. Il est bien clair que cela est vrai de la Sainte Église, et vrai aussi du très-saint Sacrement du corps de Notre Seigneur ! Est-ce vrai de chacun de nous, si du moins nous sommes chrétiens ? Sans aucun doute ; mais nous avons à contempler ce mystère comme existant d'une manière spéciale dans la très-sainte mère de Nôtre-Seigneur (37)." - Puis l'auteur, après s'être efforcé de montrer que "Marie est, à bon droit, considérée comme le tabernacle de Dieu avec les hommes", et cela dans un sens tout particulier, dans un sens différent de celui dans lequel tous les chrétiens sont le temple de Dieu, continue ainsi en faisant une allusion formelle à Marie dans ce caractère de tabernacle : "C'est vraiment un grand bienfait, c'est un singulier privilège que le tabernacle de Dieu soit avec les hommes, et que par lui les personnes puissent venir en toute sûreté près de Dieu devenu homme (38) !"

Toute la gloire médiatrice du Christ comme Dieu, en qui habite corporellement toute la plénitude la Divinité, est attribuée ici à Marie, ou au moins partagée avec elle. Les extraits ci-dessus sont empruntés à ouvrage publié il y a plus de deux cents ans. La papauté s'est-elle améliorée depuis ? S'est-elle repentie de blasphèmes ? Non, bien au contraire ; les citations du Père Newman le prouvent bien ; mais il y a une preuve encore plus forte. Dans un ouvrage récent, la même idée blasphématoire est exposée plus clairement encore Tandis que Marie est appelée la maison consacrée à Dieu, et le temple de la Trinité, le verset et la réponse suivante montreront dans quel sens elle est regardée comme le temple du Saint-Esprit : "V. Ipse deus creavit illam in Spiritu Sancto et effudit illam inter omnia opéra sua. R. Domina, exaudi", etc. ce qu'il faut traduire ainsi : "V. Le Seigneur lui-même l'a créée dans l'Esprit-Saint, et l'a répandue dans tous ses ouvrages. R. Ô dame écoute (39)." Ce langage extraordinaire implique évidemment que Marie est identifiée au Saint-Esprit lorsqu'il parle d'elle comme répandue dans toutes les oeuvres de Dieu ; 128 et c'est précisément ainsi, nous l'avons vu, qu'on considérait la femme que les païens regardaient comme "le 120

tabernacle" ou la maison de Dieu. Où emploie-t-on un pareil langage vis-à-vis de la Vierge ? Ce n'est pas en Espagne, ce n'est pas en Autriche, ce n'est pas dans les parties les plus sombres de l'Europe continentale, mais à Londres même, le siège et le centre de la lumière du monde !

Les noms blasphématoires donnés à Marie par la papauté n'ont pas une ombre de fondement dans la Bible ; ils sont tous fondés sur l'idolâtrie Babylonienne. Il y a plus : les traits mêmes et le teint des deux Madones Romaine et Babylonienne, sont identiques. Jusqu'à ces derniers temps, lorsque Raphaël quitta quelque peu les sentier battus, il n'y avait rien de juif ou même d'italien dans les madones Romaines. Si ces portraits ou ces images de la Vierge mère avaient été destinés à représenter la mère de Notre Seigneur, on les aurait certainement jetés dans l'un de ces deux moules. Mais il n'en a pas été ainsi. Dans la terre des beautés aux yeux noirs, aux cheveux d'un noir de corbeau, la madone a toujours été représenté avec des yeux bleus, et des cheveux blonds, et c'est là une couleur entièrement différente du teint juif, qu'on aurait supposé devoir être celui de la mère de notre Seigneur, mais qui s'accorde précisément avec celui que toute l'antiquité attribue à la déesse reine de Babylone.

Dans presque tous les pays la grande déesse a été représentée avec des cheveux blonds ou dorés ; il devait donc y avoir eu un grand prototype, auquel tous les types devaient correspondre. La blonde Gérés, "flava Gères", ne pourrait fournir aucun poids à cet argument si elle avait été seule, car on ne pourrait dans ce cas supposer que l'épithète "aux cheveux blonds" était empruntée au blé qui était censé être sous sa protection. Mais beaucoup d'autres déesses ont reçu la même qualification. - Europe, qui fut ravie par Jupiter sous la forme d'un taureau, est appelée Europe aux cheveux blonds (40). - Minerve est appelée par Homère Minerve aux yeux bleus (41), et par Ovide, Minerve aux cheveux blonds (42). -La chasseresse Diane qui est souvent identifiée à la lune est invoquée par Anacréon sous le nom de fille de Jupiter aux blonds cheveux (43), titre que la pâle figure de la lune argentée n'aurait certainement jamais suggéré. Diane, mère de Vénus, avait, nous dit "Théocrite", des cheveux blonds (44) - Vénus elle-même est souvent appelée Aurea Venus, la blonde Vénus (45). - La déesse Hindoue Lakshmi, mère de l'Univers, avait le teint Blond (46), Ariadne, femme de Bacchus, était appelée Ariadne aux blonds cheveux (47). - Voici en quels termes Dryden nous parle de sa chevelure :

Là où se jouent les flots tumultueux, dans le port de Diane,

On voit la blonde Ariadne abandonnée ;

Là, dévorée par le chagrin et folle de désespoir.

