Introduction
Contenu du Lévitique
Le Lévitique renferme la révélation de Dieu siégeant sur le trône, où il se
place pour que le peuple s’approche de lui ; celle de la sacrificature admise
auprès du trône, dans la mesure où les hommes pouvaient y avoir accès, et enfin
la promulgation des ordonnances relatives à ces deux grands faits, en ce qui
concernait la généralité du peuple.
Contenu des Nombres :
service et marche dans le désert
Dans les Nombres, nous trouvons le service et la marche du peuple qui sont, en
figure, le service et la marche des saints à travers ce monde : et par
conséquent ce qui se rapporte aux Lévites, et à la traversée du désert. Or,
comme le Lévitique finissait par des règlements et des avertissements relatifs à
la possession du pays de Canaan, et cela en rapport avec les droits de Dieu et
conséquemment avec ceux de son peuple, le livre des Nombres est amené à nous
parler de l’entrée du peuple dans le pays à la fin de la traversée du désert, et
de la grâce dont le résultat était de justifier le peuple malgré ses
infidélités.
Chapitres 1 et 2
Dénombrement et ordonnancement du peuple
La première chose qui nous est présentée, c’est que Dieu fait le dénombrement
exact de son peuple [(chap. 1)] et, l’ayant ainsi reconnu, le range en ordre
autour de son tabernacle [(chap. 2)] : douce pensée, que d’être ainsi reconnus
et placés autour de Dieu lui-même !
Position des tribus
autour du tabernacle
Trois tribus rangées aux quatre côtés du parvis, gardaient le tabernacle de
l’Éternel. [1:49-50] Lévi seul était excepté, pour être consacré au service de
Dieu : [1:53] aussi campait-il, selon ses familles, immédiatement autour du
parvis. [3:38] En face de l’entrée par où l’on s’approchait de Dieu, étaient
placés Moïse, Aaron, et les sacrificateurs. Les plus petits détails de la Parole
méritent attention. Le début du Psaume 80 [(v. 2)] s’explique en entier par la
position des tribus. [Ps. 80:1-3] L’esprit du psalmiste demande, dans les
derniers jours de la désolation d’Israël, que Dieu les mène et qu’il manifeste
sa puissance comme il l’a manifestée dans la traversée du désert ; il réclame la
puissance de sa présence sur l’arche du témoignage, comme il la faisait éclater
lorsqu’on disait, au moment où Israël se mettait en marche : « Lève-toi,
Éternel, et que tes ennemis soient dispersés » [(10:35)]. Éphraïm, Benjamin et
Manassé étaient les trois tribus du camp d’Israël les plus rapprochées de
l’arche (10:21-24) ; c’est pourquoi il est dit au second verset du Psaume : «
Devant Éphraïm, et Benjamin, et Manassé ».
Dans la marche, l’ordre donné était que le tabernacle, entouré des Lévites, fût au milieu des tribus, comme il l’était lorsque le camp était au repos (chap. 2:17). Au chap. 10 [(v. 33)], on trouve qu’un autre arrangement avait lieu de fait : nous en parlerons plus loin.
Chapitre 3
Principes du service
Les Lévites, image des croyants dans le service
[3:6-7] Nous avons les Lévites, mis à part selon les pensées de Dieu, pour le
service. C’est une figure de l’Église, ou plutôt des membres de l’Église dans
leur service, de même que les sacrificateurs sont la figure des chrétiens
s’approchant du trône de Dieu, bien que ces deux choses soient une ombre, non
une image parfaite.
Les Lévites, prémices
offerts à Dieu, comme l’Église
[3:12] Les Lévites étaient des prémices offertes à Dieu, car ils étaient à la
place des premiers-nés, [3:13] dans lesquels Dieu avait pris Israël à lui,
lorsqu’il frappa les premiers-nés des Égyptiens. C’est ainsi que l’Église1 est,
comme les prémices des créatures de Dieu [(Jac. 1:18)], sainte au Seigneur.
[3:46] Le nombre des premiers-nés étant plus grand que celui des Lévites, le
surplus fut racheté comme signe qu’ils appartenaient à Dieu, et les Lévites
devinrent la possession de Dieu pour son service (vers. 12, 13). Il en est de
même de l’Église, elle est entièrement à Dieu pour le servir ici-bas.
1 Je parle toujours ici de l’Église vue individuellement dans ses membres.
Service dans l’entière
dépendance de Christ et de Sa sacrificature
[3:9] Mais, en outre, les Lévites étaient entièrement donnés à Aaron, le
souverain sacrificateur ; car le service de l’Église ou de ses membres dépend
entièrement de Christ dans la présence de Dieu, et n’a pour objet que ce qui le
concerne et ce qui se rapporte au service qu’il rend lui-même à Dieu dans le
vrai tabernacle. Le service des saints n’a aucune valeur (c’est un péché, au
contraire) si ce n’est autant qu’il est uni à la sacrificature. Aussi notre
service ne vaut-il absolument rien, s’il ne se lie, dans ses détails, à notre
communion avec le Seigneur et à la sacrificature (c’est-à-dire à Christ dans les
lieux célestes, en la présence de Dieu pour nous, qui sommes associés avec lui
dans cette proximité, sacrificateurs par grâce). Ainsi, tout s’accomplit en
rapport direct avec lui dans ce caractère céleste. Christ est « Fils sur sa
maison » [(Héb. 3:6)]. « Il y a diversité de services, mais le même Seigneur »
[(1 Cor 12:5)]. Le Saint Esprit donne la capacité et le don pour le service ;
mais, dans l’exercice de cette capacité et de ce don, nous sommes serviteurs de
Christ.
Achetés pour Dieu et
donnés à Christ
Ainsi, en ce qui concerne notre service, nous avons ces trois principes : l°
nous sommes rachetés, délivrés des jugements sous le coup desquels sont les
ennemis de Dieu, étant pris du milieu de ces ennemis ; 2° en conséquence de ce
premier fait, nous appartenons absolument à Dieu ; achetés à prix, nous ne
sommes plus à nous-mêmes, mais à Dieu, pour le glorifier dans nos corps qui lui
appartiennent ; 3° nous sommes entièrement donnés à Christ, chef de la maison de
Dieu, sacrificateur pour le service de son tabernacle. Esclavage béni, heureuse
abnégation de soi, vraie délivrance d’un monde de péché ! Le service a lieu sous
la dépendance de Christ et dans la communion du Seigneur ; il est attaché à la
sacrificature.
Institution du service
lévitique
Service limité au tabernacle et au peuple de Dieu
Le service apparaît ici comme limité au tabernacle, c’est-à-dire qu’il s’exerce
au milieu du peuple de Dieu et en rapport avec lui lorsqu’il s’approche de Dieu.
La prédication de l’évangile à ceux de dehors ne faisait pas partie du système
juif, qui était l’ombre [(Héb. 8:5)], mais non la parfaite image de l’ordre de
choses dans lequel nous nous trouvons. L’évangile est l’expression de la grâce
visitant les pécheurs. L’institution des Lévites nous est ici présentée en
principe ; nous trouverons plus tard leur purification et leur consécration à
Dieu.
Unité de tous les
membres dans le service devant Dieu
Nous pouvons remarquer à cette occasion que, par rapport à ce qu’il y a de plus
élevé dans la vocation de l’Église, tous ses membres sont un. Les
sacrificateurs, le souverain sacrificateur excepté, accomplissaient tous
également, ou ensemble, le service des offrandes à Dieu. Il en est de même de
l’Église : tous ses membres s’approchent également de Dieu, et sont avec Lui
dans la même relation. (Un sacrificateur agissant pour un autre Israélite qui
offrait une offrande ou avait péché, représentait plutôt Christ lui-même).
Service divers, réglé
entièrement par Dieu Lui-même
[3:25-26, 31, 36-37] D’autre part, l’ordre de service des Lévites était réglé
par la souveraineté de Dieu, qui mettait chacun à sa place. Ainsi, dans le
service de l’Église, on trouve les plus grandes différences, et chacun a sa
place assignée. C’est ce qui, je le pense, aura lieu pareillement dans la gloire
(comp. Éph. 4, et 1 Corinth. 12). Tous seront rendus conformes à l’image du Fils
[(Rom. 8:29)] ; mais de même que chacun sera rempli du Saint Esprit pour le
service, ainsi, selon les conseils de Dieu, ceux à qui ce sera donné par le
Père, seront assis l’un à la droite, l’autre à la gauche [(Matt. 20:23)],
établis sur dix villes ou sur cinq [(Luc 19:17, 19)]. Mais tous entrent
également dans la joie de leur Seigneur [(Matt. 25:21)]. Nous sommes tous
frères, n’ayant qu’un seul Maître. Mais le Maître départit ses grâces à chacun
comme bon lui semble, selon les conseils de Dieu le Père. Celui qui nie l’unité
fraternelle, nie l’autorité unique du Maître. Celui qui nie la diversité des
services, nie de même l’autorité du Maître, qui dispose de ses serviteurs comme
il l’entend, et les choisit selon sa sagesse et ses droits divins.
Chapitre 4
Transport du tabernacle dans le désert
Dispositions pour le transport et la couverture des objets
Nous avons ensuite (chap. 4) les dispositions prescrites pour le transport des
objets que le tabernacle renfermait, de même que pour leurs couvertures, lorsque
le camp était en marche dans le désert. J’indiquerai ce qui paraît être la
signification typique de ces prescriptions. Ce sujet est plein d’intérêt et
d’importance pratique.
Type des rapports entre
la manifestation de Dieu et notre marche
Après les instructions destinées à nous faire savoir comment il nous est donné
de nous approcher de Dieu, les rapports entre les manifestations de Dieu en
Christ et notre marche ici-bas sont pour nous ce qu’il y a de plus essentiel.
Or, c’est ce dernier sujet qui est traité en type dans les dispositions
ordonnées pour le transport des principaux objets destinés au service de Dieu.
Quand ces objets étaient à leur place, pendant que le camp était au repos, ils
étaient découverts. Ceux qui étaient renfermés dans le tabernacle se
rapportaient au ciel ; l’autel et la cuve étaient dehors avant qu’on y entrât.
Dans le désert, ces objets revêtaient certains caractères, un surtout ; mais d’autres aussi, en certains cas. Je les considère donc comme la manifestation de certains rapports existant entre la marche du chrétien et diverses manifestations de Dieu en Christ1.
1 Je dis la marche du chrétien en l’appliquant à nos consciences ; mais l’expression est imparfaite, car le sujet me semble embrasser la vie de Christ lui-même sur la terre, et même, à quelques égards, sa vie dans le temps à venir, mais toujours sur la terre. Ces types montrent la relation entre la manifestation de la vie ici-bas (les formes et les caractères qu’elle revêt), et les sources de la vie dans la manifestation de Dieu en Christ, sujet du plus haut intérêt. Les peaux de taissons, et les circonstances dont ce livre s’occupe, supposent toujours la marche dans le désert. Ce n’est que quand on fait abstraction de ces circonstances, qu’on voit la manifestation des choses à venir. Ainsi, la foi, celle du brigand sur la croix, par exemple, voyait en Christ souffrant, le Roi, bien que toute la gloire royale fût cachée [(Luc 23:42)]. Je n’ai donc pas craint d’y faire allusion. Je ne fais que présenter l’idée contenue dans le type, sans en dérouler toutes les conséquences.
Transport des objets du
tabernacle
Ch. 4 v. 5-6 — L’arche de l’alliance
Le voile couvrant l’arche, image de l’humanité de Christ manifestant Dieu
L’arche de l’alliance représentait le trône de Dieu dans le ciel, la sainteté et
la justice qui se manifestent là en Dieu. [4:5] Elle était, tout premièrement,
couverte du voile de l’humanité de Christ, tel qu’il était ici-bas dans sa
personne ; c’est-à-dire que la sainteté et la justice divine se sont revêtues de
l’humanité. [4:6] Par-dessus étaient les peaux de taissons.
Les peaux de taissons,
sainteté pratique conservant pur du mal
Nous avons vu dans ces peaux cette sainteté pratique et vigilante ici-bas, qui
se garde du mal qu’on peut contracter en traversant le désert. Toutefois,
lorsqu’il existe des rapports immédiats avec ce que Dieu est dans le ciel même
(et c’est ainsi qu’il était Lui-même manifesté en Christ), [4:6] le caractère
entièrement céleste qui en résulte se manifeste au dehors.
Le drap de bleu,
caractère céleste visible dans la marche
[4:6] C’est pourquoi le drap tout de bleu recouvrait même les peaux de taissons
: c’est ce qui se voyait dans le désert. C’est ce qui avait lieu pour Christ :
l’arche, en chemin, dans le désert n’a pour antitype parfait que Lui envisagé
dans sa marche personnelle ici-bas. Cependant, la marche du chrétien, pour
autant qu’elle atteint à cette hauteur, a aussi son expression dans ce type.
Ch. 4 v. 7-8 — La table
des pains de proposition
Couverture du caractère céleste, de la gloire humaine, puis de la protection du
mal
Après l’arche, vient la table des pains de proposition ; elle était une figure
de Christ dans la perfection divine de justice et de sainteté, selon la
puissance de l’Esprit éternel, en rapport avec la perfection de l’administration
humaine, qui se révèle dans le nombre douze et dans les pains, ce dont les douze
tribus et les douze apôtres étaient l’expression. [4:7] Ici le drap de bleu, la
couverture céleste, était placé sur la table d’or ; la partie proprement divine
revêtait le caractère céleste. Sur cette couverture étaient mis les ustensiles
et les pains, [4:8] que recouvrait une seconde couverture d’écarlate,
c’est-à-dire, à ce qu’il me semble, la gloire et la splendeur humaines1. Cette
gloire et cette splendeur étaient de Dieu, mais elles étaient humaines.
Par-dessus étaient les peaux de taissons, pour que le tout fût garanti du mal.
Cette protection extérieure est toujours nécessaire pour tout autre que pour la
personne de Christ. Christ était assurément à l’abri du mal, mais c’était d’une
manière intérieure et plus profonde. Ce qui était céleste paraissait en Lui à
première vue, pour celui qui avait des yeux pour voir : « Le second homme est
venu du ciel » [(1 Cor. 15:47)].
1 Cette idée m’a été suggérée par l’examen de tous les passages de la Parole où l’écarlate est mentionnée. Saül parait les filles d’Israël d’écarlate et d’autres magnificences [(2 Sam. 1:24)]. Babylone est revêtue d’écarlate [(Apoc. 18:16)]. La Bête est couleur d’écarlate [(Apoc. 17:3)]. L’écarlate était jetée dans le feu lors de la purification du lépreux [(Lév. 14:6)] et de celui qui était souillé par un mort [(Nomb. 19:6)]. L’écarlate est une couleur éclatante.
Manifestations visibles
dans la marche au désert et dans le royaume
En ce qui nous concerne, nous avons au dedans de nous ce qui est céleste ; mais
il nous faut le garder soigneusement avec une vigilance bien décidée,
proportionnée au mal que nous traversons et dont il nous importe de nous
garantir. Aussi Christ, en rapport avec le gouvernement du monde en Israël, dans
le siècle à venir, revêtira-t-il en principe ce qui est représenté ici par les
peaux de taissons, qui dans le cas de l’arche étaient en dedans [(4:6)]. Il y
aura en Lui le caractère divin, puis le céleste, puis la perfection du
gouvernement humain recouvert de l’éclat de la gloire. Quand il passait à
travers le désert, tout cela était gardé par une puissance qui, dans la sagesse
de Dieu, excluait tout mal. Lorsque le royaume sera manifesté, le mal sera exclu
par l’exercice judiciaire de la puissance. Mais ici nous traitons de la marche à
travers le désert. Le principe, dans l’un et l’autre cas, est le même ;
l’exclusion du mal, de tout dommage fait à la chose sainte que Dieu confie pour
être gardée ; seulement dans le premier cas, il s’agit de puissance morale et
spirituelle ; dans le second, de puissance judiciaire (voyez Ps. 101).
