Chapitre 14
Ce chapitre reprend le fil du récit, mais avec des circonstances solennelles qui
se rattachent à la fin de la vie du Seigneur.
Ch. 14 v. 1-11 —
Manifestations du cœur de l’homme envers Christ
Ch. 14 v. 1-2 — Dieu dirige toutes choses, en dépit de la méchanceté de l’homme
Calculs de l’homme pour faire mourir Jésus, mais conformément aux conseils de
Dieu
[14:1] Déjà les scribes et les sacrificateurs consultaient ensemble comment ils
pourraient prendre Jésus par ruse et le mettre à mort. [14:2] Ils craignaient
l’influence du peuple qui admirait ses œuvres, sa bonté et sa débonnaireté. Ils
auraient donc voulu éviter de le prendre au moment de la fête, lorsque la
multitude affluait à Jérusalem : mais Dieu avait d’autres conseils. Jésus devait
être notre Agneau de Pâque, adorable Seigneur ! et il s’offre pour être la
victime de propitiation. Or les conseils de Dieu et l’amour de Christ étant tels,
Satan ne manquait pas d’agents propres à accomplir tout ce qu’il pouvait faire
contre le Seigneur. Jésus s’offrant pour cela, le peuple serait bientôt disposé
à livrer, même aux gentils, Celui qui par sa bonté et par ses œuvres l’avait
attiré ; [14:10] et la trahison ne manquerait pas de le livrer sans difficulté
entre les mains des sacrificateurs. Toutefois les propres arrangements de Dieu,
qui le reconnaissait et le présentait dans sa grâce, auraient la première place
; [14:3] et le souper à Béthanie [14:22] et le souper à Jérusalem précéderaient
— [14:10] l’un l’offre, [14:43] et l’autre, l’acte de Judas. Car, quelle que
soit la méchanceté de l’homme, Dieu prend toujours la place qu’il veut, et ne
permet jamais au pouvoir de l’ennemi de cacher ses voies à la foi, ni de laisser
son peuple sans témoignage de son amour.
Soutien et consolation
de Dieu avant chaque manifestation du mal envers les siens
Cette portion de l’histoire est très remarquable. [14:1] Dieu met en avant les
pensées [14:2] et les craintes des chefs du peuple pour nous les faire connaître
; mais tout demeure absolument entre ses mains ; et la malice de l’homme, la
trahison et la puissance de Satan, quand elles opèrent de la manière la plus
énergique (et jamais elles n’ont été si actives), ne font qu’accomplir les
conseils de Dieu pour la gloire de Christ. [14:10] Avant la trahison de Judas,
[14:3] il reçoit le témoignage de l’affection de Marie. [14:8] Dieu met le sceau
de cette affection sur Celui qui devait être trahi. [14:50] Et, de l’autre côté,
avant d’être abandonné [14:44] et livré, [14:22-24] Jésus peut montrer toute son
affection pour les siens, à son dernier souper avec eux, dans l’institution de
la cène. Quel beau témoignage de l’intérêt que Dieu met à prendre soin de ses
enfants et à les consoler au plus sombre moment de leur détresse !
Ch. 14 v. 3-9 —
Manifestation intelligente de l’amour pour Christ, au temps opportun
[14:8] Remarquez aussi de quelle manière l’amour pour Christ trouve, au milieu
des ténèbres qui se rassemblent autour de ses pas, la lumière qui dirige sa
conduite et la dirige précisément vers ce qui convenait dans ce moment-là. Marie
n’avait aucune révélation prophétique, mais le danger imminent dans lequel la
haine des Juifs plaçait le Seigneur Jésus, stimule son affection [14:3] et la
pousse à accomplir un acte [14:9] qui devait être publié partout où la mort de
Christ et son amour pour nous seraient annoncés dans le monde entier. C’est la
vraie intelligence — la vraie direction dans les choses morales. [14:4-5] L’acte
de Marie devient une occasion de ténèbres pour Judas ; [14:8] il est revêtu de
la lumière de l’intelligence divine par le témoignage même du Seigneur. Cette
affection pour Christ discerne ce qui convient — elle saisit le bien et le mal
d’une manière juste et opportune. [14:7] C’est une bonne chose que de
s’inquiéter des pauvres. Mais dans ce moment-là toute la pensée de Dieu se
concentrait sur le sacrifice de Christ. On avait toujours l’occasion de soulager
les pauvres, et il était juste de le faire. Les mettre en comparaison avec Jésus,
au moment de son sacrifice, c’était les mettre hors de leur place et oublier
tout ce qui était précieux à Dieu. [14:11] Judas, qui ne tenait qu’à l’argent,
saisissait la position présente selon son intérêt à lui. [14:10] Il voyait, non
la grande valeur de Christ, mais le désir des scribes. Sa sagacité était de
l’ennemi, comme celle de Marie était de Dieu.