Elle déchire ses vêtements, et arrache sa chevelure dorée (48)

La Gorgone Méduse avant sa transformation était célèbre pour sa chevelure dorée aussi bien que pour sa beauté :

Méduse avait alors des charmes, une foule de prétendants Rivalisaient pour conquérir son coeur.

Ceux qui l'on vue déclarent que jamais ils n'ont admiré Des traits plus touchants sur une plus douce physionomie ;

Mais par dessus tout, ils admirent ses longs cheveux Aux reflets brillants, ondulant en boucles dorées (49)

La Sirène qui figurait si souvent dans les contes romantiques du nord, qui était évidemment empruntée à l'histoire d'Atergatis, la déesse-poisson de Syrie, appelée la mère de Sémiramis, et identifiée quelquefois à Sémiramis elle-même (50), la Sirène avait, dit-on, une chevelure semblable. "Ellewoman", tel est le nom Scandinave de la Sirène, est blonde, dit l'introduction aux contes danois de Hans Andersen, elle a les cheveux dorés, et joue délicieusement sur un instrument à cordes (51). On la voit souvent assise à la surface des eaux, peignant avec un peigne d'or sa longue chevelure dorée (52). Et même lorsque Athor, la Vénus de l'Égypte, était représentée sous la forme d'une vache, sans doute pour montrer le teint de la déesse qui représentait la couleur de cet animal, la tête et le cou étaient dorés (53). Si donc les portraits les plus célèbres de la Vierge Mère en Italie nous la montrent avec un teint blond, si dans toute l'Irlande la vierge est presque invariablement représentée aujourd'hui de la même manière ; qui peut échapper à cette conclusion, qu'elle a été copiée sur le même prototype que les divinités païennes ?

La ressemblance ne porte pas seulement sur le teint, elle porte aussi sur les traits. Les traits juifs sont frappants dans tous les pays, et ont un caractère spécial qui leur est propre. Mais les madones à l'origine n'ont rien du tout de la forme ou du trait juif ; tous ceux qui les ont comparées personnellement (54) déclarent qu'à cet égard aussi bien que pour le teint elles ressemblent aux madones Babyloniennes que Sir Robert Ker Porter a découvertes parmi les ruines de 122

Babylone. Ces portraits ont aussi un caractère remarquable, c'est le nimbe ou cercle de lumière qui entoure d'ordinaire la tête de la madone romaine. Les prétendus portraits du Christ sont souvent entourés de la même manière. Quelle est l'origine de cet emblème ? Pour ce qui concerne notre Seigneur, si sa tête avait été simplement entourée de rayons, on aurait pu dire avec quelque apparence de raison que c'était un emprunt aux récits évangéliques où il est écrit que sur la sainte montagne son visage était resplendissant de lumière. Mais où voit-on, dans toute Écriture, que sa tête fut entourée d'un disque ou d'un cercle de lumière ? Ce qu'on chercherait en vain dans la arole de Dieu, on le trouve dans les représentations Astiques des grandes divinités de Babylone. Le disque et surtout le cercle étaient les symboles bien connus de la divinité du soleil et figuraient largement dans le symbolisme oriental. La divinité du soleil était entourée d'un cercle ou d'un disque. Il en était de même dans la Rome païenne. Apollon, l'enfant du soleil, était souvent représenté de cette manière. Les déesses qui se disaient parentes du soleil étaient aussi autorisées à se faire orner d'un nimbe ou cercle lumineux.

