Psaume 78
Ps. 78 v. 1-64 — Conduite historique du peuple d’Israël, infidèle et châtié
Au Ps. 78, la sagesse discute la conduite d’Israël, historiquement en rapport
avec tout le peuple, mais en faisant ressortir des principes très importants. Il
n’y a pas seulement eu autrefois une rédemption à laquelle la foi avait recours
; [78:5] il a été donné un témoignage et une loi pour diriger les voies d’Israël
et pour que les pères les fissent connaître à leurs enfants. [78:8] Mais les
pères avaient été une génération indocile et rebelle. Or la loi et le témoignage
furent donnés afin que les enfants ne fussent pas tels que leurs pères (verset
8) ; ils le furent, et c’est l’histoire de leurs infidélités qui est exposée ici.
[78:33] En conséquence Dieu les châtia ; il y eut de sa part un gouvernement
direct et manifeste, à l’égard de leurs voies. [78:34] Quand le châtiment
fondait sur eux, ils se retournaient vers Dieu et le recherchaient ; [78:36]
mais ils le flattaient de leur bouche ; [78:37] leur cœur n’était pas ferme
envers lui et ils ne furent pas fidèles dans son alliance (vers. 32-37). [78:38]
Néanmoins il montra de la compassion ; il leur pardonna ; [78:39] il se souvint
qu’ils n’étaient que chair. [78:42] Après les signes opérés en Égypte, ils
l’avaient oublié ; [78:55] introduits dans le pays, [78:58] ils s’adonnèrent à
l’idolâtrie. Lorsque Dieu l’entendit, il se mit en grande colère et méprisa fort
Israël (vers. 59). Sur le pied de ce gouvernement, fondé sur la loi et le
témoignage, et qui comportait pourtant une tendre miséricorde, Israël fut
entièrement délaissé, [78:60] le tabernacle abandonné [78:61] et l’arche livrée
pour aller en captivité entre les mains des ennemis. [78:62] Le peuple aussi fut
livré au jugement.
Ps. 78 v. 65-72 —
Intervention de la grâce, et manifestation du choix de Dieu
Mais l’amour de l’Éternel pour son peuple, sur le principe de la grâce, n’était
pas affaibli, et la misère dans laquelle le peuple était tombé faisait appel à
cet amour. [78:65] Le Seigneur se réveilla comme quelqu’un qui se serait endormi
[78:66] et il frappa ses ennemis et les livra à un opprobre éternel (versets 65,
66). Mais maintenant il était intervenu en grâce dans son amour pour son peuple.
Ce n’était pas la bénédiction de son gouvernement direct sous condition
d’obéissance, mais l’intervention de la grâce, après que la désobéissance avait,
sur le principe du gouvernement, amené un jugement complet, malgré la compassion
et la miséricorde. Maintenant la grâce souveraine intervenait. [78:67] Les
anciennes bénédictions avaient établi Joseph héritier naturel ; il avait eu la
riche et double part ; [78:68] mais Dieu a choisi Juda, il a choisi Sion. C’est
ce qui donne à ce Psaume son importance. Son sanctuaire est le lieu de l’amour
en grâce, quand tout a manqué sous la loi, même accompagnée de l’exercice de la
plus pleine et compatissante patience. [78:69] Il a bâti son sanctuaire. Il ne
s’agit pas ici directement de l’objet de l’élection de grâce ; [78:70] mais Dieu
a choisi David, le prenant dans la condition la plus humble, [78:71] pour qu’il
fût ensuite le conducteur de son peuple.
Faillite du peuple sous
la loi et la miséricorde, et délivrance de Dieu en amour
Des principes de la plus grande importance se trouvent dans ce magnifique Psaume.
Envisagé comme établi en Sinaï sur le principe du gouvernement, sur le pied de
la loi mêlée de compassion, Israël ayant entièrement failli, était devenu un
objet d’horreur, était complètement rejeté. Il y avait eu rupture totale ;
[78:61] l’arche de l’alliance, ce lien entre Israël et Dieu, lieu de
propitiation et trône de Dieu, avait été abandonnée à l’ennemi. [78:68] Mais
Dieu, dont l’amour souverain pour son peuple étant intervenu en puissance pour
délivrer, avait choisi Juda, Sion, [78:70] David, avait établi un lien en grâce,
par la délivrance, après que tout avait failli. La foi peut revenir en arrière
pour considérer les œuvres de Dieu dans la rédemption, mais non pas la conduite
de l’homme sous la loi. Le Ps. 78 est l’opposé du Ps. 77. Néanmoins, en Israël,
tout cela est déclaré pour produire dans leurs cœurs ce que la grâce opérera au
dernier jour, la valeur de la loi, [78:5] qui les portera à l’enseigner à leurs
enfants (comp. Gen, 18:17-19; voyez Ex. 34 où la miséricorde plaçait encore
Israël sous la condition de l’obéissance). Ici la puissance délivre le peuple
après qu’il avait failli sous la miséricorde et que le jugement était venu, Dieu
agissant selon sa pensée d’amour. De fait, Israël n’a jamais été placé purement
sous la loi ; les tables ne sont jamais entrées dans le camp [(Ex. 32:19)]
(comp. 2 Cor. 3). La face de Moïse ne brilla que lorsqu’il eut vu Dieu, après
être monté la seconde fois sur la montagne, étant reçu en grâce ; mais, quant à
Israël, cette alliance le ramenait sous la loi. Cette loi, mitigée de grâce,
introduite postérieurement à la seconde ascension de Moïse, est mort et
condamnation. Cela est impossible, avec une substitution ; mais, Moïse ne
pouvait évidemment pas prendre cette place de substitut : « Peut-être ferai-je
propitiation pour votre péché » [(Ex. 32:30)] ; — « Efface-moi, je te prie ! »
[(Ex. 32:32)]. À quoi Dieu répond : « Celui qui aura péché contre moi, je
l’effacerai » [(Ex. 32:33)]. Cela était la loi, et, comme nous le voyons ici, et
comme nous le déclare positivement 2 Cor. 3, la mort et la ruine.