Ch. 14 v. 10-11 —
Arrangements de la méchanceté de l’homme, mais Dieu conduit tout
[14:11] Les choses avancent : Judas s’arrange avec les principaux sacrificateurs
pour livrer Jésus pour de l’argent. L’arrangement est conclu en effet selon ses
pensées et les leurs. Ici cependant, il est très remarquable de voir la manière
dont — si j’ose le dire — Dieu lui-même domine la position. Lors même que ce
soit le moment où la malice de l’homme est au comble et où la puissance de Satan
s’exerce au plus haut degré, tout s’accomplit parfaitement au moment, de la
manière et par les instruments voulus de Dieu. Rien, pas la moindre chose ne lui
échappe. Rien ne s’accomplit que ce qu’il veut, comme il le veut, et quand il le
veut. Quelle consolation pour nous ! Et, dans les circonstances qui nous
occupent, quel frappant témoignage ! [14:2] Le Saint Esprit rapporte donc le
désir, facile à comprendre, des chefs du peuple et des scribes, d’éviter
l’occasion de la fête. Inutile désir ! Ce sacrifice devait s’accomplir alors, et
il s’accomplit.
Ch. 14 v. 12-31 —
Changement des relations entre Jésus et Ses disciples
Ch. 14 v. 12-26 — Manifestation et souvenir de l’amour de Jésus, dans une
nouvelle relation
[14:12] Mais le moment de la dernière Pâque de la vie de Jésus s’approchait —
cette Pâque dans laquelle il devait lui-même servir d’Agneau, [14:22-24] et ne
laisser à la foi d’autre mémorial que celui de lui-même et de son œuvre. [14:13]
Alors le Seigneur envoie ses disciples afin de préparer tout ce qui était
nécessaire pour célébrer la fête. [14:17] Le soir, il s’assied avec ses
disciples, pour s’entretenir avec eux et leur témoigner, pour la dernière fois,
son affection pour eux comme leur compagnon. [14:18] Mais c’est afin de leur
annoncer que l’un d’eux le trahirait (car il devait tout souffrir). [14:19] Le
cœur de chacun des onze, du moins, répondait attristé à cette pensée1. [14:20]
Ainsi ce devait être l’un de ceux qui mangeaient au même plat avec Lui ; [14:21]
mais malheur à cet homme ! Néanmoins, ni la pensée d’une telle iniquité, ni la
douleur de son cœur, ne peuvent arrêter le cours de l’amour de Christ. [14:22]
Il leur en donne les gages dans la cène. [14:22] C’était de Lui, de son
sacrifice, et non d’une délivrance temporelle, qu’ils devaient désormais se
souvenir. Tout s’absorbait en Lui, et en Lui mourant sur la croix. [14:24]
Ensuite, en leur donnant la coupe, il pose le fondement de la nouvelle alliance
en son sang (en figure), la leur présentant comme participation à sa mort — vrai
breuvage de vie [(Jean 6:55)]. [14:23] Après qu’ils en ont tous bu, [14:24] il
leur annonce que c’est là le sceau de la nouvelle alliance — chose bien connue
des Juifs, d’après Jérémie, en ajoutant que ce sang était répandu pour plusieurs.
La mort devait entrer pour fonder la nouvelle alliance et pour payer la rançon
de plusieurs. Pour cela il fallait la mort, et les liens terrestres entre Jésus
et ses disciples étaient détruits. [14:25] Jésus ne boirait plus du fruit de la
vigne (signe de ces rapports) avant que d’une autre manière il renouvelât cette
relation avec eux dans le royaume de Dieu. Lorsque le royaume serait établi, il
serait de nouveau avec eux, et renouvellerait ces liens d’intimité (sous une
autre forme et d’une manière plus excellente sans doute, mais réellement). Mais
maintenant tout changeait. [14:26] Ils chantent et sortent pour se rendre au
lieu accoutumé sur la montagnes des Oliviers.
