Chapitre 4
Caractère réel du service et son résultat, jusqu’à la fin
Ce chapitre introduit le vrai caractère et le résultat de son service, et toute
l’histoire du service qui devait s’accomplir dans un avenir très lointain ;
ainsi que la responsabilité des disciples à l’égard de la part qu’ils y auraient
; et le calme de celui qui se confiait en Dieu en l’accomplissant ; les orages
qui surviendraient et qui exerceraient la foi, pendant que Jésus en apparence ne
s’occupait pas des siens ; et la juste confiance de la foi, aussi bien que la
puissance qui soutenait cette foi.
Tout le caractère de l’œuvre, soit dans ce moment-là, soit jusqu’au retour de Jésus, est dépeint dans ce quatrième chapitre.
Ch. 4 v. 1-34 —
Enseignement du Seigneur sur la Parole semée
Ch. 4 v. 1-20 — Distinction entre les disciples et les Juifs, ceux-ci étant mis
de côté
[4:1-2] Le Seigneur y recommence son œuvre habituelle d’enseignement, mais en
rapport avec le développement qu’avaient pris dans ce moment-là ses relations
avec les Juifs. [4:3] Il sème. Il ne cherche plus du fruit dans sa vigne. [4:11]
On voit, au v. 11, que la distinction entre les Juifs et ses disciples est
marquée. À ceux-ci, il était donné de connaître les mystères du royaume de Dieu
; mais pour ceux qui étaient dehors, toutes ces choses se traitaient par des
paraboles. Je ne répéterai pas ici les observations que j’ai faites en parlant
de cette parabole dans Matthieu [(13:3-9, 18-23)]. Mais, ce qui suit à partir du
v. 21, appartient essentiellement à l’évangile de Marc.
Ch. 4 v. 21-25 —
Responsabilité de l’homme dans la prédication de l’évangile
Ch. 4 v. 21-23 — Prédication de l’évangile confiée à l’homme, pour publier la
vérité
Nous avons vu que le Seigneur s’occupait de la prédication de l’Évangile du
royaume [(1:14)] et qu’il confiait à d’autres aussi la prédication de cet
Évangile [(3:14)]. [4:14] Il était semeur, et il semait la Parole : voilà son
service ; et c’était le leur. [4:21] Mais allume-t-on une chandelle pour la
cacher ? [4:22] D’ailleurs, rien ne sera caché. Si l’homme ne met pas en
évidence la vérité qu’il a reçue, Dieu mettra tout en évidence. Que chacun y
prenne garde !
Ch. 4 v. 24-25 —
Responsabilité des disciples de répandre la parole reçue
[4:24] Le Seigneur, au v. 24, applique ce principe à ses disciples. Ils devaient
prendre garde à ce qu’ils entendaient, car Dieu agira à leur égard d’après leur
fidélité dans l’administration de la Parole qui leur a été confiée. L’amour de
Dieu envoyait aux hommes la parole de la grâce et du royaume. Et le but du
service confié aux disciples était de la faire parvenir à la conscience des
hommes. Christ la communiquait aux disciples, et ceux-ci devaient la faire
parvenir aux autres hommes dans toute sa plénitude. Dans le gouvernement de Dieu
il leur sera mesuré d’après la mesure de fidélité dans laquelle ils donneront
libre cours à ce témoignage d’amour (selon le don qu’ils auront reçu). [4:25]
S’ils écoutaient ce qu’ils leur communiquaient, ils en recevraient davantage ;
car, en principe général, celui qui réaliserait ce qui lui serait parvenu en
recevrait davantage, et à celui qui ne le posséderait vraiment pas, cela même
serait ôté.
Ch. 4 v. 26-29 —
Croissance de l’évangile dans le monde sans la présence de Jésus
Ensuite le Seigneur montre ce qui aura lieu pour lui-même. [4:26] Le Seigneur
avait semé ; [4:27] et ainsi que la semence germe et pousse sans l’acte de celui
qui l’a semée, Christ laissera croître l’Évangile dans le monde sans intervenir
d’une manière apparente ; et c’était là un caractère tout particulier du royaume
: le Roi n’y était pas. [4:29] Mais quand le temps de la moisson arrive, le
semeur a de nouveau affaire avec elle. Il en sera de même de Jésus : il
reviendra s’occuper de la moisson. Il était engagé personnellement dans les
semailles et dans la moisson. [4:28] Dans l’intervalle, toutes choses ont
continué comme si elles étaient laissées à elles-mêmes, réellement sans
l’intervention du Seigneur en personne.