Nous donnons une gravure des "Pompéiens" où l'on voit Circé, la fille du Soleil, la tête entourée d'un cercle, absolument comme aujourd'hui on entoure la tête de la Madone Romaine (fig. 26). Comparez le nimbe qui entoure la tête de Circé à celui qui entoure la tête de la Vierge papale, et vous verrez combien la ressemblance est exacte ! Or, pourrait-on croire que toute cette coïncidence soit accidentelle ? Si la madone avait jamais ressemblé aussi exactement à la Vierge Marie, il est évident que cela n'aurait jamais excusé l'idolâtrie. Mais puisqu'il est incontestable que la déesse enchâssée dans l'Église papale pour l'adoration suprême de ses sectateurs, n'est pas autre chose que cette même reine de Babylone qui éleva Nemrod ou Ninus le fils, comme rival de Christ, et qui fut dans sa personne l'incarnation de toute espèce de licence, quel ténébreux caractère ce fait n'imprime-t-il pas sur l'idolâtrie romaine ? À quoi bon nous dire, pour atténuer le caractère odieux de cette idolâtrie, que l'enfant qu'on présente à notre adoration porte le nom de Jésus ? Lorsqu'on adorait autrefois à Babylone cette femme et son enfant, on appelait celui-ci d'un nom tout aussi particulier à Christ, d'un caractère tout aussi distinctif que le nom de Jésus ! On l'appelait Zoro-ashta, la semence de la femme. Mais cela n'empêche pas que la terrible colère de Dieu ne s'élevât contre ceux qui jadis adoraient "cette idole de jalousie, provoquant à la jalousie (55)".

C'est en vain qu'on donne le nom du Christ à l'enfant que la Madone Romaine tient dans ses bras, on n'en fait pas moins une image de jalousie, on ne la rend pas injurieuse pour le Très-Haut, on n'en excite pas moins son profond mécontentement, quand on adore évidemment cet enfant comme celui de la reine des cieux à laquelle on décernait tous les attributs de la Divinité et qu'on adorait comme la "mère des prostitutions et des abominations de la terre".


Fig. 26 — Il est expliqué que cette gravure empruntée à l'Odyssée représente Ulysse et Circé, au moment où le héros, ayant bu impunément la coupe enchantée, grâce à l'antidote que lui avait donné Mercure (on sait en effet que Circé avait une coupe d'or comme la déesse Babylonienne), tire son épée et s'avance pour venger ses compagnons transformés en pourceaux. La déesse terrifiée se soumet aussitôt, ainsi que le raconte Homère

Ulysse fait lui-même le récit

"Va maintenant te coucher à l'étable, avec tes compagnons" ; - Mais le charme est sans effet, je tire mon glaive acéré, je fonds Sur la déesse, comme si je voulais la tuer ; elle jette un grand cri, Se baisse, embrasse mes genoux, et tout en larmes, m'adresse Ces paroles rapides : "Qui donc es-tu ?" etc. (Odyssée, X, 320 Ce tableau, ajoute l'auteur des Pompéiens, est remarquable, car il nous montre l'origine           de           cette           couronne           affreuse

et dépourvue de sens qui entoure les têtes des saints, "nimbus" ou "aureola", définie                            par                            Sorvius

comme "le fluide lumineux qui entoure la tête des dieux". Elle appartient à Circé,        en        tant        que        fille        du        soleil.

Les empereurs se l'appropriaient en signe de divinité ; et sous ce respectable patronage,                            elle                            s'introduisit,

comme autres coutumes païennes, dans les usages de l'Église. Mais nous adressons       aux       empereurs       plus       de       blâme

qu 'ils ne méritent : ce fut plutôt l'évêque de Rome qui fit pénétrer dans l'Église "la superstition païenne" !

Le Seigneur a en horreur le culte des images, mais un culte pareil doit lui être particulièrement en horreur. Or si les faits que nous avons admis sont vrais, faut-il s'étonner que des menaces si terribles soient dirigées par la parole de Dieu contre l'apostasie Romaine, et que les vases de la redoutable colère divine soient destinés à se répandre sur sa tête coupable ! Si tout cela est vrai, (et qui peut le contredire), osera-t-on maintenant plaider la cause de la Rome papale, osera-t-on l'appeler une Église chrétienne ? Un homme craignant Dieu pourra-t-il, à la vue de ces lignes, s'empêcher d'admettre que seul le paganisme a jamais pu inspirer une doctrine semblable à celle que proclamèrent les Melchites au Concile de Nicée : "la Sainte Trinité se compose du Père, de la Vierge Marie, et du Messie leur Fils (56)" ! Comment ne pas reculer d'horreur devant une pareille pensée ? Et que dira dès lors le lecteur d'une église qui enseigne à ses enfants à adorer une Trinité semblable à celle qui est contenue dans ces lignes :

Coeur de Jésus, je t'adore ;

Coeur de Marie, je t'implore ;

Coeur de Joseph, pur et juste :

En ces trois coeurs, je place ma confiance (57).

