Chapitre 3
Ch. 3 v. 1-4 — Le ministère de Jean
[3:1] Nous commençons maintenant (chap. 3) sa véritable histoire. Jean-Baptiste
vient [3:3] selon la prophétie d’Ésaïe (chap. 40) pour préparer le chemin du
Seigneur devant sa face, [3:2] annonçant l’approche du royaume des cieux et
invitant le peuple à se repentir. Ce ministère de Jean envers Israël est
caractérisé dans cet évangile par trois choses :
La venue du Seigneur
1. Le Seigneur, Jéhovah lui-même venait. Le Saint Esprit (dans la citation qu’il
fait d’Ésaïe 40:3) laisse de côté les mots : « pour notre Dieu », à la fin du
verset, parce que Jésus venait comme homme dans l’humiliation, tout en étant
reconnu comme l’Éternel, et qu’Israël n’avait pas le droit de dire « notre ».
Le royaume des cieux
2. [3:2] Le royaume des cieux1 s’approchait — cette nouvelle dispensation qui
devait remplacer celle qui appartenait proprement à Sinaï où l’Éternel avait
parlé sur la terre. Dans cette nouvelle dispensation, « les cieux régneront ».
Ils seront le siège de l’autorité de Dieu dans son Christ, et la caractériseront.
1 Cette expression ne se trouve qu’en Matthieu, comme s’occupant des dispensations et des voies de Dieu à l’égard des Juifs. « Le royaume de Dieu » est le terme générique. « Le royaume des cieux », c’est le royaume de Dieu, mais le royaume de Dieu prenant particulièrement le caractère de gouvernement céleste ; nous le trouverons, plus loin, séparé en royaume de notre Père, et royaume du Fils de l’homme.
L'invitation à la
repentance
3. [3:2] Le peuple, au lieu d’être béni comme tel dans son état actuel, est
invité à se repentir en vue de l’approche de ce royaume. [3:1] Jean par
conséquent se rend dans le désert : il s’éloigne des Juifs avec lesquels il ne
pouvait pas s’associer, car il venait dans les voies de la justice (21:32).
[3:4] Il se nourrit de ce que le désert lui fournit (ses habits même de prophète
rendent témoignage à la position qu’il avait prise de la part de Dieu) rempli
lui-même du Saint Esprit.
La repentance
La repentance, préparation du peuple pour la venue de Dieu
[3:4] Ainsi Jean était prophète ; car il venait de la part de Dieu, [3:8]
s’adressant à son peuple pour l’appeler à la repentance, [3:11] et pour lui
annoncer la bénédiction de Dieu selon les promesses de Jéhovah son Dieu. Mais
Jean était plus qu’un prophète, [3:2] car il présentait comme chose immédiate et
l’introduction d’une nouvelle économie longtemps attendue, [3:11] et la venue du
Seigneur en personne. [3:12] En même temps, bien que Jean vînt à Israël, il ne
reconnaissait pas le peuple ; car il devait être jugé, l’aire de Jéhovah devait
être nettoyée, [3:10] les arbres qui ne portaient pas de bons fruits devaient
être coupés. L’Éternel ne devait placer dans une nouvelle position, dans le
royaume qu’il annonçait, qu’un résidu seulement, sans qu’il eût encore révélé de
quelle manière il établirait ce royaume. Jean annonçait le jugement du peuple.
Quel fait immense que la présence de l’Éternel Dieu au milieu de son peuple, dans la personne de Celui qui, quoique devant être l’accomplissement de toutes les promesses, était nécessairement, bien que rejeté, le juge de tout le mal qui se trouvait au milieu des siens !
Plus on donne aux passages qui nous occupent leur vraie application, c’est-à-dire plus on les applique à Israël, plus on saisit leur vraie force1.
1 Il faut se rappeler que, outre les promesses spéciales faites à Israël et son appel comme peuple de Dieu sur la terre, ce peuple représentait justement l’homme envisagé dans sa responsabilité envers Dieu sous la culture la plus parfaite que Dieu pût lui donner. Jusqu’au déluge, il y avait un témoignage, mais pas de dispensations ou d’institutions de Dieu. Après, dans le monde nouveau, on voit un gouvernement humain, un appel et des promesses en Abraham, la loi, le Messie, Dieu venu en grâce ; Dieu pouvait tout faire, et il le fit avec une patience parfaite, mais en vain, quant à trouver du bien dans la chair ; maintenant Israël ayant été mis de côté comme étant dans la chair, celle-ci étant jugée et le figuier maudit comme stérile, l’Homme de Dieu, le dernier Adam, Celui en qui est la bénédiction par la rédemption, est manifesté au monde. Dans les trois premiers évangiles, comme nous l’avons vu, Christ est présenté à l’homme pour qu’il le reçoive ; en Jean, l’homme et Israël sont mis de côté, et les voies souveraines de Dieu en grâce et en résurrection sont introduites.