Ch. 4 v. 9-10 — Le
chandelier et ses ustensiles
[4:9] Après la table de proposition venait le chandelier couvert d’un drap de
bleu [4:10] et de peaux de taissons. C’était la perfection spirituelle de la
lumière de l’Esprit : ce qui l’enveloppait était simplement céleste avec la
couverture de peaux de taissons, qui préservait des dommages que la grâce dont
il était le porteur était exposée à recevoir dans le désert. Tous les ustensiles
du chandelier revêtaient le même caractère.
Ch. 4 v. 11-12 —
L’autel des parfums et les ustensiles du lieu saint
[4:11] L’autel des parfums (l’intercession spirituelle) était couvert de la même
manière. Je laisse donc aux réflexions spirituelles du lecteur l’intelligence
des choses qui ont été expliquées précédemment dans leurs principes. [4:12] Il
en était de même de tous les objets contenus dans le lieu saint, car le
sanctuaire représentait les lieux célestes.
Ch. 4 v. 13-14 —
L’autel d’airain
Lien entre le sacrifice de la croix et la couronne de gloire
Pour l’autel d’airain, c’était autre chose. [4:13] Sa couverture était un drap
de pourpre, la couleur royale. « Si nous souffrons, nous régnerons » [(2 Tim.
2:12)]. La croix et la couronne sont corrélatives sur la terre et dans le ciel.
Ainsi en fut-il de Christ, le Roi des Juifs, comme le portait l’écriteau sur la
croix [(Matt. 27:37)] ; et le trône même de Dieu était la réponse à ses
souffrances, en tant qu’il était l’holocauste, offert selon la puissance de
l’Esprit éternel [(Héb. 9:14)] agissant dans l’homme, selon l’exigence de la
majesté divine1. Mais ce qui était ainsi couronné, c’était la perfection même ;
ce qui s’accomplissait dans l’homme selon l’énergie de l’Esprit éternel, était
aussi divin ; de sorte que le Seigneur a pu dire : « À cause de ceci le Père
m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » [(Jean
10:17)].
1 La comparaison des Ps. 19, 20, 21, 22 est sous ce rapport de tout intérêt. Le 19me contient les témoignages de la création et de la loi ; le 20me présente le Messie souffrant, mais extérieurement, en sorte que l’homme peut s’intéresser à lui ; le 21me, le Messie exalté, et par conséquent la vengeance frappant ses ennemis qui l’avaient rejeté ; le 22me, sa souffrance sous l’abandon de Dieu lui-même ; Christ seul peut l’exprimer, tandis que dans les Ps. 20 et 21, le résidu juif parlait de ses souffrances extérieures. En rapport avec la souffrance résultant de ce qu’Il est abandonné de Dieu, il n’y a point de vengeance, car c’était l’expiation ; mais seulement de la bénédiction annoncée par la bouche du Sauveur et à laquelle il répond lui-même par la louange au milieu de l’assemblée [(Ps. 22:22)]. Cette bénédiction s’étend jusqu’aux bouts de la terre pendant le millénium [(Ps. 22:27)].
Humanité parfaite de
Christ dans Son sacrifice
Toutefois, ce qui était divin dans l’acte, était divin dans le sens de l’Esprit
éternel agissant dans l’homme, tandis que la Divinité même en était la source,
et, à ce titre, celui qui l’accomplissait pouvait réclamer la gloire divine. Les
circonstances de la mort de Jésus tenaient à son humanité, vérité infiniment
précieuse pour nous. Il a été crucifié en faiblesse ; il a été livré aux mains
des gentils ; son gosier était desséché pendant qu’il attendait son Dieu [(Ps
69:3)]. Il a été parfait en toutes ces choses. Elles étaient manifestées au
dehors, vues des hommes, c’était l’homme. Quiconque pouvait regarder au dedans
voyait Celui qui, par l’Esprit éternel, s’est offert sans tache à Dieu [(Héb.
9:14)].
Placement de l’autel et
des ustensiles du service avec le drap de pourpre
[4:14] Ainsi tout ce qui regardait le service était placé sur le drap de pourpre
; [4:13] l’autel était sous cette couverture. [4:14] Les peaux de taissons
étaient, comme toujours, étendues dessus1.
1 La cuve ne se trouve pas parmi les objets auxquels ces ordonnances se rapportent. La raison de cette omission est évidente, d’après l’explication que nous venons de donner de ces figures, et confirme cette explication. La cuve ne représentait pas une manifestation de Dieu, dont l’efficace se reproduit dans la vie chrétienne ou dans la gloire de Christ ; mais un moyen pour la purification de l’homme. Ces directions, examinées seulement sommairement ici, me semblent pleines du plus grand intérêt et d’une portée très profonde.
Chapitre 5
Ch. 5 v. 1-10 — Pureté du camp pendant le pèlerinage au désert
Poursuivons l’étude du livre. Le chapitre 5 nous présente trois choses en
rapport avec la pureté du camp, considéré comme la demeure de Dieu, et en
rapport avec notre pèlerinage à travers le désert ; principal sujet du livre des
Nombres. Pendant ce pèlerinage où tout est mis à l’épreuve, la présence au
milieu de nous d’un Dieu non contristé, est notre seule sécurité, notre force,
et notre direction. Toute souillure devait être écartée. Dieu prenait
connaissance des torts que, pendant le voyage, on commettait contre son frère.
Si cela est toujours vrai, ce l’est bien plus encore quand il s’agit d’un tort
fait à celui qui n’a pas pris à honte de nous appeler ses frères [(Héb. 2:11)].
[5:8] La restitution, quand elle ne pouvait être faite à la personne qui avait
souffert le dommage, ou à son proche parent, devait être faite à l’Éternel dans
la personne du sacrificateur, outre l’offrande pour le péché. Dans le camp de
Dieu, on ne pouvait pas commettre des torts, sans les réparer.
Ch. 5 v. 11-31 —
Jalousie et jugement de l’infidélité
Épreuve de l’infidélité, par la puissance de la mort et celle du Saint Esprit
Puis vient la question de la jalousie. Si la fidélité d’Israël, de l’Église, ou
d’un individu, à Dieu ou au Christ, est mise en question, il faut que l’épreuve
en soit faite. La poussière sur le sol du tabernacle (v. 17) était, à ce qu’il
me semble, la puissance de la mort dans la présence de Dieu, fatale à l’homme
naturel, mais précieuse, comme la mort du péché, pour celui qui a la vie. L’eau
représente la puissance du Saint Esprit agissant par la Parole sur la
conscience.
Jugement par la
puissance de l’Esprit, en rapport avec la mort
[5:27] La puissance du Saint Esprit jugeant ainsi (selon la sentence de mort
contre la chair) l’état d’infidélité qu’on croyait caché au vrai mari du peuple,
manifeste le péché et fait venir le châtiment et la malédiction sur l’infidèle,
et cela évidemment par le juste jugement de Dieu. Boire la mort selon la
puissance de l’Esprit, c’est la vie pour l’âme. « Par ces choses on vit, dit
Ézéchias, et dans toutes ces choses est la vie de mon esprit » [(És. 38:16)],
même alors qu’elles sont l’effet d’un châtiment, ce qui n’est pas toujours
nécessairement le cas. Mais s’il y a de l’interdit caché, s’il y a de
l’infidélité envers Jésus, inaperçue peut-être de l’homme, et que Dieu la mette
à l’épreuve ; si l’on s’est laissé enlacer par celui qui a l’empire de la mort,
et que la sainte puissance de Dieu s’occupe de la mort et vienne se mettre en
rapport avec cette puissance de l’ennemi, le mal caché est mis à découvert, la
chair est atteinte, sa pourriture et son impuissance sont manifestées, quelque
belles que soient au reste ses apparences. [5:28] Mais si elle est exempte
d’infidélité, l’épreuve n’a qu’un résultat négatif ; elle montre que l’Esprit de
sainteté ne trouve rien à juger, lorsqu’il applique la mort, selon la sainteté
de Dieu.
Jugement de
l’infidélité du peuple de Dieu, dans le désert
[5:15] Dans l’offrande sans huile ni encens, la femme est placée devant Dieu
selon le jugement que Dieu a porté sur le péché, dans sa sainteté et sa majesté,
lorsque Christ a été fait péché pour nous. Le péché confessé n’a jamais cet
effet, car la conscience en est purifiée par Christ. L’infidélité dont il est
ici question est celle du cœur d’Israël, ou celle de l’Église envers Christ.
Toutes ces choses s’appliquent non point à l’acceptation du croyant ou de
l’Église au point de vue de la justification (il en est question quand il s’agit
de s’approcher de Dieu), mais au jugement de notre marche pendant la traversée
du désert, Dieu étant au milieu de nous.
Application à
l’infidélité de l’Église à Christ
L’Église ferait bien d’apprécier jusqu’à quel point elle s’est donnée à un
autre. Assurément, il en est parmi ses membres qui ne l’ont pas fait dans leur
cœur. Si Christ ne découvrait pas l’iniquité, avec l’obligation de la juger, il
s’identifierait, pour ainsi dire, avec l’iniquité de son épouse et serait ainsi
souillé par elle (vers. 31). C’est pourquoi il agira certainement de cette
manière. Ce qui se dit de l’Église peut être dit également de chacun de ses
membres, mais nous répétons qu’il est ici question de la marche ici-bas, et non
du salut, la marche dans le désert étant le sujet de tout ce livre. Remarquons
aussi que l’âme individuelle ou l’Église peut, à d’autres égards, montrer un
zèle, un dévouement extraordinaires, qui ne manquent nullement de sincérité,
tandis qu’elle tombe dans une faute qu’elle se cache jusqu’à un certain point à
elle-même ; mais rien n’est capable de contrebalancer l’infidélité à son mari.
Chapitre 6
Le nazaréat, dévouement spécial à Dieu
Le Nazaréen (chap. 6) nous présente un autre caractère qui se rattache à la
marche par l’Esprit ici-bas : le dévouement spécial à Dieu. [6:2] Les Nazaréens
se séparaient spécialement pour être à l’Éternel. Christ en est l’exemple
parfait. L’Église devrait marcher sur ses traces. Les cas d’un appel spécial à
se dévouer au Seigneur rentrent dans cette catégorie.
Ch. 6 v. 1-8 —
Caractéristiques de la séparation pour Dieu
Ch. 6 v. 3-4 — Ne pas boire de vin
Séparation des joies justes de la nature et de la société
Trois choses caractérisaient cette séparation pour Dieu. [6:3-4] Le Nazaréen ne
devait pas boire de vin ; [6:5] il devait laisser croître ses cheveux ; [6:6-7]
il ne devait pas se souiller pour les morts. [6:3] Le vin désignait la joie
attachée aux plaisirs de la société, et réjouissant le cœur qui s’y livre : « Le
vin qui réjouit Dieu et les hommes » [(Jug. 9:13)]. Du moment où Christ entra
dans son ministère public, il fut séparé de tout ce en quoi la nature avait sa
juste part. Invité avec ses disciples à la noce de Cana [(Jean 2:2)], il dit à
sa mère : « Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme ? » [(Jean 2:4)]. Mais, de fait,
même ses disciples le connaissaient « selon la chair » [(2 Cor. 5:16)]. Ses
rapports avec eux, quand il s’agissait de leur capacité d’y avoir communion avec
lui, avaient pour base la présentation actuelle du royaume, venu en chair.
Christ séparé de tout
rapport selon la chair
Cependant, même quant à ces rapports selon la chair, il a dû prendre son
caractère de séparation et de nazaréat ; et quelque vraie que fût son affection
pour ses disciples, même dans cette sphère humaine, il a dû aussi être séparé de
cette joie, lui qui, voyant la réalité à travers leur faiblesse, avait toutes
ses délices dans les « excellents de la terre » [(Ps. 16:3)], dans ces petits du
troupeau qui s’attendaient à lui [(Zac. 11:11)]. Cette séparation s’exprimait
ainsi : « Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le
boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père » [(Matt. 26:29)]. Il se
séparait, en effet, de ces entretiens que, tout misérables qu’ils fussent, son
amour avait désiré d’avoir avec eux. Il avait dit : « J’ai fort désiré de manger
cette pâque avec vous » [(Luc 22:15)]. Ces affections naturelles étaient déjà
reniées, parce que la consécration de Dieu était sur sa tête. « Qu’y a-t-il
entre moi et toi ? » avait-il dit à sa mère [(Jean 2:4)]. Ce n’est pas qu’il
n’eût pour elle la plus tendre affection ; mais maintenant il était séparé de
tout pour être à Dieu1.
1 La différence entre ces deux phases du caractère de Nazaréen, manifesté par Christ dans sa vie et dans sa mort, n’est pas si grande qu’il pourrait le sembler. Il fut toujours séparé aussi bien des joies humaines, que de tout mal : homme de douleurs et sachant ce que c’est que la langueur [(És. 53:3)] ; traversant, plein d’un saint amour, un monde de pécheurs ; cet amour refoulé au dedans de Lui, et lui étant mis ainsi à l’étroit [(Luc 12:50)] ; — l’expiation en ouvrit les écluses ! Il est maintenant, de fait, extérieurement, séparé des pécheurs [(Héb. 7:26)]. Le refus qu’il fait dès le chapitre 2 de l’évangile de Jean, de reconnaître les droits de sa mère, trouve sa place naturelle dans cet évangile, parce que Jean nous le présente, dès le commencement, comme séparé dans sa propre personne, et les Juifs comme un peuple rejeté.
Ch. 6 v. 5 — Laisser
pousser sa chevelure
Consécration à Dieu en abandonnant la dignité et les droits de l’homme
En second lieu, le Nazaréen laissait croître ses cheveux : c’était se négliger,
en s’abandonnant à la volonté de Dieu, faire abnégation de sa dignité et de ses
droits comme homme ; car la longue chevelure marquait, d’une part, dans un
homme, la négligence de sa propre personne [(1 Cor. 11:14)], et de l’autre
l’assujettissement, le pouvoir sur la tête1. C’était la consécration à Dieu par
l’abandon de la joie, de la dignité et des droits naturels de l’homme, (l’homme
étant considéré comme centre des affections qui lui sont propres) pour être
entièrement à Dieu.
1 1 Cor. 11:10.
Abandon par Christ de
sa position et ses droits comme homme, pour le service de Dieu
L’homme a une position comme le représentant et la gloire de Dieu, et, dans
cette position, il est entouré d’une multitude d’affections, de joies et de
droits qui ont en lui leur centre. Il peut abandonner cette position pour le
service spécial de Dieu, vu que le péché est entré dans toutes ces choses, qui,
loin d’être mauvaises en elles-mêmes, sont au contraire bonnes à leur place.
C’est ce que Christ a fait. Devenu Nazaréen, il n’a pas pris sa position comme
homme, ses droits comme Fils de l’homme ; mais, pour la gloire de Dieu, il s’est
complètement assujetti, soumis à tout ce que réclamait la gloire. Il s’est
identifié avec le résidu pieux du peuple pécheur qu’il avait aimé, et il est
devenu étranger aux enfants de sa mère [(Ps. 69:8)]. Il ne faisait rien qui ne
lui fût prescrit [(Jean 5:19)] ; il vivait de chaque parole qui sortait de la
bouche de Dieu [(Matt. 4:4)] ; il se séparait de tous les liens de la vie
humaine pour se dévouer à la gloire, au service de Dieu et à l’obéissance envers
Lui. Si, dans l’amour des siens, il a trouvé quelque consolation qui ne pouvait
être que bien petite et bien pauvre, il a dû y renoncer aussi, et à cet égard
comme à tout autre, il est devenu dans sa mort le Nazaréen par excellence, tout
seul dans sa séparation pour Dieu. L’Église aurait dû le suivre ; mais, hélas !
elle a bu des boissons fortes ; elle a mangé et bu avec les ivrognes ; elle
s’est mise à battre les domestiques de la maison [(Matt. 24:49)] !
Renoncement et
dévouement intérieurs pour le Seigneur
Le croyant peut être appelé à se renier lui-même, en renonçant, pour le service
précieux de son Sauveur, à des choses qui ne sont pas mauvaises en soi. Mais cet
acte s’accomplit intérieurement : « Ses nazaréens étaient plus purs que la neige
», dit Jérémie [(Lam. 4:7)]. Le dévouement est intérieur. Considérons ici ce à
quoi l’on s’expose quand on manque à cette séparation.