Si ce n'est pas là du paganisme, que peut-on appeler de ce nom ? Et c'est là la Trinité que les catholiques romains d'Irlande apprennent à adorer dès leur enfance ! C'est là la Trinité que dans les livres les plus récents d'instruction catéchétique, on présente comme grand objet de dévotion aux partisans de la papauté ! Le manuel qui contient le blasphème est publié avec l'imprimatur de Paulus Cullen, archevêque papal de Dublin. Dira-t-on, après cela, qu'il faut encore appeler l'Église catholique romaine une Église chrétienne, parce qu'elle retient la doctrine de La Trinité ? Les païens de Babylone, les Égyptiens, les Hindous, de nos jours encore, ont admis une Trinité dans le même sens que Rome ; mais adoraient-ils Jéhovah le Dieu en trois personnes, le roi éternel, immortel et invisible ? Et dira-t-on avec une égale évidence devant les yeux, que Rome fait ainsi ? Arrière donc cette fatale illusion que Rome est chrétienne ! On a pu jadis avec quelque raison soutenir une pareille hypothèse ; mais chaque jour le mystère d'iniquité se révèle de mieux en mieux sous son vrai caractère. Il n'y a pas, il ne peut y avoir la moindre sûreté pour les âmes dans "Babylone". "Séparez-vous d'elle, mon peuple" (II Corinthiens VI, 17), tel est l'ordre distinct et formel de Dieu. Ceux qui y résistent, le font à leurs risques et périls !

Même dans la mythologie Scandinave, Aima Mater ou la Vierge Mère, avait été originairement connue de ce peuple. Un de ses dieux s'appelait Heimdal ; ses sens étaient si développés qu'il pouvait entendre pousser l'herbe sur le sol ou la laine sur le dos des brebis. Lorsqu'il sonnait la trompette, on l'entendait dans tous les pays ; on l'appelait : "le fils des neuf Vierges" (MALLET, p. 95). Or, il y a évidemment là une énigme, explicable en revenant au langage primitif de la religion d'Odin. En Chaldéen, le fils des neuf vierges se dit Ben-Almet-Teshaah de prononciation identique à Ben-Almet-Ishaa, "le fils de la Vierge du Salut". Ce fils était partout connu comme la semence qui sauve, Zera-hosha, (en Zind, çra-osha) et sa mère vierge prétendait donc être la vierge du salut. Même dans les cieux la Providence divine a forcé ses ennemis à écrire un témoignage de la grande vérité scripturaire proclamée par le prophète hébreu à savoir "qu'une vierge enfanterait un fils dont le nom serait Emmanuel". La constellation de la Vierge, comme l'admettent les plus savants astronomes, était dédiée à Gérés, (Dr. John HILL, dans Urania, M. A. JAMESON, Atlas Céleste ; voir LANDSEER, Recherches Sabéennes, p. 201), c'est-à-dire la grande déesse de Babylone : Gérés, en effet, était adorée avec un enfant sur son sein (SOPHOCLE, Antigone) comme la déesse Babylonienne. La Vierge primitivement la Vénus Assyrienne, mère de Bacchus ou Tammuz était donc la Vierge Mère. La prophétie d'Ésaïe (Ésaïe VII, 14) fut apportée à Babylone par les Juifs exilés, d'où le nouveau titre donné à la déesse Babylonienne.

avec Cybèle ou Rhéa la femme de Saturne.

4° Et n'oubliez jamais les actes d'un bon chrétien, qui vous sont si souvent recommandés pendant le renouvellement de la Mission :

Bénis soient Jésus, Marie et Joseph.

Jésus, Marie et Joseph, je vous donne mon coeur, ma vie et mon âme. Jésus, Marie et Joseph, assistez-moi toujours ; et dans ma dernière agonie Jésus, Marie et Joseph, recevez mon dernier soupir.

- Amen !

Et pour engager les sectateurs de Rome à accomplir cet acte de bon chrétien, on leur fait toutes sortes de promesses. - À la page 30 du Manuel de Furniss, sous titre de "Règle de conduite" on lit ceci : Le matin, avant de vous lever, faites le signe de la croix, et dites : Jésus, Marie et Joseph, je vous donne mon coeur et mon âme (chaque fois que vous ferez cette prière, vous gagnerez une indulgence de 100 jours, que vous pourrez accorder aux âmes du Purgatoire). - J'ajouterai que le titre du livre de Furniss, donné ci-dessus est le titre de l'exemplaire de M. Smyth. Le titre de celui que je possédai est celui-ci : "Ce que tout chrétien doit savoir", Londres, Richardson et Fils, 147, Strand. - Les deux exemplaires contiennent en texte les mêmes mots impies et ont l'imprimatur de Paulus Cullen.

Chapitre 3

Festivités

Article 1

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