Chapitre 14
Purification du lépreux guéri
[14:3] Quant à la purification, le lépreux est considéré d’abord hors du camp,
n’en faisant point partie. Si l’action de son mal était arrêtée au dedans de lui,
il était guéri, mais n’était pas encore purifié. Ce type suppose donc que la
chair, au lieu d’agir et de caractériser l’état de l’homme, est jugée et arrêtée
dans son activité. Ce qui doit être rétabli est la jouissance d’une relation
reconnue avec Dieu.
Ch. 14 v. 1-9 —
Première partie : Purification hors du camp
Ch. 14 v. 4-7 — Les deux oiseaux, Christ introduisant dans une relation avec
Dieu
La première partie de la purification se rapporte donc à l’introduction du
purifié dans la jouissance d’une relation reconnue avec Dieu. [14:4] Elle est
relative à la position hors du camp et comprend les deux oiseaux qui
représentent Christ mort et ressuscité. [14:7] Christ étant mort et ressuscité,
l’homme aspergé de son sang est en état, pour ce qui concerne ses relations avec
Dieu et les droits de Celui-ci, [14:8] d’entrer dans le camp de son peuple ;
alors il a part à l’efficace des moyens dont on peut user dans le camp, à ce qui
se trouve au dedans, afin de se présenter comme accepté devant le tabernacle de
Dieu. [14:4] Il fallait prendre deux oiseaux ; [14:5] il fallait que l’un d’eux
fût tué par quelqu’un sur l’ordre du sacrificateur ; car, bien que le souverain
sacrificateur représentât Israël au grand jour des propitiations, l’office
propre du sacrificateur ne commençait jamais qu’au moment où il fallait offrir
le sang, ou en faire aspersion. [14:6] Cependant les deux oiseaux sont
identifiés l’un avec l’autre, de sorte qu’on n’entend plus parler de celui qui
était égorgé, bien que, dans l’œuvre de la purification, l’efficace du sang soit
tout. Le second passereau était trempé dans le sang du premier.
Efficace de l’œuvre de
Christ pour le pécheur
Ainsi, Christ mort ne se retrouve plus ; [14:7] mais, ressuscité, il fait
aspersion de son sang, comme sacrificateur, sur le pécheur impur. [14:5] Le vase
d’argile, plein d’eau vive, nous présente l’action du Saint Esprit, selon
l’efficace toute-puissante duquel l’œuvre de la mort de Jésus a été accomplie
dans le Christ homme. « Par l’Esprit éternel, il s’est offert sans tache à Dieu
» [(Héb. 9:14)] ; « Dieu a ramené d’entre les morts le grand berger des brebis,
en vertu du sang de l’alliance éternelle » [(Héb. 13:20)]. Le pécheur était sous
l’efficace de l’œuvre de Christ.
Ch. 14 v. 8-9 —
Application de la purification au pécheur
Maintenant, avant qu’il puisse offrir lui-même, il y a une œuvre à accomplir sur
lui : l’application de la purification. [14:8] Celui qui devait être nettoyé se
lavait ; c’est la purification par l’eau qui se retrouve toujours, aussi bien
que celle par le sang, et qui s’effectue en vertu de la mort de Christ,
envisagée comme son œuvre pour nous, car l’eau sort de son côté percé [(Jean
19:34)]. En outre, le lépreux lavait ses vêtements et rasait tout son poil,
c’est-à-dire qu’il se débarrassait de tout ce à quoi l’impureté aurait pu
s’attacher ou qui aurait été susceptible d’en être entaché. Cela fait, il
entrait dans le camp. Alors commençait l’œuvre qui avait pour objet de le mettre
en communion avec Dieu, dans sa conscience.
Différence d’avec la
consécration des sacrificateurs
Lorsqu’il s’agissait de consacrer ceux qui étaient reconnus quant à leurs
personnes, ils étaient d’abord lavés. C’était le cas des sacrificateurs [(Ex.
29:4)] ; puis le sacrifice de Christ, présenté sous tous ses aspects, était la
mesure de leur relation avec Dieu, dans tous les rapports que cette relation
comporte ; tandis que, par l’effet de son efficace intérieure sur l’âme, ce même
sacrifice formait la base de leur communion. [14:3] Mais ici, le pécheur étant
envisagé dans son péché hors du camp, il fallait commencer par rendre possibles
les relations d’un pécheur avec Dieu, en en posant les bases. [14:4] Or, ces
bases se trouvent dans la mort et la résurrection de Jésus, figurées, dans ce
type, par les deux oiseaux. [14:8] Puis, une fois que le pécheur était lavé,
œuvre efficace de l’Esprit, ses relations avec Dieu pouvaient exister.
