Psaume 15
[15:1] Alors vient la question : Qui aura part aux bénédictions de cette sainte
montagne lorsque le Seigneur aura établi en Sion le siège de son juste pouvoir ?
Le Ps. 15 répond à cette question : [15:2] Ce sera celui qui marche dans
l’intégrité de son cœur dans le chemin de la loi. Remarquez ici que, tandis que
les hommes pieux, — quand tout est obscurité autour d’eux, quand la méchanceté a
complètement le dessus, que les fondements de toute espérance terrestre de la
part des hommes, même dans les choses qui concernent Dieu sur la terre, sont
détruits, et que la méchanceté a pris la place de la justice, — élèvent leurs
yeux en haut et voient le trône immuable dans le ciel, et ainsi toutes choses
dans le ciel et sur la terre mises en rapport ensemble ; cependant le point
qu’ils ont en vue, c’est l’Éternel dans le temple de sa sainteté, et la
délivrance venant de Sion. C’est, en effet, ainsi que les choses s’accompliront
(voyez És. 66:6). Le trône immuable dans le ciel établira en puissance le trône
longtemps vide sur la terre. L’Éternel sera dans son temple, mais il régnera, en
la personne de Christ, en Sion. C’est une délivrance juive dans son caractère,
et selon les justes espérances des Juifs.
Remarques générales sur
ces Psaumes
Relation avec l’Éternel dans son temple goûtée par le résidu non encore chassé
du pays
Nous devons faire ici une remarque générale et importante : c’est que le résidu
jouit pleinement du sentiment de sa relation avec l’Éternel. Quelle que soit
l’épreuve, quelle que soit la condition du résidu, quelle que soit la méchanceté
du peuple ou l’oppression des nations dans le pays, la foi du résidu regarde à
sa relation avec l’Éternel. C’est pourquoi aussi l’Éternel est vu comme étant
dans son temple [(11:4)], bien que, pour le moment, il n’y ait encore aucune
manifestation de sa puissance. Le résidu, par conséquent, n’est pas envisagé non
plus comme encore entièrement chassé hors du pays, ni la puissance de
l’antichrist comme manifestée : quand l’antichrist établira sa puissance, il y
aura révolte ouverte et les fidèles seront obligés de s’enfuir. Mais le méchant
et les nations, comme telles, dans le pays, sont en vue, et nous apprenons
clairement par le Ps. 11, que l’expression : « le méchant » désigne ici un
caractère et non une personne ; c’est pourquoi nous avons le pluriel partout,
excepté au vers. 5, où le méchant est mis en contraste avec le juste.
Délivrance du résidu
par l’Éternel établi en Sion et chassant les Gentils oppresseurs]
Les Psaumes qui nous occupent dans ce moment, passent par-dessus l’expulsion du
résidu hors de Jérusalem, nous introduisent en espérance sur une autre scène, et
nous montrent la délivrance opérée par l’Éternel quand il est réellement revenu
à Jérusalem : non pas, comprenons-le bien, la destruction de l’antichrist par la
venue du Seigneur descendant du ciel ; mais l’expulsion des oppresseurs Gentils
par l’Éternel établi en Sion. C’est pourquoi tout Israël est introduit (Ps.
14:7), et la délivrance vient de Sion. C’est pourquoi aussi, ces Psaumes, dans
la mesure où ils s’appliquent à Christ, ont en vue le temps durant lequel Christ
marchait sur la terre avant sa réjection finale. En général ils ne s’appliquent
pas directement à lui, sauf les Ps. 2 et 8, mais au résidu ; cependant dans sa
marche sur la terre depuis son baptême par Jean-Baptiste, Christ s’est associé
publiquement au résidu, dans sa grâce, comme, à la fin de sa carrière, il a
goûté en grâce les souffrances finales des fidèles au terme de leur histoire.
État du résidu au
milieu des nations non encore apostates
Tous ces Psaumes nous présentent l’état du résidu pendant qu’il a encore sa
place au milieu des nations qui n’ont pas encore ouvertement rompu avec
l’Éternel par l’apostasie, mais dont la méchanceté se montre de fait et mûrit
jusqu’à son plein développement : les fidèles devancent, par la foi, le temps où
l’Éternel, assis en Sion, délivrera son peuple, jetant hors de son pays tous les
Gentils, et ramenant tout Israël de la captivité. Toute la scène des derniers
jours est devant nous, excepté la dernière demi-semaine du pouvoir de
l’antichrist. Jéhovah est encore dans sa demeure, publiquement reconnu. Il en a
été ainsi exactement aux jours du Seigneur. Le Ps. 14:5 nous parle d’Élohim
parce que ce n’est pas la relation qui est ici en question, mais Dieu lui-même
dans sa nature et son caractère. Ce n’était pas l’homme, ni rien qui fût de
l’homme, ni même la puissance de Satan, qui était là, mais Dieu était avec la
génération juste.