Chapitre 25
Ch. 25 v. 1-13 — La parabole des dix vierges
[25:1] Les professants, pendant l’absence du Seigneur, sont présentés ici comme des vierges qui sortent à la rencontre de l’époux pour l’éclairer dans son chemin vers la maison. Dans ce passage, il n’est pas l’époux de l’Église. D’autres ne vont pas à sa rencontre pour ses noces avec l’Église dans le ciel. L’Épouse ne paraît pas dans cette parabole. Si elle avait été introduite, c’eût été Jérusalem sur la terre. L’Église, comme telle, n’est pas en scène dans ces chapitres.

Il s’agit ici de la responsabilité individuelle1 pendant l’absence de Christ. Ce qui caractérisait les fidèles à cette époque, c’est qu’ils sortaient du monde, du judaïsme, de tout, même de la religion en rapport avec le monde, pour aller à la rencontre du Seigneur qui vient. Le résidu juif, au contraire, attend Jésus là où ce résidu se trouve. Si cette attente était réelle, la pensée de ce qui sera nécessaire pour Celui qui vient — la lumière, l’huile — caractériserait celui qui est gouverné par elle. Autrement, il suffira au coeur d’être en attendant dans la compagnie des professants, et de porter des lampes avec eux. [25:1] Néanmoins, les vierges prennent toutes leur position ; elles sortent ; elles quittent la maison pour aller à la rencontre de l’époux. [25:5] Il tarde. Cela aussi a eu lieu. Toutes s’endorment (v. 5). Toute l’église professante a perdu la pensée du retour du Seigneur — même les fidèles qui ont l’Esprit. Aussi sont-ils encore entrés quelque part pour dormir à l’aise — dans quelque lieu où la chair trouve du repos. [25:6] Or, au milieu de la nuit, à un moment inattendu, le cri s’élève : « Voici l’époux ; sortez à sa rencontre ! » (v. 6). Hélas ! on avait besoin encore du même appel qu’au commencement. On doit encore sortir pour aller à sa rencontre. [25:7] Les vierges se lèvent et apprêtent leurs lampes. Il se passe assez de temps entre le cri de minuit et l’arrivée de l’époux pour mettre l’état de chacune à l’épreuve. [25:8] Or, il y avait des vierges qui n’avaient pas d’huile dans leurs vaisseaux. Leurs lampes s’éteignaient2. [25:9] Les sages avaient de l’huile, mais il leur était impossible de la partager avec les autres. [25:10] Celles-là seules qui en avaient entrèrent avec l’époux pour prendre part aux noces (v. 7-10). [25:12] L’époux refuse de reconnaître les autres. Qu’avaient-elles à faire là ? Les vierges devaient éclairer avec leurs lampes. Elles ne l’avaient pas fait. Pourquoi jouiraient-elles du festin ? Elles avaient manqué dans ce qui leur y donnait une place. À quel titre y avaient-elles droit ? Les vierges du festin étaient celles qui accompagnaient l’époux. Elles ne l’avaient pas fait. Elles n’entraient pas non plus au festin. [25:5] Les chrétiens fidèles eux-mêmes ont oublié la venue de Christ. Ils se sont endormis. Mais au moins ils possédaient la chose essentielle à cette venue. [25:6] La grâce de l’époux fait éclater le cri (v. 6) qui annonce son arrivée. [25:7] Ce cri éveille les vierges : elles ont de l’huile dans leurs vaisseaux ; le délai qui fait que les lampes des infidèles s’éteignent, donne le temps aux fidèles de se préparer et de se trouver à leur place ; [25:10] et tout oublieuses qu’elles aient pu être, elles entrent avec l’époux au festin des noces3.

1 Quant aux serviteurs, dans le chap. 24, il s’agit de responsabilité collective.

2 Le mot signifie plutôt : torches. Elles avaient, ou auraient dû avoir de l’huile dans leurs vaisseaux pour alimenter la flamme.