Ch. 14 v. 10-32 —
Seconde partie : Sacrifices dans le camp
Nécessité de réaliser toute l’œuvre de Christ et son efficace parfaite
Après cela, il s’agit, pour la conscience, de réaliser toute l’efficace de
l’œuvre de Christ. Il ne suffit pas, en effet, que la personne du pécheur soit
acceptée ; il faut, en outre, que sa conscience soit purifiée et qu’il acquière
une connaissance de Dieu basée sur l’appréciation morale de l’œuvre de Christ,
envisagée sous toutes ses faces, de même que sur l’œuvre excellente de la
puissance du Saint Esprit. C’est là l’objet de la seconde partie de la
purification du lépreux et de ce qui s’accomplissait lorsqu’il était rentré dans
le camp.
Deux aspects de l’œuvre
de Christ : acceptation du pécheur et purification de la conscience
Il est important de bien saisir ces deux aspects de l’œuvre de Christ ; savoir,
d’un côté, son efficace intrinsèque pour l’acceptation de la personne du pécheur
; d’un autre côté, la purification de la conscience, indispensable pour avoir
communion avec Dieu selon la valeur et la perfection de l’œuvre de Christ
manifestée à la conscience comme moyen de s’approcher de Dieu, et condition
morale de cette proximité avec Lui.
Différents actes pour
rétablir la relation complète avec Dieu
Ch. 14 v. 12-13 — Offrande pour le délit, pour purifier la conscience par la
valeur du sang
Purification morale, par la douleur ressentie quant au prix payé pour l’obtenir
Examinons maintenant les actes en vertu desquels les relations du lépreux avec Dieu étaient rétablies. [14:12] Le premier de ces actes est l’offrande pour le délit. Il faut d’abord que la conscience soit purifiée par le sang de Christ de tout ce dont elle est chargée, et que l’homme soit consacré à Dieu selon l’intelligence de toute la valeur de ce sang, dont il fait l’application à tous ses actes, à toute sa marche, comme à toutes ses pensées, et sur le principe de l’obéissance. C’est la purification morale de l’homme tout entier, selon le principe d’une obéissance intelligente ; c’est une justification agissant sur la conscience, et non pas seulement une règle extérieure pour un homme affranchi du péché ; c’est la puissance, c’est la lumière qui s’introduisent dans le cœur ; c’est une œuvre morale, divine quant à sa source, et en même temps, comme résultat, un état d’âme dont l’homme en qui cette œuvre s’accomplit, ressent l’influence dans la connaissance du bien et du mal, dont le sang de Christ est la parfaite mesure devant Dieu. S’il ne s’agissait que d’une règle à accepter, l’homme y consentirait volontiers ; mais comme il est pécheur, qu’il a manqué, il est nécessaire que la conscience intervienne en prenant une connaissance humiliante du péché, et que, pour être purifiée par la précieuse efficace du sang de Christ, elle passe par la douleur que donne le sentiment de tout ce qui est contraire à la perfection de ce sang et qui a exigé qu’il fût répandu.
La purification commence par la conscience qui juge l’homme intérieur
C’est ainsi que l’homme est consacré ; le cœur est purifié tout premièrement dans la conscience. Les choses auxquelles il s’est laissé aller, sont en quelque sorte transportées devant ce tribunal intérieur, et il en prend une douloureuse connaissance, selon la valeur du sang précieux de l’Agneau de Dieu, lequel, sans tache et parfait en obéissance, a dû souffrir l’agonie causée par le péché dont, misérables que nous sommes, nous avons besoin d’être purifiés.
Nécessité de recommencer cette purification dès que la nature propre se manifeste
Plus tard, le cœur fait des progrès dans la puissance de sa communion, par la connaissance des objets les plus précieux pour la foi. Toutefois, même alors, il arrive de temps en temps que cette œuvre s’opère de nouveau dans la conscience. Cela a lieu lorsqu’il reste encore dans notre nature quelque chose d’insoumis, qui n’a pas été amené captif à l’obéissance de Christ [(2 Cor. 10:5)].