Ch. 6 v. 9-12 —
Manquement à la séparation
Perte de la puissance divine, comme Samson
Si nous nous sommes dévoués au Seigneur d’une manière qui lui soit agréable, la
jouissance accompagne ce dévouement dans la mesure du témoignage qui Lui est
rendu. Dieu est avec son serviteur selon son appel ; mais c’est un secret entre
son serviteur et lui, bien que d’autres en voient les effets extérieurs. [6:12]
Avons-nous manqué à cette séparation, tout est à recommencer. L’influence divine
et la puissance dans l’œuvre sont perdues. On peut ne rien avoir perdu à
d’autres égards ; on se lèvera comme Samson pour secouer ses liens ; mais on a
perdu sa force, sans le savoir [(Jug. 16:20)]. Dieu n’est plus avec nous. Le cas
de Samson est un cas extrême, mais solennel ; car il se peut que notre force
nous ait placés en présence du mal, et alors, si Dieu est avec nous, sa gloire
magnifique se manifeste ; mais s’il n’y est pas, l’ennemi a la triste occasion
de se glorifier au sujet de celui qui fut longtemps connu comme un champion de
Dieu, et en apparence au sujet de Dieu lui-même [(Jug. 16:23-24)]. Dans cette
seconde alternative, le secret intérieur, la vraie force de la séparation pour
Dieu, sont perdus.
Nécessité de veiller
pour conserver la sainteté intérieure
Prenons garde, dans les choses ordinaires, au premier pas qui nous séparerait de
la sainteté intérieure. Si la grâce nous a appelés à une séparation pour un
service extraordinaire quelconque, préservons-nous de tout manque d’obéissance à
la parole de la croix, par laquelle nous sommes crucifiés au monde [(Gal.
6:14)], au péché [(Gal. 5:24 ; Rom. 6:11)], et à la loi [(Gal. 2:19)]1.
1 Ce sont les trois choses auxquelles la croix est appliquée dans l’épître aux Galates.
Nouvelle consécration
par le sacrifice, et perte du temps déjà passé
[6:12] Ordinairement, le Nazaréen infidèle revient par le sacrifice de Christ à
sa séparation ; il est de nouveau consacré à Dieu. [6:9] Mais tout ce qui nous
met en contact avec le péché produit son effet sur notre nazaréat. Nous perdons
la puissance attachée à la communion avec Dieu et à la présence spéciale de
l’Esprit avec nous, quelle que soit la mesure dans laquelle cette puissance nous
ait été accordée. [6:12] Hélas ! le temps qui a précédé est perdu ; il nous faut
recommencer. C’est encore une grande grâce, que tout privilège de servir Dieu ne
nous soit pas ôté ; mais il y a quelquefois des effets de notre infidélité qui
subsistent, lorsque la puissance nous est rendue. Un Samson aveugle a dû se tuer
en tuant ses ennemis [(Jug. 16:30)]. Il nous appartient, dans tous les cas, de
reconnaître immédiatement notre souillure, d’aller à Christ, et de ne point
prétendre être des Nazaréens extérieurement, lorsque nous ne le sommes pas aux
yeux de Dieu. Rien de plus périlleux que le service de Dieu, quand la conscience
n’est pas pure. Toutefois, souvenons-nous toujours que nous sommes sous la
grâce.
Ch. 6 v. 13-21 —
Accomplissement et fin du nazaréat
Liberté et non plus séparation, à la fin des temps
Fin de la séparation quand le mal sera ôté, et jouissance de la nature divine
[6:13] Cette séparation et ce renoncement ne sont pas pour toujours. Christ
lui-même ne sera pas toujours un Nazaréen. Il jouira d’une plénitude de joie
avec Dieu et les siens. Il dira : « Mangez, amis ; buvez abondamment, bien-aimés
! » [(Cant. 5:1)]. C’est par la puissance du Saint Esprit seule que nous sommes
séparés de ce qui est mauvais, et souvent même de ce qui est naturel, pour être
des vases de service et de jouissance, un témoignage à Dieu au milieu du mal. Le
temps viendra où, le mal étant ôté, nous pourrons nous abandonner à notre nature
; le temps où la puissance du Saint Esprit, en se déployant, ne produira que
joie, et où tout ce dont nous serons entourés sera en communion avec nous.
Alors, Christ prendra une place qu’il lui était impossible de prendre autrefois,
quoiqu’il fût l’homme parfaitement sociable, parfaitement accessible aux
pécheurs parce qu’il en était parfaitement séparé, parfaitement mis à part pour
Dieu intérieurement, parce qu’il avait renoncé à lui-même1 pour ne vivre que des
paroles de Dieu [(Matt. 4:4)].
1 Non pas, cela va sans dire, qu’il y eût aucune mauvaise nature en Lui à renier, comme c’est le cas pour nous ; mais il se reniait lui-même dans sa volonté et sa nature, dans lesquelles il n’y avait point de mal, comme, par exemple, lorsqu’il dit : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? » [(Jean 2:4)]. Sur la croix, lorsque tout fut fini, il reconnut très particulièrement sa mère [(Jean 19:26-27)]. Le miel, pas plus que le levain, ne pouvait entrer dans le sacrifice [(Lév. 2:11)].
Liberté dans cette vie,
traversée avec l’aide du Saint Esprit
Telle est la vie de Dieu ici-bas. Ce qu’il a créé ne saurait être mauvais. Qu’il
nous garde de le penser ! Une semblable assertion est à coup sûr un signe des
derniers temps [(2 Tim. 3:1-2)]. Christ pouvait penser à sa mère avec tendresse,
lorsque l’œuvre de son âme sur la croix était achevée [(Jean 19:26-27)]. Mais le
Saint Esprit intervient comme une puissance étrangère à cette vie, et prend
l’homme pour la lui faire traverser selon cette puissance, de sorte que plus
l’homme y est étranger lui-même, plus il est en état de montrer, et montre en
effet, de la sympathie pour ceux qui la traversent selon Dieu. Toute autre chose
n’est que principe monacal. Si nous sommes vraiment libres au dedans, nous
pouvons sympathiser avec ce qui est au dehors ; si nous ne sommes pas libres,
nous nous ferons moines, dans la vaine espérance d’obtenir cette liberté.
Communion finale,
conséquence et aboutissement du sacrifice de Christ
[6:13] Enfin, lorsque le vœu du nazaréat était accompli, [6:14-15] tous les
sacrifices étaient offerts, [6:18] et les cheveux de la tête du Nazaréen étaient
brûlés dans le feu qui consumait le sacrifice de prospérités, type de la pleine
communion, résultat du sacrifice de Christ. Lorsque, au temps fixé par Dieu, le
sacrifice de Christ aura obtenu, dans ses effets, son efficace pleine et
entière, la puissance qui produit l’énergie de la séparation s’absorbera dans la
communion, qui sera l’heureuse conséquence de ce sacrifice. Nous sommes heureux
de savoir que la puissance du Saint Esprit, employée actuellement en grande
partie à mettre un frein aux convoitises de la chair, sera alors tout entière
une puissance de joie en Dieu, et de communion avec tout ce dont nous serons
entourés.
Joie du peuple de Dieu
dans Sa communion, à la fin
Parlons maintenant des voies de Dieu, quand le nazaréat est terminé. [6:20]
Alors le résultat de l’œuvre de Christ sera produit ; toute l’efficace variée de
son sacrifice sera reconnue ; son peuple entrera dans la communion de sa joie ;
le vin sera bu dans l’allégresse. Jésus lui-même attend ce moment-là [(Matt.
26:29)]. Je crois que cela s’applique particulièrement à son peuple ici-bas, au
résidu juif dans les derniers jours. Sa participation au Saint Esprit sera joie
et délices. Quelque chose de pareil nous attend, mais d’une manière encore bien
meilleure. Seulement nous anticipons jusqu’à un certain point cette joie, car le
Saint Esprit produit ces deux choses : la joie de la communion, et la séparation
solitaire pour le service de Dieu. C’est un peu ce que l’apôtre veut dire dans
ces paroles aux Corinthiens : « La mort agit en nous, et la vie en vous » [(2
Cor. 4:12)]. Toutefois, l’on peut toujours dire de tous les chrétiens : « Je
voudrais bien que vous régnassiez, afin que nous aussi, nous régnassions avec
vous ! » [(1 Cor. 4:8)].
Ch. 6 v. 22-27 —
Bénédiction de l’Éternel sur le peuple
Ayant placé le peuple autour de Lui [(chap. 2)], l’ayant compté nom par nom
[(chap. 1)], ayant arrangé le service [(chap. 3-4)], purifié le camp (chose
distincte de la purification des individus souillés, sujet qui appartient au
Lévitique) [(chap. 5)], ayant enfin montré la vraie position du serviteur dévoué
(position qu’Israël aurait pu prendre, et qu’a prise Christ, vrai serviteur mis
à part pour Dieu) [(chap. 6)], [6:27] Dieu met, en terminant, sa bénédiction et
son nom sur le peuple. [6:24] La bénédiction le place sous la garde, [6:25] sous
la grâce [6:26] et dans la paix de l’Éternel ; [6:24] et, en effet, l’Éternel
les bénissait d’abord d’une manière générale ; [6:25] puis, en faisant luire sa
face sur eux, il les faisait jouir de sa grâce ; [6:26] enfin, en levant sa face
sur eux, il leur assurait la paix.
Chapitre 7
Ici se termine cette partie du livre. [6:23] Le camp, arrangé en ordre selon
Dieu, est placé sous sa bénédiction. [7:10] Là-dessus (chap. 7), les principaux
du peuple offrent une offrande de franche volonté à l’Éternel pour la dédicace
de l’autel, selon le nombre de tribus. [7:89] Puis nous est indiquée la forme
des communications de l’Éternel avec Moïse, pour l’instruire dans le chemin.
Nous voyons que la chose a lieu dans le tabernacle, d’entre les chérubins.
Chapitre 8
Ch. 8 v. 1-4 — Lumière du chandelier pour éclairer
Le chapitre 8 parle du chandelier1. [8:2] Les lampes devaient l’éclairer et
faire voir sa beauté, en même temps que répandre leur lumière autour de lui et
devant lui. C’est ce qui a lieu quand ce qui est le vase du Saint Esprit brille
de la lumière de Dieu. Que ce soit Israël ou l’Église, il jette la lumière
devant lui. « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils
voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux
» [(Matt. 5:16)]. C’est parce que la profession du chrétien était claire et sans
équivoque, que les hommes, en voyant ses bonnes œuvres, savaient à qui les
attribuer.
1 L’introduction de ce type à cette place fait voir combien l’ordre des types et leur introduction en tel ou tel endroit, se rapportent aux choses typifiées et à leur ordre moral.
Ch. 8 v. 5-26 —
Consécration des Lévites pour leur service
Purification des Lévites, et sacrifices offerts pour leur consécration
Nous avons ensuite la purification des Lévites et leur consécration au service
de l’Éternel. Elle préfigure la consécration de l’Église à Dieu pour le servir.
[8:7] Les Lévites étaient lavés, puis rasés comme les lépreux [(Lév. 14:8)].
[8:10] Après cela, tout le peuple imposait les mains sur eux, [8:12] et eux les
imposaient sur les sacrifices. [8:8] Dans les offrandes qui accompagnaient leur
consécration, il n’y avait pas de sacrifice de prospérités, parce qu’il
s’agissait de service et non de communion ; mais des sacrifices qui
représentaient l’efficace de l’expiation et le dévouement jusqu’à la mort du
Seigneur Jésus.
Offrande des Lévites à
Dieu par la consécration, et par eux tout le peuple
[8:16] Les fils de Lévi appartenaient à l’Éternel comme ses rachetés, ayant été
sauvés lorsqu’il jugeait le péché, [8:15] et offerts eux-mêmes en offrande à
l’Éternel. [8:12] L’imposition des mains identifiait celui qui les imposait avec
la victime : si c’était une offrande pour le péché, l’offrande était identifiée
avec le pécheur dans son péché ; si c’était un holocauste, celui qui l’offrait
était identifié avec la consécration de la victime à Dieu. L’épître aux Romains
15:16, fait allusion à cette consécration des Lévites, et envisage l’Église
comme offerte ainsi à Dieu d’entre les gentils. [8:10] Les Israélites ayant
aussi imposé leurs mains sur les Lévites, tout le peuple s’identifiait, pour
ainsi dire, avec eux dans cette consécration, en sorte que les Lévites le
représentaient devant l’Éternel.
Don des Lévites à Aaron
pour le service
[8:19] Nous retrouvons ici ce que nous avons déjà vu au chap. 3 [(v. 9)], que
les Lévites étaient donnés à Aaron et à ses fils, comme l’Église est donnée à
Christ, vrai Sacrificateur et Fils sur la maison de Dieu, pour être employée au
service de la maison.
Chapitre 9
La Pâque (chap. 9), mémorial de la rédemption, et, en conséquence, symbole de
l’unité1 du peuple de Dieu, comme Assemblée rachetée par Lui, [9:13] est
obligatoire pendant la marche dans le désert2. [9:10] Seulement, Dieu pourvoit
en grâce et en support, au besoin de ceux qui n’étaient pas en état de la
célébrer selon Sa volonté qui leur avait été signifiée. Mais ces moyens fournis
par le support et la grâce de Dieu rendaient constamment présente l’idée d’un
peuple racheté et placé directement sous le gouvernement paternel de Dieu.
[9:18] En outre, nous avons la précieuse déclaration que Dieu lui-même
conduisait son peuple par sa présence. À son commandement il campait ; à son
commandement, il se mettait en marche. [9:23] Il gardait ce que l’Éternel lui
avait donné à garder, selon le commandement de l’Éternel. Que Dieu nous accorde,
à nous qui avons son Esprit, d’être ainsi conduits en toutes choses, de demeurer
ou d’aller en toutes choses sous sa direction immédiate ! Si nous sommes près de
Lui dans sa communion, nous sommes conduits par son œil [(Ps. 32:8)] ; sinon,
nous le serons par sa providence extérieure, comme le cheval et le mulet, avec
le mors et la bride, afin de nous empêcher de broncher [(Ps. 32:9)].
1 En Israël, cette unité était simplement celle d’un peuple racheté comme tel pour la jouissance d’une part commune; elle ne formait point un corps, comme l’Église.
2 Cependant, ceux qui avaient seulement le caractère du désert n’étaient pas dans la condition voulue pour y prendre part. Aucun de ceux qui étaient nés dans le désert ne fut circoncis avant d’arriver à Guilgal à travers le Jourdain [(Jos. 5:5)]..
Chapitre 10
Ch. 10 v. 1-10 — Les trompettes d’argent, témoignage de Dieu
[10:2] Au chap. 10, il est question des trompettes d’argent qui servaient à
rassembler le peuple pour la marche, ainsi qu’au départ du camp, mais qui
avaient aussi d’autres usages. Elles étaient le témoignage de Dieu, rendu
publiquement, avec deux buts principaux : rassembler le peuple et le faire
partir. Il en est ainsi en pratique : le témoignage de Dieu rassemble son peuple
autour de Lui et le fait marcher en avant. Le témoignage de Dieu était le signe
de son intervention, en même temps qu’il avait pour résultat de la produire.
[10:8] Les sacrificateurs qui devaient, en communion avec leur chef, être dans
l’intimité des pensées de Dieu, sonnaient des trompettes quand le cas se
présentait. Tout se faisait ainsi selon la communion avec Dieu dans son
sanctuaire. [10:9] Après l’introduction du peuple dans le pays, si la guerre
survenait, les sacrificateurs sonnaient avec éclat ; ils proclamaient le
témoignage de Dieu, sans s’effrayer ; alors Dieu se souvenait de son peuple pour
intervenir. Il en est de même pour nous ; nous n’avons jamais à craindre
l’attaque de l’ennemi ; au lieu de nous effrayer, rendons un témoignage fidèle,
en réponse auquel Dieu a promis d’intervenir en puissance. Ne craignons pas.
[10:10] On se servait aussi des trompettes dans les fêtes solennelles, car le témoignage et le mémorial de Dieu constituent la joie de son peuple rassemblé.