1 [14:19] Il y a quelque chose de très beau et de très touchant dans la question des disciples. Leurs cœurs étaient rendus sérieux, et les paroles de Jésus y avaient tout le poids d’un témoignage, divin. Ils n’avaient aucunement la pensée de le trahir, excepté Judas [(14:11)] ; [14:18] mais ses paroles étaient sûrement vraies, leurs âmes les reconnaissaient, [14:19] et ils éprouvaient de la défiance d’eux-mêmes à l’ouïe des déclarations de Christ. Il n’y avait pas chez eux l’orgueilleuse certitude qu’ils ne le trahiraient pas, mais leur cœur s’inclinait devant les solennelles et terribles paroles de Jésus. [Matt. 26:25] Judas évite d’abord la question ; mais ensuite, afin de ne pas avoir l’air de se mettre à part des autres, il la pose, et c’est pour être désigné personnellement par le Seigneur, vrai soulagement pour les autres disciples (Matth. 26:25).
Ch. 14 v. 27-28 —
Interruption puis reprises des relations avec les disciples
Les rapports de Jésus avec ses disciples ici-bas devaient être en effet rompus,
mais ce n’était pas parce qu’il abandonnerait les siens. [14:22] Il affermissait,
ou du moins il manifestait dans son dernier souper avec eux, les sentiments de
son cœur et la force (de son côté) de ces liens. [14:27] Mais ils seraient
scandalisés à cause de sa position, et ils l’abandonneraient. Toutefois, la main
de Dieu était dans tout cela. Il frapperait le Berger. [14:28] Mais une fois
ressuscité d’entre les morts, Jésus reprendrait ses relations avec ses disciples
— avec les pauvres du troupeau [(Zac. 11:11)]. Il irait devant eux en Galilée,
là où ces relations avaient commencé, loin de l’orgueil de la nation, et où,
selon la parole de Dieu, la lumière avait paru au milieu d’eux [(Matt.
4:15-16)].
Ch. 14 v. 29-31 —
L’homme naturel ne peut faire face à la mort, que Jésus doit traverser seul
La mort était devant Lui. Il fallait qu’il y passât, pour que les rapports,
quels qu’ils fussent, s’établissent entre Dieu et l’homme. [14:27] Le Berger
serait frappé par l’Éternel des armées. La mort était le jugement de Dieu :
l’homme pouvait-il soutenir ce jugement ? Un seul le pouvait. [14:31] Pierre,
aimant trop Christ pour que son cœur l’abandonnât, s’avance assez loin dans le
chemin de la mort pour reculer plus tard, rendant ainsi un plus éclatant
témoignage à l’incapacité où il était de traverser l’abîme qui s’ouvrait devant
ses yeux dans la personne de son Maître méconnu. Après tout, pour Pierre il n’y
avait que le dehors de ce qu’est la mort. La faiblesse qui lui inspirait sa
frayeur le rendait incapable de regarder l’abîme que le péché a ouvert devant
nos pas. [14:27-28] Au moment même où Jésus annonce tout ce qui allait arriver,
[14:29] Pierre entreprend d’y faire face. Sincère dans son affection, il ne
savait ce qu’était l’homme mis à découvert devant Dieu, et en présence de la
puissance de l’ennemi qui a la mort pour arme. Il avait déjà tremblé ; mais la
vue de Jésus, qui inspire l’affection, n’implique pas que la chair, qui nous
empêche de le glorifier, soit morte dans le sens pratique. Au reste, Pierre ne
savait rien de cette vérité. C’est la mort de Christ qui a mis notre état au
grand jour, en y apportant le seul remède possible — la mort et la vie en
résurrection. Comme l’arche au Jourdain, Christ a dû y passer seul, afin que son
peuple racheté pût la traverser à sec. Celui-ci n’avait pas encore passé par ce
chemin.
Ch. 14 v. 32-52 — Jésus
fait face à tout ce qui pourrait L’arrêter
Jésus s’avance vers la fin de Son épreuve, le fardeau de la colère divine
Jésus avance vers le terme de son épreuve — épreuve qui ne faisait que démontrer
sa perfection et sa gloire, et glorifier Dieu son Père en même temps, mais
épreuve qui ne lui épargnait rien de ce qui aurait eu la puissance de l’arrêter,
si quelque chose l’avait pu, et qui a été jusqu’à la mort et au fardeau de la
colère de Dieu — fardeau que nous ne pouvons concevoir.
