"L'islam des interdits" a été publié en 2003 par Anne-Marie delcambre aux éditions Desclée de Brouwer.
ISBN 2-220-05415-2
Dans les débats actuels sur l’islam, la question des interdits et des blocages à l’égard de la modernité revient de manière permanente. Il est souvent de bon ton de distinguer un islam ouvert, pacifique et compatible avec la modernité, d’un islamisme intégriste, mettant en valeur une approche intolérante de la foi. Mais cette distinction est-elle pertinente ? Ne relève-t-elle pas d’abord d’une attitude « politiquement correcte », qui évacue tout débat de fond, au détriment des évolutions nécessaires ?
A travers un propos incisif, Anne-Marie Delcambre montre que nombre d’interdits ou de blocages actuels de la religion musulmane ne sont pas seulement des dérives intégristes mais font partie intégrante de l’islam lui-même. Bien des éléments de ces interdits se retrouvent en effet dans le Coran ou dans la tradition la plus établie. Ainsi du statut discriminatoire des juifs et des chrétiens, de l’appel à la guerre sainte voire au meurtre, de la place des femmes, du regard non critique et non historique sur les textes fondateurs, de la place assignée au Prophète...
Cet examen lucide est indispensable pour engager aujourd’hui un dialogue authentique avec l’Islam.
Docteur d’Etat en droit, docteur en civilisation islamique, Anne-Marie Delcambre a publié Mahomet, parole d’Allah (Gallimard), L’islam (La Découverte) et Mahomet (Desclée de Brouwer). Elle est conférencière islamologue et professeur d’arabe au lycée Louis-le-Grand à Paris.
Le Figaro Magazine, samedi 13 décembre 2003, page 94 Islam: droit d'inventaire
Que le Coran ne soit pas coupable en lui-même de l'islamisme, Anne-Marie Delcambre voudrait le croire. Mais cette universitaire n'est pas de ceux qui choisissent de ne voir, dans le livre sacré des musulmans, que les passages évoquant la tolérance et la paix. C'est en islamologue que l'auteur décortique les sourates. Au risque de choquer, elle en conclut que « l'intégrisme n'est pas la maladie de l'islam. Il est l'intégralité de l'islam. Il en est la lecture littérale, globale et totale de ses textes fondateurs. L'islam des intégristes, des islamistes, c'est tout simplement l'islam juridique qui colle à la norme ». Et c'est en cela que l'islam pose problème : il se trouve dans l'impossibilité d'échapper à ses textes fondateurs. En vingt-trois chapitres, courts et percutants, Anne-Marie Delcambre dresse l'inventaire des interdits qui pèsent sur les musulmans, et plus encore sur les musulmanes. On comprend mieux la gêne de Tariq Ramadan face à Nicolas Sarkozy à propos de la lapidation des femmes adultères, car les musulmans ne peuvent s'affranchir de ces coutumes barbares sans trahir le Coran. On en déduira que le dialogue avec l'islam ne pourra être qu'une affaire de dupes, en Occident, tant que les musulmans n'auront pas revisité une part de leur propre culture.
Raphaël stainville
Anne-Marie Delcambre, l'Islam des interdits, Désclée de Brouwer, 146p., 14 €.
Sommaire et extraits
introduction
[...] Au risque de choquer, il faut avoir le courage de dire que l'intégrisme n'est pas la maladie de l'islam. [...] L'Islam des intégristes, des islamistes, c'est tout simplement l'Islam juridique qui colle à la norme. [...]
1. Mahomet, le beau modèle ?
[...] Le meurtre politique est considéré comme une campagne militaire. [...]
2. L'Islam et la guerre ?
[...] Il y a deux sens au mot djihâd, mais on ne peut nier que dans l'histoire de l'Islam, c'est le sens matériel et guerrier qui l'a largement emporté [...]
3. L'Islam et l'assassinat politique ?
[...] Ce qu'on n'ose pas dire c'est que l'assassinat et le martyre sont justifiés et justifiables à partir des seuls textes fondateurs de l'Islam, le Coran et la Sunna [...]
4. L'Islam et le terrorisme ?
[...] Il faut faire peur pour s'imposer. Mahomet l'avait compris à Médine et les divers courants de l'Islam n'ont fait, au cours de l'histoire, que suivre l'exemple de leur prophète. [...]
5. L'Islam et la femme ?
[...] La femme en tant que telle ne vaut rien [...]
6. L'Islam et les Juifs ?
S'agissant des Juifs, c'est le terme diatribe qu'il faudrait employer pour décrire le style du Coran à leur égard. Mais le mot paraît encore trop faible. Il faudrait ajouter « imprécation », « exécration », « anathème ». [...] pourquoi pleurer sur ces traîtres perfides qui incarnent le pire de l'humanité ! [...]
7. L'Islam et les chrétiens ?
[.] Pour les juristes musulmans, les textes les plus militants, les plus « durs » abrogent les dispositions antérieures autorisant une attitude expectante envers les polythéistes, les juifs, les chrétiens, les sabéens et les zoroastriens [.]
8. L'Islam et les animaux ?
[...] dans les pays d'Europe, il n'est pas rare de voir un petit chien traité comme un prince [...] cette attitude répugne les musulmans [...]
9. L'Islam et les images ?
Plusieurs versets coraniques condamnent les idoles et dans la sunna on trouve l'interdiction de la représentation figuré [...] Mahomet détruisait les croix, les images, les instruments de musique [...]
10. L'Islam et la science ?
[...] l'« esprit scientifique » qui aurait jadis rayonné dans les cités musulmanes, il relève en grande partie du mythe. Il caractérisait surtout un très petite élite qui n'avaient que le mot d'Aristote à la bouche et étaient traités d'hérétiques et vomis par le peuple et par les théologiens juristes [...]
11. L'Islam et la sexualité ?
[...] les musulmans sont purs et purifiés alors que les infidèles ne sont qu'impureté. [...]
12. L'Islam et l'argent ?
[...] le commerce est vu avec faveur par le Coran et la tradition, contrairement à l'agriculture qui, elle, est méprisée. [...]
13. L'Islam comme communauté ?
[...] Tout musulman est responsable de son frère et il a le devoir de le remettre sur le droit chemin. Ce droit d'intervention que justifie la religion va être élargi lorsque le musulman se trouve en territoire ennemi, sur le sol Européen par exemple. [...]
14. L'Islam et la loi ?
[...] Du berceeau jusqu'a la tombe, le musulman est ligoté dans un réseau de prescriptions dont il ne saurait se libérer. [...]
15. L'Islam et la politique ?
[...] Si Mahomet fut entendu, c'est à cause du bruit des armes, de ses razzias réussies, de ses calculs politiques. Sa religion ne fut acceptée que parce qu'il s'était fait craindre militairement. Le rôle de Mahomet dans sa société d'origine semble donc s'être inscrit d'abord bien plus en politique qu'en quelque forme de croyance. [...]
16. L'Islam et le mysticisme ?
[...] Ceux qui sont mystiques répandent le mensonge sur la terre. Leur rétribution sera la mort et la crucifixion. Le Coran le dit clairement [...]
17. L'Islam et les droits de l'homme ?
[.] L'homme n'est pas, par lui même, sujet de droits [.] C'est le fait d'être croyant musulman qui lui donne le droit d'être respecté, pas le fait qu'il soit homme. [...]
18. L'Islam et l'Occident ?
[...] C'est la famille musulmane nombreuse qui finira par redonner aux pays musulmans leur force, tandis que l'Occident décadent et stérile s'enlisera avec sa population vieillissante, parquée dans des asiles [...]
19. L'Islam et la laïcité ?
[...] ouvrir des brèches dans la laïcité pour faciliter l'émergence d'un islam communautaire, c'est justifier toutes les contraintes et tous les obscurantismes, surtout pour la femme. [...]
20. L'Islam et la démocratie ?
[...] La démocratie, souveraineté exercée par le peuple, est un concept étranger à l'Islam. [...] La démocratie avec les mots Liberté,, Egalité, Fraternité, va à l'encontre de la philosophie qui sous-tend l'Islam. [...] 21. Islam contre islamisme ?
[...] dans la plupart des pays musulmans se développe ce que certains continuent d'appeler « islamisme » [...] alors qu'il s'agit purement et simplement d'application intégrale et rigide de l'Islam des textes, laquelle est demandée par une partie du peuple, y compris la jeunesse [...]
22. L'Islam et la modernité ?
[.] S'agissant de la philosophie, il est impossible de conclure que l'Islam est moderne [.] en ce qui concerne la technique, les sciences modernes, l'Islam a « accepté » la modernité [.]
23. Le Coran intouchable ?
[.] Même les plus modérés des musulmans considèrent le Coran sacré dans sa totalité. Pourtant certaines prescriptions coraniques parlent de l'esclavage ! [.]
Conclusion
[.] « Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les mosquées nos casernes »
bibliographie
Le Coran : message d’un dieu criminel ou d’un « prophète » mal inspiré ?
Une étude coordonnée et rédigée par Cadi Chérif Choukrane, président de la Ligue Européenne Contre le Terrorisme REligieux (LECTRE)
Nous dédions cette étude
• à Taslima Nasleen,
• à Michel Houellebecq,
• à Pierre Bénichou,
• à Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama, le seul chef religieux qui soit digne de notre estime et de notre respect,
• et à tous ceux qui luttent contre la pensée unique, la sclérose intellectuelle, le terrorisme religieux et l’aveuglement politique.
Note préalable :
La présente étude comporte de nombreux mots tirés de la langue arabe. Ces mots sont le plus souvent mis entre parenthèses et en italique lorsqu’ils viennent en traduction d’un terme tiré de la langue française.
On notera cependant qu’un même mot peut être orthographié de plusieurs façons différentes lorsqu’il est écrit en caractères latins. C’est ainsi que le mot « Coran » pourra être orthographié qoran, qur’an, koran ou alcoran. De même, le mot « calife » pourra s’écrire khâlife, khalife ou kalif.
On ne devra donc pas s’étonner de rencontrer différentes orthographes d’un même mot dans les différents chapitres.
De même, la traduction d’un mot arabe peut varier légèrement d’un traducteur à un autre ou selon les sources. Le Coran lui-même est rédigé différemment selon les écoles de traduction. Une même idée peut donc être exprimée par des termes différents. C’est ainsi que le « calife » (successeur du prophète) peut aussi être appelé « émir des croyants » ou « guide ». Il peut même être désigné par le mot « imam » chez les musulmans chiites alors même que ce mot n’a pas du tout ce sens chez les musulmans sunnites.
Ces ambiguïtés de langage propres à la langue arabe sont de nature à perturber les lecteurs non avertis et nous avons tenté de les minimiser au maximum.
Le « Coran » (« récitation » en langue arabe) est un texte dont on parle beaucoup depuis quelques temps mais que très peu de gens, hormis les musulmans pratiquants, connaissent bien.
Et pourtant, il date du VIIe siècle de notre ère. D’abord enseigné oralement par les premiers partisans d’un certain Muhammad (1), il ne sera transcrit qu’après sa mort survenue en l’an 640.
C’est un livre dit « révélé » car il est présenté comme la « sainte parole de dieu » transmise au « prophète » par le « communicateur » habituel du « Tout Puissant », à savoir l’archange Gabriel. Dans cette affaire, Mahomet n’aurait été qu’un simple intermédiaire, une sorte de « récepteur » qui se serait borné à retransmettre les saintes paroles autour de lui. C’est sur la base de ce principe de la « religion révélée » que les mahométans instituèrent la loi coranique. Pour eux, le Coran est la parole de dieu. Les adeptes de l’islam (2) ne peuvent contester ce dogme. Ils doivent respecter le texte « à la lettre » sans chercher à y découvrir un « sens caché » (ésotérique) et sans jamais le modifier. Pour eux, le Coran est éternel et immuable. Et c’est bien là que le bât blesse !
On entend souvent des musulmans prétendre que le Coran ne peut être compris que par des musulmans. Certains vont encore plus loin en affirmant que seuls les « imams » peuvent le comprendre et le commenter.
De telles affirmations sont évidemment fallacieuses et ne résistent pas à une analyse sérieuse. Elles ne servent qu’à dénier le droit, à des non musulmans, d’étudier le Coran, de l’analyser et, à plus forte raison, de le critiquer. En effet, si le Coran a été retranscrit, c’est précisément pour pouvoir être lu par des individus qui, à priori, n’en connaissaient pas le sens. Il suffit donc de savoir lire pour comprendre le sens des sourates et des versets qui, selon la loi coranique, doivent être considérés tels qu’ils sont rédigés. Un chrétien, un bouddhiste ou un athée - s’il sait lire - pourra donc comprendre le Coran de la même manière qu’un homme né en terre islamique. Mais il sera beaucoup plus objectif vis-à-vis du texte. Il ne sera pas aveuglé par les « traditions » et le dogmatisme fanatique comme le sont les musulmans « de naissance ».
Le fait de dénier aux non musulmans le droit d’étudier le Coran est par ailleurs assez cocasse si l’on sait que ce livre contient un nombre considérable de versets qui ne sont rien d’autres que les commentaires des Arabes mahométans vis-à-vis de la Thora juive et de la Bible.
Nombreux sont d’ailleurs les versets qui constituent des attaques en règle vis-à-vis du judaïsme, religion qui constituait la base des croyances des peuples du Moyen-Orient à l’époque où Mahomet aurait eu ses « révélations ». En cela, le Coran est un ouvrage violemment « antijuif » (3). Moins virulentes sont les attaques contre les chrétiens, second « peuple du livre » après les juifs (selon les musulmans). Ainsi donc, les musulmans auraient le droit de critiquer les « livres sacrés » des juifs et des chrétiens cependant qu’ils interdiraient que l’on critique le leur. Ben voyons !
L’islam est-elle une religion tolérante ou au contraire est-elle la plus intolérante de toutes les religions qui ont pu naître dans l’esprit fantasque des hommes ?
Existe-t-il des incohérences et des paradoxes dans les doctrines des « docteurs de la foi musulmane » dont-ils seraient néanmoins parfaitement conscients ?
Les versets du Coran, sans doute apocryphes, qui interdisent aux musulmans de discuter de leur religion avec des non musulmans favorisent-ils ou handicapent-ils le dialogue ?
le Coran est-il un ouvrage totalement original ou n'est-il rien d’autre qu’une mauvaise adaptation de la Thora juive, de l’Ancien et du Nouveau testament ?
Est-ce un livre d'histoire mystique ou un fatras simpliste et confus dans lequel les anciens textes se mêlent à l’exposé de coutumes tribales qui avaient cours chez les bédouins de la péninsule arabique au VIIe siècle ?
