Chapitre 2
Ch. 2 v. 1-11 — Pleine réalisation de l’amour dans l’union et l’humilité
Ch. 2 v. 1-4 — Perfection de la joie découlant d’un amour et d’une affection
fraternelle complets
[2:1] Mais ceci aussi produisait ses effets. [2:2] L’apôtre voulait que cette
joie des Philippiens soit pleine, et que leur union entre eux soit parfaite ;
car son absence avait laissé germer quelques semences de désunion et de malaise.
L’amour avait été démontré d’une manière bien douce et bien puissante dans leur
envoi à l’apôtre [(4:18)] : [2:1] les consolations en Christ, le soulagement de
l’amour, la communion de l’Esprit, les tendres compassions se déployaient dans
ce témoignage d’affection et avaient causé à Paul une profonde joie. [2:2] Il
leur demande donc qu’ils rendent cette joie parfaite, par le plein
affermissement de ce même lien d’union qui subsistait déjà entre eux : étant
d’un même sentiment, pensant à une seule et même chose, ayant un même amour les
uns pour les autres, ayant tous une même pensée ; [2:3] il voudrait que la
rivalité et la vaine gloire ne se montrent en rien. Tel est le vœu de l’apôtre.
[2:2] Lorsqu’il goûte de la joie en pensant à leur amour envers lui, il veut que
leur bonheur soit complet dans la perfection de cet amour entre eux : c’est
ainsi que son bonheur à lui sera parfait. Belle et touchante affection ! C’est
l’amour en lui, qui, sentant l’affection des Philippiens, ne pense qu’à eux.
Quelle délicatesse dans la manière dont une bonté de cœur, qui n’aimait pas à
faire une répréhension, a su préparer le chemin à ce qui en était réellement une,
répréhension que ne pouvait omettre un cœur qui joignait l’amour à l’affection
fraternelle [(2 Pier. 1:7)] !
Ch. 2 v. 5-11 — Exemple
parfait de Christ vu comme homme s’abaissant
Ch. 2 v. 5-9 — Abaissement parfait de Christ en amour, et élévation dans la
gloire
Or le moyen de cette union entre les saints, le moyen pour le maintien de cet
amour se trouvait dans l’anéantissement de soi-même, dans l’humilité, dans
l’esprit qui s’abaisse pour servir. [2:5] C’est ce qui s’était montré
parfaitement en Christ, en contraste avec le premier Adam. [2:6] Celui-ci avait
cherché à se rendre semblable à Dieu par un vol, lorsqu’il était en forme
d’homme ; [2:8] il avait cherché à s’élever aux dépens de Dieu, étant en même
temps désobéissant jusqu’à la mort. [2:6] Christ, au contraire, quand il était
en forme de Dieu, [2:7] s’est anéanti par amour, de toute sa gloire extérieure,
de la forme de Dieu, et a pris la forme d’un homme, [2:8] et même quand il a été
en forme d’homme, il s’est encore humilié, faisant ainsi un second pas en
s’abaissant. [2:7] Comme Dieu, il s’est anéanti ; [2:8] comme homme il s’est
humilié et est devenu obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix.
[2:9] Dieu l’a haut élevé : car celui qui s’élève sera abaissé, et celui qui
s’abaisse sera élevé [(Luc 14:11)]. Amour parfait, glorieuse vérité, précieuse
obéissance ! Un homme, par le juste jugement et l’acte de Dieu, s’est élevé à la
droite du trône de la majesté divine. Quelle vérité que la personne de Christ !
Quelle vérité que cette descente, et cette ascension par laquelle il remplit
toutes choses comme Rédempteur et Seigneur de gloire ! [2:7] Dieu descendu en
amour, [2:9] l’homme monté dans le ciel selon la justice. En descendant, tout
amour, toute obéissance par amour aussi. Maintenant lui qui a été digne, de
toute éternité, quant à sa personne, d’être ainsi à la droite de Dieu, est comme
homme élevé par Dieu à sa droite. C’est une justice de Dieu qu’il soit là : et
nos cœurs peuvent y prendre part, joyeux dans sa gloire à Lui, joyeux d’y avoir
part aussi par la grâce dans notre place à nous.
