Chapitre 32
Une autre chose (chap. 32) se rattache à ceci : s’il y a, par notre faute, des guerres hors de Canaan, c’est aussi par les guerres indispensables faites à ceux qui s’opposaient à sa marche à travers le désert, que le peuple de Dieu s’est acquis un bon pays, et jusqu’à un certain point du repos, en deçà du Jourdain, fleuve de la mort qui sert de frontière au vrai territoire de la promesse. [32:1] Ayant des possessions ici-bas, auxquelles le cœur s’attache, ce cœur s’attache aussi aux bénédictions qui sont en deçà du Jourdain, à un certain repos que le peuple de Dieu s’est acquis hors de Canaan. [32:5] « Ne nous fais pas », disent-ils, « passer le Jourdain ». Moïse sentait la portée de ce souhait. Si, selon le gouvernement de Dieu, lui ne pouvait pas y entrer, son cœur y était cependant. [32:8-9] Il leur rappelle le mépris du pays désirable à Kadès-Barnéa, [32:14-15] et blâme sévèrement Ruben et Gad. [32:17] Toutefois, ces tribus s’engageant à marcher devant les fils d’Israël jusqu’à la conquête du pays, [32:33] il accède à leur requête et les établit en Galaad avec la demi-tribu de Manassé. Cependant l’histoire du Livre saint nous montre que ces tribus furent les premières à souffrir et à tomber entre les mains des gentils. « Ne savez-vous pas, dit Achab, que Ramoth de Galaad est à nous et que les Syriens la possèdent ? » [(1 Rois 22:3)]. Heureux ceux qui attendent avec patience les bénédictions de Dieu, jusqu’à ce qu’ils aient passé le Jourdain, et qui, en attendant, préfèrent avoir la patience comme leur part plutôt que les bénédictions qui sont en deçà du pays de la promesse. Bien que ce soit la providence de Dieu qui les donne, elles sont moins assurées ; et même les bénédictions spirituelles, quoique très réelles, trompent les espérances des saints, si l’Assemblée considère le monde comme étant leur siège. Il n’y a pas de frontières pareilles au Jourdain, et que Dieu, dans ses conseils de grâce, a établies comme telles.