Introduction
Dernière prophétie jusqu’à Jean, traitant de l’état moral du peuple revenu dans
le pays
La prophétie de Malachie s’occupe du peuple ramené de la captivité de Babylone,
et est très importante en ce qu’elle montre l’état moral du peuple à la suite de
son retour. Les derniers versets terminent évidemment le témoignage de l’Éternel
au peuple, jusqu’à la venue de celui qui devait préparer le chemin de l’Éternel
[(3:1)], en un mot, jusqu’à la venue de Jean-Baptiste. La loi et les prophètes
étaient jusqu’à Jean [(Luc 16:16)], et Malachie est le derniers de ces
prophètes, par le contenu même et la nature de son témoignage.
Insensibilité du peuple
et mépris de l’Éternel
Le grand principe moral que développe le livre, c’est l’insensibilité du peuple
à ce que l’Éternel était pour lui et à son iniquité à l’égard de l’Éternel ;
c’est son manque de considération pour Dieu, son mépris de l’Éternel. Cette
insensibilité, hélas ! était arrivée à un tel point, que lorsque les actes de
mépris étaient présentés à leur conscience, ils n’y voyaient point de mal.
Cependant ceci ne changeait pas les desseins et les conseils de Dieu, bien que
cela ait pu amener la malédiction sur ceux qui s’en rendaient coupables (voyez
1:2, 6 ; 2:14 ; 3:7, 13).
Caractère du résidu
distingué, et appel à la repentance
Malachie distingue aussi le résidu et ce qui devait le caractériser, en
annonçant le jugement des méchants et l’appel de Dieu pour ramener à la
repentance ceux qui avaient des oreilles pour écouter, — ministère qui
établirait l’ordre moral dans les cœurs des parents et des enfants, ces
relations du maintien et de l’exercice desquelles découlaient l’ordre et la paix
selon Dieu sur la terre ; et c’est de cet ordre que Dieu s’occupe ici.
Chapitres 1 et 2
Ch. 1 v. 1-5 — Affection méconnue de l’Éternel pour Israël, et jugement d’Édom
[1:2] Au commencement de sa prophétie, l’Éternel met en avant son affection pour
Israël, méconnue hélas ! d’un peuple ingrat, [1:3] mais démontrée par son
élection depuis le commencement. Tout en montrant la triste ingratitude du
peuple, l’Éternel persévère dans ses propres pensées. Il bénira Israël, [1:4] et
il jugera Édom quel que soit son orgueil.
Ch. 1 v. 6 à 2 v. 17 —
Péchés d’Israël constatés, et miséricorde divine
Le péché d’Israël et son insultante indifférence dans le service de Dieu sont
constatés (v. 6-10). [1:11] Ceci donne occasion à une autre expression de la
grâce, la révélation du nom de l’Éternel parmi les nations. Ainsi, l’élection
d’Israël et la miséricorde envers les gentils sont établies au milieu et à
l’occasion du péché du peuple ramené. Les versets 12-14 signalent aussi leurs
délits à l’égard de l’Éternel et leur mépris de sa majesté ; le chapitre 2:1-9,
proclame l’état déchu des sacrificateurs qui auraient dû être les dépositaires
fidèles des pensées et des voies de Dieu ; les versets 10-12 signalent le manque
d’égard pour leurs pères et leurs rapports intimes avec les idolâtres ; les
versets 13-16, la légèreté avec laquelle ils pratiquaient le divorce selon leur
caprice. Mais l’Éternel allait venir.
Chapitres 3 et 4
Ch. 3 v. 1-12 — Effet de la venue du Seigneur, pour juger le peuple et le bénir
[3:1] Ici encore, nous retrouvons la première venue du Seigneur1 liée avec le
plein effet de la seconde. Jean-Baptiste est annoncé pour préparer son chemin,
et ensuite l’ange de l’alliance si désiré par eux viendrait ; [3:3] mais ce
serait en jugement, pour purifier le peuple et ôter de lui toute la souillure.
[3:4] Alors les offrandes offertes à Jérusalem seraient agréables à l’Éternel,
des offrandes de justice ; [3:5] mais tous les méchants seraient jugés, [3:6]
car Dieu ne changeait ni en grâce, ni en justice. C’est ce qui, après tout,
assurait l’existence d’Israël quoi qu’il en fût. [3:7] Qu’il retournât donc à
l’Éternel, et l’Éternel retournerait vers lui. Mais alors l’orgueil d’Israël se
manifeste, et il demande en quoi il devait revenir, [3:8-9] et ses péchés à
l’égard des offrandes et des ordonnances sont constatés. [3:10-12] Mais de
nouveau la grâce se révèle, au cas que le peuple reviendrait de son éloignement
pratique de Dieu. Il n’avait qu’à revenir et faire l’expérience de sa bonté.