Ch. 14 v. 14-19 —
Consécration par le sang et l’huile, et jugement du péché par Christ
[14:14] On mettait le sang sur l’oreille droite de celui qui venait d’être
nettoyé de la lèpre, sur sa main droite et sur son pied droit, pour indiquer que
ses pensées, de même que sa conduite et sa marche, étaient purifiées sur le
principe de l’obéissance, et cela, selon la valeur et la sainteté du sang de
Christ, de la mort absolue au péché, du dévouement absolu pour Dieu. Rien de ce
qui était jugé par le sang ne devait entrer désormais dans la pensée ou se
rencontrer dans la vie et dans le caractère de celui qui était purifié. [14:16]
Par dessus, on faisait aspersion de l’huile (signe de l’influence sanctifiante
du Saint Esprit donné), non pour laver (ceci était figuré par l’eau :
l’application de la Parole par le Saint Esprit), [14:17] mais pour consacrer à
Dieu, en connaissance et en puissance, les mouvements et les affections du cœur.
L’homme tout entier était ainsi consacré à Dieu, selon l’intelligence et le
dévouement pour Dieu que le Saint Esprit communique. [14:18] Après cela, l’huile
était versée sur sa tête, toute sa personne étant ainsi consacrée à l’Éternel.
L’œuvre était donc complètement achevée sur celui qui devait être purifié.
[14:19] Après cela on offrait le sacrifice pour le péché, qui avait ici pour
objet d’exprimer, non seulement que le sang de Christ purifie la conscience dans
le sens pratique, pour ses fautes présentes, mais encore que le péché doit être
jugé dans toute sa grandeur devant Dieu, car Christ a non seulement porté nos
péchés [(1 Pier. 2:24)], mais a été fait péché pour nous [(2 Cor. 5:21)]. Ayant
porté nos péchés, il agit sur nos consciences à l’égard de ces péchés ; mais
dans son sacrifice, il nous fait voir aussi le péché tel qu’il est en lui-même.
Ch. 14 v. 20 —
L’holocauste et l’offrande de gâteau
L’holocauste, dévouement entier de Christ pour Dieu jusqu’à la mort
[14:20] Enfin, l’holocauste et le gâteau étaient offerts. Le pécheur purifié saisissait dans l’holocauste la perfection de la mort de Christ, considérée comme dévouement de lui-même à Dieu jusqu’à la mort, pour satisfaire à tous les droits de sa majesté, et comme œuvre infiniment parfaite en elle-même ; car Jésus a pu dire : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » [(Jean 10:17)]. Ce n’était point comme portant les péchés, que Christ était représenté dans l’holocauste, mais au point de vue de son dévouement et de sa gloire dans la position que le péché nous avait faite et, par conséquent, lui avait faite à lui-même, en grâce pour nous, si Dieu devait être pleinement glorifié en lui.
L’offrande de gâteau, perfection de la vie de Christ rempli de l’Esprit
Dans le gâteau l’on trouvait en outre toute la perfection de la grâce de Christ dans sa vie, — l’humanité pure, sans doute, mais l’humanité pétrie dans l’huile, ayant en elle, dans sa nature, toute la force, le goût, et la saveur du Saint Esprit ; car c’est sous cet aspect que l’humanité nous est présentée ici, non pas ointe d’huile, c’est-à-dire du Saint Esprit comme puissance, mais pétrie dans l’huile, dans sa substance.
[14:20] Après cela l’homme qui avait été souillé était pur.
Restauration et
réconciliation avec Dieu de l’âme
Réconciliation par toute l’œuvre de Christ appliquée à l’âme
Mais combien est importante la réalité de la réconciliation d’une âme avec Dieu,
si cette réconciliation doit se rattacher à toutes les faces de l’œuvre de
Christ et de leur application à cette âme, selon ces types ; or, certainement,
la réconciliation n’a pas lieu sans cela ! Hélas ! nos cœurs légers passent
peut-être facilement là-dessus ! D’un autre côté, la main de Dieu opère des
choses merveilleuses avec la douce facilité que donnent la puissance et la grâce
parfaites. Cependant, on voit quelquefois dans les âmes (selon la sagesse de
Dieu), les peines et les souffrances accompagner cette œuvre de réconciliation,
lorsque la conscience prend connaissance, en vue de la réalité des choses devant
Dieu, et par Christ, de l’état du cœur, pécheur par nature et éloigné de Dieu.
