Chapitre 7
Contraste entre le cœur de l’homme et celui de Dieu, plein de grâce
Ch. 7 v. 1-23 — Jugement de la religion de forme des Juifs et de la souillure
[6:17] Le pouvoir dominant qui s’exerçait au milieu des Juifs s’était montré
hostile au témoignage de Dieu, [6:27] et avait mis à mort celui qu’Il avait
envoyé dans la voie de la justice [(Matt. 21:32)]. [7:9] Les scribes et ceux qui
prétendaient suivre la justice, avaient corrompu le peuple par leur enseignement
et violé la loi de Dieu. [7:8] Ils lavaient les coupes et les pots, et non leur
cœur ; [7:11-12] et pourvu que les sacrificateurs — la religion — y gagnassent,
ils mettaient de côté les devoirs des enfants envers leurs parents. [7:21-22]
Mais Dieu regarde au cœur, et du cœur de l’homme sort toute espèce d’impureté,
d’iniquité et de violence (v. 14-23). [7:20] C’est là ce qui souille l’homme, et
non de n’avoir pas les mains lavées. Voilà le jugement de cette religiosité sans
conscience et sans crainte de Dieu, et le vrai discernement de ce qu’est le cœur
de l’homme aux yeux de Dieu, qui a les yeux trop purs pour voir le mal [(Hab.
1:13)].
Ch. 7 v. 24-30 —
Manifestation du cœur de Dieu, même hors d’Israël
Mais il faut que Dieu aussi montre son cœur ; et si Jésus jugeait celui de
l’homme avec l’œil de Dieu — s’il manifestait ses voies et sa fidélité envers
Israël, toutefois à travers tout, il montrait ce que Dieu était pour ceux qui
sentaient qu’ils avaient besoin de Lui et qui venaient à Lui par la foi en le
confessant et en s’appuyant sur sa pure bonté. [7:24] Des contrées de Tyr et de
Sidon [7:26] vient une femme de la race réprouvée, gentile et syrophénicienne.
Le Seigneur, en réponse à la prière qu’elle Lui fait de guérir sa fille, [7:27]
lui dit que les enfants (les Juifs) doivent être rassasiés premièrement, et
qu’il ne convenait pas de prendre le pain des enfants pour le donner aux chiens
; réponse accablante pour la pauvre femme, si le sentiment qu’elle avait de ses
besoins et de la bonté de Dieu n’avait pas dépassé et mis de côté toute autre
pensée. [7:28] Ces deux choses la rendaient humble de cœur, et prête à
reconnaître la faveur souveraine de Dieu envers le peuple de son choix dans ce
monde. N’avait-il pas le droit de se choisir un peuple ? Et elle n’en était pas.
Mais cela ne détruisait pas la bonté et l’amour de Dieu. Elle n’était qu’un
chien de gentil, mais telle était la bonté de Dieu qu’il avait du pain même pour
les chiens. [7:29] Christ, expression parfaite de Dieu, manifestation de Dieu
lui-même en la chair, ne pouvait renier sa bonté et sa grâce, et dire que la foi
avait de Dieu des idées plus élevées que la réalité, car il était lui-même cet
amour. La souveraineté de Dieu était reconnue — aucune prétention à un droit
quelconque de la part de l’homme. La pauvre femme ne s’appuyait que sur la grâce.
Sa foi saisissait, avec une intelligence donnée de Dieu, la grâce qui dépassait
les promesses faites à Israël. Elle pénètre dans le cœur du Dieu d’amour ainsi
qu’Il est révélé en Jésus, comme Lui pénètre dans le nôtre, et elle en savoure
le fruit. Car ceci était introduit : Dieu lui-même directement en présence de
l’homme et en relation avec lui, et l’homme tel qu’il était devant Dieu — et non
pas une règle ou un système par lequel l’homme se prépare pour Dieu.
Ch. 7 v. 31-37 — Grâce
de Dieu agissant envers le résidu
La grâce agit envers ceux qui sont incapables de relation avec Dieu
[7:35] Dans le miracle qui suit (v. 31-37), nous voyons le Seigneur donner, par
cette même grâce, l’ouïe et la parole [7:32] à un homme sourd et qui ne pouvait
pas même exprimer ses pensées. Il ne pouvait avoir reçu aucun fruit par la
parole de Dieu, et ne pouvait le louer. [7:31] Le Seigneur est revenu au lieu où
il s’était présenté comme la lumière sur Israël ; ici, il agit avec le résidu
seul. [7:33] Il tire l’homme à l’écart, hors de la multitude. C’est la même
grâce qui remplace toute prétention à la justice dans l’homme, et qui se montre
aux malheureux. La forme sous laquelle elle se manifeste, quoique s’exerçant
maintenant en faveur du résidu d’Israël, s’applique à l’état du Juif comme à
celui du gentil — c’est la grâce. Mais pour ceux-ci aussi elle est la même : il
tire l’homme à l’écart hors de la foule, afin que l’œuvre de Dieu soit
manifestée. La foule de ce monde n’y avait réellement aucune part. [7:34] Nous
voyons ici Jésus ; son cœur est ému de l’état de l’homme, et plus
particulièrement de celui de son Israël toujours aimé, état dont le pauvre
sourd-muet était une image frappante. [7:35] Jésus fait entendre le sourd et
parler le muet. Il en était ainsi individuellement, et il en sera de même de
tout le résidu d’Israël aux derniers jours. [7:37] Il agit lui-même, et fait
toutes choses bien. [7:35] La puissance de l’ennemi est détruite, la surdité de
l’homme et son incapacité à se servir de sa langue telle que Dieu la lui avait
donnée, sont ôtées par son amour, qui agit avec la puissance de Dieu.
