Chapitre 6
Ch. 6 v. 1-8 — Action des instruments venant de Dieu en gouvernement
6.1.1 - [Gouvernement de Dieu en providence sur les monarchies dominant la terre
Au chapitre 6, les quatre monarchies nous sont montrées autrement que comme
l’expression du gouvernement immédiat de Dieu, ou seulement du gouvernement de
l’homme. Nous avons vu que la puissance avait été confiée à l’homme dans la
personne de Nebucadnetsar, et qu’il y avait failli. Or, Dieu n’a pas voulu tout
de suite reprendre les rênes du gouvernement de la terre, ni laisser celle-ci à
la méchanceté et à la volonté de l’homme sans bride providentielle, sans
gouvernement. [6:5] Il en exerce un, non en agissant immédiatement, de manière à
maintenir le témoignage de son caractère et de ses voies, mais par le moyen des
instruments sortis de par devers lui, le résultat de leur activité répondant à
sa volonté. C’est ce que le Dieu seul sage peut faire ; car il sait tout, il
dirige tout dans le sens de l’accomplissement de ses desseins. C’est pourquoi
nous voyons toutes sortes de choses moralement en désaccord avec ses voies en
gouvernement, et qui réussissent, un chaos quant au temps présent, mais dont le
dénouement nous donnera le fil, de manière à montrer une sagesse encore plus
profonde et plus admirable que ce qui est manifesté dans son gouvernement propre
au milieu d’Israël, tout parfait qu’il ait été à sa place. C’est la providence
générale qui, dans ses résultats, satisfait aux exigences morales de la nature
de Dieu, tandis que, dans le cours intermédiaire des choses, libre carrière est
laissée aux énergies actives de la volonté de l’homme.
Puissance exercée par
des instruments venant de Dieu, et non directement
[6:5] Cette puissance médiate qui s’exerce par le moyen des instruments qui
sortent de la présence du Dieu souverain, s’exerce en rapport avec ses droits
sur toute la terre. C’est le caractère de Dieu dans ce prophète ; c’est le
caractère aussi de son gouvernement pour le temps présent, c’est-à-dire pendant
les quatre monarchies. Lorsque Christ régnera, le genre de gouvernement sera de
nouveau immédiat dans sa personne, et Jérusalem en sera le centre.
Les quatre empires vus
dans les chevaux, instruments de jugement de par Dieu
Je pense que le jugement exécuté sur Babylone répond à ce qui est dit au verset
8 ; nous savons que la Chaldée était toujours le nord pour Israël. Les esprits
administrateurs y ont accompli la volonté de Dieu. Le verset 7 me semble
indiquer l’empire romain, en y comprenant tout ce qui entre dans sa composition
depuis son établissement jusqu’au temps présent, et son caractère historique de
tous les temps. [6:7] Les chevaux blancs seraient les représentants de ce que
Dieu a fait par l’empire grec. Les tachetés et les vigoureux semblent indiquer
un mélange de puissance grecque et romaine. Au moins, les chevaux ont un double
caractère qui, plus tard, devient deux catégories distinctes : la dernière des
deux ayant seule ce caractère d’universalité ; elle se promène par toute la
terre. Je ne doute pas que tous ces instruments orgueilleux du gouvernement de
Dieu ne se retrouvent comme sphères de jugement aux derniers jours, lorsque Dieu
commencera à faire valoir ses droits comme Dieu de toute la terre, à moins que
Babylone géographiquement ne fasse exception, en vertu de ce qui est dit au
verset 8.
Ch. 6 v. 9-15 — Le
Germe accomplissant le résultat des voies de Dieu
Présence du Germe au milieu du peuple, régnant et bâtissant le temple, en paix
Le plein résultat nous est donné du verset 9 au verset 15, [6:12] où nous voyons
le Germe envisagé comme né et croissant dans le lieu de sa gloire terrestre,
[6:13] bâtissant le temple de l’Éternel, portant la gloire, régnant sur son
trône, sacrificateur sur son trône et vrai Melchisédec, maintenant les relations
de paix parfaite, le conseil de paix avec l’Éternel pour la terre. Ce conseil de
paix est maintenu entre l’Éternel et le Germe. Comparez les Psaumes 85 et 87.
[6:15] Aussi, viendrait-on de loin pour bâtir dans le temple de l’Éternel, et le
témoignage de la prophétie serait légitimé par son accomplissement.
Lien entre les voies de
Dieu en jugement alors, et la gloire future du peuple
Encore nous voyons les deux éléments qui lient les événements et les voies de
Dieu du temps d’alors à ces glorieux faits des derniers jours. [6:8]
Premièrement, le renversement de Babylone a déjà exécuté le jugement sur les
premiers oppresseurs de Jérusalem, qui l’ont menée captive. Tout le système
aussi est jugé en principe. Comme dans le Nouveau Testament il est dit de
l’ennemi, le prince de ce monde est déjà jugé [(Jean 16:11)]. Ensuite,
l’accomplissement des promesses est attaché à l’obéissance du résidu (v. 15).
C’est ce qui continue à l’égard d’Israël jusqu’à la fin (voyez Actes 3 et même
Héb. 3 et 4). Seulement, en attendant, il faut que la plénitude des gentils
entre indépendamment d’Israël et sur un autre pied, tandis qu’à la fin Israël
obéissant, c’est-à-dire de fait le résidu, ne se rattache plus à l’ordre de
l’Église, mais s’appuie sur les anciennes promesses faites à Israël comme peuple
terrestre, et jouit ainsi du plein effet de ces promesses.
Gouvernement caché de
Dieu, et non caractère des empires de l’homme
On peut remarquer que dans Zacharie (Babylone étant déjà jugée), on n’a ni
l’homme investi du gouvernement, ni le caractère moral des empires présentés
sous la forme d’une image, ou sous celle de bêtes, mais le gouvernement de Dieu
caché, providentiel, mais réel, en rapport avec ces empires. C’est un élément
bien important pour l’intelligence de tout le système qui existe depuis
Nebucadnetsar et le retour de la captivité jusqu’à la fin, quand Christ régnera
en justice. La première partie de la prophétie se termine à la fin du chapitre
6.