Chapitre 17
Ch. 17 v. 1-9 — La transfiguration
[17:1] Dans le chap. 17, Jésus conduit Pierre, Jacques et Jean, sur une haute montagne, [17:2] et là il est transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. [17:3] Moïse et Élie apparurent aussi, parlant avec Lui. Pour le moment, nous laisserons le sujet de leur entretien, qui est d’un profond intérêt, jusqu’à ce que nous arrivions à l’évangile de Luc. Cet évangéliste ajoute quelques circonstances qui présentent, sous certains rapports, un autre aspect de cette scène.

[17:2] Ici, le Seigneur paraît en gloire [17:3] et Moïse et Élie avec Lui : l’un, le législateur des Juifs ; et l’autre (presque aussi remarquable), le prophète qui chercha à ramener au culte de l’Éternel les dix tribus apostates, et qui, désespérant du peuple, s’en retourna à Horeb, d’où la loi était sortie, et fut ensuite retiré au ciel, sans passer par la mort.

[17:3] Ces deux personnages éminents par excellence dans les rapports de Dieu avec Israël, l’un fondateur, l’autre restaurateur du peuple selon la loi, ces deux hommes paraissent avec Jésus. [17:4] Pierre (frappé de cette apparition, heureux de voir son Maître associé à ces colonnes du système juif, à de si grands serviteurs de Dieu, ignorant la gloire du Fils de l’homme et oubliant la révélation qu’il avait reçue de la gloire de sa personne comme Fils de Dieu), Pierre désire faire trois tentes, et placer Jésus, Moïse et Élie au même niveau, comme des oracles. [17:5] Mais la gloire de Dieu se manifeste ; c’est-à-dire le signe connu en Israël comme demeure (Shechinah) de cette gloire1 ; et la voix du Père se fait entendre. La grâce peut mettre les Élie et les Moïse dans la même gloire que le Fils de Dieu, et les associer avec Lui ; mais si la folie de l’homme, dans son ignorance, veut les placer ensemble, comme ayant en eux-mêmes une autorité égale sur le coeur du fidèle, il faut que le Père aussitôt revendique les droits de son Fils. Il ne s’écoule pas un instant avant que la voix du Père proclame la gloire de la personne de son Fils, sa relation avec Lui, proclamant qu’il est l’objet de toute son affection, qu’il trouve en Lui tout son plaisir. C’est Lui que les disciples doivent écouter. [17:8] Moïse et Élie ont disparu. Christ reste seul là, comme Celui qui doit être glorifié, qui doit enseigner ceux qui écoutaient la voix du Père. [17:5] Le Père lui-même le distingue, le présente à l’attention des disciples, non comme étant digne de leur amour, mais comme objet de ses propres délices. Lui-même trouvait en Jésus son bon plaisir. Ainsi les affections du Père nous sont présentées comme réglant les nôtres en leur offrant un objet commun. Quelle position pour de pauvres êtres comme nous ! quelle grâce !2

1 Pierre, instruit par le Saint Esprit, l’appelle « la gloire excellente » [(2 Pier. 1:17)].

2 Ce n’est pas à cause de la valeur divine de leur témoignage que Moïse et Élie disparaissent. Il ne pouvait y en avoir une confirmation plus forte que cette scène, comme le dit Pierre. Mais, non seulement ils n’étaient pas les sujets du témoignage de Dieu, comme l’était Christ, mais leur témoignage ne se rapportait pas aux choses célestes, qui devaient alors être révélées en liaison avec le Fils, venu du ciel, et leurs exhortations n’y atteignaient pas. Jean le baptiseur même établit cette différence (Jean 3:13, 31-34). C’est pourquoi, comme cela est montré, le Fils de l’homme devait être élevé. Ainsi, le Seigneur enjoint ici à ses disciples de ne pas dire qu’il était le Messie [(16:20)], car le Fils de l’homme devait souffrir. C’était un changement dans la vie et dans le ministère du Seigneur, et la gloire à venir du royaume était montrée aux disciples ; mais, alors, il devait souffrir (voyez Jean 12:27). L’histoire des Juifs était terminée au chap. 12, ou, plus exactement, au chap. 11 ; et le fondement du changement était posé. Nous trouvons Jean et le Seigneur rejetés l’un et l’autre, une soumission parfaite, puis toutes choses remises à Christ par son Père, et Lui, révélant le Père (comp. Jean 13:14). Mais en Matthieu, en dehors du judaïsme, il commence par ce qu’il a apporté, ne cherchant pas de fruit dans l’homme.

