Introduction
Histoire d’Israël et des empires gentils, depuis la captivité, en relation avec
Jérusalem
Zacharie s’occupe davantage que les deux autres prophètes venant après la
captivité, des empires des gentils, sous le joug desquels les Juifs se
trouvaient placés, et de l’établissement, dans sa perfection, du système
glorieux qui devrait accompagner la présence du Messie ; d’un autre côté, il
nous présente le rejet de ce Messie par le résidu ramené de la captivité ;
ensuite, l’état de misère et d’incrédulité dans lequel le peuple serait laissé,
et par lequel il serait enfin publiquement caractérisé, et, en dernier lieu, les
dernières attaques des ennemis de l’Éternel contre Israël, et particulièrement
celles dirigées contre Jérusalem. Il annonce la destruction de ces ennemis par
le jugement de Dieu, ainsi que la gloire et la sainteté du peuple, qui ferait
suite à sa délivrance par le bras de l’Éternel, qui dès lors serait glorifié et
exercerait le jugement par toute la terre. C’est l’histoire complète d’Israël et
des gentils dans leurs rapports avec Lui, depuis la captivité jusqu’à la fin, en
tant que cela se lie à Jérusalem, du rétablissement de laquelle le prophète
s’occupe particulièrement ; car, si la maison est l’idée dominante de toute la
prophétie d’Aggée, c’est Jérusalem qui est le point de départ dans celle de
Zacharie, quoique, dans le cours de la prophétie, le temple, et plus encore le
Messie, occupent le premier plan du tableau.
Date des prophéties de
Zacharie et d’Aggée
La date des prophéties de Zacharie est à peu près la même que celle des
prophéties d’Aggée : ces prophéties sont au nombre de deux, outre celle de
l’introduction ; dans Aggée il y en a quatre. [1:1] La première dans Zacharie
est d’un ou de deux mois seulement antérieure aux deux dernières d’Aggée, qui
ont été prononcées le même jour [(Agg. 2:10, 20)]. Or, à la date de la seconde
prophétie dans Zacharie (ch. 7 [v. 1]), le temple n’était pas achevé dans son
ensemble ; mais il était assez avancé pour servir de lieu de culte comme maison,
quoique la dédicace n’en fût pas encore célébrée [(Esdr. 6:15)].
Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1-17 — Intérêt de l’Éternel pour Jérusalem et jugement des empires des
nations
Ch. 1 v. 1-11 — Action des prophètes envers le peuple, et conduite des gentils
[1:4] L’Esprit de Dieu commence par une exhortation fondée sur les preuves
fournies par l’histoire du peuple, de la manière dont il était atteint par la
parole des prophètes. [1:6] Le déplaisir de l’Éternel, dont ces prophètes
n’avaient pas manqué d’avertir le peuple, avait porté des fruits ; [1:10] mais
maintenant Dieu prenait connaissance de la conduite des gentils, auxquels il
avait confié la puissance, [1:11] et qui, tout entiers à leurs aises, ne
s’inquiétaient pas de la misère et de la ruine du peuple de Dieu.
Ch. 1 v. 14-17 —
L’Éternel est jaloux pour Jérusalem et juge les nations qui l’oppriment
Mais l’Éternel s’intéresse à son peuple. [1:15] Il est indigné contre les
gentils qui sont à leur aise, [1:14] et ému d’une grande jalousie pour Jérusalem
; [1:16] il est revenu vers elle en miséricorde ; [1:17] la prospérité et
l’abondance seront la portion de son peuple. Ici, on peut remarquer que le
jugement de Babylone, déjà accompli, était en principe le jugement exécuté
contre l’oppresseur d’entre les gentils, contre le chef de l’empire, — de la
statue [(Dan. 2:37-38)] ; et la promesse de bénédiction s’étend à celle qui sera
la portion de Jérusalem, lorsque l’oppresseur sera finalement jugé.
Ch. 1 v. 8-11 — Les
empires dominant la terre après Nébucadnetsar
[1:8] Trois empires subsistaient encore aux yeux de l’Esprit ; [1:11] le monde
était tranquille sous l’autorité du second des quatre, ou du premier de ces
trois. Le cheval est, en général, le symbole de la divine énergie de
gouvernement sur la terre, et ici, dans les empires qui succèdent à celui de
Nebucadnetsar. [1:8] Outre celui qui se tient parmi les myrtes, il y en a trois.
Mais ils prennent, il me semble, plutôt le caractère des esprits administrateurs
providentiels de ces empires, que celui des empires eux-mêmes. Le cheval du
premier des trois a la même couleur que celui de l’homme qui se tenait parmi les
myrtes ; peut-être parce que Cyrus et les Perses avaient délivré et favorisé le
peuple de Dieu, ainsi que le fera dans sa grande puissance le Seigneur Jésus
lui-même.
Portée de la première
prophétie du livre
C’est donc là la portée de cette première portion de la prophétie. [1:6] En
premier lieu, le jugement déjà accompli sur Israël faisant voir la vertu de la
parole de l’Éternel, [1:16] et puis Dieu revenant à Jérusalem en consolation et
en bonté, [1:14] ému de jalousie pour elle [1:15] et indigné contre les nations
qui étaient à leur aise, tandis qu’elle était en ruine.
Gouvernement
providentiel de Dieu au-dessus de tout
La vision juge toute l’action des empires des nations, et montre que tout était
soumis au gouvernement providentiel de Dieu, qui s’enquérait de tout en faveur
de son peuple, et qui, portant ses regards jusqu’à la fin de ces temps des
gentils, annonçait la prospérité et la bénédiction de la ville de son élection.
Remarquez, en attendant, que Juda avait été provisoirement rendu aux privilèges
de son propre culte et à une position où il pouvait être prêt à recevoir le
Messie pour l’accomplissement des desseins de Dieu.
Ch. 1 v. 18-21 —
Puissance des empires opprimant Israël, et instruments pour les juger
[1:19] La vision, à la fin du chapitre, embrasse l’ensemble des empires qui
auront été en rapport avec Juda et Jérusalem, qui les auront opprimés jusqu’à
leur délivrance finale. [1:18] Les cornes sont les symboles des puissances,
[1:20] et les charpentiers (*) sont des instruments employés de Dieu pour les
briser. On remarquera, sans entrer dans les détails, qu’Israël est compris, au
verset 19, comme une partie de l’ensemble, à ce qu’il me paraît ; Ninive ayant
passé sous le joug de Babylone, et Israël étant assujetti comme il l’était aux
empires, tout est mis ensemble.
