Chapitres 23 et 24
Dieu force Balaam à bénir le peuple, malgré ses enchantements
[22:38] Cette rencontre de l’ange en chemin sert à le forcer, par la crainte, à
prononcer fidèlement ce que Dieu mettrait dans sa bouche. Balaam va à la
rencontre, il ne dit pas de quoi (chap. 23:15). Il est évident (chap. 24:1)
qu’il avait mêlé des enchantements avec la profession du nom de l’Éternel, et
qu’il avait été ainsi l’instrument de l’ennemi, sous le manteau du nom de
l’Éternel, cas profondément solennel ! [23:15] Il allait ainsi rencontrer la
puissance mystérieuse qui venait là, [23:16] mais Dieu vient à sa rencontre.
Dieu retient et empêche en faveur de son peuple toute puissance de l’ennemi, et
oblige Balaam à dire ce qu’Il veut, Lui. [23:9] Balaam regarde Israël d’en haut
et prononce sa prophétie.
Prophétie de Balaam
Application à Israël et à l’Église
Cette prophétie se divise en quatre parties. Israël en est l’objet ; mais, en
principe, elle s’applique aussi à l’Église.
Quatre prophéties de
bénédiction sur Israël
Ch. 23 v. 7-10 — Première prophétie : Séparation du peuple pour Dieu
[23:9] La première prophétie annonce la séparation du peuple d’avec le monde : «
C’est un peuple qui habitera seul » ; il sera séparé pour Dieu et ne sera pas
compté parmi les nations.
Ch. 23 v. 18-24 —
Deuxième prophétie : Justification du peuple par Dieu et devant Lui
[23:19] La deuxième prophétie déclare que Dieu ne se repent pas. [23:20] Dieu a
béni Israël, ne ratifiera-t-il pas ce qu’il a dit ? [23:21] Le peuple est
justifié et sans péché aux yeux de Dieu. [23:22] C’était Dieu qui les avait fait
sortir d’Égypte. Ce peuple avait « la force des buffles », [23:23] et la
puissance de l’ennemi, que Balaam avait recherchée dans ses enchantements, était
nulle contre lui.
Ch. 24 v. 3-9 —
Troisième prophétie : Beauté du peuple aux yeux de Dieu
[24:1] Balaam, voyant enfin que Dieu voulait bénir, se laisse aller à la
puissance de Dieu ; il ne va plus à la rencontre des enchantements, [24:2] et
l’Esprit de Dieu vient sur lui. La justification du peuple étant maintenant
déclarée, l’Esprit de Dieu peut lui rendre témoignage, au lieu de restreindre
son témoignage aux pensées et aux intentions de Dieu. Balaam voit Israël d’en
haut ; [24:4] ayant la vision du Tout-Puissant, il voit le peuple d’en haut
selon les pensées de l’Esprit de Dieu, et comme il existe dans les pensées de
Dieu lui-même. Les yeux du prophète sont ouverts. Remarquez ici que ce n’est pas
l’anticipation de Canaan, ni Israël dans ses habitations permanentes ; [24:1]
Balaam tourne sa face vers le désert, [24:2] et voit Israël demeurant dans ses
tentes. [24:5] Là, l’Esprit les voit et déclare la beauté [24:6] et l’ordre du
peuple aux yeux de Dieu. [24:7] L’eau du rafraîchissement de Dieu y était aussi
toujours avec lui. [24:6] Il était comme des jardins auprès d’un fleuve ;
l’Éternel l’avait planté comme des arbres d’aloès ; [24:7] aussi serait-il grand
parmi les nations, une source de puissance et de joie. Il boit aux sources de
Dieu et en répand abondamment les eaux autour de lui pour d’autres. [24:8] Dieu
l’avait fait sortir d’Égypte, il était l’ouvrage de Dieu, et la puissance de
Dieu irait avec lui contre ses ennemis.
Nous trouvons donc ici, en troisième lieu, la beauté, une fraîcheur dont les sources ne tarissent pas, et la puissance (ce que l’Esprit fait aussi pour l’Église).