La grâce dépasse la
limite des promesses divines, en amour
Le miracle des pains rendait témoignage à la présence du Dieu d’Israël selon ses
promesses [(6:34-44)] ; celui-ci à la grâce qui dépassait les limites de ces
promesses de la part de Dieu, qui jugeait l’état de ceux qui prétendaient y
avoir droit selon la justice, et celui de l’homme méchant en soi ; [7:35] cette
grâce délivrait l’homme et le bénissait en amour, le soustrayant à la puissance
de Satan, et le rendant capable d’entendre la voix de Dieu et de le louer.
La grâce répond à la
foi là où elle est, mais à part de l’ensemble
Jésus se retire des Juifs hypocrites et corrompus
Il reste, dans cette partie de l’histoire du Seigneur, quelques faits assez
frappants que je désire signaler encore. Ils montrent l’esprit dans lequel Jésus
travaillait alors. [7:24] Il se retire loin des Juifs, [7:6] après avoir montré
le vide et l’hypocrisie de leur culte, [7:21] et l’iniquité de tout cœur d’homme,
ce cœur n’étant qu’une source de corruption et de péché.
La foi trouve Jésus qui
peut répondre à ses besoins, même hors de Son peuple incrédule
[7:24] Le Seigneur, en ce moment solennel qui mettait en évidence le rejet
d’Israël, se retire loin du peuple, dans un endroit où l’occasion de servir au
milieu de ce peuple ne se présentait pas ; il se retire vers les frontières des
villes étrangères et cananéennes de Tyr et de Sidon (chap. 7:24), et son cœur
oppressé ne voulait même pas que quelqu’un sût où il était. Mais Dieu avait été
trop visiblement manifesté dans sa bonté et dans sa puissance pour permettre que
Jésus pût être caché là où il y avait des besoins. [7:25] Le bruit de ce qu’il
avait fait s’était répandu partout ; et l’œil pénétrant de la foi découvrait ce
qui pouvait seul répondre à ses besoins. La foi trouve Jésus, lorsque tous ceux
qui avaient en apparence droit aux promesses se sont trompés par cette
prétention même et par leurs privilèges. La foi est ce qui connaît ses besoins
et ne connaît pas autre chose, et sait que Jésus peut seul y répondre. Ce que
Dieu est pour la foi est manifesté à celui qui en a besoin, selon la grâce et la
puissance qui sont en Jésus. Caché aux Juifs, il est grâce aux pécheurs. De même
(chap. 7:33), quand il guérit le sourd de sa surdité et de sa difficulté à
parler, [7:33] il le conduit hors de la multitude, [7:34] regarde vers le ciel
et soupire. Oppressé dans son cœur par l’incrédulité du peuple, [7:33] il prend
à part celui qui vient d’être l’objet de l’exercice de sa puissance ; [7:34] il
regarde vers la Source souveraine de toute bonté, de tout secours pour l’homme,
et s’afflige à la pensée de l’état dans lequel l’homme se trouve.
Délivrance apportée à
un résidu fidèle au milieu du peuple rebelle
Résidu des fidèles séparé, par la foi et par la grâce
Cette guérison montre donc plus particulièrement le résidu d’entre les Juifs
selon l’élection de la grâce ; [7:33] résidu séparé, par une grâce divine, de la
masse de la nation, la foi étant en activité dans ces quelques-uns.
Christ délivre le
résidu en Israël, malgré l’incrédulité de l’ensemble
Le cœur de Christ est loin de repousser son peuple terrestre. Son âme est
accablée par le sentiment de l’incrédulité qui sépare Israël de Lui et de la
délivrance ; [7:35] il ôte cependant le cœur sourd de quelques-uns et délie leur
langue pour que le Dieu d’Israël soit glorifié.
Affliction de Jésus
devant les conséquences du péché sur l’homme
Ainsi encore, lors de la mort de Lazare, Christ s’afflige de la douleur que la
mort apporte au cœur de l’homme [(Jean 11:33, 35)]. Mais là, c’était un
témoignage public.
La puissance de Jésus
s’exerce envers la foi, mais hors de la masse incrédule
Nous verrons, au chap. 8, un autre exemple de ce que nous venons de remarquer.
[8:23] Jésus conduit l’aveugle hors de la ville ; il n’abandonne pas Israël dès
qu’il y a la foi ; [7:33] mais il sépare de la masse celui qui a cette foi,
[7:34] et le met en rapport avec la puissance, la grâce, le ciel d’où la
bénédiction découle — [7:28] bénédiction qui, par conséquent, s’étendait aux
gentils. La puissance ne s’exerçait pas au milieu de l’incrédulité manifeste.
Cela dessine assez nettement la position de Christ à l’égard du peuple. Il
continue son service, se retirant vers Dieu, à cause de l’incrédulité d’Israël ;
mais c’est vers le Dieu de toute grâce. Là son cœur trouve un refuge jusqu’à la
grande heure de l’expiation.