Introduction
Moyens et état pour s’approcher de Dieu
Le livre du Lévitique nous enseigne comment on s’approche de Dieu, envisagé
comme demeurant dans le sanctuaire, soit quant aux moyens par lesquels on peut
s’approcher, soit quant à l’état dans lequel on doit être pour le faire.
Sacrifices et
sacrificature, moyens de relation avec Dieu
Ce livre s’occupe donc essentiellement des sacrifices et en même temps,
particulièrement aussi, de la sacrificature, c’est-à-dire des moyens établis de
Dieu pour que ceux qui sont en dehors du sanctuaire puissent s’approcher de Lui,
ainsi que du discernement des choses qui ne conviennent pas à ceux qui sont en
relation avec Dieu par ces moyens. [ch. 13] La fonction de discerner les
souillures, à l’occasion, formait une des attributions de la sacrificature. [ch.
23] On trouve aussi, dans le Lévitique, les diverses convocations du peuple aux
fêtes de l’Éternel, lesquelles représentaient les circonstances spéciales dans
lesquelles Israël assemblé s’approchait de Lui, [ch. 26] et enfin les
conséquences funestes de la violation des principes établis de Dieu comme
condition de ses relations avec son peuple.
Communications de Dieu
présent dans Son tabernacle au milieu du peuple
Les communications de Dieu avec son peuple, mentionnées dans ce livre, nous sont
présentées comme attachées à sa présence dans son tabernacle, base de toutes les
relations dont nous venons de parler. Ce n’est plus le législateur qui donne
d’en haut, sur le mont Sinaï, des règles constitutives pour établir un état de
choses : Dieu se place au milieu des siens1, et déclare à quelles conditions il
les fera jouir de leurs relations avec lui.
1 La présence de Dieu au milieu de son peuple est le trait distinctif des relations établies ici. Par conséquent, la plupart des instructions données dans le Lévitique supposent que ceux auxquels elles s’appliquent, sont déjà avec Dieu dans les termes d’un peuple reconnu pour être à Lui. Mais, d’un autre côté, comme le peuple n’était pas réellement admis lui-même dans la présence de Dieu, et qu’ainsi le tabernacle représentait la position dans laquelle Dieu se plaçait pour qu’on s’approchât de lui, il en est résulté que plusieurs des instructions contenues dans ce livre, fournissent à ceux du dehors les moyens de s’approcher de Dieu, quoiqu’ils n’aient point eu avec lui de relations antérieures. Ceci est très important à remarquer, car c’est la base du raisonnement de l’apôtre, en Rom. 3, pour l’admission des Gentils et même d’un pécheur quelconque. Il n’en demeure pas moins vrai que la plupart des directions s’appliquent à ceux qui sont déjà en relation avec le trône. Au reste, en dépit d’eux-mêmes, tous les hommes ont à faire avec Lui, même ceux qui ne s’approchent pas, et en particulier maintenant où, comme témoignage de grâce, le sang est sur le propitiatoire, et où la révélation et le témoignage de la gloire sans voile, résultat de la grâce et de la rédemption, ont relui. Dieu, qui veut être en relation avec ses créatures, présente dans ce livre les conditions à l’aide desquelles celles-ci peuvent être mises en rapport avec le trône qu’il a établi. Cela implique le détail des relations qu’il soutient avec son peuple.
Il importe de remarquer que, pour ce qui concerne l’admission dans la présence de Dieu, la position du chrétien est tout autre que celle du Juif. Pour le Juif (Hébr. 9 [v. 8]), le chemin du lieu saint n’était pas encore manifesté : [Héb. 9:7] personne (pas même les sacrificateurs) ne pouvait entrer dans la présence de Dieu au dedans du voile, et les sacrifices étaient une remémoration des péchés (Hébr. 10:3). Maintenant, l’œuvre de Christ étant accomplie, le voile est déchiré [(Luc 23:45)]. Les chrétiens ne forment pas un peuple, en relation jusqu’à un certain point avec Dieu, mais restant toujours en dehors de sa présence, s’approchant de l’autel, ou tout au plus de l’autel des parfums ; ce qui a lieu maintenant, c’est la pleine grâce présentée au monde ; [Héb. 10:19] puis, en vertu de la rédemption accomplie, tout croyant, juste devant Dieu, ayant pleine liberté d’entrer dans le lieu très saint. Ainsi, le sujet qui nous occupe n’est pas la manière dont on s’approche, mais les figures des choses en vertu desquelles on peut s’approcher pour avoir communion avec Dieu.
Les sacrifices et le
tabernacle
Le sacrifice de Christ, base de toute relation avec Dieu
Mais, quels que soient la proximité et les privilèges de la position
sacerdotale, c’est toujours le sacrifice de Christ qui en établit la possibilité
et qui en forme la base.
Les sacrifices du
Lévitique, types de celui de Christ
Ce livre commence donc par les sacrifices qui représentaient cet unique et
parfait sacrifice. Comme présentation de l’œuvre de Christ, dans ses caractères
variés et ses diverses applications pour nous, ces sacrifices ont un intérêt que
rien ne peut surpasser. Nous les étudierons donc avec quelque détail.
Caractères des types
dans la Parole
Diverses classes de types et de ce qu’ils préfigurent
Les types que l’Écriture nous présente ont divers caractères : tantôt ils sont la figure de quelque grand principe des voies de Dieu, comme Sara et Agar, figures des deux alliances [(Gal 4:24)] ; tantôt ils nous montrent le Seigneur Jésus lui-même, à différents points de vue, comme sacrifice, sacrificateur, etc. ; parfois ils préfigurent certains actes de Dieu dans ses voies envers les hommes, sous d’autres dispensations, ou bien encore quelques grands actes à venir de son gouvernement.
Répartition des types dans le Pentateuque
Quoiqu’on ne puisse établir aucune règle stricte sur ces points, nous pouvons dire cependant, en général, que la Genèse nous fournit les principaux exemples de la première série de ces types ; le Lévitique, ceux de la seconde (quoique l’Exode en contienne quelques-uns de fort remarquables), et les Nombres ceux de la troisième : ceux de la dernière classe sont plus dispersés.
L'usage des types, moyens de faire saisir à l’homme ce qui est divin
L’emploi des types dans la Parole de Dieu, est un trait qu’il importe de ne pas négliger dans cette précieuse Révélation. Il nous apporte une grâce particulière. Ce qui est le plus élevé dans nos relations avec Dieu, surpasse presque, dans sa réalité, la mesure de nos capacités et la portée de notre vision. Il ne pouvait, en effet, en être autrement, puisque ces choses, si j’ose m’exprimer ainsi, sont adaptées aux capacités de Dieu, à l’égard duquel la réalité a son existence, et devant lequel elle doit être effective, si elle doit nous être profitable. Tous les objets profonds et infinis de notre foi, — infinis dans leur valeur devant Dieu ou dans la démonstration des principes d’après lesquels il agit envers nous, — se rapprochent et deviennent palpables pour nous, par le moyen des types. Le détail de toutes les grâces et des perfections qui existent dans la réalité ou dans l’antitype, est amené tout près de nos yeux, par le moyen du type, avec l’exactitude d’appréciation de l’œil de Dieu lui-même, mais en une manière adaptée à notre vue, à notre capacité, afin d’élever nos pensées au niveau de ce qui occupe Dieu. Christ, vu dans toute sa gloire, selon la pensée de Dieu, est celui qui nous est présenté de cette manière ; mais nous en avons ainsi tous les traits et les détails, et cela de la part de Celui-là même qui en composait la grande réalité. Son nom en soit béni !
Le tabernacle, moyen
d’accès à Dieu en grâce, et réponse aux besoins du pécheur
Passons à l’application de ces notions aux sacrifices du commencement du
Lévitique. L’établissement du tabernacle contient deux points tout à fait
distincts ; d’abord le déploiement des plans de Dieu en grâce1, et le lieu
d’accès auprès de lui ; puis les moyens de pourvoir aux besoins créés par le
péché, besoins qui donnaient occasion à l’exercice présent de cette grâce. Toute
la structure du tabernacle était selon le modèle donné à Moïse sur la montagne.
C’était un modèle des choses célestes, comprenant les communications entre le
ciel et la terre [(Héb. 8:5)] ; ce modèle montrait l’ordre de choses qui trouve
son accomplissement dans le meilleur tabernacle, lequel n’est pas fait de mains
[(Héb. 9:11)]. L’économie du tabernacle toutefois ne commença réellement
qu’après le péché du veau d’or, lorsque la colère de Dieu contre le péché avait
déjà éclaté et que sa grâce descendait du trône du sanctuaire, instituant des
offrandes qui répondaient à la transgression et y satisfaisaient, et cela au
moment où les résultats de la transgression empêchaient l’entrée des
sacrificateurs, en tout temps, dans le sanctuaire [(16:2)], mais où la grâce
fournissait tout ce qui répondait aux besoins d’un peuple pécheur.
1 Mon impression est que le tabernacle est l’expression de l’état des choses pendant le millénium, sauf en ce qui concerne la royauté, avec laquelle le temple est en rapport. Le trône de Dieu est dans le lieu très saint. Je ne vois pas qu’alors le voile sera déchiré pour les habitants de la terre, quoique tout soit fondé sur le sacrifice de Christ ; mais le souverain sacrificateur entrera en tout temps dans le lieu saint, et, alors, revêtu de ses vêtements de beauté et de gloire. Les pains de proposition et le chandelier à sept branches représentent ainsi Israël en rapport avec Christ, comme manifestant le gouvernement, et la lumière dans le monde, mais dans la place de la sacrificature devant Dieu. [Héb. 10:20-21] Pour nous le voile est déchiré, et nous entrons avec une pleine liberté dans le lieu très saint.
Mise en place du
tabernacle selon l’ordre divin
[Ex. 33:7] C’est pourquoi aussi le tabernacle est mentionné pour la première
fois à l’occasion du péché du veau d’or, alors que la colère de Moïse s’enflamma
contre l’impiété et la démence qui avaient rejeté Dieu avant même que le peuple
eût reçu les détails et les ordonnances de la loi donnée sur la montagne. Ce fut
alors que Moïse prit « une tente », et que, la dressant hors du camp, il la
nomma : « la tente d’assignation », quoique, en réalité, celle-ci n’existât pas
encore ; et tous ceux qui cherchaient l’Éternel sortaient vers la tente
d’assignation, qui était hors du camp. C’était le lieu où Dieu se rencontrait
avec ceux d’entre le peuple qui le cherchaient. Dans la loi, il n’était pas
question de rechercher Dieu. La loi était la communication de la volonté de Dieu
au peuple déjà rassemblé, au milieu duquel Dieu se manifestait selon certaines
exigences de sa sainteté. Mais lorsque le mal fut entré, et que le peuple, comme
corps, eut apostasié, et rompu l’alliance, le lieu de rassemblement, où il
fallait aller chercher Dieu, fut établi, et cela avant que fût dressé le
véritable tabernacle dont le modèle avait été montré à Moïse sur la montagne
[(Héb. 8:5)] : mais la première tente était, en principe, l’expression frappante
de la chose. L’ordre du tabernacle tel qu’il fut institué dans l’origine, n’a
jamais reçu son exécution ; de même que la loi, dans son caractère originel, ne
l’a jamais été. [10:1] Nadab et Abihu offrirent, le premier jour, un feu
étranger, [16:2] et l’entrée dans le lieu très saint fut défendue à Aaron ;
[16:3-4] sauf au grand jour des expiations, et d’une manière différente. [Ex.
26:30] Le tabernacle lui-même fut dressé selon le modèle que Dieu avait donné ;
mais l’entrée du sanctuaire intérieur était fermée. Ce qui avait lieu
correspondait à l’état de péché du peuple, afin de pourvoir d’une manière
provisionnelle à ce qu’exigeait le péché ; seulement l’œuvre, comme nous la
possédons maintenant, n’était pas une œuvre accomplie.
Lieu de rencontre entre
Dieu et le peuple, pour lui parler ou le recevoir
Cette rencontre de l’Éternel avec le peuple ou avec le Médiateur, avait un
double caractère, — un caractère apostolique, et un caractère sacerdotal. D’un
côté Dieu se trouvait là pour communiquer sa volonté ; de l’autre, il y était
pour recevoir le peuple dans son culte, dans ses manquements ou ses besoins. De
même Christ est l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre confession,
expressions qui se rapportent au sujet dont nous nous occupons. La présence de
l’Éternel dans le tabernacle pour communiquer sa volonté (sujet avec lequel nous
n’avons à faire ici qu’en tant qu’il est un exemple de ce qui nous occupe), est
mentionné dans les chapitres 25 et 29 de l’Exode. Au chapitre 25, après la
description de la structure de l’arche et de ses dépendances, dans le lieu très
saint, il est dit : « Et tu mettras le propitiatoire sur l’arche, par-dessus, et
tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai. Et je me rencontrerai
là avec toi, et je parlerai avec toi de dessus le propitiatoire, d’entre les
deux chérubins qui seront sur l’arche du témoignage, et te dirai tout ce que je
te commanderai pour les fils d’Israël » [(Ex. 25:21-22)]. Ceci était adressé au
médiateur, seul avec l’Éternel dans le secret. Au chapitre 29, nous lisons : «
Ce sera l’holocauste continuel en vos générations, à l’entrée de la tente
d’assignation, devant l’Éternel, où je me rencontrerai avec vous pour y parler
avec toi. Et je me rencontrerai là avec les fils d’Israël » [(Ex. 29:42-43)].
C’est sur ce terrain que commence le Lévitique.
Chapitre 1er
Ch. 1 v. 1 — Dieu accessible au pécheur par la médiation et la sacrificature
[1:1] Dieu ne parle pas du haut du Sinaï, mais du tabernacle où l’on va le
chercher ; où, selon le modèle de la gloire, mais aussi selon les besoins de
ceux qui recherchent sa présence, il est en relation avec le peuple, par la
médiation et par le sacrifice. Au Sinaï, dans une gloire terrible, il demandait
et proposait des conditions d’obéissance, en suite de l’accomplissement
desquelles il promettait sa faveur. Ici, il est accessible au pécheur et au
saint, mais par le moyen d’une médiation et d’une sacrificature établie par Lui.
Le centre et le fondement de notre accès auprès de Dieu est donc l’obéissance de
Christ et son sacrifice. Voilà pourquoi ces choses nous sont présentées les
premières, quand Dieu « parle de la tente d’assignation », comme nous lisons au
chapitre 1:1.
Ordre et application
typique des sacrifices
Application inverse à l’institution — Précédence du sacrifice pour les péchés
Remarquons d’abord l’ordre de ces sacrifices. L’ordre de leur application est
uniformément opposé à celui de leur institution. Il y a quatre grandes classes
d’offrandes : 1° [ch. 1] l’holocauste ; 2° [ch. 2] l’offrande de gâteau ; 3°
[ch. 3] le sacrifice de prospérités ; et 4° [ch. 4-5] le sacrifice pour le
péché. Je les nomme dans l’ordre de leur institution ; car dans leur
application, lorsqu’ils sont offerts ensemble, les sacrifices pour le péché
viennent toujours les premiers, parce qu’il s’agit de retour vers Dieu1 ; et en
s’approchant de Dieu par le sacrifice, il faut que l’homme s’approche selon
l’efficace de ce qui ôte ses péchés, en ce qu’ils ont été portés par un autre.
Mais quand le Seigneur Jésus lui-même est présenté comme le grand sacrifice, le
fait qu’il a été « fait péché » est une conséquence de l’offrande parfaite de
lui-même à Dieu [(Héb. 9:14)], quand il vient pour faire la volonté de Dieu ; il
s’est livré lui-même, et lui qui n’a pas connu le péché a été fait péché pour
nous [(2 Cor. 5:21)], et a subi la mort.
1 Pour ce qui regarde son acceptation, le chrétien n’a plus aucune conscience de péchés ; mais l’Israélite n’était point enseigné ainsi : c’est pourquoi, comme nous l’avons vu, sa manière de s’approcher de Dieu par les sacrifices sert à nous présenter, en figure, la manière selon laquelle le pécheur s’approche de Dieu au commencement.
Excellence de Christ
devant Dieu, et Son offrande pour les péchés
De plus, nos péchés étant ôtés, la source de la communion se trouve dans
l’excellence personnelle de Christ, et dans le fait qu’il s’offre lui-même sans
tache à Dieu [(Héb. 9:14)], glorifiant Dieu par la mort, quand le péché et la
mort par le péché étaient là devant lui, et qu’il se livre entièrement pour la
gloire de Dieu en vue de subir cette condition1. Puis, nous sommes présentés
selon la valeur de ce sacrifice devant Dieu, quoiqu’il soit absolument
nécessaire que nos péchés aient été effectivement portés, pour que nous soyons
introduits dans cette communion. Ainsi, en tant qu’il présentent Christ, et
notre accès auprès de Dieu quand nos péchés sont ôtés, l’holocauste, l’offrande
du gâteau, et les sacrifices de prospérité (qui sont la figure de notre
communion avec Dieu) viennent les premiers ; les sacrifices pour le péché
suivent après, et sont considérés à part ; car ils sont nécessaires, oui, de
première nécessité pour nous. Seulement ils ne sont pas l’expression de la
perfection personnelle de Christ, mais du fait qu’il porte le péché, quoique la
perfection fût nécessaire pour cela.
1 Il faut remarquer que nous ne trouvons pas de sacrifices positifs pour le péché avant la loi. Les vêtements que Dieu fit à Adam [(Gen. 3:21)] peuvent les faire supposer, et l’on peut prendre Genèse 4:7, dans le même sens ; mais ces sacrifices ne sont point ouvertement offerts. Les holocaustes le sont, au contraire, fréquemment. Ces derniers supposent le péché et la mort, et qu’il n’y a accès auprès de Dieu et réconciliation avec Lui que par le sacrifice et la mort. Le sacrifice y est envisagé, comme représentant l’offrande volontaire et parfaite de Christ, en vue de la glorification parfaite de Dieu dans tout ce qui est précieux à ses yeux et dans tout ce qu’il est : justice, amour, majesté, vérité, conseils, en sorte qu’il puisse agir librement dans sa grâce. Dans l’holocauste, le péché est supposé, mais nous y trouvons la perfection de l’offrande volontaire de Christ lui-même à Dieu là où est le péché ; seulement c’est plutôt Dieu glorifié que les péchés des individus portés. Le culte, selon la bonne odeur du sacrifice, en découle. Étant un homme éloigné de Dieu, je ne puis absolument m’approcher de Lui que sur ce terrain, qui restera valable pour l’éternité et de plus les nouveaux cieux et la nouvelle terre sont fermement établis et garantis comme demeure de la justice, par ce moyen. Ôter mes péchés est une autre chose. — Dans l’holocauste, toute la relation de l’homme, même la relation de toutes choses avec Dieu, est en question ; dans le sacrifice pour le péché, il s’agit de mes péchés personnels. Tout sacrifice agréable appartient donc à la première catégorie : les sacrifices pour le péché avaient trait à la relation du peuple quand elle était déjà établie avec Dieu, et quand chaque acte avait rapport à sa présence.
Christ vu dans tous ces
sacrifices
Il est évident, d’après ce que j’ai dit, que nous allons considérer Christ comme
objet dans les sacrifices qui vont occuper notre attention, Christ sous toutes
les diverses formes de valeur et d’efficace qui s’attachent à son seul et
parfait sacrifice. Quand il s’agit du chrétien, il est vrai qu’il nous est
montré ici, mais sous un aspect inférieur, car il doit présenter son corps en
sacrifice vivant [(Rom. 12:1)], et par les fruits de l’amour, offrir des
sacrifices de bonne odeur acceptables pour notre Dieu [(Phil. 4:18)], par Jésus
Christ. Mais c’est Christ que nous nous proposons de considérer dans tous ces
sacrifices.
Classes de sacrifices
Sacrifices pour le péché et offrandes par feu de bonne odeur
J’ai déjà dit qu’il y a quatre grandes classes de sacrifices : les holocaustes,
les offrandes de gâteau, les sacrifices de prospérité, et les sacrifices pour le
péché. Nous les trouverons classés ainsi dans l’épître aux Hébreux, chapitre 10.
Mais une différence essentielle les divise en deux classes distinctes : d’un
côté les sacrifices pour le péché, de l’autre les trois autres sacrifices. Les
sacrifices pour le péché, comme tels, n’étaient pas caractérisés comme des
offrandes faites par feu, en bonne odeur à l’Éternel, quoique, dans la plupart
de ces sacrifices, la graisse fût brûlée sur l’autel. Sous ce rapport, la bonne
odeur était là, comme cela est dit une fois au chapitre 4:31, car la perfection
de Christ s’y trouvait, quoiqu’il y fût portant nos péchés ; mais tous les
autres sacrifices étaient caractérisés comme offrandes de bonne odeur faites par
feu [(1:9, 13, 17 ; 2:2, 9 ; 3:5, 16)]. C’était le péché qui était en vue, dans
les sacrifices pour le péché ; ils étaient chargés de péché : la personne qui
touchait à ceux de ces sacrifices qui portaient pleinement ce caractère, en
était souillée ; ils avaient été faits péché. L’original hébreu emploie le même
mot pour « péché » et pour « sacrifice pour le péché ». Ces sacrifices étaient
brûlés, mais non sur l’autel [(4:12)] ; les graisses, sauf dans un seul cas
(chap. 4), dont nous parlerons plus loin, l’étaient aussi. Les autres offrandes
étaient des offrandes faites par feu, de bonne odeur à l’Éternel : elles
présentent l’offrande parfaite et volontaire de Christ lui-même à Dieu, non
l’imposition du péché sur lui, comme substitut, par le Saint, le Juge.
Deux côtés du sacrifice
de Christ
Ces deux points du sacrifice de Christ sont bien distincts et bien précieux.
Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait être péché pour nous [(2 Cor.
5:21)] ; mais il est aussi vrai que, par l’Esprit éternel, Il s’est offert
lui-même sans tache à Dieu [(Héb. 9:14)]. Considérons d’abord ce dernier point
qui nous est (et cela bien naturellement) présenté en premier lieu dans le
Lévitique.
L’holocauste, image
complète du sacrifice par feu de bonne odeur
La première sorte de sacrifice, la plus complète et la plus caractéristique de
la classe des sacrifices de bonne odeur faits par feu, était l’holocauste. [1:3]
Celui qui l’offrait, pour être accepté devant Dieu, devait l’apporter1 à la
porte du tabernacle d’assignation [1:5] et l’égorger devant l’Éternel.
1 Les holocaustes, comme tels, étaient offerts « volontairement », ou de « bon gré » par celui qui les apportait ; cependant il semble que le mot hébreu « lirzon » qu’on a traduit ainsi, n’a point ce sens, mais qu’il faut le rendre par « pour être agréé », « pour être dans la faveur divine ». Il reste toujours vrai, en même temps, comme doctrine, que Christ, par l’Esprit éternel, s’offrit lui-même sans tache à Dieu [(Héb. 9:14)].
La tente d’assignation,
lieu des sacrifices
Le saint des saints
Parlons d’abord du lieu, de la scène tout entière des rites de la tente
d’assignation. Elle était formée de trois parties, dont la première était « le
saint des saints », la partie la plus intérieure de l’espace fermé par des ais
et couvert de tentures, séparé du reste par un voile au dedans duquel se
trouvait l’arche de l’alliance et les chérubins ombrageant le propitiatoire, et
rien d’autre [(Héb. 9:3-5)]. C’était le trône de Dieu, — le type aussi de
Christ, dans lequel Dieu se révèle, et qui est la vraie arche de l’alliance avec
le propitiatoire dessus.
Le voile
L’apôtre nous dit que le voile signifiait que le chemin du « saint des saints »
n’était pas manifesté tant que durait l’ancienne économie [(Héb. 9:8)].
Le lieu saint
Immédiatement en dehors du voile se trouvait l’autel d’or des parfums [(Ex.
40:5)] : — son efficace pénétrait jusqu’au dedans du voile ; il fournissait, en
de certaines occasions, l’encens que l’on mettait dans un encensoir et que l’on
offrait au dedans [(16:12)]. Dans cette même chambre extérieure du tabernacle
nommée « le lieu saint », pour la distinguer du lieu très saint, étaient, d’un
côté, les pains de proposition, de l’autre, le chandelier d’or [(Héb. 9:2)],
types, les premiers de Christ incarné, vrai pain de vie, en union avec les douze
tribus, et leur chef ; le second, de la perfection1 de l’Esprit, comme donnant
la lumière, en rapport aussi, je n’en doute pas, avec Israël aux derniers jours.
L’Église reconnaît Christ de cette manière, et le Saint Esprit demeure en elle ;
mais ce qui la caractérise comme telle, c’est la connaissance d’un Christ
céleste et glorifié, et la présence, par des communications divines, du Saint
Esprit en elle, comme lien d’unité. Ces choses, d’un autre côté, nous présentent
Christ dans sa relation terrestre, et le Saint Esprit dans ses diverses
manifestations de puissance, lorsque le système terrestre de Dieu est établi
(voyez Zacharie 4). Tous les sacrificateurs, non pas seulement le souverain
sacrificateur, — mais les sacrificateurs seuls, — entraient continuellement dans
le lieu saint [(Héb. 9:6)]. Nous savons quels sont ceux qui seuls peuvent entrer
maintenant ainsi devant Dieu, savoir ceux qui ont été faits sacrificateurs et
rois, les véritables saints de Dieu ; mais nous pouvons ajouter que le voile
qui, alors, cachait le saint des saints et fermait son entrée, est maintenant
déchiré du haut en bas, pour n’être plus jamais tiré entre nous et Dieu [(Matt.
27:51)] : [Héb. 10:19-20] nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu
très saint. En la chair de Christ, le voile a été déchiré. Christ n’est pas
seulement le pain du ciel, c’est-à-dire incarné, mais, comme mis à mort,
caractérisé par la chair et le sang [(Jean 6)]. Unis à Lui, nous entrons et nous
sommes assis, en Esprit, là où Lui est. Notre droit et notre privilège communs
sont dans le lieu saint, type des cieux créés, comme le lieu très saint est le
type des « cieux des cieux », ainsi qu’ils sont nommés. Dans un certain sens,
quant à l’accès spirituel et aux communications spirituelles, il n’y a point de
séparation entre ces deux lieux, le voile étant déchiré ; quoique, dans la
lumière dont aucun homme ne peut approcher, Dieu demeure inaccessible [(1 Tim.
6:16)]. Nous sommes maintenant comme sacrificateurs dans les lieux célestes,
mais seulement en Esprit.
1 Le nombre sept est celui de la perfection, et aussi le nombre douze, comme on peut le voir dans beaucoup de passages de l’Écriture : le premier est l’expression absolue d’une complète perfection, en mal ou en bien ; le second celle de la perfection dans l’administration humaine.
Le parvis
En venant ainsi à Dieu, on trouvait le parvis ou cour extérieure, la cour du
tabernacle d’assignation1 ; et la première chose que l’on y rencontrait, c’était
l’autel des holocaustes ; puis, entre celui-ci et le tabernacle, la cuve où les
sacrificateurs se lavaient [(Ex. 40:7)]2 lorsqu’ils entraient dans le
tabernacle, ou étaient occupés devant l’autel à accomplir leur service [(Ex.
30:20)]. Il est évident que nous ne nous approchons que par le sacrifice de
Christ, et qu’il faut que nous soyons lavés d’eau, par la Parole, avant que nous
puissions servir dans le sanctuaire. Nous avons besoin aussi, comme
sacrificateurs, que nos pieds au moins soient lavés pour le service céleste, par
l’Avocat que nous possédons là-haut (voyez Jean 13 [v. 10])3).
1 La porte du tabernacle n’est pas simplement le voile du lieu saint, mais le parvis, la cour où l’on entrait du dehors. L’autel des holocaustes se trouvait à la porte du tabernacle [(Ex. 40:6)].
2 Il ne semble pas que le lavage des sacrificateurs pour leur consécration, eût lieu à la cuve [(Ex. 29:4)] ; mais, quoi qu’il en soit, c’est toujours la parole qui est figurée par l’eau.
3 Dans la première édition, j’avais ajouté ici « le renouvellement du Saint Esprit », selon Tite 3 [(v. 5)]. Mais, quoique le Saint Esprit, sans doute, renouvelle continuellement le cœur, je doute de l’application de ce passage ici : le renouvellement y semble plus absolu « anakainoseos ». J’aurais pu simplement laisser de côté ces mots, mais je désire attirer l’attention de mon lecteur sur ce fait que le mot rendu en français par la « régénération » (palingénésia), qu’on ne retrouve dans l’Écriture qu’une seule autre fois (Matth. 19:28), pour désigner le millénium, est autre chose que le « naître de nouveau » (anagennèsis) de Jean 3:3, et que le anakainosis de 1 Pierre 1:23. L’eau désigne un changement de condition dans ce qui existe, non pas en soi-même la réception de la vie.
Le sacrifice de Christ,
antitype de tous les sacrifices
Offrande parfaite de Christ pour glorifier Dieu
Christ aussi s’approcha ainsi, mais ce fut par l’offrande parfaite de lui-même,
non par l’offrande d’un autre [(Héb. 9:12)]. Rien ne saurait être plus touchant
ou plus digne de notre profonde attention, que la manière dont Jésus se présente
ainsi lui-même, volontairement, afin que Dieu soit pleinement et complètement
glorifié par son moyen [(Héb. 10:5-7)]. Dans les souffrances, il n’a pas ouvert
sa bouche [(És. 53:7)] ; son silence était le résultat d’une profonde et
parfaite détermination de se livrer lui-même, en obéissance, pour cette gloire
de Dieu, service (béni soit son nom) parfaitement accompli, de sorte que le Père
se repose dans son amour envers nous [(Soph. 3:17)].
Dévouement de Christ
comme homme vivant, et dans sa mort
Ce dévouement à la gloire du Père pouvait se montrer, et se montra effectivement
de deux manières : premièrement dans le service, c’est-à-dire dans le dévouement
absolu à Dieu de toutes les facultés d’un homme vivant ici-bas, dévouement
éprouvé par le feu, même jusqu’à la mort ; secondement dans le sacrifice de sa
vie : Christ se livrant lui-même, livrant sa vie à la mort, pour la gloire
divine, le péché étant là. L’holocauste nous présente ce second côté, l’offrande
du gâteau le premier côté ; en même temps tous deux sont identiques, en
principe, comme complet dévouement d’existence humaine à Dieu : l’un, le
dévouement de l’homme vivant et agissant, l’autre, le dévouement de la vie
jusque dans la mort.
