Chapitres 3 et 4
Ch. 3 v. 1-12 — Effet de la venue du Seigneur, pour juger le peuple et le bénir
[3:1] Ici encore, nous retrouvons la première venue du Seigneur1 liée avec le
plein effet de la seconde. Jean-Baptiste est annoncé pour préparer son chemin,
et ensuite l’ange de l’alliance si désiré par eux viendrait ; [3:3] mais ce
serait en jugement, pour purifier le peuple et ôter de lui toute la souillure.
[3:4] Alors les offrandes offertes à Jérusalem seraient agréables à l’Éternel,
des offrandes de justice ; [3:5] mais tous les méchants seraient jugés, [3:6]
car Dieu ne changeait ni en grâce, ni en justice. C’est ce qui, après tout,
assurait l’existence d’Israël quoi qu’il en fût. [3:7] Qu’il retournât donc à
l’Éternel, et l’Éternel retournerait vers lui. Mais alors l’orgueil d’Israël se
manifeste, et il demande en quoi il devait revenir, [3:8-9] et ses péchés à
l’égard des offrandes et des ordonnances sont constatés. [3:10-12] Mais de
nouveau la grâce se révèle, au cas que le peuple reviendrait de son éloignement
pratique de Dieu. Il n’avait qu’à revenir et faire l’expérience de sa bonté.
1 C’est la venue de l’Éternel, notez-le bien.
Ch. 3 v. 13 à 4 v. 3 —
Distinction du résidu, et sa part spéciale à la venue de Christ
[3:15] Au milieu de l’orgueil du succès apparent du méchant, [3:16] le résidu
est distingué par un rapprochement d’intérêt mutuel fondé, entre ceux qui y
participaient, sur la crainte commune de l’Éternel. Ils s’entretenaient de ces
choses dans leur affliction1. L’Éternel en tenait compte et notait cela dans son
livre ; [3:17] au jour où Dieu rassemblerait ce qu’il aurait de plus précieux,
ils seraient siens. [3:18] Après, on discernerait bien entre le méchant et le
juste, entre celui qui servait Dieu et celui qui ne le servait pas ; [4:1] car
le jour allait venir qui brûlerait comme un four ; les orgueilleux et les
méchants seraient comme du chaume ; [4:2] mais pour ceux qui craignaient le nom
de l’Éternel, le soleil de justice se lèverait ; ce ne serait plus la triste
nuit de ténèbres, d’affliction et du règne de l’adversaire, mais le jour que
Dieu ferait luire par la présence de son Fils, par le règne de son bien-aimé sur
la terre. [4:3] Au matin, les hommes droits domineront sur eux, car ce temps est
un temps de jugement, et les méchants seront de la cendre sous la plante de
leurs pieds.
1 Voyez-en le délicieux tableau aux deux premiers chapitres de l’Évangile de Luc, avant qu’il en commence le sujet général. Seulement, alors le Sauveur fut rejeté, et le résidu transféré dans l’assemblée, la délivrance d’Israël étant différée jusqu’à la venue du Seigneur en puissance. Ici, le résidu d’Israël est envisagé en rapport avec cette délivrance.
Tout est lié à Israël
seul, comme peuple de Dieu, et à sa conduite
Conduite d’Israël comme peuple de Dieu et alliance de l’Éternel avec lui
On remarquera ici que tout est en rapport avec l’autorité de l’Éternel, et ses
dispensations envers Israël et avec la conduite d’Israël comme peuple envers son
Dieu. Ce qui tient à la première venue de Christ et à ses conséquences pour
Israël, ne s’y trouve pas. [3:1] Jean-Baptiste nous est présenté comme messager
devant l’Éternel, qui est Christ lui-même, sans doute ; mais il est envisagé
comme venant comme Ange de l’alliance, arrivant dans son temple subitement [3:2]
et mettant tout en Israël à l’épreuve du feu de son jugement, [3:4] afin que
l’offrande de Juda soit agréable à l’Éternel, comme dans les jours d’ancienneté.
