Psaume 59
Jugement des ennemis extérieurs à Israël, méchants et orgueilleux
Le Ps. 59 envisage plutôt les ennemis extérieurs. La même méchanceté se retrouve chez eux, mais la force du pouvoir humain est avec elle ; il faudra qu’ils passent sous le jugement eux aussi, afin que la méchanceté soit ôtée. [59:3-4] Ce n’était pas le péché d’Israël contre les Gentils qui avait attiré sur le peuple l’oppression de leur part (bien que Dieu puisse châtier le peuple parce qu’il a péché contre Lui, en sorte que Dieu soit justifié) ; c’est pourquoi le résidu fidèle attend l’intervention de l’Éternel pour juger ces ennemis, [59:5] et Lui jugera toutes les nations. [59:11] Elles ne sont pas détruites, mais dispersées ; toutefois, pratiquement, comme puissance, elles sont consumées, et beaucoup d’entre elles sont mises à mort. Ce Psaume ne fait aucune mention d’un rétablissement de la bénédiction ; il s’agit ici de jugement, et d’un jugement qui se continue et n’est pas terminé. Ce jugement des ennemis orgueilleux et méchants sera poursuivi : quoique dans leur rage ils s’élèvent jusqu’au comble de la méchanceté, ils seront retranchés et consumés. Toutes les nations passeront sous ce jugement, mais particulièrement, je pense, la puissance apostate poussée par Satan, partiellement peut-être le roi du chap. 8 de Daniel. [59:5] On remarquera que, dès que la position du peuple est envisagée en contraste avec les nations, le nom de l’Éternel est introduit. [59:1] L’invocation personnelle est faite encore au nom de Dieu, car le peuple est encore loin de Jérusalem (voyez vers. 3, 5, 8 pour le nom de l’Éternel ; et les vers : 1, 9, 10, 17 pour l’invocation personnelle). [59:13] Le résultat de l’intervention de Dieu, c’est que Dieu domine en Jacob jusqu’aux bouts de la terre. Les versets 14 et 15 sont, je pense, une sorte de défi : que les nations entourent la ville comme des chiens affamés, le croyant chantera la puissance de Jéhovah ! La scène se passe à la fin de la tribulation.

Langage du Messie en relation avec son peuple, comme l’Éternel
Ce Psaume nous fait connaître une autre phase de la relation d’Israël avec le Messie, et nous montre comment David devint entre les mains de Dieu un instrument propre à dire les souffrances du Messie et du résidu. « Ne les tue pas, de peur que mon peuple ne l’oublie »1 (vers. 11) : ce n’est pas le langage du roi, comme tel, mais celui de l’Éternel. Le seul cas où cette expression : « mon peuple », soit employée, se trouve en 2 Sam. 22:44 et au Ps. 18:43, où c’est Christ qui parle. Mais lorsque Christ est né, il est appelé Jésus, car il sauvera son peuple de leurs péchés (Matt. 1:21). Jésus a été la manifestation personnelle de ce qui était dit de l’Éternel : dans toutes leurs afflictions, il a été affligé, comme Ésaïe nous le montre au chapitre 63 [(v. 9)]. C’est l’Éternel qui « apprend la langue des savants », selon És. 50 [(v. 4)] ; en sorte que là où les paroles : « mon peuple » ne sortent pas directement de la bouche de l’Éternel, ce qui arrive fréquemment, elles sont l’expression des sentiments de Christ s’associant en sympathie aux souffrances d’Israël, mais selon l’amour de l’Éternel pour son peuple. Ce sont ses sympathies comme homme, sans doute, car comment eût-il pu souffrir autrement ; mais cependant celles de l’Éternel lui permettent de sympathiser parfaitement aux souffrances d’Israël. Ainsi il pleure sur Jérusalem, disant : « Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants ! » [(Luc 13:34)]. Mais c’était l’Éternel. [59:11] C’est pourquoi, bien qu’il puisse dire « notre bouclier » parce qu’en grâce il prend place au milieu des enfants, cependant, en disant : « notre », il donne à la requête toute la valeur et l’excellence de sa propre personne. Le « je » et le « moi » peuvent être souvent l’expression des sentiments de quelqu’un des fidèles du résidu, mais quand nous rencontrons des expressions comme celle-ci « mon peuple », nous nous trouvons, cela est bien clair, en présence d’un personnage qui est dans une autre position. Il ne s’agit pas de David seulement, qui dit toujours, comme Moïse, à l’Éternel : « ton peuple », ce qui est parfaitement à sa place, mais il s’agit de quelqu’un qui, dans quelque affliction que ce fût, pouvait dire comme l’Éternel, — prophétiquement : — « mon peuple », entrer dans toutes leurs afflictions, et demander avec justice que Dieu intervînt en jugement. — Je pense que, quoique les ennemis soient ici les nations, l’intimité de ces nations avec les méchants d’entre les Juifs et leur alliance avec eux ressortent clairement de ce passage, comme en És. 66 : ils sont fondus ensemble en un seul système et dans une même condition de méchanceté.

1 Quand David, par l’Esprit, a employé cette expression il n’était pas encore roi, en fait. Mais l’esprit de Christ en lui, parlait par anticipation, et évidemment en vue d’une autre époque. Remarquez aussi qu’ici, les désirs de la foi embrassent tout Israël quoique aucune délivrance, même celle des Juifs, ne fût encore accomplie.