3 Remarquez ici que le réveil est produit par le cri ; il réveille tout. Il est suffisant pour provoquer chez tous les professants une activité nécessaire, mais il a pour effet de les mettre tous à l’épreuve, et de les séparer. [25:9] Ce n’était pas le moment d’obtenir de l’huile ou des secours de grâce de ceux qui étaient déjà professants ; la conversion ne fait pas le sujet de cette parabole. La question de se procurer de l’huile n’est là, je n’en doute pas, que pour montrer que ce n’était pas le moment de le faire.

Ch. 25 v. 14-30 — La parabole des talents
Nous passons maintenant de l’état de l’âme au service.

Les principes de la fidélité dans le service
[25:14] Car, en vérité (v. 14), il en est de ceci comme d’un homme qui s’étant éloigné de chez lui — car le Seigneur habitait en Israël — [25:15] confie ses biens à ses serviteurs, puis s’en va. Nous avons ici les principes qui caractérisent les serviteurs fidèles, ou le contraire. Il ne s’agit pas ici de l’attente personnelle, individuelle, et de la possession de l’huile nécessaire pour avoir une place dans le cortège glorieux du Seigneur ; il ne s’agit pas non plus de la position publique et générale de ceux qui étaient au service du Maître, caractérisée comme position et comme tout, et ainsi désignée par un seul serviteur ; mais ce que nous trouvons ici, c’est la fidélité individuelle dans le service, comme auparavant l’attente de l’Époux. [25:19] Le Maître réglera ses comptes avec chacun à son retour. Or, quelle était la position des serviteurs ? Quel est le principe qui produira la fidélité ?

Le service découle de la confiance et de la connaissance du Maître
Remarquons premièrement qu’il ne s’agit pas de dons providentiels, de possessions terrestres. Ce ne sont pas là les « biens » que Jésus a confiés aux siens en s’en allant. [25:15] C’étaient des biens qui les rendaient propres pour travailler à son service pendant son absence. Le maître était souverain et sage. Il donnait différemment à chacun, et à chacun selon sa capacité. Chacun était approprié au service qui lui était confié, et les dons nécessaires pour l’accomplir lui étaient communiqués. La fidélité pour accomplir le service, voilà la seule chose en question. [25:16-17] Or ce qui distinguait les serviteurs fidèles de l’infidèle, c’était la confiance dans leur Maître. Ils avaient assez de confiance dans son caractère bien connu, dans sa bonté et son amour, pour travailler sans autre autorisation que la connaissance qu’ils avaient de son caractère personnel et l’intelligence que cette confiance et cette connaissance produisaient. À quoi bon leur avoir laissé des sommes d’argent, si ce n’est pour trafiquer avec elles ? Avait-il manqué de sagesse en leur conférant ces dons ? Le dévouement qui découlait de la connaissance qu’ils avaient de leur Maître, comptait sur l’amour de Celui qu’ils connaissaient. [25:21, 23] Ils travaillaient et ils étaient récompensés. C’est là le vrai caractère et le ressort du service dans l’Église. [25:24] C’était ce qui manquait au troisième serviteur. Lui ne connaissait pas son Maître — il ne se fiait pas à Lui. [25:27] Il n’a même pas su faire ce qui était conséquent avec ses propres pensées (v. 24-27). [25:25] Il attendait une autorisation qui lui donnât de la sécurité contre le caractère que son coeur attribuait faussement à son Maître. [25:21, 23] Ceux qui ont connu le caractère de leur Maître sont entrés dans sa joie.

Contraste avec Luc 19:12-27 : la responsabilité du serviteur
Il y a cette différence entre cette parabole-ci et celle de Luc, chap. 19:12-27, [Luc 19:13] qu’en Luc chaque serviteur reçoit une mine ; il ne s’agit que de sa responsabilité. [Luc 19:16-17] Et par conséquent celui qui a gagné dix mines est établi sur dix villes. [25:15] Ici, il s’agit de la souveraineté et de la sagesse de Dieu, et celui qui travaille est conduit par la connaissance qu’il a de son Maître : les conseils de Dieu en grâce sont accomplis. [25:28-29] Celui qui a le plus reçoit encore davantage (v. 20, 21 et 29). [25:21, 23] La récompense en même temps est plus générale. Celui qui a gagné deux talents et celui qui en a gagné cinq entrent tous les deux dans la joie du Seigneur qu’ils ont servi (v. 21 et 23). Ils l’ont connu sous son vrai caractère ; ils entrent dans sa pleine joie. Que le Seigneur nous l’accorde à tous !