Chapitre 2
Vision du rétablissement dans les chap. 2-6, avec la responsabilité et la grâce
Depuis le chapitre deuxième jusqu’à la fin du sixième, l’Esprit présente les
circonstances, les principes et le résultat du rétablissement de Jérusalem et de
la maison, mais en montrant le jugement de ce qui était méchant et corrompu.
Chaque chapitre a un sujet distinct : une vision qui se détache de tout le
reste, tout en faisant une portion du tout. La responsabilité présente de
laquelle la bénédiction dépendait, et la grâce souveraine qui accomplirait
certainement tout, sont toutes les deux présentées, chacune à sa place.
Ch. 2 v. 1-5 —
Restauration complète de Jérusalem annoncée, de la part de l’Éternel
La restauration de Jérusalem est dépeinte au chapitre 2, d’une manière fort
remarquable et qui jette un grand jour sur la liaison déjà indiquée entre le
retour de la captivité de Babylone opéré par Cyrus, serviteur, homme juste venu
de l’Orient, et la délivrance accordée par la manifestation du Messie. [2:4]
Premièrement, la restauration pleine et entière de Jérusalem est annoncée. [2:5]
L’Éternel lui-même étant sa sauvegarde et assurant à ses habitants la prospérité
et la paix, Lui-même en serait la gloire en en faisant sa demeure. Il est facile
de comprendre quel encouragement une telle promesse, et un tel intérêt de la
part de l’Éternel pour Jérusalem serait à ces habitants, même si
l’accomplissement n’avait pas lieu au temps d’alors.
Ch. 2 v. 6-9 —
Délivrance du peuple de la captivité de Babylone
[2:6] L’Éternel appelle le peuple et l’invite à quitter le pays du Nord,
expression usitée pour la Chaldée, car il avait été dispersé aux quatre vents.
La captivité de Babylone était la vraie sentence de Lo-Ammi [(Os. 1:9)] ; comme
le retour, Babylone étant jugée, était les arrhes d’une meilleure délivrance de
ce qui représentera Babylone aux derniers jours. [2:7] Sion est délivrée de sa
captivité en Babylone. Or, si cela avait lieu jusqu’à un certain degré par le
moyen de Cyrus, ce n’était nullement le plein accomplissement des conseils de
Dieu. Le peuple était continûment assujetti à l’image et à l’inscription des
nations et il l’est encore. Aussi, d’une manière plus spéciale, les Juifs se
retrouveront assujettis à ce qui porte le caractère de Babylone et en seront
délivrés, mais ils le seront dans ces temps où l’Éternel se manifestera dans une
gloire qui n’admettra aucune résistance à sa volonté. [2:8] Après la gloire, il
enverra vers les nations qui ont pillé Israël. La gloire de l’Éternel paraîtra
et les ennemis de son peuple seront jugés ; car celui qui touche Israël, le
bien-aimé de l’Éternel, attire sur lui-même le jugement dans ce qu’il a de plus
précieux et de plus chéri. [2:9] Le jugement des nations légitime la parole de
Dieu adressée à Israël, son peuple.
Ch. 2 v. 10-13 —
Accomplissement final complet de la prophétie par l’Éternel
[2:10] La fille de Sion devait chanter de joie, car l’Éternel venait demeurer au
milieu d’elle. [2:11] Plusieurs nations viendraient et se joindraient à
l’Éternel dans ce jour-là ; elles seraient son peuple et il demeurerait au
milieu d’Israël. Alors la parole prophétique, dont l’accomplissement avait été
si longtemps suspendu qu’elle paraissait comme un rêve de la nuit, se
légitimerait à Israël par son plein accomplissement. [2:12] L’Éternel hériterait
Juda comme sa portion dans la Terre sainte, et choisirait Jérusalem. Époque
solennelle ! [2:13] Que toute chair se taise alors, car l’Éternel s’est levé de
la demeure de sa sainteté, pour accomplir tout le bon plaisir de sa volonté.
Pensée prophétique pour
la fin des temps, malgré un accomplissement partiel
On voit que, quelque grand que fût l’encouragement pour les Juifs dans ce
temps-là, la pensée de l’Esprit va, jusqu’à la fin des siècles, à la
manifestation de la gloire de l’Éternel, à la bénédiction de Jérusalem et de
toute la terre. Le retour de Babylone, déjà accompli historiquement, était
encore à venir comme vraie délivrance de Sion. Toute chair devait reconnaître
l’armée de l’Éternel. C’étaient des jugements qui arriveraient après la gloire.
Chapitre 3
Œuvre de Dieu en grâce et en puissance pour sauver et bénir Son peuple
Mais pour que Jérusalem (centre des voies de Dieu en Israël) fût ainsi rétablie
en bénédiction, quelque chose de plus que le simple exercice de la puissance de
Dieu était nécessaire. Le peuple était coupable et souillé ; comment, dans un
tel état, le placer dans la présence de Dieu et le revêtir de gloire ?
Cependant, il doit y être pour être béni : c’est l’histoire d’ailleurs de tout
pécheur. C’est cette question si importante, si essentielle, qui est résolue au
chapitre 3. [3:1] Joshua ou Josué, souverain sacrificateur, qui représente le
peuple (il ne s’agit pas ici d’intercéder, mais de répondre), se tient devant la
présence de l’Éternel, « devant l’ange de sa présence », c’est-à-dire devant
Dieu, comme il se manifestait en Israël dès le départ d’Horeb. Satan,
l’adversaire de la bénédiction du peuple de Dieu, se tenait là pour lui
résister. Comment y répondre ? Josué ne le pouvait pas : [3:3] il était vêtu de
vêtements sales. [3:2] C’est l’Éternel lui-même qui entreprend la cause de son
peuple à son insu, comme avec Balaam, et use de l’autorité divine contre son
adversaire. L’Éternel avait choisi Jérusalem, avait retiré le peuple comme un
tison du feu ; et Satan voulait l’y jeter de nouveau ! La volonté de l’Éternel
était de le sauver tout coupable et tout souillé qu’il fût. [3:3] Les souillures
cependant étaient là ; elles étaient insupportables à Dieu. [3:4] Mais Dieu
agissait en grâce, et, agissant ainsi, il doit ôter le péché de devant ses yeux,
par le fait même qu’il lui est insupportable, et non pas le pécheur. Il fait
cesser le péché de devant Lui ; il l’ôte, [3:5] et, revêtant Josué de nouveaux
vêtements (l’œuvre de Dieu est selon sa perfection), le fait sacrificateur dans
sa présence. C’est la position qu’aura Israël en justice et en service devant
Dieu. C’est un peuple de sacrificateurs, revêtu de la justice que son Dieu lui a
donnée. En cela, nous anticipons cette position d’une manière plus élevée et
céleste. Le verset 7 place Josué comme représentant du peuple sous la
responsabilité pour le temps présent. S’il était fidèle, il aurait une place
dans la présence du Dieu souverain. Le verset 8 le traite comme la figure de
Christ, ayant le peuple de sacrificateurs associé avec Lui dans la bénédiction
qui sera accomplie aux derniers jours. [3:9] La pierre du fondement posée devant
les yeux de Josué n’était qu’une faible image de cette vraie pierre, fondement
inébranlable de toute la bénédiction d’Israël, de tout le gouvernement de Dieu
sur la terre. L’Éternel lui-même lui imprime son vrai caractère. Il
représenterait les pensées de l’Éternel lui-même dans son gouvernement ; il
aurait, il serait plutôt le cachet de Dieu, et l’iniquité de la terre serait
définitivement ôtée par l’acte de Dieu, absolu, efficace et positif. Sur cette
pierre se trouverait aussi l’intelligence parfaite de Dieu ; les sept yeux y
seraient.