Certaines sourates, telle la sourate CXI dite d’« Abou-Lahab », ont-elles un aspect ésotérique ou ne sont-elles que le reflet direct des querelles intestines qui avaient cours entre tribus du désert à cette époque ?
C'est ce que nous déterminerons, entre autre, dans les chapitres qui suivent.
L'autre partie du présent opuscule (voir le sommaire) consiste en une étude analytique et commentée du Coran, sourate par sourate, verset par verset. Elle a pour but de démontrer, exemples à l’appui (4), la véracité de nos propos.
Sur cette carte, on voit que l’Arabie s’inscrit dans un triangle dont le côté situé au nord va de la Méditerranée (Liban) au golfe persique en longeant la frontière irakienne. Les deux autres côtés sont les rives de la mer rouge et la côte océanique (Yémen et Oman). Au centre, les déserts décrivent une sorte de croissant. La Mekke et Médine (anciennement Yattrib) sont des villes commerçantes situées à peu de distance de la mer rouge tandis que la capitale des Saoud (Ryiad) est au centre.
Si les zones côtières de l’Arabie furent fréquentées dès la plus haute antiquité, le centre de la péninsule, très inhospitalier et sans grand intérêt, demeura pratiquement inconnu jusqu’au XIXe siècle. On comprend aisément que, dans de telles conditions, les us et coutumes des populations nomades demeurèrent figés pendant plus d'un millénaire. L’islam, tel qu’il est pratiqué de nos jours, serait-il une sorte de « fossile » sociologique et religieux ?
Quand la rivalité entre les peuples d’origine sémitique naissance au coran
Les Arabes - en partie issus d’une même ethnie que les Hébreux (5) -avaient toujours envié les « fils d’Israël » qui se prévalaient de détenir le « vrai livre de dieu » (la Thora ou Pentateuque) et les dix commandements fondamentaux transmis par Yahvé (pour une fois « en direct », sans intermédiaire) à Moïse sur le mont Sinaï. Ils enviaient surtout la cohésion qui existait entre les tribus israélites, cohésion découlant de leur unité religieuse bien plus que de leur unité sociale ou culturelle. Adeptes de cultes « païens » très anciens (dont le culte de la lune et des étoiles), les tribus bédouines étaient à l’opposé des Hébreux. Les Arabes du désert ne cessaient de guerroyer entre eux, vivant essentiellement des « razzias » (« ghazou » en arabe) qu’ils effectuaient dans les rares régions fertiles de la péninsule (notamment sur les côtes de l’actuel Yémen). Les juifs avaient renoncé depuis longtemps au nomadisme et aux pratiques guerrières pour se sédentariser et s’adonner à des activités agraires et commerciales.
Aujourd’hui encore, les cultes préislamiques se retrouvent dans le rituel des pèlerins de la Mekke où une pierre « lunaire » de couleur noire (sans doute une météorite) est enchâssée dans un mur de la « Ka’ba » (temple en Arabe). C’est cette pierre que Mahomet alla toucher de ses mains lorsque, après être entré dans sa ville natale à la tête de son armée (en l’an 8 de l’Hégire, vers la fin du mois de janvier de l’an 630), il força, en armes, les portes du temple pour y faire détruire les cent soixante idoles qu’il contenait.
Dans la Ka’ba, Mahomet ne fit conserver que la pierre noire, laquelle, bien que n’ayant pas forme humaine ou animale, n’en était pas moins une « idole », un « fétiche » préislamique. C’est en la touchant qu’il lança son fameux cri de guerre : « Allah akbar », c’est-à-dire « dieu est grand » (6). On ne peut donc que sourire lorsque les musulmans taillent des croupières aux « infidèles qui adorent des idoles » quand on imagine Mahomet honorant son « dieu suprême » en baisant une pierre (7) chargée de toutes les vieilles superstitions de l’Arabie préislamique. C’est comme si le Pape venait honorer le dieu des chrétiens en se prosternant au pied des menhirs de Carnac !
Mahomet, berger inculte qui ne savait ni lire, ni écrire, avait reçu l’enseignement de quelques proches parents et d’un ermite chrétien (8) qui connaissaient plus ou moins bien les textes constituant les fondements du judaïsme et du christianisme.
Mahomet fit ce que l’on appellerait aujourd’hui un « tabac médiatique » en renouvelant, à sa manière, l'histoire du « prophète » affirmant avoir entendu des voix « divines » l’invitant à enregistrer et à répercuter les « ordres de dieu ».
On notera d’ailleurs que les Arabes, toujours très adroits dans l’art de jouer sur les mots, ne font pratiquement jamais mention de Mahomet quand ils citent le coran. Ils parlent comme si ce livre avait été véritablement écrit par leur dieu unique. Ils disent « dieu qui a dit » ou « dieu qui a commandé » alors même que le coran résulte bien des propos rapportés par un homme qui prétendait les tenir d’un intermédiaire et non de dieu lui-même. Pour les musulmans, Mahomet ne fut finalement qu’un simple « porte-voix », ce qui leur permet de « gommer » les très nombreuses contradictions qui sont associées à ce personnage ambigu. Ils confondent, en outre, les notions de foi (imân) et de soumission totale à dieu (islâm). Celui qui prétend avoir la foi doit se soumettre sans condition à la parole de dieu, donc au coran.
La combine de la « révélation » est vieille comme le monde. Elle fonctionnait particulièrement bien dans les temps lointains où la toute grande masse des hommes et des femmes était analphabète et où il n’existait pas encore d’hôpitaux psychiatriques. S’il avait vécu de nos jours, Mahomet aurait fini ses jours dans un joli petit cabanon capitonné, tout comme Josuah (Jésus en hébreu) et quelques autres. Peut-être aussi qu'une ordonnance adéquate de petites pillules aurait pu suffire à faire taire « l'archange Gabriel » ! On notera d’ailleurs que plus aucun « prophète » n’a été pris au sérieux depuis que la science a fait des progrès et que l’éducation s’est imposée. Mais les vieilles religions monothéistes - celles sur lesquelles s’appuient de nombreux intérêts politiques un peu partout dans le monde -persistent à nous présenter des prophètes et des messies vieux de plus d’un millénaire et dont nous ne pourrons jamais savoir s’ils furent des manipulateurs ou des cinglés. C’est bien commode !
Cette miniature, ornant un manuscrit arabe est censée représenter la rencontre du jeune Muhammad avec un moine chrétien nommé Bahira. Celui-ci lui aurait prédit sa « mission prophétique ». Il ne s’agit cependant que d’une légende qui fut inventée après sa mort par des musulmans qui voulaient améliorer l’image du « prophète » auprès des « fidèles ». Au-dessus de sa tête, on voit un personnage venu du ciel (sans doute un « ange ») qui verse sur sa tête les « huiles saintes » qui devaient faire de lui un personnage « oint par dieu » (ayant reçu l’onction divine).
On nage là en pleine mythologie judéo-chrétienne adaptée à la sauce islamique. Mahomet, que ses proches décrivirent imberbe, est représenté avec une barbe malgré son jeune âge.
Il convient dès maintenant de « tordre le cou » à deux idées préconçues que les musulmans brandissent comme autant de « preuves » du caractère divin du coran et de la légitimité de Mahomet en tant que prophète
1. Si le coran avait été sciemment inventé par Mahomet, il n'aurait pas pu y croire avec autant de ferveur pendant plus de vingt ans, jusqu'à risquer de se faire tuer.
2. Le coran n'a pas pu être écrit par Mahomet parce qu'aucun homme n'a jamais écrit un livre dans un tel style et dans de telles circonstances.
Vraiment ?
Plutôt que de se lancer dans de savants raisonnements pour savoir si ces deux affirmations sont vraies ou fausses, il est bien plus simple de se poser les questions suivantes :
1. Existe-t-il un prophète ayant fondé une religion en
écrivant un livre, ayant cru avec ferveur pendant plus de vingt ans dans ce qu'il disait, éventuellement jusqu'à risquer de se faire tuer pour ses convictions, mais... dont on aurait réussi à démontrer que son livre était un mensonge construit de bric et de broc ?
2. Existe-t-il un prophète ayant écrit un livre dans un style
nouveau et à nul autre pareil, livre que ce prophète revendique comme étant la parole de Dieu, livre que ce prophète affirme lui avoir été dicté dans des circonstances surnaturelles ?
La réponse à ces deux questions est... OUI !
Et non seulement la réponse est oui mais, parmi les trois prophètes que nous avons choisis pour illustrer notre propos, deux sont contemporains et toujours bien vivants ! Le chauvinisme des Français sera satisfait puisque non contents d'être contemporains et en vie, ces prophètes sont tous deux Français.
1. Un premier prophète ayant fondé, au XIXème siècle, une religion en écrivant un livre, ayant cru avec ferveur pendant plus de vingt ans dans ce qu'il disait mais dont on a réussi à démontrer que son livre était un mensonge construit de bric et de broc, ce prophète s'appelle Joseph Smith.
C'est en 1830 que ce pionnier-prophète Américain à publié son livre « révélé » (par un être ressuscité...) intitulé : « Le livre de Mormon ». Sa religion, L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, est la religion officielle de l'état Américain de l'Utah, dont la capitale, Salt Lake City, a été fondée par les adeptes de ce prophète (adeptes qui de nos jours se promènent usuellement en vélo, avec une chemise blanche et sont plus connus sous l'appellation de « mormons »).
Il est démontré que le livre fondateur de la religion des mormons est un plagiat d'un roman publié en 1812, avec des références à la Bible et aux Evangiles.
Joseph Smith soutiendra mordicus sa vie durant que toute son histoire était parfaitement authentique, y compris quand il se retrouvera en prison, où il sera assassiné pour ses convictions.
Il est donc parfaitement possible de fonder une religion en écrivant un livre plagié sur d'autres, notamment la Bible et les Evangiles, tout en croyant avec ferveur dans son propre mensonge pendant plus de vingt ans, jusqu'à se faire tuer s'il le faut : Mahomet a parfaitement pu en faire autant.
2. Un autre prophète, contemporain celui-là, ayant fondé une religion en écrivant un livre, ayant cru avec ferveur pendant plus de vingt ans dans ce qu'il disait mais dont on a réussi à démontrer que son livre était un mensonge construit de bric et de broc, ce prophète s'appelle Claude Vorilhon. Il se fait appeler Raël, ou plus simplement « Sa Sainteté Raël » depuis qu'il a défrayé la chronique début 2003 en affirmant être à l'origine de la naissance du premier clone humain. C'est en 1973 que ce journaliste-prophète a publié son livre « révélé » (par un extra-terrestre...) intitulé : « Le livre qui dit la vérité ». Sa religion, la religion Raëlienne, est officiellement reconnue par le gouvernement du Canada.
Il est démontré que le livre fondateur de la religion raëlienne est un
plagiat d'un ouvrage de la fin des années 60, avec des références à la Bible et aux Evangiles.
Claude Vorilhon continue à soutenir mordicus que toute son histoire est parfaitement authentique et il affirme être prêt à mourir en martyr pour ses convictions.
Il est donc démontré qu'il est parfaitement possible de fonder une religion en écrivant un livre plagié sur d'autres, notamment la Bible et les Evangiles, tout en croyant avec ferveur dans son propre mensonge pendant plus de vingt ans, jusqu'à se faire tuer s'il le faut : Mahomet a parfaitement pu en faire autant.
3. Le prophète ayant écrit un livre dans un style nouveau et à nul autre pareil, livre que ce prophète revendique comme étant la parole de Dieu, livre que ce prophète affirme lui avoir été dicté dans des circonstances surnaturelles, ce prophète s'appelle Michel Potay. C'est en 1987 que ce prêtre-prophète a publié son livre « révélé » (par Jésus puis par Dieu...) : « La révélation d'Arès ».
Michel Potay a fondé le mouvement des Pèlerins d'Arès et a rassemblé autour de lui suffisamment d'adeptes pour être référencé en tant que secte, ce qui n'est finalement que la forme embryonnaire des religions.
Michel Potay affirme que la première partie du livre lui a été dictée par Jésus apparu sous forme humaine à quarantes reprises. La seconde partie lui aurait été dictée par Dieu, apparu à quatre reprises sous forme d'un bâton de lumière. C'est dans cette deuxième partie du livre que le style est nouveau et à nul autre pareil, tout aussi « inimitable » que le style du coran
Il suffit de lire son livre « révélé » pour s'apercevoir qu'il s'agit d'un plagiat de la Bible, des Evangiles et du coran réunis, construit de bric et de broc dans sa seconde partie.
Là encore, il est parfaitement démontré qu'il est possible d'écrire un livre plagié sur d'autres, notamment la bible et les évangiles, dans un style nouveau et à nul autre pareil, que l'on revendique comme étant la parole de Dieu et dont on affirme qu'il a été dicté dans des circonstances surnaturelles : Mahomet a parfaitement pu en faire autant.
En résumé, il est parfaitement démontré que l'on peut, consciemment ou inconsciemment, mentir comme un arracheur de dents en écrivant, dans un style nouveau et à nul autre pareil, un livre construit de bric et de broc, plagié sur d'autres, notamment la Bible et les Evangiles, livre que l'on revendique comme la parole de Dieu ayant été dictée dans des circonstances surnaturelles, tout en croyant dur comme fer dans ses propres mensonges pendant plus de vingt ans, jusqu'à se faire tuer s'il le faut : Mahomet a parfaitement pu faire exactement cela.
Il est bien évident que si l'on est de surcroît victime de troubles psychiatriques provoquant des hallucinations, qu'elles soient visuelles ou auditives (voire les deux ensemble), on sera réellement persuadé que l'on est en contact direct avec Dieu ou l'un de ses messagers !
Paradis et enfer : la carotte et le bâton
Quiconque croit qu'il n'y a de dieu que Dieu, unique sans associé, que Mahomet est son messager, que Jésus est le serviteur et messager de Dieu, Son verbe mis au monde par Marie et l'esprit émanent de Lui, et que le Paradis est vrai et l'Enfer est vrai, sera reçu par Dieu au Paradis. (Hadith de Bukhari).
Le paragraphe reproduit ci-dessus est extrait d’un ouvrage de Daniel Hourès. Cette « hadith » (parole ou acte attribué à Mahomet) dite « de Bukhari » est une sorte de résumé de ce que tout musulman est obligé de croire. Et parmi ces croyances « de base », il y a le fait de croire en l’existence d’un paradis et d’un enfer.