Sans doute, la repentance est une nécessité éternelle pour toute âme qui s’approche de Dieu ; mais dans quel jour cette vérité n’est-elle pas placée, lorsque nous voyons l’Éternel lui-même intervenir pour appeler son peuple à cette repentance, et, sur le refus de ce peuple, mettre de côté tout le système des relations d’Israël avec Lui, établissant une économie nouvelle — un royaume qui n’appartient qu’à ceux qui l’écoutent — et faisant enfin éclater son jugement contre son peuple et la ville qu’il avait si longtemps chéris ! « Si tu eusses connu, toi aussi, au moins en cette tienne journée, les choses qui appartiennent à ta paix ! mais maintenant elles sont cachées devant tes yeux » (Luc 19:42).
Ch. 3 v. 5-10 — Le
jugement imminent du peuple déjà annoncé
Cette vérité donne lieu à la mise en lumière d’une autre vérité de la plus haute
importance, annoncée ici au point de vue des droits souverains de Dieu plutôt
que de ses propres conséquences, mais qui portait déjà en elle-même toutes ces
conséquences. [3:5] Le peuple — et c’étaient surtout, comme nous le lisons
ailleurs, les impies et les méprisés — venait de toutes parts [3:6] pour être
baptisé, confessant ses péchés. [3:7] Mais ceux qui, à leurs propres yeux,
tenaient au milieu de ce peuple le premier rang, étaient aux yeux du prophète
qui aimait le peuple selon Dieu, les objets du jugement qu’il annonçait. La
colère était imminente. Qui avait averti ces orgueilleux de la fuir ? [3:8]
Qu’ils s’humilient comme les autres ; qu’ils prennent leur vraie place et
montrent un changement de coeur. [3:9] Se vanter des privilèges de leur nation
ou de leurs pères, ne servait à rien devant Dieu. Dieu demandait ce que sa
nature même, sa vérité exigeaient. De plus, il était souverain ; il pouvait de
pierres mêmes susciter des enfants à Abraham, et c’est ce que sa grâce
souveraine a fait par Christ à l’égard des gentils. Il fallait de la réalité.
[3:10] La cognée était à la racine des arbres ; ceux qui ne portaient pas de
bons fruits seraient coupés (v. 7-10).
Ch. 3 v. 11-12 — Le
jugement pour ceux qui refusent la repentance
[3:11] Voilà le grand principe moral qui allait être mis en vigueur par le
jugement. Le coup n’était pas encore donné ; mais la cognée était déjà à la
racine des arbres. Jean était venu pour placer dans une nouvelle position ceux
qui recevaient son témoignage, ou du moins dans un état nouveau où ils étaient
préparés pour ce témoignage. Ceux qui se repentaient, il les distinguait des
autres par le baptême. Mais Celui qui venait après — Celui duquel Jean n’était
pas digne de porter les sandales — [3:12] nettoierait parfaitement son aire,
séparerait ce qui était vraiment sien, moralement sien au milieu de son peuple
d’Israël (c’était là son aire) et exécuterait le jugement sur tout le reste.
Auparavant, Jean ouvre de sa part la porte à la repentance ; après viendrait le
jugement.
[3:11] Le jugement n’était pas tout ce qu’il appartenait à Jésus de faire. Cependant deux choses Lui sont attribuées dans ce témoignage de Jean. Il baptise de feu — c’est le jugement annoncé au v. 12 — qui consume tout mal. Mais Jésus baptise aussi du Saint Esprit ; cet Esprit qui, donné à l’homme et agissant en énergie divine en lui — vivifié, racheté, purifié dans le sang de Christ, — le fait sortir de l’influence de tout ce qui agit sur la chair et le place en rapport et en communion avec tout ce qui est révélé de Dieu, avec la gloire dans laquelle Dieu introduit ses créatures, dans la vie qu’il communique, en détruisant moralement en nous la puissance de tout ce qui est contraire à la jouissance de ces privilèges.