Expressions des yeux de
l’Éternel dans la Parole
J’ajouterai deux ou trois mots sur cette expression. En 2 Chron. 16 [(v. 9)],
nous trouvons les yeux de l’Éternel représentés comme parcourant toute la terre,
pour qu’il se montrât puissant en faveur de celui qui aurait le cœur intègre
devant Lui. C’est la fidélité de Dieu dans la connaissance qu’il prend de tout
dans ses voies de gouvernement. [3:9] Ses yeux se trouvent sur la pierre posée
en Sion. C’est là qu’est placé le siège de ce gouvernement, qui voit partout et
voit tout. Au verset 10 du chapitre suivant, ces yeux, qui voient tout, qui
parcourent la terre, se réjouiront, est-il dit, en voyant le plomb dans la main
de Zorobabel, c’est-à-dire la maison d’habitation de l’Éternel entièrement
achevée. Dans ce cas, ils ne sont pas présentés comme établis au siège du
gouvernement sur la terre ; mais, dans leur caractère de clairvoyance
universelle et active et dans cette activité providentielle, ils ne s’arrêtent
pas jusqu’à ce que les conseils de grâce de l’Éternel envers Jérusalem soient
accomplis, et alors ils se réjouiront. L’intelligence active de la Providence y
trouvera ses délices dans le but immanquable de la volonté de Dieu. Enfin, nous
retrouvons ces mêmes yeux (Apoc. 5 [v. 6]), dans l’Agneau élevé à la droite de
Dieu, qui va bientôt prendre son héritage de la terre. Ce sont les sept Esprits
de Dieu envoyés par toute la terre ; car le gouvernement est entre les mains de
l’Agneau, quoiqu’il ne l’ait pas encore exercé sur la terre, de laquelle il va
être mis en possession.
Règne du prince de paix
sur tous à Jérusalem
J’en reviens à notre chapitre. Lorsque le siège du gouvernement parfait de
l’Éternel sera établi à Jérusalem, et que l’iniquité de la terre d’Israël sera
ôtée, alors la paix sera pleinement établie ; [3:10] chacun se réjouira de la
paix de son voisin, et chacun sera voisin de cœur envers tous. C’est le prince
de paix qui y règne.
Toute la bénédiction
dépend de l’introduction de Christ
[3:8] Tout ceci dépend de l’introduction de Christ, le Germe. Ici, il n’est pas
présenté comme roi ; c’est de sa personne et de l’effet de son intervention
qu’il s’agit. Remarquez : la Parole ne dit pas que l’iniquité sera ôtée jusqu’à
ce que l’effet de l’œuvre de Christ soit appliqué par la foi en Lui, foi qui,
quant à Israël, dépend de la vue ; leur cœur aura été attiré à l’Éternel avant,
comme le résidu l’a été par l’œuvre de Jean Baptiste ; mais la paix qui découle
de ce que l’iniquité est ôtée, et la joie de la délivrance complète, viendront
après. Ils chanteront alors : « Un fils nous est né » [(És. 9:6)] .
Chapitre 4
Ch. 4 v. 1-3 — Lampe de la lumière parfaite de Dieu ici-bas
[4:1] Ensuite, Zacharie est comme réveillé par Dieu pour voir tout l’ordre
parfait de ce qu’il allait établir. Ici encore, la grâce présente fournit
l’occasion de la révélation des desseins ultérieurs de Dieu. [4:2] Le prophète
voit la lampe de la lumière de Dieu sur la terre, ordonnée dans toute sa
perfection. La lampe était une, mais elle avait sept branches. C’était l’unité
dans la perfection de coordonnance spirituelle, unité parfaite, développement
parfait dans cette unité. Chaque chose était à sa place comme moyen, [4:3] et
les deux sources de la grâce spirituelle qui nourrissait la lumière, étaient
placées chacune de son côté, pour entretenir la lumière qui brillait devant
l’Éternel. Ce sont, il me semble, la royauté et la sacrificature de Christ qui
maintiennent, par la puissance et la grâce spirituelles, la lumière parfaite de
l’ordre divin parmi les Juifs. [4:2] L’opération était divine, les tuyaux
étaient d’or ; la chose accordée, la grâce de l’Esprit, a sa figure dans l’huile
qui découlait ; le témoignage était maintenu dans cet ordre parfait.
Ch. 4 v. 4-10 —
Position d’Israël en rapport avec Dieu
Action de l’Esprit et de la providence divine au milieu du peuple
Mais premièrement, l’Esprit place Israël, au moment de la prophétie, dans une
position bien nette. [4:6] Ce n’était pas encore l’époque de l’exercice de la
puissance extérieure, ni de l’emploi de la force, de la part de l’Éternel, pour
l’établissement de sa gloire et de son culte au milieu de son peuple ; c’était
son Esprit qui agissait au milieu du résidu d’Israël, pour le mettre, s’il
l’écoutait, en rapport avec Lui moralement, l’amener à Lui rendre un culte qui
serait accepté de sa part, si, tout imparfait qu’il a dû être (puisque Israël
n’était pas rétabli par la puissance de Dieu, mais restait encore dans
l’esclavage), il était rendu en esprit et en vérité à Dieu, selon ce qu’il
accordait au peuple. Ensuite, la providence extérieure agissait en même temps
pour accomplir tout ce qui était nécessaire pour le maintien de ces relations
avec Dieu, que sa bonté avait établies pour Israël à la suite de sa chute et de
sa délivrance de Babylone par l’interposition providentielle de Dieu. [4:10] Les
sept yeux qui parcourent toute la terre verraient avec joie, [4:9] achevée par
les mains de Zorobabel, la maison où le résidu, revenu de la captivité, serait
en rapport avec Dieu.