Il n’y a là rien de bien original en soi puisque cette croyance est commune à de nombreuses religions. D’ailleurs, le même Daniel Hourès a rappelé, dans son livre, que la religion inventée par Mahomet n’avait rien de bien original. Voici ce qu’il a écrit à ce propos :
La religion de Mahomet, ou l'islam, ne contient pratiquement rien d'original; c'est un mélange confus de paganisme arabe autochtone, de Judaïsme, de Christianisme, de Sabéisme (secte religieuse des premiers temps de l'islam), de Hanafisme (une des quatre grandes écoles juridiques de l'islam sunnite, adoptée par l'empire ottoman) et de Zoroastrisme.
L’islam s’adressait initialement au peuple inculte des bédouins d’Arabie. Et pour mieux inciter ce peuple belliqueux à combattre au nom de son dieu unique, Mahomet le roublard usa de la bonne vieille technique de la carotte et du bâton, autrement dit du paradis et de l’enfer. Mais là, il surpassat toutes les religions ayant existé et même à venir.
Son coran regorge de versets ayant trait au paradis qu’il promettait aux “bons croyants” et à l’enfer où les “impies” sont supposés croupir jusqu’à la fin des temps. On s’en convaincra en se reportant à l’étude analytique du coran qui constitue l'autre partie de la présente étude. Le paradis de Mahomet c’est une sorte de Disneyland à la mode arabe, un vrai paradis de carton pâte qu’il n’a de cesse d’”améliorer” de sourate en sourate.
Il va de soi que pour un pauvre bougre qui vit dans l’une des régions parmi les plus désertiques de la planète, le paradis au mille fleuves et aux vierges aux seins arrondis peut vite devenir un véritable mythe, pour ne pas dire une réelle obsession.
Le paradis pourra d’autant plus facilement fasciner que l’enfer des impies ferait pâlir de jalousie les disciples du marquis de Sade :
Sourate IV (4), verset 59 : Ceux qui refuseront de croire à nos signes, nous les approcherons du feu ardent. Aussitôt que leur peau sera brûlée, nous les revêtirons d'une autre, pour leur faire éprouver un supplice cruel. Dieu est puissant et sage.
Sourate XVIII (18), verset 28 : nous avons préparé pour les impies le feu, qui les entourera de ses parois. Quand ils imploreront du secours, on leur donnera de l'eau ardente comme le métal fondu, qui leur brûlera la figure.
Sourate XXII (22), versets 20 & 21 : les fidèles et les incrédules sont deux adversaires qui se disputent au sujet de Dieu ; mais les vêtements des infidèles seront taillés du feu, et l'eau bouillante sera versée sur leur tête. Leurs entrailles et leur peau en seront consumées ; ils seront frappés de gourdins de fer etc... etc...
A contrario, quel bonheur pour le “shahid” - ou martyr de la guerre sainte - à qui l’on ira jusqu’à promettre le paradis, quels que soient les péchés qu’il a pu commettre avant sa mort.
Et comme ça ne suffisait sans doute pas pour inciter les bédouins à se faire tuer au nom d’Allah, Mahomet finira par promettre aux “moudjahidins” (combattants de la guerre sainte contre les infidèles) de pouvoir intercéder auprès de dieu en vue de la venue au paradis de 70 personnes de leur choix ! Imaginez donc : des milliers de musulmans faisant la queue devant la porte du bureau d’Allah Legrand & Cie avec leur liste à la main...
Daniel Hourès résume ainsi la carotte et le bâton :
L'enfer est décrit comme une véritable salle de tortures, tandis que le paradis (al-janna) tient beaucoup du lupanar, où les hommes peuvent jouir, sans aucune défaillance, de nombreuses houris 9, parmi des fleuves de vins qui n'enivrent pas. Tout musulman mort en djîhad (shahid) est assuré d'accéder immédiatement à ce paradis très matérialiste 10.
9) Jolies créatures aux grands yeux noirs, qu'aucun homme ou djinn n'aura encore déflorées. Elles sont mises â l'entière jouissance des musulmans qui arrivent au paradis d'Allah.
10) Un martyr du djihad [shahid] est assuré du paradis, quels que soient ses péchés antérieurs. Au moment de la résurrection, il pourra en outre intercéder en faveur de 70 de ses proches pour les ■faire entrer au paradis.
Il faut être particulièrement naïf pour croire de telles fariboles. Il n’en demeure pas moins que dans de nombreuses régions du monde soumises à l’emprise de l'islam, des milliers de pauvres types, conditionnés par l’enseignement coranique, sont prêts à se faire tuer - et à tuer des dizaines, des centaines, voire même des milliers d’innocents - sur la foi de ces calembredaines.
Et pourtant, on trouve des dizaines de ces prétendues « écoles coraniques » qui, au sein même de nos nations évoluées, distillent insidieusement ces mensonges grossiers et incitent une jeunesse désoeuvrée, déboussolée, sans véritables racines, à mourir en « martyrs de l’islam ». A ces pauvres diables, nos dirigeants n’ont pas réussi à faire comprendre que l’on ne construira pas le monde de demain sur les fantasmes des peuples d’hier et d’avant-hier.
C’est une véritable honte, pour nos démocraties, que de laisser enseigner de telles âneries, de telles incitations au crime. Aucune forme de « liberté religieuse » ne peut justifier l’incroyable laxisme dont bénéficient les « écoles » coraniques, foyers de sédition, d’intolérance et de négation des droits les plus élémentaires dont nos démocraties se disent être les défenseurs inconditionnels.
Liberté de pensée, oui. Liberté pour l’enseignement de l’intolérance et du crime organisé, non !
Oui aux hommes qui décident et agissent en tout état de cause. Non aux moutons de l’islam, à ceux et celles bêlant avec le troupeau et ne fonctionnant qu’à la carotte et au bâton !
Il est bien pauvre celui qui a besoin de la carotte pour faire le bien et du bâton pour s’abstenir de faire le mal. Il est encore bien plus pauvre le « moudjahidin » qui tue des innocents en s’imaginant que cela va lui permettre d’accéder à un paradis que personne n’a jamais vu... et qu'il ne verra jamais !
Mahomet : prophète ou imposteur ?
Muhammad (ou Mohammed, le « loué » en Arabe) ibn Abd-Allah ibn el-Mottalib est né en l’an 569, 570, 571 ou 580 (10) au sein d’un clan appartenant à la tribu des Qoraïchites (ou Koraïchites)(11), un groupe de bédouins dont l’influence commençait à se faire sentir dans toute la péninsule arabique et qui voulait asseoir son pouvoir sur l’ensemble des territoires contrôlés par les Arabes.
Il avait perdu ses parents très tôt. Son père Abd-Allah ibn el-Mottalib, était mort avant sa naissance (ou quand il avait deux mois) et, selon la « Sîra » musulmane (biographie du prophète), il avait perdu sa mère -Amina, fille de Wahib - à l’âge de six ans. Il aurait donc été élevé par son grand-père - Abdel Mottalib - puis par un oncle nommé Abou Tâlib (ou « Taleb »). Sa tribu était influente mais sa famille était pauvre. Il vécut d’abord très chichement, travaillant comme berger puis comme caravanier. Quand il eut treize ans, son oncle l’autorisa à l’accompagner en Syrie. En cours de route, il aurait rencontré un moine nestorien nommé Bahira qui aurait conseillé à son oncle de le prémunir contre les « artifices des juifs ». A son retour, il prendra part à la guerre d’El Fidjar (violation du mois sacré) que sa tribu soutenait contre celle de Benou-Hawazin. Mais là encore, la participation de l’adolescent se réduisit à bien peu de choses : il fut chargé de ramasser les flèches lancées par les combattants.
Vers l’an 594, il se rendit à deux reprises au Yémen et fit, l’année suivante, un second voyage en Syrie pour le compte d’un certain Meïssara, l’homme qui était chargé des affaires d’une riche veuve nommé Khâdidja. Une fois encore, il eut l’occasion de rencontrer des moines chrétiens qui eurent quelque influence sur ses conceptions religieuses.
Les légendes musulmanes, inventées bien après sa mort, racontent qu’au cours de l’un de ses voyages en Syrie, il aurait été accueilli par un ermite chrétien nommé Bahira (voir illustration du chapitre premier) qui l’aurait accueilli comme un « envoyé (rasoul) de dieu » après avoir identifié, sur son corps, des « marques divines ». Selon d’autres, sa venue aurait été accompagnée de « miracles ». On nage là en pleine mythologie, en pleine affabulation car ces faits n’ont absolument rien d’historique. Il en va de même pour la légende qui affirme qu’à l’âge de six ans, Muhammad aurait été « visité » par deux anges qui lui auraient ouvert la poitrine pour en extraire le cœur ( des anges chirurgiens cardiaques ?). Ils auraient ensuite lavé ce cœur (pour lui ôter ses souillures) avant de le remettre en place (ce qui implique que le cœur de cet enfant de six ans était « souillé » !). Le travail a dû être drôlement mal fait si l’on sait - preuves historiques à l’appui - à quel point Mahomet se comporta, sa vie durant, comme un être malfaisant et vicelard !
En fait, la mythologue musulmane, n’est - une fois encore - qu’une contrefaçon d’autres mythologies. La plupart des « miracles » et des « faits merveilleux » que l’on imputa à Mahomet se retrouvent dans l’hagiographie des prophètes bibliques et des saints de la chrétienté, voire même de certains dieux du panthéon antique. Ces emprunts et inventions avaient pour but de « gommer » les aspects peu reluisants de la personnalité du prétendu « prophète » et de leur substituer des « vertus » capables de frapper l’imagination des simples et des naïfs. C’est un trait caractéristique de toutes les religions, de toutes les sectes. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre mais avec du miel !
Revenons aux faits authentiques, ceux qui découlent de l’histoire, non de la légende.
Très vite, le rusé Muhammad parvint à entrer au service de Khâdidja, qu’il ne tarda pas à séduire et qu’il épousera peu de temps après (en 596)(12). Il a réussi un joli coup car cette femme a hérité de la fortune de son défunt mari, un riche négociant. Elle a au minimum quinze ans de plus que lui mais ce mariage lui procure l’aisance dont il rêvait depuis longtemps. De simple caravanier, le voilà promu « directeur commercial ». A ce stade de notre analyse, on se croirait dans un feuilleton hollywoodien de série B où le jeune cow-boy ambitieux séduit la riche propriétaire du ranch où il a réussi à se faire engager. Une banale histoire de gigolo, en somme. Grâce à Khâdidja, le futur prophète - qui est déjà nanti d’un esprit tourmenté - va pouvoir se consacrer à ses préoccupations politico-religieuses. Il prend alors l’habitude de se retirer, seul, sur la colline de Hirra, proche de la petite bourgade de la Mekke. C’est là qu’il peaufine son « opération révélation » et que, selon la légende, il aurait entendu une voix disant « Parle au nom de ton Seigneur qui t’as créé » (Qoran 96, verset 1). Car, comme il sied à tout bon prophète, les révélations ne lui furent faites qu’à lui seul. Ben voyons !
Mahomet, humble bédouin, n'avait pas été élevé comme un prince. Il est donc normal qu'il n'imagina point que dieu puisse lui apparaître en personne, pas même sous la forme d’un buisson en flamme comme ce fut le cas pour Moïse, prince Egyptien. Comme on le voit, Dieu adopte un comportement étrangement « humain », très soucieux des conventions sociales : théophanie pour les princes, envoi d'un subalterne pour les gueux. En fait, à la description que fait Mahomet de sa rencontre avec l’archange Gabriel, l’éternel « dircom » des Etablissements « Dieu et Fils, miracles en tous genres », on s'aperçoit vite que tous les symptomes décrits cadrent parfaitement avec ce que la psychiatrie moderne connait sous le terme de « crise du milieu de la vie », ou « crise de la quarantaine ». Il est donc parfaitement logique que « Dieu », fabriqué par le cerveau du malade qui croit en recevoir les messages, adopte un comportement conforme à ce que le cerveau qui fabrique ce « Dieu » est capable d'imaginer. Le cerveau d'un prince imaginera être suffisamment important pour que Dieu lui-même se déplace tandis qu'un humble bédouin pourra seulement envisager être confronté à un simple envoyé de Dieu, et non à Dieu lui-même.
Selon Mahomet, Gabriel le polyglotte (13) lui serait donc apparu après avoir ordonné « iqra » (récite) à plusieurs reprises. Et pour ce qui était de répéter, on pouvait lui faire confiance à Muhammad. Il ne savait d’ailleurs faire que ça, lui le caravanier devenu riche marchand par la grâce de sa puissance de séduction. Passons sur les affabulations qui s’attachent à ses premières « révélations » (comme le coup du manteau). Le prophète fraîchement émoulu descend sur la place publique de la Mekke pour « révéler » le contenu de son premier message. Ce message n°1 constitue la sourate introductive du Qoran (récitation). On y apprend que Dieu est unique et tout puissant, ce qui n’a plus rien d’un « scoop » depuis Akhenaton. C’est aussi ce que disaient les juifs et les chrétiens depuis pas mal de temps. C’est de là que les musulmans tirent leur fameux « Allah Akbar », incantation qui n'est guère différente de ce que peuvent dire les adeptes des autres religions monothéistes (14).
On est bien là dans le schéma d’une copie de l’Ancien testament que les « anciens » de la tribu de Mahomet enviaient aux juifs et aux chrétiens, certains de ses parents ayant même adhéré au christianisme qui avait conquis une partie du monde arabe. C’est un peu comme Josuah (Jésus) qui s’inspira de la religion de ses ancêtres (il avait fréquenté l’école rabbinique) pour prêcher son « message » et se faire passer pour le « messie » et le « fils de dieu ».(15)
A partir de ce moment-là, les « visions » se suivent et se ressemblent. Selon les dires (hâdiths) de quelques témoins oculaires (qui étaient présents lorsque Muhhamad prétendit avoir été « visité » mais qui, bien évidemment, n’entendirent point les voix et ne virent aucun archange), le « prophète » entrait en transe et paraissait en proie à des convulsions nerveuses lorsqu’il se disait « visité ». Ce sont là les symptômes de délires comme en présentent certains malades soignés dans les hôpitaux psychiatriques où quelques pillules quotidiennes suffisent pour empécher « Gabriel » de « visiter » un grand nombre de « prophètes ».
Mahomet avait sans doute fini par s’auto suggestionner, par se convaincre inconsciemment que ses convictions étaient d’inspiration divine. Et il en résultait des crises psychotiques au cours desquelles il croyait entendre des voix et voir ce Gabriel dont on lui avait tant parlé au cours de son adolescence.
