Introduction
Déploiement des voies parfaites de Dieu, et exercice du cœur profitable pour la
foi
Que le développement des voies de Dieu, dans la Parole, est divin et parfait !
On y trouve non seulement les grands faits qui constatent son gouvernement et le
caractère de ce gouvernement, les preuves de sa fidélité envers son peuple et
l’appréciation du mal qui a amené son jugement, mais aussi la réponse à tous les
sentiments que la série d’événements par lesquels il les châtie, peut faire
naître, le soulagement de l’angoisse que doit produire dans le cœur des fidèles
l’affliction du peuple bien-aimé de Dieu, en même temps que l’exercice
profitable de sa foi. D’un côté, les voies parfaites de Dieu sont déployées, et
de l’autre, le cœur est formé à l’intelligence de ces voies et à la jouissance
du plein effet de la fidélité d’un Dieu d’amour ; tandis que, en attendant cet
effet, la confiance en Dieu lui-même est établie et les liens du cœur avec Lui,
abondamment fortifiés.
Habakuk traite des
manifestations de la foi exercée dans l’épreuve
C’est de cette dernière partie, de ce développement de la foi et des affections
spirituelles au milieu de l’épreuve, que traite la prophétie d’Habakuk. Elle
parle de l’exercice du cœur de celui qui, rempli de l’Esprit, est affectionné au
peuple de Dieu. Toujours est-il que c’est Israël qui est en scène.
Chapitre 1er
Ch. 1 v. 2-4 — Le cœur du prophète se plaint du mal insupportable du peuple,
selon la loi
[1:2] Premièrement, le prophète se plaint de ce que le mal qui existe au milieu
du peuple est insupportable. C’est l’effet naturel de l’œuvre de l’Esprit de
Dieu agissant dans un cœur jaloux pour sa gloire et détestant le mal. Le cœur du
prophète formé à l’école de la loi, parle peut-être du mal selon l’esprit de la
loi. L’Esprit de Dieu ne le fait pas sortir de cette position, qui était celle
du prophète devant Dieu, et il juge le mal saintement, selon les sentiments d’un
cœur fidèle aux bénédictions de l’Éternel.
Ch. 1 v. 5-17 — Dieu
suscite les Chaldéens pour juger le peuple, mais ils Le renient
[1:5] Là-dessus, l’Éternel lui fait voir le jugement terrible par lequel il veut
châtier le peuple, à cause du mal auquel il se laissait aller. [1:6] Il
susciterait les Chaldéens contre eux, ces types d’orgueil et d’énergie qui,
réussissant dans toutes leurs entreprises, [1:7] ne cherchaient leur gloire que
dans l’opinion qu’ils avaient d’eux-mêmes. [1:11] Leur chef, abandonnant le vrai
Dieu qui leur avait donné leur force, adorerait son1 Dieu à lui. [1:12] Mais
tout ceci réveille, chez le prophète, un sentiment opposé à ce qu’il avait
éprouvé auparavant. Son Dieu était renié ici par l’instrument de sa vengeance,
[1:13] et le peuple bien-aimé était foulé aux pieds de celui qui était plus
méchant que lui. Mais la foi sait que son Dieu, le vrai Dieu, est le seul et
unique Seigneur2), et au moins reconnaît (c’est déjà une profonde consolation,
assurant le cœur de son salut) que l’Éternel a établi ces méchants en puissance
pour le châtiment de son peuple. [1:17] Mais doivent-ils toujours remplir leur
filet avec des hommes comme si c’étaient des poissons ?
1 Juste effet de l’orgueil, auteur, à son insu, de la faiblesse. L’homme ne peut pas se soutenir lui-même, et l’orgueil, qui ne veut pas le vrai Dieu, doit en faire un autre, ou adopter ce que ses pères ont fait, car l’orgueil ne peut pas se tenir dans la présence du Dieu suprême. L’homme se fait un dieu, c’est bien encore de l’orgueil; mais il ne peut s’en passer, et le cœur naturel est, après tout, l’esclave de ce dont il ne peut se passer.
2 Pour Habakuk, il était certainement l’Éternel; à nous, le Père s’est révélé dans le Fils, et ainsi nous avons un seul Seigneur, Jésus Christ.
Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-4 — Dieu console les fidèles en annonçant la délivrance, que la foi
doit attendre
Ch. 2 v. 1-3 — Dieu console le cœur affligé en montrant la délivrance, qu’il
faut attendre
Là, le prophète s’arrête pour que Dieu, en son temps, lui explique les voies qui
agitent son cœur. [2:1] Il est là attentif et veille comme une sentinelle, pour
avoir la réponse de son Dieu qui calme l’anxiété de son cœur. [2:2] Dieu, pour
consoler le prophète et tout son peuple fidèle, veut qu’il écrive la réponse
clairement, pour que tout en courant on puisse la lire. Il tient compte des
affections de son peuple ; il les apprécie, car elles sont données, en effet,
selon son cœur par l’Esprit. Il veut même avant la délivrance consoler le cœur
peiné par les sentiments que la foi même faisait naître ; si la foi les
produisait, la réponse à cette foi ne manquerait pas. [2:3] La délivrance ne
viendrait pas encore ; la vision était pour un temps déterminé ; mais
certainement la délivrance de Dieu arriverait. Dieu qui tenait compte de la foi,
interviendrait Lui-même. Si la délivrance tardait, le fidèle devait l’attendre.