État présent et
bénédiction future du peuple, mais sans gouvernement immédiat
Ceci dessine nettement la position du peuple et les deux ordres de choses mis
devant ses yeux par cette prophétie. [4:6] L’état présent était des rapports
établis souverainement avec Dieu par son Esprit, dans lesquels il tenait le
culte pour agréable, son Esprit étant au milieu des réchappés, tandis qu’il
agissait par la puissance providentielle pour assurer la bénédiction ; mais
point de gouvernement immédiat de la part de Dieu. Le gouvernement était laissé
entre les mains des gentils.
Ch. 4 v. 11-14 —
Établissement futur par Dieu de l’ordre parfait à Jérusalem
Ce qui était en perspective prophétiquement, était l’ordre parfait établi dans
Jérusalem comme vase de la lumière divine sur la terre, [4:14] maintenue par le
ministère des deux fils de l’huile : la royauté et la sacrificature, qui se
tenaient devant le Seigneur1 de toute la terre. Le Dieu d’Israël avait eu son
trône à Jérusalem. Le Dieu des cieux avait conféré la domination de toute la
terre au chef des gentils [(Dan. 2:37-38)]. Maintenant, le Seigneur (*) de toute
la terre établirait l’ordre terrestre, selon sa volonté, à Jérusalem, et y
maintiendrait la lumière divine, par la royauté sacerdotale, dans sa présence.
1 Ici «Adon».
Chapitre 5
Ch. 5 v. 1-4 — Jugement des méchants aux derniers jours
Le chapitre 5 nous parle de l’autre face du tableau, c’est-à-dire du jugement
des méchants qui se trouvent en Israël aux derniers jours. [5:2] Le prophète
voit un vaste rouleau de livre [5:3] rempli de malédictions pour les méchants,
pour ceux qui péchaient contre leurs voisins et contre le nom de l’Éternel,
[5:4] afin qu’ils fussent retranchés ainsi que leurs maisons.
Ch. 5 v. 5-11 — Le
peuple est mis dans sa vraie position, à Babylone
[5:11] Ensuite, le peuple, comme corps, est placé dans sa vraie position ; ce
qui s’appelait Jérusalem, Israël et peuple de Dieu, appartenait réellement à
Babylone. Dieu, par sa puissante providence, le prend et le place sur sa vraie
base, et sa maison est bâtie dans le pays de Shinhar. Son caractère babylonien
est pleinement mis en évidence par sa position.
Chapitre 6
Ch. 6 v. 1-8 — Action des instruments venant de Dieu en gouvernement
6.1.1 - [Gouvernement de Dieu en providence sur les monarchies dominant la terre
Au chapitre 6, les quatre monarchies nous sont montrées autrement que comme
l’expression du gouvernement immédiat de Dieu, ou seulement du gouvernement de
l’homme. Nous avons vu que la puissance avait été confiée à l’homme dans la
personne de Nebucadnetsar, et qu’il y avait failli. Or, Dieu n’a pas voulu tout
de suite reprendre les rênes du gouvernement de la terre, ni laisser celle-ci à
la méchanceté et à la volonté de l’homme sans bride providentielle, sans
gouvernement. [6:5] Il en exerce un, non en agissant immédiatement, de manière à
maintenir le témoignage de son caractère et de ses voies, mais par le moyen des
instruments sortis de par devers lui, le résultat de leur activité répondant à
sa volonté. C’est ce que le Dieu seul sage peut faire ; car il sait tout, il
dirige tout dans le sens de l’accomplissement de ses desseins. C’est pourquoi
nous voyons toutes sortes de choses moralement en désaccord avec ses voies en
gouvernement, et qui réussissent, un chaos quant au temps présent, mais dont le
dénouement nous donnera le fil, de manière à montrer une sagesse encore plus
profonde et plus admirable que ce qui est manifesté dans son gouvernement propre
au milieu d’Israël, tout parfait qu’il ait été à sa place. C’est la providence
générale qui, dans ses résultats, satisfait aux exigences morales de la nature
de Dieu, tandis que, dans le cours intermédiaire des choses, libre carrière est
laissée aux énergies actives de la volonté de l’homme.
Puissance exercée par
des instruments venant de Dieu, et non directement
[6:5] Cette puissance médiate qui s’exerce par le moyen des instruments qui
sortent de la présence du Dieu souverain, s’exerce en rapport avec ses droits
sur toute la terre. C’est le caractère de Dieu dans ce prophète ; c’est le
caractère aussi de son gouvernement pour le temps présent, c’est-à-dire pendant
les quatre monarchies. Lorsque Christ régnera, le genre de gouvernement sera de
nouveau immédiat dans sa personne, et Jérusalem en sera le centre.
Les quatre empires vus
dans les chevaux, instruments de jugement de par Dieu
Je pense que le jugement exécuté sur Babylone répond à ce qui est dit au verset
8 ; nous savons que la Chaldée était toujours le nord pour Israël. Les esprits
administrateurs y ont accompli la volonté de Dieu. Le verset 7 me semble
indiquer l’empire romain, en y comprenant tout ce qui entre dans sa composition
depuis son établissement jusqu’au temps présent, et son caractère historique de
tous les temps. [6:7] Les chevaux blancs seraient les représentants de ce que
Dieu a fait par l’empire grec. Les tachetés et les vigoureux semblent indiquer
un mélange de puissance grecque et romaine. Au moins, les chevaux ont un double
caractère qui, plus tard, devient deux catégories distinctes : la dernière des
deux ayant seule ce caractère d’universalité ; elle se promène par toute la
terre. Je ne doute pas que tous ces instruments orgueilleux du gouvernement de
Dieu ne se retrouvent comme sphères de jugement aux derniers jours, lorsque Dieu
commencera à faire valoir ses droits comme Dieu de toute la terre, à moins que
Babylone géographiquement ne fasse exception, en vertu de ce qui est dit au
verset 8.