Les Mekkois, ses compatriotes, lui firent un très mauvais accueil. Ils n’avaient que faire de cet ancien berger qui affirmait parler au nom d’un dieu unique. Comme pour Jésus en Palestine, on répondit à ses imprécations par des rires et des sarcasmes. Cette opposition eut pour effet de renforcer sa rancœur, comme on le voit en lisant le coran, sourate par sourate, verset par verset. Muhammad n’est pas un « gentil » comme Josuah le nazaréen. C’est un bédouin hargneux qui ne tend pas la joue gauche quand on lui soufflette la droite. Ce n’est pas non plus un méditatif désintéressé à la manière du prince Sidârtâ (celui auquel on donnera le titre de « Bouddah »). Il veut le pouvoir et la richesse. Il se met à fustiger les incrédules, à les menacer des terreurs de l’enfer. Dans le même temps, il invente de toutes pièces un « paradis » où l’eau coule partout (très important pour les hommes du désert alors que de nos jours l'eau coule en abondance dès que l'on quitte les toilettes...) et où toutes sortes de félicités (parmi lesquelles des vierges aguichantes en pagaille, voir par exemple le chapitre 37 du coran, verset 47) attendent les « heureux élus ». C’est le coup classique du bâton et de la carotte. Un coup d’autant plus facile à monter que personne ne viendra le contredire, ni à propos de l’enfer, ni à propos du paradis. Il ne peut pas prouver qu’ils existent mais on ne peut pas, non plus, prouver le contraire.
Les musulmans ne cesseront d’en rajouter par la suite. C’est ainsi que certaines écoles coraniques enseignent que les « martyrs » (ceux qui meurent en menant la « guerre sainte ») vont tout droit au paradis en emmenant avec eux dix personnes de leur choix. La carotte idéale pour motiver les terroristes en puissance !
Aujourd’hui, il se trouve encore des millions d’hommes et de femmes pour croire à ces balivernes grossières.
Fort curieusement, les musulmans - qui se disent tellement attachés à la lettre du coran - contestent vigoureusement l’authenticité de l’un des épisodes de la vie de Mahomet qui est rapporté par de nombreuses sources anciennes. C’est l’épisode des versets dits « sataniques » au cours duquel Mahomet, désespéré (pour ne pas dire furieux) d’avoir été éconduit et raillé par les Mecquois, aurait été tenté par Satan. Celui-ci lui aurait dicté des versets « pervers », notamment ceux qui faisaient admettre au sein de l’islam trois déesses du panthéon de la Mekke (Lat, Al’Ossa et Manat), présentées comme des intermédiaires entre les hommes et Allah. En apprenant cette nouvelle, les Mecquois se seraient réjouis et auraient accepté d’embrasser la religion de Muhammad. Par la suite, Gabriel serait apparu pour révéler à son « prophète » que ces versets étaient l’œuvre du méchant Satan et lui dicter les « vrais versets », ceux qui figurent dans le coran (sourate LIII : L’Etoile). Les déesses y sont démystifiées et présentées comme n’étant « que des noms », sans puissance, ni réalité. Lorsque les nouveaux versets furent rendus publics à la Mekke, les habitants de la ville se détournèrent définitivement du discours de Mahomet et retournèrent à leur polythéisme originel.
Cet épisode des « versets sataniques » (qui a inspiré Salman Rushdie) est troublant à plus d’un titre. Il se pourrait qu’il corresponde à des faits qui se sont effectivement déroulés à la Mekke, lorsque Mahomet constata que son « message prophétique » ne rencontrait que fort peu d’audience parmi ses compatriotes. Il aurait alors tenté d’édulcorer ce message en y incorporant les fameux « versets sataniques », sortes de compromis subtil entre la religion monothéiste qu’il tentait d’imposer et le polythéisme qui prévalait à cette époque.
Sa ruse ayant fonctionné, il serait alors revenu sur ses déclarations sous prétexte d'un « rappel à l’ordre » par l’archange Gabriel, espérant ainsi à la fois conserver ses nouveaux « fidèles » et les convertir définitivement à sa nouvelle « vraie foi ». Mais le subterfuge se serait retourné contre lui, le ridiculisant définitivement aux yeux des habitants de la Mekke. Cela transparaît dans la sourate LIII qui commence ainsi : « J’en jure par l’étoile qui se couche, votre compatriote n’est point égaré, il n’a point été séduit, il ne parle pas de son propre mouvement. Ce qu’il dit est une révélation qui lui a été faite. L’énorme en force (autrement dit Gabriel), l’a séduit... ».
Puis, plus loin : « Le cœur de Muhammad ne ment pas, il l’a vu. Elèverez-vous des doutes sur ce qu,il a vu ?... ».
Ces versets (et d’autres du même genre) sont significatifs d’un personnage que plus personne ne veut croire et qui, en outre (et fort curieusement ), jure sur une étoile ( idolâtrie ?) qu’il n’est point « égaré » (qu’il n’est pas « fou »). Le coran nous indique donc clairement que les habitants de la Mekke, lassés de ses « révélations » et de ses contradictions avaient finis par le considérer comme un malade mental.
On comprend que l’épisode des « versets sataniques » soit gênant pour les musulmans, encore que ce soit le coran, dans son ensemble, qui soit gênant pour eux. Même édulcorées, polies et «arrangées », les « révélations » de Muhammad demeurent confuses, incohérentes et incongrues. Elles ne résistent pas longtemps à une analyse objective. Et ce n’est certes pas en lançant des « fatwa » à la tête des contestataires et des écrivains lucides que les « docteurs de la foi » s’en sortiront. Bien au contraire, leurs gesticulations ne font qu’accroître les soupçons qui pèsent sur l’islam, même au sein des populations qui n’ont jamais lu le coran.
Les propagandistes de l’islam ont beau se démener pour tenter de nous présenter un «prophète politiquement correct », le coran et l’histoire sont là pour les contredire.
Revenons donc à l’histoire puisqu’elle nous éclaire si bien.
L’islam, la loi et la justice
La loi prétendument sacrée de l’islam, la « shari’a » occupe une place centrale dans la société musulmane, où qu’elle soit implantée dans le monde.
Son histoire se confond avec celle de la montée du pouvoir islamique et la conquête arabo-musulmane. On peut même dire que la shari’a représente le « noyau » de l’islam proprement dit et il est certain que la « loi religieuse » est regardée, par les musulmans, comme étant incomparablement plus importante que les aspects théologiques. On peut donc penser légitimement que c’est la volonté d’imposer un nouveau « code » qui a inspiré Mahomet et ses successeurs. Les prétendues « révélations » du chamelier de la Mekke ne furent, de toute évidence, qu’une astuce pour faire passer la pilule plus facilement ai sein des populations analphabètes et crédules. C’est encore le cas de nos jours dans les pays sous-développés ou en crise.
En 1959, Shaykh Mahmüd Shaltut, recteur de l’université d’al-Azhar, avait publié un ouvrage intitule « al-Islam, ‘aqida wa-shari’a » ou, en bon Français « L’islam, une foi et une loi » (et en bon Bruxellois ? : « L’islam, une loi, une fois » ! :-). La plus grande partie de ce livre était consacrée à la présentation de la loi religieuse. L’auteur s’y attardait longuement sur les « détails techniques » de cette fameuse loi, cependant que l’exposé de la foi islamique occupait moins d’un tiers du volume. Car pour les « dignitaires » de l’islam, ce qui unit les musulmans entre eux, c’est bien plus la volonté de préserver un certain mode de vie et un « idéal commun de la société » (à la mode arabe du VIIe siècle) qu’une simple croyance commune. Aujourd’hui encore, l’effort des autorités musulmanes ne vise pas à prouver l’authenticité et la véracité du dogme islamique mais bien à justifier, par toute sortes de pirouettes de langage, la validité de la shari’a, telle qu’ils la conçoivent. Et nous verrons, dans les chapitres suivants, que l’unanimité est bien loin de régner dans le monde musulman, un monde qui se décompose en une infinité de « chapelles » (de sectes et de sous-sectes) qui se battent pour le pouvoir.
Il est donc essentiel de savoir ce que recouvre la notion de « loi islamique », d’autant que - comme l’indiquent fort justement les chercheurs de l’université de Cambridge dans leur « Encyclopédie générale de l’islam » (Cambridge University Press - 1970) - « ...la rareté des études historiques et sociologiques de la loi islamique a été plus souvent regrettée qu’elle n’a suscité des vocations à remplir ce vide. ». Les mêmes chercheurs insistaient aussi sur le fait que le fait de vouloir faire expliquer cette loi islamique par la société islamique ne peut que mener à un « cercle vicieux ».
Nous empruntons d’ailleurs l’essentiel de ce chapitre à leur excellente analyse mais en y ajoutant nos propres commentaires et l’éclairage des évènements récents.
La shari’a prend ses racines dans la société arabe préislamique, bien avant la naissance de Mahomet. Cette société et ses lois tribales, insistons bien sur ce point, sont conditionnés par des traits à la fois profanes et magiques. Les lois tribales des Arabes étaient magiques dans la mesure où leurs processus de recherche et de démonstration étaient dominés par des méthodes relevant de la divination, de l’invocation et du serment. Son aspect profane se concrétisait dans le fait que ces mêmes lois concernaient essentiellement des conflits de paiement et d’indemnisation. Rien, en tous cas, ne permet d’affirmer qu’une « loi sacrée », semblable à celle des Hébreux - existait au sein des communautés arabes préislamiques.
De ces lois archaïques, la shari’a a conservé les traits essentiels des règles qui régissaient le statut personnel, la famille et l’héritage. Elles nous sont parvenues presque inchangées telles qu’on les appliquaient dans les petites villes de la péninsule arabique et au sein des clans de Bédouins. Toutes ces populations étaient régies par un code fondé sur le système patriarcal, un système qui ne conférait aucune protection à l’individu dès le moment où il avait quitté sa tribu et son clan. Un système qui n’avait aucune conception de la « criminalité », au sens juridique du terme. Pour les Arabes, les crimes étaient assimilés à des préjudices et le groupe tribal, dans son ensemble, devait assumer la responsabilité des actes commis par ses membres. C’est le type même du système qui engendre les « vendettas » (comme en Sicile, île qui demeure marquée par l’influence arabe).
A Palerme, cette ancienne mosquée reconvertie en église catholique (San Cataldo) a conservé son aspect typiquement arabo-musulman. La Sicile est demeurée marquée par l ,influence arabe, notamment en ce qui concerne les « vendettas ». Le mot « maffia » est lui-même d ,origine arabe.
Ces « vendettas » ne doivent cependant pas être regardées comme une « institution ». Elles se faisaient en dehors des lois et ne rentraient dans le cadre légal qu’à partir du moment où elles impliquaient le paiement du « prix du sang ». C’est à ce moment-là seulement que la loi arabe reprenait ses droits. Il n’existait d’ailleurs, dans la société arabe préislamique, ni autorité politique (dans le sens où nous l’entendons aujourd’hui), ni pouvoir judiciaire organisé.
Dans les cas où des conflits étaient du ressort des lois tribales (droits de propriété, héritages, indemnisations), il était possible de recourir à un arbitrage lorsqu’aucun accord amiable n’avait pu être trouvé. Etant donné que, pour les Arabes, la qualité essentiel d’un médiateur (ou arbitre) était de posséder des « pouvoirs surnaturels », l’arbitrage était généralement du ressort des devins. La décision du médiateur n’était pas considérée comme un « jugement exécutoire » mais comme une simple confirmation du droit coutumier ou de ce qu’il devait être (d’après le devin). Par la suite, la fonction de médiateur se confondit avec celle des législateur, personne autorisée (en vertu de ses « dons ») à interprété la « coutume légale normative » ou « sunna ».
Transposé dans le cadre islamique, ce concept de « sunna » allait devenir l’un des plus importants - sinon le plus important - ferment de la loi islamique et les « ‘ulema’ », les « interprêtes autorisés de la loi », devinrent de fait les législateurs de l’islam.
Mahomet appartenait à une famille qui était supposée avoir des dons de divination. Son grand-père, el-Mottalib, était à la fois devin et sourcier car, pour les Arabes, celui qui parvenait à trouver une source ne pouvait être qu’un devin inspiré par les dieux. Quand il entama sa carrière de «réformateur religieux » à la Mekke, il se servit de la renommée de son grand-père et se présenta comme un « émissaire de dieu », version monothéiste des anciens devins. A Médine, il s’érigea en législateur en s’efforçant d’imposer une nouvelle base religieuse et sociale qui devait dépasser le cadre étroit de la société tribale. A la Mekke, ses concitoyens ne le considéraient que comme un simple devin et cela explique qu’il s’empressa d’abandonner le principe d’arbitrage tel qu’il était pratiqué par les Arabes polythéistes. Cependant, quand on faisait appel à lui pour régler un conflit au sein de sa propre communauté de « muslims », il continuait à se comporter en arbitre. Le coran recommande d’ailleurs de nommer un médiateur originaire de chacune des familles du mari et de la femme en cas de litige entre conjoints. C’est une survivance typique du droit préislamique.
On ne trouve qu’un seul verset du coran où le terme arabe traditionnel pour l’arbitrage est remplace par un terme nouveau - purement islamique -désignant une décision judiciaire. Il dit : « Mais non, par le Seigneur, ils ne croiront pas vraiment tant qu’ils ne t’auront pas nommé arbitre de leurs querelles, et qu’ils ne répugneront pas à admettre ce que Tu as décidé, et s’j soumettront en totale soumission » (Sourate IV-68). Une variante en traduction dit : « J’en jure par ton dieu, ils ne seront point croyants jusqu’à ce qu’ils t’aient établi le juge de leurs différents. Ensuite, ne trouvant eux-mêmes aucune difficulté à croire ce que tu auras décidé, ils y acquiesceront d’eux-mêmes ». On constate que l’une des traductions produit le mot « arbitre » (terme traditionnel) tandis que la seconde produit le mot « juge ». En fait, l’un se superpose à l’autre. le juge islamique est la parfaite continuité du « devin-arbitre » de la société préislamique.
Ce verset est aussi très intéressant en ce qu’il indique clairement le subterfuge employé par Muhammad-le-devin pour acquérir le pouvoir, pour s’ériger en législateur au nom de la divinité unique qu’il proposait pour remplacer l’ancien panthéon arabe. Il se veut le « juge unique », celui qui va imposer « ses » décisions à ses naïfs contemporains. Une telle stratégie eut été impossible à mettre en œuvre avec toute une kyrielle de dieux !
