Chapitre 15
Ch. 15 v. 1-32 — Témoignage de Jésus, condamné et crucifié par les hommes
[15:2] Devant Pilate, Jésus fait une belle confession [(1 Tim. 6:13)], il ne
fait que rendre témoignage à la vérité là où la gloire de Dieu l’exigeait et où
ce témoignage s’opposait à la puissance de l’adversaire. [15:5] À tout le reste
il ne répond rien. Il les laisse faire ; et l’évangéliste n’entre dans aucun
détail. [15:2] Rendre ce témoignage, c’était le dernier service et le dernier
devoir qu’il eût à accomplir. Ce témoignage est rendu. [15:11] Les Juifs Lui
préfèrent Barrabas, [15:7] le séditieux meurtrier ; [15:15] et Pilate, écoutant
la voix de la foule gagnée par les principaux sacrificateurs, livre Jésus pour
être crucifié. [15:16-19] Le Seigneur subit les insultes des soldats, qui
joignaient la fierté et l’insolence de leur classe à la dureté du bourreau dont
ils accomplissaient les fonctions. Triste spécimen de notre nature ! Le Christ
qui venait pour les sauver, était pour le moment sous leur puissance. Il usait
de sa puissance à Lui, non pour se sauver, mais pour délivrer les autres de la
puissance de l’ennemi. [15:22] Enfin ils le mènent à Golgotha pour le crucifier.
[15:23] Là, ils Lui présentent une mixtion assoupissante qu’il refuse ; [15:24]
et on le crucifie [15:27] avec deux brigands, l’un à sa droite et l’autre à sa
gauche, [15:28] accomplissant ainsi (car c’était tout ce qu’ils faisaient ou
qu’ils pouvaient faire) tout ce qui était écrit concernant le Seigneur. [15:31]
C’était maintenant l’heure des Juifs et des sacrificateurs ; ils avaient, hélas
! atteint le désir de leur cœur. Ils rendent manifestes, sans le savoir, la
gloire et la perfection de Jésus. [15:29] Le temple ne saurait se relever sans
être ainsi abattu ; et, comme instruments, ils confirment le fait qu’il leur
annonçait. [15:31] En outre, il sauvait les autres et ne se sauvait pas lui-même.
Ce sont les deux parties de la perfection de la mort de Christ en rapport avec
l’homme.
Ch. 15 v. 33-37 —
Accomplissement parfait de l’œuvre devant Dieu
Mais, quelles que fussent les pensées du Christ et ses souffrances par rapport
aux hommes (ces chiens, ces taureaux de Basan [(Ps. 22:16, 12)]), l’œuvre qu’il
a dû accomplir avait une profondeur qui s étendait bien au-delà de ces choses
extérieures. [15:33] Les ténèbres couvraient la terre — témoignage sympathique
et divin de ce qui couvrait, d’une obscurité bien autrement profonde, l’âme de
Jésus, [15:34] abandonné de Dieu pour le péché, mais qui montrait là, toutefois
incomparablement plus que partout ailleurs, sa perfection absolue, tandis que
les ténèbres marquaient, d’une manière extérieure, son entière séparation des
choses du dehors, toute l’œuvre étant entre Lui et Dieu seul, selon leur
perfection. [15:35] Peu compris des autres, tout se passe entre Lui et Dieu :
[15:37] et Jésus, ayant jeté de nouveau un grand cri, expire (v. 37). Son
service était achevé. Qu’avait-il de plus à faire dans un monde où il ne vivait
que pour accomplir la volonté de Dieu ? Tout était accompli [(Jean 19:30)], et
nécessairement il s’en va. Je ne parle pas d’une nécessité physique, car sa
force Lui restait encore ; mais, moralement rejeté du monde, sa miséricorde
envers ce monde n’y avait plus de place : la volonté de Dieu était accomplie
parfaitement par lui-même. Il avait bu dans son âme la coupe de la mort et du
jugement pour le péché. Il ne Lui restait plus qu’à mourir ; et il expire
obéissant jusqu’à la fin, pour commencer dans un autre monde (soit pour son âme
séparée du corps, soit dans la gloire) une vie où le mal ne pourra jamais entrer,
et où l’homme nouveau sera parfaitement heureux en la présence de Dieu.
Ch. 15 v. 37-39 —
Conséquences de la mort de Christ, pour les Juifs et les nations
[15:37] Son service était terminé. Son obéissance avait un terme dans la mort —
son obéissance, et par conséquent sa vie, en tant qu’accomplie au milieu des
pécheurs. Quel eût été le but d’une vie où il n’y aurait plus eu d’obéissance à
accomplir ? Or l’obéissance était parfaite dans sa mort, et il expire. [15:38]
Dès lors, le chemin des lieux saints est ouvert — le voile est déchiré depuis le
haut jusqu’en bas. [15:39] Le centurion, un gentil, reconnaît dans Jésus mourant
la personne du Fils de Dieu. Jusqu’alors le Messie et le judaïsme allaient
ensemble. Dans la mort du Christ le judaïsme rejette le Christ, et il est le
Sauveur du monde. [15:38] Le voile ne cache plus Dieu. C’était tout ce que le
judaïsme pouvait faire à cet égard. [15:39] La manifestation de la parfaite
grâce est là pour le gentil qui — parce que Jésus rendait sa vie avec un cri qui
prouvait l’existence de tant de force — reconnaît que le Prince de la vie, le
Fils de Dieu, était là. [15:44] Pilate aussi s’étonne qu’il soit déjà mort.
[15:45] Il ne le croit que quand le centurion le lui certifie. Quant à la foi —
loin de la grâce et même de la justice humaine — il ne s’inquiétait absolument
pas de tout cela.
Ch. 15 v. 40-47 —
Manifestation de l’affection des fidèles, même dans Sa mort
[15:40-41] La mort de Jésus ne l’arrache pas aux cœurs de ces faibles qui
l’aimaient (qui peut-être n’avaient pas été dans le combat, mais que la grâce
faisait sortir maintenant de leurs retraites) : ces femmes pieuses qui l’avaient
suivi et qui avaient souvent pourvu à ses besoins, [15:43] et Joseph qui,
quoique touché dans sa conscience, ne l’avait pas encore suivi, fortifié à la
fin par le témoignage de la grâce et de la perfection de Jésus (l’intégrité du
conseiller trouvant dans les circonstances, non une occasion de crainte, mais ce
qui le déterminait à se faire connaître) — [15:46] ces femmes et Joseph
s’occupent, chacun de leur côté, du corps de Jésus. Ce tabernacle du Fils de
Dieu n’est pas laissé sans ces soins qui étaient dus par l’homme à Celui qui
venait de le quitter. Au reste, la providence de Dieu, ainsi que son œuvre dans
leurs cœurs, avait pourvu à tout cela. Le corps de Jésus est placé dans le
tombeau, [15:47] et tous attendent la fin du sabbat pour accomplir leur service
à son égard. Les femmes avaient pris connaissance du lieu.