Chapitre 2
Ch. 2 v. 1 — Résidu reconnu comme peuple par Dieu et objet de restauration
Le chapitre 2 introduit quelques événements nouveaux d’un haut intérêt, et en
même temps une magnifique révélation des voies de Dieu en grâce envers Israël.
[2:1] Les premiers mots du chapitre reconnaissent, il me semble, le principe
d’un résidu reconnu pour peuple par le cœur de Dieu, et objet de miséricorde,
pendant que la nation en corps est rejetée par le Seigneur. Mais la pensée de la
restauration d’Israël, annoncée au dernier verset du chapitre 1, donne au résidu
sa valeur et sa place selon les conseils de Dieu. Dieu n’a pas rejeté son peuple
qu’il a préconnu. L’Éternel, cependant, dit au prophète par l’Esprit, non pas :
J’ai épousé ta mère, ou : Je ne la répudierai pas ; mais : « Dites à vos frères,
Ammi (mon peuple) et à vos sœurs, Rukhama (reçue en grâce) » c’est-à-dire qu’il
s’adresse à ceux qui, touchés par l’Esprit, entrent vraiment dans la pensée du
prophète quant à leurs cœurs, à ceux qui ont le caractère qui a fait dire à
Jésus : Voilà mes frères et mes sœurs [(Matt. 12:49)]. Ceux-là ont, aux yeux du
prophète, la position de peuple et de bien-aimés de Dieu. C’est ainsi que Pierre
l’applique, chapitre 2:23, à ce résidu, que Paul raisonne, Rom. 9, et que le
Seigneur lui-même peut s’appeler « le vrai cep » [(Jean 15:1)].
Ch. 2 v. 2-15 — Actions
de l’Éternel envers le peuple, en jugement et en grâce
[2:1] Le prophète donc (lui seul le pouvait) devait reconnaître ses frères et
ses sœurs comme en relation avec Dieu, selon tout l’effet de la promesse,
quoique cet effet ne fût pas encore accompli. [2:2] Mais de fait, quant aux
voies de Dieu, il a dû plaider avec sa mère, avec Israël envisagé comme un tout.
Dieu ne voulait pas le reconnaître pour sa femme ; lui-même ne serait pas son
mari. Elle devait aussi se repentir, [2:3] pour ne pas être punie et mise à nu
devant le monde. [2:4] L’Éternel n’aurait pas non plus pitié de ses enfants, car
elle les avait enfantés dans son commerce avec les faux dieux. [2:5] Israël
attribuait toutes les bénédictions dont l’Éternel l’avait comblé, à la faveur
des faux dieux. [2:6] C’est pourquoi l’Éternel l’arrêterait forcément dans son
chemin ; [2:8] et puisque Israël ne reconnaissait pas que c’était l’Éternel qui
lui prodiguait cette abondance, [2:9] il la lui ôterait [2:10] et le laisserait
nu [2:11] et dépourvu de tout. [2:13] Il visiterait sur lui les jours des Baals,
pendant lesquels Israël les avait servis et avait oublié l’Éternel. [2:14] Mais
après avoir amené cette femme infidèle dans le désert, où elle devait apprendre
que ses faux dieux ne pouvaient l’enrichir, après l’avoir lui-même attirée là,
l’Éternel parlerait à son cœur en grâce. Ce serait là, lorsqu’elle aurait
compris où son péché l’avait amenée et qu’elle serait seule avec l’Éternel dans
le désert où il l’avait attirée, [2:15] qu’il lui donnerait la consolation et
une porte pour entrer dans la jouissance des bénédictions dont il était seul le
donateur.
Ch. 2 v. 15-23 —
Bénédiction du peuple entièrement rétablie, par la grâce de Dieu
La circonstance par laquelle Dieu exprime ce retour à la grâce, est d’un
touchant intérêt. [2:15] La vallée d’Acor serait sa porte d’espérance. Là où le
jugement de Dieu avait commencé à tomber sur le peuple infidèle après son entrée
dans la terre [(Jos. 7:26)], lorsque Dieu agissait d’après la responsabilité du
peuple, là il ferait voir que la grâce maintenant surmontait tout son péché. La
joie de sa première délivrance et de sa rédemption lui serait rendue ; ce serait
un recommencement de son histoire en grâce ; seulement, ce serait une
bénédiction assurée. [2:16] Le principe de ses relations avec l’Éternel serait
changé. Il ne serait pas comme un maître (Baal) envers qui elle était
responsable, mais comme un mari qui l’avait épousée. [2:17] Les Baals seraient
entièrement oubliés. [2:18] Il ôterait toute espèce d’ennemi de dessus la terre,
soit bête féroce, soit homme violent, [2:19] et il l’épouserait en justice, en
jugement, en tendresse, en miséricorde et en fidélité. [2:20] Elle connaîtrait
que c’était l’Éternel. Israël étant ainsi fermement épousé par l’Éternel, et
tels étant les principes assurés de ses relations avec Lui, [2:21-22]
l’enchaînement de bénédiction entre l’Éternel et son peuple sur la terre, serait
certain et non interrompu. L’Éternel serait en rapport avec les cieux, les cieux
avec la terre ; la terre rapporterait ses bénédictions, et celles-ci
répondraient à tous les besoins d’Israël, semence de Dieu ; [2:23] aussi Dieu le
sèmerait dans la terre, et son nom serait Rukhama (reçue en miséricorde ou en
grâce), Ammi, c’est-à-dire mon peuple, et Israël dirait : « Mon Dieu ». En un
mot, il y aurait un entier rétablissement de bénédiction, mais sur le pied de la
grâce et de la fidélité de Dieu.