Ch. 6 v. 9-15 — Le
Germe accomplissant le résultat des voies de Dieu
Présence du Germe au milieu du peuple, régnant et bâtissant le temple, en paix
Le plein résultat nous est donné du verset 9 au verset 15, [6:12] où nous voyons
le Germe envisagé comme né et croissant dans le lieu de sa gloire terrestre,
[6:13] bâtissant le temple de l’Éternel, portant la gloire, régnant sur son
trône, sacrificateur sur son trône et vrai Melchisédec, maintenant les relations
de paix parfaite, le conseil de paix avec l’Éternel pour la terre. Ce conseil de
paix est maintenu entre l’Éternel et le Germe. Comparez les Psaumes 85 et 87.
[6:15] Aussi, viendrait-on de loin pour bâtir dans le temple de l’Éternel, et le
témoignage de la prophétie serait légitimé par son accomplissement.
Lien entre les voies de
Dieu en jugement alors, et la gloire future du peuple
Encore nous voyons les deux éléments qui lient les événements et les voies de
Dieu du temps d’alors à ces glorieux faits des derniers jours. [6:8]
Premièrement, le renversement de Babylone a déjà exécuté le jugement sur les
premiers oppresseurs de Jérusalem, qui l’ont menée captive. Tout le système
aussi est jugé en principe. Comme dans le Nouveau Testament il est dit de
l’ennemi, le prince de ce monde est déjà jugé [(Jean 16:11)]. Ensuite,
l’accomplissement des promesses est attaché à l’obéissance du résidu (v. 15).
C’est ce qui continue à l’égard d’Israël jusqu’à la fin (voyez Actes 3 et même
Héb. 3 et 4). Seulement, en attendant, il faut que la plénitude des gentils
entre indépendamment d’Israël et sur un autre pied, tandis qu’à la fin Israël
obéissant, c’est-à-dire de fait le résidu, ne se rattache plus à l’ordre de
l’Église, mais s’appuie sur les anciennes promesses faites à Israël comme peuple
terrestre, et jouit ainsi du plein effet de ces promesses.
Gouvernement caché de
Dieu, et non caractère des empires de l’homme
On peut remarquer que dans Zacharie (Babylone étant déjà jugée), on n’a ni
l’homme investi du gouvernement, ni le caractère moral des empires présentés
sous la forme d’une image, ou sous celle de bêtes, mais le gouvernement de Dieu
caché, providentiel, mais réel, en rapport avec ces empires. C’est un élément
bien important pour l’intelligence de tout le système qui existe depuis
Nebucadnetsar et le retour de la captivité jusqu’à la fin, quand Christ régnera
en justice. La première partie de la prophétie se termine à la fin du chapitre
6.
Chapitres 7 et 8
Ch. 7 v. 1 à 8 v. 17 — Dieu ramène à Jérusalem Son peuple dispersé et le bénit
La prophétie, depuis le chapitre 7 jusqu’à la fin du livre, a pour objet spécial
l’introduction du Messie au milieu d’Israël, avec les conséquences de son rejet.
Les mêmes principes de responsabilité et de bénédiction, que nous avons déjà vus
posés à l’égard du résidu revenu de Babylone, se retrouvent ici. [7:5] La
prophétie commence en rappelant le manque de sincérité envers l’Éternel, qui se
trouvait dans leurs plaintes et dans leur humiliation durant les 70 années de
captivité, [7:12] et l’exemple donné par la dureté du cœur du peuple avant cette
triste époque, [7:14] qui avait amené sa dispersion dans tous les pays, le pays
de noblesse étant réduit en désert. [8:2] Mais maintenant, l’amour de l’Éternel
pour Sion, la ville de son élection, faisait monter sa jalousie et sa colère
contre ceux qui l’opprimaient. [8:3] Il y était revenu, et elle serait bénie
comme cité de vérité ; la montagne de l’Éternel serait sa sainte montagne. [8:5]
Jérusalem serait abondamment bénie, les rues pleines d’habitants, [8:4] ses
vieillards pleins de jours. [8:7-8] Dieu ramènerait son peuple de tous les pays
où il était dispersé et captif. [8:9] Depuis ce jour-là que son peuple pensait à
Lui en posant le fondement du temple, [8:12] la bénédiction coulerait comme un
fleuve, [8:10] de même qu’avaient débordé auparavant la misère et le jugement.
Les Juifs qui étaient revenus de Babylone sont placés sous les conditions de
vérité et de droiture pour pouvoir en jouir (ch. 8:16, 17).
Ch. 8 v. 19-23 — État
de bénédiction du peuple, selon le dessein de grâce de Dieu
[8:19] Ensuite, l’Éternel déclare sans condition que les jours de jeûne seraient
des jours de fête, [8:22] et qu’on viendrait de toutes les nations pour adorer
l’Éternel à Jérusalem, [8:23] et qu’on s’attacherait au pan de la robe d’un
Juif, sachant que Dieu était avec eux. Il y a donc les conséquences morales de
la désobéissance déjà accomplies, le manque de sincérité et la dureté du cœur
signalées, la bénédiction présente introduite par grâce, et accordée au peuple
sous condition d’une marche selon Dieu, bénédiction qui aurait toute la portée
de la présence de l’Éternel, et enfin les desseins de Dieu en grâce qui,
dépendant de lui, ne manqueraient pas. Mais cette dernière pensée introduit bien
des conséquences et des événements importants.
Chapitres 9 et 10
Ch. 9 v. 1-8 — Premières conséquences du dessein de Dieu pour Son peuple
CIsraël possède tout le pays, et l’Éternel le protège des ennemis
Les deux premières conséquences sont : [9:1-6] Israël sera mis en possession de
tout le territoire qui lui avait été donné de Dieu. — [9:8] Les ennemis de
dehors viendront, mais l’Éternel protège lui-même sa maison, et le résultat de
cette intervention directe sera que jamais l’oppresseur n’y passera plus.
L’Éternel lui-même prend connaissance de l’affaire.
Israël et tous les
hommes regarderont à l’Éternel
Dans ce jour-là les yeux de l’humanité entière seraient tournés vers l’Éternel,
ainsi que ceux des tribus d’Israël (comparez cette partie du ch. 9 avec És. 17).
Ch. 9 v. 9 —
Introduction du Messie comme roi, et de son caractère
[9:8] Or, cette intervention directe de l’Éternel qui campe autour de sa maison
(c’est la défense de la ville contre la dernière attaque de l’Assyrien, que nous
avons rencontré plus d’une fois dans les prophètes), [9:9] introduit
nécessairement la présence du Messie en vue des événements des derniers jours.