En même temps, la loi et toute pensée de sa restauration sous l’ancienne alliance étaient passées ; et Jésus, glorifié comme Fils de l’homme et Fils de Dieu vivant, reste le seul dispensateur de la connaissance et des pensées de Dieu. [17:6] Les disciples, effrayés en entendant la voix de Dieu, se prosternent. [17:7] Jésus, pour qui cette gloire et cette voix étaient naturelles, les encourage, ainsi qu’il le faisait toujours ici-bas, leur disant : « N’ayez point de peur » (v. 7). Ils étaient avec Lui, qui était l’objet de l’affection du Père ; pourquoi craindraient-ils ? Leur meilleur ami était la manifestation de Dieu sur la terre ; la gloire était à Lui : [17:8] Moïse et Élie avaient disparu ainsi que la gloire que les disciples n’étaient pas encore capables de supporter. Jésus — qui leur avait été ainsi manifesté dans la gloire qui Lui était donnée et dans les droits de sa glorieuse personne dans ses relations avec le Père — Jésus leur reste, le même qu’ils avaient toujours connu. [17:9] Mais cette gloire ne devait être le sujet de leur témoignage que lorsque Lui, le Fils de l’homme, serait ressuscité d’entre les morts — le Fils de l’homme dans la souffrance. Il fallait alors donner la grande preuve qu’il était Fils de Dieu en puissance. Le témoignage devait être rendu à cela, et il entrerait personnellement dans cette gloire qui venait d’être exposée à leurs yeux.

Ch. 17 v. 10-13 — La venue d’Élie avant le Messie
[17:10] Mais il s’élève dans l’esprit des disciples une difficulté produite par la doctrine des scribes à l’égard d’Élie. Élie, disaient ceux-ci, devait venir avant la manifestation du Messie ; et, en effet, la prophétie de Malachie 4:5-6, donnait lieu à cette attente. Les disciples demandent à Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne premièrement » (c’est-à-dire avant la manifestation du Messie) ? tandis que nous venons de voir que tu es, toi, ce Messie ; et pourtant Élie n’est pas venu. [17:11] Jésus confirme les paroles du prophète en ajoutant qu’Élie rétablirait toutes choses (v. 11). [17:12] « Mais », continue le Seigneur, « je vous dis qu’Élie est déjà venu, et… ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu ; ainsi aussi le Fils de l’homme va souffrir de leur part » (v. 12). [17:13] Les disciples comprirent qu’il parlait de Jean le baptiseur, qui était venu dans l’esprit et la puissance d’Élie, selon ce que le Saint Esprit avait annoncé à Zacharie son père (Luc 1:17). Mais ce passage exige quelques observations.

Le caractère de la venue d'Élie correspond à celui du Messie qu’il annonçait
[17:11] D’abord, lorsque le Seigneur dit (Matth. 17:11) : « En effet, Élie vient premièrement, et il rétablira toutes choses ; » il ne fait que confirmer [17:10] ce que les scribes disaient d’après la prophétie de Malachie, comme s’il disait : « Ils ont raison ». [17:11] Ensuite, le Seigneur déclare l’effet de la venue d’Élie : « Il rétablira toutes choses ». Or, le Fils de l’homme devait encore venir. Jésus avait dit à ses disciples : « Vous n’aurez point achevé de parcourir les villes d’Israël, que le Fils de l’homme ne soit venu » (Matth. 10:23). Néanmoins, le Fils de l’homme était venu et même s’entretenait avec eux. Mais cette venue du Fils de l’homme dont il parlait, c’était sa venue en gloire, lorsqu’il sera manifesté Fils de l’homme en jugement, selon Daniel 7 [v. 13-14]. C’est ainsi que tout ce qui avait été dit aux Juifs sera accompli ; et, dans l’évangile de Matthieu, Jésus parle à ses disciples suivant cette attente. [17:12] Cependant Jésus a dû être présenté à la nation, et il a dû souffrir. Il était nécessaire que la nation fût mise à l’épreuve par la présentation du Messie selon la promesse. Cela a été fait et, ainsi que Dieu l’avait prédit par les prophètes, « il a été rejeté des hommes ». De même Jean l’a précédé selon És. 40, comme la voix dans le désert [(v. 3)], dans l’esprit et la puissance d’Élie ; Jean a été rejeté, comme devait l’être le Fils de l’homme1.

1 Jean le baptiseur rejette aussi l’application pour lui-même de Malachie 4:5-6 [(Jean 1:21)] ; tandis que Ésaïe 40 et Malachie 3:1 lui sont appliqués en Luc 1:76 ; 7:27.