Dans la version arabe dudit verset, le premier verbe fait référence au rôle d’arbitre de Muhammad tandis que le second (décider) - d’où vient le terme arabe « Qâdi » - insiste sur le caractère autoritaire de la décision. C’est le premier indice de l’émergence d’un nouveau concept de la justice. C’est la justice « autoritaire », dictatoriale, que veut imposer Mahomet. C’est la justice des oulémas wahhabites (voir chapitre 6).
De nombreux versets du coran montrent que ce nouveau concept fut long à s’imposer. Ce n’est que par ses conquêtes militaires (donc politiques) que le prétendu prophète parvint à ses fins. La loi islamique n’est parvenue à s’imposer que par la force et par le sang. Mais c’est d’abord grâce à la fortune de sa femme que Mahomet a réussi son coup de force. Sans l’argent de Khadidja, il n’aurait pas pu lever une armée et partir à la conquête de l’Arabie. Il n’est pas inutile d’insister sur ce point.
Devenu « Législateur-Prophète », Mahomet exerça son pouvoir en maître absolu, en dictateur implacable. Le cadre légal étant à peu près inexistant, il exerça ce pouvoir en se référant à dieu et à ses prétendues révélations. Cela marchait avec les « croyants », autrement dit avec les plus crédules et les plus naïfs de ses concitoyens. Pour les « tièdes », son autorité fut finalement considérée comme étant d’ordre politique.
En tant que « prophète », il avait peu de raisons de modifier radicalement les lois coutumières existantes. Son but n’était d’ailleurs pas d’instaurer un nouvel ordre légal mais, en apparence du moins, d’enseigner aux hommes les moyens de réaliser leur salut. C’est ainsi que la loi islamique est un amalgame de devoirs, d’obligations rituelles, légales et morales qui sont tous censés être sanctionnés par un même « commandement de dieu ».
Sur le plan pénal, le coran impose des sanctions qui sont essentiellement morales. Il ne dit rien des sanctions pénales telles que les Occidentaux les conçoivent. Tout au plus instaure-t-il des dispositions visant à renforcer les liens du mariage, à limiter les effets des vengeances personnelles et de la loi du talion ou encore à éradiquer les vendettas. Il tente aussi de mettre un frein au relâchement de la morale sexuelle, ce qui est assez comique quand on connaît la personne de Mahomet et quand on étudie un tant soit peu sérieusement la vie de ses successeurs (les califes). Le coran, c’est « faites ce que je dis, pas ce que je fais » !
Le but de Mahomet était de dissoudre les communautés bédouines, difficiles à contrôler politiquement, pour leur superposer une « communauté unique des croyants », calquée sur un modèle plus urbain. Il en résulta de nombreux problèmes qui furent traités, non par dieu, mais par Muhammad et au coup par coup. L’encouragement de la polygamie par Mahomet est une parfaite illustration de ce fait.
Cet encouragement était basé sur la volonté d’accroître rapidement la communauté des croyants et surtout de fournir de la piétaille pour les guerres de conquête. Mais il entraîna de sérieuses modifications dans les usages relatifs à l’héritage, même si le coran en conserva les traits essentiels.
On ne peut pas dire que la shari’a, telle que nous la connaissons aujourd’hui, existait à l’époque où Mahomet exerçait le pouvoir. En fait, elle se constitua très progressivement au cours du premier siècle de l’hégire. Et c’est au cours de cette même période que la société islamique naissante créa ses propres institutions juridiques. L’ancien système d’arbitrage fut maintenu sous les premiers califes (califes de Médine), tout comme les lois coutumières préislamiques. Dans leurs fonctions de souverains et de législateurs suprêmes, les premiers califes jouèrent essentiellement le rôle de législateurs de la communauté musulmane. Pendant le premier siècle de l’hégire, les fonctions législatives et administratives du gouvernement islamique se confondent étroitement. Toutefois, l’objet de cette législation n’était pas de modifier la loi coutumière au-delà de ce qui était dit dans le coran. Elle devait d’abord organiser les territoires nouvellement conquis par les armées musulmanes et assurer la viabilité d’un Etat islamique qui s’agrandissait de jour en jour.
Les premiers califes, ces « compagnons de routes du prophète », calquèrent leur comportement sur celui de Mahomet. Ils réprimèrent très sévèrement, souvent dans le sang, les manifestations de déloyauté. Ils allèrent jusqu’à faire fouetter les auteurs de poèmes satyriques contre des tribus rivales - forme en principe autorisée d’expression littéraire - sous prétexte que ces écrits menaçaient la sécurité intérieure de l’Etat.
Bien que n’étant pas prises en vertu du coran, de nombreuses décisions émanant des califes obtinrent une reconnaissance officielle et furent intégrées dans le droit islamique. Le recours à la lapidation comme châtiment de la luxure est l’une de ces décisions. La plupart des théoriciens arabes de la loi islamique prétendent qu’il s’agit là d’un « commandement du prophète ». Ils se réfèrent à un verset du coran qui parle, en effet, de la lapidation mais dont on sait qu’il ne faisait pas partie du texte « officiel » (version d’Othman) et qu’il doit être regardé comme apocryphe. Les « traditions » (sunna) qui font état des « actions » et des « dires » de Mahomet - dont nous savons qu’elles sont plus que douteuses - devinrent des « références en droit » dès la fin du premier siècle de l’hégire. Le verset apocryphe dont il vient d’être fait mention représente l’une des premières tentatives visant à faire établir - à posteriori - la validité « divine » (donc légale) d’une ordonnance d’un calife.
Les schismes qui affectèrent la communauté musulmane peu après sa fondation (voir chapitre 3) affectèrent peu le concept global de la loi islamique. Chez les chi’ites, la loi de la Shi’a est toutefois dominée par le concept de « taqiyya » (dissimulation - pratique qui découla des persécutions qu’ils eurent à subir de la part des sunnites) et par la distinction entre les doctrines exotériques et ésotériques de leur différentes « écoles de pensée »(sic). Chez les Kharijites, on trouve les notions spécifiques de « walaya » (solidarité) et de « barâ’a » (exclusion ou excommunication).
Très vite, la notion préislamique de « sunna » se réaffirma dans la communauté musulmane. Ce qui était coutumier était décrété « juste et vrai ». Ce que les ancêtres avaient fait méritait d’être imité. C’est dans cette idée de « précédent », de « sunna » que le monde arabe s’est - si l’on peut dire - développé (on devrait dire « sous-développé »). On y trouve le ferment du conservatisme et du « passéisme » outrancier, maladif, qui affecte le monde arabo-musulman. Un monde qui refuse d’évoluer et s’enferme dans sa coquille dès qu’il se croit menacé par le « progrès ». Sur le plan mental, les musulmans sont de véritables fossiles vivants.
On comprendra, dès lors, que le fait de vouloir aider les nations musulmanes à se « développer » (au sens où les Occidentaux l’entendent) relève de l’utopie. Les « aides au développement » que nous leur accordons beaucoup trop généreusement sont, ou bien détournées par les dirigeants politiques et les fonctionnaires, ou bien utilisées pour poursuivre une politique passéiste dans le domaine de l’enseignement et des actions sociales. Dans certains cas, elles servent carrément à financer l’enseignement dit « coranique » et même des groupements subversifs qui prêchent le djihad (c’est notamment le cas en Palestine où les subventions de l’Union européennes sont honteusement détournées au profit de l’enseignement coranique et des actions terroristes).
Revenons à nos moutons.
La « sunna », considérée dans le contexte islamique, avait initialement une connotation bien plus politique que juridique. La question qui se posait aux premiers musulmans consistait à savoir si les ordonnances des deux premiers califes (Abou Bakr et Omar) devaient être assimilées à des précédents contraignants (sunna). Elle fut soulevée lors de l’accession au pouvoir du troisième calife, en l’an 644 de notre ère. Il s’agissait du très contesté Othman (ou ‘Usmân), un personnage tout aussi équivoque que Mahomet lui-même. Nous savons qu’il appartenait à un clan qui était en rivalité ouverte avec celui de Mahomet. Musulman « opportuniste », Othman n’avait semble-t-il adhéré à la nouvelle religion que pour pouvoir en retirer des avantages pour son clan et lui-même. Il s’empressa donc d’éliminer les représentants de l’islam primitif qui pouvaient avoir quelque influence.
C’est la même politique qui conduisit Othman a faire rédiger un coran à la mesure de ses ambitions, un coran « édulcoré » et « arrangé » selon sa volonté. Et pour être certain qu’il ne subsisterait plus rien du coran primitif, il fit disparaître tous les exemplaires existants des autres versions (on prétend qu’il existait à l’époque une soixantaine de versions différentes des « révélations » mahométanes). Cette politique, jugée scandaleuse par les musulmans « purs et durs », conduisit à son assassinat, en l’an 655. C’est avec « son » coran à la main qu’il fut poignardé par ses coreligionnaires qui l’accusaient - sans doute avec raison - de s’être beaucoup trop écarté du coran véritable et de la politique de ses deux prédécesseurs. Cependant, au cours des onze années de son califat, Othman avait réussi à faire disparaître une part importante - et sans doute essentielle - des déclarations véritables de Mahomet. Et pourtant, aujourd’hui encore, le coran d’Othman demeure la référence officielle des musulmans. C’est un peu comme si les chrétiens se référaient à un Nouveau Testament qui aurait été revu et corrigé par Judas !
C’est dans ce contexte quelque peu surréaliste que naquit la notion de « sunna du prophète », non encore identifiée à un ensemble de règles mais servant de lien entre la « sunna d’Abou Bakr et d’Omar », la « sunna d’Othman » et ce qui pouvait subsister du message coranique.
Il en résulte qu’à partir de cette époque lointaine, le droit islamique ou coranique s’est instauré sur la base d’un principe général (sunna) qui n’avait rien de spécifiquement islamique et sur un texte (le coran d’Othman) plus que suspect. Ce n’est pas là le moindre paradoxe de l’islam !
Les trente années que durèrent les règnes des califes dits « de Médine » seront présentées, plus tard, comme l’ « Age d’or » de l’islam. C’est en tous cas le cliché qui prévaut, aujourd’hui encore, chez les musulmans qui ont subi le lavage de cerveau de l’enseignement coranique. Or, ce que nous savons de l’histoire authentique (et vérifiable) de l’islam primitif démontre que ce fut loin d’être le cas. C’est ainsi que les chercheurs de l’université de Cambridge qualifient, à juste titre, cette période d’ « entracte trouble entre les premières années de l’islam et le royaume arabe des Omeyyades ».
En effet, au cours de cette période, les commandements du coran ne furent même pas appliqués sans restriction. L’étude du développement des doctrines juridiques issues de l’islam montre que l’on ne prêta qu’un intérêt très superficiel à ces commandements. Les conclusions, autres qu’élémentaires, que les Arabes tirèrent du message mahométan survinrent à des époques bien plus tardives. On constate même que, dans plusieurs cas précis, la doctrine de la shari’a primitive est en totale contradiction avec les termes explicites du coran (du moins celui d’Othman). Le verset 8 de la sourate V dit : « O croyants ! quand vous vous disposez à faire la prière, lavez-vous les mains jusqu’au coude ; essuyez-vous ensuite la tête et les pieds jusqu’aux chevilles » mais la loi n’imposait que le seul lavage des pieds. Ailleurs, le verset 282 de la sourate II avalisait la pratique qui consistait à consigner par écrit les contrats dont l’exécution n’était pas immédiate. Cette habitude, usuelle chez les commerçants des villes arabes, fut consignée dans le coran mais la loi islamique vida ce commandement de sa puissance contraignante en niant la validité des documents écrits et en accordant la primauté aux déclarations des témoins, lesquels ne sont pourtant que des personnages secondaires, accessoires, si l’on interprète bien le verset dont il est ici question.
D’une certaine manière, Mahomet était un « homme de la ville », un chamelier devenu commerçant qui avait rompu avec les traditions des nomades. Après sa mort, certaines de ces traditions reprirent les dessus et supplantèrent les commandements mahométans. La plupart des conflits qui surgirent au cours du premier siècle de l’hégire ne sont d’ailleurs que le reflet des rivalités qui existaient entre les Bédouins et la bourgeoisie citadine, celle-la même que Mahomet avait pu fréquenter après son riche mariage. Le problème se pose toujours actuellement. Il existe un véritable gouffre entre la manière dont l’establishment arabe conçoit le droit coranique et la conception que peuvent en avoir les pauvres et les « sans grade ». Sur ce plan-là non plus, l’islam n’a pas progressé depuis le VIIe siècle de notre ère.
On peut penser que ces dérives eurent pour origine l’exacerbation des attitudes tribales dans l’agitation consécutive aux victoires remportées par les musulmans lors des guerres de conquête. Le coran, dans une situation exceptionnelle (celle des guerres menées par Mahomet en personne) avait autorisé la polygamie (nous avons déjà dit pourquoi) mais ce qui était considéré primitivement comme une sorte de dérogation à l’usage devint rapidement l’un des traits essentiels du code islamique régissant le mariage. L’exception devint la règle.
Il en résulta une détérioration définitive de la position des femmes mariées dans la société arabo-musulmane. C’est ce qui apparaît très nettement si l’on prend la peine de la comparer avec ce qu’elle était dans la société préislamique. Cette détérioration fut encore accentuée par le fait que de nombreuses pratiques sexuelles, parfaitement respectables, avaient été proscrites par l’islam.
Mahomet avait insisté sur la notion de « fraternité » entre musulmans mais ne s’était guère attardé sur la notion d’égalité. Quand à la notion de « liberté », elle était inexistante dans l’esprit du fondateur de l’islam. Il avait, par contre, tenté de combattre l’orgueil des Arabes et leur esprit de caste (pour mieux les contrôler). On sait cependant que la discrimination sociale et l’orgueil n’ont jamais disparu en terre d’islam. Dès le départ, les convertis non arabes - quel que fut leur statut social antérieur - furent considérés comme des citoyens de seconde catégorie. On les désignait du nom de « mawâli ». Toutes les écoles de droit eurent aussi l’obligation de reconnaître l’existence de « degrés » dans l’échelle sociale. Ces degrés n’interdisaient pas le mariage entre deux personnes de rangs différents mais ils permettaient, le cas échéant, d’en exiger la dissolution par devant le qâdi.
Le coran avait accepté le concubinage tel qu’il existait dans la société arabe préislamique mais, dans le principal verset qui aborde cette question (sourate IV, verset 3), le concubinage apparaît seulement comme une alternative moins coûteuse à la polygamie. On est loin de la pratique du concubinage illimité qui fut pratiqué, en plus de la polygamie, aussitôt que Mahomet eut disparu. Il est vrai qu’il n’avait pas été un parfait exemple en cette matière ! Le concubinage illimité devint une règle reconnue par toutes les écoles coraniques.
