Psaume 108
Ps. 108 v. 1-5 — Fin du Ps. 57, assurance du cœur pieux psalmodiant parmi les
peuples
Le Ps. 108 a un caractère particulier : il est composé de la fin de deux autres,
dont les premières parties étaient l’expression d’une profonde détresse et dont
les dernières, réponse à ce cri, en foi et en espérance, ont été réunies ici. La
première partie de ce Psaume [(108:1-5)], qui forme la fin du Ps. 57 [(v.
7-11)], [108:1] exprime la ferme assurance du cœur pieux qui peut psalmodier
maintenant, [108:3] et qui psalmodie parmi les peuples (« ammim ») désormais en
relation avec Israël, et parmi les diverses races de nations, les peuplades.
Ps. 108 v. 6-13 — Fin
du Ps. 60, célébrant l’intervention divine
Mais tous les résultats que doit amener la faveur de Dieu ne sont pas encore
produits, et la même foi, saisissant le Ps. 60 [(v. 5-12)], dont elle omet le
cri de détresse, célèbre l’intervention de Celui dont la bonté s’élève par-dessus
les cieux, à l’effet d’amener l’assujettissement de tous ceux qui possèdent
encore quelques parties du territoire d’Israël.
Position du peuple :
rétabli dans le pays, mais encore sous la menace des ennemis
Il est bon de faire remarquer que ce qui caractérise en général ce livre, comme
le livre précédent, relativement à la position d’Israël, c’est que le peuple est
bien délivré et rétabli par Dieu dans le pays, mais n’y est pas à l’abri de
toute attaque, ni en possession de toute la terre promise. Aussi, quoique le
peuple fasse entendre des actions de grâce et des chants de louange (car Dieu
est intervenu, et l’état d’Israël a changé), il éprouve le besoin de secours et
de sécurité contre des ennemis non encore détruits, et celui de la pleine
bénédiction de Dieu dans la paix. Parmi ces Psaumes de la fin, on n’en trouve
que quelques-uns qui soient exclusivement des Psaumes de louange, ou plutôt qui
invitent à la louange. Cet état, dans lequel le peuple est délivré, mais attend
encore une pleine sécurité, est exprimé à la fin du Ps. 108 ; pour ce qui
regarde la délivrance finale, le fait seul est énoncé.
Dieu célébré pour ce
qu’Il est, et prenant pour sienne la cause d’Israël
La connexion des deux parties de ce Psaume n’est pas sans intérêt. La première
célèbre l’Éternel pour ce qu’il est, en tant que connu du cœur par la foi :
c’est Dieu en contraste avec l’homme. [108:4] Sa bonté est grande par-dessus les
cieux, et sa vérité atteint jusqu’aux nues, — la bonté étant toujours placée la
première, comme la racine de tout. [108:5] La seconde partie débute en exprimant
l’attente que Dieu s’élève au-dessus des cieux et que sa gloire soit au-dessus
de toute la terre : il faut qu’il prenne sa place et qu’il revendique son nom
comme Dieu, [108:6] afin que ses bien-aimés soient délivrés. Le verset 7 fait
connaître la réponse de Dieu qui prend en main, en détail, toute la cause
d’Israël comme étant la sienne propre. Ainsi c’est Dieu qui a guerre avec les
nations qui possèdent le pays d’Israël, [108:13] et c’est par la force de Dieu
avec lui que le résidu fera des actions de valeur. C’est pourquoi il est fait
mention ici de Dieu et non de Jéhovah, parce qu’il ne s’agit pas de la relation
selon l’alliance, mais de ce qu’il est, lui, en contraste avec l’homme dont le
secours pour la délivrance est absolument vain.