Chapitre 16
Caractères des actes du grand jour des propitiations
Purification du sanctuaire et expiation des péchés du peuple
Après avoir pourvu à ce qui était nécessaire pour ôter les souillures du milieu
du peuple et opérer, quand elles étaient possibles, les purifications dont nous
avons parlé, nous trouvons la révélation des moyens dont Dieu voulait se servir
pour purifier son sanctuaire, entouré d’un peuple qui le souillait, et pour
faire l’expiation des péchés du peuple lui-même.
Maintien de la relation
du peuple avec Dieu — Fermeture du chemin aux lieux saints
Les ordonnances relatives à ce sujet présentent, dans leur ensemble, deux
grandes idées : la première, que l’expiation avait pour but de maintenir la
relation du peuple avec Dieu, malgré les péchés dont il se rendait coupable ; la
seconde, implicitement renfermée dans les difficultés qui entouraient l’entrée
d’Aaron dans le lieu très saint, et formellement exprimée dans l’épître aux
Hébreux, témoignait que, sous l’économie d’alors, le chemin des lieux saints
n’était pas encore ouvert [(Héb. 9:8)].
Moyens de s’approcher
de Dieu sous l’ancienne alliance
Il est important d’examiner le chapitre 16 sous ces deux rapports, car il est le
seul qui traite ce sujet, et contienne la mention de ce qui se faisait dans le
jour solennel des propitiations. Le sacrifice de Christ, considéré comme
fondement de la rédemption, en tant qu’il satisfaisait à la justice de Dieu
contre le péché, était typifié par la pâque. Mais ici, il s’agissait de
s’approcher de Dieu qui se révélait sur son trône, de nettoyer les souillures,
d’ôter les péchés, et de purifier la conscience de ceux qui voulaient, en effet,
s’approcher de Lui. Or, bien que cette figure présente les moyens de s’approcher
de Dieu, ses détails montrent suffisamment que le but n’était pas alors
réellement atteint.
Étapes de l’ordonnance
du jour des propitiations
Entrée du souverain sacrificateur devant Dieu avec le parfum
Voici l’idée générale de l’efficace de ce sacrifice. Le souverain sacrificateur
s’approchait personnellement, remplissant le lieu très saint de parfum
[(16:13)]. Ainsi Christ entre personnellement avec le parfum exquis de ce qu’il
est pour Dieu. Le lieu de la présence de Dieu en est rempli.
Ch. 16 v. 11-15 — Bonne
odeur de l’encens, et propitiation par le sang présenté
[16:13] L’expression : « afin qu’il ne meure point », exprime la nature
absolument obligatoire de tout ce qui est accompli en Christ. Personnellement,
il paraît devant Dieu comme un parfum répandu, lié au feu de l’autel [(16:12)],
c’est-à-dire au jugement et à la mort, lesquels ne produisent qu’une parfaite
bonne odeur pour Dieu. Ce n’est pas du sang pour d’autres, mais du feu pour
l’épreuve de sa perfection, non pas pour purifier, mais pour faire monter devant
Dieu l’odeur de cet encens. [16:15] Ensuite le sacrificateur prenait du sang
dont il faisait aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. La
propitiation était faite selon l’exigence de la majesté du trône de Dieu
lui-même ; la pleine satisfaction donnée à sa majesté rendait propice le trône
de justice, en faisait un lieu d’acceptation ; la grâce avait son libre cours,
et l’adorateur, lorsqu’il s’approchait, trouvait le sang sur le trône, et même
en témoignage devant le trône.
Ch. 16 v. 16-19 —
Nettoyage du tabernacle et de l’autel des souillures d’Israël
[16:16] Ensuite, le souverain sacrificateur nettoyait le tabernacle, [16:18]
l’autel, et tous les objets qui en dépendaient. Ainsi, en vertu de l’aspersion
de son sang, Christ réconciliera toutes choses, ayant fait la paix par le sang
de sa croix [(Col. 1:20)]. Il ne pouvait y avoir de culpabilité, ni dans le
tabernacle, ni dans l’autel ; mais Dieu en nettoyait les souillures, pour ne pas
les avoir sous les yeux.