Les éléments du droit islamique applicables à la répudiation des épouses constituent également des interprétations abusives des commandements coraniques et l’on peut en dire tout autant de l’obligation, pour les femmes, de porter un voile.
De toute façon, nous savons que la « loi islamique » - au sens strict du terme - n’est apparue qu’au cours du second siècle de l’hégire, plus de cent ans après la mort de Mahomet. Les premiers musulmans s’intéressaient très peu aux aspects « techniques » de la loi et de la justice. Ceci explique la survivance, dans le droit musulman, de pratiques juridiques héritées des peuples soumis au joug arabe.
On peut ainsi mentionner la manière de traiter les religions « tolérées » (judaïsme et christianisme) qui fut calquée sur les règles juridiques de l’empire byzantin. Il en va de même pour les modes d’imposition ou l’institution de l’emphyteusis. Le principe de conservation des pratiques juridiques préislamiques fut même parfois officiellement reconnu, notamment par l’historien al-Balâdhuri (mort en l’an 892 de notre ère). Cependant, en règle générale, des précédents islamiques fictifs furent inventés de toutes pièces en guise de justification.
Les musulmans, s'ils tolèrent tant bien que mal (et plutôt mal que bien) les « gens du livre » (Juifs et chrétiens), ont toujours prôné l ,extermination ou la mise en esclavage des adeptes des religions extérieures à la triade monothéiste, notamment les hindouistes et les bouddhistes. L ,extrême tolérance et le pacifisme des bouddhistes a toujours exaspéré les musulmans, intolérants et belliqueux, d’autant que l’enseignement du Bouddha, tout comme son exemple personnel, est le parfait contraire de celui qui fut donné par Mahomet.
On ne s’étonnera donc pas de trouver, dans la littérature islamique, des ouvrages qui tendent à dévaloriser le Bouddha, à le présenter comme un suppôt de Satan. Ci-contre, nous reproduisons une miniature extraite de la prétendue « histoire universelle » de Rashid al-Din, un écrivain musulman qui vécut en Iran aux XlIIe et XlVe siècles (ouvrage daté de 1314 -collection particulière à Genève). Le peintre a représenté le Bouddha (assis, à droite) offrant un fruit au diable. Fondé sur les « commandements du coran », le droit islamique n ’interdit aucunement l’assassinat des « impies » et autres « infidèles », pas plus que le fait de les réduire au rang d’esclaves.
Pour comprendre cette acceptation de concepts et de méthodes juridiques étrangères à la doctrine coranique - lesquels s’étendent jusqu’aux modes de raisonnement et aux idées fondamentales du droit islamique - il faut considérer le rôle joué par les convertis cultivés. Car au cours des deux premiers siècles de l’hégire, ces convertis appartenaient essentiellement aux classes sociales supérieures. Ils étaient les seuls auxquels l’entrée dans la société islamique - même en tant que citoyens de seconde catégorie -permettait d’acquérir des avantages considérables. Ils étaient aussi et surtout ceux qui avaient bénéficié de l’ éducation libérale, imprégnée de rhétorique hellénistique, qui était de règle au Proche-Orient avant la conquête arabo-musulmane. Ces convertis instruits entrèrent en islam avec les idées et les conceptions qui leurs étaient familières et ils les intégrèrent peu à peu dans la nouvelle religion. C’est ainsi que des éléments du droit romain et byzantin, des éléments du droit canon des Eglises orientales, des éléments du droit talmudique et rabbinique, ainsi que des éléments du droit sassanide s’infiltrèrent dans le code islamique naissant. Cette « infiltration » eut lieu pendant la période d’incubation du premier siècle de l’hégire et se concrétisa dans les doctrines islamiques qui furent élaborées entre les IIe et VIIIe siècles de l’hégire.
Une succession tumultueuse
La religion qui découle des pseudo révélations de Mahomet n’a instauré aucune « autorité suprême » (papes, évêques, conciles,... )(28). A l’exception de sa branche chiite (29), l’islam n’a même pas de clergé structuré (30). Mais cela ne signifie pas, loin s’en faut, que nous ayons affaire à une religion inorganisée. Bien au contraire, l’islam - en s’identifiant avec l’omma (la communauté) a été à l’origine d’une révolution qui a très largement dépassé le cadre de la vie religieuse. Elle fut aussi sociale, littéraire et politique. Le monothéisme islamique a imposé à ses adeptes des attitudes qui étaient de nature à provoquer de véritables « réactions en chaîne » dans tous les domaines de la vie. Ce fut le résultat de l’application d’une idéologie religieuse par un peuple (les bédouins d’Arabie) dont le tempérament et les coutumes expliquent la démarche. Le tempérament chicanier et belliqueux des nomades du désert eut aussi pour effet de générer de nombreux schismes au sein de l’islam et ce, dès les premiers temps. Et ces dissidences tenaient bien plus à des considérations politiques qu’à des divergences religieuses. Elles débutèrent dès que la question de la succession de Mahomet vint à se poser, c’est-à-dire juste après sa mort .
Dans un premier temps, on désigna le vieil Abou Bakr pour être le premier khalife. Il était l’un des beaux-pères de Mahomet et l’on savait qu’il n’en avait plus pour longtemps à vivre. Il fut le seul, parmi les dix premiers khalifes, à mourir de mort naturelle. Il ne régna en effet sur l’islam que deux courtes années et le problème de la succession n’était toujours pas réglé. Le rusé Omar - l’homme de l’ombre qui avait si habilement manipulé Mahomet pendant de nombreuses années et qui avait présenté la candidature du faible Abou Bakr - fit alors valoir ses droits au khalîfat.
Encore plus paradoxal que Mahomet, l’ancien esclave qui avait jadis été chargé de tuer le prophète était un monument de contradictions. Très violent et imbu de sa personnalité, il avait la « folie des grandeurs » mais aimait à afficher des goûts simples et des manières frugales. On trouvait déjà chez lui la préfiguration des qualités et des défauts des grands princes musulmans qui règneront sur l’empire arabe. Ses colères étaient terribles et l’on affirme qu’il avait battu à mort son propre fils qu’il accusait d’ivrognerie et d’immoralité. Ce personnage ambigu fut assassiné par un esclave chrétien d’origine persane, en l’an 644. Il n’avait régné sur l’islam que pendant dix ans.
Pour lui succéder, le parti des Qoraïchites parvint à faire élire Othmân. Il était le neveu d’Abou Sofiân, le plus implacable ennemi de Mahomet. Ce fut le début de la réaction espérée par les « Mounafikîn » (faux musulmans) qui, après avoir vainement tenté de détruire les effets des « révélations » de Mahomet, s’efforcèrent d’en atténuer les effets subversifs.
(Cliquer sur la carte pour l'afficher en grand)
Carte de l’expansion arabo-musulmane, de l’hégire jusqu’à la chute des Ommayyades (622 à 750 de notre ère).
Carte de l’expansion de l’islam du XIe siècle au XIIIe siècle.
Aujourd’hui, les dirigeants arabes se sont relancés dans une nouvelle guerre de conquêtes et ce, grâce aux revenus du pétrole. Ils veulent « islamiser » le monde et imposer la loi islamique à la terre entière. Il faut mettre un terme au projet insensé de ces fous furieux !
Le khalîfat d’Othmân se caractérisa donc par une véritable chasse à l’homme qui visait les plus fidèles partisans de Mahomet, ceux que l’on désignait sous le nom de « disciples du fils d’Abdallah » afin de ne pas prononcer « Mahomet », le nom détesté. Après les bains de sang ordonnés par le « prophète », vinrent les bains de sang ordonnés par ses successeurs. C’est sous le khâlifat d’Othmân que fut publiée la première édition du coran dit « officiel », une édition « épurée » et pour le moins curieuse (voir l'étude analytique) qui a subsisté jusqu’à nos jours. Ce khalîfe très peu « orthodoxe » fit adapter le coran à sa politique. C’est pour cette raison qu’il fit disparaître toutes les autres versions du « livre révélé ». Mais, curieusement, c’est l’édition supervisée par Othmân qui est devenue la version officielle et orthodoxe. Ce n’est pas là le moindre paradoxe de l’islam.
Les évènements se précipitèrent encore lorsqu’Ali, gendre de Mahomet, eut succédé à Othmân, ce dernier ayant été tué lors d’une révolte. C’était en l’an 656 et les « légitimistes » pavoisaient de nouveau. Le mari de Fatima allait assumer une fonction qui, selon eux, avait été usurpée jusque là. Mais Ali ne faisait pas l’unanimité chez les adeptes de la nouvelle religion. Déjà en 644, quand une « commission » de six sages avait été chargée de pourvoir au remplacement d’Omar, Ali avait été écarté au bénéfice d’Othmân. Selon ses adversaires, il représentait trop bien la tradition primitive de l’islam, laquelle était devenue incompatible avec la direction du nouvel empire arabe qui s’était constitué depuis la mort de Mahomet. Tout porte cependant à croire que cette opposition tenait bien plus à la volonté de préserver des privilèges acquis, des privilèges qu’Ali aurait pu compromettre. Car il était connu pour être proche des préoccupations des opprimés. Son principal rival fut Mo’âwiya, cousin d’Othmân et gouverneur de la Syrie .
Ce fut le début de l’affrontement des deux branches issues de la parenté de Mahomet, celle des Hachimites (branche dite « aînée ») et celle des Omayyades (branche cadette).
Les Ommayyades détenaient cependant la puissance effective dans le nouvel empire. C’est dans la province syrienne, dirigée par Mo’âwiyaj, qu’étaient concentrées les troupes musulmanes qui devaient s’élancer vers de nouvelles conquêtes et notamment vers les territoires sous contrôle byzantin. A Damas, un « esprit nouveau » commençait à s’affirmer chez les musulmans. Ils y avaient adopté les habitudes syriennes, notamment la consommation de vin et certains rites païens. Les anciens adversaires de l’islam avaient trouvé refuge dans ce pays et ils pouvaient y narguer les « docteurs de la foi » en toute impunité. Il n’était plus du tout au goût du jour de regarder les « compagnons du prophète » comme des être intouchables, presque sacrés.
Ali tenta dans un premier temps de sauver la face. Il triompha d’abord de Thalha et de Az-Zobaïr et ce, malgré qu’Aïcha, la jeune veuve de Mahomet (elle n'avait que six ans lors de son mariage avec le prophète...), se soit ralliée à leur cause. Quant à Mo’âwiya, il fut plus malin et proposa à Ali de se soumettre à l’arbitrage d’Odroh puis de renoncer lui-même à ses droits. Le khalife en titre, fut ainsi à l’origine de la défection du clan des « Khâridjites » (« sortants ») et de l’indignation de ses fidèles. Nombreux furent ceux qui refusèrent d’accepter sa démission : ils formeront le clan des Chiites et s’obstineront à voir en Ali le plus saint des hommes et le seul successeur légitime du prophète. Et lorsqu’il fut égorgé (par les Khâridjites si l’on en croit les Chiites), il sera élevé au rang de « martyr par excellence » du monde islamique.
Le guerre des clans était à son paroxysme. Les Qoraïchites firent assassiner les fils d’Ali, Hossein et Hassan, que Mahomet avait tenus sur ses genoux. On alla même jusqu’à faire égorger Ibn Zahir - le premier né des
Mohâdjirin - et l’on assiégea les fidèles réfugiés dans le temple de la Ka’ba où ils persistaient à vivre selon les préceptes du coran originel. Des machines de guerre furent utilisées pour pratiquer une brèche dans le sanctuaire. Ce qui fera écrire à Renan que : « ...ce fut un étrange scandale que ce dernier siège de la Mekke où l’on vit les musulmans de Syrie mettre le feu aux voiles de la Ka’ba et la faire crouler sous les pierres des balistes ».
L’islam primitif se termina donc par une guerre fratricide généralisée et par la mort du quatrième Khalife, le troisième a avoir été assassiné. L’islam dit « légaliste » venait de voir le jour avec la victoire de Mo’âwiya. Jamais une religion n’avait vu le jour dans un tel climat de haine, dans un tel bain de sang ! Où est donc cet « islam pacifique » dont on nous rabat les oreilles depuis quelques temps ? Où est le fameux « âge d’or » des musulmans ?
Schismes et sectes
De leur côté, les musulmans chiites se mirent à prédire qu’un « sauveur » viendrait venger les vrais disciples de Mahomet, balayer l’ordre social établi par les renégats, détruire le mal et rétablir le bien. Il en est résulté que l’islam chiite est devenue la « religion des opprimés de l’islam » et que presque toutes les grandes révoltes du monde musulman se sont confondues avec celle du chiisme. Jusqu’à ce qu’un certain ayatollah Khomeyni ne vienne bouleverser les données du problème en faisant du chiisme iranien une religion opprimante, à l’instar des autres branches de l’islam.
Les rivalités qui préexistaient dans le monde arabe - et qui trouvèrent un exutoire dans l’islam - furent à l’origine des nombres sectes islamiques qui virent le jour dès le VIIe siècle. Le Chiisme fut lui-même sujet à des fractionnements et des dissidences qui reflétaient le caractère tribal de la société musulmane. Pas plus que le christianisme, l’islam n’a jamais été monolithique. C’est un conglomérat de communautés qui se réclament du coran mais qui en font des interprétations parfois très différentes les unes des autres.
En 683, après l’écrasement de la révolte de Mokhtar en faveur de Muhammad ibn al-Hanafiya - fils d’Ali - les chiites se divisèrent en plusieurs groupes sans avoir su se mettre d’accord sur la personnalité de leur khalife. Une faction prit pour chef Abou Hâchim - fils de Muhammad ibn al-Hanafiya - mais éclata en une infinité de groupuscules après la mort de cet arrière-petit-fils de Mahomet. L’une de ces sectes se structura autour d’un descendant d’Al-Abbâs qui était l’un des oncles du « prophète ». Elle sera au cœur de la révolte abbasside qui mettra fin à la suprématie des khalifes omayyades. Cependant, la révolution abbasside - après avoir rétabli un semblant d’égalité entre les musulmans - ne parvint pas à imposer aux croyants les principes qui avaient été à la base de la dissidence chiite. Les chefs Abbassides eurent tôt fait de retomber dans les mêmes errements que leurs prédécesseurs.