Elle viendrait assurément et ne tarderait pas. Pour le cœur de l’homme, cela
tardait ; la patience devait avoir son œuvre parfaite [(Jac. 1:4)] ; celle de
Dieu avait été longue et parfaite. Le temps de la délivrance ne tarderait pas un
instant après le moment ordonné dans sa sagesse.
Ch. 2 v. 4 — Jugement
de l’orgueil de l’ennemi, mais nécessité de la foi pour le juste
[2:4] Dieu avait jugé l’esprit d’orgueil, dont les effets accablaient le cœur du
prophète. L’oppresseur n’était pas droit, mais la portion du juste était de
vivre par la foi, et par la foi il vivrait. On aurait voulu une délivrance du
peuple, qui, pour ainsi dire, n’exigeât pas cette foi ; mais Dieu voulait cet
exercice de cœur. Le juste devait y passer et apprendre à s’appuyer sur
l’Éternel, à compter sur Lui à travers tout, à connaître ce qu’il était
Lui-même, quoi qu’il en fût.
Ch. 2 v. 5-20 —
Jugement de l’oppresseur, ses idoles ne lui servant à rien devant la
manifestation de Dieu
Cependant, si Dieu permettait que son peuple fût écrasé par l’injustice et
l’oppression, à cause de ses péchés, [2:5] la conduite de l’oppresseur criait à
Lui et appelait le jugement sur sa tête. [2:6] Malheur à lui, car en dehors même
des relations de Dieu avec son peuple, il est Celui qui juge la terre et la
délivre de l’oppresseur et du méchant. [2:18] Son image taillée ne lui
profiterait de rien. [2:19] Que pouvait la pierre muette pour celui qui l’avait
placée là ? [2:20] mais l’Éternel était dans le lieu saint, dans son temple ;
toute la terre devait se taire devant Lui. [2:14] Elle serait remplie de la
connaissance de sa gloire, comme le fond de la mer des eaux qui le couvrent.
[2:13] Le peuple du monde travaillerait de par l’Éternel comme dans le feu ;
[2:14] en pure perte, car il remplirait le monde de sa connaissance.
Chapitre 3
Ch. 3 v. 1-16 — Sentiment de la présence de Dieu, puissant pour Son peuple
Ch. 3 v. 1-15 — Gloire de Dieu intervenant en puissance en faveur de Son peuple
[3:2] Cette réponse fait sentir au cœur du prophète la solennelle présence de
Dieu, l’engageant à chercher un réveil du travail de Dieu en grâce au milieu de
son peuple ; [3:3-4] elle le renvoie à l’ancienne faveur de Dieu et lui rappelle
toute la gloire de l’Éternel, [3:13] lorsqu’il a paru pour son peuple au
commencement, lorsqu’il est sorti de son lieu et qu’il a renversé tous les
obstacles, pour établir son peuple dans la bénédiction.
Ch. 3 v. 16 — Le
prophète tremble devant la puissance divine, repos assuré du peuple contre
l’ennemi
[3:16] À cette pensée de sa puissance le prophète tremble, mais dans la
conscience que c’est la source d’un repos parfait et assuré au jour de la
détresse, lorsque le dévastateur monterait et envahirait le peuple.
Ch. 3 v. 17-19 —
Confiance en l’Éternel, résultat des leçons apprises
Il termine sa prophétie avec le beau résultat de toutes ces précieuses leçons,
savoir, l’expression d’une parfaite confiance dans l’Éternel. [3:18] Il se
réjouirait et s’égayerait en Lui, [3:17] si toute bénédiction venait à manquer.
[3:19] L’Éternel lui-même était sa force, sa joie et son soutien ; aussi, il le
mettrait sur les hauts lieux de sa bénédiction, en lui donnant comme des pieds
de biche pour y monter par sa faveur.
Résumé du livre
Foi entrant dans les pensées de l’Esprit de Dieu, pour être plus en rapport avec
Lui
Rien de plus beau que ce développement des pensées de l’Esprit de Dieu, ses
tristesses, ses inquiétudes, la réponse de Dieu pour donner de l’intelligence et
affermir la foi, afin que le cœur soit parfaitement en rapport avec Lui.
Réponse de Dieu à la
foi pour expliquer Ses voies et assurer de Sa fidélité
On remarquera qu’ici c’est l’oppresseur idolâtre qui est particulièrement en
scène, quoique la première invasion soit signalée, car c’est là ce qui donne
surtout de l’angoisse au cœur. C’est pourquoi les Chaldéens sont distinctement
nommés [(1:6)] ; ce sont eux, nous le savons, qui ont réduit en captivité le
peuple de Dieu. En somme, dans ce prophète, nous avons la réponse de Dieu qui
explique ses voies à la foi, et la certitude de sa fidélité à ses promesses. Le
cœur fidèle qui aime le peuple de Dieu, parce qu’il est à Lui, y trouve sa
consolation, en même temps qu’il est affligé de la méchanceté qui se trouve
parmi eux, parce qu’ils sont à Lui, et encore plus du jugement qui tombe sur
eux. Dieu connaît l’oppresseur, mais le juste vivra par sa foi [(2:4)].
Commentaire entier
John Nelson Darby