Ch. 16 v. 20-22 —
Substitution des péchés confessés sur le bouc Azazel
[16:21] En troisième lieu, le souverain sacrificateur confessait les péchés du
peuple sur le bouc Azazel ; [16:22] envoyé dans une terre inhabitée, il portait
tous les péchés loin de Dieu, afin qu’ils ne se retrouvassent plus. Dans ce
dernier acte, l’idée de substitution est présentée de la manière la plus nette.
Type de l’œuvre de
Christ
Les trois vérités du type : propitiation, réconciliation, substitution
L’ensemble du type présente trois vérités, savoir : [16:15] le sang sur le
propitiatoire, [16:16, 18] la réconciliation de toutes choses, [16:21-22] et les
péchés confessés et portés par un autre. Le même ordre se retrouve en Coloss. 1
: La paix faite ; la réconciliation de toutes choses par Christ [(Col. 1:20)] ;
et, en parlant des croyants : « Il vous a maintenant réconciliés dans le corps
de sa chair, par la mort » [(Col. 1:21-22)].
Identification des deux
boucs : efficace de la mort, et substitution aux pécheurs
[16:9-10] Il est évident que, bien que le bouc Azazel fût renvoyé vivant, il
était identifié, quant à l’efficace de l’œuvre, avec la mort de l’autre bouc.
[16:22] Seulement, l’idée des péchés bannis éternellement de la mémoire est
ajoutée à la pensée de la mort. [16:15] D’un côté, par la mort de la victime, la
gloire de Dieu était établie et ses droits revendiqués ; [16:21] de l’autre, il
y avait la substitution du bouc Azazel, du Seigneur Jésus, dans sa précieuse
grâce, aux pécheurs dont il avait pris la cause en main ; le substitut, ayant
porté leurs péchés, leur délivrance était pleine, entière et finale. [9:8] Le
premier bouc était le lot de l’Éternel ; il s’agissait de Son caractère et de Sa
majesté ; le second était celui du peuple : il représentait définitivement le
peuple dans ses péchés.
Glorification de Dieu
par le sacrifice expiatoire de Christ
Deux aspects de la mort de Jésus : glorification de Dieu, et salut des pécheurs
Il est important de bien distinguer ces deux aspects de la mort du Sauveur, dans
le sacrifice expiatoire accompli par lui. Il a glorifié Dieu, et Dieu agit selon
la valeur de ce sang envers tous1 ; il a porté les péchés de son peuple, et le
salut de son peuple est accompli. Dans un certain sens, c’est le premier de ces
deux aspects qui est le plus important. Le péché étant intervenu, la justice de
Dieu aurait pu, il est vrai, se défaire du pécheur ; mais alors, où auraient été
son amour et ses conseils de grâce ; où auraient été le pardon, et le maintien
même de sa gloire selon sa vraie nature qui est amour, car il est amour en même
temps qu’il est juste et saint ?
1 Voyez Jean 13:31-32, et 17:1, 4. Cela ne justifie pas seulement l’homme, mais lui donne le droit de se glorifier.
Manifestation parfaite
de toute la gloire de Dieu
Je ne parle pas ici du salut des personnes, mais de la propre gloire de Dieu. La
mort parfaite de Jésus, son sang placé sur le trône de Dieu, a établi et mis en
évidence, comme aucune création n’aurait pu le faire, tout ce qu’est Dieu, toute
sa gloire (car il a subi la sentence de mort), sa vérité, sa majesté (car son
Fils s’est soumis à tout), sa justice contre le péché, son amour infini. Dieu,
dans cette mort, a trouvé moyen d’accomplir ses conseils de grâce en maintenant
entière la majesté de sa justice et de sa dignité divine, car qu’est-ce qui
aurait pu les glorifier comme l’a fait la mort de Jésus ?
Pleine expression de
tout l’amour de Dieu par l’expiation accomplie
Aussi ce dévouement de Jésus, du Fils de Dieu, à la gloire de son Père, son
consentement à être entièrement anéanti, même jusqu’à la mort [(Phil. 2:7-8)],
pour que Dieu fût maintenu à la pleine hauteur de ses droits, a fourni un objet
à l’amour de Dieu, de la liberté à son action. C’est pourquoi Jésus dit : « J’ai
à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il
soit accompli ! » [(Luc 12:50)]. Son cœur, plein d’amour, était refoulé, dans sa
manifestation, par le péché de l’homme qui n’en voulait pas ; mais, par
l’expiation, il pouvait s’épancher sans entrave envers le pécheur, dans
l’accomplissement de la grâce de Dieu et de ses conseils. Jésus lui-même avait,
pour ainsi dire, des droits à cet amour, position dans laquelle nous sommes
placés par la grâce, et que rien n’égale. « À cause de ceci le Père m’aime,
c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » [(Jean 10:17)].