Les autres factions chiites se replièrent sur elles-mêmes pour s’ériger à nouveau en « parti des opprimés ». Il en résulta, de leur part, une vision pessimiste du monde avec, pour conséquence, l’élévation de la souffrance en tant que valeur libératrice. Le culte du martyr islamique allait se développer autour de ce concept. Les musulmans chiites se mirent à vénérer les tombes de leurs premiers martyrs, Ali et ses fils. Le gendre devint pour eux une sorte de christ cependant que son épouse Fatima - fille de Mahomet - se muait en une sorte de « sainte vierge » à la mode islamique. La mort d’Ali fut présentée aux fidèles comme une sorte de « passion » visant à libérer le monde (arabe).
Sous le règne des khalifes abbassides, le chiisme se divisa en différentes branches, les unes modérées, les autres carrément extrémistes. Les Duodécimains, qui acceptèrent l’autorité d’une douzaine imâms, finirent par disparaître vers l’an 850. Les Ismaïliens, pour leur part, s’arrêtèrent au septième imâm, à savoir Ismaïl (fils de Ja’far), qui fut écarté pour ses tendances par trop révolutionnaires. Quand aux Zaïdites, ils remplaçaient le cinquième imâm par Zaïd (mort en 743), petit-fils d’Al-Hossaïn. On notera que les Ismaïliens dénoncèrent, avec une virulence inconnue jusqu’alors, le mode de vie des classes dominantes. C’est ce qui leur permit de cristalliser le mécontentement des petites gens et des opprimés.
Considérée par certains historiens comme une « minorité idéologique créatrice », la secte des Ismaïliens s’appuyait sur une grande cohésion mais aussi sur les aspects indéniablement ésotériques de sa doctrine religieuse. C'est ainsi qu'ils adoptèrent le « principe de l’émanation du monde, produit par un intellect et une âme universels, eux-mêmes créés par dieu ». Pour eux, la « révélation » a suivi un processus ascensionnel avec sept « parleurs » (Adam, Noé, Abraham, Moïse, Jésus, Mahomet et le madhî) et sept « silencieux » ou « interprètes des parleurs ». Il en résulte que pour ces musulmans, Mahomet - dont Ali fut le « silencieux » - n’est plus le « sceau des prophètes ».
C’est sous le khalîfat des Fatimides que l’on verra apparaître un régime politico-religieux découlant de la doctrine des Ismaïliens. A partir de cette époque, on verra apparaître toutes sortes de sectes musulmanes se rattachant à l’Ismaïlisme, comme les Druzes de Syrie et du Liban, les Nizaris ou « Haschîchiya » (amateurs de hachisch, nom qui, par déformation, donnera « Assassins » en français) également en Syrie et au Liban, ou encore les Mosta’liens d’Inde et d’Afrique orientale.
L’éclatement de l’islam en une multitude de sectes et sous-sectes joua, sans nul doute, un rôle dans l’affaiblissement du grand empire arabo-musulman qui s’était constitué dans la foulée des campagnes menées par Mahomet et ses successeurs immédiats. Mais ce rôle ne fut pas essentiel. En fait, l’islam était loin d’être la religion « universelle » que vantaient ses zélateurs.
L’empire musulman recouvrait une mosaïque de peuples qui étaient très différents les uns des autres, qu’il s’agisse de leurs origines ethniques, de leur culture ou de leur langue. Ce qui n’alla pas sans poser de nombreux problèmes pour la mise en application d’une shar’îa dont les principes fondamentaux, typiquement arabes, heurtaient les peuples conquis. En outre, ces principes demeuraient flous et incertains. Les classes dirigeantes musulmanes prirent très tôt l’habitude d’adapter la loi coranique selon leur bon vouloir ou les nécessités du moment cependant que la promiscuité qui existait - en vertu de l’omma - entre milieux religieux et politiques, ne pouvait que susciter des désordres résultant des « fermentations religieuses » et des inévitables ambitions personnelles et tribales.
Chez les musulmans sunnites, moins dogmatiques que les chiites, la grande diversité de la « sunna » - base de la loi non écrite (loi coutumière se transmettant de façon orale) - autorisait de nombreuses interprétations. Alliées à une structure interne relativement libérale et sans clergé, ces possibilités d’interprétation de la loi coranique permettaient aux communautés sunnites d’échapper aux dissidences qui secouaient le monde chiite. Il en résulta que chez les sunnites, religion et pouvoir politique devinrent rapidement indissociables. C’est la consécration du principe de l’omma qui fait que, aujourd’hui encore, la notion d’ « état laïque » est totalement étrangère à la mentalité musulmane. Pour un musulman, la religion s’impose à l’Etat et l’Etat protège la religion (36).
Les Arabes étaient peu versés dans l’art de la peinture (un bédouin ne s’encombre pas d’objets inutiles et fragiles) mais excellaient dans celui de la poésie. L’imagerie datant de l’époque mahométane est presque exclusivement composée de miniatures et d’enluminures. La culture arabe était purement orale, c’est une culture du « verbe », comme celle des Israélites. On ne connaît pas de portrait de Mahomet dont on disait qu’il n’était ni grand, ni petit, ni gros, ni mince. Ses cheveux n’étaient ni trop crépus, ni trop ondulés. Son visage n’était ni trop maigre, ni trop en chair, avec des yeux noirs et de longs cils. Il avait la peau blanche légèrement rosâtre. Ses mains et ses pieds étaient charnus. C’était donc un homme très quelconque, sans signes physiques particuliers. Cette description (selon son disciple Omar) ne fait aucune allusion au port de la barbe, laquelle était pourtant fréquente, à son époque, chez les hommes d’origine sémitique.
Un cavalier arabe de la « grande époque », celle des conquêtes arabo-musulmane. C’est le dessin qui orne la couverture de l’une des éditions du livre de René Kalisky : L’islam, origine et essor du monde arabe (1968 aux Ed. Gérard et 1987 aux Ed. Marabout). Cet excellent livre se fonde sur les travaux des spécialistes du monde arabe et de l’islam : Dominique Sourdel, henry Sérouya, Philip K. Hitti, Maxime Rodinson, René Grousset, Eric Rouleau, Raymond Charles, Jean-Pierre Alem, Jean et Simone Lacouture, Edouard Montet, Georges Marçais, Benoist Méchin, André Chouraqui, Robert Mantran, Pierre Bloch, Hassan Riad, Hélène Carrère d’Encausse et Vincent Monteil.
généalogie des sectes
La généalogie des sectes musulmanes d’après le livre de René Kalisky (L’Islam : origine et essor du monde arabe - 1968).
Religion, communauté et politique
L’Européen qui ne parvient pas à comprendre les principes qui régissent l’oumma (ou « omma ») ne peut pas comprendre la mentalité musulmane et ne peut, de ce fait, en contrecarrer les effets.
En effet, si, dans les pays musulmans, l’islam se confond avec l’Etat (39), la société musulmane elle-même possède - du moins en apparence -les caractères d’une théocratie laïque. Le Khalife - qui peut être le roi d’un pays musulman, comme au Maroc - est le successeur du prophète et, en tant que tel, c’est lui - et personne d’autre - qui détient le pouvoir exécutif. Il le tient « de dieu » comme les anciens monarques « de droit divin » qui régnèrent sur l’Europe. Mais si les Européens sont parvenus à abolir cette forme de pouvoir dans le courant du XIXe siècle, le monde islamique y est demeuré profondément attaché. Le khalîfe est le délégué de dieu sur terre, il parle en son nom et dirige en son nom. Et il n’est pas question, pour un « croyant », de remettre ce dogme en question.
Entre l’Europe démocratique et laïque, d’une part, et le monde musulman imprégné de cette vision théocratique du monde, d’autre part, le fossé s’est agrandi d’années en années et il est quasiment impossible de le combler. L’Européen ne vit plus, depuis belle lurette, sous la férule d’une loi intangible et irrévocable qui aurait été dictée par un être suprême, invisible et inconnaissable. Une loi qui vaut tant pour le spirituel que pour le séculier. Le musulman, lui, accepte toujours cette façon de voir les choses. Et il n’est que très rarement disposé à se remettre en question. Pour qu’un musulman accepte de « discuter » ou de reconsidérer ses positions, il faut qu’il ait été coupé de sa communauté et de sa famille. Sinon, les contraintes exercées par son entourage l’empêchent de faire intervenir son libre-arbitre et de s’exprimer en tant qu’individu.
L’Européen vit et s’organise en fonction de lui-même et de ses proches. Le musulman vit et s’organise en fonction de l'ensemble de sa communauté. C’est un comportement social qui se rapproche de celui des Japonais, ceux-çi étant cependant tournés vers le futur et peu enclins à regarder hors de leurs frontières tandis que les musulmans sont tournés vers le passé et considèrent leur communauté mondialement, hors notion de frontières.
En terre d’islam, le devoir religieux des chefs constitue une fin en soi. Et elle renferme tout ce qui peut être accompli en faveur et au nom de l’islam, considéré à la fois comme religion et comme système sociopolitique. Dans un tel contexte, le khalîfe conquiert, défend et administre au nom de l’islam et du coran. Ce système s’appuie cependant sur des généralités de principe, non sur des règles stables. C’est un système autoritaire et foncièrement anti-démocratique. Il n’y a personne entre le Khâlife et ses sujets, hormis des hommes à sa dévotion (policiers, militaires, juges,...) qui sont chargés d’appliquer la sharî’a en son nom et au nom d’Allah. En terre d’islam, tout homme qui est censé avoir une connaissance suffisante de la « Loi » peut remplir n’importe quelle fonction politique, administrative ou judiciaire. C’est la suprématie absolue de l’enseignement coranique sur toutes les autres formes d’éducation. Et c’est pour cela que, dans de nombreux pays musulmans, on ne dispense que l’enseignement coranique. C’est là une source supplémentaire de fracture entre le monde occidental - ouvert sur toutes les connaissances - et le monde musulman obstinément hostile à toute connaissance qui n’est pas conforme à la lettre du coran.
Rappelons cependant que dans l’islam originel, la communauté des croyants disposait d’un droit de regard vis-à-vis de la manière d’interpréter la loi coranique (40), même et surtout lorsque ces interprétations émanaient du khalîfe. Mais dès que la communauté commença à s’identifier à l’Etat -et vice-versa - le pouvoir du « commandeur des croyants » (amîr al-mominîn) échappa totalement au contrôle des fidèles. Aujourd’hui encore, le « chef » d’une communauté musulmane - autrement dit d’un Etat musulman - est d’abord celui qui dirige la prière mais aussi le chef religieux qui confère à ses armées la « baraka », le gage de la victoire.
Saddam Hussein et le colonel Kadhafi illustrent bien ce rôle. Et d’une certaine manière, Ussama ben Laden remplit exactement le même rôle vis-à-vis de sa « communauté ». Ce qui le différencie d’un Saddam Hussein ou d’un Kadhafi, c’est que sa communauté est dispersée un peu partout dans le monde au lieu d’être concentrée sur un territoire déterminée. C’est une communauté faite de mécontents, d’aigris, de déracinés et de fanatiques religieux. C’est une diaspora musulmane qui s’est cristallisée autour d’un homme en qui elle a cru se reconnaître. Ben Laden est le khâlife d’une communauté qui se nomme « al Qaïda » (la solide base) et il se comporte bel et bien comme tel.
Comme les khalîfes de l’ancien empire arabo-musulman, les khalîfes modernes délèguent leurs pouvoirs - en tout ou en partie - à des subordonnés. C’est ainsi que l’imâm est chargé de diriger la prière au nom du khalîfe, que l’amîr dirige les armées tandis que le vizir dirige le gouvernement, toujours au nom du khalîfe.
Cette délégation de pouvoirs a entraîné l’apparition d’une hiérarchie politique, militaire et sociale qui va à l’encontre des principes de l’islam originel. Elle a aussi été à l’origine de très nombreux coups d’Etat, notamment de la part des amîrs qui ne se contentaient pas toujours de mener la « djihad » (guerre sainte) au nom du khalîfe. Quand ils rentraient victorieux, il leur arrivait souvent d’exploiter leur prestige à des fins strictement personnelles. De ce fait, les régimes islamiques ont souvent été des régimes instables, secoués par des luttes intestines et des révolutions de palais.
Il résulte de tout cela que l’omma - qui constitue le fondement de la société musulmane - est un principe erroné aux effets pervers. Il induit inévitablement un type de gouvernement antidémocratique, rarement efficace et généralement instable. Pour avoir quelques chances de survie, un pouvoir politique inspiré par l’islam ne peut être que dictatorial et despotique. C’est le cas pour l’Arabie saoudite et, dans une moindre mesure, pour le Maroc. L’exemple le plus caricatural que l’on puisse citer est celui du régime des talibans, en Aghanistan. Il avait réuni, en quelques années tous les défauts, toutes les tares qu’un régime islamique « pur et dur » pouvait engendrer. C’est pourtant ce genre de régime que les « fous d’Allah » (notamment ceux qui se sont ralliés à ben Laden) voudraient imposer au monde entier. C’est de la folie à l’état pur !
Comme le faisait remarquer l’auteur d’un excellent article paru dans « L’Express », il peut paraître étonnant de constater que bon nombre de recrues du réseau « al Qaïda » sont nés dans des pays d’Europe occidentale, donc relativement démocratiques. Ils ont fait des études et sont parfois détenteurs de diplômes délivrés par l’enseignement supérieur ou universitaire. Ils n’en sont pourtant pas moins de redoutables activistes et des fanatiques extrêmement dangereux. Cependant, l’analyste politique qui connaît bien le coran et l’islam ne s’étonnera nullement de cela. Déracinés, incapables de s’insérer dans un contexte socio-culturel (et socio-politique) qui est en totale contradiction avec les traditions que leur communauté leur a inculqué et persiste à entretenir hors des limites du monde musulman - ils finissent par s’en remettre à des orientations politico-religieuses qui ne sont pas sans rappeler celles des chiites des premiers temps. C’est une sorte de contestation globale de la société, une vision anarchique qui s’insère dans un schéma religieux à la fois irrationnel, anachronique et empreint de « don quichotisme ». C’est une sorte de « quête du graal » à la mode arabe, une fuite en avant teintée d’une sorte de « romantisme islamique » qui s’imprègne des « épopées » de la grande époque des conquêtes arabo-musulmanes.
C’est aussi stupide que de vouloir refaçonner l’Europe en s’inspirant du modèle napoléonien ou des principes énoncés par Charlemagne ou Charles-Quint !