Ch. 2 v. 9-11 —
Exaltation de Christ devenu homme, Lui qui est Dieu
[2:6-7] Son humiliation même est la preuve qu’il est Dieu : Dieu seul pouvait
quitter son premier état dans les droits souverains de son amour ; pour une
créature quelconque, quitter son premier état c’est péché. Cette humiliation est
aussi l’amour parfait. Mais cette preuve de la divinité de sa personne est
donnée, cet amour accompli dans le fait qu’il est homme. Quelle place il nous a
acquise en lui-même ! Mais c’est à lui que l’apôtre pense, non à nous qui sommes
les fruits de cette humiliation. [2:9] Il se réjouit dans la pensée de
l’exaltation de Christ. Dieu l’a souverainement élevé et Lui a donné un nom qui
est au-dessus de tout nom, [2:10] de sorte que tout être dans les cieux et sur
la terre, et même tout être infernal, doit fléchir les genoux devant cet homme
exalté, [2:11] et toute langue confesser que Jésus Christ est Seigneur, à la
gloire de Dieu le Père.
Jésus vu dans Sa
seigneurie comme homme, humilié puis élevé
[2:11] On remarquera que c’est la seigneurie de Jésus qui est présentée ici, non
sa divinité en elle-même, [2:6] bien que sa divinité soit le point de départ. En
effet, tout a son origine dans la divinité de sa personne : l’amour,
l’anéantissement, l’humiliation, la merveilleuse condescendance. Rien de tout
ceci n’aurait pu être, ni n’aurait eu sa valeur sans cela ; [2:11] mais c’est
comme Seigneur, dans sa personne complète, selon la position qu’il a prise comme
homme, qu’il est envisagé ici. [2:7-8] C’est Celui qui s’est humilié, [2:9] que
Dieu (lorsqu’il est descendu le plus bas possible) a élevé. [2:6] C’est de Jésus
qui pouvait sans s’élever être égal à Dieu, [2:8] mais qui s’est anéanti jusqu’à
la mort, que l’apôtre parle : [2:11] de Jésus, Seigneur de tout, [2:9] et qui,
ainsi élevé, homme, [2:11] sera reconnu de toute la création d’un bout à
l’autre, comme Seigneur, à la gloire de Dieu le Père1.
1 Remarquez aussi que ce n’est pas à l’égard de ce qu’il a souffert, comme effet de sa soumission à la volonté de Dieu dans la position qu’il a prise, que Christ nous est présenté ici, comme modèle à imiter. [2:7] C’est de son humiliation volontaire qu’il s’agit, du fait que, par amour, il a pris la dernière place — la plus basse — [2:5] dans laquelle nous sommes appelés à le suivre. [2:7] L’amour sert, l’amour s’humilie, prend volontairement la position la plus vile (la plus vile selon l’orgueil de l’homme), pour servir, et y trouve ses délices. Christ a agi par amour, Christ a voulu servir, Christ a voulu prendre la place la plus basse — Lui qui pouvait s’humilier — et nous… ?
Ch. 2 v. 12-18 — Marche
des chrétiens sur la terre, selon l’image de Christ
Ch. 2 v. 12-13 — Travail et lutte des Philippiens, sans l’apôtre mais avec Dieu
opérant en eux
Le cœur de l’apôtre s’épanouit toujours quand il parle du Seigneur Jésus ; mais
il se tourne maintenant vers les objets de sa sollicitude, [2:7] et comme il
avait parlé de l’anéantissement de soi-même [2:5] et de l’humiliation de Christ
comme moyen de produire l’union en ôtant toute occasion à la rivalité charnelle,
[2:8] il avait aussi été amené à parler de l’obéissance de Christ, en contraste
avec le premier Adam et la chair. [2:12] Il applique maintenant ce principe de
patiente humilité à l’instruction des Philippiens : « Ainsi donc, dit-il, mes
bien-aimés, de même que vous avez toujours obéi » — et ici l’effet de son
absence, de son éloignement de l’œuvre est introduit — « non seulement comme en
ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence, travaillez à votre
propre salut avec crainte et tremblement : car » ajoute-t-il, « c’est Dieu qui
opère en vous et le vouloir et le faire » (vers. 12, 13). C’est-à-dire que
pendant que l’apôtre avait été au milieu des Philippiens, il avait travaillé à
l’œuvre de leur salut ; maintenant ils étaient eux-mêmes aux prises avec
l’Ennemi, sans le secours de sa présence et de son énergie spirituelle ; [2:13]
mais Dieu lui-même travaillait en eux. [2:12] Ils devaient travailler d’autant
plus sérieusement qu’ils se trouvaient dans un tel combat, [2:13] Dieu lui-même
étant engagé pour eux, en tant qu’il agissait en eux pour ce combat, et
qu’eux-mêmes ils se trouvaient immédiatement aux prises avec la puissance de
l’Ennemi. [2:4] Ce n’était pas le moment pour eux de se vanter de leurs petits
dons, à cause de l’absence de l’apôtre qui les jetait auparavant dans l’ombre,
[2:2] ni celui d’être en lutte les uns avec les autres. [2:13] D’ailleurs, si
les Philippiens étaient privés de Paul, ils ne l’étaient pas de Dieu : Dieu
lui-même agissait en eux. C’est le grand principe et la grande consolation de
l’épître. Les chrétiens, privés des secours puissants de l’apôtre, sont rejetés
plus immédiatement sur Dieu. L’apôtre, séparé de l’assemblée, trouve lui-même
ses propres consolations en Dieu, et remet l’assemblée, privée de ses soins
personnels, à Dieu lui-même, auprès duquel il avait trouvé ces consolations.