La récompense individuelle au retour de Christ — Contraste avec la portion céleste commune des vierges
Il y a plus que cela dans la seconde parabole — celle des vierges. Elle se rapporte plus directement et plus exclusivement au caractère céleste des chrétiens. Ce n’est pas de l’Assemblée proprement dite, comme corps, qu’il est question ; [25:1] mais les fidèles sont sortis pour aller à la rencontre de l’Époux qui revenait aux noces. Le royaume des cieux, au temps où le Seigneur reviendra pour exécuter le jugement, prendra le caractère de personnes sorties du monde et encore plus du judaïsme — de tout ce qui tient à la chair en fait de religion — de toute forme mondaine établie — pour n’avoir affaire qu’avec le Seigneur qui vient, et pour aller vers Lui. C’était là le caractère des fidèles dès l’origine, comme ayant part au royaume des cieux, en tant qu’ils comprenaient la position où le rejet de Christ les avait placés. [25:5] Les vierges, il est vrai, étaient rentrées de nouveau, et cela faussait leur caractère ; [25:6] mais le cri de minuit les ramène à leur vraie place. [25:10] Aussi elles entrent avec l’Époux, et il ne s’agit pas de juger ni de récompenser, mais d’être avec Christ. Le sujet de la première parabole et de celle de Luc, est le retour de Jésus ici-bas, et la récompense individuelle — résultat, dans le royaume, de leur conduite pendant l’absence du Roi1. Il ne s’agit pas de cela dans la parabole des vierges. [25:12] Celles qui n’ont pas d’huile n’entrent pas du tout aux noces. Cela suffit. [25:10] Les autres ont une bénédiction commune ; elles y entrent avec l’Époux. Il ne s’agit pas de récompense particulière, ni de différence de conduite entre elles. C’était l’attente de leur coeur, quoique la grâce eût à les y ramener ; quel qu’ait été le champ du service, la récompense était sûre. Cette seconde parabole s’applique et se borne à la portion céleste du royaume comme telle. Elle est une similitude du royaume des cieux.

1 [25:21, 23] Dans la parabole des talents, en Matthieu, nous avons sans doute l’établissement « sur beaucoup » ; c’est le royaume, mais il y a un sens plus complet dans l’expression : Entre dans la joie de ton maître ; et la bénédiction y est uniformément répandue sur tous ceux qui ont été fidèles dans le service, grands ou petits.

L’épreuve des serviteurs par le retour tardif du Maître
[25:19] On peut remarquer ici que le retard du Maître est signalé également dans la troisième parabole (v. 19) : « Longtemps après ». La fidélité et la constance des serviteurs étaient ainsi mises à l’épreuve. [25:21, 23] Que le Seigneur nous donne d’être trouvés maintenant, à la fin du temps, fidèles et dévoués, afin qu’il puisse nous dire : « Bon et fidèle esclave ! » Une chose digne de remarque, c’est que dans ces paraboles, les serviteurs ou ceux qui sont sortis au commencement, sont les mêmes qui se retrouvent à la fin. Le Seigneur ne suppose pas un retard se prolongeant au-delà de « nous, les vivants1, qui demeurons » [(1 Thess. 4:15)].

1 Il en est ainsi des assemblées dans l’Apocalypse ; le Seigneur parle aux églises qui existaient, quoique ces assemblées soient, je n’en doute pas, une histoire complète de l’Église.

[25:30] Les pleurs et les grincements de dents sont la portion de celui qui n’a pas connu son Maître, et qui l’a outragé par les pensées qu’il avait de son caractère.