Perfection de l’œuvre
de Christ sous tous ses aspects
On parle avec révérence de telles choses, mais il est bon d’en parler, car en
elles se trouvent établies et manifestées la gloire de notre Dieu et celle de
Jésus Christ qu’il a envoyé. Il n’est pas un attribut, pas un trait du caractère
de Dieu qui ne soit pleinement manifesté et pleinement glorifié dans toute sa
perfection, par ce qui a été accompli entre Dieu lui-même et Jésus. Que dans ce
même sacrifice nous ayons été sauvés, rachetés, et que nos péchés aient été
expiés selon les conseils de la grâce de Dieu, c’est, j’ose le dire, quelque
précieux et important que cela soit pour nous, la partie inférieure de cette
œuvre, si quelque chose peut être appelé inférieur, là où tout est parfait.
L’œuvre est parfaite en elle-même, de quelque côté qu’on l’envisage, mais son
objet — nous pécheurs — est cependant d’un ordre inférieur au maintien du
caractère et de la gloire de Dieu lui-même.
Circonstances
particulières du jour des expiations
Maintenant que nous avons un peu considéré les grands principes, nous pouvons
examiner les circonstances particulières.
Deux positions de
Christ : hors du camp, et dans le ciel
On aura remarqué qu’il y avait deux sacrifices : [16:3] l’un pour Aaron et sa
famille, [16:5] l’autre pour le peuple. Aaron et ses fils représentent toujours
l’Église, non point dans le sens de corps, mais comme compagnie de
sacrificateurs. Ainsi nous trouvons, dans le jour même des propitiations, la
distinction entre ceux qui forment l’Église, et le peuple terrestre qui forme le
camp de Dieu sur la terre. Les fidèles ont leur place hors du camp, où leur Chef
a souffert, comme victime pour le péché [(Héb. 13:12-13)]. Comme conséquence,
leur place est en la présence de Dieu, dans les cieux, où leur chef est entré
[(Héb. 9:24)]. Être hors du camp ici-bas correspond à une part céleste là-haut1.
Ce sont les deux positions bénies du Christ. Si l’Église professante prend la
position du camp ici-bas, la place du croyant est toujours en dehors. C’est bien
du reste ce que l’Église a fait ; elle s’en vante en judaïsant. Il faudra bien
qu’Israël finisse par se reconnaître dehors, pour être sauvé et rentrer par
grâce, parce que le Sauveur, qu’il a méprisé dans son jour d’aveuglement, a
porté en grâce tous ses péchés comme nation, lui qui mourut pour cette nation.
Nous, chrétiens, nous anticipons cette position pendant que Christ est dans le
ciel. Mais, avant que le Résidu d’Israël soit ainsi rétabli en grâce, les désirs
de son cœur seront ramenés vers l’Éternel. Il ne réalisera la puissance du
sacrifice que lorsqu’il aura regardé au Christ qu’il a percé, et en aura mené
deuil [(Zac. 12:10)]. [16:29] Aussi ce jour était-il établi comme un jour où
chacun devait affliger son âme, sous peine d’être retranché.
1 Pour celui qui comprend l’efficace du sacrifice de Christ pour le péché, il n’y a que ces deux points : être hors du camp, ou être dans le ciel. Les corps des bêtes, dont le sang était porté dans le sanctuaire pour le péché, étaient brûlés hors du camp [(Héb. 13:11)]. « Sortons donc, » dit l’apôtre [(Héb. 13:13)]. Il nous faut être ici-bas hors du camp, séparés de toute idée d’un peuple établi sur la terre ou pour la terre, ou être dans le ciel où notre Souverain Sacrificateur est « entré avec son propre sang » [(Héb. 9:12)]. Ceci se rattache à la personne du souverain sacrificateur. En tout cas, comme fondement du salut, le sang a dû être mis sur le propitiatoire [(16:15)] ; mais la part du chrétien est avec le souverain sacrificateur ; il entre au dedans du voile dans le ciel où Christ se trouve, ou bien s’identifie avec lui comme rejeté sur la terre, victime de propitiation.