Christ, victime
parfaite, tout entier offert pour Dieu
[1:3] Dans l’holocauste donc, celui qui l’offrait, offrait la victime
entièrement à Dieu à la porte du tabernacle d’assignation. Ainsi Christ s’est
présenté lui-même pour l’accomplissement des desseins et de la gloire de Dieu,
là où était le péché [(Héb. 9:11-14)]. Dans le type, la victime et celui qui
l’offrait étaient nécessairement distincts ; mais Christ était l’un et l’autre ;
[1:4] et les mains de celui qui offrait étaient posées sur la tête de la
victime, en signe de cette identité.
Christ présenté comme
sacrifice volontaire dans la Parole
Citons quelques-uns des passages qui nous présentent Christ sous ce jour. En
premier lieu, en général, il vient pour glorifier Dieu soit dans sa vie, soit
dans la mort ; mais si nous l’envisageons comme prenant exactement la place de
ces sacrifices, l’Esprit parle ainsi de lui, en Hébr. 10, en citant le Ps. 40 :
« Alors j’ai dit : Voici, je viens — il est écrit de moi dans le rouleau du
livre — pour faire, ô Dieu, ta volonté » [(Héb. 10:7)]. « C’est mes délices, ô
mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes
entrailles » [(Ps. 40:8)]. C’est donc Christ, se livrant lui-même entièrement à
la volonté de Dieu, qui remplace ces sacrifices : il est l’antitype des ombres
des biens à venir [(Héb. 10:1)]. Mais de sa vie en elle-même, le Seigneur parle
ainsi (Jean 10:18) : « Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même
; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu
ce commandement de mon Père ». C’était l’obéissance, mais l’obéissance dans le
sacrifice de lui-même ; et ainsi, parlant de sa mort, il dit : « Le chef du
monde (Satan) vient, et il n’a rien en moi ; mais afin que le monde connaisse
que j’aime le Père ; et selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais » (Jean
14:30-31). — Nous lisons encore en Luc 9:51 : « Or il arriva, comme les jours de
son assomption s’accomplissaient, qu’il dressa sa face résolument pour aller à
Jérusalem ». — « Par l’Esprit éternel, il s’est offert » sans tache à Dieu
(Hébr. 9:14).
Pleine manifestation de
Dieu dans l’œuvre parfaite de Jésus
Combien est parfait et plein de grâce ce chemin du Seigneur ! Il était aussi
fidèle et dévoué pour s’approcher, quand Dieu devait être ainsi glorifié, et
pour se soumettre aux conséquences de son dévouement (conséquences qui lui
étaient imposées par les circonstances dans lesquelles nous sommes placés), que
l’homme était empressé de s’éloigner de Dieu, pour rechercher son propre
plaisir. Christ s’abaisse lui-même jusqu’à la mort [(Phil. 2:8)], afin que la
majesté et l’amour de Dieu, sa vérité et sa justice, arrivent à leur plein
accomplissement par l’exercice de son amour dévoué. Ainsi, dans Sa personne et
par Son œuvre, l’homme est réconcilié avec Dieu, amené à une vraie et juste
relation avec Dieu qui a été pleinement glorifié en Christ quant au péché, et
(chose merveilleuse) là même où il était fait « péché ». C’était là, dans cet
état, en effet, que Dieu, comme il avait été déshonoré, devait être glorifié ;
et c’est là que tout ce que Dieu est, fut manifesté parfaitement, comme nulle
part ailleurs, en amour, en lumière, en justice, en vérité, en majesté, dans une
œuvre d’une valeur infinie.
Ch. 1 v. 3-9 —
Ordonnance de l’holocauste, image du sacrifice de Christ
Ch. 1 v. 3-5 — La victime et celui qui l’offre, Christ sacrifice et homme
[1:3] La victime devait être sans défaut. L’application de ceci à Christ est
trop évidente pour avoir besoin de commentaire : il était, lui, l’Agneau « sans
défaut et sans tache » [(1 Pier. 1:19)]. [1:5] Celui qui offrait1 devait égorger
le veau devant l’Éternel. Ceci complétait la ressemblance avec Christ ; car,
quoique évidemment Christ ne pût s’égorger lui-même, il laissa sa vie : personne
ne la lui ôta [(Jean 10:18)]. Il le fit devant l’Éternel. Dans l’ordonnance du
sacrifice, c’était la part de celui qui offrait la victime, l’office de
l’individu, et ainsi de Christ, comme homme. L’homme voyait, dans la mort de
Christ, le jugement de l’homme : — la puissance de Caïphe, ou la puissance du
monde ; mais, comme « offert », Christ s’offrit lui-même devant l’Éternel.
1 C’est-à-dire que ce n’était pas encore l’office du sacrificateur. On peut traduire au vers. 5 : « on égorgera ». — Égorger la victime, c’était compléter l’offrande, non pas présenter son sang d’une manière sacerdotale.
Ch. 1 v. 5-9 — Part de
Dieu et du sacrificateur
Lavage du sacrifice, puis épreuve du feu — Obéissance de Christ, et la nôtre
Ensuite vient ce qui est la part de l’Éternel et celle du sacrificateur. [1:8]
Il fallait que l’offrande fût livrée au feu de l’autel de Dieu. [1:6] On coupait
la victime par morceaux ; [1:9] on la lavait ; puis, elle était soumise, selon
la purification du sanctuaire, à l’épreuve du jugement de Dieu. Le feu, comme
symbole, signifie toujours l’épreuve du jugement de Dieu. Quant au lavage d’eau,
il rendait le sacrifice, en type, ce que Christ était, lui, dans son essence,
c’est-à-dire pur ; mais le lavage a cette importance que la sanctification du
sacrifice et la nôtre s’opèrent sur le même principe et selon la même mesure.
Nous sommes sanctifiés pour l’obéissance. Christ vint pour faire la volonté de
son Père [(Héb. 10:7)] ; [Héb. 5:8] et ainsi, parfait dès l’origine, il apprit
l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, parfaitement obéissant toujours,
mais son obéissance étant mise à une épreuve de plus en plus forte en sorte
qu’elle était continuellement plus profonde et plus complète. Il apprit
l’obéissance ; il apprit ce que c’est que d’obéir. Comme personne divine,
l’obéissance était pour lui une chose nouvelle, et il l’apprit dans toute son
étendue ; — pour nous, elle est nouvelle, parce que nous sommes, par nature,
rebelles à Dieu.
Lavage par la parole,
et vie qui s’y lie
De plus, ce lavage d’eau a lieu, pour nous, par la parole [(Éph. 5:26)], et
Christ affirme, en parlant de lui-même, que l’homme vivra de toute parole qui
sort de la bouche de Dieu [(Matt. 4:4)]. Mais il y a évidemment et
nécessairement cette différence que, tandis que Christ avait la vie en lui-même
et qu’il était la vie (Jean 1 [v. 4] ; 5 [v. 26]), nous recevons la vie de Lui ;
et, de plus, tandis que, toujours obéissant à la parole écrite, les paroles qui
sortaient de sa bouche étaient l’expression de sa vie, elles sont la direction
de la nôtre.
Image présentée par le
lavage de la purification et le feu du jugement
Purification par la mort et la vie de Christ
Poursuivons encore un peu notre examen sur l’usage de cette eau de purification. Elle est aussi l’expression de la puissance de l’Esprit, exercée par la parole et la volonté de Dieu ; il en est ainsi, même quant au commencement de la vie en nous : « De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures » (Jacques 1:18), et : « C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés » (Hébr. 10:10). Mais cette volonté nous trouve morts dans nos fautes et dans nos péchés [(Éph. 2:1)]. Il faut donc qu’elle nous vivifie au moyen de la mort et de la résurrection de Christ. C’est pourquoi, à la mort de Christ, il sortit, du côté percé du Sauveur, de l’eau et du sang [(Jean 19:34)], c’est-à-dire la puissance purifiante aussi bien que la puissance expiatoire. La mort est donc à la fois, la seule purification et la seule expiation pour le péché. « Celui qui est mort est justifié1 du péché » [(Rom. 6:7)]. L’eau devient donc le signe de la mort, puisque cette dernière seule purifie. Cette vérité d’une vraie, d’une réelle sanctification, était nécessairement cachée sous la loi, sauf en figure, car la loi s’appliquait à l’homme vivant, et réclamait son obéissance. La mort de Christ l’a révélée. En nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite point de bien [(Rom. 7:18)]. C’est pourquoi, lorsqu’il s’agit de l’usage symbolique de l’eau, dans le baptême, il nous est dit que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort (Rom. 6 [v. 3]). Il est évident toutefois, que nous ne pouvons pas nous arrêter là, en rester à la mort en elle-même. En nous elle proclamerait notre condamnation et en serait le témoin ; mais, possédant la vie en Christ, la mort en Lui est pour nous la mort à notre vie de péché et de culpabilité. C’est la communication de la vie de Christ qui nous rend capables de traiter le vieil homme comme ayant été nous-mêmes morts dans nos fautes et nos péchés. « Si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l’Esprit est vie à cause de la justice » [(Rom. 8:10)]. Nous apprenons ainsi la vérité quant à notre état naturel ; non pas ce que la foi estime qu’est le vieil homme, si Christ est en nous : « Lorsque vous étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui » (Col. 2:13). « Alors même que nous étions morts dans nos fautes,… il nous a ressuscités » avec Christ (Éph. 2:5-6) ; et, parlant du baptême pour la mort, l’Écriture ajoute : « Afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rom. 6:4). Ce n’est que dans la puissance d’une vie nouvelle que nous pouvons nous tenir pour morts au péché, et ce n’est réellement que dans la connaissance de la rédemption, que nous pouvons parler ainsi. C’est lorsque nous avons saisi la puissance de la mort de Christ et de sa résurrection, et que nous savons que nous sommes en Lui, par le Saint Esprit, que nous pouvons dire : « Je suis crucifié avec Christ » [(Gal. 2:20)] ; « je ne suis pas dans la chair » [(Rom. 8:9)]. Nous voyons donc que cette purification, qui n’était qu’un simple effet moral pour un Juif, est pour nous, par la communication que nous avons reçue de la vie de Christ, ce par quoi nous sommes sanctifiés, selon la puissance de sa mort et de sa résurrection, et le péché jugé, en tant que loi qui agit dans nos membres. Le premier Adam, comme âme vivante, se corrompit lui-même ; le second Adam, Esprit vivifiant, nous communique une vie nouvelle [(1 Cor. 15:45)].
1 Vous ne pouvez accuser de péché un homme mort. Remarquez aussi que ce n’est point « des péchés » qu’il est question dans ce passage, mais « du péché ».
Vie pure de Christ, manifestée par le baptême d’eau et de feu
Or, si cette communication de la vie de Christ est la base de notre purification, en vertu de la rédemption, il est évident que, en Christ, cette vie était essentiellement pure, tandis qu’en nous la chair convoite contre l’Esprit [(Gal. 5:17)]. Même selon la chair, Christ était né de Dieu. Il a dû passer non seulement par un baptême d’eau, pour accomplir toute justice [(Matt. 3:15)], en tant que vivant (quoiqu’il fût parfaitement pur), mais encore par une épreuve de tout ce qui était en Lui, par le baptême de feu. « J’ai », dit-il, « à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli » (Luc 12:50).
Bonne odeur du
sacrifice de Jésus pour Dieu
Épreuve complète de Christ par le feu, odeur agréable pour Dieu
Ici donc, Christ, offert tout entier à Dieu pour la pleine manifestation de la gloire de Dieu, subit l’épreuve complète du jugement. Le feu éprouve ce qu’Il est. Il est « salé de feu » [(Marc 9:49)]. La parfaite sainteté de Dieu, dans la puissance du jugement divin, éprouve à fond tout ce qui est en Lui. La sueur de sang [(Luc 22:44)], et l’émouvante supplication dans le jardin de Gethsémané [(Luc 22:42)], sa profonde douleur sur la croix, dans la conscience touchante de sa justice : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » [(Matt. 27:46)] — cri resté sans réponse, quant à un allégement de l’épreuve, — tout cela signale l’épreuve complète du Fils de Dieu. L’abîme répondait à l’abîme, toutes les vagues et tous les flots de l’Éternel passaient sur lui [(Ps. 42:7)]. Mais, comme il s’était offert lui-même dans sa perfection, pour l’épreuve complète, ce feu consumant et ce jugement de ses pensées les plus intimes ne produisit et ne pouvait produire qu’un parfum d’agréable odeur pour Dieu. Il est remarquable que le mot hébreu traduit par « brûler », dans le cas de l’holocauste, n’est pas le mot qui est employé quand il s’agit du sacrifice pour le péché, mais celui qui est employé pour brûler le parfum [(1:9 note)].
L’holocauste, image du sacrifice volontaire parfait de Jésus
Nous voyons donc, dans l’holocauste, l’offrande parfaite et volontaire de Christ lui-même ; puis, l’épreuve des profondeurs les plus intimes de son être, par le feu du jugement de Dieu. L’holocauste de sa vie était un sacrifice de bonne odeur, tout entier infiniment agréable à Dieu. Il n’y eut pas une pensée, pas le plus petit mouvement de volonté qui ne passât par l’épreuve qui consuma sa vie, et, sans une réponse apparente de la part de Dieu pour le soutenir, chez lui tout était offert à Dieu, tout était un parfum de bonne odeur. Il y avait plus encore : La plus grande partie de ce que nous venons de dire pourrait s’appliquer aussi à l’offrande du gâteau ; [1:4] mais l’holocauste était là pour faire expiation, expression qui n’est point employée au chapitre 2. La perfection personnelle intrinsèque de Christ était ici mise à l’épreuve, et la manière de son incarnation, — ce qu’il était comme homme ici-bas, — était manifestée ; mais la mort était le premier élément de l’holocauste, et la mort était par le péché. Christ devait glorifier Dieu là où l’homme se trouvait (autrement l’œuvre ne pouvait lui profiter), là où était la puissance de Satan dans la mort, là où était le jugement inévitable de Dieu. La gloire de Dieu ne pouvait être manifestée autrement : l’amour, la justice, la majesté furent manifestés là où étaient le péché et la mort. Christ qui n’avait pas commis le péché, fait péché pour nous [(2 Cor. 5:21)] en obéissance parfaite et en amour pour son Père, s’abaissa jusqu’à la mort [(Phil. 2:8)], et Dieu fut glorifié, et la puissance de Satan dans la mort fut détruite. Dieu fut glorifié pleinement dans l’homme selon tout ce qu’Il est, en obéissance, et en amour, là où le péché était entré. Christ a été fait péché, lui qui n’a pas connu le péché [(2 Cor. 5:21)] ; et Dieu a été glorifié en Lui, en sa croix, comme ni la création, ni l’innocence n’auraient jamais pu le faire : [1:9] tout était là un parfum de bonne odeur, répondant à tout ce que Dieu était, en justice et en amour.
Agrément de Dieu selon la bonne odeur du sacrifice de Christ
Quand Noé offrit son holocauste, « l’Éternel flaira une odeur agréable ; et l’Éternel dit en son cœur : Je ne maudirai plus de nouveau le sol à cause de l’homme, car l’imagination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse » (Genèse 8:21). L’Éternel s’était repenti d’avoir fait l’homme, et son cœur en était attristé [(Gen. 6:6)] ; mais maintenant, après le parfum du sacrifice, il dit : « Je ne maudirai plus ». Telle est la parfaite et infinie valeur de l’offrande volontaire de Christ à Dieu. Ce n’est pas dans le sacrifice que nous considérons, c’est-à-dire dans l’holocauste, mais dans le sacrifice pour le péché, que l’Écriture nous montre l’imposition des péchés sur Christ. L’holocauste est l’expression de la perfection, de la pureté, du dévouement volontaire de la victime, — mais dans le lieu même où Christ était fait péché, — montant en parfum de bonne odeur devant Dieu [(1:9)]. C’est selon la valeur et dans la bonne odeur de ce sacrifice, que nous sommes présentés à Dieu et agréés de lui : nous sommes acceptés de lui selon toutes les délices qu’il trouve dans le parfum de ce sacrifice. Bienheureuse pensée ! Si, dans ce sacrifice, Dieu est parfaitement glorifié en tout ce qu’Il est, il est glorifié aussi en nous recevant. S’il trouve ses délices en tout ce qu’est Christ, dans cet acte, dans son acte le plus parfait, il trouve aussi de même ses délices en nous. Si le sacrifice de son Fils reste toujours présent devant lui, mémorial éternel des délices du Père, nous aussi nous sommes présentés devant lui dans l’efficace de ce même sacrifice. Non seulement les péchés ont été effacés par l’acte expiatoire, mais l’acceptation parfaite de Celui qui l’a accompli, la bonne odeur de son sacrifice sans péché, nous appartiennent, et sont notre bonne odeur devant Dieu. L’acceptation de l’offrande de Christ est la nôtre. Nous sommes un avec lui.
Obéissance parfaite à Dieu jusqu’à la mort
Il faut remarquer que, quoique la mort fût une chose distincte de l’acte d’imposition de nos péchés sur Christ, la mort impliquait cependant le péché, et le sacrifice de Christ, comme holocauste, avait pour caractère la mort, résultat du fait que le péché était en question devant Dieu. Cela rendait l’épreuve et la souffrance d’autant plus terribles. L’obéissance de Christ fut éprouvée devant Dieu, dans le lieu même du péché, et Christ fut obéissant jusqu’à la mort [(Phil. 2:8)], non pas dans le sens de porter et d’ôter les péchés, quoique cela eût lieu dans le même acte, mais dans la perfection de son offrande de Lui-même à Dieu et de son obéissance éprouvée par Lui, — éprouvée en ce qu’il a été traité comme « fait péché » [(2 Cor. 5:21)], et, dans ce sens-là seulement, un parfum de bonne odeur. C’est pourquoi l’acte est expiatoire, — il a fait la propitiation, — et cela, en un sens plus profond que le simple acte de porter les péchés, c’est-à-dire comme l’épreuve de l’obéissance et la glorification de Dieu par elle.
Chapitre 2
L’offrande de gâteau : Christ pleinement offert à Dieu dans toute Sa vie
Perfection de la vie de Christ entièrement dévouée à Dieu
Passons maintenant à l’offrande du gâteau. Tout en nous présentant l’humanité de
Christ, sa grâce et sa perfection, comme homme vivant, cette offrande nous le
fait voir comme offert à Dieu, et pleinement mis à l’épreuve. [2:1] Le gâteau
était de fine farine, sans levain, mêlé d’huile et d’encens. [2:4] L’huile était
employée de deux manières : elle était mêlée à la farine, et on en oignait le
gâteau. L’offrande personnelle de Christ à Dieu, même jusqu’à la mort, et sa
soumission à la mort, ont dû venir d’abord ; car, sans le parfait dévouement de
sa volonté, même jusqu’à la mort [(Phil. 2:8)], rien n’aurait pu être accepté de
Dieu. Mais, comme depuis le commencement il était venu pour faire la volonté de
son Père [(Héb. 10:7)], toute sa vie et sa nature comme homme furent parfaites
et agréables, un parfum de bonne odeur sous l’épreuve de Dieu [(2:2)]. [Gen.
4:3-5] Abel fut accepté au moyen du sang ; Caïn, qui voulut s’approcher de Dieu
par la voie de la nature, en offrant le fruit de son labeur, fut rejeté. Tout ce
que nos cœurs naturels peuvent offrir est : « le sacrifice des sots » (Ecclés.
5:1), et vient d’une source entièrement corrompue, du péché, de la dureté du
cœur, qui ne reconnaît pas notre condition, notre péché, notre éloignement de
Dieu. Comment donner une preuve plus évidente de cette dureté de cœur, que de
venir, sous les effets et sous les conséquences du péché, après avoir été chassé
d’Éden, offrir les sacrifices, fruit du travail qui était la conséquence de la
malédiction amenée par le péché [(Gen. 3:17)], comme si rien absolument n’était
arrivé. C’était bien le complet endurcissement d’un cœur aveuglé.
Dévouement et
obéissance de Christ, parfum de Sa vie pour Dieu
D’un autre côté, comme le premier acte d’Adam, béni en Éden, a été de chercher
sa propre volonté (et comme, par cette désobéissance, il devint, lui, avec une
postérité semblable à lui, dans ce monde de misère, étranger à Dieu, séparé de
lui dans sa condition et sa volonté), Christ, lui, dans ce monde de misère, se
dévoua lui-même en amour, pour accomplir la volonté de son Père. Il s’anéantit
lui-même [(Phil. 2:7)]. Il vint ici-bas, par un acte de dévouement à son Père,
afin que, au prix du sacrifice de lui-même, Dieu fût glorifié. Il était, dans le
monde, l’homme obéissant, dont la volonté était de faire celle de son Père
[(Jean 4:34)], le premier grand acte et la source de toute obéissance humaine,
et de la gloire de Dieu, par ce moyen. Sa volonté d’obéir et son dévouement à la
gloire de son Père, répandaient une bonne odeur sur tout ce qu’il faisait : tous
ses actes étaient empreints de ce parfum.
Mise en lumière de la
personne de Jésus dans l’évangile de Jean
Il est impossible de lire l’évangile de Jean1 (mais aussi tel autre des
évangiles), où ce que Jésus était, sa personne, brille d’une manière si
particulière, sans y retrouver, à chaque instant, le parfum précieux de
l’obéissance, de l’amour et du renoncement de soi-même. Ce n’est point de
l’histoire, c’est lui-même qu’il est impossible de ne pas y voir ; mais aussi la
méchanceté de l’homme, qui se fraya violemment le chemin à travers le voile et
le lieu secret de refuge dont l’amour l’avait pour ainsi dire entouré, mettant
ainsi à découvert, malgré lui, Celui qui était revêtu d’humilité, la personne
divine passant, débonnaire, à travers un monde qui la rejetait. La violence de
l’homme ne fit ainsi que démontrer toute la valeur et le prix de l’abaissement
volontaire de Celui qui ne faiblit jamais, même lorsqu’il fut forcé de confesser
sa divinité [(Matt. 26:63-64)]. « Je suis » était là, mais dans l’abaissement et
l’isolement humains de la plus parfaite obéissance volontaire. Il n’y avait chez
lui nul secret désir d’occuper une place dans son humiliation ; et, par elle,
glorifier son Père était le parfait désir de son cœur. Cette perfection se
révèle en toutes choses. C’était vraiment « Je suis » qui était là, mais dans la
perfection de l’obéissance humaine. « Il est écrit », répond-il à l’ennemi : «
l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu » [(Matt. 4:4)]. « Il est écrit » était sa réponse constante. «
Laisse faire maintenant », dit-il à Jean Baptiste, « car ainsi il nous est
convenable d’accomplir toute justice » [(Matt. 3:15)]. « Donne-le-leur », dit-il
à Pierre, quoique « les fils soient exempts »,— « pour moi et pour toi » [(Matt.
17:27)]. Nous avons là ce qui concerne l’histoire ; mais dans Jean, où comme
nous l’avons dit, sa personne est davantage mise en lumière, il exprime la chose
plus directement : « J’ai reçu ce commandement de mon Père » [(Jean 10:18)] et «
je sais que son commandement est la vie éternelle » [(Jean 12:50)]. « Selon que
le Père m’a commandé, ainsi je fais » [(Jean 14:31)]. « Le Fils ne peut rien
faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père » [(Jean
5:19)]. « J’ai gardé », dit-il, « les commandements de mon Père, et je demeure
dans son amour » [(Jean 15:10)]. « Si quelqu’un marche de jour, il ne bronche
pas » [(Jean 11:9)].
1 Dans les écrits de Jean, l’élément divin déployé dans l’homme se montre particulièrement. C’est pourquoi son évangile attire le cœur, tandis qu’il choque l’incrédulité.
Éclat de la nature
divine derrière la soumission parfaite à la volonté du Père
Plusieurs de ces paroles ont été prononcées par notre Seigneur en des occasions
où l’œil attentif voit percer à travers son humiliation la nature divine, Dieu
le Fils, mais d’autant plus beau et glorieux qu’il est ainsi caché ; comme le
soleil, que l’œil de l’homme ne peut fixer, montre la puissance de ses rayons en
les faisant jaillir à travers les nuages qui voilent et adoucissent leur éclat.
Si Dieu s’humilie, il reste toujours Dieu ; c’est toujours Lui qui fait cela ; «
Il ne pouvait être caché ». Cette obéissance absolue donnait une grâce et une
saveur parfaites à tout ce qu’il faisait. Il apparaissait toujours comme un
envoyé. Il cherchait la gloire du Père qui l’avait envoyé [(Jean 7:18)]. Il
sauvait quiconque venait à lui, parce qu’il n’était pas venu pour faire sa
volonté, mais celle de Celui qui l’avait envoyé [(Jean 6:38)] ; et comme ils ne
pouvaient venir à lui à moins que le Père ne les attirât [(Jean 6:44)], leur
venue était son motif pour les sauver, car il était venu pour accomplir
implicitement la volonté du Père. Quel esprit d’obéissance nous voyons ici ! Qui
sauve-t-il ? Ceux que le Père lui donne, quels qu’ils soient. Il est serviteur
de la volonté du Père. Est-il question de promettre la gloire, d’ordonner de
s’asseoir à sa droite et à sa gauche ? « Ce n’est pas à moi de le donner »,
dit-il, « sinon à ceux pour lesquels cela est préparé par mon Père » [(Matt.
20:23)]. Il doit récompenser d’après la volonté du Père. Lui n’est là que pour
exécuter tout ce qui plaît à Celui-ci. Mais qui pouvait faire cela, sinon Celui
qui a pu et qui, en même temps, a voulu, dans cette obéissance, entreprendre de
faire quoi que ce soit que le Père voulait ? L’infini de l’œuvre et la capacité
pour l’accomplir s’identifient avec la perfection de l’obéissance, qui n’avait
de volonté que celle d’un autre. Il était en même temps un homme, simple,
humble, débonnaire.
Adéquation parfaite de
l’humanité de Christ à l’œuvre à accomplir
Caractère parfait de Jésus, en contraste avec les fidèles les plus éminents
Voyons maintenant comment son humanité en grâce convenait à l’œuvre qu’il venait
accomplir. [2:1] L’offrande du gâteau à Dieu, prise du fruit de la terre, était
de la plus fine farine. Tout ce qui était pur, saint, et aimable, dans la nature
humaine, se trouvait en Jésus sous toutes ses douleurs, dans toute son
excellence, mais dans son excellence même au milieu de ses douleurs. Il n’y
avait en lui aucune inégalité, aucune qualité prédominante qui eût pour effet de
lui donner un caractère particulier. Quoique rejeté et méprisé des hommes, il
était la perfection de la nature humaine. Les sensibilités, la fermeté, la
décision (qualités qui se rattachaient elles-mêmes aussi au principe de
l’obéissance), l’élévation, et la douceur calme qui appartiennent à la nature
humaine, trouvaient toutes en lui leur place parfaite. Dans l’apôtre Paul, nous
voyons le zèle et l’énergie ; en Pierre, l’affection ardente ; en Jean, la
tendresse du sentiment et l’abstraction de la pensée unies au désir presque
illimité de revendiquer les droits de Celui qu’il aime. Seulement la qualité que
nous observons en Pierre prédomine et le caractérise ; Paul, quelque précieux
serviteur qu’il fût, « n’a pas de regret » bien qu’il ait eu du regret (2 Cor.
7:8) ; il n’a point de repos dans son esprit, lorsqu’il ne trouve pas Tite son
frère [(2 Cor. 2:13)] ; il part pour la Macédoine, quoique une porte fût ouverte
à Troas [(2 Cor. 2:14)] ; il ne reconnaît pas le souverain sacrificateur [(Act.
23:5)] ; il est obligé de se glorifier lui-même [(2 Cor. 11:18)]. Chez Pierre,
en qui Dieu était puissant envers la circoncision, nous voyons la crainte de
l’homme se montrer à travers la fidélité de son zèle. Jean qui aurait voulu,
dans son zèle, revendiquer les droits de Jésus, ne savait de quel esprit il
était animé [(Luc 9:55)], et aurait interdit la manifestation de la gloire de
Dieu parce que l’homme ne marchait pas avec eux (Luc 9 [v. 49]). Tels étaient
Paul, Pierre et Jean.
Égalité et exacte
adaptation des caractères de Christ à chaque situation
En Jésus, même comme homme, aucune de ces inégalités ; rien de saillant dans son
caractère, parce que chaque chose était en parfaite soumission à Dieu dans son
humanité, y avait sa place, y accomplissait exactement son service, puis
disparaissait. Dieu était glorifié, et tout était en harmonie. Quand la douceur
convenait, Jésus était doux ; lorsqu’il fallait de l’indignation, qui pouvait
résister à la flétrissure de sa répréhension ? Tendre envers le plus grand des
pécheurs, au temps de la grâce ; insensible à la supériorité sans cœur d’un
froid pharisien curieux de juger qui Il était [(Luc 7:39)] ; le temps du
jugement venu, les larmes de ceux qui pleuraient sur lui ne lui font prononcer
d’autres paroles que celles-ci : « Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants »
[(Luc 23:28)], paroles pleines de profonde compassion, mais aussi de soumission
profonde au juste jugement de Dieu ! L’arbre sec était préparé pour le feu [(Luc
23:31)]. Sur la croix, tendre pour sa mère quand son service est terminé, et la
confiant aux soins humains de celui qui, pour ainsi dire, avait été son ami
[(Jean 19:26-27)] et s’était appuyé sur son sein [(Jean 13:23)] ; quand son
service pour Dieu 1’occupait, il n’avait point d’oreille pour ses paroles ou ses
droits [(Marc 3:31-35)] ; Il était parfait quand il voulait montrer qu’avant sa
mission publique, il était toujours le Fils du Père [(Luc 2:49)], et, bien que
tel, soumis en perfection humaine à la mère qui l’avait porté et à Joseph, son
père au point de vue légal [(Luc 2:51)]. Son calme déconcertait ses adversaires
et, dans la puissance morale qui parfois les épouvantait, il montrait une
douceur qui attirait tous les cœurs qu’une opposition volontaire n’avait pas
endurcis. Puis, quel tranchant affilé lorsqu’il s’agissait de séparer le bien
d’avec le mal !