La confession des
péchés, seul bon fruit que le peuple pouvait manifester
Remarquez ici que le seul bon fruit reconnu par Jean comme le seul moyen
d’échapper, est la confession sincère, par la grâce, de ses péchés. [3:10]
Ceux-là seuls qui font cette confession échappent à la cognée. Les seuls arbres
réellement bons étaient ceux qui se confessaient mauvais.
Mais quel moment solennel que celui-là pour le peuple chéri de Dieu ! Quel événement que la présence de l’Éternel au milieu de la nation avec laquelle il était en relation !
Remarquez que Jean le baptiseur ne présente pas ici le Messie comme le Sauveur venu en grâce, mais comme le Chef du royaume, comme Jéhovah qui devait exécuter le jugement si le peuple ne se repentait pas. Nous allons voir ensuite la position que Jésus prend, en grâce.
[3:13] Au v. 13, Jésus lui-même, qui jusqu’ici nous a été présenté comme Messie et même comme Jéhovah, vient à Jean pour être baptisé du baptême de la repentance. Se présenter à ce baptême, avons-nous dit, était le seul bon fruit que pouvait produire le Juif dans l’état où il se trouvait. Cet acte même était le fruit d’une oeuvre de Dieu — de l’action efficace du Saint Esprit. Celui qui se repent confesse qu’il a marché loin de Dieu auparavant ; de sorte qu’il y a dans ce fait-là un fait nouveau, fruit de la parole et de l’oeuvre de Dieu en lui, signe d’une nouvelle vie, de la vie de l’Esprit dans son âme. Il n’y avait, par le fait même de la mission de Jean, d’autre fruit ou d’autre preuve recevable de la vie de Dieu dans un Juif que la confession ; ce qui ne veut pas dire qu’il n’y eût personne en qui l’Esprit agissait déjà vitalement ; mais dans l’état du peuple, et selon l’appel de Dieu par son serviteur, c’était là la preuve même de cette vie — du mouvement du coeur vers Dieu. Ceux-là étaient le vrai résidu du peuple que Dieu reconnaissait comme tels ; et c’est ainsi qu’ils étaient séparés d’avec la masse qui mûrissait pour le jugement. C’étaient les vrais saints — les excellents de la terre ; quoique la seule place pour de tels hommes fût l’humiliation de la repentance. C’est par là qu’ils devaient commencer. Lorsque Dieu apporte la miséricorde et la justice, on profite avec actions de grâce de la miséricorde en la reconnaissant comme la seule ressource de l’âme, et le coeur fléchit devant la justice comme juste conséquence de l’état du peuple de Dieu, mais en se l’appliquant à soi-même.
Ch. 3 v. 13 — Jésus
s’associe avec ceux qui se repentent au baptême de Jean
[3:13] Or Jésus se présente au milieu de ceux qui prennent cette position (v.
13). [3:12] Quoiqu’il fût vraiment le Seigneur, l’Éternel, le juste Juge de son
peuple, Celui qui devait nettoyer son aire, [3:13] il se place néanmoins avec le
résidu fidèle qui s’humilie devant ce jugement. Il prend la place, devant Dieu,
du plus petit de son peuple. Il appelle, comme au Ps. 16:2 et 3, l’Éternel, son
Seigneur, en lui disant : « Ma bonté ne s’élève pas jusqu’à toi » ; et aux
saints et aux excellents qui sont sur la terre : « En eux sont toutes mes
délices ». Parfait témoignage de grâce, le Sauveur s’identifiant, selon cette
grâce, avec le premier mouvement de l’Esprit dans le coeur de son peuple, le
Sauveur s’abaissant lui-même, non seulement dans la condescendance de sa grâce
envers les siens, mais en se plaçant comme l’un d’eux dans leur vraie position
devant Dieu ; non seulement pour rassurer leur coeur par une telle bonté, mais
aussi pour sympathiser avec toutes leurs peines et leurs difficultés ; pour être
le modèle, la source, et l’expression parfaite de tous les sentiments qui
convenaient à leur position. Il ne pouvait s’associer avec Israël méchant et
sans repentir, mais avec le premier effet vivant de la parole et de l’Esprit de
Dieu dans les pauvres du troupeau. Il pouvait agir en grâce et le faisait. Il
fait de même maintenant. On trouve Christ dès le premier pas, celui qui est
réellement de Dieu.
