Chapitre 21
Ch. 21 v. 1-11 — L’entrée de Jésus à Jérusalem comme Roi
Après quoi (chap. 21), [21:3] Jésus, disposant de tout ce qui appartient à un
peuple de franche volonté, [21:10] fait son entrée à Jérusalem comme Roi et
Seigneur, conformément au témoignage de Zacharie [(9:9)]. [21:5] Mais, tout en
entrant en Roi — dernier témoignage rendu à la ville bien-aimée, qui (pour sa
ruine) allait le rejeter — il vient en Roi débonnaire et humble. [21:8] La
puissance de Dieu agit sur le coeur des masses ; [21:9] et elles saluent Jésus
comme Roi, comme Fils de David, se servant des expressions du Ps. 1181, qui
célèbre le sabbat millénaire introduit par le Messie, et devant être alors
reconnu du peuple. [21:8] Les foules jettent leurs vêtements pour préparer le
chemin de leur Roi glorieux mais débonnaire ; elles coupent des rameaux pour Lui
rendre témoignage ; [21:9] il est conduit en triomphe jusqu’à Jérusalem, tandis
que le peuple crie : « Hosanna [sauve maintenant] au Fils de David ! Béni soit
Celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts ! » (v.
9). Qu’ils eussent été heureux, si leurs coeurs avait été changés pour conserver
ce témoignage par l’Esprit ; mais Dieu, dans sa souveraineté, disposait leurs
coeurs pour le rendre ; il ne pouvait permettre que son Fils fût rejeté sans
qu’il reçût ce témoignage.
1 Ce Psaume est particulièrement prophétique pour le temps de la réception future du Seigneur ; il est souvent cité en rapport avec cette réception.
Le Roi juge toutes les
classes de son peuple rebelle
Et maintenant le Roi, tout en gardant sa position d’humilité et de témoignage,
va tout passer en revue. En apparence, ce sont les différentes classes du peuple
qui viennent pour le juger et pour l’embarrasser ; mais, de fait, elles se
présentent toutes devant Lui, pour recevoir, les unes après les autres, de sa
part, le jugement de Dieu à leur égard.
C’est une scène frappante que celle qui se déroule ici devant nos yeux — le vrai Juge, le Roi éternel, se présentant, pour la dernière fois, à son peuple rebelle, avec le témoignage le plus éclatant rendu à sa puissance et à ses droits ; et eux venant pour le tourmenter et le condamner, amenés par leur malice même à défiler les uns après les autres devant Lui, en exposant leur véritable état, pour recevoir leur jugement de sa bouche, sans qu’il quitte même un instant (si ce n’est en purifiant le temple avant que cette scène commence [21:12]) la position de témoin fidèle et véritable en toute débonnaireté sur la terre.
Ch. 21 v. 1-22 —
Première partie : le Seigneur comme Roi et Dieu
Il y a deux parties à distinguer dans ce récit. La première nous présente le
Seigneur, dans son caractère de Messie et de Jéhovah. [21:2-3] Comme Seigneur,
il fait chercher l’ânesse (v. 3). [21:5] Il entre dans la ville, comme Roi,
selon la prophétie (v. 7-11). [21:12] Il purifie le temple avec autorité (vers.
12-13). [21:15-16] Aux objections des sacrificateurs, il oppose le Ps. 8 [v. 2],
qui parle de la manière dont l’Éternel tirait sa gloire et établissait ses
justes louanges par la bouche des petits enfants (vers. 15-16). [21:14] Dans le
temple aussi, il guérit Israël (v. 14). [21:17] Le Seigneur les quitte alors, ne
pouvant plus loger dans la ville, qu’il ne pouvait plus reconnaître, mais
restant dehors avec le résidu. [21:18] Le lendemain, par une image remarquable,
il montre la malédiction qui va tomber sur le peuple. [21:19] Israël était le
figuier de l’Éternel, mais il encombrait la terre. Il était couvert de feuilles,
mais ne portait point de fruit. Le figuier, jugé par le Seigneur, se dessèche
incontinent : figure de ce pauvre peuple, de l’homme dans la chair avec tous ses
avantages, qui ne portait aucun fruit pour le cultivateur.
