Chapitre 19
La génisse rousse, moyen de purifier des souillures dans le désert
Mais si, d’un côté, la sacrificature doit conduire le peuple à travers le désert,
et si la verge de l’autorité de Moïse ne le peut pas, car elle ne peut que
frapper ; de l’autre, il faut, en rapport avec la sacrificature, un moyen d’ôter
les souillures qui auront lieu pendant la traversée du désert, afin que la
communion du peuple avec Dieu ne soit pas interrompue ; c’est pourquoi le
sacrifice de la génisse rousse est placé ici à part de tous les autres, parce
qu’il était ordonné en vue des souillures du désert. Mais si, considérer Christ,
(lors même que ce soit Christ offert pour le péché, et la participation à son
œuvre sacerdotale, en rapport avec ce sacrifice) était une chose très sainte,
réalisée dans la communion du lieu très saint ; s’occuper du péché, même dans
son frère, quoique ce fût en vue de le purifier, souillait ceux mêmes qui n’en
étaient pas coupables [(19:21)].
Ch. 19 v. 1-10 —
Ordonnance du sacrifice de la génisse rousse
Ch. 19 v. 2-3 — Sacrifice de la génisse, parfaite et sans souillure, non par le
sacrificateur]
Tels sont les sujets du chap. 19. Ce qui suit est l’ordonnance donnée à cette
occasion : [19:11] Toucher un corps mort, c’était, en effet, être souillé par le
péché, car le péché est considéré ici sous le point de vue de la souillure qui
empêchait l’entrée dans le parvis du tabernacle. [19:2] Christ est présenté,
dans la génisse rousse, comme n’étant pas entaché du péché et n’en ayant jamais
non plus porté le joug ; [19:3] mais il est mené hors du camp, comme étant tout
entier un sacrifice pour le péché [(Lév. 4:21)]. Le sacrificateur qui menait la
génisse ne la tuait pas ; mais elle était égorgée en sa présence. Il était là
pour prendre connaissance de l’acte.
Ch. 19 v. 4-5 —
Aspersion du sang où Dieu rencontre Son peuple, et génisse brûlée entièrement
La mort de Christ n’est jamais l’acte de la sacrificature. [19:5] La génisse
était entièrement brûlée hors du camp, même son sang, [19:4] sauf ce dont on
faisait aspersion sur le devant du tabernacle d’assignation, c’est-à-dire là où
le peuple devait se rencontrer avec Dieu [(Ex. 29:43)]. C’était là qu’on faisait
aspersion du sang par sept fois (parce que c’était là que Dieu se rencontrait
avec son peuple), témoignage parfait aux yeux de Dieu de l’expiation faite pour
le péché. En venant donc à la porte du tabernacle, on trouvait toujours la vertu
de ce sang, dont l’aspersion avait été faite.
Ch. 19 v. 6 — Tout ce
qui est de l’homme, et sa gloire, est brûlé avec le sacrifice
[19:6] Le sacrificateur jetait dans le feu du cèdre, de l’hysope et de
l’écarlate, c’est-à-dire tout ce qui était de l’homme, ainsi que sa gloire
humaine dans le monde. « Du cèdre jusqu’à l’hysope » est l’expression de la
nature depuis sa plus haute élévation jusqu’à son abaissement le plus profond.
L’écarlate est la gloire extérieure (le monde si l’on veut). Tout cela était
brûlé dans le feu qui consumait Christ, sacrifice pour le péché.
Ch. 19 v. 11-22 —
Purification de la souillure par l’eau
Purification par l’application du témoignage du sacrifice de Christ
[19:11] Puis, si quelqu’un se souillait, ne fût-ce que par négligence, Dieu
tenait compte de la souillure, n’importe par quel moyen elle était contractée.
[19:17] Pour purifier celui qui s’était souillé, on prenait de l’eau vive, on y
mettait les cendres de la génisse, [19:19] et l’homme était aspergé le troisième
et le septième jour ; alors il était net. Cela signifie que l’Esprit de Dieu,
sans appliquer de nouveau le sang à l’âme, prend les souffrances de Christ (preuve
que le péché et tout ce qui est de l’homme naturel et du monde ont été consumés
dans sa mort expiatoire), et lui en fait l’application.
Conviction de souillure,
par le souvenir des souffrances accomplies pour les ôter
C’est la preuve, la conviction intime que rien n’est ni ne peut être imputé.
[19:5] Sous ce rapport, le péché était complètement ôté par le sacrifice [19:17]
dont les cendres (témoignage que le sacrifice avait été consumé) sont appliquées
maintenant. Mais cela donne au cœur la conviction profondément douloureuse de
s’être souillé malgré la rédemption, et par les péchés pour lesquels Christ a
souffert en accomplissant celle-ci. Notre volonté a trouvé son plaisir, ne
fût-ce que pour un moment, dans ce qui fut la cause de ses douleurs, mais, hélas
! dans l’oubli de ses souffrances, même pour ce péché aux mouvements duquel nous
nous sommes laissés aller si légèrement maintenant. Ce sentiment est beaucoup
plus profond moralement que celui de l’imputation de nos péchés ; car c’est en
réalité le nouvel homme, avec ses meilleurs sentiments, qui juge par le Saint
Esprit et selon Dieu, et qui prend connaissance des souffrances de Christ, et du
péché, comme il est vu en Lui sur la croix.
Amertume et horreur du
péché commis, puis conscience de la délivrance par grâce
Le premier sentiment est l’amertume, quoique sans la pensée d’imputation ;
l’amertume, précisément parce qu’il n’y a point d’imputation, que nous avons
péché contre l’amour aussi bien que contre la sainteté, et qu’il nous faut nous
soumettre à cette conviction. Mais à la fin (et c’est, me semble-t-il, pourquoi
il y avait une seconde aspersion) c’est la conscience de cet amour et de la
profonde grâce de Jésus, et la joie d’être parfaitement nets, par l’œuvre de cet
amour. La première partie de la purification était le sentiment d’horreur
d’avoir péché contre la grâce ; la seconde, l’esprit entièrement délivré du
péché par la grâce, surabondant là où le péché abondait [(Rom. 5:20)].
Purification par l’eau
pour la marche, et manifestation de la sainteté divine
Nous pouvons remarquer que, comme il n’est question que de la purification
nécessaire pour la marche, rien d’autre n’est ajouté ; point de sacrifices,
comme dans le cas du lépreux. Ce dernier cas nous montrait l’homme s’approchant
de Dieu selon la valeur de l’œuvre de Christ, après avoir été purifié du péché.
Ici nous avons le relèvement pratique et intérieur de l’âme. Il n’y a pas
d’aspersion du sang : [19:19] la purification est par l’eau, la mort de Christ
étant pleinement introduite dans sa puissance par le Saint Esprit. Les détails
montrent la rigidité de Dieu quant à ces souillures, bien qu’il nous en purifie.
[19:21] Ils montrent aussi que tous ceux qui s’occupent du péché d’autrui, même
par devoir, pour le purifier, sont souillés ; non comme le coupable, il est
vrai, mais on ne peut avoir affaire avec le péché sans se souiller. La valeur de
la grâce et de la sacrificature est aussi mise en évidence.