Ch. 10 v. 11-36 —
Cheminement dans le désert et soins de Dieu
[10:13] Enfin, le peuple est appelé à faire sa première traite. [10:17] L’ordre
suivi dans la marche diffère de celui qui avait été prescrit, en ceci que le
tabernacle avec ses courtines allait après les trois premières tribus, [10:21]
afin qu’il pût être dressé pour recevoir l’arche ; celle-ci suivait la seconde
division. [10:33] Mais en outre, Dieu se montre d’une manière remarquable en
grâce, en dehors de tout l’ordre qu’il avait prescrit (2:17), car, de fait,
c’est l’arche elle-même qui précède le camp (v. 33). [10:31] Moïse avait demandé
à un enfant du désert de « servir d’yeux » au peuple ; mais quand l’homme ne se
soucie pas de le faire, [10:33] Dieu lui-même s’en charge. Il sort de la place
qu’il avait prise au milieu des tribus pour qu’elles prissent soin de lui et
veillassent à son honneur, si l’on ose s’exprimer ainsi, et se fait en quelque
sorte leur serviteur, cherchant un lieu où elles pussent se reposer dans ce
chemin qui leur était inconnu. Ce n’était point le repos de Canaan, mais un lieu
dans le désert où l’Éternel faisait le chemin de trois jours pour chercher un
lieu de repos à Israël. Beau tableau de la grâce tendre et précieuse du
Seigneur, qui ne manque pas, s’il nous fait traverser le désert pour notre bien,
de s’y trouver avec nous, et qui a soin, en menant ses brebis dehors, de marcher
devant elles [(Jean 10:4)] et de les soulager par son amour. Puissant Conducteur
des siens pendant le voyage, il est leur joie et leur gloire, lorsqu’il vient se
reposer au milieu d’eux !
Chapitre 11
Israël au désert : infidélité et rébellion, support et grâce divins
Nous sommes maintenant (chap. 11) appelés à porter nos regards dans une autre
direction pour considérer la conduite du peuple dans le désert ; et qu’est-ce,
hélas ! sinon une histoire d’infidélité et de rébellion ? Ajoutons néanmoins que
c’est aussi l’histoire du support et de la grâce de Dieu. C’est un tableau
infiniment humiliant et instructif. Nous repasserons brièvement les différentes
formes d’incrédulité qui nous sont présentées ici.
Incrédulité du peuple,
dont le cœur est loin de Dieu
[11:1] La première chose que nous rencontrons après la tendre manifestation de
l’amour de Dieu, ce sont les murmures des fils d’Israël. Ils se plaignent de la
fatigue, quand Dieu leur cherche un lieu de repos [(10:33)]. [11:2] Dieu les
châtie. Humiliés, ils crient à Moïse, et, sur son intercession, le châtiment est
ôté, mais leur cœur reste éloigné de l’Éternel ; [11:4] séduits par le ramassis
de peuple qui les accompagne et pour qui Canaan n’était pas le pays de la
promesse, [11:6] ils sont dégoûtés de la manne. Que de fois Christ, pain de vie,
ne suffit pas à l’âme éloignée de la communion avec Dieu ! [11:5] Le cœur
cherche ailleurs sa nourriture ; il a besoin d’autre chose ; il se souvient de
ce dont la chair avait coutume de jouir dans le monde, oubliant en même temps
l’esclavage dans lequel il était retenu. Il ne connaît plus la puissance de
cette parole : « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim » [(Jean 6:35)].
[11:31] Dieu leur accorde l’objet de leurs désirs ; [11:32] au lieu d’être
honteux, quand ils voient que Dieu est également capable de satisfaire leurs
désirs dans le désert, ils amassent précipitamment les cailles, [11:33] et la
colère de l’Éternel s’embrase contre ce méchant peuple.
Allègement de la charge
de Moïse et action de l’Esprit
[11:11] Moïse, fatigué d’eux comme d’un fardeau trop lourd, [11:14] se plaint à
son tour de sa position glorieuse. [11:17] Dieu allège le poids de sa charge,
[11:23] mais non pas sans le réprimander, [11:25] et il lui adjoint soixante-dix
personnes pour l’aider à la porter. [11:26] L’Esprit de Dieu agit chez deux
d’entre eux et repose sur eux, lors même qu’ils ne sont pas sortis pour le
recevoir vers la tente où se tient Moïse ; ils prophétisent dans le camp.
[11:28] Josué, jaloux de la gloire de son maître, lui demande de les en
empêcher. Mais si Moïse, incapable1 de porter le poids de sa gloire, a dû la
partager avec d’autres, et jusqu’à un certain point en perdre une partie, il
laisse voir du moins dans cette circonstance la profondeur de la grâce contenue
dans son cœur. [11:29] Il ne porte pas envie à ceux qui prophétisent dans le
camp. « Ah ! » dit-il, « que plutôt tout le peuple de l’Éternel fût prophète ! »
1 Remarquez ici la différence d’avec la foi du bienheureux apôtre, en comparant notre chap. 11:12 avec Gal. 4:19 et 2 Cor. 11:28. [11:14] Il est possible que cette faute de Moïse, se plaignant de succomber sous le poids du peuple [11:26] et donnant l’occasion de prophétiser dans le camp, [12:1] ait aussi occasionné la rébellion de Marie et d’Aaron contre lui. Quoi qu’il en soit, Dieu maintient l’autorité de son serviteur, qui, pour lui-même, garde son caractère de douceur invariable [(12:3)], laissant à Dieu le soin de tout ce qui le concernait personnellement.
C’est une chose très belle que l’esprit dont était animé ce serviteur de Dieu. Finalement, quels que soient Ses arrangements, Dieu est souverain dans les dispensations de son Esprit.
Chapitre 12
Ch. 12 v. 1-10 — Rébellion contre Moïse, type de Christ
[12:1] Après cela (car quel prétexte la rébellion ne prendra-t-elle pas ?),
Marie et Aaron parlent contre Moïse (chap. 12). La prophétesse et le
sacrificateur (qui possèdent la parole de Dieu et l’accès auprès de lui, double
caractère du peuple de Dieu), s’élèvent contre celui qui est roi en Jeshurun
[(Deut. 33:5)], et avec lequel Dieu parle comme avec un intime ami [(Ex.
33:11)]. En ceci, Moïse est à tous égards un type de Christ, qui est
personnellement en dehors des droits que la grâce a conférés au peuple. [12:7]
Fidèle dans toute la maison de Dieu, [12:8] il jouit de rapports intimes avec
Lui. Marie et Aaron auraient dû avoir de la crainte. [12:1] L’excuse des deux
rebelles à leur acte, c’est que Moïse avait pris une femme éthiopienne, signe
précieux pour nous de la souveraineté de la grâce, qui a introduit dans la
bénédiction de Christ ceux qui n’y avaient aucun droit. Le peuple de Dieu, quels
que fussent ses privilèges, aurait dû reconnaître cette souveraineté. [12:10]
Israël ne l’a pas voulu, et il a été frappé de lèpre. Toutefois, c’est dans son
caractère de témoin ou prophète, que le peuple subit ce châtiment.
Ch. 12 v. 11-15 —
Intercession d’Aaron et châtiment de Dieu
[12:11] Aaron reprend sa place d’intercesseur, et parle humblement à Moïse :
figure, je le pense, de l’humiliation d’Israël, fondée sur la valeur de
l’intercession de Christ s’identifiant avec la position du peuple. [12:14] Dieu
répond que Marie doit être humiliée et châtiée, privée pour un temps de
correspondance avec Lui, après quoi elle rentrera dans sa faveur. [12:15] Le
peuple attend sa réintégration. Souvenons-nous que l’Éternel rappelle ici le
fait que la position la plus glorieuse pour Moïse appartenait au temps où il
était séparé du peuple, c’est-à-dire lorsqu’il tendit la tente hors du camp, et
l’appela « la tente d’assignation » [(Ex. 33:7)]. Le peuple ne l’avait que trop
oublié. L’Église, de son côté, quand elle se prévaut, dans la pensée de se
rendre spirituelle, de la gloire et de la position de ceux qui la composent,
comme prophètes et sacrificateurs (caractères qui lui appartiennent
effectivement), pour méconnaître les droits de Christ, roi en Jeshurun, ayant
autorité sur la maison de Dieu, a lieu de considérer si elle ne se rend pas
coupable de la rébellion dont nous parlons ici. Pour ma part, je le crois.
Chapitres 13 et 14
Vient ensuite le mépris du pays désirable (chap. 13). J’attirerai ici
l’attention du lecteur sur quelques points mentionnés à ce sujet dans d’autres
endroits de la Bible1.
1 Voyez Deut. 1:20-23.
Incrédulité du peuple
au moment d’entrer dans le pays
Manque de foi et conséquence de l’incrédulité
[Deut. 1:20] L’Éternel a amené le peuple jusqu’à la frontière de Canaan ; [Deut.
1:21] Moïse lui dit de monter. [Deut. 1:22] Le peuple propose d’envoyer des
espions ; [Deut. 1:23] Moïse y donne son consentement. [13:4] Il paraît que Dieu
l’a sanctionné ; ils y sont allés selon la parole de l’Éternel. Mais c’est par
faiblesse et manque de foi que le peuple en a fait la demande. Il y a bien des
choses que Dieu commande et que nous sommes tenus de faire, du moment qu’elles
sont l’objet d’un commandement de sa part, car ses voies se manifestent dans
leurs résultats, et cependant c’est notre manque de foi qui y a donné lieu.
[13:28] La conséquence en est que le résultat confirme abondamment la foi des
fidèles, du Résidu ; mais l’infidélité moissonne ce qu’elle a semé. C’est ce qui
a lieu ici. D’abord, le rapport que les espions font à Moïse est dans un bon
esprit ; [13:29] mais les difficultés se présentent sur-le-champ, [13:34] et
l’incrédulité les mesure selon l’homme, et non selon Dieu. [13:32] Ensuite les
témoins puisent leurs paroles dans les sentiments du peuple, et ils expriment un
jugement fondé sur son incrédulité.
Effets de l’incrédulité
: plainte et accusation contre Dieu
[13:33] S’étant ainsi complètement détournés du Seigneur et étant tombés, par
leur propre incrédulité, dans le courant de l’incrédulité du peuple, ils renient
les convictions qu’ils avaient acquises lorsque la bonté de l’Éternel s’était
déployée à leurs yeux. Ils en viennent à déclarer que le pays lui-même est
mauvais, [14:3] et finissent par se justifier en se plaignant de Dieu. Car
maintenant ce n’est plus Moïse qui les a conduits ici, c’est Dieu lui-même ; ils
l’en accusent. [14:10] En outre, ils s’acharnent contre ceux dont le fidèle
témoignage condamne leur incrédulité.
Oubli de Dieu et
intervention de Celui-ci en jugement
Combien souvent il en arrive ainsi. Les difficultés qui amènent au jour
l’incrédulité du cœur, conduisent à dénigrer la position à laquelle Dieu nous a
appelés et dont jadis nous avions goûté la bénédiction ! L’oubli de ce qu’est
Dieu est cause de tout cela. Était-il, Lui, réellement semblable à une
sauterelle, en comparaison des fils d’Hanak [(13:34)] ? Que faisait la hauteur
des murs [(13:29)], s’ils tombaient au son d’une trompette [(Jos. 6:20)] ?
[14:10] Là-dessus, Dieu lui-même intervient. [14:28] Ils vont enfin être traités
selon leur foi ; [14:29] ils périront dans le désert selon leur souhait [(14:2)]
; [14:30] les témoins fidèles [14:31] et les enfants seront seuls introduits
dans le pays ; [14:33] mais ce ne sera pas sans subir dans leurs marches les
conséquences de l’infidélité de la masse du peuple. Toutefois, ils auront en
partage d’autres espérances et d’autres consolations.
Effets de
l’intercession de Moïse selon la révélation divine
[14:20] L’intercession de Moïse a pour effet d’obtenir que Dieu épargne le
peuple ; [14:21] mais voici sa déclaration : Il sera glorifié en jugement sur le
peuple rebelle qui méprise les promesses, et la terre sera ainsi remplie de sa
gloire (v. 21). [14:18] Moïse en appelle ici à la révélation du nom de
l’Éternel, d’après lequel il gouverne le peuple [(Ex. 34:6-7)], et non aux
promesses faites aux pères, [14:21] et la réponse qui lui est faite est en
rapport avec ce nom. [14:24] Caleb préfigure le résidu fidèle. Josué n’est pas
nommé (vers. 24), car il représente Christ introduisant le peuple dans la terre
de promesse.
Acceptation des
conséquences par le fidèle, et rébellion du peuple
[Jos. 14:12 ; 15:14]Après les quarante ans passés dans le désert, Caleb a dû
vaincre tour à tour les mêmes personnes qui avaient jeté l’effroi dans l’âme des
espions [(13:29)] . Quand, en opposition à l’incrédulité des autres, nous sommes
appelés à jouir des effets de la promesse, cela ne nous fait pas échapper aux
difficultés. [14:39] Enfin, quand on a, comme Israël, jugé la folie de
l’incrédulité et qu’on en voit les conséquences, [14:40] il ne sert de rien
d’entreprendre une œuvre pour chercher à les éviter. [14:42] Dieu n’est pas avec
nous, et, [14:44] si nous persistons à monter, [14:45] nous trouverons l’ennemi,
tel que notre incrédulité nous l’a dépeint.
Chapitre 15
Il est merveilleux de voir au chap. 15, qu’après toute cette incrédulité du
peuple, alors que Dieu avait déclaré que la terre serait remplie de sa gloire
[(14:21)] par le retranchement de l’assemblée rebelle, et qu’on aurait pu
supposer que le pays serait à jamais perdu pour elle, [15:2] l’Éternel rentre
dans le calme parfait de ses conseils arrêtés d’avance et de son Être immuable,
et donne des instructions pour le temps où le peuple sera entré dans le pays
qu’Il lui a donné. [15:3] Il parle des sacrifices de justice qu’Israël est
invité à lui offrir de franche volonté, [15:5] et du vin de joie dont ces
offrandes seront accompagnées ; [15:14-16] et comme il s’agit de grâce, l’amour
de Dieu se répand au-delà d’Israël, rapproche l’étranger de son peuple, Il donne
à l’un et à l’autre une même loi et une même ordonnance. [15:20] Les prémices
Lui appartiennent. [15:27-28] Les péchés d’ignorance sont pardonnés, moyennant
le sacrifice exigé par la perfection des voies de Dieu. [15:30-31] Le péché
commis par fierté amène seul la destruction. [15:38-39] Dieu ordonne que les
robes soient bordées d’une frange avec un cordon de bleu, afin qu’on se
souvienne de ses commandements, et qu’on soit gardé de ce qui les profanerait.
Le principe céleste doit pénétrer dans les plus petits détails de notre vie,
dans ceux qui sont même le plus près de la terre, si nous voulons éviter des
maux sérieux qui attirent le jugement de Dieu.
L’introduction de l’étranger, dans ce chapitre, est du plus haut intérêt comme témoignage de grâce. Mais jusqu’à présent nous n’avons pas vu l’apostasie finale qui amène le jugement du ciel au moment même où elle est accomplie.
Chapitre 16
Rébellion contre Dieu et prétention de Coré à la sacrificature
[16:1] Le chap. 16 contient la rébellion ouverte de Dathan et d’Abiram, et
spécialement la prétention du ministère en Israël de s’arroger à lui-même la
sacrificature. [16:2] Quelques-uns des chefs du peuple (et même, pour un moment,
tout le peuple [(16:19)]) ont, à la vérité, pris part à cette rébellion ; mais
ils étaient entraînés par l’ambition d’un homme qui remplissait les fonctions du
ministère. Le Nouveau Testament appelle cela « la contradiction de Coré » [(Jude
11)], [16:8] et c’est à lui que Moïse s’adresse tout premièrement. [16:10] Le
point principal du péché, sur lequel Moïse insiste, était que les fils de Lévi
avaient pris une place qui ne leur appartenait pas. Coré entraîna les autres par
la flatterie à s’associer à lui, dans le but de s’arroger la sacrificature
officielle. [16:12] Le cas de Dathan et d’Abiram était une question accessoire,
[16:13] relative à l’autorité de Moïse, à celle de la parole de Dieu par lui, et
le jugement était une chose à part. [16:11] Mais cette prétention du ministère à
s’arroger la sacrificature, est traitée comme une rébellion ouverte contre Dieu
et l’autorité de sa parole portée par Moïse. [Jude 11] Ce n’est pas toutefois la
corruption du ministère dans l’enseignement de l’erreur elle-même, comme nous le
voyons par la distinction que Jude en fait. Il nous montre la méchanceté
naturelle chez Caïn ; la corruption religieuse dans l’enseignement, chez Balaam,
qui prêchait l’erreur pour une récompense, et, chez Coré, la contradiction qui a
pour conséquence la destruction. Souvenons-nous que Jude traite des résultats et
de la fin réservés à la corruption et aux corrupteurs du christianisme. La
contradiction de Coré est une révolte contre l’autorité de Christ, et contre le
caractère distinctif1 de sa sacrificature : une révolte excitée par un homme
qui, occupant la position de serviteur, prétend être sacrificateur, et en
faisant ainsi détruit la seule vraie céleste sacrificature de Christ.