[2:12] Il est bon de remarquer soigneusement ici que c’est tout l’opposé d’une
exhortation à travailler nous-mêmes en contraste avec la puissance opérante de
Dieu. « Votre propre » est en contraste avec Paul en son absence, lui qui avait
travaillé pour les Philippiens, [2:13] parce que Dieu opérait en eux le vouloir
et le faire. [2:12] Ils avaient à travailler parce que, si Paul était absent,
Dieu opérait en eux. J’ai déjà fait remarquer que partout dans cette épître le
salut et toute bénédiction sont considérés comme étant au bout de la course,
même la manifestation de la justice du chrétien (chap. 3:9). Ce passage en est
un exemple. Il y a deux manières dont le chrétien est envisagé dans le Nouveau
Testament. En Christ — ici aucun progrès à faire, rien n’est en question : il
est accepté en Lui — état complet, parfait, actuel. Mais le chrétien est aussi
un pèlerin sur la terre, ayant à atteindre le but ; il est toujours vu ainsi
dans l’épître aux Philippiens. Ceci donne occasion à toute espèce
d’exhortations, d’avertissements et de « si ». C’est ainsi qu’il apprend
l’obéissance et la dépendance — les deux caractères du nouvel homme. Mais en
outre, il est rejeté sur la fidélité sûre et infaillible de Dieu pour lui faire
tout traverser jusqu’à la fin, et il doit compter là-dessus. Voir 1 Cor. 1:8,
que je cite parce que les Corinthiens étaient dans un très mauvais état ; mais
il y a un grand nombre d’autres passages.
[2:12] La diligence et le sérieux doivent caractériser la marche des chrétiens dans des circonstances comme celles-ci, où les rapports immédiats avec Dieu et le combat personnel avec l’Ennemi se réalisent.
Ch. 2 v. 14-16 —
Conformité à Christ de chaque détail de la marche chrétienne
[2:14] L’apôtre revient ensuite à l’esprit de douceur et de paix, dans lequel
les fruits de justice se sèment [(Jac. 3:18)]. « Faites toutes choses, dit-il,
sans murmures et sans raisonnements, afin que vous soyez sans reproche et purs,
des enfants de Dieu irréprochables, au milieu d’une génération tortue et
perverse, parmi laquelle vous reluisez comme des luminaires dans le monde,
présentant la parole de vie » (vers. 14-16), passage très frappant, car on
trouvera que dans chaque membre de phrase il décrit exactement ce qu’était
Christ. Quelles que soient les circonstances dans lesquelles l’Assemblée se
trouve, tels devraient toujours être, quant à elle, son état et sa marche ; la
grâce qui suffit pour cela est toujours là en Christ.
Ch. 2 v. 15-18 — Foi et
service, offrande agréable à Dieu
[2:15] L’unité d’esprit entre eux, par la grâce, et une marche selon Dieu afin
qu’ils soient comme des luminaires célestes au milieu des ténèbres morales de ce
monde, [2:16] présentant toujours et mettant ainsi en évidence la parole de vie
— tel est le souhait de l’apôtre. Ils devaient donner ainsi, par la constance et
l’effet pratique de leur foi, la preuve que l’apôtre n’avait ni couru ni
travaillé en vain ; et ils seraient ainsi eux-mêmes sa gloire au jour de Christ.
