Psaume 84
Bénédiction dans les parvis de l’Éternel, et chemin qui y conduit
Le Ps. 84 considère la bénédiction qu’il y a à se rendre maintenant dans les
parvis de l’Éternel ; [84:6] mais il fait allusion d’une manière figurée au
chemin qui mène à ces parvis et au sentier de larmes que le peuple avait dû
suivre dans sa marche vers la bénédiction. Ce Psaume a donc une grande portée
morale, instructive pour les chrétiens comme pour les Juifs. Au Ps. 63 [(v. 1,
5)], le résidu chassé avait soif de Dieu lui-même et trouvait en lui, en dépit
de tout, un rassasiement comme de moelle et de graisse ; dans celui-ci, l’âme
est occupée des joies de sa maison, car elle entre dans la jouissance des
bénédictions de l’alliance : [84:2] non pas qu’elle ne soupire avec ardeur après
le Dieu vivant ; mais elle est dans ses parvis. « Bienheureux ceux qui habitent
dans ta maison ; ils te loueront incessamment » (vers. 4). Être introduits là, —
telle est la bénédiction ! Ils n’auront plus rien à faire qu’à louer. C’est le
premier grand sujet de bénédiction : la bénédiction parfaite et complète dans sa
nature même. Elle se trouve au terme de la course ; [84:5] mais il y a aussi le
chemin qui y conduit : « Bienheureux l’homme dont la force est en toi, et ceux
dans le cœur desquels sont les chemins frayés » (ceux qui mènent à la maison).
Ces traits caractérisent l’état de l’âme qui est devant nous : sa force est en
l’Éternel ; son cœur est aux chemins qui conduisent à lui. Ce sentier de la
bénédiction passe à travers l’épreuve ; c’est pourquoi l’on a besoin de force ;
et, quel qu’il puisse être, on aime et l’on prend le chemin qui conduit à Dieu.
[84:6] Les saints passent par la vallée des pleurs : elle devient pour eux une
fontaine ; car par ces choses-là on a la vie, et dans toutes ces choses consiste
la vie de l’esprit [(És. 38:16)]. De plus, la pluie vient d’en haut remplir les
réservoirs de cette terre altérée. [84:7] Les saints font usage de leur force :
sans aucun doute cette force est mise à l’épreuve : mais ils la renouvellent ;
ils vont de force en force jusqu’à ce qu’ils paraissent tous devant Dieu en Sion
(vers. 6, 7). [84:8] C’est un peuple qui prie, demeure dans la dépendance, et se
confie en la grâce. Le nom d’alliance : l’Éternel des armées — le Dieu de Jacob,
est de nouveau introduit ici ; [84:9] il est le bouclier de son peuple et ce
dernier lui demande de regarder à son Oint. Tel est maintenant le lien entre
l’Éternel et son peuple, — non la loi que le peuple avait enfreinte. [84:7] Ils
paraissent devant Dieu en Sion, le lieu de la délivrance royale en grâce.
Désormais les intérêts du peuple et de l’Oint ne peuvent plus être séparés ; la
bénédiction repose sur lui, et sur eux à cause de lui.
Célébration et
jouissance de ce qu’est l’Éternel en allant vers Son sanctuaire
L’intérêt que prend le cœur à cette bénédiction spéciale est ensuite exprimé
d’une manière pleine de douceur et de force ; [84:11] le psalmiste résume ce
qu’est l’Éternel, qui donne cette bénédiction : il est lumière et protection ;
il donne la grâce et la gloire et ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans
l’intégrité. [84:12] La pensée de ce qu’est l’Éternel amène le psalmiste à se
résumer dans un mot, dont il a profondément conscience : « Éternel des armées !
bienheureux l’homme qui se confie en toi ! ». Il est très beau de voir les
saints célébrer de nouveau, du fond du cœur, à diverses reprises, l’Éternel,
leur Dieu selon l’alliance, maintenant que le chemin, bien que passant à travers
l’affliction, leur est ouvert jusque dans sa présence connue. Le Ps. 63 était
l’expression de la joie en Dieu, dans le désert, quand on n’avait rien d’autre
que lui ; le caractère du désert faisant ressortir la profondeur et la douceur
de la bénédiction du sanctuaire ; le Ps. 84 exprime la joie dont Dieu est la
source pour le cœur lorsqu’on a été amené à lui, ou qu’on est en route vers lui
; la manière dont on jouit de lui au milieu de ce qui l’entoure. Le Psaume
suivant traite de la bénédiction du pays et du peuple délivré. Dans ceux qui
viennent ensuite nous trouvons Christ lui-même, en tant qu’associé au peuple,
mais toujours en rapport avec la relation qui existe selon l’alliance entre
l’Éternel et son peuple.