1 C’est le mal ecclésiastique ; mais, en fait de rébellion, le mal allait plus loin. C’était la prétention du ministère à être la sacrificature. C’est là le mal signalé par Moïse, bien que Coré en ait fait approcher aussi d’autres que lui (vers. 8-10).
Ruben était le fils aîné d’Israël, et Coré était de la famille la plus favorisée parmi les Lévites. La tribu de Ruben et la famille de Coré étaient voisines dans le camp, mais rien de ceci ne paraît dans les motifs qui les font agir.
Châtiment de Dieu
contre la rébellion ouverte contre Lui
C’était, en un mot, la rébellion ouverte et l’audace se présentant devant Dieu
lui-même. Dieu en a bientôt fini avec leurs prétentions, car « qui s’est endurci
contre lui et a prospéré ? » (Job 9:4). [16:4] Moïse en appelle à l’Éternel.
[16:14] Dathan et Abiram se prévalent du résultat de l’incrédulité de
l’assemblée qui aurait pu déjà être en Canaan, pour en jeter le blâme sur Moïse.
[16:7] Quant à Coré, Moïse annonce que Dieu fera connaître quel est celui qui
est saint et quel est celui qu’Il a choisi. [16:35] Coré et les deux cent
cinquante principaux de l’assemblée sont consumés ; [16:32] Dathan, Abiram et
les leurs, engloutis. [16:41] Mais l’esprit de rébellion s’était emparé de toute
l’assemblée. [16:46] C’est maintenant que la sacrificature et l’intercession
d’Aaron sont mises en évidence. [16:48] Aaron se place avec un encensoir entre
les morts et les vivants, et la plaie est arrêtée.
Seule la sacrificature
peut conduire un peuple rebelle dans le désert
Nous verrons l’importance de cette dernière remarque dans ce qui va suivre, et
quel est le seul principe sur lequel, vu l’existence des péchés et de la chair,
Dieu peut faire traverser le désert à son peuple. Dans le désert, cette
sacrificature, que Coré avait méprisée, est nécessaire ; mais c’est par la
sacrificature seule que l’homme peut arriver au bout de la traversée du désert
avec Dieu1. [16:7] Moïse, en répondant à Coré, déclare que Dieu montrera qui Il
avait choisi dans ce but ; c’est ce qu’Il va faire. [16:15] Irrité du mépris et
de l’injustice de Dathan et d’Abiram, Moïse en appelle à la justice et au
jugement de Dieu. [16:33, 35] Dieu intervient par un jugement de complète
destruction. Mais il y va de la gloire et de la maison de Dieu, lorsqu’il s’agit
de savoir qui doit s’approcher de Lui. Or l’autorité est impuissante pour
conduire des gens tels que nous à travers le désert ; la chair est rebelle, et
la dernière ressource de l’autorité est la destruction ; mais cela ne conduit
pas un peuple à une bonne fin pour la gloire de Dieu, bien qu’Il soit glorifié
en justice par cet acte. Moïse donc, dans ce caractère d’autorité qui frappe en
justice, est impuissant pour introduire le peuple en Canaan. Dieu donne
l’autorité sur son peuple rebelle à la sacrificature que sa rébellion avait tant
méprisée. C’est Christ le sacrificateur, dans sa grâce et dans sa bonté, qui
nous mène à travers le désert. Telle est la conclusion à laquelle nous arrivons
à la fin du récit qui nous est fait de la marche du peuple de Dieu.
1 Il n’est question ici ni d’union avec Christ (elle était encore un mystère), ni même d’être des fils ; il s’agit de pèlerins traversant le désert. Dans ce caractère de pèlerins, nous sommes envisagés comme étant à part et distincts de Christ (tel est le caractère de l’épître aux Hébreux). J’ajoute ici qu’il y a une différence entre la sacrificature et l’intercession de l’Avocat (Hébr. [4:14-16] et 1 Jean [2:1-2]). Dans l’épître aux Hébreux, nous avons la sacrificature afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun [(Héb. 4:16)] ; tandis que l’intercession de l’Avocat est destinée à rétablir la communion lorsque nous avons péché [(1 Jean 2:1)].
Chapitre 17
Ch. 17 v. 1-11 — Établissement de l’autorité de la sacrificature par Dieu
Du chap. 17 au chap. 20, ce sujet est exposé avec les circonstances qui s’y
rapportent. [17:8] Premièrement, l’autorité d’Aaron est établie par des signes,
produits par la puissance de Dieu, [17:4] dans sa verge placée avec les autres
près de Dieu, source de toute autorité. [17:8] La puissance de vie et de
bénédiction se montre avec une rapidité qui manifeste la présence de Dieu. Les
boutons, les fleurs et les fruits croissent sur un bois sec : la sacrificature
vivante et victorieuse de la mort par l’efficace divine1 doit conduire le peuple
; l’autorité de Dieu est placée entre ses mains.
1 C’est la grâce. Le juste jugement pouvait détruire, non conduire à travers le désert : la grâce seule en est capable.
Ch. 17 v. 12-13 —
Frayeur du peuple devant la présence de Dieu
Le peuple charnel qui se fourvoie toujours, hardi naguère en face de la majesté
de Dieu, s’effraye de sa présence, maintenant que sa grâce se manifeste, et dit
qu’il ne peut s’approcher de Lui. Ceci donne occasion à des vues encore plus
approfondies sur la position de la sacrificature en général.
Chapitre 18
Ch. 18 v. 1-7 — Position sainte de la sacrificature devant Dieu
Au chap. 18, la position de la sacrificature est clairement définie, aussi bien
que celle des Lévites. [18:3] Les sacrificateurs seuls s’approchent du
sanctuaire ; eux seuls sont capables de cette intimité avec Dieu. [18:1] Mais,
en conséquence de leur position, il y a, comme effet de cette proximité, des
péchés, de l’iniquité, qu’ils sont appelés à porter, et qui ne seraient pas
remarqués chez ceux de dehors. Ce qui ne convient pas à la présence et au
sanctuaire de Dieu, ne convient pas à ses sacrificateurs. Ils portent l’iniquité
du sanctuaire. Si le peuple désobéissait à la loi, sans doute il était puni ;
mais ce qui souillait le sanctuaire tombait sur Aaron et sur ses fils. Quelle
est donc la mesure de sainteté donnée aux enfants de Dieu, qui seuls sont les
vrais sacrificateurs ! [18:6] Le service des Lévites et les Lévites eux-mêmes
étaient donnés en pur don aux sacrificateurs. [18:7] La sacrificature aussi
était un pur don à Aaron et à ses fils. [18:8, 11] À cause de l’onction, les
choses saintes leur étaient données à manger, ce qui était un privilège spécial
des sacrificateurs. Il en est de même pour nous.
Ch. 18 v. 8-19 —
Nourriture des sacrificateurs dans les choses saintes
Christ, nourriture sainte en tout ce qu’Il est, pour les sacrificateurs
[18:9] Ce qu’il y a de précieux sous tous les rapports dans l’offrande de
Christ, dans sa vie et dans sa mort ; dans ce pain descendu du ciel, contemplé
dans sa vie de dévouement et de grâce ici-bas, et dans sa mort pour nous, — tout
cela est la nourriture de nos âmes, dans cette communion avec Dieu, dans
laquelle nous sommes nous-mêmes gardés dans notre sacrificature. [18:10] Les
sacrificateurs seuls mangeaient les choses saintes, et ils les mangeaient dans
un lieu saint. Ce n’est que dans le sentiment de la présence de Dieu et sous
l’efficace d’une huile qui n’est jamais placée sur la chair, que nous pouvons
vraiment réaliser ce qui est précieux dans l’œuvre de Christ.
Goûter Christ
uniquement dans la présence de Dieu
Le vers. 10 du chap. 18 présente quelque chose de très remarquable, car ce qui
est dit ici, c’est qu’ils devaient les manger dans le lieu très saint. Il est
vrai que l’on peut traduire : « comme des choses très saintes ». Mais si le sens
est bien « dans le lieu très saint », il ne se rapporte qu’à l’antitype, savoir,
que c’est dans la pensée et devant le trône du Dieu souverain lui-même, que nous
pouvons réellement goûter cette précieuse nourriture. Historiquement les
sacrificateurs n’y étaient pas ; ils seraient ici censés y être, étant dans le
sanctuaire de Dieu.
Distinction entre la
nourriture des sacrificateurs seuls et celle de toute sa famille]
[18:11] Il y avait des choses qui appartenaient à la famille sacerdotale, mais
qui n’étaient pas mangées comme celles du vers. 10 dans le caractère sacerdotal,
telles que des offrandes élevées, des offrandes tournoyées ; les filles en
mangeaient comme les fils ; tous ceux qui étaient nets dans la maison
sacerdotale pouvaient y participer. Ainsi, dans les joies des enfants de Dieu,
il y en a qui leur appartiennent comme formant une famille. Nous jouissons des
bénédictions qui nous sont accordées, et de tout ce qui est offert par l’homme à
Dieu. C’est une joie pour l’âme. Tout ce que l’Esprit de Christ opère à la
gloire de Dieu, même dans ses membres, et encore plus ce qu’il fait en Christ
lui-même, est la nourriture de l’âme des gens de la maison de Dieu et les
fortifie. [18:12] Nos âmes ne jouissent-elles pas de ces prémices, le meilleur
du moût et du froment, [18:13] les premiers fruits de cette belle récolte de
Dieu, le produit de sa semence sur le terrain de son élection ? Oui, nous en
jouissons en y pensant. [18:9] Mais les sacrifices pour le péché, pour le délit,
les gâteaux, tout ce en quoi nous prenons part en esprit dans l’œuvre profonde
de Christ, ne se mange que dans le caractère et dans l’esprit du sacrificateur.
Il nous faut entrer, selon l’efficace de cette œuvre de Christ, dans l’esprit
dans lequel il se présente lui-même à la suite de son sacrifice, mus par son
amour parfait, en la présence du Très-Haut ; il nous faut participer aux
sentiments d’amour, de dévouement, dans la conscience de la sainteté de Dieu ;
en un mot, il nous faut entrer dans les sentiments avec lesquels Christ se
présente comme sacrificateur devant Dieu, afin de lier, par l’amour et
l’efficace de son offrande, la sainteté de Dieu à la bénédiction de celui qui a
péché, afin de réaliser ce qui est précieux en Christ dans cette œuvre, et afin
d’y prendre part (car il en est ainsi) en grâce. En effet, cela n’a lieu que
dans le lieu très saint, dans la présence de Dieu, où Christ comparaît pour nous
[(Héb. 9:24)].
Ch. 18 v. 20-32 — Part
des sacrificateurs et des Lévites, selon Dieu
Droits et autorité particuliers des sacrificateurs
Enfin, soit les joies familiales de la maison de Dieu, soit cette sainte
participation en esprit à l’œuvre de Christ, tout ce dont nous venons de parler
appartient à la sacrificature. [18:28] Les Lévites mêmes devaient reconnaître,
en tout ce que Dieu leur donnait comme étrangers sur la terre de promesse
[(18:24)], les droits et l’autorité des sacrificateurs.
Service des Lévites et
des sacrificateurs
Or, si l’on veut distinguer, tous les chrétiens sont sacrificateurs : les
ministres, en tant que ministres, ne sont que des Lévites. [18:23] Leur service
consiste à fournir à la joie de la sacrificature et à vaquer au service des
saints devant Dieu (il n’est pas question ici de service vis-à-vis du monde,
parce que l’économie judaïque ne le comportait pas). Notre service, à nous,
recevra sa récompense dans le ciel ; notre place, comme sacrificateurs, sera la
proximité de Dieu et la joie en Lui.
Sainteté particulière
dans les privilèges du sacrificateur
[18:9] Il est évident que participer en esprit (car on ne peut y participer
réellement) au sacrifice de Christ pour le péché, [18:10] en en mangeant comme
sacrificateur, est une chose très sainte, un privilège dont on jouit dans un
lieu très saint : tout est spécialement sainteté ici.
Chapitre 19
La génisse rousse, moyen de purifier des souillures dans le désert
Mais si, d’un côté, la sacrificature doit conduire le peuple à travers le
désert, et si la verge de l’autorité de Moïse ne le peut pas, car elle ne peut
que frapper ; de l’autre, il faut, en rapport avec la sacrificature, un moyen
d’ôter les souillures qui auront lieu pendant la traversée du désert, afin que
la communion du peuple avec Dieu ne soit pas interrompue ; c’est pourquoi le
sacrifice de la génisse rousse est placé ici à part de tous les autres, parce
qu’il était ordonné en vue des souillures du désert. Mais si, considérer Christ,
(lors même que ce soit Christ offert pour le péché, et la participation à son
œuvre sacerdotale, en rapport avec ce sacrifice) était une chose très sainte,
réalisée dans la communion du lieu très saint ; s’occuper du péché, même dans
son frère, quoique ce fût en vue de le purifier, souillait ceux mêmes qui n’en
étaient pas coupables [(19:21)].
Ch. 19 v. 1-10 —
Ordonnance du sacrifice de la génisse rousse
Ch. 19 v. 2-3 — Sacrifice de la génisse, parfaite et sans souillure, non par le
sacrificateur]
Tels sont les sujets du chap. 19. Ce qui suit est l’ordonnance donnée à cette
occasion : [19:11] Toucher un corps mort, c’était, en effet, être souillé par le
péché, car le péché est considéré ici sous le point de vue de la souillure qui
empêchait l’entrée dans le parvis du tabernacle. [19:2] Christ est présenté,
dans la génisse rousse, comme n’étant pas entaché du péché et n’en ayant jamais
non plus porté le joug ; [19:3] mais il est mené hors du camp, comme étant tout
entier un sacrifice pour le péché [(Lév. 4:21)]. Le sacrificateur qui menait la
génisse ne la tuait pas ; mais elle était égorgée en sa présence. Il était là
pour prendre connaissance de l’acte.
Ch. 19 v. 4-5 —
Aspersion du sang où Dieu rencontre Son peuple, et génisse brûlée entièrement
La mort de Christ n’est jamais l’acte de la sacrificature. [19:5] La génisse
était entièrement brûlée hors du camp, même son sang, [19:4] sauf ce dont on
faisait aspersion sur le devant du tabernacle d’assignation, c’est-à-dire là où
le peuple devait se rencontrer avec Dieu [(Ex. 29:43)]. C’était là qu’on faisait
aspersion du sang par sept fois (parce que c’était là que Dieu se rencontrait
avec son peuple), témoignage parfait aux yeux de Dieu de l’expiation faite pour
le péché. En venant donc à la porte du tabernacle, on trouvait toujours la vertu
de ce sang, dont l’aspersion avait été faite.
Ch. 19 v. 6 — Tout ce
qui est de l’homme, et sa gloire, est brûlé avec le sacrifice
[19:6] Le sacrificateur jetait dans le feu du cèdre, de l’hysope et de
l’écarlate, c’est-à-dire tout ce qui était de l’homme, ainsi que sa gloire
humaine dans le monde. « Du cèdre jusqu’à l’hysope » est l’expression de la
nature depuis sa plus haute élévation jusqu’à son abaissement le plus profond.
L’écarlate est la gloire extérieure (le monde si l’on veut). Tout cela était
brûlé dans le feu qui consumait Christ, sacrifice pour le péché.