Ch. 14 v. 32-38 —
Gethsémané, acceptation en pleine soumission de la volonté du Père
Réalisation parfaite de toutes les conséquences de la pensée de Dieu, dans Sa
communion
[14:34] Il s’approche du combat et de la souffrance, non avec la légèreté de
Pierre, qui s’y plonge parce qu’il en ignore la nature [(14:31)], [14:35] mais
il s’en approche avec pleine connaissance, [14:36] en se plaçant en présence de
son Père, devant qui tout est pesé et où la volonté de Celui qui Lui imposait la
tâche est clairement constatée dans sa communion avec Lui ; de sorte que Jésus
l’accomplit même comme Dieu l’envisageait, selon l’étendue et l’intention de ses
pensées et de sa nature, et dans une parfaite obéissance à sa volonté.
Dépendance de Jésus
comme homme, en pleine communion ave le Père
[14:35] Jésus s’avance seul pour le prier. [14:36] Et il traverse moralement
toute l’étendue de ses souffrances, en en réalisant toute l’amertume dans la
communion de son Père. Ayant ces souffrances devant ses propres yeux, il les
place devant le cœur de son Père afin que, s’il était possible, cette coupe
passât loin de lui. Sinon, ce serait du moins de la main de son Père qu’il la
recevrait. [Héb. 5:7] C’était là la piété à cause de laquelle il fut écouté et
ses prières exaucées. [14:33] Il était là comme homme — heureux d’avoir ses
disciples veillant avec Lui, [14:35] heureux de s’isoler [14:36] et d’épancher
son cœur dans le sein de son Père, [14:35] dans l’état dépendant d’un homme qui
prie. Quel spectacle !
Ch. 14 v. 37-38 —
Incapacité de la chair des disciples dans ce combat
[14:37] Pierre, qui voulait mourir pour son Maître, n’est pas même capable de
veiller avec Lui. [14:38] Le Seigneur lui montre avec douceur son inconséquence,
tout en reconnaissant qu’en effet son esprit était plein de bonne volonté, mais
que la chair était sans valeur dans le combat avec l’ennemi et dans l’épreuve
spirituelle.
Ch. 14 v. 39-50 —
Caractère moral de Jésus brillant dans toutes ces circonstances
Le récit de Marc, [14:38] qui passe si rapidement d’un événement (qui dévoile
tout l’état moral des hommes avec lesquels Jésus s’était associé) à un autre
événement, de manière à les placer tous en rapport les uns avec les autres, est
aussi touchant que le sont les développements plus circonstanciés des autres
évangiles. Un caractère moral est imprimé sur chaque pas que l’on fait dans
cette histoire, donnant à celle-ci dans son ensemble un intérêt que rien ne
saurait égaler (sauf ce qui est au-dessus de toutes choses, de toutes pensées)
sinon la personne de Celui qui est ici devant nous. [14:36] Lui au moins
veillait auprès de son Père ; car, après tout, et tout dépendant qu’il fut en
grâce, que pouvait l’homme pour Lui ? Complètement homme comme il l’était, il
n’a dû s’appuyer que sur Un seul, et ainsi il fut l’homme parfait. [14:39] S’en
allant de nouveau pour prier, [14:40] il revient pour les voir encore dormant,
[14:39] et de nouveau il présente son cas à son Père. [14:41] Il réveille alors
ses disciples, car l’heure était venue où ils ne pourraient plus rien faire pour
Lui. [14:45] Judas s’approche avec son baiser. [14:46] Jésus se soumet. [14:37]
Pierre, qui dormait pendant l’instante prière de son Maître, [14:47] se réveille
pour frapper quand Celui-ci se soumet comme un agneau allant à la boucherie [(És.
53:7)]. Il frappe l’un des assistants et lui emporte l’oreille. [14:48] Jésus
raisonne avec ceux qui étaient venus pour le prendre, [14:49] leur rappelant que,
quand il était, humainement parlant, constamment exposé à leur puissance, ils ne
l’avaient point saisi ; mais il y avait une toute autre raison pour que cela eût
lieu maintenant — les conseils et la parole de Dieu devaient s’accomplir.
C’était l’accomplissement fidèle du service qui Lui était assigné. [14:50] Tous
l’abandonnent et s’enfuient ; car quel autre que lui-même pouvait suivre ce
chemin jusqu’au bout ?