Travail accompli dans
les hommes par tout ce que Jésus était
Il est vrai que la puissance de l’Esprit opéra plus tard dans le même sens en
appelant et en rassemblant des hommes dans une confession publique ; mais la
personne et le caractère de Jésus le faisaient moralement. Il y eut une immense
œuvre accomplie (je ne parle pas ici de l’expiation) par Celui qui, quant au
résultat extérieur, travailla en vain [(És. 49:4)]. Partout où il y avait des
oreilles pour entendre, la voix de Dieu parlait, par le moyen de ce que Jésus
était comme homme, au cœur et à la conscience de ses brebis. Il entra par la
porte [(Jean 10:2)], le portier lui ouvrit, et les brebis entendirent sa voix
[(Jean 10:3)]. L’humanité parfaite de Jésus, exprimée dans toutes ses voies,
pénétrant par la volonté de Dieu, jugeait tout ce qui est dans l’homme et dans
chaque cœur. Mais ce sujet nous entraîne au delà de ce qui nous occupe
directement.
Tout en Christ répond
pleinement à la volonté divine et à ce que Dieu est
En un mot, donc, l’humanité de Christ était parfaite, soumise immédiatement
toute entière à Dieu et répondant à sa volonté, et présentant ainsi
nécessairement une complète harmonie. La main qui touchait les cordes les
trouvait en parfait accord : tout répondait au cœur de Celui dont les pensées de
grâce, de sainteté, de bonté, et aussi de jugement du mal, de plénitude de
bénédiction, résonnaient en doux accents aux oreilles des âmes fatiguées, et
trouvaient en Christ leur unique et parfaite expression. Chaque faculté, chaque
élément de son humanité répondait à l’impulsion que lui donnait la volonté
divine, puis rentrait dans une tranquillité dans laquelle le moi n’avait aucune
place. Tel était Christ dans sa nature humaine. Ferme lorsqu’il le fallait, la
douceur était cependant ce qui le caractérisait essentiellement : sa voix ne
s’élevait point dans les rues [(Matt. 12:19)], parce qu’il était dans la
présence de Dieu, son Dieu, et tout cela au milieu du mal. Mais la joie pourra
retentir plus hautement lorsque tout répétera : « Louez son nom, louez sa gloire
».
Ch. 2 v. 11-12 — Le
levain, symbole de corruption, et l’offrande de gâteau
Volonté de Christ juste et bonne, dans l’obéissance
Cependant la pureté de la nature humaine de notre Seigneur procédait de sources
plus profondes et plus importantes, qui nous sont présentées négativement et
positivement dans notre type. Si chacune de ses facultés obéissait à l’impulsion
divine, il est évident que la volonté de Christ devait être juste et bonne ;
l’esprit et le principe d’obéissance devaient en être le mobile ; car c’est
l’action d’une volonté indépendante qui est le péché. Christ, comme personne
divine, avait droit à une volonté indépendante : « le Fils vivifie qui il veut »
[(Jean 5:21)] ; mais il vint pour faire la volonté de son Père [(Héb. 10:7)]. Sa
volonté était l’obéissance ; donc elle était sans péché et parfaite. Le levain,
dans l’Écriture, est le symbole de la corruption — « le levain de malice et de
méchanceté » [(1 Cor. 5:8)]. [2:11] C’est pourquoi, dans le gâteau qui était
offert en bonne odeur à Dieu, il n’entrait pas de levain : ce qui contenait du
levain ne pouvait être offert à Dieu en agréable odeur. Cette vérité est mise en
relief par voie de contraste dans le type : [2:12] il y avait des gâteaux pétris
avec du levain, et il était défendu de les offrir en parfum de bonne odeur, en
offrande faite par feu. Il en était ainsi dans deux cas dont l’un, le plus
important et le plus significatif, suffisant pour établir le principe, est
signalé dans le chapitre qui nous occupe.
Contraste entre les
offrandes de gâteau des fêtes des prémices et des premiers fruits
[23:17] Lorsqu’on offrait les prémices, on y joignait deux gâteaux pétris avec
du levain, [2:12] mais ces gâteaux n’étaient point un sacrifice de bonne odeur.
On offrait aussi des holocaustes et des oblations de gâteaux en sacrifice de
bonne odeur, mais non pas les prémices (voyez vers. 12 et Lévit. 23 [v. 15-20]).
Que signifiaient donc ces prémices ? L’assemblée sanctifiée par le Saint Esprit
; car cette fête avec l’offrande des premiers fruits, était le type reconnu du
jour de la Pentecôte, — de fait, était le jour de la Pentecôte. « Nous sommes »,
dit l’apôtre Jacques, « une sorte de prémices de ses créatures » [(Jac. 1:18)].
Nous verrons (Lévit. 23 [v. 10-11]) qu’au jour de la résurrection de Christ, la
gerbe des premiers fruits était offerte — des épis de blé entiers, non broyés.
Il est clair qu’il n’y avait point de levain là. Christ ressuscita, en effet,
sans avoir vu la corruption [(Act. 13:37)]. Avec ces épis l’on n’offrait pas de
sacrifice pour le péché, tandis qu’avec les gâteaux au levain (qui
représentaient l’assemblée sanctifiée pour Dieu par l’Esprit Saint, mais vivant
encore dans la nature humaine corrompue), on offrait un sacrifice pour le péché
[(23:19)] ; car le sacrifice de Christ répondit pour nous, et ôta le levain qui
est dans notre nature corrompue, vaincue (quoique existant encore) par
l’opération du Saint Esprit. Cette nature, corrompue en elle-même, ne pouvait,
en passant par l’épreuve du jugement de Dieu, être une bonne odeur, un sacrifice
fait par feu ; mais par le moyen du sacrifice de Christ, qui répondit à ce que
la présence du mal exigeait et y satisfit, elle pouvait être offerte à Dieu.
C’est pourquoi il est dit, non seulement que Christ a répondu pour nos péchés,
mais que « ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la
chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et
pour le péché, a condamné le péché dans la chair » [(Rom. 8:3)]. Dieu a condamné
le péché dans la chair ; mais il l’a condamné dans l’expiation accomplie par
Christ, lorsqu’il subit le jugement dû au péché, lorsqu’il fut fait péché pour
nous, et qu’il mourut en faisant ainsi, de sorte que, en Lui, nous nous tenons
pour morts.
Perfection de Christ,
mort pour les péchés et pour le péché
Il est important pour une conscience délicate ou troublée, de se souvenir que
Christ est mort non seulement pour nos péchés ((1 Cor. 15:3)], mais pour le
péché qui est en nous, car certainement « le péché » trouble bien davantage une
conscience fidèle que beaucoup de péchés passés. Comme les gâteaux qui
représentent l’Assemblée étaient pétris avec du levain [(23:17)] et ne pouvaient
être offerts en parfum de bonne odeur [(2:12)], le gâteau représentant Christ
était sans levain, un parfum de bonne odeur, une offrande faite par feu à
l’Éternel. L’épreuve du jugement de Dieu trouva, en lui, une volonté parfaite et
l’absence de tout mal, de tout esprit d’indépendance. « Ta volonté soit faite »
[(Luc 22:42)], voilà ce qui caractérisait la nature humaine du Seigneur, remplie
et animée par la plénitude de la déité, mais en même temps, l’homme Jésus,
offrande à Dieu [(Éph. 5:2)].
Cas du sacrifice de
prospérités
Il y a un autre exemple, en sens inverse, que je ferai remarquer en passant : ce
sont les sacrifices de prospérité. Christ avait sa part dans ces sacrifices,
l’homme aussi. [7:12-13] C’est pourquoi il s’y trouvait des gâteaux pétris avec
du levain en même temps que des gâteaux sans levain. Le sacrifice de prospérité,
représentant la communion de l’Assemblée en rapport avec le sacrifice de Christ,
introduisait nécessairement l’homme, de sorte que le levain s’y trouvait,
symbole de ce levain qui existe toujours en nous. L’Assemblée est appelée à la
sainteté [(1 Thess. 4:7)] ; la vie de Christ en nous est sainteté à l’Éternel,
mais il reste toujours vrai que, en nous, c’est-à-dire en notre chair, il
n’habite point de bien [(Rom. 7:18)].
L’huile et le gâteau :
mélange et onction
Nature divine en Christ homme
Ceci nous amène à un autre grand principe qui nous est présenté dans notre type
: [2:4] le gâteau devait être mélangé d’huile. « Ce qui est né de la chair est
chair » [(Jean 3:6)] ; et en nous-mêmes, en tant que nés simplement de la chair,
nous ne sommes naturellement rien que la chair corrompue et en chute, étant «
nés de la volonté de la chair » [(Jean 1:13)]. Bien que, comme chrétiens, nous
soyons nés de l’Esprit de Dieu [(Jean 3:6)], ce fait ne détruit pas la vieille
nature. La force active de cette nature peut en être atténuée jusqu’au dernier
degré et ses opérations se trouver contrôlées : la nature ne change pas. La
nature de Paul était aussi disposée à s’enorgueillir après qu’il eut été élevé
jusqu’au troisième ciel [(2 Cor. 12:2-7)], que lorsqu’il était porteur de la
lettre du souverain sacrificateur pour détruire le nom de Christ, si cela était
possible [(Act. 9:1-2)]. Je ne dis pas que la disposition au mal eût chez lui la
même puissance, mais cette disposition était en elle-même aussi mauvaise ou
pire, parce qu’elle se trouvait en face d’un bien plus grand. Quant à Christ, la
volonté de la chair n’eut aucune part quelconque dans sa naissance. Sa nature
humaine découla aussi simplement de la volonté divine que la présence de la
nature divine sur la terre. Marie se soumettant avec la simplicité de la foi et
une exquise obéissance, nous montre, dans une scène touchante de beauté, sa
soumission et son humilité de cœur et d’intelligence devant la révélation de
Dieu : « Voici l’esclave du Seigneur (l’Éternel) ; qu’il me soit fait selon ta
parole ». [(Luc 1:38)] — Christ ne connut point le péché [(2 Cor. 5:21)] ; sa
nature humaine elle-même était conçue du Saint Esprit. L’être saint, né de la
vierge, devait être appelé le « Fils de Dieu » [(Luc 1:35)]. Il était
véritablement et complètement homme, né de Marie ; mais il était homme, né de
Dieu. Nous voyons ce titre de Fils de Dieu appliqué à trois différents états de
Christ : Fils de Dieu, Créateur, dans les épîtres aux Colossiens [(Col.
1:13-17)], aux Hébreux [(Héb. 1:2-6)], et en d’autres passages qui y font
allusion ; Fils de Dieu, comme né dans le monde (Luc 1 [v. 35] ; Ps. 2 [v. 7]) ;
enfin, déterminé Fils de Dieu en puissance comme ressuscité d’entre les morts
(Rom. 1 [v. 3-4]).
Le gâteau mélangé
d’huile, image de l’Esprit dans la nature humaine de Christ
[2:4, 5] Le gâteau1 était mélangé d’huile, exactement comme la nature humaine de
Christ recevait son caractère, son être, sa saveur, du Saint Esprit, dont
l’huile est toujours le symbole connu. Mais pureté n’est pas puissance ; et
c’est sous une autre forme que la communication de la puissance spirituelle
agissant par la nature humaine de Jésus, est exprimée.
Les différentes formes
du sacrifice montrent toujours ces deux principes
1 Celui-ci est présenté sous plusieurs formes qui, toutes, confirment les deux
principes dont je parle. [2:1] Premièrement, la grande vérité générale : le
gâteau était fait de fine farine, avec l’huile versée sur elle, et l’encens ;
[2:4] ensuite : le gâteau cuit au four, mélangé d’huile, ou bien les beignets
oints d’huile, sans levain, cela va sans dire. [2:7] Si le gâteau était cuit à
la poêle, il était de farine mêlée d’huile ; s’il était mis dans la poêle à
frire, il était de fine farine avec de l’huile. Ainsi, sous toutes les formes
sous lesquelles Christ peut être considéré comme homme, il y avait en lui
absence de péché ; sa nature humaine était formée dans la puissance et le
caractère du Saint Esprit, dont elle était aussi ointe. Nous pouvons, en effet,
considérer sa nature humaine comme telle, en elle-même : l’huile est versée sur
elle. Je puis la voir mise à l’épreuve au dernier degré ; elle est toujours
trouvée la pureté même avec la grâce et l’expression du Saint Esprit, en elle,
jusque dans ses parties les plus intimes. Je puis la voir manifestée devant les
hommes : elle l’est dans la puissance du Saint Esprit. Sous ces deux aspects,
elle est toujours parfaite et formée par le Saint Esprit, soit dans la réalité
de son caractère intrinsèque et intérieur, soit dans toutes les parties de sa
marche publique. En tant que présentée à Dieu parfaite et formée par la
puissance du Saint Esprit, l’absence de tout mal et la puissance du Saint Esprit
sont manifestées en elle. [2:6] Ainsi, lorsque le gâteau était mis en morceaux,
chacun d’eux était oint d’huile, pour montrer que si la vie de Christ était,
pour ainsi dire, mise en pièces, chacun de ses éléments et de ses détails était
parfait et caractérisé par l’Esprit Saint.
Le gâteau oint d’huile,
puissance de l’Esprit de Dieu dans l’homme obéissant
[2:4, 6] Il fallait que les gâteaux fussent oints d’huile : ainsi il est écrit,
que Dieu oignit du Saint Esprit et de puissance Jésus de Nazareth, qui allait de
lieu en lieu faisant du bien et délivrant ceux que le diable avait asservis à sa
puissance (Actes 10:38). Cela ne veut point dire qu’il ait manqué quelque chose
au Seigneur. D’abord, comme Dieu, il aurait pu faire toutes choses ; mais il
s’était abaissé et était venu pour obéir [(Phil. 2:8)]. C’est pourquoi il ne se
présente en public [(Luc 4:14)] qu’après y avoir été appelé et avoir été oint
[(Luc 3:22)] ; quoique son entrevue avec les docteurs dans le temple ait montré
sa relation avec le Père dès le commencement de sa carrière [(Luc 2:46-49)].
Onction de l’Esprit, et
action parfaite de Sa puissance dans l’homme
Onction et nouvelle naissance — Exemple parfait de Jésus comme homme
On trouve ici une certaine analogie avec nous. Être né de Dieu, et être scellé
et oint du Saint Esprit sont deux choses différentes. Le jour de la Pentecôte
[(Act. 2:4)], Corneille [(Act. 10:44)], les croyants de Samarie auxquels les
apôtres imposèrent les mains [(Act. 8:17)], en sont la preuve, ainsi que
plusieurs passages qui ont trait à ce sujet. « Parce que vous êtes fils »,
est-il dit, « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs » (Gal. 4:6). «
Auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse,
qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession
acquise » (Éphés. 1:13, 14). « Il disait cela », dit Jean, « de l’Esprit
qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui » (Jean 7:39). Le Saint Esprit
peut avoir produit, par une nouvelle nature, de saints désirs et l’amour de
Jésus, sans que le croyant ait conscience de la délivrance et de la puissance,
sans qu’il ait la joie de sa présence dans la connaissance de l’œuvre accomplie
de Christ. Pour ce qui concerne le Seigneur Jésus, nous savons que ce second
acte, celui de l’onction, fut accompli en rapport avec la perfection de sa
personne (et cela se pouvait, puisqu’il était juste en lui-même), lorsque après
son baptême par Jean1, lui, qui était sans péché, fut oint du Saint Esprit,
descendant sur lui sous une forme corporelle comme une colombe[(Luc 3:21-22)],
puis, qu’il fut emmené pour nous par l’Esprit, au combat dont il sortit
vainqueur par l’Esprit [(Luc 4:1)], pour se rendre, par la puissance de ce même
Esprit, en Galilée [(Luc 4:14)]. J’ai dit vainqueur par la puissance de
l’Esprit, car si Jésus avait simplement repoussé Satan par sa puissance divine,
comme telle, il n’y aurait évidemment point eu de combat, ni par conséquent
d’exemple ou d’encouragement pour nous. Au contraire, le Seigneur repoussa Satan
en vertu d’un principe qui est pour nous le devoir de chaque jour, savoir par
l’obéissance intelligente qui se sert de la parole de Dieu et repousse Satan
avec indignation dès qu’il se montre ouvertement comme tel. Si Christ entra dans
sa carrière avec le témoignage et la joie d’un Fils, ce fut dans une carrière de
lutte et d’obéissance (s’il pouvait lier l’homme fort, il eut à le faire [(Matt.
12:29)]). Il en est de même pour nous : joie, délivrance, amour, paix abondante,
esprit d’adoption, certitude de notre acceptation devant le Père, telle est
l’entrée dans la carrière chrétienne ; mais cette carrière est un sentier de
lutte et d’obéissance : abandonner l’obéissance c’est être défait dans le
combat. L’effort de Satan contre Jésus tendait à séparer en lui ces deux choses.
Si tu es Fils de Dieu, use de ta puissance ; fais que ces pierres deviennent du
pain ; agis par ta propre volonté [(Matt. 4:3)]. La réponse de Jésus signifie :
« Je suis dans une position d’obéissance, de servitude ; je n’ai point reçu de
commandement. Il est écrit : « L’homme vivra de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu ». Je reste dans cet état de dépendance » [(Matt. 4:4)].
1 Par ce baptême, Celui qui ne connaissait point le péché [(2 Cor. 5:21)] s’associait avec son peuple (le résidu fidèle d’alors), au premier mouvement de la grâce dans leurs cœurs. Il voulait ainsi être avec eux, du commencement à la fin, dans tout le chemin que cette grâce, à travers Ses épreuves et Ses douleurs, allait leur tracer.
Puissance et obéissance
C’était là de la puissance, mais liée à l’état et à l’accomplissement de
l’obéissance. Le seul acte de désobéissance qu’Adam pût commettre, il le commit
; mais Celui qui, quant à la puissance, pouvait toutes choses, ne s’en servit
que pour accomplir un service plus parfait, en manifestant une soumission plus
parfaite.
Marche parfaite de
Jésus dans ce monde
Merveilleux tableau du chemin du Seigneur, de sa conduite au milieu des douleurs
d’un homme souffrant les conséquences de la désobéissance de l’homme, d’une
nature qu’il avait prise à tous égards, sauf le péché [(Héb. 4:15)] : « Car il
convenait (vu l’état où nous sommes) pour lui, à cause de qui sont toutes choses
et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il
consommât le chef de leur salut par des souffrances » (Hébr. 2:10).
Action de la puissance
de l’Esprit en Jésus
Ainsi Jésus a été dans le combat, par la puissance de l’Esprit ; il a été dans
l’obéissance, par la puissance de l’Esprit [(Matt. 4:1)] ; c’est par la
puissance de l’Esprit qu’il chassa les démons et porta toutes nos infirmités. Ce
fut aussi dans la puissance de l’Esprit qu’il s’offrit sans tache à Dieu [(Héb.
9:14)], mais ceci a plutôt rapport à l’holocauste. Dans tout ce qu’il faisait,
comme dans tout ce qu’il ne faisait pas, il agissait par l’énergie de l’Esprit
de Dieu. C’est pourquoi il est un exemple pour nous ; nous le suivons, il est
vrai, avec des motifs et une énergie mélangés, mais au fond avec une puissance
par laquelle nous pouvons, si c’est sa volonté, faire de plus grandes choses que
Lui1 ; non pas être plus parfaits, mais faire de plus grandes choses, et
moralement, comme l’apôtre le dit lui-même : « Je puis toutes choses »2. Jésus
sur la terre fut absolument parfait en obéissance ; mais, précisément à cause de
cela, il ne fit pas, et, dans un sens moral, il ne put pas faire bien des choses
qu’il peut faire et manifester maintenant par le moyen de ses apôtres et
serviteurs ; car, exalté maintenant à la droite de Dieu, il devait manifester,
même comme homme, la puissance, et non l’obéissance : « Celui qui croit en moi
fera… de plus grandes œuvres que celles-ci, parce que moi je m’en vais au Père »
[(Jean 14:12)].
1 Jean 14:12.
2 Phil. 4:13.
Contraste entre le
Seigneur et les saints, dans les œuvres et dans la perfection intérieure
Cela nous met dans une position d’obéissance ; car, par la puissance de
l’Esprit, nous sommes serviteurs de Christ : « Il y a diversité de services,
mais le même Seigneur » [(1 Cor. 12:5)]. Les apôtres firent donc de plus grandes
œuvres que lui [(Jean 14:12)], mais elles étaient mêlées, dans leur marche
personnelle, avec toutes sortes d’imperfections. Le Seigneur montra-t-il jamais
la crainte de l’homme [(1 Cor. 2:3)] ? S’est-il jamais repenti de l’un de ses
actes, même quand plus tard il n’y avait pas de raison pour la repentance [(2
Cor. 7:8)] ? Non ! comme Jésus l’avait promis, il y eut un plus grand
déploiement de puissance dans le service apostolique ; mais cette puissance se
déployait dans des êtres dont la faiblesse montrait que toute la louange
appartenait à un autre, et dont l’obéissance s’accomplissait malgré la volonté
contraire qui était en eux. En cela consistait la grande différence entre eux et
le Seigneur. Jésus n’eut jamais besoin d’une écharde dans la chair, afin qu’il
ne s’élevât pas outre mesure [(2 Cor. 12:7)]. Maître précieux ! Tu parlais de ce
que tu savais et tu rendais témoignage de ce que tu avais vu ; mais pour faire
cela, tu t’étais abaissé toi-même ; tu t’étais anéanti, prenant la forme
d’esclave [(Phil. 2:7)], afin que nous fussions élevés par ton abaissement. La
hauteur, ou plutôt la conscience de la hauteur, d’où il descendait, la
perfection de sa volonté d’obéir là où il était, faisaient qu’il n’avait aucun
besoin d’être élevé. Cependant, il regardait à la joie qui était devant Lui, et
méprisait la honte [(Héb. 12:2)], car il s’était abaissé jusqu’au point de se
réjouir de la récompense. Aussi Dieu l’a haut élevé [(Phil. 2:9)]. « Tes parfums
sont d’agréable odeur ; ton nom est un parfum répandu » (Cant. 1:3). [2:1] Il y
avait, en effet, dans l’offrande du gâteau, l’encens, la bonne odeur de toutes
les grâces de Christ.
L’encens, bonne odeur
du service pour Dieu
Toutes les grâces de Jésus présentées à Dieu en parfum de bonne odeur
Combien souvent nos grâces à nous, sont offertes à l’homme ; combien souvent la
chair confondue avec la grâce, ou mélangée avec elle, est appréciée selon le
jugement de l’homme ! En Jésus, toutes les diverses grâces étaient présentées à
Dieu. Sans doute, l’homme pouvait, ou eût dû les discerner comme l’agréable
odeur de l’encens, se répandant, là où tout était brûlé pour Dieu ; [2:2] mais,
de fait, tout était brûlé comme un parfum de bonne odeur à Dieu.
Jésus faisait toutes
choses pour Dieu, Lui étant agréable
Combien peu de croyants présentent ainsi leur charité à Dieu, introduisant Dieu
dans leur charité, l’exerçant pour lui et en vue de lui, bien qu’elle soit en
faveur de l’homme, et y persévérant, si même ils devaient, en aimant beaucoup
plus, être moins aimés (2 Cor. 12:15). Mais ils le font pour Dieu et, dans cette
mesure, leur service est véritablement une bonne odeur pour lui ; mais c’est une
chose difficile, et qui exige que nous nous tenions habituellement devant Dieu.
Il en était ainsi de Christ, d’une manière parfaite : plus il était fidèle, plus
il était méprisé et contredit ; plus il était débonnaire, moins on l’estimait ;
mais l’accueil qu’il trouvait ne produisait en lui aucune altération, parce
qu’il faisait toutes choses uniquement pour Dieu. Devant la multitude, ou avec
ses disciples, ou en présence de ses juges iniques, rien n’altéra la perfection
de ses voies, parce qu’en toute circonstance il faisait toutes ces choses pour
Dieu. L’encens de son service, de son cœur, et de ses affections, était pour
Dieu, montait continuellement devant Dieu et se rapportait à Lui ; et certes
l’encens était abondant, et délicieux était son parfum, dans la vie de Jésus. «
Dieu flaira une odeur agréable » [(Gen. 8:21)] : en place de la malédiction, la
bénédiction découla sur nous. [2:1] L’encens était ajouté à l’offrande du
gâteau, car il était en réalité, comme résultat, produit dans la vie de Jésus
par l’Esprit, et il s’élevait continuellement vers Dieu. Il en est de même de
l’intercession de Christ, car elle exprime son amour plein de grâce. Ses
prières, sainte expression de sa dépendance, étaient infiniment précieuses à
Dieu, devant lequel elles montaient comme un encens d’agréable odeur. « La
maison fut remplie de l’odeur du parfum » (Jean 12:3).
Absence de miel, image
des affections naturelles
[2:11] Outre le levain, Dieu avait défendu le miel : ce qui est le plus doux au
goût naturel, comme, par exemple, les liaisons heureuses, les affections de ceux
qui aiment selon la chair, et autres choses semblables. Ce n’est pas que ces
choses soient mauvaises en elles-mêmes : « As-tu trouvé du miel », dit l’homme
sage, « manges-en ce qu’il t’en faut, de peur que tu n’en sois repu et que tu ne
le vomisses » [(Prov. 25:16)]. Lorsque Jonathan prit un peu de celui qu’il
trouva dans la forêt, au jour de son service et de l’énergie de sa foi pour
Israël, ses yeux en furent éclaircis [(1 Sam. 14:27)]. Mais le miel ne peut
entrer dans un sacrifice. Celui qui put dire à sa mère : « Femme, voilà ton fils
», et au disciple : « Voilà ta mère », même dans le terrible moment de la croix,
quand tout était achevé [(Jean 19:26-27)], a pu dire aussi : « Femme, qu’y
a-t-il entre moi et toi ? » au moment où il était occupé du plus simple
accomplissement de son service [(Jean 2:4)]. Il était un étranger pour les fils
de sa propre mère [(Ps. 69:8)], comme Lévi, l’homme de la bonté de Dieu, dans la
bénédiction de Moïse [(Deut. 33:8)] ; ce Lévi qui fut présenté comme une
offrande à Dieu de la part du peuple (Nomb. 8:11), qui dit de son père et de sa
mère : « Je ne l’ai point vu ; et qui n’a pas reconnu ses frères, et n’a pas
connu ses fils. Car ils ont gardé tes paroles et observé ton alliance » [(Deut.
33:9)].
Communion et
participation des sacrificateurs avec Dieu
Christ offert à Dieu, nourriture constante pour les fidèles
Il nous reste encore une chose à remarquer. [1:8-9] Dans l’holocauste, tout
était brûlé pour Dieu, car Christ s’offrit tout entier à Dieu ; [2:3] mais la
nature humaine de Christ est la nourriture des sacrificateurs de Dieu. Aaron et
ses fils devaient manger de l’offrande des gâteaux, ce qui n’était pas brûlé au
feu. Christ était le vrai pain descendu du ciel, pour donner la vie au monde,
afin que nous, sacrificateurs et rois, nous mangions ce pain-là, et que nous ne
mourions point [(Jean 6:51)]. Ce pain était saint, car seuls Aaron et ses fils
devaient en manger. En effet, qui s’est jamais nourri de Christ, si ce n’est
ceux qui, sanctifiés par le Saint Esprit, vivent de la vie de la foi, et se
nourrissent de l’aliment de la foi ? Or Christ, comme sanctifié pour Dieu, est
l’aliment de nos âmes ; un aliment qui nous sanctifie aussi toujours pour Dieu.
Nos âmes ne découvrent-elles pas ce qui alimente, nourrit, et sanctifie, dans
Celui qui est doux et humble de cœur, dans Celui qui brille comme la lumière de
la perfection humaine et de la grâce divine au milieu d’hommes pécheurs ? Ne
peuvent-elles pas, en se représentant, par la sympathie de l’esprit de Jésus en
nous, la vie de Jésus pour Dieu et devant les hommes ici-bas, sentir ce que
c’est que d’être offert en sacrifice à Dieu ? Jésus nous offre l’exemple d’un
homme vivant pour Dieu, et nous entraîne après lui par l’attraction de ce qu’il
était, étant lui-même la force qui nous porte dans ce chemin où il marcha, en
même temps que nous y trouvons nos délices et notre joie. Nos affections ne
sont-elles pas assimilées aux siennes et occupées d’elles, quand elles sont
fixées ainsi avec délices sur ce que le Sauveur était ici-bas ? Nous l’admirons,
nous sommes humiliés, et par grâce nous devenons conformes à lui. Il est le chef
et la source de la vie en nous ; et la manifestation de la perfection en lui,
opère et développe l’énergie et l’humilité de cette vie en nous. Qui pourrait,
en effet, être orgueilleux dans la communion de l’humble Jésus ? Comme on l’a
dit, humble, il nous enseignerait à prendre la dernière place, s’il ne l’avait
prise lui-même, en vertu de sa parfaite grâce. Maître précieux, puissions-nous
du moins nous tenir près de toi, être cachés en toi !
Le sel, puissance
sanctifiante de Dieu dans Son alliance avec nous
Combien est immense cette grâce qui nous introduit dans une telle intimité de
communion avec lui, cette grâce qui nous a faits sacrificateurs selon la
puissance de la grâce vivifiante, pour avoir part à ce qui fait les délices de
Dieu, notre Père : à ce qui lui est offert comme un parfum de bonne odeur, un
sacrifice fait par feu à l’Éternel ; aux richesses de la table de Dieu ! Tout
cela est scellé par alliance, pour être notre éternelle, notre immuable portion.