Restauration nécessaire
de l’âme pour rétablir la communion avec Dieu
Telle est la restauration de l’âme de la part de Dieu. Tout y est l’opération de
la puissance divine, non seulement en ce qui concerne l’œuvre et la résurrection
de Christ, mais aussi quant à l’âme elle-même, car le cas supposé dans ce type
est celui d’un homme déjà vitalement purifié. Le sacrificateur l’estimait déjà
net ; mais le lépreux n’était pas, lui-même, restauré dans sa conscience pour
être en communion avec Dieu (*). Alors l’Esprit de Dieu repasse l’œuvre de
Christ, pour établir cette communion, et développe l’application à l’âme
elle-même de cette œuvre, ainsi que les rapports de cette dernière avec l’œuvre
et la présence de l’Esprit, soit pour la purification du pécheur, soit pour la
consécration de l’homme à Dieu. Que notre Dieu nous rende attentifs à ce point !
Heureux sommes-nous que cette œuvre soit son œuvre, bien qu’elle se fasse en
nous aussi bien que pour nous !
(*) Cette différence est importante. Elle montre comment l’activité du péché peut être arrêtée, comment les désirs et la volonté, et, dans un certain sens, les affections, peuvent être réglés sans que la conscience le soit encore, puisque la communion n’est pas encore rétablie, ni les affections et la précieuse confiance fondée sur cette communion.
Ch. 14 v. 33-53 — La
lèpre dans la maison
[14:34] Considérons encore la lèpre dans la maison.
Souillure dans une
assemblée et purification du témoignage extérieur
Dans le cas du lépreux, toutes les cérémonies prescrites pour sa purification
étaient en rapport avec le tabernacle. On était encore au désert ; il était donc
question de la marche du croyant dans le monde. [14:34] Mais ici, l’on est
supposé se trouver dans le pays de la promesse. Ce type suggère l’idée de la
purification non d’une personne, mais d’une assemblée. [14:40-41] La souillure
paraît-elle dans la maison, on en arrache les pierres et l’enduit ; le
témoignage extérieur est tout changé, et les individus qui ont corrompu ce
témoignage sont ôtés et rejetés parmi les impurs. [14:48] Si après cela le mal
ne se manifeste plus, tout est guéri et la maison subsiste ; [14:45] sinon, la
maison est détruite en entier, car le mal est dans l’assemblée elle-même comme
un tout, et il est manifeste, comme dans le cas de l’homme lépreux. [14:48] Mais
s’il ne s’étend plus, une fois que la pierre est arrachée, il devient évident
que sa source était réellement dans cette pierre là ; [14:42] et il suffit alors,
pour purifier la maison, d’ôter cette pierre et de placer un nouvel enduit,
réformant la marche extérieure tout entière. La purification consistait en ce
que l’assemblée ôtait les méchants [(1 Cor. 5:13)] qui corrompaient son
témoignage public, manifestation extérieure de son état. Il ne s’agissait pas,
dans ce cas, de restaurer la conscience : la purification de l’assemblée repose
sur l’efficace primitive de l’œuvre de Christ, qui la rend agréable à Dieu.
Adresse de Paul dans
ses épîtres, et miséricorde pour l’individu
L’apôtre Paul, dans ses épîtres adressées à des assemblées, dit : Grâce et paix
! Lorsqu’il écrit à des individus, il ajoute : Miséricorde. L’épître à Philémon
paraît faire exception [(Philém. 3)] ; mais c’est qu’avec Philémon l’Assemblée
était comprise.
Contraste entre la
maison dans le pays et l’individu et son vêtement au désert
Quand les vêtements sont entachés de lèpre, il est question, non pas de purifier
la personne, mais de la dégager des circonstances qui la souillent. [14:34] La
maison souillée de lèpre est présentée comme un cas à part, relatif au séjour
dans le pays de promesse, et non à la marche dans le désert. Dans l’application,
la même distinction se reproduit, je n’en doute pas. L’assemblée est dans le
pays de promesse ; l’individu marche dans le désert, mais il peut s’y trouver
des pierres qui corrompent la maison.