Mais il y avait plus. Jésus vient pour mettre ceux qui le recevaient en rapport avec Dieu, selon la faveur qui reposait sur une perfection telle que la sienne et sur l’amour qui, en s’intéressant à son peuple, satisfaisait le coeur de l’Éternel et, ayant parfaitement glorifié Dieu en tout ce qu’il est, le rendait capable de se satisfaire en bonté. Sans doute, pour que cela eût lieu, le Seigneur dut donner sa vie ; l’état du Juif, comme de tout homme, exigeait ce sacrifice pour que l’un et l’autre fussent en relation avec le Dieu de vérité. Or, pour ce sacrifice aussi, l’amour de Jésus n’a pas manqué non plus. Mais ici, il conduit les siens vers la jouissance de la bénédiction exprimée dans sa Personne, laquelle devait être solidement fondée sur ce sacrifice, — bénédiction à laquelle ils devaient parvenir par le chemin de la repentance dans lequel ils entraient par le baptême de Jean, et ce baptême, Jésus le recevait, afin qu’ils pussent marcher ensemble vers la possession de tous les biens que Dieu avait préparés pour ceux qui l’aimaient.
Ch. 3 v. 14-15 — Jésus
prend place au milieu des hommes repentants
[3:14] Jean sentant la dignité et l’excellence de la personne de Celui qui
venait vers lui, s’oppose au dessein du Seigneur. Le Saint Esprit fait ainsi
ressortir le vrai caractère de l’acte du Seigneur. [3:15] Quant à Jésus, c’était
la justice qui l’amenait là, et non le péché — la justice qu’il accomplissait en
amour. Il accomplissait, ainsi que Jean-Baptiste, ce qui convenait à la place
qui lui était assignée par Dieu. Avec quelle condescendance en même temps il
s’unit à Jean, disant : « Ainsi il nous est convenable ». C’est le serviteur
humble et obéissant ; telle a toujours été sa conduite sur la terre. De plus,
quant à sa position, la grâce a amené Jésus là où le péché nous a amenés, il est
entré par la porte que le Seigneur avait ouverte pour ses brebis. En confessant
le péché tel qu’il est, en venant devant Dieu en faisant la confession de notre
péché (ce qui est moralement le contraire du péché), nous nous trouvons en
compagnie de Jésus1. En vérité, c’est le fruit de son Esprit en nous. C’est ce
qui est arrivé à ces pauvres pécheurs qui sont venus vers Jean. C’est ainsi que
Jésus a pris sa place en justice et en obéissant au milieu des hommes, et plus
exactement au milieu des Juifs repentants. C’est dans cette position d’homme —
juste, obéissant et accomplissant sur la terre, dans une parfaite humilité,
l’oeuvre pour laquelle il s’était offert en grâce, selon le Ps. 40, se livrant à
l’accomplissement de toute la volonté de Dieu dans un parfait renoncement — que
Dieu son Père l’a pleinement reconnu et l’a scellé, proclamant sur la terre son
Fils bien-aimé.
1 Il en est de même du sentiment de notre néant. Il s’est anéanti lui-même [(Phil. 2:7)], et dans la conscience de notre néant, nous nous rencontrons avec Lui et, en même temps, nous sommes remplis de sa plénitude. Même quand nous tombons, ce n’est pas après que nous avons été amenés à nous connaître tels que nous sommes, que nous voyons Jésus nous relever encore.
Ch. 3 v. 16-17 — Les
cieux ouverts
[3:16] Jésus étant baptisé — signe le plus frappant de la position qu’il avait
prise avec son peuple — les cieux lui sont ouverts, et il voit le Saint Esprit
descendre sur Lui comme une colombe ; [3:17] et voici une voix du ciel qui
disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (v.
16-17).
Mais ces circonstances demandent notre attention.
Jésus objet des délices
du Père — Le Saint Esprit, sceau de Dieu sur Jésus
Jamais les cieux n’ont été ouverts sur la terre, ni à aucun homme sur la terre,
avant que le Bien-aimé y fût1. Dieu, sans doute, dans sa patience et d’une
manière providentielle, avait béni non seulement toutes ses créatures, mais
selon les règles de son gouvernement terrestre, il avait encore béni son peuple.