[2:13] C’est pourquoi il est dit : « Tu ne laisseras point manquer sur ton
offrande de gâteau le sel de l’alliance de ton Dieu ». Il n’était pas omis dans
ce sacrifice, ni dans aucun sacrifice. La stabilité, la durabilité, la force
préservatrice de ce qui est divin (qui n’est peut-être pas toujours agréable ni
doux à notre goût), s’y trouvaient représentées par le sel, ce sceau de Dieu sur
le fait que les délices et la bonne odeur du sacrifice ne sont pas momentanées
ni passagères, mais éternelles. Tout ce qui est de l’homme passe ; tout ce qui
est de Dieu demeure éternellement : la vie, l’amour, la nature divine et la
grâce. Cette puissance sanctifiante, qui nous tient séparés de la corruption,
est de Dieu : elle participe de la stabilité de sa nature, et nous lie à Dieu,
non par ce que nous sommes comme volonté, mais par la sécurité que donne la
grâce divine. Cette puissance est active, pure, sanctifiante pour nous, mais
elle a sa source dans la grâce, et dans l’énergie de la vie divine. La promesse
de Dieu qui nous oblige nous lie à Lui, mais par Sa propre énergie et Sa propre
fidélité, et non pas les nôtres. Cette énergie est mêlée au sacrifice de Christ,
et fondée sur lui ; or c’est dans ce sacrifice que Dieu a scellé et
infailliblement assuré son alliance ; autrement Christ ne serait pas honoré.
C’est l’alliance de Dieu. [2:11] Le levain et le miel, — notre péché et nos
affections naturelles, — ne peuvent trouver place dans le sacrifice de Dieu,
[2:13] mais l’énergie de Sa grâce qui n’épargne point le mal, mais assure le
bien, s’y trouve, pour nous garantir la jouissance infaillible de ses résultats
et de ses fruits. Le sel ne formait pas l’offrande, mais ne devait jamais y
manquer ; il ne pouvait manquer dans ce qui était de Dieu ; il avait sa place
dans tout sacrifice.
Substance de l’offrande
de gâteau : Christ, saint, offrande à Dieu dans Sa vie parfaite
[2:1] Il faut se souvenir que le trait caractéristique de l’offrande de gâteau,
comme de l’holocauste, trait réellement commun à tous les sacrifices, était
qu’on l’offrait à Dieu. On ne peut dire cela du premier homme, Adam : dans son
innocence, il jouissait des faveurs de Dieu ; il lui en rendait ou aurait dû lui
en rendre des actions de grâces ; mais ce n’était là que de la jouissance et de
la reconnaissance. Adam n’était pas lui-même une offrande à Dieu ; mais c’était
précisément l’essence de la vie de Christ : elle était une offrande à Dieu, et,
par cela même, distincte, et essentiellement séparée de tout ce qui l’entourait.
Christ était donc saint, non seulement innocent, car l’innocence est l’absence,
l’ignorance du mal, et non la séparation d’avec le mal. Dieu, qui connaît le
bien et le mal, mais est infiniment élevé au-dessus du mal, et séparé du mal,
qui lui est opposé, — Dieu est saint. Christ était saint et non pas seulement
innocent ; il était, dans toute sa volonté, consacré à Dieu, séparé du mal, et
vivant dans la puissance de l’Esprit de Dieu. [2:1] C’est pourquoi, en tant
qu’offrande, son essence était la fine fleur de farine, l’huile, et l’encens,
figurant la nature humaine, le Saint Esprit, et le parfum de la grâce. [2:11] Au
point de vue négatif, l’offrande ne devait contenir ni levain, ni miel ; [2:4]
ainsi, quant à la manière de la présenter, on y mêlait l’huile, et on l’oignait
d’huile. [2:13] Ensuite venait, comme pour tout sacrifice, le sel de l’alliance
de Dieu, mentionné ici, parce que, dans ce qui concernait la grâce de sa nature
humaine, l’homme en un mot (l’homme s’offrant lui-même à Dieu, non dans sa mort,
mais dans sa vie, bien qu’éprouvé même jusqu’à la mort) on eût pu supposer que
le sel faisait défaut.
[2:2] Mais le fait que le sacrifice était offert sur l’autel de Dieu, brûlé comme un parfum de bonne odeur, et composé des trois choses positives, nommées ci-dessus, formait la substance et l’essence de l’offrande du gâteau.
Chapitre 3
Caractère général du sacrifice de prospérités
Type de la communion des saints avec Dieu, basée sur le sacrifice de Christ
Maintenant vient, au chap. 3, le sacrifice de paix ou de prospérité. Il est le
type de la communion des saints, selon la vertu du sacrifice, avec Dieu, avec le
sacrificateur qui l’a offert pour nous, et avec tout le corps de l’Assemblée. Le
sacrifice de prospérité vient après les sacrifices qui nous présentent le
Seigneur Jésus lui-même, dans le dévouement qui le fait se livrer à la mort, et
dans le dévouement et la grâce qui caractérisent sa vie, mais allant jusqu’à la
mort même et à l’épreuve du feu, afin que nous comprenions que toute communion
est basée sur l’acceptabilité et la bonne odeur du sacrifice de Christ ; non
seulement parce que ce sacrifice était nécessaire, mais parce que Dieu y
trouvait toutes ses délices.
Place du sacrifice de
prospérités, après toute l’offrande de Christ à Dieu
J’ai déjà fait observer que lorsqu’un pécheur s’approchait de l’autel, le
sacrifice pour le péché venait en premier ; car le péché doit être porté et ôté
pour que le pécheur puisse s’approcher de Dieu et soit qualifié pour le faire.
Mais une fois purifié et pur, il s’approchait selon la bonne odeur de
l’offrande, c’est-à-dire selon l’acceptabilité parfaite de Christ. Celui-ci ne
connaissant pas le péché [(2 Cor. 5:21)], s’est consacré à Dieu, dans un monde
de péché, afin de glorifier Dieu parfaitement ; de plus, il a aussi consacré à
Dieu sa vie, afin que tout ce que Dieu était en jugement fût glorifié de même,
glorifié par l’homme dans la personne de Christ, et qu’ainsi une faveur infinie
pût s’étendre sur ceux qui étaient reçus et s’approchaient par Lui. « À cause de
ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne »
(Jean 10:17). Le Seigneur ne dit pas ici : Parce que j’ai laissé ma vie pour
l’Assemblée, ce qui aurait été plutôt le sacrifice pour le péché ; il parle de
l’excellence et de la valeur positive de son acte aux yeux du Père, car, dans
cet homme, toute perfection opérait. Toute la majesté et la vérité de Dieu, sa
justice contre le péché, et son amour furent infiniment glorifiés dans l’homme,
dans celui qui fut fait péché pour nous, là où nous étions tombés par le péché.
« Maintenant le fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui »
[(Jean 13:31)]. « Car puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi
qu’est la résurrection des morts » [(1 Cor. 15:21)]. Le mal que Satan avait
produit était bien plus que guéri, sur la scène où il avait amené la ruine ; il
était guéri par le moyen même par lequel la ruine avait été effectuée. Si Dieu a
été déshonoré dans l’homme et par l’homme, Dieu est, dans un certain sens (si
j’ose m’exprimer ainsi), redevable à l’homme en Jésus, de sa gloire la meilleure
et la plus excellente : quoique tout cela soit pur don de sa part, tout est en
même temps le fruit du travail de Christ qui s’est fait homme dans ce but. Tout
ce que Christ était, et tout ce qu’il a fait, était infiniment agréable à Dieu ;
et c’est en cela que nous avons communion, non pas dans l’offrande pour le
péché. Aussi les offrandes de prospérité suivent-elles ici immédiatement,
quoique, comme je l’ai déjà remarqué, le sacrifice pour le péché vienne en
premier, là où son application était devenue nécessaire.
Ordonnance et étapes du
sacrifice de prospérité
Ch. 3 v. 1-2 — Offrande de la victime, identifiée avec celui qui l’offrait
[3:1] Dans le sacrifice de prospérité, le premier acte était la présentation
[3:2] et l’immolation de la victime à la porte du tabernacle d’assignation,
ainsi que l’aspersion du sang, qui formait la base de tout sacrifice d’une
victime, celui qui offrait le sacrifice étant identifié avec elle par
l’imposition des mains sur sa tête (vers. 1-2)1.
1 Les exceptions à cette règle sont les sacrifices pour le péché au grand jour des propitiations, et la génisse rousse : elles confirment le grand principe ou servent à renforcer l’une de ses parties. L’aspersion du sang était toujours l’office du sacrificateur.
Ch. 3 v. 3-5 — La
graisse, énergie intérieure, brûlée sur l’autel
Graisse et sang, réservés pour Dieu
[3:3-5] Ensuite toutes les graisses, spécialement celle des parties intérieures,
étaient brûlées sur l’autel des holocaustes, pour le Seigneur. Il était, aussi
bien que la graisse, défendu de manger le sang [(Deut. 12:23)]. [3:17] Le sang,
représentant la vie, appartenait nécessairement, essentiellement à Dieu : la vie
venait de Lui, d’une manière spéciale ; mais la graisse non plus ne devait
jamais être mangée, mais brûlée, offerte à Dieu. L’usage de la graisse comme
symbole, est familier dans l’Écriture. « Leur cœur est épaissi comme la graisse
». « Jeshurun s’est engraissé, et a regimbé ». « Ils sont enfermés dans leur
propre graisse ; de leur bouche, ils parlent avec hauteur » (Ps. 119:70 ; Deut.
32:15 ; Ps. 17:10). Comme symbole, la graisse est l’énergie de la volonté
intérieure, la partie intime du cœur de l’homme. De là vient que, pour exprimer
son entière mortification, Christ déclare (Ps. 22:17) qu’il pourrait « compter
tous ses os » ; et qu’il dit au Ps. 102 [(v. 5)] : « À cause de la voix de mon
gémissement, mes os s’attachent à ma chair ».
Sacrifice de bonne
odeur à Dieu de toute la force intérieure de Christ
Mais en Jésus, tout ce qui, dans sa nature, était énergie et force, son être
intérieur tout entier était un holocauste, sacrifié et offert sans réserve à
Dieu, en parfum de bonne odeur. [3:11] C’était la part de Dieu dans l’offrande,
« un pain de sacrifice par feu à l’Éternel ». L’Éternel y trouvait ses délices ;
son âme s’y reposait, car certainement c’était une chose très bonne, bonne au
milieu du mal, bonne dans la volonté de s’offrir à Lui, bonne en parfaite
obéissance.
Jésus venu comme homme,
seul repos pour l’œil de Dieu sur cette terre
Si l’œil de Dieu, comme la colombe de Noé [(Gen. 8:8-9)], regardait çà et là sur
cette terre balayée par le déluge du péché, il ne pouvait jamais, avant que
Jésus y fût descendu, se reposer sur rien avec complaisance. C’est alors
seulement que sur Lui, l’œil de Dieu put se reposer. Le ciel, quant à
l’expression de sa satisfaction, resta fermé, quels que fussent les conseils de
Dieu, jusqu’au moment où Jésus (le second Homme, l’homme parfait, le Saint,
Celui qui s’offrait à Dieu pour faire sa volonté [(Héb. 10:6-7)]) fût venu sur
la terre. Dès qu’il se présenta pour commencer son ministère public, le ciel
s’ouvrit [(Luc 3:21)] ; le Saint Esprit descendit pour demeurer sur Lui, seul
lieu de sa demeure ici-bas et la voix du Père, que rien ne pouvait plus retenir,
déclara du ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon
plaisir » [(Luc 3:22)]. Cet objet, trop grand, trop excellent, pour que le ciel
et l’amour du Père gardassent le silence, allait-il perdre de son excellence et
de sa saveur au milieu d’un monde de péché ? Tout au contraire. C’est là même
que son excellence devait être manifestée.
Consécration entière de
Jésus à Dieu, qui trouvait en Lui toutes Ses délices
Si Jésus a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes [(Héb. 5:8)],
chaque mouvement de son cœur était consacré à Dieu. Il marcha dans sa communion,
honorant son Père en toutes choses, dans sa vie comme dans sa mort. L’Éternel
trouvait en lui des délices continuelles, et par-dessus tout, en lui dans sa
mort : [3:11] « le pain de sacrifice » était là. Tel était le grand principe ;
mais la communion de nos âmes avec cela nous est présentée après. La graisse
ayant été brûlée comme une offrande faite par feu [(3:5)], la consécration à
Dieu est poursuivie jusqu’à son point suprême d’acceptation et de grâce.
Ch. 7 v. 11-36 —
Participation de tous au sacrifice
Communion de tous en mangeant le sacrifice
[7:15] Si nous examinons la loi des offrandes, nous trouverons que le reste de
la victime devait être mangé. [7:31] La poitrine était pour Aaron et ses fils,
type de l’Église tout entière ; [7:33] l’épaule droite était pour le
sacrificateur qui faisait l’aspersion du sang (7:31), type plus spécial de
Christ comme sacrificateur faisant l’offrande ; [7:15-16] le reste de l’animal
était mangé par celui qui l’offrait et par ses invités. De la sorte, il y avait
identification et communion avec la gloire, et le bon plaisir, ou les délices de
Celui auquel le sacrifice était offert ; avec la sacrificature et l’autel,
instruments et moyens de l’offrande ; avec tous les sacrificateurs de Dieu, et
au milieu d’eux ceux qui y avaient une part immédiate.
Principe universel de
communion par les sacrifices
La même pratique existait parmi les païens : de là le raisonnement de l’apôtre
au sujet des choses offertes aux idoles [(1 Cor. 10:18-33)]. Ainsi, en 1 Cor.
10:18, parlant de la Cène du Seigneur, dont la signification est fortement liée
à ce type, il dit : « Considérez l’Israël selon la chair ; ceux qui mangent les
sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? » [17:3-5] Cela était si vrai,
que, dans le désert, quand c’était possible (un ordre analogue, nécessaire pour
le maintien du principe, fut établi dans le pays [(Deut. 12:20-21)]), personne
ne pouvait manger la chair d’aucun animal avant de l’avoir amené comme offrande
devant le tabernacle d’assignation. Nous, chrétiens, nous devons faire nos repas
au nom du Seigneur Jésus [(Rom. 14:6)], offrant des sacrifices d’actions de
grâces, le fruit de nos lèvres [(Héb. 13:15)], et consacrant ainsi tout ce à
quoi nous avons part, ainsi que nos personnes, en communion avec le Donateur et
avec Celui qui nous a amenés là et nous maintient dans cette communion ; mais il
s’agit ici d’un sacrifice proprement dit.
Communion avec le Père
et le Fils quant au sacrifice parfait de Jésus
L’offrande de Christ, comme offrande faite par feu, est donc les délices de Dieu
; son âme y prend plaisir ; elle est un parfum de bonne odeur pour lui [(Éph.
5:2)]. Devant Dieu, prenant, pour ainsi dire, place à sa table, les adorateurs,
s’approchent aussi par ce parfait sacrifice, s’en nourrissent, ont une parfaite
communion avec Dieu quant à ses propres délices dans le sacrifice de Jésus, dans
la personne de Jésus lui-même, offert et s’offrant lui-même ainsi ; ils ont,
avec Dieu, un même sujet de joie parfaite dans l’excellence de l’œuvre de
rédemption accomplie par Christ. Comme des parents jouissent ensemble de leurs
enfants, leur joie étant rehaussée par leur communion, ainsi les adorateurs,
remplis de l’Esprit et rachetés eux-mêmes par Christ, ont avec le Père une
pensée commune à l’égard de Son excellence. Le sacrificateur, qui administre
toutes ces choses, serait-il seul exclu de la joie qu’elles procurent ? Non, il
en a aussi sa part : Celui qui a offert le sacrifice participe à la joie de la
rédemption. L’Église tout entière aussi doit y avoir sa part.
Bonheur de Christ dans
le culte des siens
Ainsi Jésus, comme sacrificateur, trouve son plaisir dans la joie et la
communion entre Dieu et le peuple, les adorateurs qui sont le fruit de son
travail, et dont il est lui-même l’objet. Quelle est la joie d’un rédempteur,
sinon la joie, la communion, le bonheur de ses rachetés ? Tel est donc tout
véritable culte des saints. Il consiste à se réjouir ensemble en Dieu, en vertu
de la rédemption et de l’offrande de Jésus, à avoir une même pensée avec Dieu, à
trouver ses délices avec lui dans l’excellence de cette victime pure et de son
dévouement volontaire, qui nous a rachetés, réconciliés, introduits dans la
communion dont nous parlons, avec l’assurance que cette joie dont nous jouissons
est celle de Jésus lui-même, de Celui qui en est l’auteur et qui nous la donne.
Dans le ciel, il se ceindra, et fera mettre les siens à table, et s’avançant, il
les servira [(Luc 12:37)].
Culte et sacrifice
rendu par le corps entier des sacrificateurs de Dieu
Cette joie du culte appartient nécessairement aussi au corps tout entier des
rachetés, vus dans les lieux célestes. Aaron et ses fils devaient aussi avoir
leur part [(7:31)] : ils sont toujours le type de l’Église, vue comme corps dans
l’ensemble de ses membres, ayant le droit d’entrer dans les lieux célestes et
d’offrir l’encens, — faits sacrificateurs pour Dieu [(Apoc. 1:6)]. Ces choses
étaient le modèle des choses célestes [(Héb. 8:5)], et ceux qui composent
l’Église sont le corps des sacrificateurs célestes. C’est pourquoi le culte
rendu à Dieu, le vrai culte, ne peut être rendu que par le corps tout entier des
vrais croyants. Je ne puis réellement m’approcher du tabernacle de Dieu avec mon
sacrifice, sans y trouver nécessairement les sacrificateurs du tabernacle. Sans
le souverain sacrificateur tout est vain. Qu’avons-nous, en effet, sans Jésus ?
Or je ne puis le trouver, Lui, sans rencontrer en même temps le corps tout
entier de son peuple manifesté. Dieu aussi a ses sacrificateurs, et je ne puis
m’approcher de lui autrement que par la voie qu’il a ordonnée, comme associé à
ceux qu’il a placés autour de sa maison et les reconnaissant comme le grand
corps de ceux qui sont sanctifiés en Christ. Celui qui ne marche pas dans cet
esprit est en désaccord avec l’ordonnance de Dieu, et il n’a point de vrai
sacrifice de prospérité selon l’institution de Dieu.
Caractères du culte
Nécessité d’être pur pour participer
Être impur empêche de manger du sacrifice de prospérité
Remarquons encore quelques autres détails. [7:20] En premier lieu, ceux qui
étaient nets pouvaient, seuls, prendre part au privilège du festin. Nous savons
que maintenant la purification morale remplace la purification cérémonielle : «
Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite » (Jean
15:3). « Dieu n’a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs
cœurs par la foi » (Actes 15:9). C’étaient les Israélites qui, aux jours
d’alors, prenaient part aux sacrifices de prospérité ; et si un Israélite était
souillé par une chose impure selon la loi de Dieu, il ne pouvait manger du
sacrifice, tant que durait sa souillure.
Seuls les chrétiens
sans souillure peuvent participer au culte pour Dieu
Donc les chrétiens seuls, ceux dont les cœurs sont purifiés par la foi, ayant
reçu la parole avec joie, peuvent réellement rendre culte devant Dieu, ayant
part à la communion des saints ; et si le cœur est souillé, la communion est
interrompue. Aucune personne manifestement souillée n’a le droit de prendre part
au culte et à la communion de l’Assemblée de Dieu. N’être pas un Israélite, ou
n’être pas net, sont deux choses différentes. Celui qui n’était pas Israélite
n’avait jamais aucune part aux sacrifices de prospérité ; il ne pouvait
s’approcher du tabernacle. Qu’un homme fût souillé, ne prouvait pas qu’il ne fût
point Israélite (au contraire, la discipline dont nous parlons ne s’exerçait
qu’envers les Israélites) ; mais la souillure lui ôtait la capacité de prendre
part, avec ceux qui étaient purs, au privilège de la communion, parce que les
sacrifices de prospérité, quoique les adorateurs y participassent, appartenaient
au Seigneur (chap. 7:20, 21). Celui qui était souillé n’y avait aucun droit. Les
vrais adorateurs doivent adorer le Père en Esprit et en vérité, car le Père en
cherche de tels qui l’adorent [(Jean 4:23)]. Si le culte et la communion sont
par l’Esprit, il devient évident que ceux-là seuls qui ont l’Esprit de Christ,
et qui en outre n’ont point contristé l’Esprit, rendant ainsi impossible, par la
souillure du péché, la communion qui est par l’Esprit, peuvent y participer.
Accompagnement de pain
levé et de pain sans levain
Une autre partie de l’ordonnance, relative à ce type, semblerait contredire ce
que nous venons de faire remarquer, mais en réalité elle apporte plus de lumière
encore sur ce sujet. [7:13] Il était ordonné d’offrir des pains levés avec les
offrandes qui accompagnaient ce sacrifice (7:13) : car lors même que ce qui est
impur, c’est-à-dire ce qui peut être reconnu comme tel, doit être exclu, il y a
toujours un mélange de mal dans notre culte même. Le levain est là (l’homme n’en
peut être exempt) ; la quantité peut en être relativement minime, comme c’est le
cas lorsque l’Esprit n’est pas contristé ; mais il se trouve partout où est
l’homme. [7:12] On offrait aussi en même temps des pains sans levain, car Christ
est là ; l’Esprit de Christ est en nous, en qui il y a du levain, car l’homme
est là.
Impossibilité de
séparer le sacrifice à Dieu et la participation à celui-ci
Culte et communion nécessairement liés au sacrifice
Il y avait dans le culte qui nous occupe ici, une autre ordonnance importante :
[7:16] quand il était offert pour un vœu, le sacrifice pouvait être mangé le
jour après qu’on avait offert la graisse, c’est-à-dire le sacrifice par feu à
l’Éternel. [7:15] Mais, lorsqu’on le présentait comme action de grâces, la chair
du sacrifice devait être mangée le même jour. La pureté du service des
adorateurs s’identifiait ainsi avec l’offrande de la graisse à Dieu. Il est
impossible de séparer le vrai culte spirituel et la vraie communion, d’avec
l’offrande parfaite de Christ à Dieu. Dès que notre culte se sépare du
sacrifice, de son efficace, et de la conscience de l’infinie acceptabilité de
Jésus devant le Père, il devient charnel, formel, et pour la satisfaction de la
chair. [7:18] Si le sacrifice de prospérité était mangé en le séparant de
l’offrande de la graisse, c’était, disons-nous, un festin purement charnel, une
forme de culte qui, n’ayant aucun caractère de communion avec les délices et le
bon plaisir de Dieu, devenait pis qu’inacceptable, était une vraie iniquité.
Association à toute la
valeur du sacrifice de Christ pour Dieu dans Sa communion
Quand le Saint Esprit nous fait jouir du vrai culte spirituel, il nous introduit
dans la communion avec Dieu, en sa présence ; alors, l’infinie valeur que le
sacrifice de son Fils a pour lui est nécessairement présentée à notre esprit.
Nous nous y trouvons associés, elle forme une partie intégrante et inévitable de
notre communion et de notre culte ; nous ne pouvons être en la présence et dans
la communion de Dieu sans l’y retrouver. Elle est le fondement de notre
acceptation, comme elle est celui de notre communion.
Iniquité du culte
séparé du sacrifice, charnel et rejeté par Dieu
Séparé du sacrifice, notre culte devient charnel ; nos prières sont alors la
chose la plus triste possible, ce que l’on entend parfois appeler un don de
prière (une répétition éloquente de vérités et de principes connus), au lieu
d’être la communion et l’expression de nos besoins et de nos désirs par
l’onction de l’Esprit ; nos hymnes ne sont plus que le charme de l’oreille, le
goût musical, le plaisir que donnent des expressions poétiques : tout devient
une forme charnelle au lieu de la communion dans l’Esprit. Cela est mauvais, une
vraie iniquité ; l’Esprit de Dieu ne reconnaît pas ce culte, qui n’est pas en
Esprit et en vérité [(Jean 4:24)].
Motifs et durée des
sacrifices de prospérités
Culte fruit d’un dévouement à Dieu, ou conséquence de bénédictions reçues
Il y avait une différence dans la valeur des diverses espèces de ce sacrifice de
prospérités. [7:16] Offert pour un vœu, il pouvait, comme nous l’avons dit, être
mangé le second jour ; [7:15] s’il s’agissait d’un sacrifice d’action de grâces,
il ne pouvait l’être que le premier jour seulement. Cela représente, en type,
deux degrés différents d’énergie spirituelle. Quand notre culte est le fruit
spontané d’un dévouement simple et sincère, il peut se soutenir plus longtemps,
par le fait qu’étant remplis de l’Esprit, nous sommes dans la réalité d’une
vraie communion, et notre culte peut être agréé. La saveur de ce sacrifice se
maintient ainsi plus longtemps devant Dieu, qui prend part à la joie de son
peuple. L’énergie de l’Esprit maintient, dans la communion, la joie du Seigneur
dans les siens, joie agréable à Dieu et qu’Il peut accepter. Mais quand notre
culte est la conséquence naturelle de bénédictions déjà reçues, il est certes
agréable et acceptable devant Dieu, parce qu’il lui est dû ; mais il n’est pas
le fruit de la même énergie de communion. Le sacrifice d’action de grâces est
sans doute rendu à Dieu, dans sa communion, mais cette communion cesse après que
l’hommage a été réellement rendu.
Culte par l’Esprit ou
culte par la chair
Remarquons aussi que nous pouvons commencer le culte par l’Esprit et le finir
par la chair. Si, par exemple, je continue à chanter sans que l’opération réelle
de l’Esprit soit en jeu, chose qui n’arrive que trop souvent, mon cantique qui,
au commencement, était une vraie mélodie du cœur en l’honneur du Seigneur,
finira par les sentiments agréables que donne la musique, en un mot, par la
chair. Le chrétien spirituel, l’adorateur intelligent, sentira ce changement à
l’instant même où il se produira. L’âme en est toujours affaiblie, mais
s’habitue promptement à un culte formaliste et à la faiblesse spirituelle ; et
ainsi le mal s’introduit bien vite au milieu des adorateurs, par la puissance de
l’ennemi. Que le Seigneur nous garde près de lui, afin que nous jugions toutes
choses en sa présence : hors d’elle, nous sommes incapables de rien juger.
Appartenance du culte
tout entier à Dieu
Tout, dans le culte, appartient à Dieu et correspond à Ses caractères
Il est bon de noter soigneusement l’expression : « la chair du sacrifice de
prospérité qui appartient à l’Éternel » (Chap. 7:20). Le culte est au Seigneur,
car ce qui dans le culte se passe dans notre cœur, ne nous appartient pas. Le
Seigneur l’a mis dans nos cœurs, pour notre joie, afin que nous participions au
sacrifice de Christ, à Sa propre joie en Christ. Dès que nous nous approprions
le culte, nous le profanons. [7:17] C’est pourquoi, ce qui restait de la chair
du sacrifice devait être brûlé au feu ; [7:19] c’est pourquoi, aussi, ce qui
était impur ne devait rien avoir à faire avec le culte (v. 19-21) ; de là
encore, la nécessité d’associer au culte la graisse qui a fumé sur l’autel pour
l’Éternel, afin que ce soit réellement Christ en nous, et ainsi la vraie
communion avec Dieu, l’offrande de Christ à Dieu, dont nos âmes se nourrissent.
Culte conduit et
présenté par Christ Lui-même
Souvenons-nous que tout notre culte appartient à Dieu, qu’il est l’expression de
l’excellence de Christ en nous, et ainsi notre joie, comme par un seul et même
Esprit, avec Dieu : lui dans le Père, nous en lui, et lui en nous, telle est la
chaîne merveilleuse qui nous unit en grâce aussi bien qu’en gloire. Notre culte
est l’expression de ce qui remplit et réjouit nos cœurs par Christ, comme
lui-même, en prenant place au milieu de nous, dit : « J’annoncerai ton nom à mes
frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges » (Ps. 22:22 ; Hébr.
2:12). Certainement il est dans la joie, lui qui sait que la rédemption est
accomplie. Puisions-nous être d’accord avec lui ! Il saura guider et conduire
nos louanges d’une manière agréable au Père dont l’oreille sera attentive
lorsqu’il entendra cette voix nous diriger. Quelle parfaite et profonde
expérience de ce qui est agréable devant Dieu doit avoir Celui qui, dans l’œuvre
de la rédemption, a présenté toutes choses selon la pensée de Dieu ! Sa pensée à
lui est l’expression de tout ce qui est agréable au Père ; or il nous dirige et
nous enseigne lui-même dans cette voie où, quoique faibles et imparfaits, nous
sommes acceptés comme Lui. « Nous avons la pensée (la faculté intelligente, avec
les pensées) de Christ » [(1 Cor. 2:16)].
Culte et service pour
Dieu
Les « sacrifices de nos lèvres » (Hébr. 13:15 et Osée 14:2) sont l’expression du
même Esprit par lequel nous offrons nos corps en sacrifice vivant, saint,
agréable à Dieu [(Rom. 12:1)], discernant quelle est sa volonté, bonne,
agréable, parfaite [(Rom. 12:2)] : tels sont notre culte et notre service, car
notre service, dans un certain sens, devrait être notre culte.
Interdiction de manger
la graisse et le sang
[7:23] Au sacrifice de prospérité, est ajoutée la défense de manger de la
graisse ou du sang (7:22-27). Cette ordonnance est bien à sa place ici, vu que
les sacrifices de prospérité étaient des offrandes dont les adorateurs
mangeaient une grande partie ; et d’après ce que nous avons dit plus haut, la
signification de cette défense est claire : la vie et l’énergie intérieure du
cœur appartiennent entièrement à Dieu. La vie est à lui et doit lui être
consacrée ; elle lui appartient, à lui seul, et ne peut appartenir qu’à lui. La
vie, en tant que répandue ou ôtée par un tiers, était un acte de félonie envers
les droits de Dieu. De même pour la graisse : elle ne caractérise aucune des
fonctions ordinaires du corps (telles que les mouvements des membres ou choses
semblables), mais elle est l’expression de l’énergie de la nature elle-même et
appartient par conséquent exclusivement à Dieu. Christ seul la rendit à Dieu,
parce que lui seul offrit à Dieu ce qui lui était dû ; aussi l’acte de brûler la
graisse, dans cette offrande et en d’autres, représente l’offrande que Christ a
faite de lui-même en parfum de bonne odeur à Dieu. Mais il n’en est pas moins
vrai que tout appartenait et appartient à Dieu : l’homme ne pouvait pas employer
la graisse à son usage. [7:24] Il pouvait s’en servir, lorsqu’elle provenait
d’une bête morte ou tuée ; mais dès que l’homme, de sa propre volonté, ôtait la
vie à un animal, il fallait qu’il reconnût le droit de Dieu, qu’il soumît sa
volonté et reconnût celle de Dieu comme la seule valable.