C’est ce dont parle le v. 9 du ch. 9. Ce verset nous présente le Messie dans son
caractère personnel comme roi Messie, mais sous une double forme, et c’est
pourquoi, dans le Nouveau Testament, il n’est cité que ce qui se rapporte à la
première venue du Sauveur [(Matt. 21:5)]. Le roi de Sion va vers elle ; il est
juste et apporte en lui-même la puissance et la délivrance. Voilà l’idée
générale, celle dont Sion avait besoin et ce qui sera accompli aux derniers
jours. L’Esprit ajoute le caractère personnel du Seigneur, l’esprit dans lequel
il s’est présenté lui-même à Israël, humble et assis sur une ânesse. Nous savons
l’accomplissement que ces paroles ont reçu à sa première venue.
Ch. 9 v. 10 à 10 v. 12
— Effet définitif de la présence du Messie
Délivrance du peuple et établissement de la domination sur les gentils
Le Messie lui-même, ayant été ainsi présenté, l’effet définitif de sa présence
est annoncé, versets 10 et suivants, en continuation du verset 8, seulement il
est tenu compte de Celui qui a été introduit. [9:10] Il mettrait fin à la guerre
en Israël, établirait la paix parmi les nations, et dominerait jusqu’aux bouts
de la terre, le pays d’Israël étant le centre de sa puissance. [9:11] L’Éternel
ayant délivré le peuple (au moins le résidu croyant qui devient le peuple) selon
le sang de l’alliance, [9:12] lui rendrait le double de toute son affliction
[9:13] et l’emploierait pour établir sa puissance sur les îles des gentils.
[9:16] La force de l’Éternel les accompagnerait [9:17] et les sauverait comme le
troupeau de son peuple. [10:1] La bénédiction serait répandue sur le pays par
l’Éternel, à la requête du résidu de son peuple, [10:2] qui s’en était allé
comme n’ayant point de berger et cherchait en vain du secours auprès des idoles.
[10:3] Or, maintenant, l’Éternel avait visité son troupeau, la maison de Juda,
[10:4] et d’elle sortirait la force. [10:3] Il serait comme le cheval de
l’Éternel au jour du combat ; [10:6] Juda serait fortifié, et Éphraïm sauvé.
[10:8] L’Éternel les rassemblerait. [10:10] Il n’y aurait pas assez de place
pour ceux qui seraient ramenés. [10:11] Il sècherait la mer et la rivière pour
qu’ils y passassent, et la fierté de leurs ennemis serait abattue. [10:12] Ils
seraient forts par le nom de l’Éternel leur Dieu, ils marcheraient en son nom.
Bénédiction sur Israël
ramené dans son pays par l’Éternel
Jusqu’à la fin du chapitre 10, c’est la proclamation générale de la bénédiction
qui devait couronner Juda et Éphraïm, de retour dans leur pays par la faveur de
l’Éternel.
Chapitre 11
Histoire d’Israël en relation avec le Messie rejeté
Au chapitre 11, l’Esprit entre dans les détails relatifs au rejet du Messie et
aux circonstances particulières des derniers jours à la suite de ce rejet, en
rapport avec les jugements auxquels ce rejet doit donner lieu. C’est l’histoire
d’Israël au point de vue de ses relations avec Christ.
Ch. 11 v. 1-6 — Israël
envahi et dévasté par les gentils
[11:1-3] Je crois que le commencement du chapitre 11 parle de l’envahissement
d’Israël par les gentils. Les trois premiers versets présentent cet état comme
le tableau général de la condition du pays. Au quatrième, l’Éternel s’occupe de
son troupeau dévasté ; [11:5] leurs possesseurs d’entre les gentils n’y trouvent
qu’un moyen de s’enrichir. Ceux d’entre eux qui les paissaient, n’avaient pas
compassion d’eux, et l’Éternel lui-même s’est ému de compassion à l’égard des
pauvres du troupeau, tandis que, comme nation, ils sont livrés au fruit de leur
propre iniquité. [11:7] Alors, il s’occupe des opprimés : c’est l’esprit de la
vie de Christ en Israël.
Ch. 11 v. 7-17 — Rejet
de Christ venu paître son peuple, et ses conséquences
[11:7] Les deux verges représentent son autorité, comme réunissant tous les
peuples sous elle, et ensuite unissant Juda et Israël ensemble. C’est le double
effet de la puissance de Christ. [11:8] Mais les pasteurs d’Israël sont
retranchés, et Christ, affligé par le peuple méchant et corrompu, et lui-même
détesté par le peuple, [11:9] les laisse à eux-mêmes et aux conséquences de leur
conduite. [11:10] Il renonce, par conséquent, pour le temps d’alors, à
l’héritage des peuples, car c’est en Israël qu’il doit en jouir. [11:11] Mais
les pauvres du troupeau ont reconnu, dans ses démarches, l’accomplissement de la
parole prophétique ; ils n’ont pas attendu l’accomplissement de la gloire
publique du Messie en Israël, mais ils se sont attachés à lui personnellement, à
la suite des preuves qu’il a données de sa mission de la part de Dieu. Ceci me
paraît s’étendre à l’œuvre apostolique au milieu d’Israël aussi bien qu’à la vie
de Jésus. La prophétie ne parle que du fait même. Les versets 12, 13, nous
racontent le prix auquel la nation a estimé son Roi et son Sauveur.
L’accomplissement de ce qui est dit, est connu de tous [(Matt. 27:9-10)]. Ici,
le prophète fait l’acte lui-même prophétiquement, marquant qu’il en devait être
ainsi d’après les conseils de Dieu. On voit aussi que Christ se présente ici
comme l’Éternel lui-même. Le rapport entre les versets 9 et 6 fait ressortir la
même vérité. La pensée de l’Éternel à l’égard de ce qu’il veut faire, trouve son
accomplissement dans la personne de Jésus. [11:14] Ensuite, l’union entre Juda
et Israël, dont Christ doit être le lien, est aussi renvoyée. Les versets 15, 16
et 17, nous présentent le prophète comme prenant en figure, pour le représenter,
les traits de l’Antichrist (comme auparavant ceux de la conduite de Juda),
[11:16] pour annoncer ce pasteur insensé qui devait surgir comme jugement de la
part de Dieu [11:17] et qui subirait lui-même le jugement qu’il aurait mérité.