Il avait aussi des élus qu’il gardait dans sa fidélité. Néanmoins, jusqu’alors,
le ciel n’avait pas été ouvert. Un témoignage avait été suscité de Dieu, en
rapport avec son gouvernement de la terre ; mais il n’y avait pas sur cette
terre d’objet sur lequel l’oeil de Dieu pût se reposer en s’y complaisant,
jusqu’à ce que Jésus vînt, obéissant et sans péché, Fils bien-aimé de Dieu. Mais
ce qui est si précieux pour nous, c’est qu’aussitôt qu’il prend par la grâce
publiquement cette place d’humiliation avec Israël — c’est-à-dire avec le résidu
fidèle, en se présentant ainsi devant Dieu, accomplissant Sa volonté — les cieux
s’ouvrent sur un objet digne de leur attention. Toujours, sans doute, il était
digne de leur adoration, même avant que le monde fût ; mais maintenant, il vient
de prendre comme homme cette position dans les voies de Dieu, et les cieux
s’ouvrent sur Jésus, l’objet de l’affection parfaite de Dieu sur la terre. Le
Saint Esprit descend sur Lui visiblement. Et Lui, homme sur la terre, homme
prenant place avec les débonnaires du peuple qui se repentent, il est reconnu
Fils de Dieu. Non seulement il est oint de Dieu, mais comme homme il a la
conscience de la descente du Saint Esprit sur Lui, — le sceau du Père mis sur
Lui. Et ici, il ne s’agit pas, évidemment, de sa nature divine dans le caractère
de Fils éternel du Père. Le sceau ne serait pas même en rapport avec ce
caractère ; et quant à sa Personne, ce sceau est manifesté, avec la conscience
qu’il en avait, à l’âge de douze ans, dans l’évangile de Luc [(2:41-52)]. Mais
tout en étant Fils éternel du Père, il est aussi homme. Fils de Dieu sur la
terre, et scellé comme homme. Il a, comme homme, la conscience de la présence
immédiate du Saint Esprit avec Lui. Cette présence est en rapport avec le
caractère d’humilité, de douceur et d’obéissance dans lequel le Seigneur
paraissait ici-bas. [3:16] C’est « comme une colombe » que le Saint Esprit
descend sur Lui, de même que ce fut sous forme de langues de feu qu’il vint sur
la tête des disciples pour leur témoignage en puissance dans ce monde, selon la
grâce qui s’adressait à tous, et à chacun dans sa propre langue [(Act. 2:3-4)].
1 Au commencement d’Ézéchiel (1:1), il est bien dit que les cieux ont été ouverts, mais ce n’était qu’en vision, ainsi que le prophète l’explique. Dans ce cas-là, c’était la manifestation de Dieu en jugement.
Les cieux s’ouvrent sur
Jésus, sans autre objet extérieur
Jésus crée ainsi, dans sa position d’homme, la place où il nous introduit par la
rédemption. Mais la gloire de sa Personne est toujours soigneusement réservée.
Il n’y a pas d’objet présenté à Jésus comme à Saul, par exemple, et dans un cas
plus analogue, à Étienne, qui, étant plein de l’Esprit, voit aussi les cieux
ouverts, y regarde et voit Jésus, le Fils de l’homme, et est transformé à son
image [(Act. 7:55-56)]. Jésus est venu ; il est lui-même celui sur lequel les
cieux s’ouvrent ; il n’a pas d’objet transformant, comme Étienne, ou comme
nous-mêmes dans l’Esprit ; les cieux le contemplent, objet parfait de délice.
C’est sa relation déjà existante avec son Père, qui est scellée1. Le Saint
Esprit ne crée pas non plus son caractère (sauf en tant qu’il a été conçu par sa
puissance, quant à sa nature humaine, dans le sein de la vierge Marie [(1:20)])
; il s’était uni aux pauvres dans la perfection de ce caractère, avant d’être
scellé, et alors il agit selon l’énergie et la puissance de ce qu’il a reçu sans
mesure, dans sa vie d’homme ici-bas (Matth. 12:28 ; Jean 3:34 ; comp. Actes
10:38).