1 C’est la venue de l’Éternel, notez-le bien.
Ch. 3 v. 13 à 4 v. 3 —
Distinction du résidu, et sa part spéciale à la venue de Christ
[3:15] Au milieu de l’orgueil du succès apparent du méchant, [3:16] le résidu
est distingué par un rapprochement d’intérêt mutuel fondé, entre ceux qui y
participaient, sur la crainte commune de l’Éternel. Ils s’entretenaient de ces
choses dans leur affliction1. L’Éternel en tenait compte et notait cela dans son
livre ; [3:17] au jour où Dieu rassemblerait ce qu’il aurait de plus précieux,
ils seraient siens. [3:18] Après, on discernerait bien entre le méchant et le
juste, entre celui qui servait Dieu et celui qui ne le servait pas ; [4:1] car
le jour allait venir qui brûlerait comme un four ; les orgueilleux et les
méchants seraient comme du chaume ; [4:2] mais pour ceux qui craignaient le nom
de l’Éternel, le soleil de justice se lèverait ; ce ne serait plus la triste
nuit de ténèbres, d’affliction et du règne de l’adversaire, mais le jour que
Dieu ferait luire par la présence de son Fils, par le règne de son bien-aimé sur
la terre. [4:3] Au matin, les hommes droits domineront sur eux, car ce temps est
un temps de jugement, et les méchants seront de la cendre sous la plante de
leurs pieds.
1 Voyez-en le délicieux tableau aux deux premiers chapitres de l’Évangile de Luc, avant qu’il en commence le sujet général. Seulement, alors le Sauveur fut rejeté, et le résidu transféré dans l’assemblée, la délivrance d’Israël étant différée jusqu’à la venue du Seigneur en puissance. Ici, le résidu d’Israël est envisagé en rapport avec cette délivrance.
Tout est lié à Israël
seul, comme peuple de Dieu, et à sa conduite
Conduite d’Israël comme peuple de Dieu et alliance de l’Éternel avec lui
On remarquera ici que tout est en rapport avec l’autorité de l’Éternel, et ses
dispensations envers Israël et avec la conduite d’Israël comme peuple envers son
Dieu. Ce qui tient à la première venue de Christ et à ses conséquences pour
Israël, ne s’y trouve pas. [3:1] Jean-Baptiste nous est présenté comme messager
devant l’Éternel, qui est Christ lui-même, sans doute ; mais il est envisagé
comme venant comme Ange de l’alliance, arrivant dans son temple subitement [3:2]
et mettant tout en Israël à l’épreuve du feu de son jugement, [3:4] afin que
l’offrande de Juda soit agréable à l’Éternel, comme dans les jours d’ancienneté.
[3:5] Les fautes signalées sont les fautes du peuple ramené de Babylone commises
contre l’Éternel. Les gentils et leur empire ne s’y trouvent pas. Toute se passe
entre Israël seul et l’Éternel, le Dieu de ses pères, comme dès les anciens
jours, entre le peuple aimé de Dieu et l’Éternel qui l’aime. C’est un dieu
étranger que l’Éternel ne supportera pas. [2:4-5] C’est avec Lévi qu’était son
alliance [2:7] et avec les sacrificateurs dont les lèvres devaient garder la
vraie connaissance de l’Éternel.
Amour de Dieu pour son
peuple et mise à l’épreuve par Jean-Baptiste
Il n’y a pas même de roi, sauf que l’Éternel est leur roi, dont le nom est
terrible parmi les nations. [4:4] Le peuple est sommé enfin de revenir à la loi
de Moïse donnée à Horeb pour tout Israël. Le prophète nous présente l’amour
invariable de l’Éternel pour le peuple qu’il a rassemblé autour de Lui à Horeb,
son débat avec lui, à cause de ses péchés ; [3:16] la distinction d’un résidu
fidèle [3:1] et l’envoi d’un messager avant l’exécution du jugement. Israël est
envisagé comme tel dans ses propres rapports avec l’Éternel, et, étant revenu de
sa captivité, il attend le jugement de son Dieu qui envoie son messager pour
l’avertir. Tout a été préparé pour mettre le peuple à l’épreuve moralement, à
l’égard de l’accomplissement de ceci, lors de l’envoi de Jean-Baptiste ; mais
Israël n’avait pas d’oreilles pour écouter, et tout a été suspendu.
Accomplissement à la
fin, après l’exercice de la patience de Dieu
L’accomplissement parfait et complet sera repris à la fin, lorsque cette autre
œuvre glorieuse de Dieu à l’égard de l’Église aura reçu son plein effet. La
patience de Dieu a été grande envers Israël, car, lorsqu’ils avaient rejeté son
Fils, il leur a, sur l’intercession de ce même bien-aimé Sauveur sur la croix
[(Luc 23:34)], envoyé le message par Pierre, que, s’ils se repentaient, le
Christ qu’ils avaient tué reviendrait [(Act. 3:19-20)] ; mais leurs chefs
étaient plus que sourds à cette bonté de Dieu, et leur maison reste encore vide
et abandonnée [(Matt. 12:44)].