Le rejet du Fils de l’homme, puis sa manifestation en gloire pour son peuple
Le Seigneur donc, par ces paroles, annonce à ses disciples, en rapport avec la scène qu’ils venaient de contempler et avec toute cette partie de notre évangile, que le Fils de l’homme, tel qu’il était maintenant présenté aux Juifs, devait être rejeté. Ce même Fils de l’homme devait être manifesté en gloire, tel qu’ils l’avaient vu momentanément sur la montagne. [17:11] Élie, en effet, devait venir, comme disaient les scribes, [17:13] mais Jean le baptiseur avait rempli cette fonction d’Élie en puissance pour la présentation du Fils de l’homme ; laquelle (les Juifs étant laissés, ainsi qu’ils devaient l’être, à leur propre responsabilité) ne devait aboutir qu’à son rejet, et à la mise de côté d’Israël jusqu’aux jours dans lesquels Dieu commencerait de nouveau ses relations avec son peuple toujours bien-aimé, quelle que fût sa condition. [17:11] Dieu rétablirait alors toutes choses (oeuvre glorieuse qu’il accomplirait en introduisant son premier-né dans le monde). L’expression de « rétablir toutes choses » se rapporte ici aux Juifs, et dans un sens moral. Dans les Actes, chap. 3 [v. 21], elle désigne l’effet de la présence même du Fils de l’homme.

La présentation du Messie, dernière épreuve du peuple terrestre
La présence temporaire du Fils de l’homme a été le moment de l’accomplissement d’une oeuvre dont dépend la gloire éternelle, et dans laquelle Dieu a été pleinement glorifié, au-dessus et au-delà de toute dispensation ; d’une oeuvre dont la gloire même extérieure du Fils de l’homme n’est que le fruit, en tant que cette gloire dépend de son oeuvre, et non de sa personne divine ; d’une oeuvre enfin dans laquelle, moralement, il a été lui-même parfaitement glorifié en glorifiant parfaitement Dieu. Toutefois, sous le rapport des promesses faites aux Juifs, cette présence du Fils de l’homme n’était que le dernier pas dans l’épreuve à laquelle la grâce a soumis ce peuple. Dieu savait bien qu’ils rejetteraient son Fils : mais il n’a pas voulu les tenir pour définitivement coupables jusqu’à ce qu’ils l’eussent fait. Dieu ainsi, dans sa sagesse divine (tout en accomplissant plus tard ses promesses immuables), présente aux Juifs Jésus — son Fils, leur Messie. Il leur en donne toutes les preuves nécessaires. Il leur envoie Jean le baptiseur comme son précurseur, dans l’esprit et la puissance d’Élie. Le Fils de David est né à Béthléhem, avec tous les signes qui auraient dû convaincre ce peuple. Mais les Juifs étaient aveuglés par leur orgueil et leur propre justice, et ils ont tout rejeté.

Jésus rejeté, tout devient grâce, de la part de Dieu
Néanmoins il convenait que Jésus s’adaptât en grâce, quant à sa position, à l’état misérable d’Israël. Ainsi aussi, antitype de David rejeté dans son temps, il partageait l’affliction de son peuple. Si les gentils opprimaient ce peuple, Lui, son roi, devait s’associer à sa détresse, tout en donnant les preuves de ce qu’il était, et en recherchant les siens en amour. Lui rejeté, tout devient pure grâce. Les Juifs n’ont plus droit à rien selon les promesses, et ils sont réduits à recevoir tout de cette grâce même, comme le ferait un pauvre gentil. Dieu ne manquera pas à sa grâce. Ainsi Dieu les a mis dans la vraie condition de pécheurs, et n’en accomplira pas moins ses promesses. C’est le sujet de Rom. 11.

