Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-10, 15 — L’ordre moral dans la condition d’ici-bas
L’ordre moral dans la marche doit accompagner la liberté dans l’Assemblée
Tite, [1:5] qui devait non seulement établir d’autres personnes pour surveiller
la marche des fidèles, mais qui, [2:15] étant là revêtu d’autorité, devait
lui-même veiller sur l’ordre et la marche morale des chrétiens, était chargé (ce
qui du reste se retrouve dans les trois épîtres) de veiller à ce que chacun,
dans sa position, marchât selon les convenances morales et selon les relations
reconnues de Dieu — chose importante et qui met à l’abri des attaques de Satan,
et à l’abri de la confusion dans l’Assemblée. La vraie liberté règne dans
l’Assemblée ; l’ordre moral est la garantie de cette liberté, et l’Ennemi ne
trouve pas de meilleure occasion pour déshonorer le Seigneur, ou pour ruiner le
témoignage et jeter tout dans le désordre, en donnant aussi occasion au monde de
blasphémer [(2:5)], que l’oubli de la grâce et de l’ordre grave et saint parmi
les chrétiens. Qu’on ne se trompe pas ! Si ces convenances ne sont pas gardées
(et elles sont belles et précieuses), la liberté (et elle est belle et précieuse,
inconnue du monde qui ne sait pas ce que c’est que la grâce), l’excellente
liberté de la vie chrétienne, prête au désordre qui déshonore le Seigneur, et
jette la confusion morale partout.
La conduite à tenir
dans les relations où Dieu nous a placés
Souvent, voyant que la faiblesse de l’homme a donné lieu à du désordre là où la
liberté chrétienne régnait, au lieu de chercher le vrai remède, on a détruit la
liberté, banni la force, l’opération de l’Esprit — car là où est l’Esprit, là
est la liberté dans tous les sens [(2 Cor. 3:17)] — et la joie des relations
nouvelles dans lesquelles tous sont un. Mais tout en rompant tout lien pour
l’amour du Seigneur, quand il le faut, l’Esprit reconnaît toutes les relations
que Dieu a formées, lors même qu’il les rompt (comme le ferait la mort) quand
l’appel du Christ, supérieur à toutes ces relations, l’exige. Mais aussi
longtemps qu’on est placé dans ces relations (en dehors de l’appel du Christ),
on doit y agir convenablement ; l’âge, la jeunesse, l’homme, la femme, l’enfant,
les parents, l’esclave, le maître, tous ont des égards vis-à-vis les uns des
autres, une conduite à tenir selon la position dans laquelle ils se trouvent.
La saine doctrine est
adaptée à chaque relation terrestre
« La saine doctrine » tient compte de ces diverses relations et maintient dans
ses avertissements et dans ses exhortations toutes les convenances de la vie ;
c’est ce que l’apôtre dit ici à Tite, [2:2] à l’égard des hommes âgés, [2:3] des
femmes âgées, [2:4] à l’égard des jeunes femmes (vis-à-vis de leurs maris et de
leurs enfants, [2:5] et quant à leur vie tout entière, qui doit être domestique
et modeste) ; [2:6] à l’égard des jeunes hommes [2:7] auxquels Tite doit être en
exemple continuel ; [2:9] à l’égard des esclaves vis-à-vis de leurs maîtres ;
[3:1] ensuite à l’égard de tous vis-à-vis des magistrats, [3:2] et même envers
tous les hommes. Mais avant de parler de ce dernier point, Paul pose le grand
principe qui constitue le fondement de la conduite des saints entre eux dans ce
monde, car leur conduite envers les magistrats et le monde a un autre mobile.
Les motifs de la
conduite chrétienne
La conduite des chrétiens, comme tels, au-dedans de l’Assemblée, a les doctrines
spéciales du christianisme pour base et pour motif. Ces doctrines et ces motifs
se trouvent dans les versets 11-15 de notre chapitre, qui parle précisément de
cette conduite.
Le motif particulier pour le caractère de leur marche vis-à-vis du monde se trouve dans les versets 2 et suivants, du chapitre 3.
Ch. 2 v. 11-14 —
Sommaire du christianisme pratique
Ch. 2 v. 11 — La grâce de Dieu apporte le salut pour tous
Les versets 11-15 du chapitre 2 contiennent un sommaire remarquable du
christianisme, non pas précisément de ses doctrines, mais du christianisme,
présenté plutôt comme réalité pratique pour les hommes. [2:11] La grâce est
apparue, non limitée à un peuple particulier, mais elle est apparue à tous les
hommes ; non chargée de promesses et de bénédictions temporelles, mais apportant
le salut : elle vient de Dieu vers les hommes en leur apportant le salut ; elle
n’attend pas la justice de leur part, elle apporte le salut à ceux qui en ont
besoin. Précieuse et simple vérité, qui nous fait connaître Dieu, nous met à
notre place, mais nous y met selon la grâce qui a renversé toute barrière pour
s’adresser à tout homme sur la terre, selon la bonté souveraine de Dieu.
Ch. 2 v. 12 —
L’enseignement quant à la marche en toutes choses
[2:12] Ayant apporté le salut, cette grâce nous enseigne parfaitement à l’égard
de notre marche dans ce monde, et cela par rapport à nous-mêmes, par rapport aux
autres hommes et par rapport à Dieu. Reniant toute impiété, et toute convoitise
qui trouve sa satisfaction dans ce monde, on doit mettre un frein à la volonté
de la chair à tous égards, et vivre sobrement ; on doit reconnaître les droits
des autres, et se conduire justement ; on doit avoir le sentiment des droits de
Dieu sur les coeurs des siens, et exercer la piété.
Ch. 2 v. 13 —
L’espérance glorieuse de l’avenir
[2:13] Mais notre avenir aussi est éclairé par la grâce : celle-ci nous enseigne
à attendre la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand
Dieu et Sauveur Jésus Christ.
Ch. 2 v. 14 — L’oeuvre
de Christ, motif de la marche chrétienne
[2:11] La grâce est apparue ; [2:12] elle nous enseigne à marcher ici-bas [2:13]
et à attendre l’apparition de la gloire dans la personne de Jésus Christ
Lui-même. Or notre espérance est bien fondée ; Christ nous est justement
précieux ; on peut avoir dans le coeur toute confiance en pensant à son
apparition en gloire, et on a le motif le plus puissant pour une vie consacrée à
sa gloire : [2:14] il s’est donné pour nous, pour nous racheter de toute
iniquité et purifier pour Lui-même un peuple qui lui appartienne en propre, zélé
pour les bonnes oeuvres, selon la volonté et la nature de Christ.
Le christianisme
pratique, consécration pour Christ par la grâce
C’est là le christianisme : la grâce a pourvu à tout : [2:11] passé, [2:12]
présent [2:13] et avenir selon Dieu ; [2:14] elle nous délivre de ce monde en
faisant de nous un peuple mis à part pour Christ, selon l’amour dans lequel il
s’est donné pour nous. Le christianisme est la purification par la grâce, mais
une purification qui nous consacre à Christ. Nous sommes à Lui comme sa part
particulière, sa possession dans le monde, animés de l’amour qui est en Lui,
pour faire du bien aux autres et rendre témoignage à sa grâce. Ce passage est un
précieux témoignage à ce qu’est le christianisme dans sa réalité pratique, comme
oeuvre de la grâce de Dieu.