Ch. 19 v. 11-22 —
Purification de la souillure par l’eau
Purification par l’application du témoignage du sacrifice de Christ
[19:11] Puis, si quelqu’un se souillait, ne fût-ce que par négligence, Dieu
tenait compte de la souillure, n’importe par quel moyen elle était contractée.
[19:17] Pour purifier celui qui s’était souillé, on prenait de l’eau vive, on y
mettait les cendres de la génisse, [19:19] et l’homme était aspergé le troisième
et le septième jour ; alors il était net. Cela signifie que l’Esprit de Dieu,
sans appliquer de nouveau le sang à l’âme, prend les souffrances de Christ
(preuve que le péché et tout ce qui est de l’homme naturel et du monde ont été
consumés dans sa mort expiatoire), et lui en fait l’application.
Conviction de
souillure, par le souvenir des souffrances accomplies pour les ôter
C’est la preuve, la conviction intime que rien n’est ni ne peut être imputé.
[19:5] Sous ce rapport, le péché était complètement ôté par le sacrifice [19:17]
dont les cendres (témoignage que le sacrifice avait été consumé) sont appliquées
maintenant. Mais cela donne au cœur la conviction profondément douloureuse de
s’être souillé malgré la rédemption, et par les péchés pour lesquels Christ a
souffert en accomplissant celle-ci. Notre volonté a trouvé son plaisir, ne
fût-ce que pour un moment, dans ce qui fut la cause de ses douleurs, mais, hélas
! dans l’oubli de ses souffrances, même pour ce péché aux mouvements duquel nous
nous sommes laissés aller si légèrement maintenant. Ce sentiment est beaucoup
plus profond moralement que celui de l’imputation de nos péchés ; car c’est en
réalité le nouvel homme, avec ses meilleurs sentiments, qui juge par le Saint
Esprit et selon Dieu, et qui prend connaissance des souffrances de Christ, et du
péché, comme il est vu en Lui sur la croix.
Amertume et horreur du
péché commis, puis conscience de la délivrance par grâce
Le premier sentiment est l’amertume, quoique sans la pensée d’imputation ;
l’amertume, précisément parce qu’il n’y a point d’imputation, que nous avons
péché contre l’amour aussi bien que contre la sainteté, et qu’il nous faut nous
soumettre à cette conviction. Mais à la fin (et c’est, me semble-t-il, pourquoi
il y avait une seconde aspersion) c’est la conscience de cet amour et de la
profonde grâce de Jésus, et la joie d’être parfaitement nets, par l’œuvre de cet
amour. La première partie de la purification était le sentiment d’horreur
d’avoir péché contre la grâce ; la seconde, l’esprit entièrement délivré du
péché par la grâce, surabondant là où le péché abondait [(Rom. 5:20)].
Purification par l’eau
pour la marche, et manifestation de la sainteté divine
Nous pouvons remarquer que, comme il n’est question que de la purification
nécessaire pour la marche, rien d’autre n’est ajouté ; point de sacrifices,
comme dans le cas du lépreux. Ce dernier cas nous montrait l’homme s’approchant
de Dieu selon la valeur de l’œuvre de Christ, après avoir été purifié du péché.
Ici nous avons le relèvement pratique et intérieur de l’âme. Il n’y a pas
d’aspersion du sang : [19:19] la purification est par l’eau, la mort de Christ
étant pleinement introduite dans sa puissance par le Saint Esprit. Les détails
montrent la rigidité de Dieu quant à ces souillures, bien qu’il nous en purifie.
[19:21] Ils montrent aussi que tous ceux qui s’occupent du péché d’autrui, même
par devoir, pour le purifier, sont souillés ; non comme le coupable, il est
vrai, mais on ne peut avoir affaire avec le péché sans se souiller. La valeur de
la grâce et de la sacrificature est aussi mise en évidence.
Chapitre 20
Ch. 20 v. 1-13 — Ressources de Dieu même à la fin du désert
Déclin du témoignage et de la joie, et lassitude du peuple dans le désert
[20:1] Marie la prophétesse meurt ; Israël vieillit, pour ainsi dire, dans le
désert ; et la voix qui chantait des chants de triomphe quand le peuple montait
du sein de la mer Rouge [(Ex. 15:20-21)], est muette dans le tombeau. [20:2] En
outre l’eau manquait. Le trajet se prolongeait, les ressources étaient loin
d’augmenter ; au contraire, ce qu’il y avait eu de joie et de témoignage était
près de disparaître. [20:6] Le peuple s’attroupe contre Moïse et contre Aaron.
[20:8] Dieu l’adresse à la ressource qu’il avait établie pour empêcher les
murmures. Si nous avons assisté précédemment au spectacle de sa sainteté, nous
voyons maintenant ses ressources et sa bénédiction.
Grâce sacerdotale
répondant aux besoins du peuple
[20:8] « Prends la verge », dit Dieu (il n’en connaît point d’autres
maintenant), « et parle au rocher, et il donnera ses eaux ». Il n’y a rien à
faire qu’à montrer le signe de grâce (de la sacrificature intervenant de la part
de Dieu selon la grâce dont il a revêtu Son autorité), et à dire le mot, et tout
ce dont le peuple a besoin sera obtenu immédiatement. Ce n’était pas précisément
la grâce qui avait accompagné le peuple depuis la mer Rouge jusqu’à Sinaï ; ce
n’était pas non plus l’autorité qui punissait le péché ; mais c’était la grâce
sacerdotale, prenant connaissance du péché et des besoins pour restaurer le
peuple des souillures du premier et obtenir tout ce qui répondait aux autres.
Eau découlant du rocher
frappé une fois, puis réponse en grâce aux besoins
[20:9] Mais Moïse, tout en prenant, selon le commandement de Dieu, la verge qui
avait fleuri [(17:10)], [20:10] aigri par la rébellion du peuple, pense à son
autorité et à leur révolte ; il n’a pas l’intelligence des conseils de la grâce
et parle avec imprudence : « Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? ».
Précédemment il avait dit : « Que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ?
» (Ex. 16:7). La révolte du peuple et le mépris de sa propre autorité ont plus
de prise sur l’esprit de Moïse que l’intelligence de la grâce de Dieu ; [20:11]
« il frappe le rocher de sa verge ». C’est ce qu’il avait dû faire la première
fois [(Ex. 17:6)]. Christ, le rocher, a dû être frappé, pour que l’eau sortît de
lui en faveur de son peuple ; mais il ne peut y avoir une répétition de cet
acte. Maintenant, sous la sacrificature, nous n’avons qu’à parler selon la
puissance vivante de cette sacrificature que Dieu a établie, et il y a réponse
en grâce à tous nos besoins. On gâterait, pour ainsi dire, les fruits et les
fleurs de cette verge d’Aaron en frappant avec elle et telle n’est pas la pensée
qui y est présentée.
Grâce immense de Dieu,
même non sanctifié par Son serviteur
[20:12] Moïse n’a pas sanctifié le nom de Dieu ; il n’a pas attaché au caractère
que Dieu avait pris l’importance qui lui était due : il n’a pas respecté Dieu
dans la position qu’Il avait daigné prendre ; [20:11] mais Dieu se sanctifie
d’autant plus qu’il agit ici en grâce et désaltère le peuple malgré tout.
[20:10] Moïse s’est glorifié lui-même, [20:12] et devant Dieu il a été abaissé.
[20:11] Il n’a pas su abandonner la position où il avait été placé, pour avoir
communion avec les pensées de la grâce surabondante, souveraine et bonne de son
Dieu, dépassant en compassion la justice et l’autorité sous lesquelles il avait
placé son peuple. Toutefois Dieu n’abandonne pas son pauvre serviteur. Que nous
sommes insignifiants en comparaison de sa grâce !
La grâce de la sacrificature seule peut amener au bout de la traversée du désert un peuple tel que nous sommes.
Ch. 20 v. 14-21 —
Opposition de la chair, et attitude du fidèle
Mais la traversée du désert touche à sa fin. Il s’agit maintenant des ennemis
qui s’opposent à ce qu’elle se termine et à ce que le peuple entre dans le pays
désiré, dans ce pays de la promesse vers lequel il a tendu si longtemps. [20:18]
Édom, plein de jalousie, ne veut pas laisser raccourcir le chemin. [20:21]
Israël se détourne de lui. Il est des personnes qui s’opposent à nous,
desquelles il convient de se détourner, à cause de quelque relation extérieure
qui existe entre elles et nous, bien qu’elles soient animées d’une haine
implacable ; il faut savoir comment les discerner. Dieu les jugera quand son
temps sera venu ; notre main ne doit pas être sur elles. Quant aux ennemis de
Dieu, il faut qu’ils soient nos ennemis ; là où la puissance de l’ennemi est
évidente, nous sommes appelés à combattre les combats de Dieu. Mais nous
rencontrons en chemin ceux qui ont pour origine les sources de la promesse,
quoiqu’ils soient selon la chair et caractérisés par la chair. Nous les laissons
à Dieu ; ce n’est pas à nous, mais à lui, qu’il appartient d’en juger.
L’occasion pour entrer en lutte n’est pas apparente ; elle ne serait pas
légitime pour le peuple.
Chapitre 21
Ch. 21 v. 1-3 — Difficultés et ennemis dans le désert
[20:28] Maintenant Aaron s’en va aussi. Le service revêt, à la fin, un autre
caractère : il ne s’agit pas précisément de conduire le peuple avec patience à
travers le désert où la chair se manifeste ; il va rencontrer des ennemis et des
difficultés, car il est pour nous des difficultés, distinctes de la conduite et
de la patience de la vie. [21:1] Les Israélites sont aux prises avec les
Cananéens dans le midi, quoiqu’ils ne soient pas encore entrés dans le pays.
Mais le roi des Cananéens a été averti de leur arrivée par la présence des
espions ; c’était encore un des fruits du manque d’énergie, de foi, qui les
avait fait envoyer. Combien peu nous gagnons par la prudence de l’incrédulité !
Elle donne prise à la puissance et aux attaques de l’ennemi. Toutefois, quoique
ces ennemis aient quelques avantages au commencement lorsque Israël se laisse
attaquer, [21:2] quand le peuple est prêt à les détruire à la façon de
l’interdit, [21:3] Dieu les livre entre ses mains. Prenons note de cela.
Ch. 21 v. 4-9 — Le
serpent d’airain, type de Christ
Châtiment de Dieu contre le peuple qui murmure, par la puissance du serpent
[21:5] Mais le peuple, en proie à la fatigue, murmure encore, [21:4] car en
effet le chemin était long. [21:3] Ils se battaient contre les Cananéens, sans
posséder encore le pays, car il n’était question que de détruire leur puissance
tout en ne possédant rien. Ce combat n’avait lieu que pour l’amour de Dieu et
pour sa gloire. [21:5] Le peuple parle contre Dieu ; [21:6] alors Dieu
intervient et lui fait sentir toute la puissance de l’ennemi, du serpent ancien
[(Apoc. 20:2)]. [21:9] Christ, fait péché pour nous, est le seul remède
parfaitement efficace. La seule vue de cette merveille procure la guérison, car
l’efficace est dans la chose même devant Dieu.
Soumission à la mort et
regard à Jésus élevé, seul salut pour nous
Ici il ne s’agit pas de conduire le peuple, mais de répondre au jugement de
Dieu, soit final, soit comme châtiment, et à la puissance de l’ennemi contre
nous en présence de ce jugement, et même comme effet de ce jugement. Dans ce
cas, la question est entre nos âmes et Dieu : il s’agit de la mort, ou bien,
tout simplement, de la mort de Jésus. Il nous faut nous soumettre à la mort,
comme nous trouvant dans une position irrémédiable, et, nous soumettant à la
justice de Dieu, regarder au moyen qu’il a ordonné, c’est-à-dire à Christ élevé
pour nous [(Jean 3:14-15)].
Ch. 21 v. 10-20 —
Rafraîchissement donné de Dieu, et louange du peuple
[21:10-13] Puis Israël passe plus avant ; mais il n’est pas encore dans le pays.
[21:16] Dieu le soulage et le rafraîchit de sa libre grâce, sans qu’il murmure.
Il assemble le peuple. [21:17] Israël célèbre de nouveau, tout près du pays, les
puits qui se trouvent dans le désert. Ils peuvent dire maintenant eux-mêmes : «
Monte, puits » : plus de rocher à frapper, plus de murmures quand on est près du
pays ! La question qui se pose n’est plus s’ils vivront à la fin de leur voyage,
car il s’agit d’être sauvés de la blessure mortelle du serpent. Ils sont guéris,
ils marchent, ils boivent avec joie et chants de louanges. [21:18] Ils creusent,
— car leur activité se déploie quand ils se trouvent en présence de la grâce de
Dieu — et l’eau monte dans le désert.
Ch. 21 v. 21-35 —
Destruction et conquête de l’Amoréen hostile
[21:22] Nous rencontrons (v. 21) des personnes avec lesquelles nous ne désirons
pas avoir de conflit, [21:23] mais elles ne veulent pas nous laisser en paix.
Notre guerre est avec ceux qui possèdent notre héritage au delà du Jourdain. Si
nous sommes attaqués, il nous faut nous défendre, mais nous ne sommes pas les
agresseurs. [21:22] Israël désire passer en paix à travers le pays des Amoréens
; [21:23] mais ceux-ci ne veulent pas le leur accorder, [21:24] et subissent les
conséquences de la guerre qu’ils ont voulu avoir avec le peuple de Dieu. [21:25]
Israël prend leurs villes, et commence déjà de ce côté du Jourdain à réaliser,
comme par anticipation, la possession de la promesse.
Chapitre 22
Approche du pays, et opposition de l’ennemi
20.1 - Moab aussi s’oppose en vain (chap. 22). [22:1] Israël campe maintenant
dans les plaines de Moab, n’ayant que le Jourdain entre lui et le pays de son
repos. Mais où est son droit d’y entrer ? Si l’ennemi ne peut s’opposer à lui
par la force, il essaiera de le faire par un autre moyen, en plaçant sous la
malédiction le peuple qui l’avait, en effet, bien méritée.
Dieu défend Son peuple,
même infidèle, contre Satan
Satan veut empêcher le peuple d’entrer dans le pays, prétextant son infidélité
[22:5] Balac envoie des messagers à Balaam. La grande question, dans cette scène
si touchante, est celle‑ci : Satan peut-il réussir dans ses desseins, en
maudissant le peuple de Dieu, de manière à l’empêcher d’entrer dans le pays de
promesse ?1 Il ne s’agit pas simplement de la rédemption au commencement du
voyage d’Israël, et de la joie qui en est le résultat, mais, à la fin du voyage,
lorsque toute l’infidélité du peuple a été manifestée, son infidélité, même
après que le Seigneur l’a amené à Lui, Satan pourra-t-il réussir alors ? Non.
1 Il est du plus haut intérêt de voir le caractère spécial de cette prophétie.
C’est Dieu qui, de sa propre volonté, intervient contre l’ennemi pour prendre le parti de son peuple, et cela même à son insu, ou sans qu’il le lui demande. Cette prophétie n’est pas, comme elles le sont presque toutes, un appel à la conscience du peuple, accompagné de promesses calculées pour soutenir la foi du résidu, au milieu des contredisants. Le peuple n’en sait rien ; il murmure peut-être encore dans ses tentes (si belles aux yeux du prophète qui voit la vision du Tout Puissant [(24:4-5)]), au sujet des voies de Dieu à son égard. C’est Dieu, déclarant ses propres pensées et confondant la malice de Satan, l’ennemi auquel il a affaire. C’est pourquoi cette prophétie est si complète : elle nous présente en esprit toute notre part (littéralement la part d’Israël, comme cela est évident dans la quatrième prophétie) : la séparation, la justification, la beauté aux yeux de Dieu (tout ce qui répond à la présence de l’Esprit de Dieu), et la couronne de gloire par la venue de l’étoile de Jacob, de Christ lui-même dans sa gloire.
