Chapitre 5
Ch. 5 v. 1-10 — Pureté du camp pendant le pèlerinage au désert
Poursuivons l’étude du livre. Le chapitre 5 nous présente trois choses en
rapport avec la pureté du camp, considéré comme la demeure de Dieu, et en
rapport avec notre pèlerinage à travers le désert ; principal sujet du livre des
Nombres. Pendant ce pèlerinage où tout est mis à l’épreuve, la présence au
milieu de nous d’un Dieu non contristé, est notre seule sécurité, notre force,
et notre direction. Toute souillure devait être écartée. Dieu prenait
connaissance des torts que, pendant le voyage, on commettait contre son frère.
Si cela est toujours vrai, ce l’est bien plus encore quand il s’agit d’un tort
fait à celui qui n’a pas pris à honte de nous appeler ses frères [(Héb. 2:11)].
[5:8] La restitution, quand elle ne pouvait être faite à la personne qui avait
souffert le dommage, ou à son proche parent, devait être faite à l’Éternel dans
la personne du sacrificateur, outre l’offrande pour le péché. Dans le camp de
Dieu, on ne pouvait pas commettre des torts, sans les réparer.
Ch. 5 v. 11-31 —
Jalousie et jugement de l’infidélité
Épreuve de l’infidélité, par la puissance de la mort et celle du Saint Esprit
Puis vient la question de la jalousie. Si la fidélité d’Israël, de l’Église, ou
d’un individu, à Dieu ou au Christ, est mise en question, il faut que l’épreuve
en soit faite. La poussière sur le sol du tabernacle (v. 17) était, à ce qu’il
me semble, la puissance de la mort dans la présence de Dieu, fatale à l’homme
naturel, mais précieuse, comme la mort du péché, pour celui qui a la vie. L’eau
représente la puissance du Saint Esprit agissant par la Parole sur la
conscience.
Jugement par la
puissance de l’Esprit, en rapport avec la mort
[5:27] La puissance du Saint Esprit jugeant ainsi (selon la sentence de mort
contre la chair) l’état d’infidélité qu’on croyait caché au vrai mari du peuple,
manifeste le péché et fait venir le châtiment et la malédiction sur l’infidèle,
et cela évidemment par le juste jugement de Dieu. Boire la mort selon la
puissance de l’Esprit, c’est la vie pour l’âme. « Par ces choses on vit, dit
Ézéchias, et dans toutes ces choses est la vie de mon esprit » [(És. 38:16)],
même alors qu’elles sont l’effet d’un châtiment, ce qui n’est pas toujours
nécessairement le cas. Mais s’il y a de l’interdit caché, s’il y a de
l’infidélité envers Jésus, inaperçue peut-être de l’homme, et que Dieu la mette
à l’épreuve ; si l’on s’est laissé enlacer par celui qui a l’empire de la mort,
et que la sainte puissance de Dieu s’occupe de la mort et vienne se mettre en
rapport avec cette puissance de l’ennemi, le mal caché est mis à découvert, la
chair est atteinte, sa pourriture et son impuissance sont manifestées, quelque
belles que soient au reste ses apparences. [5:28] Mais si elle est exempte
d’infidélité, l’épreuve n’a qu’un résultat négatif ; elle montre que l’Esprit de
sainteté ne trouve rien à juger, lorsqu’il applique la mort, selon la sainteté
de Dieu.
Jugement de
l’infidélité du peuple de Dieu, dans le désert
[5:15] Dans l’offrande sans huile ni encens, la femme est placée devant Dieu
selon le jugement que Dieu a porté sur le péché, dans sa sainteté et sa majesté,
lorsque Christ a été fait péché pour nous. Le péché confessé n’a jamais cet
effet, car la conscience en est purifiée par Christ. L’infidélité dont il est
ici question est celle du cœur d’Israël, ou celle de l’Église envers Christ.
Toutes ces choses s’appliquent non point à l’acceptation du croyant ou de
l’Église au point de vue de la justification (il en est question quand il s’agit
de s’approcher de Dieu), mais au jugement de notre marche pendant la traversée
du désert, Dieu étant au milieu de nous.
Application à
l’infidélité de l’Église à Christ
L’Église ferait bien d’apprécier jusqu’à quel point elle s’est donnée à un autre.
Assurément, il en est parmi ses membres qui ne l’ont pas fait dans leur cœur. Si
Christ ne découvrait pas l’iniquité, avec l’obligation de la juger, il
s’identifierait, pour ainsi dire, avec l’iniquité de son épouse et serait ainsi
souillé par elle (vers. 31). C’est pourquoi il agira certainement de cette
manière. Ce qui se dit de l’Église peut être dit également de chacun de ses
membres, mais nous répétons qu’il est ici question de la marche ici-bas, et non
du salut, la marche dans le désert étant le sujet de tout ce livre. Remarquons
aussi que l’âme individuelle ou l’Église peut, à d’autres égards, montrer un
zèle, un dévouement extraordinaires, qui ne manquent nullement de sincérité,
tandis qu’elle tombe dans une faute qu’elle se cache jusqu’à un certain point à
elle-même ; mais rien n’est capable de contrebalancer l’infidélité à son mari.