Jean le baptiseur était Élie selon le caractère présent du Fils de l’homme
Or le Fils de l’homme qui reviendra sera ce même Jésus qui s’en est allé. Les cieux le recevront jusqu’au temps du rétablissement de toutes choses dont les prophètes ont parlé. Mais celui qui devait être son précurseur dans sa présence temporaire ici-bas ne pouvait être le même Élie. Aussi Jean était-il conforme à la manifestation d’alors du Fils de l’homme, sauf la différence qui découlait nécessairement de la personne du Fils de l’homme. Celle-ci ne pouvait être qu’une, tandis que cela pouvait ne pas être le cas pour Jean le baptiseur et Élie. Mais comme Jésus a manifesté toute la puissance du Messie, tous ses droits à ce qui appartenait à ce dernier, sans revêtir encore la gloire extérieure, son temps (Jean 7 [v. 6]) n’étant pas encore venu : ainsi Jean a accompli moralement et en puissance la mission d’Élie pour préparer le chemin du Seigneur devant Jésus (selon le vrai caractère de sa venue, telle qu’elle s’accomplissait alors), et a répondu littéralement à Ésaïe 40 [v. 3], et même à Malachie 3 [v. 1], les seuls passages qui lui soient appliqués. C’est pourquoi Jean a affirmé qu’il n’était pas Élie [(Jean 1:21)], et que le Seigneur a dit : « Si vous voulez recevoir ce que je vous dis, celui-ci est Élie qui doit venir » (Matth. 11:14). C’est pourquoi aussi Jean ne s’applique jamais Malachie 4:5-6, mais s’annonce comme accomplissant Ésaïe 40:3-5, et cela dans tous les évangiles, quel que soit leur caractère particulier1.

1 Voyez la note précédente.

Ch. 17 v. 14-21 — La guérison du lunatique
Mais poursuivons l’étude de notre chapitre 17. Si le Seigneur monte dans la gloire, il descend dans ce monde, même maintenant, en Esprit et en sympathie, et rencontre la foule et la puissance de Satan, avec lesquelles nous avons affaire. [17:16] Pendant que le Seigneur était sur la montagne, un pauvre père avait amené aux disciples son fils lunatique et possédé d’un démon (v. 14 et suiv.). [17:20] Ici se développe un autre caractère de l’incrédulité de l’homme, du croyant même — l’incapacité de se servir de la puissance qui est mise, pour ainsi dire, à sa disposition dans le Seigneur. Christ, Fils de Dieu, Messie, Fils de l’homme, avait vaincu l’ennemi, avait lié l’homme fort [(12:29)] et avait le droit de le chasser. Comme homme, Être obéissant, malgré les tentations de Satan, Christ l’avait vaincu dans le désert [(4:1-11)], et avait ainsi, comme homme, le droit de le déposséder de son empire sur l’homme, quant à ce monde ; et c’est ce qu’il a fait. En chassant les démons et en guérissant les malades, il délivrait l’homme de la puissance de l’ennemi. « Dieu », dit Pierre (Actes 10:38), a oint Jésus de Nazareth « de l’Esprit Saint et de puissance, Lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ». [17:19] Or cette puissance aurait dû être mise à profit par les disciples, qui auraient dû, par la foi, savoir user de ce que Jésus avait ainsi manifesté sur la terre ; mais il n’en ont pas été capables. [17:20] À quoi bon, alors, apporter cette puissance ici-bas, si les disciples n’avaient pas la foi pour s’en servir ? La puissance était là : l’homme pouvait en profiter pour une délivrance complète de toute l’oppression de l’ennemi ; mais la foi lui manquait pour cela — les croyants même ne l’avaient pas. La présence de Christ devenait ainsi inutile sur la terre quand les siens même ne savaient pas en profiter. [17:14] Il y avait plus de foi dans celui qui amenait l’enfant, que dans les disciples, car le besoin senti l’amenait au remède. [17:17] Tous subissent cette sentence du Sauveur : « Ô génération incrédule et perverse ! » (v. 17). Il doit les quitter ; ce que la gloire avait révélé au ciel, l’incrédule le réalisera ici-bas.

La puissance de Dieu à la disposition de la foi
Remarquons ici que ce qui met fin à une intervention particulière de Dieu, n’est pas le mal dans le monde ; au contraire, il donne occasion à l’intervention en grâce. Christ était venu à cause de l’empire de Satan sur les hommes. Il s’en va, parce que ceux qui l’ont reçu sont incapables de se servir de la puissance qu’il a apportée avec Lui ou qu’il accorde pour les délivrer ; ils ne savent pas profiter des avantages dont ils jouissent. La foi manquait. Cependant remarquons encore cette importante et touchante vérité, qu’aussi longtemps que cette dispensation de Dieu continue, Jésus ne manque pas de répondre, en bénédiction, à la foi individuelle, même lorsque ses disciples ne savent pas le glorifier par l’exercice de la foi. [17:17] La même sentence qui juge l’incrédulité des disciples appelle le père affligé à la jouissance de la bénédiction. Après tout, pour pouvoir profiter de la puissance de Jésus, il faut être dans sa communion par l’énergie pratique de la foi.

