Chapitre 22
Ch. 22 v. 1-14 — La parabole des noces du fils du roi
Ch. 22 v. 1-7 — L’invitation rejetée par les Juifs et leur jugement
Ici, à son tour, la conduite des Juifs à l’égard des invitations de la grâce
nous est présentée. [22:2] La parabole est donc une similitude du royaume des
cieux. Dieu veut honorer son Fils en célébrant ses noces. [22:3] En premier
lieu, les Juifs déjà invités sont conviés au festin des noces. Ils ne veulent
pas y venir. Ceci a été fait du vivant du Christ. [22:4] Puis, tout étant
préparé, Dieu envoie de nouveau des messagers pour les engager à venir. C’est la
mission des apôtres auprès de la nation, lorsque l’oeuvre de la rédemption a été
accomplie. [22:5] Les Juifs méprisent le message [22:6] ou tuent les messagers1.
[22:7] La conséquence en est que ces méchants et leur ville sont détruits (v.
7). C’est le jugement qui est tombé sur Jérusalem.
1 Le mépris et la violence sont les deux formes du rejet du témoignage de Dieu, et du vrai témoin. Ils haïssent l’un et aiment l’autre, ou s’attachent à l’un et méprisent l’autre.
Ch. 22 v. 8-14 —
L’entrée des gentils et le jugement de ce qui ne convient pas au royaume
[22:9] Sur leur refus d’accepter l’invitation, les malheureux, les gentils, ceux
du dehors, sont introduits au festin, [22:10] et la salle des noces est remplie
de conviés. Mais ici une autre chose se présente. Nous avons trouvé, il est vrai,
le jugement de Jérusalem dans cette parabole, mais comme elle est une similitude
du royaume, elle nous donne aussi le jugement de ce qui est dans le royaume. Il
faut ce qui convient à la circonstance. [22:12] Or, pour un festin de noces, il
faut une robe de noces. Si Christ doit être glorifié, il faut que tout soit
selon sa gloire. On peut entrer extérieurement dans le royaume, faire profession
de christianisme ; [22:13] mais celui qui n’est pas revêtu de ce qui convient
aux noces sera mis dehors. [22:12] C’est de Christ lui-même qu’il faut être
revêtu. De l’autre côté tout est préparé — rien n’est demandé. Ce n’était pas au
convié d’apporter quoi que ce fût. Le Roi fournissait tout. Mais il faut être
pénétré de l’esprit de ce qui se fait. Si l’on avait eu la moindre pensée de ce
qui convenait aux noces, on aurait sûrement senti le besoin de paraître dans une
robe de noces ; sinon, l’on aurait oublié l’honneur du Fils du Roi. Le coeur y
est étranger ; [22:11] l’homme lui-même sera traité en étranger par le jugement
du Roi, quand il prendra connaissance des conviés qui sont entrés.
[22:7] Ainsi aussi la grâce a été montrée envers Israël, et ce dernier est jugé pour avoir refusé l’invitation du grand Roi aux noces de son Fils. [22:13] Ainsi l’abus de la grâce par ceux qui prétendent en profiter est jugé. L’entrée des gentils est annoncée. Ici se termine l’histoire du jugement d’Israël en général, ainsi que du caractère que prendra le royaume.
Ch. 22 v. 15-40 —
Questions et jugement des différentes parties du peuple
Ch. 22 v. 15-22 — La question du tribut à César
Après ceci (v. 15 et suiv.), les diverses classes des Juifs se présentent
chacune à leur tour. [22:16] D’abord, les pharisiens et les hérodiens (c’est-à-dire
ceux qui favorisaient l’autorité des Romains et ceux qui y étaient opposés)
[22:15] cherchent à embarrasser Jésus dans ses paroles. [22:21] Le précieux
Sauveur leur répond avec cette parfaite sagesse qui se révélait toujours dans
tout ce qu’il faisait et disait. [22:18] De leur part, ce n’était que méchanceté
pure, manifestant une absence totale de conscience. C’était leur propre péché
qui les avait placés sous le joug romain, position contraire, en effet, à celle
où aurait dû être le peuple de Dieu sur la terre. [22:17] Ainsi, en apparence,
Christ a dû, ou se rendre suspect aux autorités, ou bien renoncer à la
prétention d’être le Messie, et par conséquent le Libérateur. Mais qui est-ce
qui avait amené ce dilemne ? N’était-il pas le fruit de leurs propres péchés ?
[22:20] Le Seigneur leur montre qu’ils avaient accepté eux-mêmes le joug. Le
denier en portait l’empreinte : [22:21] qu’ils le rendissent donc à ceux
auxquels il appartenait, et qu’ils rendissent aussi — ce qu’ils ne faisaient pas
— à Dieu ce qui était à Dieu. [22:22] Le Seigneur les laisse sous le joug sous
lequel ils étaient forcés de reconnaître qu’ils s’étaient placés. [22:21] Il
leur rappelle les droits de Dieu qu’ils avaient oubliés. Tel d’ailleurs aurait
dû être l’état d’Israël d’après la puissance remise à Nébucadnetsar comme une «
vigne qui s’étendit, mais avait peu de hauteur » [(Éz. 17:6)].
Ch. 22 v. 23-33 — Les
sadducéens et la question de la résurrection
[22:23] Ce sont, ensuite, les sadducéens qui arrivent auprès de Lui et qui Lui
font des questions sur la résurrection, pensant en démontrer l’absurdité.