C’est surtout la preuve d’une incapacité à s’adapter et à évoluer qui est propre aux adeptes de l'islam. Et s’il est vrai que la politique dite d’ « intégration » qui a été menée jusqu’à ce jour par les pays européens n’est pas un modèle du genre, il faut aussi reconnaître que nombreux, très nombreux, sont les musulmans qui refusent de s’intégrer, autrement dit de vivre en Europe selon les us et coutumes des Européens. Ils veulent vivre en Europe, ils veulent profiter de l’Europe mais ils ne veulent pas de nos lois et de nos coutumes. Ils s’enferment dans leurs ghettos et rêvent d’une Europe « islamisée » où la sharî’a remplacerait nos codes civils et pénaux, une Europe où l’Arabe serait devenu une langue officielle et où les minarets des mosquées domineraient les clochers des cathédrales.
Dans certains pays islamisés, la confusion entre la religion et la vie courante est telle que des mosquées sont intégrées dans les lieux de travail. C’est le cas sur cette photo où l ,on remarque qu ,une mosquée a été construite à l’intérieur même d’une raffinerie.
Islam démocratique : l'eau déshydratée ?
L’islam, étant donné sa nature, est-elle une religion résolument et définitivement compatible avec la notion de démocratie ? Pour le savoir, cherchons plutôt la réponse à la question suivante : depuis la mort de mahomet en 632, a-t-il existé une nation régie par l’islam et qui se soit dotée d’un système politique authentiquement démocratique ? La réponse à cette question est, hélas : non. Ce qui implique une réponse identiquement négative à la première question : non, l'islam n'est pas compatible avec la notion de démocratie, l'islam démocratique n'est pas l'islam, c'est une notion abstraite qui ne peut correspondre à AUCUNE réalité, tout comme l'eau déshydratée n'est pas de l'eau et ne correspond qu'a... du rien, de l'inexistant. On pourra objecter que le catholicisme n'est pas non plus une démocratie. En effet, c'est une dictature puisque les catholiques n'élisent ni les prêtres, ni les cardinaux, et encore moins le pape, mais c'est une dictature SANS POUVOIR, ni politique ni juridique, une « dictature inoffensive », qui n'a aucune force de loi. Tout au contraire, comme nous le verrons au chapitre suivant, les régimes spécifiquement islamiques sont TOUS des dictatures, au sens strict du terme, qui font des lois et les appliquent par la violence.
Quelques pays d’Afrique du Nord ont bien tenté d’associer l’islam à une certaine forme de socialisme « non marxiste » (ou « socialisme arabe ») mais la plupart de ces tentatives ont été vouées à l’échec du fait de l’aversion que les autorités musulmanes affichent vis-à-vis des principes démocratiques. Et selon une « coutume » typiquement musulmane, les dirigeants politiques qui ont tenté de « socialiser » l’islam ont été assassinés ou ont été l’objet de tentatives d’assassinat. Ce fut le cas en Egypte, pour Nasser et ses successeurs (dont Anouar el-Sadate). Ce fut également le cas dans de nombreux autres pays islamisés (en Afrique et en Asie).
Les chefs religieux musulmans, bornés et fanatiques, sont incapables de se soumettre à la loi des urnes et aux décisions prises par des instances démocratiques. Ils ne connaissent que la loi du couteau et de la bombe !
Actuellement, les seuls nations « islamisantes » qui parviennent encore à échapper plus ou moins à la dictature des « religieux » sont la Libye du colonel Kadhafi et la Tunisie du général Ben Ali. Cependant, pour que la paix puisse y régner, il a été nécessaire d’y instaurer un régime « fort » et, de ce fait, non démocratique. On constate donc que l’islam s’oppose toujours à la démocratie, que les religieux soient ou ne soient pas au pouvoir. S’ils sont au pouvoir (ou s’ils tirent les ficelles du pouvoir, comme en Arabie saoudite), ils instaurent une dictature religieuse. S’ils ne sont pas au pouvoir, ils pèsent - d’une manière ou d’une autre - sur l’exercice du pouvoir.
L’exemple de la Tunisie est édifiant car cet ancien protectorat français a toujours tenté de se comporter en nation démocratique et ce, malgré les pressions exercées par les autorités musulmanes. Lorsqu’il a accédé démocratiquement au pouvoir, le 2 octobre 1987, le général Zine el-Abidine Ben Ali était sans nul doute animé des meilleures intentions. Mais il savait aussi qu’il allait devoir maintenir un équilibre difficile dans son tout petit pays coincé entre la poudrière algérienne et le régime militaire libyen. Après la « période Bourguiba », il allait devoir sécuriser un pays vivant essentiellement du tourisme et qui ne pouvait pas se permettre, sous peine de graves déboires économiques, de se laisser contaminer par la peste islamique, déjà bien présente en Algérie.
On sait que le général Ben Ali, qui avait d’abord été nommé premier ministre, avait pris la décision de destituer « en douceur » le vieux leader Habib Bourguiba. En vertu de l’article 57 de la constitution tunisienne, et sur avis de sept médecins (nommés par le Procureur général de la république), l’état d’« empêchement absolu » avait été constaté chez ce vieux chef d’Etat dont la santé mentale était devenue défaillante.
Et dès 1987, le régime tunisien s’était courageusement engagé dans une épreuve de force contre les islamistes qui rêvaient de mettre le pays à feu et à sang. A ce jour, le « système Ben Ali » a parfaitement fonctionné et la petite Tunisie demeure l’un des très rares pays musulmans que l’on puisse encore visiter sans craindre pour sa vie (mis à part l’unique attentat meurtrier de Djerba).
Le général Ben Ali, président de la république tunisienne depuis novembre 1987.
Bien évidemment, l’instauration d’une « régime fort » ne va pas sans dérives et sans abus. Mais dans le cas de la Tunisie, ces inconvénients sont bien peu de choses à côté de ce qui se passerait dans ce pays si les intégristes musulmans parvenaient à infiltrer le pouvoir. C’est ce que les « droit-de-l’hommistes » ne peuvent ou ne veulent pas comprendre. Ils ne veulent pas admettre que la démocratie « à l’européenne » n’est pas concevable dans un pays où la religion musulmane est prépondérante et persistent à brandir des « droits de l’homme » que nous avons déjà bien du mal à faire respecter dans les pays du bloc occidental !
Le général Ben Ali n’a rien d’un ogre. C’est un homme volontiers jovial qui ne renie ni sa culture maghrébine ni sa volonté de maintenir une réelle ouverture vers l’Occident. A sa décharge, il faut aussi observer que la Tunisie n’était déjà pas strictement « démocratique » à l’époque où Bourguiba en était le président. Ben Ali a hérité d’une situation plus que délicate qu’il gère plutôt bien. Pour la Tunisie - compte tenu de la situation que l’on connaît et qui est imputable aux musulmans « réformistes » - Zine el-Abidine Ben Ali est un bon chef d’Etat. C’est en tous cas très certainement le moins mauvais de tous ceux qui dirigent une nation islamisée.
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Sur cette carte du Maghreb, on peut juger de la situation inconfortable qui est celle de la Tunisie, petit pays sans grandes ressources qui jouxte la poudrière algérienne. Fort heureusement, la situation est stable en Libye grâce au régime « fort » du colonel Kadhafi. Au Maroc, la situation se dégrade lentement mais sûrement par le fait de la pression intégriste. Idem en Egypte. Le bloc Libye-Tunisie empêche, depuis plus de vingt ans, que la contamination intégriste se propage à l’ensemble de l’Afrique du Nord. Mais, fort curieusement, les pays occidentaux (USA, Grande Bretagne, France,...) n’ont pas cessé de manœuvrer en vue de déstabiliser les régimes libyens et tunisiens. Vous avez dit bizarre ?
Au sud du Maghreb, les pays de la zone saharienne sont très largement islamisés et fortement contaminés par l’islam « pur et dur ».
Dans le cas des anciennes possessions françaises d’Afrique du Nord (Algérie et protectorats du Maroc et de Tunisie), on ne peut que déplorer l’influence nocive que les milieux politiques français ont pu exercer (et exercent encore) dans ces pays. Elle résulte essentiellement d’une méconnaissance profonde de la réalité islamique. Comme tous les Occidentaux, les Français qui méconnaissent l’islam ont tendance à considérer les choses « à l’européenne » et non « à l’orientale ». D’où les graves erreurs politiques qui ont été commises jadis et que d’aucuns persistent à commettre actuellement. Au risque de nous répéter, nous réaffirmons haut et fort que la démocratie « à l’occidentale » sera inapplicable dans les pays islamisés aussi longtemps que le coran demeurera la base de l’enseignement et le fondement de la société.
L’enseignement coranique, insistons bien sur ce point, relève du lavage de cerveau et du bourrage de crâne. Ceux et celles qui ont été soumis à cet enseignement dès leur plus jeune âge deviennent incapables de juger par eux-mêmes, de se remettre en cause et de remettre en cause le système qui leur est imposé. Ils sont à la fois inaptes à la démocratie et prédisposés au fanatisme.
Un jour, un Tunisien résidant en France se plaignait du fait que, selon lui, la moitié des Tunisiens (de Tunisie) surveillait l’autre moitié. Mais il oubliait de dire que c’est ce qui se passe dans TOUTES les communautés musulmanes !
Les communautés musulmanes régies par l’oumma sont ainsi faites que chacun y surveille les faits et gestes des autres. La vie privée, au sens strict du terme, n’existe pas chez les musulmans car la « communauté des croyants» s’arroge le droit de juger le comportement de ceux et de celles qui en font partie ou qui sont supposés devoir en faire partie.
Ce qui fait la différence entre la Tunisie et d’autres pays islamisés, c’est qu’en Tunisie on va « cafarder » auprès de la police tandis qu’ailleurs on va « cafarder » chez les imams, chez les ayatollahs ou chez les talibans. En Tunisie, ce système de délation peut envoyer un homme (ou une femme) en prison mais ailleurs il est à l’origine de meurtres perpétrés au nom de la charia. A votre avis, quel est le moins mauvais des deux systèmes ? Car c'est bien en terme de "moins mauvais" qu'il faut raisonner, et non en terme de "meilleur" comme le font les occidentaux, chrétiens naïfs ou droits-de-l'hommistes utopistes, qui n'ont jamais ouvert un coran de leur vie.
Le régime libyen est finalement assez proche de celui qui a été instauré en Tunisie et ce, même si la personnalité du colonel Kadhafi est très différente de celle du général Ben Ali. Dans les deux cas, il s’agit d’un « socialisme à la mode islamique », d’un socialisme « non marxiste » qui n’a que peu de ressemblances avec les formes européennes de socialisme, du moins dans la forme extérieure. Car sur le fond, le principe « socioéconomique » n’est pas très éloigné de ce qu’il pouvait être dans les pays de l’ancien bloc communiste. Le socialisme arabe a pour but de contrôler l’économie selon un mode « dirigiste » (non capitaliste), de donner du travail au plus grand nombre, de résorber le paupérisme, de promouvoir une éducation indépendante et accessible à tous (et à toutes) mais aussi, bien évidemment, d’endiguer l’obscurantisme islamique. Le socialisme arabe est donc une véritable forme de socialisme mais adaptée au contexte dans lequel il est obligé d’évoluer.
Notons que les Etats-Unis, pays dont les dirigeants sont allergiques à toutes les formes de socialisme, ont toujours tenté de faire échec au socialisme arabe. Ils ont financé de nombreuses actions terroristes visant les dirigeants des Etats musulmans laïques et surtout de ceux qui avaient eu le courage de nationaliser des secteurs économiques autrefois contrôlés par le capitalisme occidental (comme le pétrole libyen). Les dirigeants américains persistent dans cette politique inconséquentes qui a contribué à affaiblir les régimes les plus stables (et les moins ignobles) au profit des régimes typiquement islamiques. On sait ce qu’il advient de leur intervention injustifiée (et injustifiable) en Iraq et de leur volonté de faire tomber le régime laïque de Syrie(de même inspiration que celui qui régnait en Iraq). Américains et Britanniques ont ouvert toute grande la boîte de Pandore. Ils ont libéré les démons qui s’y trouvaient enfermés et, à présent qu’ils sont se sont enlisés dans le bourbier mésopotamien, ils voudraient que le reste du monde vole à leur secours !
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L’Afrique sahélienne, située juste au Sud du Maghreb, a subi très tôt les effets de la contamination musulmane. L’islam y a été importé par les esclavagistes musulmans et imposé aux populations autochtones selon les lois coraniques qui autorisent l’élimination physique des « idolâtres » et des « mécréants » qui refusent de se convertir. C’est à partir de cette région d’Afrique que l’islamisation s’est poursuivie peu à peu vers les pays d’Afrique noire. Le faible taux d’alphabétisation et la pauvreté des populations africaines facilite la pénétration d’une religion musulmane qui se présente comme « libératrice » et s’impose par une démagogie grossière. La méthode est la même dans d’autres parties du monde, notamment en Asie.
Il est à espérer que les pays de l’Union européenne refuseront de s’associer, de quelque façon que ce soit, aux actions de guerre menées par las anglo-américains au Moyen-Orient. Que Bush et Blair paient la facture. Nous, nous n’avons rien à voir dans ce merdier (voir ce qui est dit par ailleurs à ce propos) !
Nous devons aussi nous garder de nous poser en « donneurs de leçons » vis-à-vis de régimes politiques qui, sans être parfaits (les nôtres ne le sont pas non plus, loin s’en faut), demeurent des remparts contre la propagation du fascisme islamique. Nous devrions, au contraire, les assurer de notre appui et les aider au mieux dans leur difficile mission. C’est le cas pour la Tunisie du général Ben Ali mais c’est aussi le cas pour la Russie qui s’efforce d’endiguer la pénétration islamique qui se développe depuis sa base de Tchétchénie.
Balayons devant notre porte avent de prétendre faire le ménage chez nos voisins et partout dans le monde. C’est aussi et surtout ce que devraient faire les Anglo-américains : reconsidérer le fondement de leur politique étrangère et cesser de pratiquer une politique purement opportuniste et mercantile qui ne considère que les profits à très court terme en négligeant les considérations humaines et les constantes historiques et géopolitiques.
Cette photo a quelque chose de prémonitoire. Ces sont les duettistes Bush-Blair faisant leurs adieux... à la politique ! Les dirigeants américains et Britanniques se sont souvent comportés de façon irresponsable en soutenant des régimes antidémocratiques très dangereux (Arabie saoudite, Pakistan,.) et en luttant, à l’inverse, contre des régimes qui ne menaçaient en rien la paix dans le monde mais qui avaient eu le tort de déplaire au grand capitalisme international. Le prétendu « axe du mal » n’est qu’un leurre inventé par l’administration américaine conservatrice pour duper l’opinion publique. L’inconséquence de Bush et de Blair n’a fait que renforcer le véritable axe du mal, celui qui passe par Riyad, la Mekke et Médine.