Chapitre 16
Résumé du chap. 16
[16:1-13] Ici, l’effet de la grâce sur la marche nous est présenté, ainsi que le
contraste existant (vu le changement d’économie) entre la conduite exigée par le
christianisme à l’égard des choses du monde, [16:14-15] et la position des Juifs
sous ce rapport. [16:16-18] Or celle-ci n’était l’expression que de la position
de l’homme, mise au clair par la loi. La doctrine ainsi formulée dans la
parabole de l’économe infidèle, [16:19-31] est confirmée dans l’histoire
parabolique de l’homme riche et de Lazare, dans laquelle le Saint Esprit lève le
voile qui cache cet autre monde, où le résultat de la conduite des hommes est
manifesté.
Ch. 16 v. 1-13 —
L’homme, responsable des biens confiés par Dieu
Ch. 16 v. 1-9 — L’usage des biens terrestres en vue de l’avenir
[16:1] L’homme est l’économe de Dieu, c’est-à-dire que Dieu lui a confié des
biens : Israël se trouvait particulièrement dans cette position. Mais l’homme a
été infidèle : Israël l’avait été beaucoup ; — [16:2] aussi Dieu lui a ôté sa
charge. Néanmoins, l’homme est encore en possession des biens, les administre au
moins de fait, ainsi qu’Israël le faisait dans le moment où le Sauveur parlait.
Il est question ici des choses d’ici-bas, de ce que l’homme peut posséder selon
la chair. [16:4-7] Ayant perdu sa charge par son infidélité et étant encore en
possession des biens qui lui ont été confiés, l’homme se sert de ce qu’il a pour
se faire des amis parmi les débiteurs de son maître, et cela en leur faisant du
bien : [16:9] c’est ce que le chrétien devrait faire des biens de cette terre,
c’est-à-dire en user pour les autres en vue de l’avenir. [16:3-4] L’économe
aurait pu emporter l’argent dû à son maître, mais il aime mieux se faire des
amis avec cet argent et sacrifier un avantage présent à un meilleur avenir.
[16:9] Nous pouvons convertir les misérables richesses de ce monde en moyen
d’accomplir la charité : l’esprit de grâce qui remplit nos coeurs, en tant
qu’objets de la grâce, s’exerce à l’égard des choses temporelles ; on se sert de
ces biens pour les autres ; — quant à nous, c’est en vue des tabernacles
éternels. Cette expression : « Afin qu’ils vous reçoivent » équivaut à : « Afin
que l’on vous reçoive » ; c’est une expression employée dans Luc pour désigner
un fait, sans parler de ceux qui l’accomplissent, quoiqu’il soit dit : « ils
vous reçoivent ».
Ch. 16 v. 10-13 — Les
richesses de la terre et celles du ciel
[16:12] Remarquez que les richesses de cette terre ne sont pas celles qui sont
nôtres ; tandis que les richesses célestes le sont pour le vrai chrétien.
[16:11] Celles-là sont « injustes » en ce qu’elles se rattachent à l’homme en
chute et non à l’homme céleste, ni n’avaient aucune place, lorsque Adam était
innocent.
Ch. 16 v. 19-31 —
L’homme riche et Lazare : un aperçu sur l'autre monde
Les principes contrastés des deux économies quant à ce monde et à l’autre
Or, lorsque se lève le voile qui est sur l’autre monde, la vérité est mise au
grand jour, et l’on découvre clairement le contraste existant entre les
principes des deux économies juive et chrétienne. Le christianisme manifeste
l’état de ce monde et, quant à son principe, appartient au ciel. Le judaïsme,
d’accord avec les principes gouvernementaux de Dieu pour le monde, promettait
aux justes les bénédictions terrestres. Mais tout était en désordre à l’égard
des principes sur lesquels ce système était fondé : le chef même du système
judaïque, le Messie était rejeté. [16:1] En un mot, Israël envisagé comme
responsable, ou devant jouir du bonheur terrestre à condition d’obéir, avait
entièrement failli. [16:2] L’homme, dans ce monde, placé sur le même pied, ne
pouvait plus être le moyen de rendre témoignage à Dieu quant à ses voies de
gouvernement. Il y aura un temps de jugement terrestre, mais il n’est pas encore
là ; et en attendant, la possession des richesses n’était rien moins qu’une
preuve [= plus du tout une preuve] de la faveur de Dieu. [16:19-21] Cette
possession était, chez le Juif, caractérisée par l’égoïsme de l’homme, et hélas
! par l’indifférence envers un frère misérable assis à sa porte. — Mais la
Révélation découvre l’autre monde à nos regards. L’homme dans ce monde est un
être en chute et méchant : [16:25] s’il y a reçu ses biens, il y a pris la part
de l’homme pécheur ; et ainsi, dans l’autre monde, il sera tourmenté, tandis que
celui qu’il avait méprisé y trouvera le bonheur. Il ne s’agit pas ici de ce qui
donne droit d’entrer dans cet autre monde, mais du caractère des principes du
monde visible et du monde invisible, et du contraste qui existe entre eux. Le
Juif, ayant choisi ce monde, l’a perdu et l’invisible aussi : et celui qu’il
tenait pour misérable se trouve dans le sein d’Abraham. Toutes les expressions
de la parabole du riche et du pauvre Lazare font voir que cette parabole se lie
avec la question de l’espérance d’Israël, et l’idée que les richesses étaient
une preuve de la faveur de Dieu : idée qui, toute fausse qu’elle fût dans tous
les cas, même en Israël, se comprend pourtant, si ce monde est la scène du
bonheur sous le gouvernement de Dieu.
Ch. 16 v. 27-31 — Les
Juifs, qui ont rejeté le témoignage de Dieu, sont jugés et mis de côté
Ce qui est à la fin de la parabole montre encore de quoi il s’agissait. [16:30]
Le malheureux riche veut que ses frères soient avertis par quelqu’un qui soit
ressuscité d’entre les morts ; [16:31] Abraham lui déclare l’inutilité de ce
moyen : — c’en était fait d’Israël. Dieu n’a point présenté son Fils ressuscité
à la nation qui, méprisant la loi et les prophètes, l’avait rejeté ; le
témoignage rendu à sa résurrection n’a trouvé chez elle que l’incrédulité qui
l’avait accueilli sa vie durant aussi bien que le témoignage des prophètes avant
Lui. — [16:25] Dans l’autre monde il n’y a pas de consolation si dans celui-ci
l’on rejette le témoignage de la Parole à la conscience. [16:26] L’abîme qui
sépare les bienheureux et ceux qui ont cherché leur satisfaction dans ce monde
de péché, ne se traverse pas ; [16:31] et un Seigneur revenu d’entre les morts,
ne convaincrait pas, là où la Parole a été méprisée. Tout ceci est en rapport
avec le jugement des Juifs, qui devait mettre fin à l’économie légale ; [16:9]
comme la parabole précédente montre quelle devrait être la conduite des
chrétiens à l’égard des choses temporelles. Et tout ici aussi découle de la
grâce qui accomplissait le salut de l’homme de la part de Dieu en amour, et
mettait de côté l’économie légale et ses principes en introduisant les choses
célestes.