Ch. 24 v. 15-24 —
Quatrième prophétie : Venue de Christ au milieu de Son peuple
[24:17] En quatrième lieu, l’Esprit nous présente la venue du Christ, l’Étoile
de Jacob, qui couronne la gloire du peuple. [24:19] Seulement, comme elle vient
au milieu d’Israël, c’est en jugement. Quant à nous, ce sera pour nous enlever
d’ici-bas, afin de nous faire participer à la joie de sa présence, aux noces de
l’Agneau.
Dieu manifeste Ses
bénédictions en réponse aux tentatives de maudire Son peuple
En résumé, nous voyons la séparation du peuple d’avec le monde [(23:9)] ; sa
justification [(23:21)] ; son ordre, sa beauté [(24:5)], comme planté de Dieu
près des sources éternelles du fleuve de Dieu [(24:6)] ; puis l’avènement du
Christ [(24:17)]. La prophétie est de toute beauté. Remarquez aussi que ces
prophéties répondant à chaque nouvel effort de maudire, ne sont point des
répétitions. Chacun de ces efforts manifeste quelque chose de plus de ce que
Dieu préparait dans son cœur en vue de bénir son peuple. Il n’est point sans
intérêt de voir comment Balak use de toutes les ressources de l’homme et de la
superstition, pour amener la malédiction sur Israël [(23:13, 27)]. Il n’avait
aucune idée de Dieu, et c’était avec Dieu qu’il avait affaire.
Voir l’Église d’en
haut, comme Dieu la voit dans Sa beauté
Il est très important pour nous de voir parfois l’Église d’en haut, dans le
désert, mais dans la beauté des pensées de Dieu, une perle de grand prix [(Matt.
13:46)]. En bas, au milieu du camp, dans le désert, que de murmures, que de
plaintes, que d’indifférences, que de motifs charnels on aurait vus et entendus
? [24:4] D’en haut, pour celui qui voit la vision de Dieu, qui a les yeux
ouverts, tout est beau. « Je suis en perplexité à votre sujet », dit l’apôtre,
et tout de suite après : « J’ai confiance à votre égard, par le Seigneur »
[(Gal. 4:20 ; 5:10)]. Il nous faut monter jusqu’à Lui pour avoir ses pensées de
grâce, à Lui qui voit la beauté de son peuple, de son Assemblée, à travers tout
le reste, car elle est belle. Sans cela, ou l’on serait entièrement découragé,
ou l’on se contenterait du mal. Cette vision de Dieu nous ôte ces deux pensées
en même temps.
Ch. 24 v. 23-24 —
Jugement final de Dieu sur les nations
[24:24] On voit le jugement final des navires de Kittim (c’est-à-dire de
l’occident, au nord de la Méditerranée), et celui de leur chef, lorsqu’il aura
affligé Assur et Héber aussi. Ce sera le jugement terrible de Dieu à la fin de
ce siècle.
Recherche de la
puissance de Satan sous couvert du nom de Dieu connu
Un mot encore sur la position de Balaam.
À la fin d’une économie basée sur une connaissance quelconque de Dieu, quand la foi se perd tandis qu’on retient la profession, cette dernière a une renommée dont les hommes se prévalent, comme ils le font maintenant du nom du christianisme. Satan s’en sert ; on cherche la puissance auprès de lui ; on va à la rencontre des enchantements [(24:1)], parce que, tout en se prévalant du nom de Dieu révélé, on cherche à satisfaire ses propres convoitises, et l’importance du nom de Dieu est attachée à l’œuvre du diable. Cependant Dieu est reconnu jusqu’à un certain point. On le craint, et il peut intervenir ; mais le système est diabolique, bien qu’il soit sous le nom du Seigneur, avec une crainte partielle du Seigneur, et une frayeur qui le reconnaît comme un objet de crainte. Le peuple de Dieu est préservé au milieu de ce mal ; mais c’est une pensée bien solennelle, et c’est en réalité l’histoire du système chrétien.