Position de l’homme par
rapport à Dieu, pour Israël et pour l’Église
Incapacité de l’Israélite d’être en relation avec Dieu manifesté
De plus, ce jour des expiations supposait que l’état de choses où se trouvait le
peuple dans le désert, le rendait incapable d’être en relation avec Dieu
pleinement manifesté. Dieu l’avait racheté, lui avait parlé ; mais le cœur
d’Israël, c’est-à-dire de l’homme le plus favorisé, n’était pas capable, dans
son état naturel, de se maintenir dans une telle position. Israël avait fait le
veau d’or, et Moïse avait mis un voile sur son visage [(Ex. 34:33)] ; Nadab et
Abihu avaient offert un feu étranger sur l’autel de Dieu, un feu qui n’avait
point été pris sur l’autel des holocaustes [(10:1)]. Le chemin du lieu saint
était fermé ; il était défendu à Aaron d’y entrer habituellement [(16:2)]. Il
n’y est jamais entré dans ses vêtements de gloire et de beauté [(16:4)] ; et,
lorsqu’il y entrait, ce n’était point pour être dans la communion de Dieu, mais
pour accomplir la purification des souillures du peuple au milieu duquel Dieu
avait fait sa demeure. [16:2] Le jour des propitiations n’était établi qu’avec
la défense d’entrer à chaque instant dans le lieu saint, [16:1] et l’Esprit nous
fait remarquer que son institution est postérieure à la mort des fils d’Aaron.
[16:13] Aaron ne s’y présente qu’avec un nuage d’encens, afin de ne pas mourir.
[16:34] La grâce pourvoyait ainsi à ce que le peuple ne pérît point à cause de
ses souillures ; mais l’Esprit de Dieu signifiait par là que le chemin du lieu
très saint n’était pas encore manifesté [(Héb. 9:8)].
Position actuelle du
croyant par l’œuvre de Christ, selon Héb. 10
En quoi notre position actuelle diffère-t-elle de celle-ci ? [Héb. 10:19-20] Le
voile est déchiré, et nous entrons dans le lieu très saint comme sacrificateurs
en toute liberté, par le chemin nouveau et vivant, au travers du voile, c’est-à-dire
de la chair de Christ. [Héb. 10:22] Nous y entrons sans conscience de péché,
parce que le coup qui a déchiré le voile pour manifester dans son entier la
gloire et la majesté du trône, ainsi que la sainteté de Celui qui y est assis, a
simultanément ôté les péchés qui nous auraient rendus incapables d’y entrer ou
de regarder au dedans. Bien plus, nous y sommes assis en Christ notre Chef, Tête
de son corps, l’Église [(Éph. 2:6)].
Israël est dehors, dans
le temps actuel, attendant la propitiation dévoilée
En attendant, Israël est dehors. L’Église est vue dans la personne de Christ,
souverain sacrificateur, et toute cette économie est pour Israël le jour des
propitiations, pendant lequel le souverain Sacrificateur est caché au dedans du
voile. Le voile, qui cachait la signification de toutes ces figures, est
maintenant ôté en Christ [(2 Cor. 3:14)], de sorte que nous avons une pleine
liberté par l’Esprit [(2 Cor. 3:17)] ; mais le voile est resté sur le cœur
d’Israël [(2 Cor. 3:15)]. À la vérité, Christ plaide leur cause au dedans du
voile par le sang qu’il présente ; mais ils n’en ont point encore reçu le
témoignage au dehors, et leur conscience n’est point affranchie par la
connaissance que leurs péchés ont été emportés pour toujours dans une terre
inhabitée [(16:22)] où ils ne seront jamais retrouvés.
