Chapitre 20
Ch. 20 v. 1-13 — Ressources de Dieu même à la fin du désert
Déclin du témoignage et de la joie, et lassitude du peuple dans le désert
[20:1] Marie la prophétesse meurt ; Israël vieillit, pour ainsi dire, dans le
désert ; et la voix qui chantait des chants de triomphe quand le peuple montait
du sein de la mer Rouge [(Ex. 15:20-21)], est muette dans le tombeau. [20:2] En
outre l’eau manquait. Le trajet se prolongeait, les ressources étaient loin
d’augmenter ; au contraire, ce qu’il y avait eu de joie et de témoignage était
près de disparaître. [20:6] Le peuple s’attroupe contre Moïse et contre Aaron.
[20:8] Dieu l’adresse à la ressource qu’il avait établie pour empêcher les
murmures. Si nous avons assisté précédemment au spectacle de sa sainteté, nous
voyons maintenant ses ressources et sa bénédiction.
Grâce sacerdotale
répondant aux besoins du peuple
[20:8] « Prends la verge », dit Dieu (il n’en connaît point d’autres
maintenant), « et parle au rocher, et il donnera ses eaux ». Il n’y a rien à
faire qu’à montrer le signe de grâce (de la sacrificature intervenant de la part
de Dieu selon la grâce dont il a revêtu Son autorité), et à dire le mot, et tout
ce dont le peuple a besoin sera obtenu immédiatement. Ce n’était pas précisément
la grâce qui avait accompagné le peuple depuis la mer Rouge jusqu’à Sinaï ; ce
n’était pas non plus l’autorité qui punissait le péché ; mais c’était la grâce
sacerdotale, prenant connaissance du péché et des besoins pour restaurer le
peuple des souillures du premier et obtenir tout ce qui répondait aux autres.
Eau découlant du rocher
frappé une fois, puis réponse en grâce aux besoins
[20:9] Mais Moïse, tout en prenant, selon le commandement de Dieu, la verge qui
avait fleuri [(17:10)], [20:10] aigri par la rébellion du peuple, pense à son
autorité et à leur révolte ; il n’a pas l’intelligence des conseils de la grâce
et parle avec imprudence : « Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? ».
Précédemment il avait dit : « Que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ?
» (Ex. 16:7). La révolte du peuple et le mépris de sa propre autorité ont plus
de prise sur l’esprit de Moïse que l’intelligence de la grâce de Dieu ; [20:11]
« il frappe le rocher de sa verge ». C’est ce qu’il avait dû faire la première
fois [(Ex. 17:6)]. Christ, le rocher, a dû être frappé, pour que l’eau sortît de
lui en faveur de son peuple ; mais il ne peut y avoir une répétition de cet
acte. Maintenant, sous la sacrificature, nous n’avons qu’à parler selon la
puissance vivante de cette sacrificature que Dieu a établie, et il y a réponse
en grâce à tous nos besoins. On gâterait, pour ainsi dire, les fruits et les
fleurs de cette verge d’Aaron en frappant avec elle et telle n’est pas la pensée
qui y est présentée.
Grâce immense de Dieu,
même non sanctifié par Son serviteur
[20:12] Moïse n’a pas sanctifié le nom de Dieu ; il n’a pas attaché au caractère
que Dieu avait pris l’importance qui lui était due : il n’a pas respecté Dieu
dans la position qu’Il avait daigné prendre ; [20:11] mais Dieu se sanctifie
d’autant plus qu’il agit ici en grâce et désaltère le peuple malgré tout.
[20:10] Moïse s’est glorifié lui-même, [20:12] et devant Dieu il a été abaissé.
[20:11] Il n’a pas su abandonner la position où il avait été placé, pour avoir
communion avec les pensées de la grâce surabondante, souveraine et bonne de son
Dieu, dépassant en compassion la justice et l’autorité sous lesquelles il avait
placé son peuple. Toutefois Dieu n’abandonne pas son pauvre serviteur. Que nous
sommes insignifiants en comparaison de sa grâce !
La grâce de la sacrificature seule peut amener au bout de la traversée du désert un peuple tel que nous sommes.
Ch. 20 v. 14-21 —
Opposition de la chair, et attitude du fidèle
Mais la traversée du désert touche à sa fin. Il s’agit maintenant des ennemis
qui s’opposent à ce qu’elle se termine et à ce que le peuple entre dans le pays
désiré, dans ce pays de la promesse vers lequel il a tendu si longtemps. [20:18]
Édom, plein de jalousie, ne veut pas laisser raccourcir le chemin. [20:21]
Israël se détourne de lui. Il est des personnes qui s’opposent à nous,
desquelles il convient de se détourner, à cause de quelque relation extérieure
qui existe entre elles et nous, bien qu’elles soient animées d’une haine
implacable ; il faut savoir comment les discerner. Dieu les jugera quand son
temps sera venu ; notre main ne doit pas être sur elles. Quant aux ennemis de
Dieu, il faut qu’ils soient nos ennemis ; là où la puissance de l’ennemi est
évidente, nous sommes appelés à combattre les combats de Dieu. Mais nous
rencontrons en chemin ceux qui ont pour origine les sources de la promesse,
quoiqu’ils soient selon la chair et caractérisés par la chair. Nous les laissons
à Dieu ; ce n’est pas à nous, mais à lui, qu’il appartient d’en juger.
L’occasion pour entrer en lutte n’est pas apparente ; elle ne serait pas
légitime pour le peuple.