Chapitres 4 et 5
Contraste entre les sacrifices de bonne odeur et les autres
Sacrifices qui ne sont pas de bonne odeur : pour le péché et pour le délit
Nous arrivons maintenant aux sacrifices qui ne sont pas de bonne odeur ; aux
sacrifices pour le péché [(ch. 4)] et pour le délit [(ch. 5)]. Ils se
ressemblent quant à leur principe général ; mais ils diffèrent dans leur
caractère et dans leurs détails, comme nous aurons l’occasion de le montrer.
Identification avec
l’acceptation de l’offrande dans les sacrifices de bonne odeur
Signalons d’abord un principe très important. Les sacrifices dont nous avons
parlé jusqu’ici, ceux de bonne odeur, nous présentaient un trait
caractéristique, savoir l’identification de celui qui les offrait avec la
victime. Cette identification était exprimée par l’imposition des mains de
l’adorateur sur la tête de la victime [(1:4 ; 3:2)]. Dans ces sacrifices,
l’adorateur se présentait comme apportant une offrande ; que ce fût Christ, ou
un homme conduit par l’Esprit de Christ, et identifié ainsi avec Lui en se
présentant à Dieu, il venait de sa libre volonté, et était identifié, comme
adorateur, avec l’acceptabilité et l’acceptation de l’offrande.
Identification de la
victime avec le péché
[4:4] Le même principe d’identification avec la victime, par l’imposition des
mains, se retrouvait dans le sacrifice pour le péché ; mais ici, celui qui
offrait la victime se présentait, non comme adorateur, mais comme pécheur ; non
comme étant net pour avoir communion avec le Seigneur, mais comme étant coupable
; et, au lieu qu’il fût identifié avec l’acceptabilité de la victime (quoique
cela devînt vrai plus tard), celle-ci était identifiée avec le péché et la
non-acceptabilité de celui qui l’offrait ; elle était faite péché pour lui, et
traitée en conséquence. Tel était absolument le cas, lorsque le sacrifice était
purement et simplement un sacrifice pour le péché. J’ai dit : « Quoique cela
devînt vrai plus tard », parce que, dans plusieurs des sacrifices pour le péché,
une certaine partie des sacrifices les identifiait avec l’acceptation de Christ,
qui ne pouvait jamais être perdue de vue dans Celui qui réunissait en sa
personne la vertu de tous les sacrifices. La distinction entre l’identification
de la victime avec le péché du coupable et l’identification de l’adorateur avec
l’acceptation de la victime, marque très clairement la différence qu’il y a
entre ces sacrifices, et le double aspect de l’œuvre de Christ.
Classes de sacrifices
pour le péché et le délit
J’en viens maintenant aux détails : Il y avait quatre classes ordinaires de
sacrifices pour le péché et pour le délit, puis, deux sacrifices spéciaux très
importants, dont nous parlerons plus tard. [4:2] Il y avait d’abord des péchés
qui violaient la conscience naturelle, des choses qui devenaient mauvaises à
cause des ordonnances de l’Éternel (telles que la souillure, par exemple, qui
rendait l’adorateur inadmissible), [5:1-4] ensuite d’autres choses encore qui
avaient un caractère mélangé de péché et de délit et étaient désignées par ces
deux noms ; [5:15] en troisième lieu il y avait des torts faits à l’Éternel dans
ses choses saintes ; [5:21-22] et enfin des torts envers le prochain par manque
de parole, etc. La première classe se trouve au chapitre 4 ; la seconde qui en
dépend, va jusqu’au vers. 13 du chapitre 5 ; la troisième, depuis le vers. 14
jusqu’au verset 19 ; la quatrième est contenue dans les sept derniers versets de
ce chapitre 5. Les deux autres exemples remarquables de sacrifice pour le péché
étaient le jour des propitiations au chapitre 16, puis la génisse rousse, au
chapitre 19 des Nombres ; ils demandent un examen particulier.
Conséquences du péché
et nécessité du sacrifice
Interruption de la communion collective ou individuelle
Les circonstances du sacrifice pour le péché étaient simples : il est évident
que si le souverain sacrificateur [(4:3)] et le peuple avaient péché[(4:13)],
toute communion avec l’Éternel était interrompue. Il n’était plus question
seulement de rétablissement de la communion individuelle, mais de rétablissement
de la communion du peuple tout entier avec Dieu ; il ne s’agissait pas de la
formation d’une relation avec Dieu (le jour des propitiations l’effectuait),
mais du rétablissement de la communion interrompue. C’est pourquoi l’on faisait,
par sept fois, aspersion du sang devant le voile [(4:6, 17)], pour le
rétablissement parfait de cette communion, et l’on mettait aussi le sang sur les
cornes de l’autel des parfums [(4:7, 18)]. Lorsqu’il s’agissait d’un péché
individuel, la communion du peuple, en général, n’était point interrompue, mais
celui qui avait péché perdait la jouissance de la bénédiction ; on faisait
aspersion, par conséquent, non pas à l’autel des parfums, lieu où le
sacrificateur s’approchait, mais à l’autel des holocaustes où venait le simple
Israélite [(4:25, 30)]. L’efficace de l’offrande de Christ pour le péché est
nécessaire ; mais l’offrande a été faite et accomplie une fois pour toutes, et
pour toutes les fautes [(Héb. 7:27)]. La communion de l’Église comme corps
d’adorateurs, quoique défectueuse et entravée, n’est pas interrompue par le
péché individuel ; mais lorsque celui-ci est connu, le rétablissement de la
communion devient nécessaire et le sacrifice est requis [(4:28)]1. Nous savons
que le Seigneur punit parfois toute la congrégation, lorsque le péché reste
caché, comme nous le voyons pour Acan. « Israël a péché », dit l’Éternel [(Jos.
7:11)], mais c’est Acan seul qui souffre quand le péché est dévoilé et jugé
[(Jos. 7:20-25)], puis la bénédiction revient, quoique avec beaucoup plus de
difficulté qu’auparavant [(Jos. 8)]. La vérité est que Celui qui sait comment
unir le gouvernement général avec le jugement particulier, même lorsque la
fidélité générale existe, met en évidence le péché individuel, ou ne le permet
pas (cas encore plus élevé et plus précieux), et, d’un autre côté, peut se
servir du péché d’un individu comme moyen de châtier l’ensemble de son peuple.
1 Seulement souvenons-nous toujours qu’en Christ, la chose a été accomplie une fois pour toutes [(Héb. 10:10)]. Nous n’avons qu’une ombre des choses à venir [(Héb. 10:1)], et dans certains points, comme celui-ci, un contraste, — contraste pleinement développé au chapitre 10 de l’épître aux Hébreux. Dans cette épître, cependant, ce n’est pas la restauration après la chute, mais la purification à perpétuité de la conscience, qui remplace la répétition des sacrifices [(Héb. 10:14)]. Le rétablissement de la communion après la chute se trouve en 1 Jean 2:1-2, fondé sur la présence du Juste devant Dieu, pour nous, et sur la propitiation accomplie.
Péché individuel caché
et châtiment collectif
Il me paraît en effet bien clair que, dans le cas dont nous venons de parler, si
l’occasion du châtiment était évidemment le péché d’Acan, Israël avait montré
une confiance dans la puissance humaine, qui devait être châtiée et manifestée
[(Jos. 7:3)], aussi vaine dans ses résultats que la puissance divine s’était
montrée entièrement suffisante à Jéricho [(7:5 ; 6:21)]. Quoi qu’il en soit, les
détails du sacrifice pour le péché prouvent clairement que Dieu ne laisse rien
passer ; il peut tout pardonner et tout purifier, mais il ne peut rien laisser
passer. Le péché, caché aux yeux de celui qui le commet, n’est point caché à
Dieu ; et pourquoi l’est-il à l’homme, si ce n’est parce que la négligence,
fruit du péché, a obscurci son intelligence spirituelle et sa vigilance ?
Dieu juge toutes
choses, selon Sa sainteté
Chez ceux qui s’approchent de lui, Dieu ne juge pas du péché selon ce qui
convient à l’homme, mais selon ce qui convient pour Lui. Il demeurait au milieu
d’Israël ; donc Israël devait être jugé selon ce qui convenait à Sa présence :
nos privilèges sont la mesure de notre responsabilité. Un homme n’admet dans sa
société que les personnes qui lui conviennent, et, ce qui serait indifférence à
leurs péchés, il n’y veut pas les gens vils et corrompus auxquels il convient
d’en agir ainsi. Dieu profanerait-il donc seul sa présence en agissant d’une
autre manière ? Tout le mal dans lequel la corruption de l’homme l’entraîne,
trouverait-il sa sanction devant Dieu ? Non ; il faut que Dieu (pour nous rendre
heureux par sa présence) juge le mal, tout le mal, selon cette présence, pour
l’en exclure absolument. Si la stupidité morale, qui est l’effet du péché, nous
a rendus ignorants de son existence en nous, faut-il que Dieu devienne aveugle,
parce que le péché nous a aveuglés, nous ? Faut-il que Dieu se déshonore, rende
d’autres personnes malheureuses, rende universellement impossible toute joie
sainte, même dans sa présence, afin de laisser le mal se faire impunément ? Non,
cela est impossible, Dieu juge tout.
Jugement immuable de
tout mal par Dieu
Dieu n’ignore rien, et le mal, si bien caché qu’il puisse être pour nous, est
toujours le mal pour lui. « Toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de
Celui à qui nous avons affaire » [(Héb. 4:13)]. Il peut avoir compassion,
éclairer par son Esprit, préparer un moyen de s’approcher de lui, en sorte que
le plus grand pécheur puisse venir à lui ; mais tout cela ne change en rien son
jugement du mal : « Le sacrificateur fera propitiation pour lui, pour son erreur
qu’il a commise sans le savoir ; et il lui sera pardonné. C’est un sacrifice
pour le délit ; certainement il s’est rendu coupable envers l’Éternel » (Lév.
5:18, 19).
Différences dans
l’ordonnance des sacrifices pour le péché
Nous avons maintenant à faire remarquer, dans les sacrifices pour le péché,
certaines différences dont le détail est plein d’intérêt pour nous.
Corps de la victime
fait péché, brûlé au feu hors du camp
[4:21] Les corps des victimes qui concernaient le peuple tout entier, ou le
souverain sacrificateur [(4:12)] (ce qui revenait au même, car, dans l’un et
l’autre cas, la communion du peuple tout entier était interrompue), étaient
brûlés hors du camp ; ayant été faits péché, ils étaient, comme tels, portés
hors du camp ; tandis qu’il n’en était pas ainsi, pour les sacrifices faits par
feu et qui étaient de bonne odeur, comme nous avons eu l’occasion de le voir.
[4:3] La victime pour le péché était sans tare, [4:19] et la graisse en était
brûlée sur l’autel ; [4:15] mais, le coupable ayant confessé ses péchés sur la
tête de la victime, celle-ci était considérée comme portant ces péchés, [4:21]
et, faite péché par Dieu, était portée hors du camp. « C’est pourquoi aussi
Jésus », dit l’apôtre, « afin qu’il sanctifiât le peuple par son propre sang, a
souffert hors de la porte » (Hébr. 13:12). Il en était toujours ainsi quand le
sang était porté pour le péché dans le sanctuaire [(6:23)].
Cas particulier de la
génisse rousse de Nomb. 19
L’un des sacrifices, dans le détail duquel je n’entrerai que plus loin, celui de
la génisse rousse, en Nombres 19, était envisagé d’une manière abstraite et
absolue comme péché : la victime était égorgée et brûlée, graisse et sang, et
tout le reste, hors du camp [(Nomb. 19:5)], après qu’une partie seulement du
sang avait été répandue à la porte du tabernacle [(Nomb. 19:4)].
La graisse brûlée sur
l’autel, lien avec l’acceptation de l’offrande de Christ
Dans les trois autres sacrifices qui concernaient le peuple tout entier, les
corps des victimes étaient, il est vrai, brûlés hors du camp [(4:12, 21 ;
16:27)] ; mais leur rapport avec l’acceptation parfaite de Christ s’offrant
lui-même, était maintenue par l’acte de brûler la graisse sur l’autel des
holocaustes [(4:10, 19 ; 16:25)]. Ces sacrifices nous montrent ainsi, dans sa
signification parfaite, comment Il a été réellement fait péché, tout en étant
Celui qui n’a pas connu le péché [(2 Cor. 5:21)], et dont l’offrande, dans les
plus intimes pensées de son être, et dans sa nature même a été trouvée, sous
l’épreuve du jugement de Dieu, parfaitement agréable. Mais, quoique la graisse
fût brûlée sur l’autel pour maintenir le caractère général et l’unité du
sacrifice de Christ, tout en présentant le but de la diversité dans les types,
ce sacrifice n’est point appelé une « bonne odeur à l’Éternel ».
Le sang porté au dedans
du voile en Lév. 16, fondement des autres sacrifices
Il y avait toutefois une différence entre l’un des derniers sacrifices dont j’ai
parlé, celui du grand jour des propitiations, et les deux autres sacrifices
mentionnés au commencement de Lév. 4. Dans le sacrifice du grand jour des
propitiations, le sang était porté au dedans du voile [(16:14, 15)] ; car ce
sacrifice était le fondement de tous les autres sacrifices, — de toute relation
entre Dieu et Israël, — et rendait possible la demeure de Dieu au milieu du
peuple, en sorte qu’il pût recevoir les autres sacrifices. Son efficace durait
toute l’année, — pour nous, « à perpétuité », comme dit l’apôtre dans l’épître
aux Hébreux [(Héb. 9:12 ; 10:14)]. Sur ce sacrifice étaient basés tous les
rapports de Dieu avec le peuple. C’est pourquoi le sang en était répandu sur le
propitiatoire qui couvrait l’arche de l’alliance [(16:14, 15)], afin qu’il fût
toujours sous les yeux de Celui dont l’arche devenait par là le trône de grâce
aussi bien que de justice. En vertu du sacrifice, Dieu demeurait ainsi au milieu
du peuple, quelque léger et rebelle qu’il fût.
Aspersion du sang sur
le propitiatoire et les autels
Telle est donc l’efficace du sang de Jésus. Il est placé pour toujours sur le
propitiatoire ; à jamais efficace comme fondement de nos relations avec Dieu.
Les autres sacrifices pour le péché étaient destinés à maintenir ou à rétablir
la communion des personnes qui se trouvaient dans ces relations. [4:7, 18] C’est
pourquoi, en Lév. 4:1-21, on aspergeait de sang l’autel des parfums, symbole de
l’exercice de cette communion, tandis que le reste du sang était répandu, comme
d’habitude dans les sacrifices, sur les cornes et au pied de l’autel des
holocaustes, lieu du sacrifice agréé ; [4:12, 21] le corps, comme nous l’avons
dit plus haut, était brûlé. Dans les offrandes pour le péché ou le délit d’un
individu, la communion du peuple n’était pas directement en question, ou
interrompue ; mais l’individu était privé de la jouissance de cette communion.
C’est pourquoi l’autel des parfums n’était pas souillé ou rendu impropre, pour
ainsi dire, à son usage ; au contraire, on en usait continuellement. [4:25, 30]
Le sang de ces sacrifices était mis, par conséquent, sur les cornes de l’autel
des holocaustes, qui était toujours le lieu d’accès individuel auprès de Dieu.
Là, par Christ et par l’efficace de son sacrifice offert une fois, toute âme
peut, individuellement, s’approcher de Dieu ; et étant ainsi acceptée, elle
jouit de toute la bénédiction et de tous les privilèges dont l’Église
universelle est continuellement en possession. Mais pour nous, le voile est
déchiré [(Matt. 27:51)] , et quant à la conscience de péchés devant Dieu, nous
sommes rendus parfaits à perpétuité [(Héb. 10:14)]. Si nous souillons nos pieds
dans notre marche, le lavage d’eau, par la parole [(Éph. 5:28)], rétablit la
communion de nos âmes.
La victime pour le
péché individuel mangée par le sacrificateur
Identification du sacrificateur et de la victime offerte
[6:19] Une autre particularité des péchés individuels, était que le
sacrificateur qui offrait le sang mangeait la victime. La plus parfaite identité
existait ainsi entre le sacrificateur et la victime représentant le péché de
celui qui l’offrait. Christ est sacrificateur et victime à la fois ; et l’acte
du sacrificateur, mangeant la victime pour le péché, nous montre comment Christ
en a fait son péché. Seulement, ce qui nous est représenté dans ce type, fut
effectué d’abord en Christ, comme victime ; sa sacrificature vient ensuite.
Christ prenant sur Lui
notre péché, et prenant notre cause
Cet acte de manger la victime nous présente le cœur de Christ prenant notre
cause, quand nous tombons ; non pas seulement le péché mis sur lui par
substitution, quoique ce soit alors que son cœur a pris notre cause. Mais il
prend souci de ses brebis.
Identification de
Christ avec nos péchés accomplie, et Son office d’avocat maintenant
Le sacrificateur n’avait pas commis le péché ; au contraire, il en avait fait
l’expiation par le sang dont il avait fait aspersion ; mais il s’identifiait
complètement avec le péché. Ainsi, pour nous donner la plus complète
consolation, Christ qui est sans tache, et qui a fait l’expiation, s’identifia
avec toutes nos fautes et tous nos péchés, comme l’adorateur, dans le sacrifice
de prospérités, était identifié avec l’acceptation de l’offrande. Seulement,
maintenant, son sacrifice unique ayant été offert une fois pour toutes [(Héb.
7:27)], c’est comme « avocat » auprès du Père qu’il en est occupé [(1 Jean
2:1)]. Le sacrifice et l’aspersion du sang sont des faits accomplis qui ne
seront jamais renouvelés, et ils sont le fondement de son service.
Rétablissement de la
communion par le sacrifice
[4:31] La graisse était brûlée sur l’autel, [6:19] où le sacrificateur était
identifié avec le péché, [4:29] qui pesait sur celui qui offrait la victime,
mais était transporté sur celle-ci. Le péché était, pour ainsi dire, perdu et
ôté dans le sacrifice. Celui qui venait à Dieu, s’approchait avec la confession
et l’humiliation, mais, par rapport à la coulpe et au jugement, le sacrificateur
prenait le péché sur lui. L’expiation ayant été faite, le péché n’arrivait pas
jusque devant le tribunal de Dieu, de manière à affecter la relation entre Dieu
et celui qui avait péché. Cependant ici, c’est-à-dire sous la loi, il y avait
répétition perpétuelle du sacrifice. La communion était rétablie par
l’acceptation de ce dernier. Le péché qui empêchait la communion était
complètement ôté, ou ne servait qu’à renouveler (le cœur étant humilié jusque
dans la poussière, et annihilé devant la bonté de Dieu) la communion fondée sur
la grâce, devenue infiniment plus précieuse, et établie sur le sentiment
renouvelé des richesses et de la sécurité de cette médiation exposée ici
typiquement. Cette médiation, Christ l’a accomplie, une fois pour toutes, à
perpétuité pour nous, comme sacrifice [(Héb. 10:14)]. Il l’exerce efficacement,
par rapport aux bénédictions qui en découlent, continuellement dans le ciel, non
pas pour changer la pensée de Dieu envers nous, mais pour assurer, en dépit de
nos misères et de nos fautes, notre communion et notre jouissance actuelles,
dans la présence, la gloire, et l’amour de Celui qui ne change pas1.
1 On trouve dans le Nouveau Testament quelques points qu’il est bon de remarquer ici. L’épître aux Hébreux montre le chrétien marchant ici-bas dans la faiblesse et les épreuves, mais rendu parfait pour toujours par l’œuvre de Christ, n’ayant plus aucune conscience de péchés [(Héb. 10:2)], la sacrificature étant exercée, non pour rétablir la communion, mais pour nous faire trouver grâce et secours [(Héb. 4:16)]. La première épître de Jean parle de communion avec le Père et avec le Fils [(1 Jean 1:3)] : chaque péché interrompt cette communion ; Christ est notre avocat auprès du Père pour la rétablir [(1 Jean 2:1)]. L’épître aux Hébreux traite de l’accès auprès de Dieu, au dedans du voile, où nous entrons avec hardiesse, avec une conscience parfaite [(Héb. 10:19-22)] ; aussi, elle ne parle ni de chute ni de relèvement, et ne parle pas du Père. Le sujet de l’épître de Jean étant la communion, il y est question de l’état présent de l’âme. Il est si vrai que l’épître aux Hébreux nous montre notre position, que le relèvement y est présenté comme impossible après une chute [(Héb. 10:26-27)]. Pendant que le tabernacle était debout, on ne pouvait pas entrer au dedans du voile [(Héb. 9:7)]. Une position pareille n’était pas révélée ; la sacrificature et la communion, en tant qu’on en pouvait jouir alors, étaient comme mêlées ensemble ; le Père était inconnu.
Sainteté parfaite et
absolue de Celui qui portait le péché
Il reste à observer quelques circonstances intéressantes. Il est remarquable que
rien n’était plus marqué du sceau de la sainteté, d’une complète et réelle
séparation pour Dieu, que le sacrifice pour le péché. Dans les autres
sacrifices, nous trouvons une parfaite acceptation, un parfum de bonne odeur, et
quelquefois aussi nos gâteaux de pain levé y sont associés [(7:13)] ; cependant
tout avait lieu, pour ainsi dire, dans les délices que Dieu prend en ce qui est
parfait et infiniment excellent, lors même que le péché et le jugement y sont
représentés. Mais ici, dans le sacrifice pour le péché, la plus stricte et la
plus positive sanction de sainteté était imposée (Lév. 6:19-21). Rien, dans
toute l’œuvre de Jésus, ne marquait autant son entière et parfaite séparation
pour Dieu, sa sainteté positive, que l’acte de porter le péché. Celui qui n’a
pas connu le péché, pouvait seul être fait péché [(2 Cor. 5:21)] ; et l’acte de
tout prendre sur lui (acte qui dépasse notre conception, et dans lequel Dieu est
parfaitement glorifié) était lui-même la plus absolue mise à part pour Dieu, que
l’on puisse concevoir. C’était la consécration totale de lui-même, quoi qu’il en
pût coûter, à la gloire de Dieu, qui ne pouvait, en effet, rien accepter
d’autre. La victime a dû être aussi parfaite que l’acte d’offrande volontaire.
Comme sacrifice pour le péché, Christ est spécialement saint ; comme
sacrificateur présent devant Dieu, et faisant intercession, il est aussi «
saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, élevé plus haut que les
cieux » [(Héb. 7:26)]. Mais l’acte de porter le péché était si réel que celui
qui conduisait le bouc Azazel (Lév. 16 [v. 26]), avant de le laisser aller, et
celui qui recueillait les cendres de la génisse rousse et répandait l’eau de
séparation (Nomb. 19 [v. 10, 21]), étaient souillés jusqu’au soir, et devaient
se laver pour rentrer dans le camp. Ainsi, ces deux grandes vérités, dans le
sacrifice de Christ pour le péché, nous sont distinctement présentées en type
dans les sacrifices lévitiques. Comment concevoir une plus grande séparation
pour Dieu, que l’offrande faite de lui-même par Christ comme victime pour le
péché ? D’autre part, si Christ n’avait pas réellement porté toute l’iniquité de
nos péchés, il n’aurait pas pu les ôter réellement dans le jugement de Dieu.
Bénissons à jamais le nom de Celui qui a fait ces choses ; et puissions-nous apprendre à connaître toujours davantage la perfection dans laquelle il s’est offert en les accomplissant.
Chapitres 6 et 7
Caractères de Christ dans les différents sacrifices
Nous avons donc, au chap. 1, Christ dans son dévouement jusqu’à la mort ; au
chap. 2, Christ dans la perfection de sa vie de consécration à Dieu ; au chap.
3, Christ, base de la communion du peuple avec Dieu, qui mange à la même table
avec eux ; et enfin, au chap. 4, Christ fait péché pour ceux qui étaient
coupables, et portant leurs péchés en son propre corps sur le bois. On trouvera
que, dans l’ordonnance des sacrifices, il est surtout question de savoir quelles
parties de ces sacrifices devaient être mangées, et par qui et dans quelles
conditions elles devaient l’être.
Ordonnances des
sacrifices
Ch. 6 v. 1-6, 12-16 — L’holocauste et le gâteau de sacrificateur
Christ entièrement offert à Dieu
Tout holocauste [(6:2)] et tout gâteau de sacrificateur (6:16) devaient être
entièrement brûlés ; c’était Christ offert tout entier à Dieu.
Bonne odeur de
l’holocauste montant vers Dieu toute la nuit
[6:2] Une circonstance particulière à l’holocauste, c’est que le feu brûlait
toute la nuit sur l’autel, et y consumait la victime, dont la bonne odeur
montait ainsi jusqu’à Dieu, même dans les ténèbres où se trouvait l’homme,
enseveli dans le sommeil loin de Lui. Je ne doute pas que ceci ne soit vrai pour
Israël. Dieu a, par devers lui, la bonne odeur du sacrifice de Christ pendant
que la nation l’oublie. Quoi qu’il en soit, le jugement de la sainte majesté de
Dieu, le feu de l’Éternel, maintenant que Christ s’est offert de sa propre
volonté, a pour unique effet de faire monter vers Dieu la bonne odeur de ce
précieux sacrifice.
Ch. 6 v. 7-11, 17-23 —
Le sacrifice pour le péché et l’offrande de gâteau]
Les sacrificateurs mangeaient des autres sacrifices, du sacrifice pour le péché
[(6:19)], et de l’offrande du gâteau [(6:9)]. Cette dernière nous présente,
comme figure générale, la manière dont les chrétiens se nourrissent de la
perfection de Christ homme. Dans le sacrifice pour le péché, Christ, et même les
siens, comme sacrificateurs, par la communion du cœur et par la sympathie,
s’identifient avec le péché d’autrui, ou plutôt avec l’œuvre de Christ pour le
péché. C’est une œuvre de grâce, dans laquelle ils interviennent en portant le
péché sur leur cœur, selon l’efficace du sacrifice de Christ. C’est ainsi qu’ils
jouissent de la grâce de Christ dans ce sacrifice. Christ entre directement dans
cette œuvre de grâce pour nous ; nous y entrons en grâce, dans ce que lui a
fait. Toutefois c’est une chose solennelle que de nous occuper du péché, même en
grâce. Nous ne pouvons le faire que dans le caractère de sacrificateurs, et avec
le sentiment de la gravité du péché mis en regard de l’œuvre dont il est
l’objet.
Ch. 7 v. 11-21 — Le
sacrifice de prospérité
[7:15] Le peuple mangeait des sacrifices de prospérité, qui, bien qu’ils fussent
saints, n’exigeaient pas de ceux qui y prenaient part la même proximité de Dieu.
C’était la joie de la communion des fidèles, basée sur la rédemption et sur
l’acceptation de Christ par Dieu. C’est pourquoi les prescriptions dont ces
sacrifices sont l’objet, viennent après celles qui concernent les autres
sacrifices, bien que dans l’ordre de ces sacrifices elles précèdent le sacrifice
pour le péché. En effet, dans les autres sacrifices, il fallait être
sacrificateur pour manger de la chair des victimes. Il y a des choses que nous
faisons comme sacrificateurs ; il en est d’autres que nous faisons comme simples
fidèles.
Chapitre 8
Investiture des sacrificateurs
Une fois les sacrifices établis, et les règles concernant la participation à ces
sacrifices données, les sacrificateurs sont investis de la sacrificature selon
le commandement de l’Éternel (chap. 8).
Ch. 8 v. 1-12 — Liens
entre l’onction et le sang
[8:6] Aaron et ses fils sont lavés. [8:7-9] Aaron est revêtu des vêtements de
souverain sacrificateur : [8:10-11] le tabernacle est oint avec tout ce qu’il
renferme ; [8:12] Aaron l’est aussi. Nous avons ici, me semble-t-il, un brillant
aperçu de la manière dont l’univers est rempli de gloire. Lorsque Aaron seul est
oint sans du sang, le tabernacle l’est aussi. La plénitude de puissance divine,
de grâce et de gloire spirituelles en Lui, remplit de la gloire de Dieu toute la
scène de la création ; autrement dit, l’énergie de l’Esprit Saint la remplit des
droits et des témoignages de l’excellence de Christ. Lorsque la créature y a été
mêlée, il est évident que, comme au grand jour des propitiations, il faut tout
purifier et réconcilier par du sang. Cela ne détruit aucunement les droits
personnels de Jésus, en grâce et en divine excellence. Tout lui appartient à ce
titre aussi.
Ch. 8 v. 13-36 —
Purification et consécration des sacrificateurs
[8:13] Lorsque les fils d’Aaron sont introduits, [8:15] l’autel est purifié par
du sang, parce qu’il ne s’agit plus seulement de l’excellence et des droits
personnels de Christ. [8:13] Puis, quand les fils d’Aaron sont vêtus de leurs
vêtements sacerdotaux, [8:14] les sacrifices sont offerts, en commençant par le
taureau du sacrifice pour le péché ; [8:23] puis Moïse met du sang du sacrifice
sur le mou de l’oreille droite, sur le pouce de la main droite, et sur le gros
orteil du pied droit d’Aaron et de ses fils ; [8:30] enfin il prend de l’huile
de l’onction et du sang qui est sur l’autel, et il en fait aspersion sur Aaron
et ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui,
d’après les directions données dans l’Exode. Le sang de Christ et l’Esprit Saint
sont la base sur laquelle, associés avec lui, nous avons notre place auprès de
Dieu.