Ch. 25 v. 31-46 — La séparation des brebis et des chèvres : le jugement des vivants sur la terre
La suite de l’histoire prophétique de 24:31 : Le jugement des nations ici-bas
L’histoire prophétique, interrompue depuis la fin du v. 31 du chap. 24, est reprise au v. 31 du chapitre 25. [24:27] Nous avons vu le Fils de l’homme paraître comme un éclair [24:31] et ensuite rassembler le résidu d’Israël des quatre coins de la terre. Mais ce n’est pas tout. [25:31] S’il apparaît ainsi d’une manière aussi subite qu’inattendue, il établit également son trône de jugement et de gloire sur la terre. S’il détruit ses ennemis qu’il trouve soulevés contre Lui, il s’assied aussi sur son trône pour juger toutes les nations. C’est là le jugement des vivants sur la terre.

Les frères du roi, Juifs messager de l’évangile du royaume aux nations
Quatre partis différents se trouvent ici en présence : le Seigneur, le Fils de l’homme, lui-même — les frères, les brebis et les chèvres. [25:40] Les frères ici sont les Juifs, je le crois, ces Juifs qu’il avait employés comme messagers pour prêcher le royaume pendant son absence. [24:14] L’Évangile du royaume devait être prêché comme témoignage à toutes les nations ; ensuite la fin du siècle viendrait. Or, ceci avait eu lieu à l’époque dont il est question ici. [25:32] Le résultat en sera manifesté devant le trône du Fils de l’homme sur la terre.

[25:40] Le Fils de l’homme appelle donc ces messagers : « ses frères ». Il leur avait dit qu’ils seraient maltraités [(24:9)], et ils l’avaient été. Cependant il y avait des hommes qui avaient reçu leur témoignage.

Le jugement dépendant de la réception de ces frères auxquels le Seigneur s’identifie
[25:40, 45] Or, telle était l’affection du Seigneur pour ses fidèles serviteurs, tel était le cas qu’il faisait d’eux, qu’il traitait ceux auxquels le témoignage avait été adressé d’après la manière dont ils avaient reçu ses serviteurs, soit en bien, soit en mal, comme s’ils eussent fait ces choses à lui-même. Quel encouragement pour ses témoins, durant ce temps pénible, où l’activité de leur foi sera mise à l’épreuve ! En même temps, c’était moralement la justice à l’égard de ceux qui étaient jugés, car ils avaient rejeté le témoignage, quel qu’eût été celui qui l’avait rendu. Ensuite la Parole nous donne la conséquence de la conduite, soit des uns, soit des autres. [25:34] C’est le roi — car c’est là le caractère que Christ a pris maintenant sur la terre — qui prononce le jugement ; et il appelle « les brebis » (ceux qui avaient accueilli les messagers et avaient sympathisé avec eux dans leurs peines et leurs persécutions) à hériter du royaume qui leur avait été préparé dès la fondation du monde ; car telles avaient été les intentions de Dieu à l’égard de cette terre. Dieu avait toujours en vue le royaume. Ils étaient les bénis de son Père (du Père du Roi). Ils n’étaient pas des enfants comprenant leur propre relation avec leur Père ; mais ils étaient l’objet de la bénédiction du Père du Roi de ce monde. En outre, ils devaient entrer dans la vie éternelle ; car telle était, par grâce, la puissance de la Parole qu’ils avaient reçue dans leur coeur. Possesseurs de la vie éternelle, ils seront bénis dans un monde béni aussi (v. 34).

[25:45] Ceux qui avaient méprisé le témoignage et les témoins, avaient par là méprisé le Roi qui les avait envoyés ; [25:46] ils s’en iront dans les tourments éternels (v. 45-46).

Matt. 24 et 25 : L’effet de la venue de Christ sur les différentes classes des hommes
Ainsi, tout l’effet de la venue de Christ, en rapport avec le royaume et ses messagers pendant son absence, est développé : à l’égard des Juifs jusqu’au v. 31 du chap. 24 ; à l’égard de ses serviteurs pendant son absence, jusqu’à la fin du v. 30 du chap. 25, y compris le royaume des cieux dans son état actuel, et les récompenses célestes qui seront accordées ; et ensuite, à l’égard des nations bénies sur la terre lors de son retour, depuis le v. 31 de ce chap. 25, jusqu’à la fin.