Dieu ne voit pas
l’iniquité du peuple, car il est racheté
Lorsque Moïse, dans ces mêmes plaines de Moab, a lieu de dire, en mentionnant
leur conduite envers Dieu : « Vous avez été un peuple pervers et rebelle depuis
le jour que je vous ai connus » [(Deut. 9:24)] (et, en effet, ils avaient été
excessivement revêches, un peuple de col on ne peut plus roide : ne le
savons-nous pas ?) Dieu dit, par la bouche de Balaam, témoin involontaire de la
vérité : « Il n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en
Israël » [(23:21)]. Quel témoignage ! Quelle grâce merveilleuse ! Quelle
perfection dans les voies de Dieu ! Dieu voit clairement ; il ne se trompe pas ;
il dit la vérité selon la perfection de son intelligence infinie ; et c’est
parce qu’elle est infinie, qu’il ne peut voir d’iniquité dans le peuple racheté.
Comment en verrait-il dans ceux qui sont lavés dans le sang de l’Agneau ? Dieu
non plus ne le veut pas.
En justice, Dieu ne
peut voir les péchés du peuple
Dans ses voies envers son peuple, il verra tout, prendra connaissance de tout ;
mais lorsqu’il s’agit de l’accusateur, c’est une question de justice. Dieu ne
voit que ceci, c’est que, selon les conseils de sa grâce, il a donné une rançon,
que les péchés de son peuple ont été expiés. Il ne pouvait en justice voir ces
péchés. La bouche de l’accusateur est donc obligée de confesser qu’il n’y en a
pas, et qu’il n’y a pas de puissance de l’ennemi contre Jacob.
Dieu agit et juge tout
selon Ses pensées propres
Ce qui est particulièrement heureux et consolant dans le sujet qui nous est
présenté ici, c’est de voir que Dieu agit et juge d’après ses propres pensées.
Du commencement à la fin, il a eu des pensées à notre sujet. Il a fait ce qui
était nécessaire pour concilier toutes ses voies, dans leur accomplissement,
avec les exigences de la justice éternelle ; mais il a ces pensées à notre égard
et agit envers nous en conséquence. La foi saisit ces pensées de Dieu, les
accepte, se fonde sur elles. De là découlent la joie et la paix ; tandis que la
présence de Dieu (au milieu d’un peuple qu’il agrée et auquel il a donné une
nouvelle nature), assure d’une manière pratique la sainteté dont Il ne peut se
dispenser, ou bien juge, pour la gloire de son nom tout ce qui s’en écarte. Mais
ici c’est Dieu agissant, jugeant, en dépit de tout, selon ses propres pensées.
Histoire de Balaam et
intervention divine
Iniquité de Balaam, cherchant à perdre le peuple de Dieu
Balaam était un triste personnage. Il est forcé de voir de loin la bénédiction
de Dieu sur son peuple, mais, quand il est près et dirigé par son cœur naturel
et sa propre volonté, il ne voit que le chemin de l’erreur dans lequel il veut
l’entraîner, pour lui faire perdre cette bénédiction, si cela était possible, et
il s’appuie sur ce raisonnement, que le Dieu juste ne peut bénir un peuple
pécheur. On ne peut s’imaginer une plus grande iniquité.
Ch. 22 v. 2-8 — Requête
de Balac et interrogation de l’Éternel par Balaam
Nous dirons quelques mots sur son caractère typique. Mais poursuivons
l’histoire. [22:5] Balac envoie chercher Balaam. [22:8] Celui-ci désire
interroger l’Éternel, soit par crainte instinctive, soit pour attacher, aux yeux
des autres, l’importance du nom de l’Éternel à ce qu’il fait.
Ch. 22 v. 9-14 —
Réponse divine à Balaam, restant étranger à la bénédiction du peuple
[22:9] Effectivement, Dieu intervient et même le prévient ; c’est lui qui vient
à Balaam, qui prend la chose en main, et a l’ascendant sur l’esprit inique de
Balaam, malgré lui ; car Balaam n’a aucune intelligence de la pensée de Dieu.
[22:12] Dieu avait dit : « Tu n’iras pas avec eux, car ce peuple est béni ».
[22:13] Quelle est sa réponse ? « L’Éternel refuse de me laisser aller ». Il
aurait bien voulu aller ; son cœur était tourné vers la récompense de Balac ;
mais il craint devant Dieu. La bénédiction du peuple n’entre pas dans sa pensée
; il est complètement étranger à la générosité de la grâce, indifférent à la
pensée que Dieu ait béni son peuple et à la joie de voir le peuple béni.
Ch. 22 v. 15-35 —
Perversité de Balaam, conduit par la crainte des conséquences, sans intelligence
[22:17] Aussi, lorsque la tentation se renouvelle, [22:18] il dit bien qu’il ne
peut pas transgresser le commandement de l’Éternel son Dieu ; il fait le pieux,
et en réalité il n’était pas entièrement dépourvu de sincérité, car Dieu le
tenait de près, tout en permettant ces choses. [22:19] Mais, en même temps,
Balaam engage les envoyés de Balac à rester pour voir ce que l’Éternel aurait de
plus à lui dire. Qu’avait-il besoin d’en savoir davantage au sujet de
l’invitation à maudire ce peuple que Dieu lui avait dit être béni [(22:12)] ? Il
n’entre nullement dans les pensées du cœur de Dieu ; il n’a pas une sympathie
pour Lui ; il est gouverné par la crainte des conséquences. Autrement, il aurait
été si heureux de la bénédiction du peuple, qu’il aurait eu horreur de maudire
ce que Dieu avait béni. [22:20] Dieu, pourtant, veut se servir de lui pour
rendre un témoignage éclatant en faveur de son peuple, [22:32] tout en
condamnant les voies perverses du prophète, car elles étaient en effet
perverses. Il lui fait voir sa perversité et sa folie qui le rend plus stupide
que l’ânesse qui le portait ; [22:35] mais en même temps il lui fait continuer
son chemin.
Chapitres 23 et 24
Dieu force Balaam à bénir le peuple, malgré ses enchantements
[22:38] Cette rencontre de l’ange en chemin sert à le forcer, par la crainte, à
prononcer fidèlement ce que Dieu mettrait dans sa bouche. Balaam va à la
rencontre, il ne dit pas de quoi (chap. 23:15). Il est évident (chap. 24:1)
qu’il avait mêlé des enchantements avec la profession du nom de l’Éternel, et
qu’il avait été ainsi l’instrument de l’ennemi, sous le manteau du nom de
l’Éternel, cas profondément solennel ! [23:15] Il allait ainsi rencontrer la
puissance mystérieuse qui venait là, [23:16] mais Dieu vient à sa rencontre.
Dieu retient et empêche en faveur de son peuple toute puissance de l’ennemi, et
oblige Balaam à dire ce qu’Il veut, Lui. [23:9] Balaam regarde Israël d’en haut
et prononce sa prophétie.
Prophétie de Balaam
Application à Israël et à l’Église
Cette prophétie se divise en quatre parties. Israël en est l’objet ; mais, en
principe, elle s’applique aussi à l’Église.
Quatre prophéties de
bénédiction sur Israël
Ch. 23 v. 7-10 — Première prophétie : Séparation du peuple pour Dieu
[23:9] La première prophétie annonce la séparation du peuple d’avec le monde : «
C’est un peuple qui habitera seul » ; il sera séparé pour Dieu et ne sera pas
compté parmi les nations.
Ch. 23 v. 18-24 —
Deuxième prophétie : Justification du peuple par Dieu et devant Lui
[23:19] La deuxième prophétie déclare que Dieu ne se repent pas. [23:20] Dieu a
béni Israël, ne ratifiera-t-il pas ce qu’il a dit ? [23:21] Le peuple est
justifié et sans péché aux yeux de Dieu. [23:22] C’était Dieu qui les avait fait
sortir d’Égypte. Ce peuple avait « la force des buffles », [23:23] et la
puissance de l’ennemi, que Balaam avait recherchée dans ses enchantements, était
nulle contre lui.
Ch. 24 v. 3-9 —
Troisième prophétie : Beauté du peuple aux yeux de Dieu
[24:1] Balaam, voyant enfin que Dieu voulait bénir, se laisse aller à la
puissance de Dieu ; il ne va plus à la rencontre des enchantements, [24:2] et
l’Esprit de Dieu vient sur lui. La justification du peuple étant maintenant
déclarée, l’Esprit de Dieu peut lui rendre témoignage, au lieu de restreindre
son témoignage aux pensées et aux intentions de Dieu. Balaam voit Israël d’en
haut ; [24:4] ayant la vision du Tout-Puissant, il voit le peuple d’en haut
selon les pensées de l’Esprit de Dieu, et comme il existe dans les pensées de
Dieu lui-même. Les yeux du prophète sont ouverts. Remarquez ici que ce n’est pas
l’anticipation de Canaan, ni Israël dans ses habitations permanentes ; [24:1]
Balaam tourne sa face vers le désert, [24:2] et voit Israël demeurant dans ses
tentes. [24:5] Là, l’Esprit les voit et déclare la beauté [24:6] et l’ordre du
peuple aux yeux de Dieu. [24:7] L’eau du rafraîchissement de Dieu y était aussi
toujours avec lui. [24:6] Il était comme des jardins auprès d’un fleuve ;
l’Éternel l’avait planté comme des arbres d’aloès ; [24:7] aussi serait-il grand
parmi les nations, une source de puissance et de joie. Il boit aux sources de
Dieu et en répand abondamment les eaux autour de lui pour d’autres. [24:8] Dieu
l’avait fait sortir d’Égypte, il était l’ouvrage de Dieu, et la puissance de
Dieu irait avec lui contre ses ennemis.
Nous trouvons donc ici, en troisième lieu, la beauté, une fraîcheur dont les sources ne tarissent pas, et la puissance (ce que l’Esprit fait aussi pour l’Église).
Ch. 24 v. 15-24 —
Quatrième prophétie : Venue de Christ au milieu de Son peuple
[24:17] En quatrième lieu, l’Esprit nous présente la venue du Christ, l’Étoile
de Jacob, qui couronne la gloire du peuple. [24:19] Seulement, comme elle vient
au milieu d’Israël, c’est en jugement. Quant à nous, ce sera pour nous enlever
d’ici-bas, afin de nous faire participer à la joie de sa présence, aux noces de
l’Agneau.
Dieu manifeste Ses
bénédictions en réponse aux tentatives de maudire Son peuple
En résumé, nous voyons la séparation du peuple d’avec le monde [(23:9)] ; sa
justification [(23:21)] ; son ordre, sa beauté [(24:5)], comme planté de Dieu
près des sources éternelles du fleuve de Dieu [(24:6)] ; puis l’avènement du
Christ [(24:17)]. La prophétie est de toute beauté. Remarquez aussi que ces
prophéties répondant à chaque nouvel effort de maudire, ne sont point des
répétitions. Chacun de ces efforts manifeste quelque chose de plus de ce que
Dieu préparait dans son cœur en vue de bénir son peuple. Il n’est point sans
intérêt de voir comment Balak use de toutes les ressources de l’homme et de la
superstition, pour amener la malédiction sur Israël [(23:13, 27)]. Il n’avait
aucune idée de Dieu, et c’était avec Dieu qu’il avait affaire.
Voir l’Église d’en
haut, comme Dieu la voit dans Sa beauté
Il est très important pour nous de voir parfois l’Église d’en haut, dans le
désert, mais dans la beauté des pensées de Dieu, une perle de grand prix [(Matt.
13:46)]. En bas, au milieu du camp, dans le désert, que de murmures, que de
plaintes, que d’indifférences, que de motifs charnels on aurait vus et entendus
? [24:4] D’en haut, pour celui qui voit la vision de Dieu, qui a les yeux
ouverts, tout est beau. « Je suis en perplexité à votre sujet », dit l’apôtre,
et tout de suite après : « J’ai confiance à votre égard, par le Seigneur »
[(Gal. 4:20 ; 5:10)]. Il nous faut monter jusqu’à Lui pour avoir ses pensées de
grâce, à Lui qui voit la beauté de son peuple, de son Assemblée, à travers tout
le reste, car elle est belle. Sans cela, ou l’on serait entièrement découragé,
ou l’on se contenterait du mal. Cette vision de Dieu nous ôte ces deux pensées
en même temps.
Ch. 24 v. 23-24 —
Jugement final de Dieu sur les nations
[24:24] On voit le jugement final des navires de Kittim (c’est-à-dire de
l’occident, au nord de la Méditerranée), et celui de leur chef, lorsqu’il aura
affligé Assur et Héber aussi. Ce sera le jugement terrible de Dieu à la fin de
ce siècle.
Recherche de la
puissance de Satan sous couvert du nom de Dieu connu
Un mot encore sur la position de Balaam.
À la fin d’une économie basée sur une connaissance quelconque de Dieu, quand la foi se perd tandis qu’on retient la profession, cette dernière a une renommée dont les hommes se prévalent, comme ils le font maintenant du nom du christianisme. Satan s’en sert ; on cherche la puissance auprès de lui ; on va à la rencontre des enchantements [(24:1)], parce que, tout en se prévalant du nom de Dieu révélé, on cherche à satisfaire ses propres convoitises, et l’importance du nom de Dieu est attachée à l’œuvre du diable. Cependant Dieu est reconnu jusqu’à un certain point. On le craint, et il peut intervenir ; mais le système est diabolique, bien qu’il soit sous le nom du Seigneur, avec une crainte partielle du Seigneur, et une frayeur qui le reconnaît comme un objet de crainte. Le peuple de Dieu est préservé au milieu de ce mal ; mais c’est une pensée bien solennelle, et c’est en réalité l’histoire du système chrétien.
Chapitre 25
Enfin, le malheureux Balaam, dont le cœur était dans les liens de l’iniquité
[(Act. 8:23)], voyant qu’il ne peut pas maudire par la puissance de Satan,
cherche à rendre la bénédiction de Dieu impossible en entraînant le peuple dans
le péché et dans l’idolâtrie. À l’égard du peuple, il ne réussit que trop bien.
[25:9] Dieu envoie un châtiment ; [25:6] et, tandis que le peuple s’humilie,
[25:7-8] l’énormité du mal excite l’indignation de Phinées, lequel, agissant
avec l’énergie qui convenait aux circonstances, arrête la plaie [25:13] et
acquiert une sacrificature permanente dans sa famille.
Chapitre 26
[26:2] La traversée du désert étant maintenant terminée, Dieu dénombre de
nouveau son peuple et le compte nom par nom, [26:53] comme ses héritiers prêts à
entrer dans leur héritage. Il les a gardés à travers tout jusqu’à la limite de
Canaan ; leurs vêtements mêmes ne se sont pas usés [(Deut. 8:4)]. Il arrange les
détails de l’héritage, et établit un chef à la place de Moïse pour les
introduire dans le pays de promesse [(27:18)]. Le chapitre 26 nous présente ce
dénombrement.
Chapitre 27
[27:8-11] Au commencement du chap. 27 nous trouvons des détails sur l’ordre
selon lequel on devait hériter. [27:12] La faveur de voir le pays de la promesse
est accordée à Moïse, [27:21] et le peuple est placé sous la conduite de Josué
pour y entrer. Moïse et Aaron l’avaient conduit à travers le désert ; mais ici
nous entrons dans une scène nouvelle, et Josué (pour l’Église : Christ dans la
puissance de son Esprit) est désigné pour la conquête du pays. Mais il dépend de
la sacrificature pour y progresser, comme de fait la présence et les opérations
du Saint Esprit dépendent de la présence de Christ dans le lieu saint.
Chapitre 28
Offrandes dans les occasions du culte du peuple à Dieu
Les chap. 28 et 29 nous présentent le culte du peuple, les oblations qui sont la
viande de Dieu. Arrêtons-nous un moment sur ces deux chapitres. Ce ne sont pas
les voies de Dieu, et le rassemblement du peuple autour de Lui, comme au chap.
23 du Lévitique ; il est question ici des offrandes elles-mêmes (et, en
particulier, des sacrifices par feu d’agréable odeur), sauf ce qui est purement
accessoire1.