Ch. 17 v. 22-23
[17:18] Jésus bénit donc le pauvre père selon ses besoins, [17:22] et, plein de patience, reprend le cours des instructions qu’il donnait à ses disciples à l’égard de son rejet [17:23] et de sa résurrection comme Fils de l’homme. Aimant le Seigneur, et incapables de porter leurs idées au-delà des circonstances du moment, ils sont troublés ; toutefois c’était la rédemption, le salut, la gloire de Christ.

Ch. 17 v. 24-27 — Le paiement des didrachmes
[17:25] Avant d’aller plus loin cependant, et de leur enseigner ce qui convenait aux disciples d’un maître ainsi rejeté et à la position dans laquelle ils allaient se trouver, Christ présente aux siens, et de la manière la plus touchante, sa gloire divine et leur association avec Celui qui la possédait, s’ils avaient pu seulement le comprendre ; en même temps, il se place avec eux, avec une condescendance et une tendresse parfaites, ou plutôt il les met dans la même place que Lui, Fils du grand Roi du temple et de toute la terre (v. 24-27).

[17:24] Ceux qui percevaient le tribut pour le service du temple viennent à Pierre et lui demandent si son Maître ne le paie pas. Pierre, toujours prêt à se mettre en avant, oublieux de la gloire qu’il avait vue [(17:2)] et de la révélation que le Père lui avait faite [(16:17)], Pierre, revenant au niveau habituel de ses propres pensées, tenant à ce que son Maître fût estimé bon Juif, et sans le consulter, répond affirmativement. [17:25] Le Seigneur alors prévient Pierre, à son entrée dans la maison, et lui montre la connaissance divine qu’il avait de ce qui se passait loin de Lui. [17:26] En même temps, il parle de Pierre et de lui-même, comme étant tous deux enfants du Roi du temple (fils de Dieu, gardant cependant avec une patiente bonté sa place humble comme Juif), et étant, par conséquent, l’un et l’autre exempts du tribut. [17:27] Mais ils ne doivent pas scandaliser. Ensuite le Seigneur commande à la création (car il peut tout, comme il sait tout), et il fait apporter par un poisson précisément la somme requise, associant de nouveau le nom de Pierre au sien. Il avait dit : « Afin que nous ne les scandalisions pas » ; et maintenant : « Donne-le-leur pour moi et pour toi ». Merveilleuse et divine condescendance ! Celui qui sonde les coeurs et dispose à son gré de la création tout entière, le Fils du souverain Seigneur du temple, place ses pauvres disciples dans cette même relation avec son Père céleste, avec le Dieu qui y était adoré. [17:26] Il se soumet aux exigences auxquelles devaient être soumis justement les étrangers ; mais il place ses disciples dans tous ses droits comme Fils. Le rapport entre cette touchante expression de la grâce divine et le sujet de ces chapitres ressort bien clairement. Il montre toute la portée du changement qui avait lieu.

Parallèle entre les épîtres de Pierre et Matt. 16-17
Il est intéressant de remarquer que la première épître de Pierre est fondée sur Matthieu 16 ; et la seconde, sur le chap. 17, que nous venons d’étudier1. [16:16] Au chap. 16, Pierre, instruit du Père, avait confessé le Seigneur comme Fils du Dieu vivant ; [16:18] et le Seigneur avait dit que sur ce roc il bâtirait son Assemblée, et que celui qui avait la puissance de la mort ne prévaudrait pas contre elle. [1 Pier. 1:3] Ainsi aussi Pierre, dans sa première épître, déclare que lui et les autres disciples avaient été régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. Or, c’est par cette résurrection que la puissance de la vie du Dieu vivant a été manifestée. [1 Pier. 2:4-5] Ensuite, Pierre appelle Christ la pierre vivante, à laquelle venant comme des pierres vivantes, nous sommes édifiés pour être un temple saint au Seigneur [(Éph. 2:21)].

1 Ces deux épîtres, après avoir établi la rédemption par le précieux sang de Christ, et la régénération par la semence incorruptible de la Parole [(1 Pier. 1:23)], traitent du gouvernement de Dieu ; dans la première, nous trouvons son application aux siens pour les conserver [(1 Pier. 5)] ; dans la seconde, cette application se fait aux méchants et au monde ; elle va jusqu’aux éléments embrasés qui se fondront, et enfin jusqu’aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre [(2 Pier. 3:12-13)].

Dans sa seconde épître, il rapporte d’une manière particulière la gloire de la transfiguration comme preuve de la venue et du royaume du Fils de l’homme ; aussi parle-t-il, dans cette seconde épître, du jugement du Seigneur.