1 Cela est aussi vrai de nous, quand nous sommes dans cette relation par grâce.
Quatre occasions où les
cieux sont ouverts dans la Parole
Matt. 3 v. 16 : Jésus reconnu Fils de Dieu
Nous trouvons dans la Parole quatre occasions mémorables où les cieux s’ouvrent,
et Christ est l’objet de chacune de ces révélations. Chacune d’elles a son
caractère spécial. Dans celle qui nous occupe ici, le Saint Esprit descend sur
Jésus, et il est reconnu Fils de Dieu (comp. Jean 1:33-34).
Jean 1 v. 52 : Jésus
Fils de l'homme, objet du service des anges
À la fin du chap. 1 de l’évangile de Jean, Jésus s’annonce comme Fils de l’homme
: et les anges de Dieu montent et descendent sur lui. Il est, comme Fils de
l’homme, l’objet de leur ministère1.
1 C’est une complète erreur de faire de Christ l’échelle. Il est, comme le fut Jacob, l’objet de leur service et de leur ministère.
Act. 7 v. 56 : Le ciel
ouvert au croyant pour voir Jésus dans la gloire en haut
À la fin du 7e chap. des Actes, une scène toute nouvelle s’ouvre. Les Juifs
rejettent le dernier témoignage que Dieu leur envoie. Étienne, qui rend ce
témoignage devant eux, est rempli du Saint Esprit, et les cieux lui sont
ouverts. Le système terrestre était définitivement terminé par le rejet du
témoignage du Saint Esprit à la gloire du Christ monté en haut. Mais ce n’est
pas uniquement un témoignage. Le chrétien est rempli de l’Esprit, le ciel lui
est ouvert, la gloire de Dieu lui est manifestée, et le Fils de l’homme lui
apparaît debout à la droite de Dieu. Ceci est une chose différente du ciel
ouvert sur Jésus, objet des délices de Dieu sur la terre. C’est le ciel ouvert
au chrétien lui-même, son objet s’y trouvant pendant qu’Il est rejeté sur la
terre. Il y voit par le Saint Esprit la gloire céleste de Dieu, et Jésus, Fils
de l’homme, objet spécial de son témoignage, dans la gloire de Dieu. La
différence est aussi remarquable qu’intéressante pour nous, et montre, de la
manière la plus frappante, la vraie position du chrétien sur la terre, et le
changement qu’a produit le rejet de Jésus par son peuple terrestre. Seulement
l’Église, l’union des croyants en un seul corps avec le Seigneur en haut,
n’était pas encore révélée.
Apoc. 19 v. 11 : Jésus
sortant du ciel pour juger les méchants
Enfin le ciel s’ouvre (Apoc. 19), et le Seigneur lui-même sort, Roi des rois et
Seigneur des seigneurs.
Nous trouvons donc :
Jésus, Fils de Dieu,
sur la terre objet des délices du ciel, scellé du Saint Esprit ;
Jésus, Fils de l’homme, objet des soins du ciel, les anges de Dieu étant ses
serviteurs ;
Jésus en haut, à la droite de Dieu, et le fidèle rempli de l’Esprit et souffrant
sur la terre pour Lui, le fidèle voyant la gloire en haut et le Fils de l’homme
dans cette gloire ;
Enfin Jésus, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, sortant pour juger et
faire la guerre contre les hommes orgueilleux qui contestent son autorité et
oppriment la terre.
Le sceau de la relation de Jésus homme avec le ciel
[3:17] Mais revenons à la fin de notre chap. 3. Le Père lui-même reconnaît Jésus,
homme sur la terre, obéissant, et entrant comme le bon berger par la porte ; il
le reconnaît pour son Fils bien-aimé en qui il trouve tout son délice. [3:16].
Le ciel est ouvert sur Jésus ; il voit le Saint Esprit descendre pour le sceller
; ce sceau de l’Esprit fait la force et le soutien de la perfection de sa vie
humaine, et il reçoit du Père le témoignage de sa relation entre Lui et les
siens. Aucun objet sur lequel la foi de son coeur dût se reposer, ne Lui est
présenté, comme il l’est à nous. C’est sa propre relation avec le ciel et avec
son Père qui est scellée. Son âme en jouit par la descente du Saint Esprit et la
voix de son Père.
