Chapitre 1er
Ch. 1 v. 2-5 — Ruine d’Israël, jugé car révolté contre Dieu
Ch. 1 v. 2-4 — Jugement de Dieu sur Israël et la famille de Jéhu
Les trois premiers chapitres composent la première partie ou la révélation des
desseins de Dieu à l’égard d’Israël. [1:2] Dès l’entrée, Israël est traité comme
étant dans un état de révolte contre Dieu. Le prophète devait s’unir à une femme
corrompue (image prophétique, je n’en doute pas), dont la conduite était
l’expression de celle du peuple. [1:4] Le fils qu’elle enfante est un signe, par
le nom que le prophète doit lui donner, du jugement de Dieu sur la famille de
Jéhu, et sur le royaume d’Israël, qui devait cesser d’exister. En effet, après
l’extinction de la famille de Jéhu, quoiqu’il y ait eu plusieurs rois, tout
était confusion dans le royaume d’Israël ; le royaume était perdu. Il paraît
bien que, quoique le zèle de Jéhu ait été énergique pour extirper l’idolâtrie,
de sorte que Dieu, dans son gouvernement extérieur, a pu, et, comme témoignage,
a dû y mettre sa sanction et le récompenser, les mobiles de ce chef étaient loin
d’être purs. Dieu donc, tout en le bénissant dans son gouvernement public, nous
montre ici, où il révèle ses pensées et sa véritable appréciation des choses,
qu’il juge justement et saintement, qu’il sait dévoiler ce que l’homme met dans
ses actes d’ambition, de cruauté et même de ce faux zèle qui n’est au fond que
de l’hypocrisie (couvrant du nom de zèle pour l’Éternel, ce qui n’est que la
satisfaction de la volonté propre), en un mot, tout ce qui est de l’homme, et
lui infliger sa juste rétribution, et cela d’autant plus qu’il se pare du nom de
l’Éternel.
Ch. 1 v. 3 — Jizreël,
témoin de la ruine d’Israël après celle d’Achab
[1:5] Jizreël, autrefois témoin du jugement de Dieu exécuté sur la maison
d’Achab, serait maintenant témoin de la ruine de tout Israël.
Ch. 1 v. 6-11 —
Jugement du peuple, puis grâce envers lui, à travers les enfants du prophète
Ch. 1 v. 6-7 — Lo-Rukhama, jugement final sur le peuple, hors la grâce divine
[1:6] Une fille ensuite est née à la femme que le prophète a prise. Dieu dit au
prophète de l’appeler Lo-Rukhama, c’est-à-dire : plus de miséricorde. Non
seulement le jugement était exécuté sur Israël, mais à part la grâce souveraine
dont l’exercice était réservé pour les derniers temps, ce jugement était final.
La patience de Dieu ne trouvait plus de place pour s’exercer envers le royaume
d’Israël ; [1:7] Juda serait encore préservé par la puissance de Dieu.
Ch. 1 v. 9-11 — Rejet
du peuple par Dieu, puis grâce souveraine pour lui et les gentils
[1:9] Un second fils s’appelle Lo-Ammi, c’est-à-dire : pas mon peuple ; car
maintenant l’Éternel ne reconnaissait plus le peuple comme sien. Juda, qui pour
un temps s’était maintenu dans cette position, quoique les dix tribus fussent
perdues, a aussi, par son infidélité, plongé Israël tout entier sous le jugement
terrible de n’être plus le peuple de Dieu et d’être abandonné par l’Éternel, qui
ne voulait plus être son Dieu. Dieu ayant ainsi brièvement, mais clairement,
prononcé le jugement du peuple, [1:10] annonce immédiatement, avec une égale
clarté, la grâce souveraine à son égard. Néanmoins, dit-il par la bouche du
prophète, le nombre des fils d’Israël sera comme le sable de la mer, qu’on ne
saurait compter. Mais cette grâce ouvre la porte à d’autres qu’aux Juifs ; là où
il avait été dit : vous n’êtes pas mon peuple, là ils seront appelés : fils du
Dieu vivant1. L’application de ce passage aux gentils est constatée par l’apôtre,
Rom. 9:24-26. Il cite, dans ce passage, la fin du second chapitre de notre
prophète, comme exprimant la grâce envers les Juifs, et le verset que nous
examinons, la miséricorde envers les gentils ; au contraire, 1 Pierre 2:10, qui
ne s’adresse qu’aux Juifs convertis, ne cite que la fin du second chapitre. Il
n’y a pas de doute que les Juifs ne rentrent, selon ce principe, aux derniers
jours ; mais le Saint Esprit s’exprime ici, comme il l’a fait dans une foule de
passages cités par l’apôtre, de manière à s’adapter à l’admission des gentils,
lorsque le temps prévu de Dieu serait arrivé. [1:11] Mais il va plus loin ici,
et il annonce le retour des fils de Juda et des dix tribus, réunis et soumis à
un seul chef dans la grande journée de la2 semence de Dieu. Il est dit qu’ils
remonteront hors du pays ; mais c’est plutôt : « ils monteront du pays ». On a
supposé que c’est le retour d’un pays étranger ; mais j’ai l’idée que le sens
est plutôt que tous monteront à Jérusalem, comme un seul peuple, dans leurs
fêtes solennelles.
1 On peut remarquer qu’il n’est pas dit : Ils seront mon peuple, expression moins applicable aux gentils, mais : « Fils du Dieu vivant », ce qui est précisément le privilège accordé en grâce à ceux amenés à la connaissance du Seigneur depuis la résurrection de Christ.
2 C’est le sens de Jizreël, ou plus exactement : Dieu sèmera.
Révélation des voies de
Dieu, en jugement puis en grâce pour tous
Ainsi, le jugement du peuple, d’un peuple corrompu et infidèle, et la grâce
envers les gentils, puis envers Israël comme peuple, sont très clairement
annoncés en peu de mots, mais de manière à embrasser toute la série des voies de
Dieu.