Oh ! si l’Assemblée avait continué à marcher dans cette voie ! Mais quoi qu’il
en soit, Christ sera glorifié. L’apôtre unit ainsi son œuvre et sa récompense au
jour de Christ à la bénédiction de l’Assemblée : il ne veut pas être séparé
d’elle dans sa mort. Ce lien de cœur et de foi est très touchant. [2:17] Paul se
présente lui-même (c’est-à-dire sa vie) comme pouvant être répandu comme une
aspersion sur le sacrifice et le service de la foi des Philippiens. Ceux-ci
avaient montré leur dévouement à Christ en pensant même à son serviteur [(1:7)]
; et l’apôtre voit leur foi tout entière comme une offrande au Sauveur et à Dieu
; il les considère, eux qui appartiennent à Christ, comme la substance de
l’offrande, la chose importante, et se considère lui-même seulement comme
l’aspersion — sa vie répandue sur l’offrande. Peut-être sa vie sera-t-elle
répandue dans le service de l’évangile, auquel les Philippiens se consacraient
de leur côté [(1:7)], et mettra-t-elle le sceau à cette offrande de leur part,
offrande consacrée à Dieu par ce lien sacré qui les unissait à l’apôtre. Paul se
réjouit s’il doit en être ainsi, si sa vie est répandue : ce serait le
couronnement de son œuvre pour les Gentils ; [2:18] il veut donc que les
Philippiens aussi, dans le même esprit, se réjouissent de la même chose. [2:17]
Leur foi et la sienne, ainsi que leur service commun, ne formaient qu’un seul
tout offert à Dieu, et qui lui était agréable. [2:18] Or la preuve la plus
élevée qui pût en être donnée devait être la source de la joie la plus sacrée.
Ce monde n’était pas la scène réelle de ce qui se passait : ce que nous voyons
ici en rapport avec l’œuvre divine n’est que le dehors. L’apôtre parlait le
langage de la foi qui voit toujours les choses devant Dieu.
Ch. 2 v. 19-30 — Soins
de Paul, même absent, pour les Philippiens
Ch. 2 v. 19-24 — Manifestations pratiques de l’amour de Paul pour les
Philippiens
Ch. 2 v. 19-21 — Timothée, messager de la sollicitude et de l’amour de Paul
[1:19] Cependant, bien qu’il remît les Philippiens à Dieu, les soins vigilants
de Paul ne discontinuaient pas. Il en est toujours ainsi : l’amour, et la foi
qui remet tout à Dieu, ne cessent pas de penser selon Dieu à ce qui lui est cher.
Ainsi Jean, dans sa première épître, au chap. 2, tout en disant que les petits
enfants en Christ n’avaient pas besoin qu’on les enseigne [(v. 27)], les
enseigne néanmoins avec tendresse et avec toute prévoyance. Ici aussi l’apôtre,
plein d’une sainte sollicitude pour ces âmes chères à Christ, espère envoyer
bientôt Timothée pour savoir quel est leur état. Mais la situation dans laquelle
Paul et l’œuvre de Dieu se trouvent perce partout : [2:20] Paul envoie Timothée
parce qu’il n’a personne d’autre qui pense à eux avec un cœur dans lequel les
mêmes sentiments jaillissent de la même source d’amour ; [2:21] tous cherchaient
leurs propres intérêts, et non pas ceux de Jésus Christ (vers. 19-21). Quel
exercice pour la foi ! Mais quelle occasion pour son exercice !
Ch. 2 v. 22-24 — Force
des liens de l’amour dans l’évangile
[2:22] Toutefois, quant à Timothée, ces chers Philippiens pouvaient le recevoir
avec un cœur répondant à la confiance de l’apôtre : ils savaient comment
Timothée avait servi Paul dans l’Évangile. Les liens de l’amour, dans l’évangile,
Dieu soit loué, ne sont que plus forts, quand tout se refroidit. Et remarquez
que Dieu poursuivait son œuvre, [2:21] lorsque tout, quant au témoignage commun
de l’Assemblée, manquait par une froideur qui pesait sur le cœur de l’apôtre :
car Dieu ne se lasse pas dans son œuvre. [2:23] Toutefois, le lien de l’amour ne
manque pas non plus entre Paul et les Philippiens : aussitôt qu’il saura la
tournure que prendront ses affaires, il leur enverra Timothée ; [2:24] mais,
comme il l’avait dit [(1:25)], il a confiance dans le Seigneur qu’il ira les
voir bientôt lui-même.
Ch. 2 v. 25-30 —
Manifestations de l’affection fraternelle
Ch. 2 v. 25-27 — Affection fraternelle entre Épaphrodite et les Philippiens
[2:25] Mais il y avait aussi Épaphrodite, qui était venu pour apporter à
l’apôtre le témoignage d’affection de la part des Philippiens [(4:18)] : [2:30]
fidèle instrument et expression de leur amour, Épaphrodite avait hasardé sa
propre vie [2:27] et avait eu à souffrir une dangereuse maladie pour accomplir
leur service envers l’apôtre. De tous les côtés jaillit ici ce beau témoignage
de l’amour chrétien. [2:26] Épaphrodite compte tellement sur l’affection des
Philippiens qu’il est très inquiet, parce qu’ils avaient appris qu’il était
malade. Il est certain de leurs sentiments envers lui — de la place qu’il occupe
dans leurs affections. N’en serait-il pas ainsi d’un fils affectueux qui
apprendrait qu’on a donné à sa mère des nouvelles de lui, pareilles à celles-ci
? Il se hâterait de communiquer à sa mère son rétablissement pour tranquilliser
un cœur dont il connaît l’amour. Telle est l’affection chrétienne, tendre et
simple, confiante parce qu’elle est pure et sans soupçon, et parce qu’elle
marche dans la lumière de Dieu et avec Lui, ainsi que dans les affections que
Christ a consacrées comme homme. L’amour divin, cela n’est pas douteux, s’élève
plus haut ; mais l’amour fraternel qui agit dans la présence des hommes, et
comme fruit de l’amour divin au milieu d’eux, se déploie ainsi dans la grâce.