Christ était venu au nom de son Père, il n’avait pas été reçu ; un autre
viendrait en son propre nom, et le peuple le recevrait [(Jean 5:43)].
Chapitre 12
Ch. 12 v. 1-7 — Jérusalem délivrée des nations qui viennent contre elle
[11:17] L’introduction de l’Antichrist, pasteur1 d’Israël, donne lieu au récit
des événements qui s’amassent autour de Jérusalem aux derniers jours. [12:3]
Toutes les nations seraient rassemblées autour de Jérusalem, mais pour y trouver
une pierre qui les écraserait. [12:4] Dieu jugerait la force humaine, mais
relèverait son peuple dans sa grâce souveraine. Il détruirait les nations qui
seraient montées contre Jérusalem. [12:7] La délivrance du peuple par la
puissance de l’Éternel, vient la première. C’est la grâce souveraine envers les
premiers des pécheurs, le pauvre mais bien-aimé Juda, qui avait ajouté à toutes
ses révoltes contre son Dieu, le mépris et le rejet de son Roi et Sauveur.
1 Le pasteur de néant est l’Antichrist, je présume : il abandonne les Juifs et s’identifie avec la puissance des gentils, lorsque le culte juif est supprimé. Il est une chose de néant.
Ch. 12 v. 8-14 — Grâce
de Dieu agissant dans le cœur du peuple restauré
La grâce de Dieu prend l’initiative sur toutes les ressources de l’homme.
L’audace des ennemis du peuple de Dieu met en activité son affection, qui ne
s’affaiblit jamais et devient, par la nécessité d’agir que cette audace impose à
Dieu l’occasion de la démonstration de la fidélité de cet amour. [12:7] Juda,
coupable mais bien-aimé, Juda est délivré, c’est-à-dire le résidu auquel la
misère d’Israël était un fardeau ; mais la question de sa conduite envers son
Dieu était encore là. [12:10] La grâce cependant de la délivrance avait agi dans
son cœur. La loi, nous le savons, y était écrite, mais il y avait plus encore.
Être aimé d’un Dieu contre lequel on s’est tant révolté, amollit le cœur. La
grâce alors va plus loin, et présente au peuple le Messie qu’il avait percé.
Celui qui est rejeté est l’Éternel qui les délivre. Maintenant, ce n’est plus
simplement le cri de la détresse qui ne trouve sa ressource que dans l’Éternel ;
Israël, plus exactement Juda, qui n’est plus en proie à cette anxiété cruelle
produite par la détresse où il se trouvait, est tout entier à son propre péché,
senti en présence d’un Sauveur crucifié. Ce n’est plus la douleur commune d’une
nation écrasée et foulée aux pieds d’autrui dans ses sentiments les plus chers,
ce sont des âmes fondues par le sentiment de ce qu’elles avaient été pour Celui
qui s’était livré pour elles. [12:12-14] Chaque famille, placée dans une
position isolée, reconnaît à part la profondeur de son péché, là où nulle
crainte de jugement ou de punition ne vient altérer la vérité, et le caractère
de leur affection. Leurs âmes sont restaurées selon l’efficace de l’œuvre de
Christ. C’est là ce qui met le peuple définitivement en relation avec Dieu. Nous
avons vu ce même ordre moral dans l’histoire typique de David, l’arche sur la
montagne de Sion, et ensuite l’aire d’Arauna le Jébusien.
Chapitre 13
Ch. 13 v. 1-4 — Purification pratique des Juifs, en ôtant les idoles et les faux
prophètes
Ensuite, au chapitre 13, tout est purifié ; [13:1] la fontaine est ouverte à la
maison de David, dont le péché avait ruiné le peuple, sans abroger les droits ou
affaiblir la grâce de Dieu, et à ceux de Jérusalem, plus que complices des
péchés de leurs rois. Ici, c’est une purification pratique avec de l’eau. La foi
en Celui qui avait été percé existait déjà. [13:2] Les idoles et les faux
prophètes, les deux grandes sources des misères des Juifs, seraient entièrement
ôtés, [13:3] personne, — pas même les propres parents d’un coupable, — ne
supporterait ces abominations et ces faussetés. Christ est la règle et le moyen
de juger de tout. Tout prend son caractère moral, d’après les relations des
sauvés avec Lui. Ceci donne lieu à un plein développement historique de ce qui
lui est arrivé, [13:6] comment il a été percé, et les conséquences en sont
détaillées à l’égard de Jérusalem, d’Israël et du monde.
Ch. 13 v. 5-7 —
Position prise par Christ ici-bas dans l’humiliation
Lisez, verset 5 : « Je ne suis pas prophète ; je suis un homme qui laboure la
terre ; car l’homme (Adam) m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse ». En
d’autres termes, Christ prend la position humble de quelqu’un asservi aux
conséquences auxquelles le péché avait réduit Adam, c’est-à-dire à l’égard de sa
position d’homme comme vivant dans ce monde. Le verset 6 tourne nos regards vers
ce qui lui est arrivé au milieu des Juifs, où il a été blessé et traité comme un
malfaiteur ; ensuite, le vrai caractère de sa personne et de ses souffrances est
révélé. Au verset 7, c’est l’épée de l’Éternel qui se réveille contre l’homme,
qui est son compagnon, son égal. Ce verset n’exige pas de remarque. Il est
touchant de voir comment, lorsque Christ est envisagé dans son humiliation comme
homme, il est traité par l’Esprit comme l’égal de l’Éternel dans ses droits ;
et, Ps. 45, lorsque sur son trône de gloire il est interpellé comme étant Dieu,
les siens sont reconnus comme ses compagnons dans la gloire, ayant part à sa
position (Ps. 45:7).
Ch. 13 v. 7-9 —
Résultats de la réjection de Christ et résidu rétabli comme peuple
[13:7] Le résultat de cette réjection de Christ, centre de l’histoire de
l’éternité, des rapports de l’homme avec Dieu, et la révélation des deux (car
l’acte est envisagé en rapport avec l’histoire d’Israël), c’est la dispersion
des brebis rassemblées autour du vrai Pasteur : Dieu étend cependant sa main
envers les petits. [13:8] Ensuite, la conséquence pour Juda, lorsque le fil de
son histoire se renouera aux derniers jours, et que les deux tiers seront
retranchés dans toute la terre (comp. pour Israël, Ézéchiel 20:34-38), [13:9] et
le troisième, qui est de reste, passera par le creuset, invoquera le nom de
l’Éternel et sera exaucé. L’Éternel abolira le nom de Lo-Ammi, pas mon peuple,
en disant : c’est mon peuple ; et ils diront : l’Éternel est mon Dieu ; c’est le
résultat définitif de ses voies avec son peuple, et ici particulièrement avec
Juda, à l’égard duquel il avait été dit Lo-Ammi, et dont il reconnaît le résidu
comme son peuple.