1 Pour ce genre de sacrifice, voir les Types du Lévitique.
Différents types
d'offrande, et leur signification
Les agneaux, présentation continuelle de la bonne odeur de Christ
[28:3] Premièrement, il y a des agneaux pour le service journalier, [28:4] du
matin et du soir ; [28:9] et pour celui du sabbat, l’offrande de deux agneaux ;
[28:11] puis aussi des jeunes taureaux et des béliers pour les fêtes
extraordinaires. L’agneau a la signification la plus simple : c’est la
présentation constante de la valeur de Christ et des fidèles en lui, le vrai
Agneau de Dieu, [28:6] la bonne odeur de son sacrifice montant continuellement,
jour et nuit. Lors du vrai sabbat son efficace ne montera que plus abondamment,
en fait d’intelligence et d’application. On peut dire aussi plus abondamment
pour Dieu lui-même, quant à la manifestation complète du fruit du travail de
l’âme du Sauveur [(És. 53:11)].
Les jeunes taureaux,
dévouement et estimation du sacrifice de Christ
Les jeunes taureaux me semblent représenter plutôt l’énergie du dévouement des
personnes, dans leur estimation de ce sacrifice. C’était le plus grand objet
qu’on pût présenter ; ici aussi, cela se rapporte au sacrifice de Christ, et au
prix qu’on y attache.
Le bélier, sacrifice
lié à la consécration
Le bélier était toujours une victime de consécration ou de réparation quand on
avait violé les droits de consécration.
Nombre des offrandes,
image du culte offert ici-bas à Dieu
[28:11, 19, 27] Quant au nombre des victimes de ces deux dernières espèces, il y
avait, en général, deux jeunes taureaux, un bélier, et sept agneaux ; [29:2]
puis, un jeune taureau et un bélier additionnels le premier jour du septième
mois (chap. 29:2) ; [29:8] un jeune taureau, un bélier, sept agneaux, le dixième
jour de ce mois, [29, 13, 17, 20, 23, 26, 29, 32] et un nombre décroissant de
jeunes taureaux aux jours de la fête des tabernacles.
Il me semble que tout ceci nous donne le témoignage du culte offert à Dieu sur la terre.
Réponse parfaite de
l’homme à la puissance exercée par Dieu
[28:11] Ainsi, lorsque ce témoignage est renouvelé, lorsque Dieu renouvelle la
lumière qui le produit, lors de la première fête signalée ici, la réponse de la
part de l’homme est simple et parfaite ; les deux jeunes taureaux (comme il y
avait deux agneaux le jour du sabbat), sont le plein et complet témoignage du
dévouement de l’homme, car deux personnes rendent un témoignage valable [(Deut.
19:15)]. Le bélier de consécration est l’estimation du sacrifice de Christ
pleinement développé. L’homme étant toujours ici-bas, et le péché étant toujours
en question, le bouc était ajouté en offrande pour le péché. Si le culte du
peuple se rattachait à la résurrection de Christ (chap. 28:17, 22), il en était
de même, et aussi à l’occasion de l’œuvre du Saint Esprit pour le rassemblement
(vers. 26, 30). C’était l’exercice de la puissance de la part de Dieu qui
donnait occasion au culte ; la réponse de la part du peuple était la même.
Chapitre 29
Sacrifices du septième mois, parlant du renouveau d’Israël
[29:1] Le premier jour du septième mois (chap. 29) se rapportait au renouveau
d’Israël, qui était une spécialité et non le témoignage général et complet :
c’était le renouvellement, selon la valeur de l’œuvre de Christ, des relations
de Dieu avec la terre, et spécialement avec Israël. [29:2] [29:6] Voilà
pourquoi, outre la reconnaissance régulière de la grâce au premier jour du mois,
[29:2] on offrait de plus un jeune taureau, un bélier et sept agneaux. Le
témoignage général, ou la réponse à l’œuvre de Christ, était offert, mais en
outre un témoignage spécial ou partiel, pour la restauration terrestre d’Israël.
[29:8] Il en sera ainsi, au jour des propitiations, lorsqu’Israël, voyant le
Seigneur, sera pleinement rétabli en grâce. [29:12-13] Ce sera alors un
témoignage général et complet, lorsque la résurrection de Christ, et la
puissance du Saint Esprit (qui introduiront les gentils aussi, et s’étendront
ainsi au témoignage parfait des relations entre Dieu et l’homme) produiront une
réponse d’en bas, reconnaissant en plein le bien que Dieu a fait et les
relations établies sur Son œuvre. Alors les siens seront à Lui selon l’agréable
odeur de Christ, soit en consécration, soit dans l’estimation intelligente de
son offrande. L’onction de l’Esprit et la joie accompagnaient cette offrande ;
elle avait lieu tous les sept jours de la fête, en témoignage de sa perfection.
Ch. 29 v. 1-6 —
Témoignage spécial mais partiel au premier jour
[29:1] Dans le premier cas donc, savoir lors de la fête du premier jour du
septième mois, [29:2] il n’y avait qu’un jeune taureau (chap. 29:1-6), au lieu
de deux qui étaient offerts le jour des premiers fruits (chap. 28:26-37). Ce
jeune taureau était offert comme témoignage d’une œuvre spéciale et particulière
(mais en même temps partielle) ; mais le témoignage général à la valeur du
sacrifice de Christ dont il dépendait était maintenu.
Ch. 29 v. 6-11 —
Application de l’œuvre expiatoire de Christ au dixième jour
[29:7] Il est évident que le même principe s’applique au dixième jour du
septième mois. C’est l’application de l’œuvre expiatoire de Christ à Israël sur
la terre. [29:8] Il n’y avait qu’un jeune taureau. Le principe de consécration
et la valeur intrinsèque du sacrifice demeuraient les mêmes.
Ch. 29 v. 12-39 — La
fête des tabernacles, image du millénium
Quasi-perfection de l’offrande à Dieu, et consécration abondante
[29:12] La fête des tabernacles introduisait un autre ordre d’idées, du moins un
nouveau développement de ces idées ; c’est l’économie à venir. [29:13] On ne
trouve pas la perfection dans ce qui est offert avec joie et volontairement à
Dieu ; mais cette perfection est à peu près réalisée : treize jeunes taureaux
sont offerts. Le millénium amènera sur la terre une joie dans le culte et les
actions de grâce, qui seront, extérieurement du moins, presque parfaits, Satan
étant lié, et la bénédiction du règne de Christ étant répandue partout. Les deux
béliers représentent le témoignage d’une consécration abondante, et peut-être
extérieurement l’introduction des Juifs et des gentils, non pas leur
consécration en un seul corps, mais le témoignage qu’ils rendront sur la terre,
d’une manière distincte, de cette consécration à Dieu.
Pleine efficace de
l’œuvre de Christ manifestée ici-bas
[29:13] Ensuite, le témoignage à la perfection de l’œuvre de Christ étant
complet sur la terre, soit pour Israël, soit pour la bénédiction des gentils,
toute son efficace est manifestée sur la terre ; car c’est toujours de cette
manifestation sur la terre (mais comprise par la foi) qu’il s’agit ici. Il y
avait quatorze agneaux.
Déclin de
l’appréciation manifestée, pour ce qui concerne la terre
Il y a cependant déclin dans ce dévouement de joie et de témoignage envers Dieu
; [29:13, 17, 20, 23, 26, 29, 32] il est vrai qu’il ne cesse pas d’être complet,
mais son abondance cesse graduellement de se manifester, comme cela avait lieu
au commencement. La chose, comme établie de Dieu, reste dans sa perfection.
[29:32] C’est ce qu’on trouve au septième jour, qui complète la partie purement
terrestre.
Le huitième jour,
parlant du peuple céleste mis à part
[29:36] Au huitième jour, nous n’avons plus qu’un jeune taureau, un bélier et
sept agneaux. C’est la reproduction de ce qui caractérise le jour des
propitiations [(29:8)] et le premier jour du septième mois [(29:2)] ; car, si ce
dernier désignait Israël seul ramené à Dieu, le huitième jour désigne de son
côté ce qui est en dehors de la perfection terrestre, un peuple céleste mis à
part. Telle est, me semble-t-il, l’idée générale de ce que nous donne l’Esprit
de Dieu dans ce passage.
Chapitre 30
Le chap. 30 nous parle du vœu des femmes; il se rapporte aussi au sort d’Israël,
responsable des vœux qu’il a faits, Dieu l’entendant, et ne les ayant pas cassés
dans son gouvernement ici-bas.
En effet, Israël est resté responsable du vœu par lequel il s’est obligé, et dont notre précieux Sauveur a dû prendre le fardeau sur lui.
Chapitre 31
Guerre contre le monde avec qui nous nous sommes liés
Au chap. 31, la guerre se trouve dans le désert (quoiqu’elle ne le caractérise
pas), toutes les fois que nous tombons dans les pièges que l’ennemi nous y tend.
Il y a toujours des combats dans les lieux célestes, en vue de jouir des choses
qui y sont promises ; mais dans le désert, c’est la patience qui est en
exercice. Mais s’il y a chute, si nous tombons dans l’idolâtrie, si nous
commettons la fornication avec le monde en donnant dans ses pièges, si, de
quelque manière que ce soit, nous nous unissons amicalement avec lui dans le
désert, nous nous créons des guerres, sans même avoir l’avantage d’acquérir, de
cette manière, aucun territoire spirituel. [31:1] Dieu est obligé de faire subir
un changement complet à nos relations avec les gens du monde. Si nous ne nous
étions pas liés avec eux, nous n’aurions pas eu ces difficultés ; mais, puisque
étant nos amis ils nous trompent, il faut que nous devenions ennemis. Notre
position normale et paisible est de n’avoir aucune relation quelconque avec eux.
Que de fois il nous faut agir comme des ennemis avec le monde, parce que nous
avons voulu avoir affaire avec eux en amis, et qu’ils étaient un piège pour nos
âmes ! [31:7] Toutefois Dieu donne une victoire complète aussitôt que nous les
traitons en ennemis ; [31:17] seulement il faut la destruction totale et entière
de tout ce qui nous a séduits : point de concession, rien ne doit être épargné.
Partage des résultats
de la guerre victorieuse
[31:27] L’Éternel donne aussi des ordres quant aux résultats heureux des guerres
de son peuple avec ses ennemis. [31:4] Il choisit ceux qu’il veut pour faire la
guerre, [31:27] et les honore ; mais il veut aussi honorer, à leur tour, ceux
qu’il a laissés en arrière selon sa volonté suprême, qui ont été fidèles à la
tâche, moins pénible peut-être, qu’il leur a confiée et l’ont remplie selon sa
volonté. [31:30] Dieu lui-même tient aussi à être reconnu dans les Lévites
[31:28-29] et les sacrificateurs.
Chapitre 32
Une autre chose (chap. 32) se rattache à ceci : s’il y a, par notre faute, des
guerres hors de Canaan, c’est aussi par les guerres indispensables faites à ceux
qui s’opposaient à sa marche à travers le désert, que le peuple de Dieu s’est
acquis un bon pays, et jusqu’à un certain point du repos, en deçà du Jourdain,
fleuve de la mort qui sert de frontière au vrai territoire de la promesse.
[32:1] Ayant des possessions ici-bas, auxquelles le cœur s’attache, ce cœur
s’attache aussi aux bénédictions qui sont en deçà du Jourdain, à un certain
repos que le peuple de Dieu s’est acquis hors de Canaan. [32:5] « Ne nous fais
pas », disent-ils, « passer le Jourdain ». Moïse sentait la portée de ce
souhait. Si, selon le gouvernement de Dieu, lui ne pouvait pas y entrer, son
cœur y était cependant. [32:8-9] Il leur rappelle le mépris du pays désirable à
Kadès-Barnéa, [32:14-15] et blâme sévèrement Ruben et Gad. [32:17] Toutefois,
ces tribus s’engageant à marcher devant les fils d’Israël jusqu’à la conquête du
pays, [32:33] il accède à leur requête et les établit en Galaad avec la
demi-tribu de Manassé. Cependant l’histoire du Livre saint nous montre que ces
tribus furent les premières à souffrir et à tomber entre les mains des gentils.
« Ne savez-vous pas, dit Achab, que Ramoth de Galaad est à nous et que les
Syriens la possèdent ? » [(1 Rois 22:3)]. Heureux ceux qui attendent avec
patience les bénédictions de Dieu, jusqu’à ce qu’ils aient passé le Jourdain, et
qui, en attendant, préfèrent avoir la patience comme leur part plutôt que les
bénédictions qui sont en deçà du pays de la promesse. Bien que ce soit la
providence de Dieu qui les donne, elles sont moins assurées ; et même les
bénédictions spirituelles, quoique très réelles, trompent les espérances des
saints, si l’Assemblée considère le monde comme étant leur siège. Il n’y a pas
de frontières pareilles au Jourdain, et que Dieu, dans ses conseils de grâce, a
établies comme telles.
Chapitre 33
Si Dieu compte son peuple nom par nom, il fait voir en même temps son
gouvernement et sa fidélité ; car, tout en les gardant, il n’en restait pas un
du premier dénombrement, sauf Caleb et Josué [(32:13)]. Il se souvient aussi
(chap. 33) de tout leur long voyage dans le désert ; chaque traite est devant
ses yeux et dans sa mémoire ; [33:53] et maintenant il pose en principe la
possession du pays par le peuple, [33:55] et la destruction totale des
habitants, qui devaient être entièrement chassés et ne point demeurer au milieu
d’Israël : sinon ceux d’entre eux qui resteraient seraient un tourment pour le
peuple, [33:56] et Dieu ferait aussi à Israël comme Il avait fait à ces nations.
C’est une dangereuse charité que celle qui épargne les ennemis de Dieu, ou
plutôt qui s’épargne, par incrédulité, dans ses combats avec eux ; on est
bientôt entraîné à former avec eux des alliances qui attirent sur nous le
jugement que ces ennemis ont mérité et que nous-mêmes avons aussi mérité.
Chapitres 34 et 35
Ch. 34 v. 1 à 35 v. 8 — Dieu établit l’héritage de Son peuple
Enfin (chap. 34-35), Dieu prend soin de son peuple à tous égards ; [34:2] il
pose les limites du pays dont ils devaient jouir ; [34:17] il établit la prise
de possession [35:2] et la part de ses serviteurs les Lévites qui ne devaient
pas avoir d’héritage.
Ch. 35 v. 9-28 — Villes
de refuge, et position actuelle d’Israël
[35:13] Six de leurs villes devaient être des asiles pour les meurtriers
involontaires, type précieux des voies de Dieu envers Israël qui, dans son
ignorance, a mis à mort le Christ [(Act. 3:17)]. Dans ce sens Dieu le juge
innocent. Ils sont coupables du sang et ne pouvaient porter ce fardeau ; mais
ils sont coupables par ignorance, comme Saul lui-même, né avant terme (l Cor.
15:8), est une figure frappante de cette même position. [35:25] Cependant un tel
meurtrier restait hors de sa possession, aussi longtemps que vivait le souverain
sacrificateur de ces jours-là. C’est ce qui arrivera à Israël. Aussi longtemps
que Christ garde sa sacrificature actuelle en haut, Israël reste hors de sa
possession, mais sous la sauvegarde de Dieu. Les serviteurs de Dieu qui n’ont
point d’héritage ici-bas, lui servent pour le moins de refuge ; ils comprennent
sa position et le reconnaissent comme étant sous la garde de Dieu. [35:28]
Lorsque la sacrificature céleste de Christ, telle qu’elle est maintenant, sera
terminée, Israël rentrera dans sa possession. S’il le faisait auparavant, ce
serait traiter le sang de Christ, comme s’il importait peu qu’il ait été
répandu, et le pays en serait souillé. Or la position actuelle de Christ est
toujours un témoignage du fait qu’il a été rejeté et de sa mort au milieu du
peuple.
Chapitre 36
Toutefois Dieu garde l’héritage tel qu’il l’a ordonné (chap. 36).
La dernière partie de ce livre présente donc, non le trajet même du désert, mais les rapports entre cette position-là et la possession des promesses et du repos qui vient à la suite. C’est dans les plaines de Moab, que Moïse a rendu témoignage, et un témoignage véritable, à la perversité de la nation; mais c’est là que Dieu a justifié son peuple, montrant ses conseils de grâce en prenant leur parti contre l’ennemi, à leur insu même, et a poursuivi tous les desseins de sa grâce et de son propos arrêté pour l’établissement complet d’Israël dans le pays qu’il lui avait promis. Béni soit son nom! Heureux sommes-nous qu’il nous soit permis d’étudier ses voies!
Commentaire entier
John Nelson Darby