Ch. 2 v. 27-28 —
Encouragements et prévenances de l’amour fraternel
[2:25] L’apôtre répond à cette affection des Philippiens pour Épaphrodite, qui
les avait enseignés et avait travaillé dans le Seigneur pour eux (le Saint
Esprit en tient compte ici), [2:28] et il renvoie Épaphrodite en encourageant et
en cherchant à nourrir ce sentiment dans les cœurs des Philippiens. Lui-même y
prend part, [2:27] et y introduit la tendresse de Dieu lui-même. Il aurait eu
tristesse sur tristesse, et il en avait beaucoup, si les Philippiens avaient
perdu leur cher serviteur et messager par les services que celui-ci leur avait
rendus ; mais Dieu avait épargné Épaphrodite, et l’apôtre lui-même. [2:28]
Toutefois, Paul veut que les Philippiens soient complètement rassurés en voyant
de nouveau Épaphrodite au milieu d’eux, et qu’ainsi le cœur de l’apôtre, quitte
de toute frayeur sur ce point, soit allégé aussi. Quel tableau de prévenances et
d’amour mutuel !
2.3.2.3 - [Place de
chacun dans cette chaîne de l’amour, venant de Dieu
[2:27] Remarquez comment Dieu, selon l’apôtre, prend part à ces tendres
compassions mutuelles des chrétiens : ce sont ses compassions, non pas les
conseils de son amour ; mais ce sont des compassions dignes de Dieu, et des
affections qu’il approuve parmi les hommes. On craint quelquefois ces affections
et cette estime pour les ouvriers du Seigneur, et cela d’autant plus que
l’Assemblée, en effet, doit se dégager de toute fausse dépendance des hommes ;
mais c’est quand, par l’absence de l’apôtre [(2:12)], tout manque de force
manifeste et de lien extérieur et organisateur, que l’Esprit de Dieu développe
le jeu de ces affections et de ces liens intérieurs entre les chrétiens pour
l’instruction de l’Assemblée, comme il reconnaît en même temps tout ce qui reste
des débris de la position primitive de celle-ci et de ses liens extérieurs
[(1:1)]. Il ne les crée pas de nouveau, mais il reconnaît ce qui existe encore :
c’est seulement au premier verset de l’épître que l’Esprit en parle — c’est tout
ce qu’il fallait — mais il développe largement les liens intérieurs, non pas
comme doctrine, mais de fait. Dieu lui-même, l’apôtre, son fidèle Timothée,
Épaphrodite le serviteur apprécié des Philippiens, qui leur était si cher,
compagnon d’œuvre de Paul [(2:25)] serviteur du Seigneur, les Philippiens
eux-mêmes, tous trouvent leur part dans ce précieux et bel enchaînement d’amour.
Déploiement de la grâce
dans la vie chrétienne, en lien avec Christ abaissé et élevé
Le déploiement de la grâce dans la vie chrétienne se trouve ainsi développé dans
toutes les parties de ce chapitre : [2:2] la délicatesse de la répréhension de
l’apôtre au sujet de l’esprit de division, [2:23] son envoi de Timothée quand il
pourra faire savoir aux Philippiens la tournure que prendront ses affaires,
[2:25-26] mais l’envoi immédiat d’Épaphrodite parce qu’ils avaient entendu dire
qu’il était malade. [2:8] Ce déploiement de grâce, et cette considération pour
les autres, remarquons-le, se lient à un Christ qui s’abaisse lui-même. [2:6] Un
Christ humble, qui, ayant la forme de Dieu, [2:8] la laisse pour s’abaisser
jusqu’à la mort, c’est là la source de l’humble esprit de grâce ; [2:9] un
Christ élevé, que l’œil de la foi va chercher dans la gloire est la source de
l’énergie qui estime tout comme des ordures afin de le gagner Lui [(3:8)].