Ch. 21 v. 18-22 —
Israël jugé sous l’image du figuier séché
Israël, en effet, avait bien toutes les formes extérieures de la piété ; il
était zélé pour la loi et pour les ordonnances, mais il ne portait point de
fruit pour Dieu. En tant que placé sous la responsabilité d’en porter, c’est-à-dire
sous l’ancienne alliance, il n’en portera jamais. La réjection de Jésus a mis
fin à tout espoir. Dieu agira en grâce sous la nouvelle alliance, mais ici il ne
s’agit pas de cela. Le figuier représente Israël tel qu’il était, l’homme
cultivé par Dieu, mais en vain. Tout était fini. [21:21] Je ne doute pas que ce
que le Seigneur dit ici aux disciples du déplacement de la montagne (v. 20-22),
tout en étant un grand principe général, ne se rapporte aussi à ce qui devait
arriver à Israël par leur ministère. Envisagé en un corps sur la terre comme
nation, Israël disparaîtrait et serait perdu au milieu des gentils. Les
disciples étaient ceux que Dieu agréait selon leur foi.
Ch. 21 v. 23-46 —
Seconde partie : le jugement des différentes parties du peuple
Ch. 21 v. 23-27 — Le jugement des chefs du peuple
Nous avons vu le Seigneur entrer dans Jérusalem comme roi — Jéhovah, le Roi
d’Israël — et puis le jugement prononcé sur la nation. Ensuite viennent les
détails du jugement sur les diverses classes qui composaient ce peuple. [21:23]
D’abord, les principaux sacrificateurs et les anciens, qui auraient dû le
diriger ; ils s’approchent du Seigneur et mettent en question son autorité (v.
23 et suiv.). En l’abordant ainsi, ils se posaient en chefs de la nation et en
juges capables de prononcer sur la validité de toutes les réclamations qui
auraient pu être faites ; sinon, pourquoi s’occupaient-ils de Jésus ?
[21:24] Le Seigneur, dans sa sagesse infinie, leur fait une question qui met leur capacité à l’épreuve, [21:27] et, d’après leur propre confession, ils étaient incapables. Comment alors le juger ?1 Leur communiquer le fondement de son activité eut été inutile. Il était maintenant trop tard pour le faire. Ils l’auraient lapidé, s’il leur en avait déclaré la vraie source. [21:25] Aussi leur répond-il : Prononcez-vous sur la mission de Jean le baptiseur. [21:27] Et s’ils ne pouvaient pas le faire, pourquoi s’enquérir de sa mission à Lui ? Ils ne le pouvaient pas. [21:25] Reconnaître la mission de Jean comme envoyé de Dieu, c’était reconnaître Christ. [21:26] La nier, c’était perdre leur influence auprès du peuple. De conscience, il n’en était pas question ! [21:27] Ils avouent leur incapacité. Jésus alors décline leur compétence comme chefs et gardiens de la foi du peuple : ils s’étaient jugés eux-mêmes. Là-dessus, depuis le v. 28 jusqu’au chapitre 22:14, le Seigneur met leur conduite et les voies de Dieu à leur égard, clairement devant leurs yeux.
1 Renvoyer à la conscience est souvent la réponse la plus sage, quand la volonté est perverse.
Ch. 21 v. 28-46 —
Israël responsable n’a porté aucun fruit pour Dieu
[21:30] D’abord, tout en ayant la prétention de faire la volonté de Dieu, ils ne
la faisaient pas ; [21:29] tandis que ceux qui étaient manifestement méchants
s’étaient repentis et avaient fait cette volonté. [21:32] Eux, voyant cela,
étaient restés endurcis. Ensuite, non seulement la conscience naturelle n’avait
pas été atteinte chez eux, ni par le témoignage de Jean, ni par la vue du
repentir d’autrui ; [21:33] mais, quoique Dieu eût employé tous les moyens
propres à leur faire rapporter du fruit digne de ses soins, [21:35] il n’avait
trouvé chez eux que perversité et rébellion. [21:36] Les prophètes avaient été
rejetés, [21:39] et son Fils le serait également. [21:38] Ils voulaient avoir
l’héritage du Fils pour eux-mêmes (v. 38). [21:41] Ils ne pouvaient que
reconnaître que la conséquence d’un pareil crime serait nécessairement la
destruction de ces méchants, et que la vigne serait donnée à d’autres. [21:43]
Jésus leur applique la parabole, [21:42] en citant le Ps. 118 (v. 22-23),
annonçant que la pierre rejetée par ceux qui bâtissaient deviendrait la
maîtresse pierre du coin ; [21:44] de plus, que celui qui tomberait sur cette
pierre — c’est ce que la nation faisait dans ce moment-là — serait brisé ; mais
que celui sur lequel cette pierre tomberait — ce sera le sort de la nation
rebelle aux derniers jours — serait broyé (v. 44). [21:45] Les principaux
sacrificateurs et les pharisiens comprirent qu’il parlait d’eux ; [21:46] mais
ils n’osaient pas mettre les mains sur Lui, parce que les foules le tenaient
pour un prophète. Telle est l’histoire d’Israël envisagé dans sa responsabilité
même jusqu’aux derniers jours. Jéhovah cherchait du fruit dans sa vigne.