Ch. 4 v. 30-34 —
Croissance du royaume pour devenir un grand système
[4:30] Le Seigneur emploie encore une similitude pour dépeindre le caractère du
royaume (v. 30). [4:31] La petite graine qu’il sème [4:32] deviendra un grand
système haut élevé sur la terre, capable de protéger temporellement ceux qui s’y
abriteront.
Ch. 4 v. 35-41 —
Difficultés du chemin pour ceux qui suivaient Christ
Incrédulité des disciples dans l’orage, oubliant leur relation avec Jésus
Ainsi nous trouvons ici l’œuvre de la prédication de la Parole [(4:1-20)] ; la
responsabilité des ouvriers auxquels le Seigneur va confier cette prédication
pendant son absence [(4:21-25)] ; l’activité du Seigneur au commencement et à la
fin, aux semailles et à la moisson, lui-même se tenant éloigné pendant
l’intervalle de ces deux événements [(4:26-29)] ; enfin, la formation d’une
grande puissance terrestre, comme résultat de la vérité qu’il prêchait et qui
formait un petit noyau autour de Lui [(4:30-34)]. Il restait au Seigneur à
montrer un côté encore de l’histoire de ceux qui le suivaient. [4:37] Ils
rencontreraient sur leur chemin les plus graves difficultés. L’ennemi
susciterait un orage contre eux (v. 35-41). [4:38] Christ, en apparence, ne
s’occupait pas de leur position. Ils l’appellent et le réveillent par des cris
[4:39] auxquels il répond en grâce. Il parle aux vents et à la mer ; et il se
fait un grand calme. [4:40] Le Seigneur en même temps reprend l’incrédulité des
disciples. Ils auraient dû compter sur Lui et sur sa puissance divine, et ne pas
penser qu’il pût être enseveli par les eaux. Ils auraient dû se souvenir de leur
relation avec Lui — que, par grâce, ils étaient associés avec Lui.
Tranquillité de la
confiance de Jésus dans l’orage, en contraste avec les disciples
[4:38] Quelle tranquillité que celle de Jésus ; l’orage ne le tourmente pas.
Dévoué à son service, il prenait du repos au moment où ce service n’exigeait pas
son activité. Il se reposait durant la traversée. Son service ne lui accordait
que ces moments arrachés par les circonstances à son travail. Sa tranquillité
divine qui ne connaissait pas de défiance, Lui permettait de dormir pendant
l’orage. Il n’en était pas ainsi des disciples ; oubliant la puissance, ignorant
la gloire de Celui qui se trouvait avec eux, ils ne pensent qu’à eux-mêmes,
comme si Jésus les avait oubliés. [4:39] Un mot de sa part montre en Lui le
Seigneur de la création.
État des disciples,
oubliant que Jésus est avec eux et qu’avec Lui, ils ne craignent rien
Tel est le véritable état des disciples quand Israël est mis de côté. [4:37]
L’orage se lève, [4:38] et Jésus ne semble pas y faire attention. Or la foi
aurait dû reconnaître qu’ils étaient dans la même nacelle que Lui. C’est-à-dire
que si Jésus laisse croître ce qu’il a semé jusqu’à la moisson [(4:27)], il n’en
est pas moins dans la même nacelle ; il n’en partage pas moins réellement le
sort des siens, ou plutôt ils ont part au sien. Les dangers sont ceux où Lui et
son œuvre se trouvent. C’est-à-dire qu’il n’y en a réellement point. [4:40] Et
combien grande est la folie de l’incrédulité. Supposer un instant, quand le Fils
de Dieu est venu dans le monde pour accomplir la rédemption et les desseins
arrêtés de Dieu, qu’aux yeux de l’homme, par un orage accidentel, Lui et toute
son œuvre sombreraient subitement dans le lac ! Béni soit son nom, nous sommes
dans la même barque que Lui. Si le Fils de Dieu ne sombre pas, nous ne
sombrerons pas non plus.