La gloire de Christ et
la part des siens
Mais ce passage de Matthieu demande d’autres remarques. Notre adorable Seigneur,
ou plutôt ce qui Lui est arrivé, montre la place où il met les croyants ou le
modèle qu’il leur donne, qu’ils soient Juifs ou gentils ; seulement il est
évident que nous n’y sommes amenés que par la rédemption. « Je monte vers mon
Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » [(Jean 20:17)], telles sont
ses paroles bénies après sa résurrection. Mais pour nous le ciel est ouvert ;
nous sommes scellés du Saint Esprit ; le Père nous reconnaît comme fils.
Toutefois la dignité divine de la personne de Christ est toujours soigneusement
réservée, aussi bien ici dans son humiliation que dans la transfiguration en
gloire. Moïse et Élie sont dans la même gloire, mais ils disparaissent quand la
précipitation de Pierre, alors qu’il lui est permis de s’exprimer, voulait les
mettre sur le même niveau [(17:1-8)]. Plus nous sommes près d’une Personne
divine, plus nous adorons et reconnaissons ce qu’elle est.
La révélation de la
Trinité
Mais on trouve ici un autre fait très remarquable. Pour la première fois, quand
Christ prend, dans l’humilité, cette place au milieu des hommes, là Trinité est
pleinement révélée. Sans doute, le Fils et l’Esprit sont mentionnés dans
l’Ancien Testament ; mais là l’unité de la Divinité est le grand point révélé.
Ici, le Fils est reconnu dans l’homme, le Saint Esprit descend sur Lui, et le
Père le reconnaît comme son Fils. Quelle merveilleuse relation avec l’homme,
quelle place pour l’homme que d’y être ! Par la relation de Christ avec l’homme,
la Divinité est révélée dans sa plénitude. Son humanité l’a fait ressortir dans
son déploiement. Il était vraiment un homme, mais l’homme en qui les conseils de
Dieu à l’égard de l’homme devaient s’accomplir.
La relation avec Dieu
amène la lutte contre Satan
Pour cette raison, comme il a réalisé et manifesté la place que l’homme occupe
devant Dieu dans sa Personne, et notre relation avec Dieu selon les conseils de
sa grâce envers nous, ainsi sommes-nous en lutte avec l’ennemi. Il entre aussi
dans ce côté de notre position. Nous avons notre relation avec Dieu notre Père,
et alors nous avons aussi affaire avec Satan. Le Seigneur triomphe et il nous
apprend à vaincre. Remarquez aussi que d’abord la relation du Seigneur avec Dieu
est pleinement établie et manifestée, et qu’ensuite là commence le conflit avec
Satan ; il en est de même pour nous. Mais la première question était : le
dernier Adam tiendrait-il là où le premier avait manqué ? Et de plus, c’était
dans le désert de ce monde et sous la puissance de Satan — au lieu des
bénédictions de Dieu — car c’est là que nous étions arrivés.
Le jugement final de
l’homme responsable et la rédemption en grâce
Il faut remarquer ici un autre point qui fait ressortir pleinement la place que
le Seigneur prend. La loi et les prophètes ont été jusqu’à Jean [(Luc 16:16)].
Alors une chose nouvelle est annoncée, le royaume des cieux. Le jugement se
termine par le peuple de Dieu. [3:10] La cognée est mise à la racine des arbres,
[3:12] le van est dans la main de Celui qui vient, le froment est assemblé dans
le grenier de Dieu, la balle est brûlée. C’est-à-dire que nous avons la fin de
l’histoire du peuple de Dieu en jugement. Nous entrons sur le terrain où l’homme
est perdu et attend le jugement ; mais l’histoire de l’homme responsable est
close. Voilà pourquoi il est dit : « Maintenant, en la consommation des siècles,
il a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » [(Héb.
9:26)]. Cela est arrivé extérieurement et littéralement à Israël ; mais c’est
moralement vrai de nous : seulement nous sommes rassemblés pour le ciel, comme
c’était le cas pour le résidu d’alors, et nous serons dans le ciel. Mais Christ
étant rejeté, l’histoire de la responsabilité est finie, et nous entrons en
grâce comme des êtres déjà perdus. Comme conséquence de l’annonce de l’imminence
de ce fait, Christ vient et, s’identifiant avec le résidu qui échappe par la
repentance, fait cette place nouvelle pour l’homme sur la terre : seulement nous
ne pouvions y être avant que la rédemption fût accomplie. Cependant il a
manifesté le nom du Père à ceux qu’il Lui avait donnés du monde.