Ch. 4 v. 4-6 — Mission
d’Élie à la fin pour ramener Israël
Mission d’Élie en rapport avec la loi, en partie réalisée par Jean-Baptiste
[4:5] À la fin, Élie, dont la mission était d’engager un Israël apostat, qui
avait abandonné l’Éternel, à le reconnaître en vérité, et cela par la grâce
souveraine de Dieu, [4:4] mais en rapport avec la loi et avec la montagne de
Horeb, où il est allé déposer le fardeau de sa fonction de prophète comme
inutile, à cause de l’incrédulité du peuple [(1 Rois 19)], [4:5] Élie accomplira
avec efficace sa mission avant la grande et terrible journée de l’Éternel, [4:6]
afin que la malédiction de Dieu ne tombe pas sur la terre de dilection au jour
où il accomplira définitivement ses jugements ; c’est pourquoi Jean-Baptiste est
présenté comme Élie [(Matt. 17:12-13)], si Israël avait pu le recevoir, car il
répondait au premier verset du chapitre 3, et en même temps il est dit qu’il
n’était pas Élie [(Jean 1:21)], car effectivement il n’a pas accompli du tout ce
qui est dit au chapitre 4:5, 6 (comp. Luc 1:17, 76).
Épreuve d’Israël à la
fin et amour de Dieu pour lui manifesté, sans rien d’autre
La prophétie s’adresse à la conscience de ceux qui vivaient du temps où elle a
été communiquée (ch. 3:10), et montrant qu’à la fin de ces temps-là, Israël
serait mis à l’épreuve par la mission de la grâce, elle passe aux derniers jours
où Dieu manifesterait son amour immanquable pour son peuple, et sa justice
contre le mal, en séparant pour lui-même un résidu qui serait béni, et en
exécutant le jugement contre les rebelles. Les gentils, et même les relations de
son peuple avec Christ, venant comme homme sur la terre, sont laissés de côté.
Conclusion sur les
trois derniers prophètes
Aggée : grâce envers le résidu en rapport avec le temple de l’Éternel
Ainsi, nous avons trois sujets distincts dans ces trois prophètes d’après la
captivité, les trois formant en même temps un ensemble. Dans Aggée, c’est la
grâce envers le résidu ramené, l’Esprit de Dieu agissant encore au milieu d’eux,
et cela en rapport avec la maison et le culte de l’Éternel, c’est-à-dire le
temple. Sa dernière gloire sera plus grande que sa première gloire [(Agg. 2:9)].
Le trône des royaumes sera renversé [(Agg. 2:22)], et Zorobabel (Christ) sera
comme un cachet sur la main de l’Éternel [(Agg. 2:23)]. La paix sera répandue
dans Jérusalem [(Agg. 2:9)].
Zacharie 1-6 : empires
des nations et voies de Dieu envers Israël
Zacharie embrasse deux points, d’abord les empires des nations et les voies
providentielles de Dieu envers Israël, les temps des gentils. Jérusalem est
reconnue, mais jugée de Dieu et marquée comme étant babylonienne dans son vrai
caractère. Mais à la fin, le Germe [(Zach. 6:12)], le Seigneur Jésus, remplace
le jeûne par des couronnes pour les fidèles [(Zach. 6:11)], Babylone étant déjà
jugée ; et ceux qui sont éloignés viendront et bâtiront un temple de l’Éternel
[(Zach. 6:15)].
Zacharie 7-14 :
relations d’Israël avec Christ, et Son rejet, puis délivrance du peuple
Depuis le chapitre 7 à la fin, il s’agit des relations d’Israël avec Christ,
ainsi que de sa réjection et des conséquences de celle-ci dans le jugement ;
mais malgré tout cela, l’Éternel, ainsi que nous l’avons souvent fait remarquer,
jugera définitivement toutes les nations assemblées contre Jérusalem [(Zach.
12:9)]. Le résidu sera ramené à la repentance, et Jérusalem sera sainteté à
l’Éternel [(Zach. 14:20)], et les étrangers ne la souilleront plus [(Zach.
14:21)].
Malachie : état des
Juifs et séparation du résidu fidèle, avant le jugement
Finalement, nous avons Malachie, qui nous dévoile l’état dans lequel tombèrent
les Juifs, méprisant si vite tout ce qui était agréable à Dieu, indifférents et
insensibles à la violation de tout sentiment de justice ; puis la séparation
pratique de ceux qui craignaient l’Éternel [(Mal. 3:16)] et la venue du Seigneur
en jugement et en délivrance [(Mal. 4:1-2)]. En attendant, nous trouvons le
rappel à l’autorité de la loi [(Mal. 4:4)] et l’annonce de la venue d’Élie avant
que vienne le grand et terrible jour de l’Éternel [(Mal. 4:5)], pour faire
retourner en grâce leurs cœurs dans le chemin de la paix [(Mal. 4:6)].
Commentaire entier
John Nelson Darby