Chapitre 14
Derniers événements amenant la reconnaissance du peuple
Le chapitre 14 annonce les derniers événements qui introduiront ce résultat,
comme le chapitre 13 avait détaillé spécialement ce qui regardait le Christ.
Ainsi, les deux sujets du chapitre 12 sont repris en détail.
La prophétie ne parle
que de Juda, responsable du rejet du Messie
On peut remarquer que l’effet du brisement de la verge qui unissait Juda et
Israël [(11:14)], se réalise ici. Le prophète ne s’occupe que de Juda, du peuple
qui dans le pays a été coupable du rejet du Messie, et en subira les
conséquences dans le pays aux derniers jours, s’étant, pour ce qui regarde la
masse, joint à l’Antichrist. Jérusalem, ainsi que nous l’avons dit, forme le
centre de la prophétie. Un prophète ne pouvait périr hors de son enceinte [(Luc
13:33)]. Quelle terrible chose que d’être près de Dieu extérieurement, lorsqu’on
ne l’est pas intérieurement, et que le cœur se revêt du nom de Dieu comme d’un
manteau d’orgueil, comme d’un bouclier, afin que ses flèches n’atteignent pas la
conscience.
Ch. 14 v. 1-5 — Venue
de l’Éternel en gloire pour délivrer Jérusalem
[14:2] Cependant, malgré son orgueil et son alliance avec le mal, Jérusalem sera
prise aux derniers jours. En étudiant les autres prophètes, nous avons vu
qu’elle sera prise, [14:3] et puis, après, étant de nouveau assaillie, l’Éternel
interviendra pour la destruction des ennemis qui l’assaillent. C’est ce qui est
distinctement annoncé ici. [14:2] Les nations sont rassemblées par l’Éternel, la
ville pillée, et la moitié du peuple emmenée captive. [14:3] Ensuite l’Éternel,
ainsi qu’il avait été dit au chapitre 12, sortira contre ces nations (comp. És.
66 et Michée 4). [14:4] Il vient dans la personne du Christ sur la montagne des
Oliviers d’où il est monté [(Act. 1:11-12)]. La montagne des Oliviers se fend,
et une grande vallée y est formée répandant la frayeur parmi ceux qui s’y
trouvent. Or, si l’Éternel s’identifie, pour ainsi dire, avec Jésus humble et
débonnaire autrefois sur la terre, afin que l’identité du Sauveur et de
l’Éternel soit clairement reconnue, il n’en est pas moins vrai qu’il vient dans
toute sa gloire, du ciel, ainsi qu’il l’a prédit et que l’ont aussi annoncé les
prophètes depuis Énoch. [14:5] Les saints célestes l’accompagneront dans sa
manifestation publique aux yeux d’un monde étonné. Gloire merveilleuse pour les
siens, avec lesquels il se manifestera devant tous les méchants. Car ici, il
s’agit de la venue publique de l’Éternel sur la terre, juste juge faisant la
guerre à tout ce qui est en révolte contre Lui.
Ch. 14 v. 5-21 —
Rapports de l’Éternel venant du ciel avec la terre
Ch. 14 v. 5 — Introduction du nouveau sujet, envisagé comme en venant du ciel
Je ne vois pas que ce dernier fait vienne à la suite de ce qui précède. La
matière du chapitre se divise au milieu du verset 5 : « Et l’Éternel, mon Dieu,
viendra1 », commence un nouveau sujet, introduit un grand fait à part, qui porte
des conséquences pour toute la terre, conséquences qui caractérisent son
existence à l’avenir. [14:4] La présence de l’Éternel sur la montagne des
Oliviers renoue ses rapports, on peut dire, visibles avec Juda. [14:5] Cette
partie se termine avec les mots : « Ozias roi de Juda ». Ce qui suit est
intimement lié à ce retour de Christ au milieu des Juifs, au lieu même où il a
quitté cette terre, mais envisage la chose de plus haut [14:5] et traite le
sujet des rapports de l’Éternel avec toute la terre, comme venant du ciel avec
les saints. C’est une autre partie du sujet et une partie bien importante.
1 Dans Martin, on lit : « Alors l’Éternel, ton Dieu, viendra » ; mais il faut lire simplement : « Et l’Éternel, etc. ».
Ch. 14 v. 6-8 —
Caractères du jour déterminé par l’Éternel, présent en puissance
Je crois que le passage assez difficile qui suit a été saisi dans son sens
général par la traduction de Martin ; l’hébreu est reconnu comme étant obscur.
[14:7] Ce ne sera pas un jour où la lumière sera mêlée de ténèbres, mais un jour
qui est déterminé par l’Éternel, qui même prend son caractère de son
intervention et de sa puissance présente, et qui ne saurait être caractérisé par
les vicissitudes ordinaires de nuit et de jour. Au moment où l’on pouvait
s’attendre aux ténèbres d’une nuit complète, la lumière y serait ; [14:8] des
eaux vives couleraient de Jérusalem à l’orient, et à l’occident, dans la mer
Morte et dans la grande mer. La chaleur d’été ne tarirait pas une telle source.
Ch. 14 v. 9-21 —
Domination de l’Éternel sur la terre
[14:9] L’Éternel sera Dieu sur toute la terre, il n’y aura qu’un Éternel, son
nom ne sera qu’un. Ce sera une religion vraiment une et universelle, la
domination du seul Éternel, le Dieu des Juifs, sur toute la terre. [14:10] La
terre autour de Jérusalem sera peuplée partout, et Jérusalem relevée [14:11] et
habitée en sûreté là où elle était. Il n’y aura jamais une nouvelle destruction
de la ville choisie de l’Éternel. [14:12] Une plaie à destruction fondra sur
ceux qui l’avaient attaquée. [14:13] Ils s’entre-détruiront ; [14:14] Juda aussi
les combattra et s’emparera des richesses des nations montées contre elle.
[14:16] Le résidu épargné d’entre les nations montera à Jérusalem à la fête à
laquelle on célébrera l’entrée de Dieu dans son repos, [14:20-21] et tout à
Jérusalem sera sainteté, tout sera consacré à l’Éternel.
Commentaire entier
John Nelson Darby