Chapitre 9
Bénédictions par Christ, et acceptation de Son sacrifice
[9:1] Au huitième jour (chap. 9), [9:24] l’Éternel devait apparaître et
manifester qu’il acceptait les sacrifices offerts ce jour-là, [9:23] en même
temps qu’il faisait resplendir sa présence en gloire au milieu du peuple. C’est
ce qui eut lieu. [9:22] Aaron bénit d’abord le peuple en se tenant près du
sacrifice ; [9:23] puis Moïse et Aaron entrent dans le tabernacle, et, après en
être sortis, ils bénissent le peuple. Le sens de ces deux bénédictions est
celui-ci : premièrement, Christ, sacrificateur, bénit en vertu du sacrifice
offert ; c’est la base de la bénédiction d’Israël en tout temps et ce qui
maintient son existence comme peuple, jusqu’à ce qu’il soit béni publiquement ;
puis, Christ, après être entré et demeuré un moment caché dans le tabernacle, en
sort, et bénit le peuple dans le double caractère de roi et de sacrificateur.
Cette seconde bénédiction aura lieu au retour de Christ ; alors l’acceptation de
son sacrifice sera publiquement manifestée. La gloire de Christ apparaîtra au
peuple, et cette vue en fera un peuple de vrais adorateurs.
Manifestation de
l’acceptation du sacrifice
Pour Israël, le sacrifice est montré accepté à l’apparition de Christ
Cette scène est du plus haut intérêt ; mais il y a une remarque à faire à ce
sujet. L’Église ne s’y trouve point (bien qu’on rencontre ici des principes
généraux qui s’appliquent à tous les cas des relations de Dieu avec les hommes),
à moins qu’elle n’y soit représentée dans les personnes de Moïse et d’Aaron. La
bénédiction descend et se manifeste : [9:24] l’acceptation de la victime est
mise en évidence, [9:23] lorsque Moïse et Aaron paraissent devant le peuple à
leur sortie du tabernacle. Il en sera ainsi pour Israël. Quand le Seigneur Jésus
paraîtra et sera reconnu par ceux qui l’ont percé, l’efficace de ce sacrifice
sera manifestée en faveur de cette nation.
Pour les chrétiens, le
sacrifice est connu comme accepté dès au-dedans du voile
Pour nous, la connaissance de l’efficace de ce sacrifice nous est accordée
pendant le séjour du Christ au dedans du voile, ou plutôt dans le ciel même, car
maintenant le voile est déchiré. Israël ne connaîtra l’acceptation du sacrifice
que lorsque le Seigneur apparaîtra comme roi. Pour nous, le Saint Esprit est
venu tandis que Christ est encore au dedans du voile ; nous avons donc, par
anticipation, la certitude qu’il est accepté, et que nous lui sommes unis, là où
il est.
Purification du péché,
sans accès dans la présence de Dieu
[9:24] Ici la manifestation a lieu dans le parvis où le sacrifice était offert,
et après que Moïse et Aaron se sont rendus au lieu où Dieu s’entretenait avec le
peuple ; non pas au lieu où il communiquait avec le Médiateur seulement,
c’est-à-dire devant l’arche du témoignage, où le voile était ôté de dessus le
visage de celui qui parlait aussi avec Dieu [(Ex. 34:34)]. Un détail tout
particulier se rattache au service de ce jour-là. Il n’y eut pas, dans cette
circonstance, de sacrifice dont le sang fût porté dans le sanctuaire et le corps
brûlé hors du camp1. Un sacrifice pour le péché fut bien offert, mais du genre
de ceux dont la chair aurait dû avoir été mangée par le sacrificateur (voyez
10:17, 18). Les relations qui avaient été établies étaient comparativement
extérieures. Le péché et la souillure étaient portés en entier hors du camp et
ôtés ; mais il n’y avait aucun accès au dedans du voile, ni aucun chemin pour
s’y approcher de Dieu.
1 Il n’est pas dit positivement si le bouc pour le peuple était brûlé hors du camp [(9:15)] ; le veau pour Aaron l’était (vers. 11), quoique son sang ne fût point porté au dedans du voile (vers. 16-18). Il est simplement dit du bélier (vers. 15) : « Et il l’offrit pour le péché, comme précédemment le veau ». Le sacrifice d’Aaron semble démontrer que le caractère de la sacrificature de Christ ne met pas Israël en communion avec ce qui se trouve au dedans du voile. Le sang était mis sur l’autel dans le parvis [(9:9)]. Les fils d’Aaron auraient dû manger le sacrifice pour le peuple [(10:17-18)], dans le sens d’une faute qu’il aurait commise étant déjà en relation avec Dieu, relation dont il avait ainsi perdu la jouissance. Le lecteur remarquera, quant au résidu d’Israël (aux cent quarante-quatre mille qui sont sur la montagne de Sion avec l’Agneau, désormais roi, autrefois homme de douleurs en Israël), qu’il est sur la terre, tout en apprenant le cantique qu’on chante dans le ciel, où lui-même ne se trouve pas pour le chanter [(Apoc. 14:1-3)].
Chapitre 10
Manquement de la sacrificature, agissant selon l’homme naturel
Enfin (chap. 10), nous voyons ce qui arrive, hélas ! toujours chez l’homme. Le
jour même de son établissement, la sacrificature manque en ce qui concerne la
gloire de Dieu. [10:1] Nadab et Abihu offrent un feu étranger ; ils agissent en
hommes naturels dans leurs relations avec Dieu, au lieu de baser leur service
sur l’autel des sacrifices, [10:2] et ils meurent.
Séparation complète des
sacrificateurs, dans l’anéantissement de la chair
Les sacrificateurs ne doivent jamais, quoi qu’il advienne, abandonner leur
consécration (versets 6, 7). [10:9] Ils doivent être nazaréens, séparés de tout
ce qui n’est qu’excitation de la chair ; être mis à part pour Dieu, et étrangers
à tout ce qui tendrait à les faire sortir d’un état de recueillement en sa
présence, car celle-ci anéantit la chair, afin d’exercer toute sa puissance sur
les sacrificateurs. Il importe que la présence de Dieu soit ressentie dans toute
sa force, et que la chair se taise devant Lui. [10:10] Ce n’est qu’à cette
condition qu’on peut discerner ce qui est souillé de ce qui est pur, ce qui est
profane de ce qui est saint. Il est des choses permises, des joies réelles, mais
qui ne se rattachent pas à la sacrificature ; des joies découlant des
bénédictions de Dieu mais ne tenant pas la chair en échec, comme le fait sa
présence ; car il y a toujours une certaine retenue produite sur le cœur, sur la
nature et son activité, par la présence de Dieu. Or, c’est devant Lui que
s’exerce la sacrificature.
Chapitre 11
Discernement et jugement des souillures, selon Dieu
La sacrificature une fois établie, nous trouvons le discernement des choses
saintes d’avec les profanes, le jugement des souillures (chap. 11 à 15), et ce
qu’il y avait à faire pour la purification des personnes souillées. Ce n’est que
dans la proximité de Dieu et en étant mis à part pour lui, que l’on peut avoir
ce discernement [(10:9-10)]. Tel est le service et le devoir constant des
sacrificateurs.
Aliments purs et impurs
[11:2] En ce qui concerne les aliments, nous avons d’abord ce dont il est permis
de manger. [11:47] Le principe général paraît être qu’il est permis de manger de
tout ce qui est pur, c’est-à-dire parfaitement en harmonie avec son élément,
selon l’ordre divin (représenté ici sans doute en figure), [11:9] comme les
poissons qui ont des écailles. [11:3] En second lieu, ce qui réunit une
digestion complète à l’absence de cette énergie de volonté qui ne se laisse
arrêter par rien. La réunion de ces deux conditions était nécessaire. [11:7] La
grossièreté qui avale avec précipitation les choses telles qu’elles se
présentent, [11:4-6] ou le défaut de fermeté tranquille, rendaient impur. [11:3]
Pour qu’il y ait pureté, il faut ce qui rumine et ce qui, en même temps, a le
pied fendu. [11:13-19] Parmi les oiseaux, les carnivores, les oiseaux de nuit et
ceux qui ne s’apprivoisent pas, étaient défendus. [11:29-30] Il en était de même
pour ce qui se traîne sur la terre. [11:47] Ces prohibitions appelaient
l’Israélite à discerner, en prenant ses aliments, ce qui était impur, pour ne se
nourrir que de ce qui était pur, [11:44] car l’Éternel était son Dieu. « Soyez
saints, car moi je suis saint » [(1 Pier. 1:16)].
Chapitre 12
Le chapitre 12 nous présente le jugement de Dieu tombant sur ce qui, sans la
chute, eût été joie et bénédiction. La naissance d’un homme, liée désormais au
péché, rend la mère impure; celle d’une femme la rend plus impure encore, car la
femme ayant été séduite, avait été en transgression1.
1 La faiblesse de la nature déchue se rattachait à ce qui rendait impur (comp. Gen. 1:28). Tout ce qui provenait de la faiblesse même de la nature, résultat du pêché, rendait impur sous la loi. Cela est vrai aussi spirituellement. Les effets de la faiblesse de la nature sont autant de manifestations de la vie qui est dans la chair. Il en était ainsi du lépreux: la chair vive rendait impur, de même que tout autre symptôme par lequel la vie se manifestait au dehors, vie qui était devenue souillée et sur laquelle avait été prononcée la sentence de mort, lors même que la faiblesse seule était la cause de la souillure.
Chapitre 13
Ch. 13 v. 1-46 — Lèpre dans un homme
La lèpre exige un peu plus de détails : elle affectait les personnes [(13:2)],
les vêtements [(13:47-48)] et les maisons [(14:34)]. La lèpre, c’est le péché
agissant dans la chair. [13:3] L’homme spirituel, le sacrificateur, discerne ce
qui en est. [13:14] Si la chair vive se montre, l’homme est impur, la force de
la chair agit. [13:13] Si l’homme est tout blanc, ce n’est plus que l’effet du
péché entièrement confessé, mais qui a cessé d’agir ; l’homme est net. [13:8] Si
le mal est encore dans la chair, la lèpre s’étend. Il importe, avant tout, d’en
faire confession, et de faire cette confession avec le plein discernement
spirituel et sous le jugement de Dieu, qui a mis à découvert ce qui agissait
dans la nature de l’homme. [13:45] L’homme se soumet comme jugé et découvert.
[13:46] Il n’a point part à l’assemblée de Dieu, quoique dans un sens il en
fasse partie ; il est mis hors du camp.
Ch. 13 v. 47-59 — Lèpre
dans un vêtement
Discernement du péché dans nos circonstances
La lèpre (le péché) se manifeste dans nos circonstances, dans ce qui se rattache
à notre position, aussi bien que dans notre conduite personnelle. [13:50] S’il y
avait dans le vêtement d’un Israélite une tache qu’on soupçonnât d’être
lépreuse, on mettait l’homme à part pour sept jours ; [13:51] au septième jour,
si la tache s’était étendue, [13:52] on brûlait le vêtement souillé, [13:54]
sinon on le lavait. [13:56] Si, lorsqu’il avait été lavé, la tache s’était
effacée, on arrachait le morceau décoloré ; [13:55] si elle ne s’était pas
effacée, ou si la tache s’était étendue sur le vêtement, on brûlait le vêtement
entier.
Action vis-à-vis de la
souillure par les circonstances
[13:58] Si nous nous sommes souillés par nos circonstances, et que la souillure
ne soit pas dans notre état général lui-même, nous n’avons besoin que de nous
laver, et de demeurer là où nous nous trouvons ; [13:55] si une partie de notre
vie est essentiellement mauvaise, de sorte qu’il s’y trouve un principe de
souillure qui en laisse l’empreinte après l’emploi de la Parole par l’Esprit
pour la purifier, tout en étant arrêté dans ses effets sur l’ensemble de la vie,
il faut abandonner toute cette partie de la vie extérieure ; [13:57] si, malgré
nos efforts spirituels, le mauvais effet de notre position continue encore ou
s’empare même davantage de notre vie, en sorte que nous ne puissions y marcher
avec Dieu, il est indispensable de quitter entièrement cette position, coûte que
coûte ; [13:56] si le lavage a été efficace et que le mal cesse de s’étendre,
l’état général n’étant point souillé, il faut, alors, abandonner la chose
particulière qui avait souillé.
Chapitre 14
Purification du lépreux guéri
[14:3] Quant à la purification, le lépreux est considéré d’abord hors du camp,
n’en faisant point partie. Si l’action de son mal était arrêtée au dedans de
lui, il était guéri, mais n’était pas encore purifié. Ce type suppose donc que
la chair, au lieu d’agir et de caractériser l’état de l’homme, est jugée et
arrêtée dans son activité. Ce qui doit être rétabli est la jouissance d’une
relation reconnue avec Dieu.
Ch. 14 v. 1-9 —
Première partie : Purification hors du camp
Ch. 14 v. 4-7 — Les deux oiseaux, Christ introduisant dans une relation avec
Dieu
La première partie de la purification se rapporte donc à l’introduction du
purifié dans la jouissance d’une relation reconnue avec Dieu. [14:4] Elle est
relative à la position hors du camp et comprend les deux oiseaux qui
représentent Christ mort et ressuscité. [14:7] Christ étant mort et ressuscité,
l’homme aspergé de son sang est en état, pour ce qui concerne ses relations avec
Dieu et les droits de Celui-ci, [14:8] d’entrer dans le camp de son peuple ;
alors il a part à l’efficace des moyens dont on peut user dans le camp, à ce qui
se trouve au dedans, afin de se présenter comme accepté devant le tabernacle de
Dieu. [14:4] Il fallait prendre deux oiseaux ; [14:5] il fallait que l’un d’eux
fût tué par quelqu’un sur l’ordre du sacrificateur ; car, bien que le souverain
sacrificateur représentât Israël au grand jour des propitiations, l’office
propre du sacrificateur ne commençait jamais qu’au moment où il fallait offrir
le sang, ou en faire aspersion. [14:6] Cependant les deux oiseaux sont
identifiés l’un avec l’autre, de sorte qu’on n’entend plus parler de celui qui
était égorgé, bien que, dans l’œuvre de la purification, l’efficace du sang soit
tout. Le second passereau était trempé dans le sang du premier.
Efficace de l’œuvre de
Christ pour le pécheur
Ainsi, Christ mort ne se retrouve plus ; [14:7] mais, ressuscité, il fait
aspersion de son sang, comme sacrificateur, sur le pécheur impur. [14:5] Le vase
d’argile, plein d’eau vive, nous présente l’action du Saint Esprit, selon
l’efficace toute-puissante duquel l’œuvre de la mort de Jésus a été accomplie
dans le Christ homme. « Par l’Esprit éternel, il s’est offert sans tache à Dieu
» [(Héb. 9:14)] ; « Dieu a ramené d’entre les morts le grand berger des brebis,
en vertu du sang de l’alliance éternelle » [(Héb. 13:20)]. Le pécheur était sous
l’efficace de l’œuvre de Christ.
Ch. 14 v. 8-9 —
Application de la purification au pécheur
Maintenant, avant qu’il puisse offrir lui-même, il y a une œuvre à accomplir sur
lui : l’application de la purification. [14:8] Celui qui devait être nettoyé se
lavait ; c’est la purification par l’eau qui se retrouve toujours, aussi bien
que celle par le sang, et qui s’effectue en vertu de la mort de Christ,
envisagée comme son œuvre pour nous, car l’eau sort de son côté percé [(Jean
19:34)]. En outre, le lépreux lavait ses vêtements et rasait tout son poil,
c’est-à-dire qu’il se débarrassait de tout ce à quoi l’impureté aurait pu
s’attacher ou qui aurait été susceptible d’en être entaché. Cela fait, il
entrait dans le camp. Alors commençait l’œuvre qui avait pour objet de le mettre
en communion avec Dieu, dans sa conscience.
Différence d’avec la
consécration des sacrificateurs
Lorsqu’il s’agissait de consacrer ceux qui étaient reconnus quant à leurs
personnes, ils étaient d’abord lavés. C’était le cas des sacrificateurs [(Ex.
29:4)] ; puis le sacrifice de Christ, présenté sous tous ses aspects, était la
mesure de leur relation avec Dieu, dans tous les rapports que cette relation
comporte ; tandis que, par l’effet de son efficace intérieure sur l’âme, ce même
sacrifice formait la base de leur communion. [14:3] Mais ici, le pécheur étant
envisagé dans son péché hors du camp, il fallait commencer par rendre possibles
les relations d’un pécheur avec Dieu, en en posant les bases. [14:4] Or, ces
bases se trouvent dans la mort et la résurrection de Jésus, figurées, dans ce
type, par les deux oiseaux. [14:8] Puis, une fois que le pécheur était lavé,
œuvre efficace de l’Esprit, ses relations avec Dieu pouvaient exister.
Ch. 14 v. 10-32 —
Seconde partie : Sacrifices dans le camp
Nécessité de réaliser toute l’œuvre de Christ et son efficace parfaite
Après cela, il s’agit, pour la conscience, de réaliser toute l’efficace de
l’œuvre de Christ. Il ne suffit pas, en effet, que la personne du pécheur soit
acceptée ; il faut, en outre, que sa conscience soit purifiée et qu’il acquière
une connaissance de Dieu basée sur l’appréciation morale de l’œuvre de Christ,
envisagée sous toutes ses faces, de même que sur l’œuvre excellente de la
puissance du Saint Esprit. C’est là l’objet de la seconde partie de la
purification du lépreux et de ce qui s’accomplissait lorsqu’il était rentré dans
le camp.
Deux aspects de l’œuvre
de Christ : acceptation du pécheur et purification de la conscience
Il est important de bien saisir ces deux aspects de l’œuvre de Christ ; savoir,
d’un côté, son efficace intrinsèque pour l’acceptation de la personne du pécheur
; d’un autre côté, la purification de la conscience, indispensable pour avoir
communion avec Dieu selon la valeur et la perfection de l’œuvre de Christ
manifestée à la conscience comme moyen de s’approcher de Dieu, et condition
morale de cette proximité avec Lui.
Différents actes pour
rétablir la relation complète avec Dieu
Ch. 14 v. 12-13 — Offrande pour le délit, pour purifier la conscience par la
valeur du sang
Purification morale, par la douleur ressentie quant au prix payé pour l’obtenir
Examinons maintenant les actes en vertu desquels les relations du lépreux avec Dieu étaient rétablies. [14:12] Le premier de ces actes est l’offrande pour le délit. Il faut d’abord que la conscience soit purifiée par le sang de Christ de tout ce dont elle est chargée, et que l’homme soit consacré à Dieu selon l’intelligence de toute la valeur de ce sang, dont il fait l’application à tous ses actes, à toute sa marche, comme à toutes ses pensées, et sur le principe de l’obéissance. C’est la purification morale de l’homme tout entier, selon le principe d’une obéissance intelligente ; c’est une justification agissant sur la conscience, et non pas seulement une règle extérieure pour un homme affranchi du péché ; c’est la puissance, c’est la lumière qui s’introduisent dans le cœur ; c’est une œuvre morale, divine quant à sa source, et en même temps, comme résultat, un état d’âme dont l’homme en qui cette œuvre s’accomplit, ressent l’influence dans la connaissance du bien et du mal, dont le sang de Christ est la parfaite mesure devant Dieu. S’il ne s’agissait que d’une règle à accepter, l’homme y consentirait volontiers ; mais comme il est pécheur, qu’il a manqué, il est nécessaire que la conscience intervienne en prenant une connaissance humiliante du péché, et que, pour être purifiée par la précieuse efficace du sang de Christ, elle passe par la douleur que donne le sentiment de tout ce qui est contraire à la perfection de ce sang et qui a exigé qu’il fût répandu.
La purification commence par la conscience qui juge l’homme intérieur
C’est ainsi que l’homme est consacré ; le cœur est purifié tout premièrement dans la conscience. Les choses auxquelles il s’est laissé aller, sont en quelque sorte transportées devant ce tribunal intérieur, et il en prend une douloureuse connaissance, selon la valeur du sang précieux de l’Agneau de Dieu, lequel, sans tache et parfait en obéissance, a dû souffrir l’agonie causée par le péché dont, misérables que nous sommes, nous avons besoin d’être purifiés.
Nécessité de recommencer cette purification dès que la nature propre se manifeste
Plus tard, le cœur fait des progrès dans la puissance de sa communion, par la connaissance des objets les plus précieux pour la foi. Toutefois, même alors, il arrive de temps en temps que cette œuvre s’opère de nouveau dans la conscience. Cela a lieu lorsqu’il reste encore dans notre nature quelque chose d’insoumis, qui n’a pas été amené captif à l’obéissance de Christ [(2 Cor. 10:5)].
Ch. 14 v. 14-19 —
Consécration par le sang et l’huile, et jugement du péché par Christ
[14:14] On mettait le sang sur l’oreille droite de celui qui venait d’être
nettoyé de la lèpre, sur sa main droite et sur son pied droit, pour indiquer que
ses pensées, de même que sa conduite et sa marche, étaient purifiées sur le
principe de l’obéissance, et cela, selon la valeur et la sainteté du sang de
Christ, de la mort absolue au péché, du dévouement absolu pour Dieu. Rien de ce
qui était jugé par le sang ne devait entrer désormais dans la pensée ou se
rencontrer dans la vie et dans le caractère de celui qui était purifié. [14:16]
Par dessus, on faisait aspersion de l’huile (signe de l’influence sanctifiante
du Saint Esprit donné), non pour laver (ceci était figuré par l’eau :
l’application de la Parole par le Saint Esprit), [14:17] mais pour consacrer à
Dieu, en connaissance et en puissance, les mouvements et les affections du cœur.
L’homme tout entier était ainsi consacré à Dieu, selon l’intelligence et le
dévouement pour Dieu que le Saint Esprit communique. [14:18] Après cela, l’huile
était versée sur sa tête, toute sa personne étant ainsi consacrée à l’Éternel.
L’œuvre était donc complètement achevée sur celui qui devait être purifié.
[14:19] Après cela on offrait le sacrifice pour le péché, qui avait ici pour
objet d’exprimer, non seulement que le sang de Christ purifie la conscience dans
le sens pratique, pour ses fautes présentes, mais encore que le péché doit être
jugé dans toute sa grandeur devant Dieu, car Christ a non seulement porté nos
péchés [(1 Pier. 2:24)], mais a été fait péché pour nous [(2 Cor. 5:21)]. Ayant
porté nos péchés, il agit sur nos consciences à l’égard de ces péchés ; mais
dans son sacrifice, il nous fait voir aussi le péché tel qu’il est en lui-même.
Ch. 14 v. 20 —
L’holocauste et l’offrande de gâteau
L’holocauste, dévouement entier de Christ pour Dieu jusqu’à la mort
[14:20] Enfin, l’holocauste et le gâteau étaient offerts. Le pécheur purifié saisissait dans l’holocauste la perfection de la mort de Christ, considérée comme dévouement de lui-même à Dieu jusqu’à la mort, pour satisfaire à tous les droits de sa majesté, et comme œuvre infiniment parfaite en elle-même ; car Jésus a pu dire : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » [(Jean 10:17)]. Ce n’était point comme portant les péchés, que Christ était représenté dans l’holocauste, mais au point de vue de son dévouement et de sa gloire dans la position que le péché nous avait faite et, par conséquent, lui avait faite à lui-même, en grâce pour nous, si Dieu devait être pleinement glorifié en lui.
L’offrande de gâteau, perfection de la vie de Christ rempli de l’Esprit
Dans le gâteau l’on trouvait en outre toute la perfection de la grâce de Christ dans sa vie, — l’humanité pure, sans doute, mais l’humanité pétrie dans l’huile, ayant en elle, dans sa nature, toute la force, le goût, et la saveur du Saint Esprit ; car c’est sous cet aspect que l’humanité nous est présentée ici, non pas ointe d’huile, c’est-à-dire du Saint Esprit comme puissance, mais pétrie dans l’huile, dans sa substance.
[14:20] Après cela l’homme qui avait été souillé était pur.
Restauration et
réconciliation avec Dieu de l’âme
Réconciliation par toute l’œuvre de Christ appliquée à l’âme
Mais combien est importante la réalité de la réconciliation d’une âme avec Dieu,
si cette réconciliation doit se rattacher à toutes les faces de l’œuvre de
Christ et de leur application à cette âme, selon ces types ; or, certainement,
la réconciliation n’a pas lieu sans cela ! Hélas ! nos cœurs légers passent
peut-être facilement là-dessus ! D’un autre côté, la main de Dieu opère des
choses merveilleuses avec la douce facilité que donnent la puissance et la grâce
parfaites. Cependant, on voit quelquefois dans les âmes (selon la sagesse de
Dieu), les peines et les souffrances accompagner cette œuvre de réconciliation,
lorsque la conscience prend connaissance, en vue de la réalité des choses devant
Dieu, et par Christ, de l’état du cœur, pécheur par nature et éloigné de Dieu.
Restauration nécessaire
de l’âme pour rétablir la communion avec Dieu
Telle est la restauration de l’âme de la part de Dieu. Tout y est l’opération de
la puissance divine, non seulement en ce qui concerne l’œuvre et la résurrection
de Christ, mais aussi quant à l’âme elle-même, car le cas supposé dans ce type
est celui d’un homme déjà vitalement purifié. Le sacrificateur l’estimait déjà
net ; mais le lépreux n’était pas, lui-même, restauré dans sa conscience pour
être en communion avec Dieu (*). Alors l’Esprit de Dieu repasse l’œuvre de
Christ, pour établir cette communion, et développe l’application à l’âme
elle-même de cette œuvre, ainsi que les rapports de cette dernière avec l’œuvre
et la présence de l’Esprit, soit pour la purification du pécheur, soit pour la
consécration de l’homme à Dieu. Que notre Dieu nous rende attentifs à ce point !
Heureux sommes-nous que cette œuvre soit son œuvre, bien qu’elle se fasse en
nous aussi bien que pour nous !
(*) Cette différence est importante. Elle montre comment l’activité du péché peut être arrêtée, comment les désirs et la volonté, et, dans un certain sens, les affections, peuvent être réglés sans que la conscience le soit encore, puisque la communion n’est pas encore rétablie, ni les affections et la précieuse confiance fondée sur cette communion.
Ch. 14 v. 33-53 — La
lèpre dans la maison
[14:34] Considérons encore la lèpre dans la maison.
Souillure dans une
assemblée et purification du témoignage extérieur
Dans le cas du lépreux, toutes les cérémonies prescrites pour sa purification
étaient en rapport avec le tabernacle. On était encore au désert ; il était donc
question de la marche du croyant dans le monde. [14:34] Mais ici, l’on est
supposé se trouver dans le pays de la promesse. Ce type suggère l’idée de la
purification non d’une personne, mais d’une assemblée. [14:40-41] La souillure
paraît-elle dans la maison, on en arrache les pierres et l’enduit ; le
témoignage extérieur est tout changé, et les individus qui ont corrompu ce
témoignage sont ôtés et rejetés parmi les impurs. [14:48] Si après cela le mal
ne se manifeste plus, tout est guéri et la maison subsiste ; [14:45] sinon, la
maison est détruite en entier, car le mal est dans l’assemblée elle-même comme
un tout, et il est manifeste, comme dans le cas de l’homme lépreux. [14:48] Mais
s’il ne s’étend plus, une fois que la pierre est arrachée, il devient évident
que sa source était réellement dans cette pierre là ; [14:42] et il suffit
alors, pour purifier la maison, d’ôter cette pierre et de placer un nouvel
enduit, réformant la marche extérieure tout entière. La purification consistait
en ce que l’assemblée ôtait les méchants [(1 Cor. 5:13)] qui corrompaient son
témoignage public, manifestation extérieure de son état. Il ne s’agissait pas,
dans ce cas, de restaurer la conscience : la purification de l’assemblée repose
sur l’efficace primitive de l’œuvre de Christ, qui la rend agréable à Dieu.
Adresse de Paul dans
ses épîtres, et miséricorde pour l’individu
L’apôtre Paul, dans ses épîtres adressées à des assemblées, dit : Grâce et paix
! Lorsqu’il écrit à des individus, il ajoute : Miséricorde. L’épître à Philémon
paraît faire exception [(Philém. 3)] ; mais c’est qu’avec Philémon l’Assemblée
était comprise.
Contraste entre la
maison dans le pays et l’individu et son vêtement au désert
Quand les vêtements sont entachés de lèpre, il est question, non pas de purifier
la personne, mais de la dégager des circonstances qui la souillent. [14:34] La
maison souillée de lèpre est présentée comme un cas à part, relatif au séjour
dans le pays de promesse, et non à la marche dans le désert. Dans l’application,
la même distinction se reproduit, je n’en doute pas. L’assemblée est dans le
pays de promesse ; l’individu marche dans le désert, mais il peut s’y trouver
des pierres qui corrompent la maison.
Chapitre 15
Souillure liée à la faiblesse de la nature et de la chair
Ensuite d’autres cas sont mentionnés qui se rattachent à la faiblesse de la
nature et montrent que, quelle que soit l’excuse qu’on puisse tirer de cette
faiblesse, ou quelque inévitable qu’elle puisse être dans son caractère, tout ce
qui est de la chair, de la nature, souille, aux yeux de Dieu, en vertu de ce que
le péché est entré. Quelque inévitable que puisse être ce résultat, il est la
manifestation d’un état honteux, puisqu’il consiste dans la nature déchue, nue,
et pécheresse.
Gravité morale relative
de la souillure de la chair et de la lèpre
On voit pourtant que, tout honteux qu’il soit, le cas est censé moins grave
moralement que la lèpre. Dans celle-ci, il y avait manifestation d’une
corruption positive, existant antérieurement dans la nature et admise dans le
cœur, en sorte qu’un long procédé était nécessaire pour purifier la conscience.
[15:13] Dans le cas dont il s’agit, au contraire, il n’était besoin que de se
laver une fois [15:15] et d’offrir une simple offrande pour le péché ; cela
fait, on était en état, en offrant son holocauste, d’entrer dans la communion de
Dieu, par la bonne odeur de Christ.
