Psaume 102
Le Ps. 102 est un des plus remarquables, peut-être le plus remarquable de tous les Psaumes ; il présente Christ d’une manière divinement admirable. Le vers. 10 fait voir quelle a été l’occasion du cri par lequel le Psaume commence. Christ est complètement envisagé comme homme, élu d’entre le peuple et exalté pour être le Messie ; et maintenant, au lieu de prendre le royaume, il est rejeté et chassé1. Le temps auquel nous sommes reportés, est celui de l’approche immédiate de la croix ; mais il fut, nous le savons, anticipé, peut-être souvent, en pensée, par le Seigneur, comme Jean 12 nous en fournit un exemple. Christ regarde à l’Éternel, qui avait jeté par terre Celui qu’il avait appelé à la position de Messie, mais qui rencontre maintenant l’indignation et la colère. Ici, il n’envisage pas ses souffrances comme lui venant de la part de l’homme. Elles venaient de sa part, sans doute, et il le sentit ; mais les hommes ne sont pas devant lui dans ce jugement ; ce n’est pas non plus de son œuvre expiatoire qu’il est question, quoique nous trouvions ici ce qui l’opérait, l’indignation et la colère qui ont eu leur plein effet à la croix : il s’agit de Christ lui-même, de son retranchement comme homme. Il est dans la détresse, [102:4] son cœur est frappé, [102:6] semblable au pélican du désert et au hibou des lieux désolés ; [102:11] ses jours sont comme une ombre qui s’allonge ; il est sec comme l’herbe. Tel était le Messie à qui appartenaient toutes les promesses. [102:12] Mais l’Éternel demeurait éternellement ; ses promesses étaient certaines. [102:13] Il se lèverait et aurait compassion de Sion ; le temps assigné était venu. Toute la scène, depuis Christ sur la terre jusqu’au résidu des derniers jours, est une scène seule et unique. [102:15] Lorsque Sion sera restaurée, les nations craindront le nom de l’Éternel. [102:16] Quand l’Éternel bâtira Sion, il paraîtra dans sa gloire. [102:17] Il aura égard à la prière du désolé et exaucera le pauvre résidu, [102:21] afin qu’on annonce son nom en Sion et sa louange dans Jérusalem, [102:22] alors que les peuples seront rassemblés et les royaumes, pour servir l’Éternel. Mais où était alors le Messie ? [102:23] Sa force avait été abattue dans le chemin ; ses jours avaient été abrégés. [102:24] Il avait crié à celui qui pouvait le délivrer, le sauver de la mort. Sion devait-elle être restaurée et pas le Messie ? Devait-il, lui, rester abattu et retranché ? Vient alors l’admirable et glorieuse réponse : [102:25] il est lui-même le Créateur des cieux et de la terre ; il est toujours le même ; [102:27] ses années ne défaudront pas, [102:26] lorsque l’univers créé sera changé comme un habit. [102:28] Les enfants de ses serviteurs continueront d’habiter près de lui et leur semence sera établie devant lui. [102:25] Le Christ, Jésus, le méprisé et le rejeté, est l’Éternel le Créateur. Le Jéhovah dont nous avons appris qu’il doit venir, est le Christ qui est venu. L’Ancien des jours vient : c’est Christ qui l’est, tout en étant Fils de l’homme. Ce contraste entre l’extrême humiliation et l’isolement de Christ, et sa nature divine, est d’une puissance incomparable. Mais il faut nous rappeler que nous avons ici le sentiment personnel de la réjection de Christ, en rapport avec le résidu, et non le fait de porter dans son âme le jugement du péché, pour les hommes. Considérez la différence des résultats au Psaume 22, bien que cette œuvre parfaite fût nécessaire aussi pour la « nation » qui sans elle n’aurait pu être délivrée.

1 Remarquez qu’il n’y a pas ici l’introduction de «moi» en rapport avec l’indignation et la colère, comme au Ps. 22, bien que Christ réalise la chose en esprit; mais, personnellement, il est élevé et jeté en bas. C’est une clef qui aide beaucoup à comprendre les Psaumes.