[3:5] Les fautes signalées sont les fautes du peuple ramené de Babylone commises
contre l’Éternel. Les gentils et leur empire ne s’y trouvent pas. Toute se passe
entre Israël seul et l’Éternel, le Dieu de ses pères, comme dès les anciens
jours, entre le peuple aimé de Dieu et l’Éternel qui l’aime. C’est un dieu
étranger que l’Éternel ne supportera pas. [2:4-5] C’est avec Lévi qu’était son
alliance [2:7] et avec les sacrificateurs dont les lèvres devaient garder la
vraie connaissance de l’Éternel.
Amour de Dieu pour son
peuple et mise à l’épreuve par Jean-Baptiste
Il n’y a pas même de roi, sauf que l’Éternel est leur roi, dont le nom est
terrible parmi les nations. [4:4] Le peuple est sommé enfin de revenir à la loi
de Moïse donnée à Horeb pour tout Israël. Le prophète nous présente l’amour
invariable de l’Éternel pour le peuple qu’il a rassemblé autour de Lui à Horeb,
son débat avec lui, à cause de ses péchés ; [3:16] la distinction d’un résidu
fidèle [3:1] et l’envoi d’un messager avant l’exécution du jugement. Israël est
envisagé comme tel dans ses propres rapports avec l’Éternel, et, étant revenu de
sa captivité, il attend le jugement de son Dieu qui envoie son messager pour
l’avertir. Tout a été préparé pour mettre le peuple à l’épreuve moralement, à
l’égard de l’accomplissement de ceci, lors de l’envoi de Jean-Baptiste ; mais
Israël n’avait pas d’oreilles pour écouter, et tout a été suspendu.
Accomplissement à la
fin, après l’exercice de la patience de Dieu
L’accomplissement parfait et complet sera repris à la fin, lorsque cette autre
œuvre glorieuse de Dieu à l’égard de l’Église aura reçu son plein effet. La
patience de Dieu a été grande envers Israël, car, lorsqu’ils avaient rejeté son
Fils, il leur a, sur l’intercession de ce même bien-aimé Sauveur sur la croix
[(Luc 23:34)], envoyé le message par Pierre, que, s’ils se repentaient, le
Christ qu’ils avaient tué reviendrait [(Act. 3:19-20)] ; mais leurs chefs
étaient plus que sourds à cette bonté de Dieu, et leur maison reste encore vide
et abandonnée [(Matt. 12:44)].
Ch. 4 v. 4-6 — Mission
d’Élie à la fin pour ramener Israël
Mission d’Élie en rapport avec la loi, en partie réalisée par Jean-Baptiste
[4:5] À la fin, Élie, dont la mission était d’engager un Israël apostat, qui
avait abandonné l’Éternel, à le reconnaître en vérité, et cela par la grâce
souveraine de Dieu, [4:4] mais en rapport avec la loi et avec la montagne de
Horeb, où il est allé déposer le fardeau de sa fonction de prophète comme
inutile, à cause de l’incrédulité du peuple [(1 Rois 19)], [4:5] Élie accomplira
avec efficace sa mission avant la grande et terrible journée de l’Éternel, [4:6]
afin que la malédiction de Dieu ne tombe pas sur la terre de dilection au jour
où il accomplira définitivement ses jugements ; c’est pourquoi Jean-Baptiste est
présenté comme Élie [(Matt. 17:12-13)], si Israël avait pu le recevoir, car il
répondait au premier verset du chapitre 3, et en même temps il est dit qu’il
n’était pas Élie [(Jean 1:21)], car effectivement il n’a pas accompli du tout ce
qui est dit au chapitre 4:5, 6 (comp. Luc 1:17, 76).
Épreuve d’Israël à la
fin et amour de Dieu pour lui manifesté, sans rien d’autre
La prophétie s’adresse à la conscience de ceux qui vivaient du temps où elle a
été communiquée (ch. 3:10), et montrant qu’à la fin de ces temps-là, Israël
serait mis à l’épreuve par la mission de la grâce, elle passe aux derniers jours
où Dieu manifesterait son amour immanquable pour son peuple, et sa justice
contre le mal, en séparant pour lui-même un résidu qui serait béni, et en
exécutant le jugement contre les rebelles. Les gentils, et même les relations de
son peuple avec Christ, venant comme homme sur la terre, sont laissés de côté.