Chapitre 16
Caractères des actes du grand jour des propitiations
Purification du sanctuaire et expiation des péchés du peuple
Après avoir pourvu à ce qui était nécessaire pour ôter les souillures du milieu
du peuple et opérer, quand elles étaient possibles, les purifications dont nous
avons parlé, nous trouvons la révélation des moyens dont Dieu voulait se servir
pour purifier son sanctuaire, entouré d’un peuple qui le souillait, et pour
faire l’expiation des péchés du peuple lui-même.
Maintien de la relation
du peuple avec Dieu — Fermeture du chemin aux lieux saints
Les ordonnances relatives à ce sujet présentent, dans leur ensemble, deux
grandes idées : la première, que l’expiation avait pour but de maintenir la
relation du peuple avec Dieu, malgré les péchés dont il se rendait coupable ; la
seconde, implicitement renfermée dans les difficultés qui entouraient l’entrée
d’Aaron dans le lieu très saint, et formellement exprimée dans l’épître aux
Hébreux, témoignait que, sous l’économie d’alors, le chemin des lieux saints
n’était pas encore ouvert [(Héb. 9:8)].
Moyens de s’approcher
de Dieu sous l’ancienne alliance
Il est important d’examiner le chapitre 16 sous ces deux rapports, car il est le
seul qui traite ce sujet, et contienne la mention de ce qui se faisait dans le
jour solennel des propitiations. Le sacrifice de Christ, considéré comme
fondement de la rédemption, en tant qu’il satisfaisait à la justice de Dieu
contre le péché, était typifié par la pâque. Mais ici, il s’agissait de
s’approcher de Dieu qui se révélait sur son trône, de nettoyer les souillures,
d’ôter les péchés, et de purifier la conscience de ceux qui voulaient, en effet,
s’approcher de Lui. Or, bien que cette figure présente les moyens de s’approcher
de Dieu, ses détails montrent suffisamment que le but n’était pas alors
réellement atteint.
Étapes de l’ordonnance
du jour des propitiations
Entrée du souverain sacrificateur devant Dieu avec le parfum
Voici l’idée générale de l’efficace de ce sacrifice. Le souverain sacrificateur
s’approchait personnellement, remplissant le lieu très saint de parfum
[(16:13)]. Ainsi Christ entre personnellement avec le parfum exquis de ce qu’il
est pour Dieu. Le lieu de la présence de Dieu en est rempli.
Ch. 16 v. 11-15 — Bonne
odeur de l’encens, et propitiation par le sang présenté
[16:13] L’expression : « afin qu’il ne meure point », exprime la nature
absolument obligatoire de tout ce qui est accompli en Christ. Personnellement,
il paraît devant Dieu comme un parfum répandu, lié au feu de l’autel [(16:12)],
c’est-à-dire au jugement et à la mort, lesquels ne produisent qu’une parfaite
bonne odeur pour Dieu. Ce n’est pas du sang pour d’autres, mais du feu pour
l’épreuve de sa perfection, non pas pour purifier, mais pour faire monter devant
Dieu l’odeur de cet encens. [16:15] Ensuite le sacrificateur prenait du sang
dont il faisait aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. La
propitiation était faite selon l’exigence de la majesté du trône de Dieu
lui-même ; la pleine satisfaction donnée à sa majesté rendait propice le trône
de justice, en faisait un lieu d’acceptation ; la grâce avait son libre cours,
et l’adorateur, lorsqu’il s’approchait, trouvait le sang sur le trône, et même
en témoignage devant le trône.
Ch. 16 v. 16-19 —
Nettoyage du tabernacle et de l’autel des souillures d’Israël
[16:16] Ensuite, le souverain sacrificateur nettoyait le tabernacle, [16:18]
l’autel, et tous les objets qui en dépendaient. Ainsi, en vertu de l’aspersion
de son sang, Christ réconciliera toutes choses, ayant fait la paix par le sang
de sa croix [(Col. 1:20)]. Il ne pouvait y avoir de culpabilité, ni dans le
tabernacle, ni dans l’autel ; mais Dieu en nettoyait les souillures, pour ne pas
les avoir sous les yeux.
Ch. 16 v. 20-22 —
Substitution des péchés confessés sur le bouc Azazel
[16:21] En troisième lieu, le souverain sacrificateur confessait les péchés du
peuple sur le bouc Azazel ; [16:22] envoyé dans une terre inhabitée, il portait
tous les péchés loin de Dieu, afin qu’ils ne se retrouvassent plus. Dans ce
dernier acte, l’idée de substitution est présentée de la manière la plus nette.
Type de l’œuvre de
Christ
Les trois vérités du type : propitiation, réconciliation, substitution
L’ensemble du type présente trois vérités, savoir : [16:15] le sang sur le
propitiatoire, [16:16, 18] la réconciliation de toutes choses, [16:21-22] et les
péchés confessés et portés par un autre. Le même ordre se retrouve en Coloss. 1
: La paix faite ; la réconciliation de toutes choses par Christ [(Col. 1:20)] ;
et, en parlant des croyants : « Il vous a maintenant réconciliés dans le corps
de sa chair, par la mort » [(Col. 1:21-22)].
Identification des deux
boucs : efficace de la mort, et substitution aux pécheurs
[16:9-10] Il est évident que, bien que le bouc Azazel fût renvoyé vivant, il
était identifié, quant à l’efficace de l’œuvre, avec la mort de l’autre bouc.
[16:22] Seulement, l’idée des péchés bannis éternellement de la mémoire est
ajoutée à la pensée de la mort. [16:15] D’un côté, par la mort de la victime, la
gloire de Dieu était établie et ses droits revendiqués ; [16:21] de l’autre, il
y avait la substitution du bouc Azazel, du Seigneur Jésus, dans sa précieuse
grâce, aux pécheurs dont il avait pris la cause en main ; le substitut, ayant
porté leurs péchés, leur délivrance était pleine, entière et finale. [9:8] Le
premier bouc était le lot de l’Éternel ; il s’agissait de Son caractère et de Sa
majesté ; le second était celui du peuple : il représentait définitivement le
peuple dans ses péchés.
Glorification de Dieu
par le sacrifice expiatoire de Christ
Deux aspects de la mort de Jésus : glorification de Dieu, et salut des pécheurs
Il est important de bien distinguer ces deux aspects de la mort du Sauveur, dans
le sacrifice expiatoire accompli par lui. Il a glorifié Dieu, et Dieu agit selon
la valeur de ce sang envers tous1 ; il a porté les péchés de son peuple, et le
salut de son peuple est accompli. Dans un certain sens, c’est le premier de ces
deux aspects qui est le plus important. Le péché étant intervenu, la justice de
Dieu aurait pu, il est vrai, se défaire du pécheur ; mais alors, où auraient été
son amour et ses conseils de grâce ; où auraient été le pardon, et le maintien
même de sa gloire selon sa vraie nature qui est amour, car il est amour en même
temps qu’il est juste et saint ?
1 Voyez Jean 13:31-32, et 17:1, 4. Cela ne justifie pas seulement l’homme, mais lui donne le droit de se glorifier.
Manifestation parfaite
de toute la gloire de Dieu
Je ne parle pas ici du salut des personnes, mais de la propre gloire de Dieu. La
mort parfaite de Jésus, son sang placé sur le trône de Dieu, a établi et mis en
évidence, comme aucune création n’aurait pu le faire, tout ce qu’est Dieu, toute
sa gloire (car il a subi la sentence de mort), sa vérité, sa majesté (car son
Fils s’est soumis à tout), sa justice contre le péché, son amour infini. Dieu,
dans cette mort, a trouvé moyen d’accomplir ses conseils de grâce en maintenant
entière la majesté de sa justice et de sa dignité divine, car qu’est-ce qui
aurait pu les glorifier comme l’a fait la mort de Jésus ?
Pleine expression de
tout l’amour de Dieu par l’expiation accomplie
Aussi ce dévouement de Jésus, du Fils de Dieu, à la gloire de son Père, son
consentement à être entièrement anéanti, même jusqu’à la mort [(Phil. 2:7-8)],
pour que Dieu fût maintenu à la pleine hauteur de ses droits, a fourni un objet
à l’amour de Dieu, de la liberté à son action. C’est pourquoi Jésus dit : « J’ai
à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il
soit accompli ! » [(Luc 12:50)]. Son cœur, plein d’amour, était refoulé, dans sa
manifestation, par le péché de l’homme qui n’en voulait pas ; mais, par
l’expiation, il pouvait s’épancher sans entrave envers le pécheur, dans
l’accomplissement de la grâce de Dieu et de ses conseils. Jésus lui-même avait,
pour ainsi dire, des droits à cet amour, position dans laquelle nous sommes
placés par la grâce, et que rien n’égale. « À cause de ceci le Père m’aime,
c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » [(Jean 10:17)].
Perfection de l’œuvre
de Christ sous tous ses aspects
On parle avec révérence de telles choses, mais il est bon d’en parler, car en
elles se trouvent établies et manifestées la gloire de notre Dieu et celle de
Jésus Christ qu’il a envoyé. Il n’est pas un attribut, pas un trait du caractère
de Dieu qui ne soit pleinement manifesté et pleinement glorifié dans toute sa
perfection, par ce qui a été accompli entre Dieu lui-même et Jésus. Que dans ce
même sacrifice nous ayons été sauvés, rachetés, et que nos péchés aient été
expiés selon les conseils de la grâce de Dieu, c’est, j’ose le dire, quelque
précieux et important que cela soit pour nous, la partie inférieure de cette
œuvre, si quelque chose peut être appelé inférieur, là où tout est parfait.
L’œuvre est parfaite en elle-même, de quelque côté qu’on l’envisage, mais son
objet — nous pécheurs — est cependant d’un ordre inférieur au maintien du
caractère et de la gloire de Dieu lui-même.
Circonstances
particulières du jour des expiations
Maintenant que nous avons un peu considéré les grands principes, nous pouvons
examiner les circonstances particulières.
Deux positions de
Christ : hors du camp, et dans le ciel
On aura remarqué qu’il y avait deux sacrifices : [16:3] l’un pour Aaron et sa
famille, [16:5] l’autre pour le peuple. Aaron et ses fils représentent toujours
l’Église, non point dans le sens de corps, mais comme compagnie de
sacrificateurs. Ainsi nous trouvons, dans le jour même des propitiations, la
distinction entre ceux qui forment l’Église, et le peuple terrestre qui forme le
camp de Dieu sur la terre. Les fidèles ont leur place hors du camp, où leur Chef
a souffert, comme victime pour le péché [(Héb. 13:12-13)]. Comme conséquence,
leur place est en la présence de Dieu, dans les cieux, où leur chef est entré
[(Héb. 9:24)]. Être hors du camp ici-bas correspond à une part céleste là-haut1.
Ce sont les deux positions bénies du Christ. Si l’Église professante prend la
position du camp ici-bas, la place du croyant est toujours en dehors. C’est bien
du reste ce que l’Église a fait ; elle s’en vante en judaïsant. Il faudra bien
qu’Israël finisse par se reconnaître dehors, pour être sauvé et rentrer par
grâce, parce que le Sauveur, qu’il a méprisé dans son jour d’aveuglement, a
porté en grâce tous ses péchés comme nation, lui qui mourut pour cette nation.
Nous, chrétiens, nous anticipons cette position pendant que Christ est dans le
ciel. Mais, avant que le Résidu d’Israël soit ainsi rétabli en grâce, les désirs
de son cœur seront ramenés vers l’Éternel. Il ne réalisera la puissance du
sacrifice que lorsqu’il aura regardé au Christ qu’il a percé, et en aura mené
deuil [(Zac. 12:10)]. [16:29] Aussi ce jour était-il établi comme un jour où
chacun devait affliger son âme, sous peine d’être retranché.
1 Pour celui qui comprend l’efficace du sacrifice de Christ pour le péché, il n’y a que ces deux points : être hors du camp, ou être dans le ciel. Les corps des bêtes, dont le sang était porté dans le sanctuaire pour le péché, étaient brûlés hors du camp [(Héb. 13:11)]. « Sortons donc, » dit l’apôtre [(Héb. 13:13)]. Il nous faut être ici-bas hors du camp, séparés de toute idée d’un peuple établi sur la terre ou pour la terre, ou être dans le ciel où notre Souverain Sacrificateur est « entré avec son propre sang » [(Héb. 9:12)]. Ceci se rattache à la personne du souverain sacrificateur. En tout cas, comme fondement du salut, le sang a dû être mis sur le propitiatoire [(16:15)] ; mais la part du chrétien est avec le souverain sacrificateur ; il entre au dedans du voile dans le ciel où Christ se trouve, ou bien s’identifie avec lui comme rejeté sur la terre, victime de propitiation.
Position de l’homme par
rapport à Dieu, pour Israël et pour l’Église
Incapacité de l’Israélite d’être en relation avec Dieu manifesté
De plus, ce jour des expiations supposait que l’état de choses où se trouvait le
peuple dans le désert, le rendait incapable d’être en relation avec Dieu
pleinement manifesté. Dieu l’avait racheté, lui avait parlé ; mais le cœur
d’Israël, c’est-à-dire de l’homme le plus favorisé, n’était pas capable, dans
son état naturel, de se maintenir dans une telle position. Israël avait fait le
veau d’or, et Moïse avait mis un voile sur son visage [(Ex. 34:33)] ; Nadab et
Abihu avaient offert un feu étranger sur l’autel de Dieu, un feu qui n’avait
point été pris sur l’autel des holocaustes [(10:1)]. Le chemin du lieu saint
était fermé ; il était défendu à Aaron d’y entrer habituellement [(16:2)]. Il
n’y est jamais entré dans ses vêtements de gloire et de beauté [(16:4)] ; et,
lorsqu’il y entrait, ce n’était point pour être dans la communion de Dieu, mais
pour accomplir la purification des souillures du peuple au milieu duquel Dieu
avait fait sa demeure. [16:2] Le jour des propitiations n’était établi qu’avec
la défense d’entrer à chaque instant dans le lieu saint, [16:1] et l’Esprit nous
fait remarquer que son institution est postérieure à la mort des fils d’Aaron.
[16:13] Aaron ne s’y présente qu’avec un nuage d’encens, afin de ne pas mourir.
[16:34] La grâce pourvoyait ainsi à ce que le peuple ne pérît point à cause de
ses souillures ; mais l’Esprit de Dieu signifiait par là que le chemin du lieu
très saint n’était pas encore manifesté [(Héb. 9:8)].
Position actuelle du
croyant par l’œuvre de Christ, selon Héb. 10
En quoi notre position actuelle diffère-t-elle de celle-ci ? [Héb. 10:19-20] Le
voile est déchiré, et nous entrons dans le lieu très saint comme sacrificateurs
en toute liberté, par le chemin nouveau et vivant, au travers du voile,
c’est-à-dire de la chair de Christ. [Héb. 10:22] Nous y entrons sans conscience
de péché, parce que le coup qui a déchiré le voile pour manifester dans son
entier la gloire et la majesté du trône, ainsi que la sainteté de Celui qui y
est assis, a simultanément ôté les péchés qui nous auraient rendus incapables
d’y entrer ou de regarder au dedans. Bien plus, nous y sommes assis en Christ
notre Chef, Tête de son corps, l’Église [(Éph. 2:6)].
Israël est dehors, dans
le temps actuel, attendant la propitiation dévoilée
En attendant, Israël est dehors. L’Église est vue dans la personne de Christ,
souverain sacrificateur, et toute cette économie est pour Israël le jour des
propitiations, pendant lequel le souverain Sacrificateur est caché au dedans du
voile. Le voile, qui cachait la signification de toutes ces figures, est
maintenant ôté en Christ [(2 Cor. 3:14)], de sorte que nous avons une pleine
liberté par l’Esprit [(2 Cor. 3:17)] ; mais le voile est resté sur le cœur
d’Israël [(2 Cor. 3:15)]. À la vérité, Christ plaide leur cause au dedans du
voile par le sang qu’il présente ; mais ils n’en ont point encore reçu le
témoignage au dehors, et leur conscience n’est point affranchie par la
connaissance que leurs péchés ont été emportés pour toujours dans une terre
inhabitée [(16:22)] où ils ne seront jamais retrouvés.
Position d’Aaron au
dedans du voile, image de celle de l’Église
Notre position proprement dite est au dedans du voile, dans la personne d’Aaron,
le sang étant sur le propitiatoire [(16:15)]. Nous ne sommes pas seulement
justifiés par le bouc Azazel, comme étant dehors : cela a été fait, et une seule
fois pour toujours [(Héb. 10:10)], car le voile n’est que sur le cœur d’Israël
[(2 Cor. 3:15)] ; il n’est plus entre nous et Dieu. Mais nous sommes entrés au
dedans du voile avec le souverain sacrificateur, en tant que nous lui sommes
unis : nous n’attendons pas, pour jouir de l’efficace de cette œuvre, qu’il
sorte du tabernacle, et qu’il revienne, tandis que ce ne sera qu’au retour du
vrai Aaron, qu’Israël recevra les bénéfices du pardon, quoique ce pardon dont il
est l’objet soit le même que celui qui nous est acquis. [16:14] C’est pourquoi
le sacrifice d’Aaron et de ses fils était caractérisé par le sang placé sur le
propitiatoire, [16:12] et par l’entrée d’Aaron en personne au dedans du voile.
Purification des péchés
des individus, et position en Christ
Mais l’Église est composée de personnes vivant ici-bas et ayant commis des
péchés. Ainsi, vues dans le monde, ces personnes rentrent, quant à leur
conscience, dans la catégorie du peuple du dehors, comme Aaron lui-même, en tant
qu’individu non typique, et leur conscience est purifiée par la certitude que
Christ a porté tous leurs péchés en son corps sur le bois [(1 Pier. 2:24)].
Mais, en réalité, notre position est au dedans du voile, selon la valeur du sang
de Christ et la parfaite acceptation de sa personne.
Attente de Christ comme
individu, ou comme membre de Son corps
Il en est de même quant à l’attente de Christ. Si je me considère comme un homme
responsable sur la terre, j’attends Jésus pour que toutes choses soient
délivrées du joug qui pèse sur elles [(Rom. 8:21)], et qu’il soit mis fin à
toute souffrance comme à toute puissance du mal ; de même personnellement, comme
serviteur, j’attends de recevoir, lorsqu’il apparaîtra, le témoignage de son
approbation comme Maître, en présence de tous [(Matt. 25:21)]. Mais si je
regarde à mes privilèges, comme membre de son corps, je pense à ma réunion avec
Lui dans le ciel, et je sais que je l’accompagnerai lorsqu’il reviendra et qu’il
apparaîtra dans sa gloire.
Il est bon de faire cette distinction, car il y aurait sans cela confusion dans nos pensées et dans l’emploi de bien des passages.
Relation avec Christ,
vue dans les épîtres aux Hébreux et aux Éphésiens
La même chose est vraie quant à la religion personnelle de chaque jour. Je puis
me considérer comme uni à Christ : assis en lui dans les lieux célestes [(Éph.
2:6)], jouissant de tous les privilèges dont il jouit lui-même devant Dieu son
Père, et uni à lui, la Tête du corps. Je puis également reconnaître que je suis
une pauvre créature faible, marchant individuellement sur la terre, ayant des
besoins, des tentations à surmonter, commettant des fautes, et voir Christ en
haut pendant que je suis en bas, Christ qui comparaît tout seul devant le trône
pour moi [(Héb. 9:24)]. Je suis heureux dans ce cas d’avoir auprès de Dieu Celui
qui est parfait, mais qui a fait l’expérience de mes maux ; qui n’est plus dans
les circonstances où je me trouve, mais auprès de Dieu pour moi qui les
traverse. Telle est la doctrine de l’épître aux Hébreux1, tandis que l’union de
l’Église avec Christ se trouve plus particulièrement enseignée dans celle aux
Éphésiens.
1 La différence entre l’épître aux Hébreux et 1 Jean 2 est celle-ci : dans l’épître de Jean il est question de communion, et Christ est notre Avocat auprès du Père [(1 Jean 2:1)]. Le péché interrompt cette communion ; mais l’intercession de Christ comme Avocat est fondée sur la justice et la propitiation. Dans l’épître aux Hébreux, il s’agit d’accès auprès de Dieu : nous sommes rendus parfaits à perpétuité, et nous avons hardiesse pour entrer dans le lieu très saint. Il n’est donc pas question de péché, mais de miséricorde et de grâce pour avoir du secours au moment opportun [(Héb. 4:16)].
Chapitre 17
Après cette instruction toute particulière relative au jour des propitiations,
nous trouvons des directions qui ont pour objet non d’opérer la purification de
souillures déjà contractées, mais de préserver, soit le peuple, soit le service
des sacrificateurs, des souillures auxquelles ils sont exposés. Le chapitre 17 a
pour but de montrer Israël comme un peuple saint consacré à Dieu, et de les
garantir de tout ce qui le déshonorerait dans leurs relations avec lui, et
eux-mêmes dans leurs relations avec d’autres. La vie appartient à Dieu; et
lorsqu’on l’ôte, il faut qu’elle soit offerte en sacrifice, en sacrifice à Dieu,
cela va sans dire. Le sang doit être répandu, la graisse brûlée sur l’autel.
Ainsi l’égarement secret du cœur vers les démons était empêché; les droits de
Dieu à la vie, et la vérité du sacrifice, ces principes d’importance vitale,
étaient maintenus. De cette manière, Dieu et la relation de l’homme avec lui
étaient reconnus et honorés.
Chapitre 18
L’objet du chapitre 18 est d’empêcher que le peuple ne se déshonore dans les
choses qui tiennent à la nature même, et de le maintenir tel qu’il devrait être
dans cet ordre de relations. L’homme ne devrait pas se déshonorer lui-même; mais
n’ayant pas honoré Dieu, il a été abandonné pour déshonorer son propre corps
(comp. Rom. 1). Le peuple de Dieu, ayant été amené à Lui, est instruit en
conséquence. Il était séparé du mal du monde hors duquel il avait été appelé, et
de la dissolution éhontée dans laquelle Satan plongeait l’homme devenu son
jouet. Les statuts et les jugements de l’Éternel devaient le guider: l’homme
éprouvé par eux et qui les suivrait, aurait la vie.
Chapitres 19 et 20
Les chapitres 19, 20, nous conduisent un peu plus loin. Le peuple devait être
saint, car l’Éternel était saint. Le chapitre 19 considère les choses plutôt du
côté du bien, quoiqu’il mette en garde contre tout ce qui était profane, ou qui
profanait les choses saintes: il enseigne au peuple tout ce qui est bon, aimable
et convenable, à l’égard de divers détails de sa conduite, soit dans les
relations individuelles de ses membres les uns avec les autres, soit quant à
certains dangers auxquels l’exposait sa marche au milieu des circonstances de
chaque jour, car il avait affaire avec Dieu, et l’Éternel était son Dieu. Le
peuple de Dieu devait, dans tous ses rapports, avoir une conduite digne de la
relation qu’il soutenait avec Lui, et comprendre même selon Dieu ce qui
convenait à l’homme, et cela dans toutes les positions où il pouvait se trouver
placé. Ainsi, quoiqu’il ne soit pas question ici de sacrificature, nous voyons
maintenue, d’une manière pratique, la relation du peuple avec Celui qui
demeurait au milieu d’eux et duquel ils s’approchaient en se gardant de
souillures, indignes de ceux qui se trouvaient dans cette relation. C’est ici
que nous trouvons le précepte d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Le
chapitre 20 met plus en garde contre le mal et la corruption qui existaient au
milieu des nations. Dans ces deux chapitres, Israël est appelé à être saint:
dans le chapitre 19 plutôt en conformité avec le caractère de Dieu, dans le
chapitre 20 pour se garder des idoles et du mal, parce que l’Éternel avait
sanctifié le peuple pour lui-même; ce chapitre 20 insiste sur la pureté, afin
qu’elle soit observée sous tous les rapports.
Chapitre 21
Le chapitre 21 présente spécialement la conduite et les conditions requises des
sacrificateurs, en tant que mis à part pour l’Éternel. Cette relation étant plus
intime supposait une conduite qui fût en harmonie avec elle. Tout dans l’état du
peuple devait être propre pour la présence de Dieu. Il en est de même pour nous.
Chapitre 22
Nécessité de la sainteté dans tout ce qui est en rapport avec Dieu
[22:4-6] S’il y avait par faiblesse ou par négligence, quoi que ce soit qui fût
incompatible avec la proximité que la position des sacrificateurs leur donnait
auprès de Dieu, ils devaient s’abstenir de la jouissance de ce qui appartenait à
cette position. [22:10] Il est aussi question, dans ce chapitre, des choses dont
les sacrificateurs et ceux de leurs familles qui continuaient d’en faire partie
pouvaient seuls manger, dans leur séparation sacerdotale. C’est ce qui a lieu
également pour nous : il est une partie de la nourriture spirituelle, de la
connaissance du Christ offert à Dieu, dont on ne peut se nourrir qu’autant que,
par la puissance de l’Esprit, le cœur est réellement mis à part pour Lui.
[22:21-22] Les offrandes elles-mêmes devaient être pures et dignes de Dieu à qui
elles étaient présentées, elles devaient être en rapport avec un sentiment vrai,
tant de sa majesté, que de l’excellence de nos relations avec Lui. Tout cela, en
effet, se trouve en Christ. Aucune dureté du cœur naturel n’est permise ; il
faut la sainteté. Dans ce qui est lié avec notre propre joie devant Dieu, la
sainteté doit être maintenue dans les offrandes.
Principe de la
sanctification dans la relation d’Israël avec Dieu
Au chapitre 20, où les pratiques brutales et superstitieuses de l’idolâtrie,
dans lesquelles Satan avait plongé l’homme, sont défendues au peuple, avec
l’ordre de se garder de l’impureté qui y était inévitablement attachée et à
laquelle l’influence du démon donnait pleine licence, [20:7-8] nous avons cette
belle et simple exposition du principe qui devait les diriger à cet égard : «
Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car moi, je suis l’Éternel, votre
Dieu ! Et vous garderez mes statuts, et vous les ferez. Moi je suis l’Éternel
qui vous sanctifie ». Les Israélites sont tenus à la sainteté et à se sanctifier
dans le sens pratique, parce qu’ils sont dans la maison, et que le Maître de la
maison est saint. La sanctification supposait qu’ils étaient avec Dieu dans une
relation reconnue, et Dieu exige que les gens de sa maison soient purs, selon sa
pureté.
Directions de Dieu pour
ceux de Sa maison
Sa Parole, par conséquent, devait être leur règle. Ils devaient lui obéir dans
ses directions, car c’était lui qui les mettait à part pour Lui-même. C’est ici
un enseignement très instructif et qui nous donne la base de toutes nos pensées
sur ce sujet. Si quelqu’un est dans ma maison, je veux qu’il observe la
propreté, par cela seul qu’il est chez moi ; de ceux de dehors, je n’ai pas à
m’occuper. C’était l’Éternel qui les mettait à part pour le but dont nous
parlons.
Il y a, en outre, des instructions intéressantes au sujet de ce que les sacrificateurs devaient manger ; mais nous les retrouverons dans le livre suivant, et c’est là que nous les considérerons.
Chapitre 23
Les fêtes à l’Éternel
Nous en sommes arrivés maintenant aux fêtes (chap. 23) : c’est l’année révolue1
des conseils de Dieu envers son peuple, et le repos qui était l’objet de ces
conseils.
1 J’ajoute, pour faire comprendre cette expression, que le mot hébreu traduit par Fête, signifie une époque désignée, et qui revenait, par conséquent, lorsque l’année était révolue. La série des fêtes embrassait toute l’année, en tant qu’elles se succédaient régulièrement pendant son cours.
Sept fêtes, perfection
des bases des relations de Dieu avec Son peuple
Par conséquent, il y avait sept fêtes, nombre de perfection bien connu dans la
Parole : le Sabbat [(23:3)], la Pâque [(23:5)] et les Pains sans levain
[(23:6-8)], les Premiers fruits de la moisson [(23:9-14)], la Pentecôte
[(23:15-22)], les Trompettes au septième mois [(23:23-25)], le jour des
Propitiations [(23:26-32)], et la fête des Tabernacles [(23:33-44)]. Si l’on
veut séparer le Sabbat et ne pas le comprendre dans cette énumération, on
distinguera la Pâque d’avec les Pains sans levain qui compléteraient le nombre
sept. Je dis cela, non pour conserver ce nombre, mais parce que c’est de cette
manière que procède le chapitre : [23:3] après avoir compté le Sabbat parmi les
autres fêtes, [23:4] il reprend une seconde fois et donne à celles-ci, sans le
Sabbat, le nom de Fêtes solennelles. En effet, le sabbat était bien une fête
dans un sens ; mais, dans un autre, il était le repos préfiguré pour le temps où
tout sera terminé1. Les fêtes, donc, présentent en général l’ensemble des bases
sur lesquelles Dieu a établi ses relations avec son peuple, les principes
d’après lesquels il l’a rassemblé autour de Lui, en accomplissant sur la terre
ses voies à son égard. Sous d’autres rapports, leur portée était plus grande que
cela ; mais c’est sous ce point de vue qu’elles sont considérées ici. Les
circonstances et les faits qu’elles représentent sont envisagés au point de vue
de leur accomplissement sur la terre.
1 Dans ces fêtes, Dieu rassemblait le peuple autour de lui en saintes convocations [(23:2)]. Les fêtes solennelles étaient donc le rassemblement du peuple de Dieu autour de Lui, et les détails dont elles se composaient représentaient ses voies pour ce rassemblement. De là, la distinction faite dans ce chapitre.
Le sabbat, le repos de Dieu, sera évidemment le grand rassemblement de son peuple autour de Lui, comme centre de paix et de bénédiction, de sorte qu’il est à bon droit une fête solennelle, une sainte convocation [(23:3)] ; mais, évidemment aussi, il est distinct des moyens et des opérations destinés à rassembler le peuple ; c’est ce qui fait que nous le trouvons, au commencement, énuméré parmi les fêtes solennelles ; mais après, au verset 4, l’Esprit de Dieu commence de nouveau et donne les fêtes solennelles comme embrassant l’ensemble des voies de Dieu pour le rassemblement de son peuple, en omettant le Sabbat. Dans le dénombrement des fêtes, on peut considérer la Pâque et celle des Pains sans levain comme n’en faisant qu’une, car elles se célébraient à la même époque, ou bien les envisager comme deux fêtes distinctes, quand on met à part le Sabbat. Ces deux manières se trouvent dans la Parole.