Position d’Aaron au
dedans du voile, image de celle de l’Église
Notre position proprement dite est au dedans du voile, dans la personne d’Aaron,
le sang étant sur le propitiatoire [(16:15)]. Nous ne sommes pas seulement
justifiés par le bouc Azazel, comme étant dehors : cela a été fait, et une seule
fois pour toujours [(Héb. 10:10)], car le voile n’est que sur le cœur d’Israël
[(2 Cor. 3:15)] ; il n’est plus entre nous et Dieu. Mais nous sommes entrés au
dedans du voile avec le souverain sacrificateur, en tant que nous lui sommes
unis : nous n’attendons pas, pour jouir de l’efficace de cette œuvre, qu’il
sorte du tabernacle, et qu’il revienne, tandis que ce ne sera qu’au retour du
vrai Aaron, qu’Israël recevra les bénéfices du pardon, quoique ce pardon dont il
est l’objet soit le même que celui qui nous est acquis. [16:14] C’est pourquoi
le sacrifice d’Aaron et de ses fils était caractérisé par le sang placé sur le
propitiatoire, [16:12] et par l’entrée d’Aaron en personne au dedans du voile.
Purification des péchés
des individus, et position en Christ
Mais l’Église est composée de personnes vivant ici-bas et ayant commis des
péchés. Ainsi, vues dans le monde, ces personnes rentrent, quant à leur
conscience, dans la catégorie du peuple du dehors, comme Aaron lui-même, en tant
qu’individu non typique, et leur conscience est purifiée par la certitude que
Christ a porté tous leurs péchés en son corps sur le bois [(1 Pier. 2:24)]. Mais,
en réalité, notre position est au dedans du voile, selon la valeur du sang de
Christ et la parfaite acceptation de sa personne.
Attente de Christ comme
individu, ou comme membre de Son corps
Il en est de même quant à l’attente de Christ. Si je me considère comme un homme
responsable sur la terre, j’attends Jésus pour que toutes choses soient
délivrées du joug qui pèse sur elles [(Rom. 8:21)], et qu’il soit mis fin à
toute souffrance comme à toute puissance du mal ; de même personnellement, comme
serviteur, j’attends de recevoir, lorsqu’il apparaîtra, le témoignage de son
approbation comme Maître, en présence de tous [(Matt. 25:21)]. Mais si je
regarde à mes privilèges, comme membre de son corps, je pense à ma réunion avec
Lui dans le ciel, et je sais que je l’accompagnerai lorsqu’il reviendra et qu’il
apparaîtra dans sa gloire.
Il est bon de faire cette distinction, car il y aurait sans cela confusion dans nos pensées et dans l’emploi de bien des passages.
Relation avec Christ,
vue dans les épîtres aux Hébreux et aux Éphésiens
La même chose est vraie quant à la religion personnelle de chaque jour. Je puis
me considérer comme uni à Christ : assis en lui dans les lieux célestes [(Éph.
2:6)], jouissant de tous les privilèges dont il jouit lui-même devant Dieu son
Père, et uni à lui, la Tête du corps. Je puis également reconnaître que je suis
une pauvre créature faible, marchant individuellement sur la terre, ayant des
besoins, des tentations à surmonter, commettant des fautes, et voir Christ en
haut pendant que je suis en bas, Christ qui comparaît tout seul devant le trône
pour moi [(Héb. 9:24)]. Je suis heureux dans ce cas d’avoir auprès de Dieu Celui
qui est parfait, mais qui a fait l’expérience de mes maux ; qui n’est plus dans
les circonstances où je me trouve, mais auprès de Dieu pour moi qui les
traverse. Telle est la doctrine de l’épître aux Hébreux1, tandis que l’union de
l’Église avec Christ se trouve plus particulièrement enseignée dans celle aux
Éphésiens.
1 La différence entre l’épître aux Hébreux et 1 Jean 2 est celle-ci : dans l’épître de Jean il est question de communion, et Christ est notre Avocat auprès du Père [(1 Jean 2:1)]. Le péché interrompt cette communion ; mais l’intercession de Christ comme Avocat est fondée sur la justice et la propitiation. Dans l’épître aux Hébreux, il s’agit d’accès auprès de Dieu : nous sommes rendus parfaits à perpétuité, et nous avons hardiesse pour entrer dans le lieu très saint. Il n’est donc pas question de péché, mais de miséricorde et de grâce pour avoir du secours au moment opportun [(Héb. 4:16)].