Ch. 14 v. 51-52 —
Impuissance et honte des efforts faits sans la puissance de l’Esprit
[14:51] Un jeune homme, il est vrai, a tenté d’aller plus loin ; mais aussitôt
que les officiers de justice mettent la main sur lui, saisissant sa toile de fin
lin, [14:52] il se sauve en la leur abandonnant. Plus l’on s’aventure, en dehors
de la puissance du Saint Esprit, dans le chemin où se trouve la puissance du
monde et de la mort, plus est grande la honte avec laquelle on échappe, si Dieu
nous permet d’y échapper. Le jeune homme s’enfuit tout nu.
Ch. 14 v. 53-72 —
Confession de Jésus et reniement de Pierre
Jésus proclame fidèlement la vérité, alors que Pierre impuissant la renie
[14:56] Les témoins manquent, non pas en malice, mais en certitude de témoignage,
et la force même ne pouvait rien contre Lui avant le moment que Dieu avait fixé.
[14:62] C’est la confession de Jésus, sa fidélité à proclamer la vérité dans la
congrégation, [14:64] qui est le moyen de sa condamnation. L’homme ne peut rien,
bien qu’il ait tout fait quant à sa volonté et à sa culpabilité. [14:56] Le
témoignage des ennemis de Jésus, [14:50] l’affection de ses disciples — tout
manque : voilà l’homme ! [14:62] C’est Jésus qui rend témoignage à la vérité ;
[14:36] Jésus qui veille avec le Père — [14:46] Jésus qui se soumet à ceux
[14:49] qui n’avaient jamais pu se saisir de Lui jusqu’à ce que vînt l’heure que
Dieu avait assignée. [14:54] Pauvre Pierre ! il est allé plus loin [14:51-52]
que le jeune homme dans le jardin ; [14:66] et on le retrouve ici, la chair dans
le lieu du témoignage, dans le lieu où ce témoignage doit se rendre, devant la
puissance de celui qui s’y oppose et de ses instruments ! Hélas ! Pierre
n’échappera pas. [14:62] La parole de Christ sera vraie, [14:68] si celle de
Pierre est fausse — son cœur sera fidèle et plein d’amour, si celui de Pierre (hélas
! comme le nôtre à tous) est infidèle et lâche. [14:62] Jésus confesse la vérité,
[14:71] et Pierre la renie. [14:72] Toutefois la grâce de notre adorable
Seigneur ne lui fait pas défaut ; et touché par elle, il se couvre la face et
fond en larmes.
Condamnation du Roi des
Juifs par les gentils
[15:1] Alors cette parole du prophète doit encore s’accomplir : Il sera livré
entre les mains des gentils. [15:2] Là il est accusé d’être roi, et sa réponse
qu’il est Roi en effet, doit être assurément la cause de sa mort. Mais c’était
la vérité.
Position que Jésus
confesse en relation avec Israël
[14:62] La confession que Jésus avait faite devant les sacrificateurs (v. 61,
62), se rapporte à ses relations avec Israël, ainsi que nous en avons vu
d’autres exemples dans cet évangile. Son service était la prédication dans la
congrégation d’Israël. Il s’était présenté de fait comme Roi, comme Emmanuel,
Maintenant il confesse qu’il est pour Israël l’espérance du peuple. [14:61] «
Toi, tu es », avait dit le souverain sacrificateur, « le Christ, le Fils du Béni
? » (v. 61). C’était là, selon le Ps. 2 [(v. 7)], le titre et la position
glorieuse de Celui qui était l’espoir d’Israël. [14:62] Mais Jésus ajoute ce
qu’il sera (c’est-à-dire le caractère qu’il allait prendre, étant rejeté par ce
peuple, ce caractère dans lequel il devait se présenter au peuple rebelle) ; ce
serait ce qui est dépeint dans les Ps. 8 [(v. 5-6)] et 110, et aussi dans le
chap. 7 de Daniel [(v. 13-14)], avec ses résultats — savoir, le Fils de l’homme
à la droite de Dieu et venant sur les nuées du ciel. Le Ps. 8 ne présente Christ
que d’une manière générale ; le Ps. 110 et le chap. 7 de Daniel parlent du
Messie de la manière particulière suivant laquelle Christ s’annonce ici. [14:64]
Le blasphème que le souverain sacrificateur Lui attribuait n’était que le rejet
de sa personne. Car ce que Jésus disait se trouvait dans la Parole.