Division des fêtes par
distinction morale selon les voies de Dieu qui s’y trouvent
On peut les diviser encore d’une autre manière, en prenant ces mots : « Et
l’Éternel parla à Moïse »1, pour titre de chaque partie du sujet :
1 Il est bon de faire remarquer en passant que cette formule fournit dans tout le Pentateuque la vraie division des sujets. Quelquefois les directions sont adressées à Aaron, ce qui suppose des relations intérieures basées sur la sacrificature ; quelquefois elles sont adressées à Moïse et à Aaron collectivement, et, dans ce cas, elles n’ont pas pour objet d’établir des relations, mais bien de régler l’exercice de fonctions déjà établies. Ainsi, nous avons vu au Lévitique 10 [(v. 8)], pour la première fois, je crois, cette expression : « L’Éternel parla à Aaron » , et au 11me [(v. 1)] : « L’Éternel parla à Moïse et à Aaron », parce que, bien que ce dernier chapitre contienne des commandements et des ordonnances donnés pour la première fois, il y est question du discernement avec lequel devait s’exercer la sacrificature, en vue des relations déjà existantes entre Dieu et le peuple. Ces principes généraux aideront à saisir la suite des communications que Dieu a faites à son peuple (voyez chap. 13). Le chap. 14, jusqu’au vers. 32, contient des ordonnances qui règlent ce que la sacrificature doit simplement faire ; au vers. 33, nous retrouvons l’exercice du discernement sacerdotal.
1° Sabbat, Pâque et Pains sans levain (vers. 1-8) ; 2° Premiers fruits et Pentecôte (vers. 9-22) ; 3° Trompettes (vers. 23-25) ; 4° Jour des Propitiations (vers. 26-32) ; 5° Tabernacles (vers. 33 jusqu’à la fin). Cette dernière division nous fournit la distinction morale des fêtes, savoir des voies de Dieu telles qu’elles y sont renfermées. Mais considérons-les un peu plus en détail.
Ch. 23 v. 3-8 — Sabbat,
Pâque et fête des pains sans levain
Le repos du sabbat, but des voies de Dieu
[23:3] Le Sabbat est présenté tout d’abord, parce qu’il est le but et le
résultat auquel aboutiront toutes les voies de Dieu. La promesse nous est faite
d’entrer dans son repos [(Héb. 4:1)]. Le Sabbat est bien une fête à l’Éternel ;
mais celles qui présentent les voies de Dieu qui ont pour objet de nous conduire
au repos, recommencent au vers. 4, comme nous l’avons fait remarquer (comp. les
vers. 37 et 38). Cette distinction une fois signalée, nous pouvons reprendre le
sujet, en envisageant le Sabbat (*), la Pâque et les Pains sans levain, comme
faisant un ensemble (vers. 1-8). [23:6] De ces deux-ci, les Pains sans levain
étaient proprement appelés la Fête ; [23:5] la Pâque était le sacrifice sur
lequel la fête était fondée, comme le dit l’Apôtre : « Notre pâque, Christ, a
été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain » [(1
Cor. 5:8)].
Le sabbat, repos de
Dieu
J’ajouterai ici quelques mots au sujet du sabbat, en les soumettant aux pensées
spirituelles de mes frères. Il est bon d’être soumis à la Parole. Premièrement,
le sabbat renferme l’idée de participation au repos de Dieu [(Héb. 4:3)]. Cette
participation est le privilège de son peuple. À ce privilège, le cœur du croyant
tient de toute sa force, quel que soit le signe que Dieu y ait attaché (Héb. 4
[v. 1]). Dieu l’avait établi dès le commencement, sans qu’il y ait apparence que
l’homme y ait pris aucune part [(Gen. 2:3)] ; l’homme ne travaillait pas dans la
création, ni n’était placé dans le jardin d’Éden pour le cultiver dans la peine
et le labeur [(Gen. 2:15)] ; il n’avait qu’à en jouir sans interruption [(Gen.
2:16)]. Toutefois, le jour du repos a été sanctifié dès le commencement [(Gen.
2:3)]. Plus tard, le sabbat fut donné comme mémorial de la délivrance d’Egypte
(Deut. 5:15) ; et les prophètes insistent spécialement sur ce point-ci, que le
sabbat était donné comme un signe de l’alliance de Dieu (Ézéch. 20 ; Ex. 31:13).
C’était tout simple : le sabbat n’était que les arrhes de ce qui était renfermé
dans cette parole : « Ma face ira, et je te donnerai du repos » (Ex. 33:14 ;
31:13 ; Lév. 19:3). Il était le signe par lequel Dieu donnait à connaître qu’il
s’était sanctifié ce peuple (Ézéch. 20:12, 13-16, 20 ; Néhém. 9:14. Comp. És.
56:2-6 ; 58:13 ; Jér. 17:22 ; Lam. 1:7 ; 2:6 ; Ézéch. 22:8 ; 23:38 ; 44:24).
Nous voyons, en outre, que toutes les fois que Dieu donne quelque nouveau
principe ou quelque nouvelle forme de relation, le sabbat est ajouté. Ainsi, en
grâce pour Israël (Ex. 16:23) ; comme loi (Ex. 20:10). Voyez aussi, outre le
verset qui nous occupe, Ex. 31:13, 14 ; 34:21, lorsque le peuple est de nouveau
rétabli par la patience de Dieu, en vertu de la médiation ; voyez de plus, 35:2,
et dans la nouvelle alliance mentionnée au Deutéronome, ainsi que nous l’avons
déjà dit.
Ces remarques nous font voir de quelle importance essentielle et radicale était le sabbat, comme pensée de Dieu et signe de la relation qu’il établissait avec son peuple, bien que dans sa propre nature, n’étant qu’un signe, une fête, il ne fût pas d’une obligation morale, c’est-à-dire d’une obligation qui dépend d’une relation déjà existante et qui, par conséquent, a ses droits, sans qu’il y ait un commandement formel pour les soutenir.
Mais, si la considération du rapport du sabbat avec l’alliance dont il est le signe est de toute importance, il est aussi et même plus important de se rappeler que l’alliance entre Dieu et le peuple juif est entièrement mise de côté pour nous, et que le signe de cette alliance ne nous appartient pas. Cela n’empêche pas que le repos de Dieu ne nous soit aussi précieux qu’aux Juifs, et même davantage. Mais notre repos n’est pas de cette création, comme le leur, dont le septième jour était le signe. En outre, et ceci est plus important encore, rappelons-nous que le Seigneur Jésus est le Seigneur du sabbat [(Matt. 12:8)] ; considération d’une très haute portée quant à sa personne, mais qui cependant deviendrait insignifiante, s’il était vrai qu’il n’a rien changé par rapport au jour. Remarquons enfin qu’il n’en est fait aucune mention dans le sermon sur la montagne, où il a donné un si précieux résumé de la moralité de la loi dans ses principes fondamentaux, principes auxquels il en a ajouté d’autres, fournis par la lumière céleste qu’apportait ici-bas le nom du Père, la présence d’un Messie souffrant et la révélation de la récompense qui sera reçue dans le ciel. Cependant Jésus a présenté dans ce sermon un ensemble des principes de son royaume. Nous trouvons aussi qu’il froissait continuellement les pensées des Juifs au sujet du Sabbat, circonstance qui nous a été soigneusement rapportée par les évangélistes, c’est-à-dire par le Saint Esprit. Le sabbat est le jour même que Jésus a passé dans la mort, signe terrible pour les Juifs, quant à leur alliance ; mais, pour nous, signe que de meilleures choses ont pris naissance en notre faveur.
On a essayé de démontrer, en se donnant beaucoup de peine, que le septième jour était de fait le premier. Une seule remarque démolit tout cet échafaudage : c’est que la Parole de Dieu appelle ce dernier jour le premier, en contraste avec le septième. Quel est donc ce premier jour ? C’est pour nous le jour de la résurrection de Jésus, par lequel nous sommes régénérés pour une espérance vivante [(1 Pier. 1:3)], source de toute notre joie, notre salut, et donnant son caractère à notre vie tout entière. Aussi, trouverons-nous le repos de Dieu dans la résurrection. Moralement, dans ce monde, nous commençons notre vie spirituelle par le repos, au lieu de ne le goûter qu’à la fin de nos travaux. Notre repos est dans la nouvelle création. Nous sommes, après Christ, le commencement de cette nouvelle semaine-là.
Il est clair, par conséquent, que le repos de Dieu ne peut être associé pour nous au signe du repos de la création actuelle : il est exclusivement attaché à la résurrection de Jésus, point de départ de la position qu’il a prise comme chef de la nouvelle création. — Avons-nous quelque autorité dans le Nouveau Testament pour distinguer le premier jour de la semaine des autres ? Pour ma part, je n’en doute pas. Il est certain que nous n’avons pas sur ce point des ordonnances semblables à celles de l’ancienne loi ; elles seraient tout à fait contraires à l’esprit de l’Évangile de grâce. Mais l’Esprit de Dieu a désigné de diverses manières le premier jour de la semaine, quoiqu’il n’ait pas imposé ce jour d’une manière contraire à l’esprit de cette économie. Ce jour-là, le Seigneur étant ressuscité selon sa promesse, paraît au milieu de ses disciples rassemblés d’après sa parole [(Jean 20:19)]. Le même fait se reproduit à pareil jour, la semaine suivante [(Jean 20:26)]. Dans les Actes, ce même jour est signalé comme celui où l’on s’assemblait pour rompre le pain [(Act. 20:7)].
Dans la 1re épître aux Corinthiens, chap. 16 [(v. 2)], les chrétiens sont exhortés à mettre à part chaque premier jour de la semaine, ce qu’ils pourront assembler suivant leur prospérité. Dans l’Apocalypse, ce jour est positivement appelé le jour du Seigneur, c’est-à-dire que le Saint Esprit le désigne d’une manière directe, en l’appelant d’un nom distinctif [(Apoc. 1:10)]. Je sais bien qu’on a voulu nous persuader que, dans ce passage, il s’agit d’être en esprit dans le millénium. Mais il y a deux objections péremptoires à cette interprétation. Premièrement, le texte grec ne dit rien de pareil, il exprime tout autre chose ; l’épithète qu’il emploie est celle employée pour la Cène [(1 Cor. 11:20)], et elle peut être traduite par seigneurial ou dominical : la Cène dominicale, le jour dominical. Qui peut douter du sens d’une telle expression, et se refuser à admettre que le premier jour de la semaine a été distingué des autres (de même que la Cène a été distinguée des autres repas), pour être, non point un sabbat imposé, mais un jour privilégié ? En second lieu, le raisonnement dirigé contre cette opinion repose sur une idée totalement fausse, car il n’y a qu’une portion minime de l’Apocalypse qui parle du millénium. Le livre presque tout entier s’occupe de ce qui précède cette époque. Il n’est en particulier nullement question de celle-ci dans l’endroit où se trouve l’expression dont on se prévaut, et qui a rapport aux églises existantes, quel que soit d’ailleurs leur caractère prophétique. Ainsi donc, si nous nous en tenons à la parole de Dieu, nous sommes obligés de reconnaître que le premier jour de la semaine se distingue de ceux qui le suivent, comme étant le jour du Seigneur. Aussi, sommes-nous tenus de dire, si nous voulons maintenir l’autorité du Fils de l’homme, qu’il est supérieur au sabbat, Seigneur du sabbat. De sorte qu’en maintenant l’autorité du sabbat juif comme tel, on risque de nier l’autorité, la dignité et les droits du Seigneur Jésus lui-même.
Plus on sent l’importance du sabbat du septième jour, plus en sentira combien il est important de considérer que ce n’est plus le septième, mais le premier, qui a des privilèges pour nous. Prenons garde, d’un autre côté, de ne pas affaiblir la pensée du repos de Dieu, et pas seulement de l’homme ; pensée qui plane sur toute la révélation des relations de Dieu avec l’homme, parce que nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce. Le repos pour nous est le repos des travaux spirituels au milieu du mal ; ce n’est pas seulement « se reposer du péché » [(1 Pier. 4:1)]. Nous en jouissons avec Celui dont nous sommes les collaborateurs, et qui a dit : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » [(Jean 5:17)].
Sacrifice et pureté de
Christ permettent de participer au repos de Dieu
En effet, ce qui est nécessaire pour le sabbat, pour le repos de Dieu, c’est
bien le sacrifice de Christ, de même que la pureté (l’absence de levain)
parfaite en lui et accomplie en nous, en tant que nous possédons Christ comme
notre vie. C’est ainsi qu’au chap. 16 de l’Exode [(v. 22-23)], nous avons vu la
manne mise en rapport avec le sabbat. L’absence de levain représentait la
perfection de la personne de Christ vivant sur la terre, en même temps que la
marche sur la terre de celui qui participe à sa vie. Lorsque viendra le
véritable sabbat final nous serons, cela va sans dire, purifiés de tout levain.
Le sacrifice de Christ et la pureté de Christ nous mettent en état de participer
au repos de Dieu.
Ch. 23 v. 9-22 — Les
Prémices et la Pentecôte
Ch. 23 v. 9-14 — Les Prémices, image de la résurrection de Christ
Après cela vient la puissance, les Prémices : [23:11] c’est la résurrection de
Christ le lendemain du sabbat, le premier jour de la semaine. C’est le
commencement de la moisson, recueillie par la puissance de Dieu en dehors de la
vie naturelle du monde. [23:14] Selon la loi juive, on ne pouvait toucher
auparavant à quoi que ce soit de la moisson : Christ était le commencement, le
premier-né d’entre les morts [(Col. 1:18)]. [23:12-13] Avec ces prémices étaient
offerts des sacrifices de bonne odeur, mais aucun pour le péché. Il est clair
qu’il n’en était pas besoin. Les prémices, c’est Christ offert à Dieu [(1 Cor.
15:23)], parfaitement pur, tournoyé en sa présence [(23:11)], placé pleinement
devant ses yeux pour nous, comme ressuscité d’entre les morts.
Ch. 23 v. 15-21 — La
Pentecôte, rassemblement des saints rachetés
[23:16] En rapport avec les Prémices vient l’offrande de gâteau, à la fin des
sept semaines, la Pentecôte. Ici, ce n’est plus Christ ; ce sont les siens, les
prémices de ses créatures [(Jac. 1:18)], [23:17] mais ils sont envisagés comme
étant sur la terre, et le levain se trouve en eux. C’est pourquoi, bien qu’ils
fussent offerts à Dieu, ils n’étaient pas brûlés sur l’autel en odeur agréable
(Lév. 2:12). [23:19] Mais avec les pains était offert un sacrifice pour le
péché, qui répondait par son efficace au levain qu’ils contenaient. Ce sont les
saints dont le rassemblement a commencé à la Pentecôte.
Ch. 23 v. 22 —
Provision de Dieu pour ceux à qui Il fait grâce
Cette fête des Semaines était suivie d’un long espace de temps, qui n’était
interrompu par aucune nouvelle manifestation des voies de Dieu. [23:22]
Seulement il était défendu de cueillir, quand on faisait la moisson, ce qui se
trouvait aux coins des champs. Il devait en résulter qu’une partie du bon grain
était laissée dans le champ, après que la moisson avait été recueillie dans le
grenier ; mais ce n’était point pour que ce grain fût perdu : il était pour ceux
qui ne jouissaient pas des richesses du peuple de Dieu, mais qui étaient appelés
à participer par une grâce exceptionnelle à la provision que Dieu avait faite
pour ce peuple, à l’abondance qu’il lui avait accordée. C’est ce qui arrivera à
la fin de ce siècle.
Ch. 23 v. 23-32 —
Renouvellement d’Israël, pour la gloire de Dieu
Ch. 23 v. 23-25 — Les Trompettes, convocation d’Israël pour rétablir la gloire
L’œuvre de la Pentecôte une fois terminée, une autre série d’événements commence
(vers. 23) par ces mots : « L’Éternel parla à Moïse ». La trompette sonne à la
nouvelle lune (comp. Ps. 81 [v. 3], et Nomb. 10:3-10). C’est le renouvellement
de la bénédiction et de la splendeur du peuple ; Israël convoqué en assemblée
devant l’Éternel. Ce n’est pas encore la joie rétablie ; mais, du moins, un
reflet de la lumière et de la gloire de Dieu, qui avaient disparu, est offert
aux yeux d’Israël : Dieu convoque l’assemblée pour y rétablir la gloire.
Ch. 23 v. 26-32 — Jour
des Propitiations, et repentance du peuple
Mais Israël doit sentir sa faute, et dans la fête solennelle qui suit, [23:27]
l’affliction du peuple se lie au sacrifice du jour des propitiations. Israël
regardera à Celui qu’il a percé, et se lamentera [(Zac. 12:10)] (vers. 26-32).
La nation (ou du moins le résidu épargné qui devient la nation) participera au
bienfait du sacrifice de Christ, et cela ici-bas, dans un état de repentance
reconnu de Dieu, en sorte que les temps de rafraîchissement seront alors venus
[(Act. 3:19)]. Cette fête du dixième jour du septième mois nous présente donc la
repentance du peuple, mais rattachée au sacrifice de propitiation. [23:28]
L’efficace est dans le sacrifice ; [23:29] la participation des Israélites à
cette efficace est liée à l’affliction de leurs âmes (comp. Zach. 12 [v. 10] ).
[23:31] Israël, tout entier à sa douleur, s’abstenait de toute activité
extérieure ; [23:32] c’était un sabbat : le peuple se tenait recueilli et
humilié dans la présence de Dieu. Il acceptera Celui qui a été percé pour lui,
dans le sentiment du péché qu’il a commis en le rejetant.
Ch. 23 v. 33-44 — Fête
des Tabernacles
Importance du huitième jour, et joie des croyants après la résurrection
Enfin, vient la fête des Tabernacles. [23:36] Dans cette fête, les Israélites
offraient pendant sept jours des offrandes faites par feu à l’Éternel ; le
huitième jour il y avait comme le premier une sainte convocation. Ce huitième
jour était un jour extraordinaire ; il dépassait le terme d’une période
complète, et faisait partie d’une autre semaine ; il contenait implicitement, je
n’en doute pas, la résurrection, c’est-à-dire la participation des ressuscités à
la joie de ce jour. C’était une assemblée solennelle. Ce huitième jour était la
grande journée de la fête [(Jean 7:37)], dans laquelle le Seigneur (ayant
déclaré qu’au temps d’alors, son heure n’était pas encore venue pour se
manifester au monde [(Jean 7:6)], car ses frères, les Juifs, ne croyaient pas
non plus en lui [(Jean 7:5)]) annonça qu’en attendant la vraie fête des
tabernacles lors de Sa manifestation au monde, il y aurait, pour celui qui
croyait en lui, des fleuves d’eau vive qui couleraient de son ventre [(Jean
7:38)] : le Saint Esprit, puissance vivante opérant dans le cœur, dans
l’expression de ses affections intimes, et découlant de lui. Israël avait bu de
l’eau vive du rocher dans le désert ; maintenant qu’il en était sorti, il était
heureux de célébrer ce séjour, en se souvenant qu’il avait pris fin, ce qui
rehaussait la joie du repos dans lequel il avait été introduit. Mais les
croyants ne sont pas seulement appelés à boire (car bienheureux sont ceux qui
n’ont point vu et qui ont cru [(Jean 20:29)]) ; le fleuve doit couler de leur
cœur même ; ils recevront par Christ le Saint Esprit en puissance avant que le
Seigneur soit manifesté au monde [(Jean 7:39)], et qu’ils possèdent leurs places
dans la Canaan céleste.
Image de la joie
millénaire d’Israël, après le jugement
Ainsi donc, la fête des Tabernacles nous présente la joie millénaire que goûtera
Israël, lorsqu’il sera sorti du désert où son péché l’a placé, joie à laquelle
sera ajouté ce premier jour de la semaine, la joie de résurrection, la joie de
ceux qui sont ressuscités avec le Seigneur Jésus, position à laquelle répond, en
attendant, la présence du Saint Esprit. [23:39] C’est pourquoi la fête des
Tabernacles avait lieu après la récolte des fruits de la terre ; et, comme nous
le voyons ailleurs, non seulement après la moisson, mais aussi après la vendange
: c’est-à-dire après la séparation par le jugement, et après l’exécution finale
du jugement sur la terre, lorsque les saints célestes et terrestres auront tous
été recueillis. [23:40] Aussi Israël se réjouissait-il sept jours devant
l’Éternel.
Antitype à venir de la
fête des Tabernacles, dans la joie universelle de Christ
La Pâque a eu son antitype, la Pentecôte le sien ; mais la fête des Tabernacles,
ce jour de joie, attend encore son accomplissement, quand Celui qui doit en être
le centre et y donner l’impulsion, le Seigneur Jésus, se réjouira dans la grande
assemblée, à commencer par la louange de l’Éternel (Ps. 22 [v. 25]). Il l’a fait
déjà dans l’Assemblée de ses frères [(Ps. 22:22)], mais alors toute la race de
Jacob sera appelée à le glorifier [(Ps. 22:23)], et tous les bouts de la terre
s’en souviendront [(Ps. 22:27)].
Solennité particulière
de cette fête
[23:36] L’expression : « une Assemblée solennelle » ne se trouve pas appliquée à
d’autres fêtes que celle-ci, si ce n’est au septième jour après la Pâque (voyez
Deut. 16:8), où le mot : « fête solennelle » est pris, à ce qu’il me semble, à
peu près dans le même sens.
Rappel du désert et de
la grâce qui en a fait sortir, une fois dans le pays promis
[23:39-40] La fête des Tabernacles ne pouvait être célébrée dans le désert. Il
fallait évidemment pour cela que le peuple possédât le pays. Il est également
digne de remarque qu’elle ne fut jamais célébrée conformément aux prescriptions
de la loi, depuis les jours de Josué jusqu’à Néhémie (Néhém. 8:17). Israël avait
oublié qu’il avait été étranger dans le désert [(23:43)]. La joie, quand ce
souvenir est absent, tend à la ruine. Dans la disposition morale où l’on ne
tient pas compte du désert, ni de la grâce qui seule nous a donné une part hors
du désert, la jouissance même de la bénédiction conduit à la chute.
Enseignement donné par
l’Esprit dans ces fêtes
Application des types des fêtes à Israël et à l’Église
Il faut observer qu’à proprement parler, toutes ces fêtes sont des types de ce
qui se passe sur la terre et en rapport avec Israël, si nous en exceptons le
huitième jour de la fête des Tabernacles. La période de l’Église, comme telle,
est le laps de temps qui s’écoule entre la Pentecôte et la fête des Tabernacles.
Nous pouvons, il est vrai, nous appliquer le bénéfice des deux premières fêtes,
et nous le faisons ; mais, historiquement, le type se rapporte à Israël.
Histoire des voies de
Dieu envers Israël
Le reste de ce livre me paraît avoir une portée spéciale. L’Esprit de Dieu a
présenté, dans le chap. 23, l’histoire des voies de Dieu envers son peuple sur
la terre, depuis le commencement jusqu’à la fin, depuis Christ jusqu’au repos
millénaire.
Chapitre 24
Le chap. 24 contient premièrement l’œuvre intérieure, pour ainsi dire, qui
appartient à la sacrificature seule [(24:1-9)], et secondement le péché public
d’un apostat qui maudit l’Éternel [(24:10-23)], péché qui est le résultat de
l’alliance avec un Égyptien [(24:10)].
Ch. 24 v. 1-9 — Œuvre
intérieure de la sacrificature
Maintenir la lumière, faire brûler l’encens, manger le pain de proposition
[24:3] Par les soins de la sacrificature (quelles que fussent les voies
publiques de Dieu et l’état du peuple), la lumière de grâce de l’Esprit devait
être maintenue, et cela particulièrement du soir jusqu’au matin, c’est-à-dire
pendant le temps où les ténèbres pèseraient sur Israël. [24:7] De plus, l’encens
qui était un mémorial pour les pains de proposition, image des douze tribus,
était brûlé en bonne odeur à l’Éternel ; [24:9] et enfin, les sacrificateurs
s’identifiaient avec les tribus en mangeant ce pain. L’action de manger, quand
il en est question dans des circonstances pareilles, représente constamment
cette identification.
Maintient d’Israël
devant Dieu par la sacrificature de Christ
[24:3] Ainsi, la sacrificature maintenait la lumière en rapport avec Israël,
quand tout en lui était ténèbres ; [24:7] le mémorial d’Israël ne cessait point
d’être en bonne odeur devant Dieu, [24:9] et la sacrificature d’Israël demeurait
identifiée avec le peuple. Lors même que celui-ci paraissait perdu aux yeux de
l’homme, il subsistait par la sacrificature de Jésus en mémorial devant Dieu.
Les gentils, en tant que croyants, ont part aux bénéfices de cette position, en
ce sens que le principe des voies et des promesses de Dieu dans la jouissance
desquelles ils se trouvent placés sur la terre, est la continuation de ce qui
était la source de la bénédiction d’Israël. Les gentils sont maintenant le vase
de ces promesses ; c’est ce qui est enseigné doctrinalement en Romains 11. En
Ésaïe 54 [(v. 1)], nous voyons que les croyants sont attribués à Jérusalem, en
grâce, lors même qu’elle était veuve.
Ch. 24 v. 10-23 — Péché
public d’apostasie
[24:16] Extérieurement, le jugement de retranchement et de mort sans miséricorde
est exécuté contre celui qui avait maudit le nom de l’Éternel. C’est ce qui est
arrivé à Israël selon le gouvernement public de Dieu.
Chapitre 25
Au chap. 25, ce n’est pas le peuple seulement, mais la terre elle-même que le
Seigneur tient pour sienne: elle doit jouir du repos de Dieu; en outre, celui
qui avait perdu son héritage sur cette terre, devait le retrouver au temps
ordonné, selon les conseils de Dieu. Au moment où la trompette du jubilé se fera
entendre, Dieu remettra chacun dans sa possession, selon ses droits à Lui, car
le pays lui appartient. Alors les personnes aussi seront libres, puisque les
enfants d’Israël sont les serviteurs de Dieu. Il n’en devait pas être ainsi de
ceux qui ne faisaient point partie du peuple de Dieu; mais, bien qu’Israël se
soit vendu à l’étranger, celui qui s’est fait son proche parent l’a racheté
d’entre ses mains. Et lors même qu’Israël n’en profite pas avant le jour du
jubilé, ce jour l’affranchira, quelle que soit la puissance de ceux qui le
retiennent captif.
Chapitre 26
Le chap. 26 nous offre un touchant tableau des voies de Dieu agissant en
patience et en châtiment. Que si Israël, après s’être écarté des commandements
de Dieu, venait à reconnaître sa faute, Dieu se souviendrait de l’alliance
inconditionnelle avec les pères, Abraham, Isaac et Jacob, et de la terre dont il
allait mettre le peuple en possession. Il se souviendrait alors de l’alliance
faite avec leurs ancêtres sous son nom d’Éternel, au moment de leur sortie
d’Égypte1. En effet, lorsqu’il accomplira la restauration d’Israël, Dieu prendra
ces deux noms, savoir: celui de Tout-Puissant, le nom de sa relation avec les
pères, et celui d’Éternel qu’il a pris dans ses relations avec le peuple, en
tant qu’il l’a mis à part pour lui appartenir en propre quand il l’a fait sortir
d’Égypte.
1 Je regarde ceci comme l’alliance d’Exode 6, non pas comme celle de la loi.
Chapitre 27
Choses vouées à Dieu par le moyen de la sacrificature
Le dernier chapitre (chap. 27) traite des droits et des ordonnances de Dieu, sur
tout ce qui a trait aux choses qui lui sont vouées par l’intermédiaire de la
sacrificature. Cela se rapporte au sujet de la sacrificature, mais renferme
cependant, je n’en doute point, un sens plus étendu. Il s’agit de celui qui
s’est voué à Dieu et de la terre qui appartient à Dieu, des droits d’Israël qui
n’en avait pas la propriété, et du fait qu’il l’a vendue à d’autres.
Estimation de Christ
par Israël
En ce qui concerne Christ, il s’est offert à Dieu sans tache [(Héb. 9:14)] ; il
a été estimé peu de chose. Israël appartenait de droit à l’Éternel. Il jouissait
du pays, envisagé comme terre d’Emmanuel (Ésaïe 8 [v. 8]), sans en être le vrai
propriétaire, et ne pouvait l’engager que jusqu’au jubilé. Alors le pays de
noblesse retournera à celui à qui il appartient de droit, comme terre
d’Emmanuel. [27:20-21] Si l’on envisage Israël comme le possesseur qui l’a reçue
en don de la part de Dieu et ne l’a pas rachetée, après l’avoir vendue à
l’étranger, la terre sera absolument à l’Éternel quand le jubilé arrivera : le
sacrificateur la possédera. Au chap. 11 de Zacharie [(v. 13)], l’estime
qu’Israël a faite de Jésus est exprimée par ces mots : « Jette-le au potier, ce
prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux ».
Principe et but de
Dieu, dans les vœux et le retour de la terre au jubilé
Je me borne à indiquer le principe contenu dans ce chapitre, sans prétendre
entrer dans les détails d’application dont il est susceptible. Le principe est
la chose importante pour comprendre le but de Dieu dans le cas où une personne a
fait un vœu, et dans le cas du retour de la terre à son possesseur primitif, au
jour du jubilé, jour où Dieu rentrera enfin dans ses droits sur la terre
d’Israël, et y introduira ceux auxquels il a conféré des droits sur elle.
Appréciation et
jugement par Christ sacrificateur et roi
[27:8] Il est aussi à remarquer que le jugement est rendu par le sacrificateur.
Mais, bien qu’il lui soit attribué, l’appréciation est attribuée à Moïse (6, 8),
au roi en Jeshurun (Deut. 33:4-5). Cela nous montre clairement par qui et en
quel caractère cette appréciation doit être faite. Elle a lieu selon le
discernement, la grâce et les droits sacerdotaux, c’est-à-dire qu’elle est faite
par Christ sacrificateur ; mais c’est Christ roi en Israël qui ordonnera tout
cela.
Commentaire entier
John Nelson Darby