[22:29] Or, de même que l’état de la nation avait été mis en évidence dans
l’entretien de Jésus avec les pharisiens, ainsi l’incrédulité des sadducéens est
exposée ici. Les sadducéens ne pensaient qu’aux choses de ce monde, voulant nier
l’existence d’un autre monde. [22:32] Mais, quel que fût l’état de dégradation
et d’assujettissement dans lequel était tombé le peuple, le Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob ne changeait pas. Les promesses faites aux pères restaient
assurées, et les pères étaient vivants pour en jouir plus tard. [22:29]
C’étaient la parole et la puissance de Dieu qui étaient en question. Le Seigneur
les maintient avec puissance et clarté. [22:34] Les sadducéens sont réduits au
silence.
Ch. 22 v. 34-40 —
L’essence de la loi
[22:35] Les gens de loi, frappés de sa réponse, font une question (v. 36) qui
donne occasion au Seigneur [22:40] d’extraire du contenu de la loi ce qui, aux
yeux de Dieu, en est l’essence, présentant ainsi la perfection de la loi, et ce
qui — quel que soit le moyen d’y parvenir — fait le bonheur de ceux qui y
marchent. La grâce seule s’élève plus haut.
Ici, leurs questions cessent. Tout est jugé, tout est mis en lumière à l’égard de la position du peuple et des sectes d’Israël ; et le Seigneur a placé devant eux les pensées parfaites de Dieu à leur égard, soit au sujet de l’état du peuple [(22:21)], des promesses de Dieu [(22:32)] ou de la substance de la loi [(22:40)].
Ch. 22 v. 41-46 — La
position de Jésus, Fils de Dieu et Fils de David
[22:42] C’était à Jésus maintenant de poser une question pour faire ressortir sa
position à Lui. [22:45] Il propose aux pharisiens de concilier le titre de Fils
de David avec celui de Seigneur qui Lui a été donné par David lui-même, [22:44]
et cela en rapport avec l’ascension de ce même Christ pour siéger à la droite de
Dieu jusqu’à ce que Dieu ait mis tous ses ennemis pour le marchepied de ses
pieds et qu’il ait établi son trône en Sion. Or, c’était là la clef de la
position de Christ dans ce moment-là. [22:46] Incapables de Lui répondre,
personne n’ose plus Lui faire de question. En effet, si les Juifs avaient pu
comprendre ce Ps. 110, ils eussent compris toutes les voies de Dieu à l’égard de
son Fils dans le moment où ils allaient le rejeter. Ceci terminait
nécessairement ces entretiens, en montrant la vraie position de Christ, qui,
tout en étant Fils de David, devait monter en haut pour recevoir le royaume, et,
en l’attendant, rester assis à la droite de Dieu, selon les droits de sa
glorieuse personne — Seigneur de David, aussi bien que Fils de David.
L’état des relations
des Juifs avec Dieu et la position de Jésus
Il y a une autre chose intéressante à remarquer ici. Le Seigneur, dans ses
entretiens et ses discours aux diverses classes du peuple, constate l’état des
Juifs à l’égard de leurs relations avec Dieu sous tous les rapports, et montre
la position qu’il prenait lui-même. [21:32] Il fait voir d’abord leur position
nationale vis-à-vis de Dieu, comme étant responsables envers Lui, selon la
conscience naturelle et les privilèges qui leur appartenaient. [21:41] Le
résultat en sera leur retranchement et leur remplacement par d’autres dans la
vigne du Seigneur (chap. 21:23-46). [22:3] Ensuite, le Seigneur expose la
condition des Juifs en rapport avec la grâce du royaume, [22:9] ainsi que
l’introduction des pécheurs gentils. [22:7] Ici aussi, le résultat est le
retranchement et la destruction de la ville (*). [22:21] Puis les hérodiens, les
amis des Romains, et les pharisiens, leurs ennemis, prétendus amis de Dieu, font
ressortir la vraie position des Juifs vis-à-vis de la puissance impériale des
gentils et vis-à-vis de Dieu. [22:32] Dans son entrevue avec les sadducéens, le
Seigneur fait voir la certitude des promesses faites aux pères, et les relations
de Dieu avec eux à l’égard de la vie et de la résurrection. [22:40] Puis il
montre aux scribes la vraie portée de la loi, [22:44] et enfin la position que
Lui, le Fils de David, prenait, d’après le Ps. 110 ; position qui se rattachait
à son rejet par les conducteurs de la nation dont il était entouré.
1 Depuis le verset 28 du chap. 21, jusqu’à la fin, nous trouvons la responsabilité de la nation envisagée comme jouissant de ses anciens privilèges, selon lesquels elle aurait dû porter du fruit. Ne l’ayant point fait, une autre nation lui est substituée. Mais ce n’est point la cause du jugement qui s’exécutait contre Jérusalem et doit encore s’exercer d’une manière plus terrible, et qui même alors accomplissait la destruction de la ville. La mort de Jésus, le dernier de ceux qui avaient été envoyés pour chercher du fruit, amène le jugement sur ces meurtriers (Matt. 21:31-41). La destruction de Jérusalem est la conséquence du refus du témoignage au royaume, témoignage envoyé pour les appeler en grâce. Il s’agit d’abord du jugement sur les vignerons — les scribes, les principaux sacrificateurs et les chefs du peuple. Le jugement exécuté à cause du rejet du témoignage du royaume, va plus loin (Voyez chap. 22:7). Les uns méprisent le message, les autres maltraitent les messagers, et la grâce étant ainsi rejetée, la ville est brûlée, et ses habitants sont retranchés (Comp. chap. 23:36, et voyez la prophétie historique en Luc 21). Cette distinction est maintenue dans chacun des trois évangiles.